n° 14465 | Fiche technique | 11817 caractères | 11817Temps de lecture estimé : 8 mn | 04/07/11 corrigé 12/06/21 |
Résumé: Est-ce que je vais pleurer ? Est-ce que je vais oublier ? Je ne pense pas. Je vais continuer, et le soir de temps en temps, je me rappellerai ces doux moments passés avec lui. | ||||
Critères: fh | ||||
Auteur : J. Deaux (J'exorcise mes pensées, du moins essaie.) Envoi mini-message |
Il a passé sa main derrière ma nuque et s’approche de moi. J’essaie de reculer, je ne sais même pas pourquoi, j’attends ce moment depuis tellement de temps… Mais là, face à lui, je me sens trop fragile pour survivre à cette étreinte. J’ai peur de m’y perdre, de le perdre, de tout perdre.
Son autre main se pose sur ma hanche et m’attire vers lui. Il est tout près maintenant, je sens son souffle sur moi. Ses lèvres se posent sur les miennes, plus moyen de me dégager, trop tard pour la fuite. Je n’en ai plus envie de toute façon, son baiser est trop doux, si chaud, épicé, impossible de résister.
Impossible de lui résister.
Il me regarde, sourit, me sourit ? Ou sourit de la situation ? Il me caresse la joue et éclate de rire. Je suis perdue. Et il me prend dans ses bras, me fait tournoyer en rigolant de plus belle. Ça y est, je touche à nouveau terre, frémis sous les chatouillis de sa voix dans mon oreille qui me dit, que moi et lui, c’est drôle quand on y pense non ? Drôle ? Sûrement oui, situation inattendue, perturbante, excitante aussi.
En chantonnant en anglais un air que je ne connais pas, il me prend dans ses bras et entame une valse dans la chambre. Je ris à mon tour.
Mais voilà, à vouloir valser dans un espace aussi réduit, on finit forcément par se cogner quelque part, et dans ce cas présent, ce sont mes mollets qui viennent heurter le bord du lit et me font tomber en arrière sur le matelas.
Et le voilà reparti dans un nouvel éclat de rire, il paraît que je suis drôle comme ça, mes cheveux épars autour de moi, mon haut en désordre et ma jupe remontée sur mes cuisses. Drôle et excitante, je lui donne plein d’idées, plein d’envies, surtout ne bouge pas !
Alors je ne bouge pas, incapable de ne pas obéir à une de ses demandes.
Il s’allonge à côté de moi, me regarde, toujours ce foutu sourire aux lèvres, envie de les croquer ses lèvres, voir son visage perdu de désir. Mais pas le droit de bouger Aurore, n’oublie pas. Zut. Un doigt se pose sur mon front, descend sur mon nez, continue vers mes lèvres… Et hop ! Dans ma bouche le doigt ! Je n’ai pas vraiment bougé, ça ne compte pas non ? J’en fais le tour avec ma langue, qu’il ait un petit aperçu de ce que j’ai envie de lui faire. Mais déjà le doigt s’en va, continue sa route dans mon cou, descend, encore et encore…
Un doigt, mille frissons. Il arrive sur mon épaule et rencontre un tissu, suit le bord du tissu jusqu’à arriver devant les boutons du corsage. Et voilà les autres doigts arrivés en renfort pour venir à bout de l’obstacle, un à un les boutons se soumettent et dévoilent le haut de mon corps. Une fois l’obstacle vaincu, mon ami reprend sa route en solitaire, s’attarde sur le haut de mes seins et se glisse dans le sillon qui les sépare. J’ai l’impression que ma respiration s’est accélérée, j’ai chaud. Je le regarde, toujours ce sourire scotché sur son visage. Pourtant je crois percevoir une lueur différente dans ses yeux, un peu trouble, il n’est clairement pas indifférent. Et c’est sa main entière qui continue d’explorer ma peau, caresse mon ventre, mes côtes, mes hanches. Qu’il ne s’arrête pas, qu’il continue s’il vous plait…
Et bien sûr, elle ne m’écoute pas et stoppe sa course sur ma hanche droite.
