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01/07/11
Résumé:  Je demande à Lady Ann la main de sa fille Élisabeth, dont je suis éperdument amoureux. Mais Lady Ann a, elle aussi, de jolies mains.
Critères:  fh fplusag jeunes cunnilingu pénétratio init humour -humour -fplusag -prudes
Auteur : OlivierK            Envoi mini-message
L'indécente pudeur de Lady Ann

Elle était blonde avec de jolies dents. Et pourtant elle était anglaise ! J’étais jeune, enjoué et bien mis comme presque tout gentleman de bonne extraction. Je bénéficiais en outre d’une plutôt coquette fortune, fruit du labeur des fermiers de mes honorables ancêtres. Bref, j’étais un enviable parti. Et très vite follement amoureux de la blonde aux jolies dents.


Elle sortait de la cathédrale quand je la vis pour la première fois. Un ange, en vérité ! Une duègne l’accompagnait. En réplique à mon œillade, elle me fit un sourire (pas la duègne, la blonde !). Oh, un léger sourire, à peine esquissé, mais qui me permit d’admirer de si belles quenottes ! Je me mis en conséquence à fréquenter assidûment les offices religieux. Œillades et sourires se perpétuèrent, pour mon plus grand bonheur.


… Et ses cheveux ! J’étais au-dessous de la vérité en disant qu’ils étaient blonds. Et si fins ! Et si bouclés ! Ses yeux ? Les rayons filtrant à travers les vitraux les faisaient tantôt rouges, tantôt violets, tantôt noirs ou verts. Réellement, ils étaient bleus, comme ceux de sa mère.


Car j’allai voir sa mère. Il est conseillé, avant d’épouser une jeune fille, d’observer sa mère, afin de voir ce qu’elle risque de devenir plus tard. En l’espèce, ce n’était pas décevant, pas le moins du monde. Elle me reçut dans le hall de son manoir.



Sa main ne m’importait en réalité que fort peu (une bien petite main, au demeurant – deux, pour dire vrai – mais il fallait en passer par là pour avoir accès au reste).



Je lui exposai que je descendais de l’un des barons qui accompagnèrent le duc Guillaume.



Enfin, pensai-je en moi-même en prononçant cette phrase bien convenue, pas tellement devant trop d’autres hommes…



Bien que ne crachant pas sur la bière, l’idée de me consacrer à cette dévote fonction ne m’avait jamais effleuré. Mais il m’était loisible de travestir la trop prosaïque vérité.



Je comptais y rencontrer la blonde Élisabeth. Je fus déçu. Un piano égrenait quelques notes, venues de loin. Ce devait être elle. Lui apprendre à tenir un violon m’aurait fort agréé. Mes bras autour de ses épaules, mes lèvres dans les boucles blondes, ma main frôlant quelque sein palpitant…


J’eus du mérite à cacher mon amusement quand je remarquai que le galbe des jambes des fauteuils et des tables était habillé de linon blanc, avec un liseré de dentelle en bas. Délicieuse pudeur coutumière à la victorienne Angleterre ! Cela m’incita fortement à tenter d’apercevoir les chevilles de mon hôtesse, sous sa robe de percale. Je n’y parvins pas. Assise sur le bord de son fauteuil, les jambes bien jointes orientées du côté opposé aux doubles fenêtres, Lady Ann ne montrait de son corps que ses mains, fines et alertes – car elle accompagnait ses paroles de mouvements légers, qui ne laissaient point de me paraître… oui, j’ose l’écrire : érotiques. Car, tout considéré, elle avait de bien beaux restes, Lady Ann !


Je m’étais évidemment renseigné avant de me présenter chez elle. Elle était veuve d’un colonel de l’armée des Indes et frisait la quarantaine. Ses yeux étaient du plus bel azur, comme je crois l’avoir déjà laissé entendre. Dissimuler ainsi les pattes de son mobilier relevait, me sembla-t-il, d’un esprit plutôt mal tourné. Non qu’elle eut le moins du monde envisagé, sans doute, d’utiliser ces tiges de bois précieux pour suppléer la possiblement cruelle absence en elle d’organe masculin depuis son veuvage (auquel cas, d’ailleurs, les déshabiller lentement au préalable eut ajouté à l’intérêt de la chose). Non, d’autres bois précieux gisaient peut-être en son alcôve, ou des ivoires. Ce qu’elle cherchait, c’était d’éviter à tout visiteur mâle la plus légère des tentations. Avec l’effet inverse, s’agissant de mon immodeste personne.


Elle me demanda où se situaient mes terres. Je mentis en affirmant qu’elles prospéraient dans le Sussex. Comme je l’avais prévu, le mot la fit rougir et le bleu de son regard devint plus profond. Son excessive pudeur devenait parfaitement indécente et m’induisait en tentation, comme il est dit dans une célèbre prière. Mon excitation redoubla d’intensité quand elle m’interdit à tout jamais, peu après, d’employer le mot « Plantagenêt ». Ce n’était pas là oukase d’ardente Saxonne, non, c’était l’idée de planter, d’enfoncer un pieu dans une terre meuble et humide qui faisait naître en elle un trouble contre lequel elle voulait à tout prix se prémunir. Je l’imaginai alors, papillon pantelant, clouée sous moi.


