n° 14520 | Fiche technique | 56936 caractères | 56936Temps de lecture estimé : 32 mn | 18/08/11 corrigé 12/06/21 |
Résumé: Où l'on invoque les esprits et où les loups garouent... Suite et fin des aventures humoristiques d'Olivier et Sophie Carkanpois. | ||||
Critères: fh fhh extracon cunnilingu fantastiqu sorcelleri -fantastiq | ||||
Auteur : Hidden Side Envoi mini-message |
Épisode précédent | Série : Incubus Chapitre 03 / 03 | FIN de la série |
Résumé : Olivier Carkanpois, modeste auteur vivotant dans le Chalonnais et mari de la belle et suave Sophie, se trouve pris dans un engrenage infernal : il doit livrer le scénario d’un téléfilm pour lequel il a déjà deux mois de retard et pas une seule idée valable. Alors que son agent le harcelle au téléphone, un étrange visiteur investit son bureau, prétendant que sa femme le trompe. Une suite d’aventures rocambolesques s’en suit (voir « Un merveilleux don », n°14466) qui amènent l’auteur à assister au déshonneur suprême : après un strip-tease débridé sur la scène d’un bordel, son épouse monte avec deux clients.
Effondré, Olivier accepte alors de signer le pacte que lui propose son inquiétant guide, Konstantinos – échanger Sophie contre le don d’inspiration absolue, censé lui garantir gloire et fortune. L’auteur en déshérence a deux jours pour tester ce fameux don, avant que le pacte ne devienne définitif. C’est justement le délai accordé par Offengluck, le producteur du téléfilm, pour qu’Olivier termine son scénario.
Lorsque notre héros reprend conscience, il n’est plus le même homme. Olivier déborde à présent de talent… mais n’a aucun souvenir de ce qui s’est passé. Se mettant immédiatement au travail, il entame une œuvre qui se révèle, à sa grande surprise, magistrale. La qualité bluffante de son scénario émerveille Sophie, ce qui va permettre à leur couple de retrouver intimité et chaleur, malgré des liens quelque peu distendus.
Sophie a préparé une surprise à Olivier : elle a pris en secret des cours d’effeuillage et lui fait un numéro à domicile. C’est l’occasion pour son mari de se remémorer ce qu’il prend toujours pour un mauvais rêve : sa rencontre avec Konstantinos. Mais quand il en parle à Sophie, celle-ci se décompose. En effet, elle-même a signé un pacte avec l’incube (voir « Ma sorcière bien-aimée », n°14502) et sait que ce démon lubrique fera tout pour mettre la main sur elle !
Olivier et son épouse se rendent alors chez la voyante et amie de Sophie qui a invoqué bien malgré elle cette créature maléfique. Sophie espère que Mme Robert saura comment les aider. Celle-ci propose alors au couple d’invoquer une puissance occulte qui pourrait s’opposer aux projets de l’incube…
Nous nous sommes donc retrouvés dans la chambre de Mme Robert, une pièce fleurie à la tapisserie fanée, à peine assez grande pour héberger un lit double. Au mur, une série de cadres photo bon marché où l’on pouvait reconnaître une Ludmilla miraculeusement mince et jeune en compagnie d’un militaire décati. Le couple disparate s’embrassait à pleine bouche devant le mont Saint-Michel, écartant la thèse d’une filiation directe entre la gracile jeune femme et l’officier à la coupe argentée.
Je baissai les yeux, gêné. Les deux femmes s’étaient assises sur le lit, lequel avait émis en retour une grinçante protestation. Un grimoire au cuir moisi, ouvert en son milieu, reposait entre leurs cuisses. Sur la page de gauche, une gravure attira mon attention : une sorte de cavalier décharné à longue barbe, vêtu d’une ample tunique et tenant un arc en main. L’illustration me faisait furieusement penser à « Gandalf le Gris » dans le Seigneur des Anneaux…
Dans la petite pièce débuta alors une étrange cérémonie. Priée de se déshabiller entièrement, mon épouse dut s’allonger sur le lit du défunt mari, bras crucifiés et cuisses jointes. Après s’être emparé d’un pot rempli d’une mixture glaireuse, la voyante entreprit de tracer une grande croix blanche sur la peau bronzée de Sophie, usant d’un blaireau de barbier pour étaler le mélange odorant sur sa poitrine et son ventre.
Chatouilleuse comme l’était ma femme, je craignis un instant qu’un fou rire incoercible ne vienne perturber le digne cérémonial. Il n’en fut rien, heureusement. La pellicule blanchâtre et fortement camphrée semblait au contraire lui occasionner un certain trouble, vu la soudaine turgescence de ses seins. Deux douilles de fort calibre transperçaient à présent ses aréoles charnues, aussi froncées que le rideau de fer.