Même là, là où tout homme aurait dit « déshabille-toi », il a fallu qu’il dise autre chose, le petit truc bête qui me fait fondre. Mais quand je vais pour me relever, il m’en empêche, non, notre petit jeu n’est pas fini, il veut juste plus de liberté…
Adieu donc soutien-gorge et boxer noirs en dentelle achetés pour l’occasion, adieu chemisette noire, adieu petite jupe crayon, seuls mes bas en réchappent.
Me revoilà de nouveau allongée, il a même pris le soin de remettre mes cheveux en place. Parce qu’il parait que ces longues vagues noires autour de ma tête, c’est très beau. D’accord, si c’est ce que tu aimes, mets-les comme ça, je suis à toi de toute façon, non ?
Ce sont maintenant deux mains qui me caressent dans un ballet incessant. Où sont-elles ? Je ne suis même pas sûre de le savoir, elles semblent être partout en même temps, sur mes bras, mes jambes, mes seins. Est-il possible de multiplier des membres ? Tiens, si c’était possible, je sais quelle partie de son anatomie je voudrais voir multiple aussi ! Aurore ! Calme-toi voyons, jeune fille lubrique ! Mais comment ne pas l’être ? Il est si… Et je me sens si…
Mon corps se tend d’un coup, j’étais si occupée par ses caresses que je ne l’ai pas vu se rapprocher et le contact de sa bouche sur mon mamelon m’a comme électrocutée. La voilà qui en fait le tour, puis passe à l’autre. Il me mordille, dessine des arabesques sur mon buste avec sa langue, m’arrachant soupirs sur soupirs. Moi qui suis normalement obligée de me forcer à sortir des sons pour rassurer mes amants inquiets devant mon mutisme, me voilà à me mordre les lèvres pour être silencieuse ! Mais quel sort m’a-t-on jeté ?
Il est maintenant sur mon ventre, tourne autour de mon nombril et part embrasser le haut de mes cuisses. Je suis toute tremblante, déjà au bord de l’explosion, s’il remonte un peu…
Et voilà qui n’a pas manqué, à peine sa langue a-t-elle effleurée mon clitoris qu’un orgasme m’a traversée. Lèvres mordues jusqu’au sang, cri contenu, spasmes moins contrôlés, je n’ai pourtant rien mangé d’aphrodisiaque aujourd’hui ! Il lève sa tête vers moi, un immense sourire sur son visage, sûrement ravi d’être aussi « efficace ». Ah, les hommes…
Ah, cet homme…
Je n’ai même pas vraiment le temps de reprendre mes esprits que je sens deux mains puissantes qui me tirent vers le bord du lit et me redressent. Monsieur a ôté sa chemise et descendu son pantalon, pressé. Il me ramène contre lui et je sens le bout de son gland à l’entrée de mon vagin. Il était temps, viens, je n’attends que ça.
Et c’est en m’embrassant qu’il me pénètre. C’est… tellement bon, tellement différent. Il n’est pourtant pas forcément mieux monté que mes ex, il n’a pourtant rien d’exceptionnel en soi, mais rien que le sentir en moi me ferait presque jouir de nouveau. À quoi cela peut-il être dû ? En fait, j’ai bien ma petite idée, mais chut ! Ne pensons pas à ce genre de choses maintenant.
Nos baisers ne s’arrêtent pas, tout comme ses coups de reins. Mes jambes autour de sa taille, je l’accompagne, pars à sa rencontre, je veux le sentir le plus profondément possible, que nos bas s’épousent sans lieux sombres comme le dirait Louise Attaque. La cadence s’accélère, il me prend mes mains dans les siennes et m’allonge sur mon lit. Sa bouche sur mes seins, son sexe dans mon sexe, ses mains qui serrent les miennes, le son de nos gémissements, je perds pied et jouis de nouveau.
Comme s’il n’avait attendu que ça, il jouit à son tour, je peux sentir les pulsations de sa verge accompagner mes spasmes. Mon orgasme me semble encore meilleur, plus fort.