Elle évoqua Jeanne d’Arc, je ne sais plus pourquoi. La guerre de Cent Ans, sans doute. Une fille à soldats, cette soi-disant pucelle, avança-t-elle avec mépris. Je crus bon de tenter de la détromper.



Les yeux de Lady Ann s’assombrirent une nouvelle fois. Je n’avais pourtant pas dit : se penchent. Je lui affirmai alors préférer Roméo et Juliette, chez cet old fellow de William.



Nous étions seuls, le piano continuait inlassablement son besogneux exercice. J’attaquai.



Je m’approchai. Les yeux chavirés, elle avança ses petites mains pour repousser ce qui devait lui faire horreur, croyait-elle. Elle toucha, puis palpa et ferma les yeux en respirant bien fort, la tête renversée sur le dossier du fauteuil. Je hasardai que nous serions mieux dans sa chambre. En m’y conduisant, elle titubait.


Il y eut des ligatures à défaire, des lacets à dénouer, des boutons à faire sauter. Ses seins n’avaient jamais été tétés. La délicieuse Élisabeth (tiens, j’étais quand même un peu en train de l’oublier, celle-là !), la délicieuse Élisabeth, donc, avait été confiée aux bons soins d’une nourrice et jamais le colonel n’avait eu accès à ces collines qui ressemblaient à des biches folâtrant dans les montagnes du Liban, comme il est dit dans le Cantique des Cantiques. J’avais commencé mon instruction biblique par ce texte, sans juger bon d’aller au-delà, trop occupé que j’étais, chaque fois, à calmer mon ardeur avec les juvéniles pensionnaires d’une certaine maison… mais peu importe.


Ma bouche délaissa les pointes très fermes des seins de Lady Ann pour picorer ses pulpeuses lèvres. Ma langue, qui voulait s’introduire, se heurta aux jolies dents, qui s’écartèrent bien vite. Elle rencontra la langue de Lady Ann. Ces deux muscles se plurent à longuement se tâter. La salive de Lady Ann avait un goût de chèvrefeuille. Sans doute en avait-elle bu une tisane en m’attendant.


Il me fallut procéder à l’attaque du corset. Les mains de Lady Ann, pendant ce temps, ne restèrent pas inactives. Ma braguette se trouva bien vite ouverte et mon membre fut empoigné.



Ses bas ne me gênaient guère. Je remis à plus tard le soin de les lui enlever. Sa culotte était fendue. Ann gémit qu’il n’était peut-être pas indispensable de l’ôter. Voulait-elle gagner du temps, ou était-ce encore un effet de son incoercible pudeur ? Toujours est-il que la culotte rejoignit les autres hardes qui jonchaient le sol. J’y ajoutai mes propres vêtements, en toute hâte.



J’écartai quelques poils follets, d’une blondeur hélas moins diaphane que ses cheveux, et moins soyeux aussi. Passant outre, je débusquai ce qui devait l’être et tétai, léchai, tétai, léchai encore. Ann invoquait un dieu que je suppose être resté parfaitement indifférent à tout cela.


Quand je remontai pour me mettre en position de pénétrer l’huis, désormais entrouvert et suintant à souhait, Lady Ann balbutia qu’il ne fallait pas, oh non, qu’il ne fallait pas. Je ne tins pas compte de cette objurgation. Dans ce fourreau étroit et chaud je fis quelques va-et-vient en les rythmant ainsi : je plante genêt, je plante genêt…


Le lamento de la pudique Lady Ann commença faiblement puis prit de l’ampleur, pour finir en vocalises qui couvrirent le tintement du piano. Nous venions tout juste d’achever notre plaisant exercice quand une voix fluette nous parvint :



Saurai-je un jour si l’innocente Élisabeth avait entrouvert la porte avant de poser ses questions ? Car…



Prenant en main mon sceptre humide mais déjà quelque peu rabougri (on n’échappe pas aux lois de la nature !), elle le prétendit en effet à elle, et à elle seule. Je fis valoir que mes études étaient loin d’avoir été conduites à leur terme, que je ne serais révérend que de longues années plus tard, et peut-être même jamais bishop. Elle me dit que cela n’avait pas d’importance, qu’une fois sa fille devenue nonne, Dieu y trouverait bien son compte, et qu’il fallait un père à l’enfant que nous venions de concevoir.


Avais-je donc effectivement planté genêt, moi qui étais persuadé, dans mon insouciante jeunesse, qu’une Lady de cet âge ne pouvait plus être mère ? La Lady de cet âge, en tout cas, ronronnait de bien-être.



Au lieu de replanter genêt, je plantai là Lady Ann. Depuis elle me cherche sans doute dans le Sussex alors que le peu de terres qui me reste est situé dans le Devonshire. Oui, le bien peu, hélas, car le jeu, les créatures… Mais si la nonne devenait orpheline, je reprendrais mes études de théologie car je crois bien que je l’aime encore, cette fille aux cheveux blonds et aux jolies dents.