Voir ses nichons s’épanouir à ce point me déconcertait… Effet mécanique d’un peinturlurage en règle, ou bien excitation incontrôlable liée à la nudité forcée ? Je repensai malgré moi au Chihuahua’s et à la prestation de Sophie, assez « hot » pour faire triquer toute la salle. Qui aurait pu croire ça d’elle ? Une femme si peu attirée par les joies du sexe, du moins en apparence… ?
Il est vrai que depuis, j’avais appris quantité de choses sur mon épouse. Comme son goût secret pour l’exhibition ou encore le léchage de chatte au fond des bois. Cela faisait-il d’elle une salope ou une bisexuelle pour autant ? Je ne pense pas. C’était plutôt à moi, de me remettre en cause. Quel piètre amant, de n’avoir jamais entrevu son potentiel sexuel ! J’aurais dû brouter ma femme plus souvent, tiens, ça nous aurait peut-être évité un tas d’ennuis !
Tandis que je me laissais aller à ces navrantes constatations, Ludmilla psalmodiait d’incompréhensibles litanies. Ça ressemblait un peu à ces psaumes en latin entendus au hasard des reportages sur Benoît XVI. Au fait, quel âge pouvait-elle avoir, cette voyante ? Quarante-cinq ? Cinquante ? Un cul correct, pas franchement moche mais pas non plus bandante. Alors, qu’est-ce que Sophie avait bien pu lui trouver, à cette bonne femme ? Elle léchait mieux que moi ?
Je la dévisageai, interdit.
Je jetai un regard en coin à la voyante. Quoi ! ? Faire « ça » devant cette gouinasse ? Goguenarde, Ludmilla me souriait de toutes ses dents. T’inquiète pas ma poulette, me dis-je en m’installant entre les cuisses relevés de mon épouse, je vais te clouer le bec, tu vas voir !
J’entamai mes manœuvres par quelques bisous et effleurements légers aux abords du théâtre d’opération, avant de doigter délicatement les nymphes gonflées, à la viscosité prometteuse. L’état d’excitation de Sophie, liquéfiée avant même que j’attaque les choses sérieuses, confirmait sa formidable réceptivité aux attentions publiques. Écartant la crête de ses petites lèvres rougies, je savourai un instant l’odeur de sa mouille abondante, avant d’étaler du bout du nez le nectar poisseux sur ses zones sensibles.
Tandis que je me lançais plus franchement dans mon exploration linguale, la mère Robert reprit la lecture de ses colonnes de texte bien serrées, relevant de temps à autre la tête de son grimoire pour mater le spectacle. C’est que ça la faisait saliver, la vieille cochonne !
À force de mignarder Sophie dans tous les sens, celle-ci commençait à sérieusement s’échauffer. Soudain, sans prévenir, les doigts tremblants posés sur ma tête ont agrippé mes cheveux à pleines poignées, m’écrasant la bouche sur sa fente en fusion. Le nez dans sa touffe, je raclais son clito comme je pouvais, pendant que madame, elle, poussait une série de « Gnnniiiiii ! » suraiguës. Et Sophie de me tordre les cervicales tout en m’écrabouillant les oreilles entre ses cuisses ! Mais vas-y donc ! Je suis l’homme en caoutchouc, c’est bien connu !
Arrivée au sommet de son orgasme (et moi, à la limite de mon oxygène), ma douce moitié poussa un cri d’amour genre Cracoucass, avant de relâcher son étreinte sur mon cuir chevelu. Lorsque la peau satinée de ses gambettes se décolla enfin de mes tympans avec un « plop » douloureux, je recouvris l’ouïe (minorée d’un léger acouphène) et accessoirement ma liberté de mouvement. Essuyant d’un revers de main la cyprine sur mon menton, j’entrouvris mes mirettes, encore toutes collés de sécrétions, et rencontrai la paire (d’yeux) de madame Robert.
Avec les cris que venait de pousser Sophie, on allait forcément décrocher le quarté de l’apocalypse ! Le regard de la voyante, à la fois admiratif et désolé, me répondit silencieusement que oui, je cunnilinguais comme un dieu, et que non, la cavalerie céleste n’avait toujours pas donné signe de vie.
Sophie de son côté émit des borborygmes qui en gros voulaient dire : « Pitié ! Laissez-moi me remettre deux secondes ! »
Silence gêné de Ludmilla. Je m’en doutais ! Cette mystificatrice disposait d’autant de pouvoirs magiques qu’un balai de chiottes !
N’osant pas soutenir mon regard, elle baissa finalement les yeux.
Hochement de tête coupable. Sophie, qui entre temps avait retrouvé ses esprits, ne trouva rien de mieux que de voler au secours de sa chiromancienne préférée :
Bien que la question fût destinée à la voyante, ce fut moi qui répondis :
Sans faire plus cas de moi, elle se dirigea d’un pas décidé vers la salle de bain.