Il se retire, m’embrasse de nouveau et avec le sourire qui semble ne plus le quitter, me prend dans ses bras pour me porter au milieu du lit. Et c’est dans ses bras que je trouve le sommeil, si reposant, si doux sommeil.
C’est le bruit de l’ouverture de la porte de la douche qui me réveille. Il sort quelques secondes plus tard, juste vêtu d’une serviette autour de sa taille. À sa tête, je vois qu’il va bientôt devoir partir. Mais il y a une chose qui me manque, quelque chose que je ne peux pas ne pas faire.
Je me lève et viens l’embrasser, collant mon corps nu contre le sien.
Disparue la serviette, je l’ai envoyée à l’autre bout de la pièce. Inutile la serviette, elle n’aurait fait que me gêner.
À mon tour de rester avec mon sourire.
À ses pieds, je caresse ses cuisses et mordille ses épaules. Pas de doigt joueur, pas de temps à le faire languir. C’est un plaisir égoïste, ma manière à moi de le posséder quelques instants.
Mes seins viennent caresser son sexe, je les resserre autour et effectue un très lent va-et-vient. C’est fou comme cette partie de l’anatomie masculine peut être douce au toucher. Ma main va, s’empare de sa verge et ma tête se penche vers elle. Du bout de ma langue je taquine son gland, tantôt en lui donnant des petites léchouilles, tantôt en décrivant des cercles autour. Puis c’est le long de sa hampe qu’elle glisse jusqu’à arriver au niveau de ses bourses que j’embrasse timidement. Il est penché en arrière, la bouche entrouverte, les yeux fermés. C’est un peu dommage, j’aurais aimé pouvoir plonger mon regard dans le sien pendant que je l’avalais… Tant pis.
De retour vers le gland, je le prends en bouche et entame un va-et-vient de plus en plus profond et bientôt c’est quasiment l’ensemble de sa verge qui coulisse dans ma gorge. Il émet maintenant des gémissements graves, une de ses mains posée sur ma nuque, imprimant des fois son propre rythme. J’embrasse, suce, aspire, essayant de lui donner le plus de plaisir possible, je veux qu’il jouisse comme jamais. En même temps que sa respiration de plus en plus haletante, j’accélère mes succions, une main caressant ses bourses et une autre griffant doucement sa cuisse. J’essaie de l’engloutir au maximum de ce qu’il m’est possible, avoir son sexe entier dans ma bouche.
Je le sens se tendre, on n’est pas loin du point final. Et c’est au moment où mon nez touche, enfin, son ventre qu’il éjacule.
Une première pour moi, je n’avais jamais réussi à avaler jusque là, l’envie d’essayer était là, mais le dégoût aussi, et toujours au moment fatal je m’étais rétractée. Mais là, avec lui, pas possible de le « finir à la main », j’aurais été trop déçue.
La porte de mon appartement vient de claquer derrière moi. On s’est quitté il y a une demi-heure. Marcher dans la rue main dans la main en racontant des conneries et des souvenirs d’enfance, moment de bonheur.
Et là, le silence, juste le miaulement de mon chat qui me rappelle que je suis partie trop longtemps à son goût. Se déshabiller, prendre un bain, à regret ôter son odeur de ma peau.
Je sors de la salle de bain en peignoir et m’assoit devant mon pc. J’ai deux nouveaux mails, d’abord un qui vient de lui, juste un mot :
»Merci ».
Et le second d’elle, bien sûr :
« Mlle, Je vous remercie de m’avoir aidée à réaliser ce fantasme de mon compagnon. J’espère qu’il pourra maintenant tourner une page et se consacrer à notre couple à 100%. Je vous demande donc comme convenu, de ne plus chercher à le joindre, de quelque façon que ce soit. »
Un sourire teinté de larmes sur mon visage. Je n’avais rien à perdre, j’avais déjà perdu depuis longtemps, il n’a jamais vraiment été à moi de toute façon.
Est-ce que je vais pleurer ? Est-ce que je vais oublier ? Je ne pense pas. Je vais continuer, et le soir de temps en temps, je me rappellerai ces doux moments passés avec lui.