« La dernière fois ? » J’étais loin d’être au bout de mes surprises !
ooOOoo
Affalé devant l’ordi, mon bureau plongé dans une quasi-obscurité, j’attendais avec nervosité la visite prochaine d’un certain gnome hirsute. À l’horloge de mon Mac, il était presque 20 heures ; Konstantinos n’allait plus tarder. Surgirait-il dans mon dos, comme la dernière fois, signalant sa présence d’un raclement de gorge ?
De la chambre me parvinrent des rires étouffés, des bruits de cavalcade, des grincements de lit. Les gémissements de Sophie reprirent de plus belle… Une flambée acide me consuma l’estomac. N’en avaient-ils donc jamais assez, bon dieu ! ? Ma femme leur tenait compagnie depuis le milieu de l’après-midi ! (où comment se prémunir de la peste en s’inoculant le choléra !)
Je me forçai à ne pas y penser, ce qui était le meilleur moyen de ne plus avoir que ça en tête.
Un peu plus tôt chez la voyante, j’avais tenté de détourner Sophie de son projet (il y a pire que le viol, avais-je essayé de lui faire comprendre), mais cette tête de mule m’assurait qu’elle n’avait rien à craindre dans le multivers… Rien qui laissât des séquelles définitives, en tout cas. Je m’inquiétais, pourtant (et avec quelles raisons !) d’autant que je ne pouvais la suivre là où elle allait, n’ayant aucun moyen de me téléporter au fin fond du Far West avec elle. À bout d’arguments et en l’absence de solution concrète, il avait bien fallu que je cède…
Mon épouse s’était grimée en fille-de-rien, pour la circonstance : jupette en cuir tellement courte que l’on voyait la bande de maintien de ses bas autofixants, et top échancré sous lequel elle ne portait rien du tout. La transparence du tissu dévoilant honteusement ses seins rebondis, j’avais hurlé au scandale (en pure perte). Et je n’avais encore pas vraiment cogité sur la façon dont elle entendait se faire « protéger »…
Alors que je la suppliais de ne pas se jeter dans la gueule du loup — au sens propre comme figuré — Sophie m’avait répété une dernière fois qu’elle savait ce qu’elle faisait. Puis, à l’endroit même où elle s’était tenue une seconde plus tôt, il n’y avait plus eu que le vide. Une sorte de mini trou noir avait absorbé jusqu’au souvenir de sa présence…
Mme Robert, chargée par mon épouse de me cornaquer, m’avait raccompagné jusqu’à chez moi avec ses paroles lénifiantes : Il n’y avait plus rien de commun entre Sophie et la frêle jeune femme, innocente et sans défense, que je me l’imaginais. Oui, j’avais bien cru comprendre ça dernièrement !
Arrivé à la maison, je m’étais servi un double sec avant de m’avachir sur le canapé, sans plus faire cas de l’autre harpie. Ça ne l’avait pas empêchée de poser ses fesses sans y être invitée, lorgnant sur mon 12 ans d’âge dont il était bien entendu exclu que je l’abreuve.
Comprenant enfin que je ne lui adresserais pas la parole, Ludmilla n’avait plus moufté. J’en avais profité pour me balancer un autre double derrière la cravate, suivi de près par un troisième du même tonneau.
J’ai dû m’assoupir un instant, car lorsque j’ai rouvert les yeux, la voyante n’était plus là et de drôles de bruits s’échappaient de notre chambre. Vaseux au possible, je me suis levé pour aller voir. Ce satané plancher n’arrêtait pas de rouler et de tanguer comme un chalutier en pleine mer ! Et qui c’est que j’avais trouvée, devant la porte, me barrant le chemin de ma propre chambre à coucher ? Ludmilla, bien sûr !
Et c’est là que j’ai entendu les premiers râles, suivis par une série de « Oh Oui ! » que même les grincements du sommier, malmené au dernier degré, n’arrivaient pas à couvrir. Je m’étais figé, verdâtre et indécis, tandis que Ludmilla arborait ce sourire que l’on prête en général aux chats des dessins animés.
Tiens, je l’aurais jamais deviné tout seul : trop forte, cette voyante !
Cette dernière réflexion allait bien au-delà de ce que je pouvais encaisser sans réagir. Mes doigts se sont crispés en un poing vengeur, que j’ai expédié de toutes mes forces en direction approximative de son estomac. La voyante a esquivé le coup aussi aisément que si je l’avais punchée en « slow motion », ce qui était peut-être le cas au final. Elle m’a fermement repoussé, et moi, ne pouvant me raccrocher à rien, je suis tombé en arrière comme une grosse merde. La salope ! Profiter des forces déclinantes d’un homme doublement foudroyé par l’adultère et par l’alcool !
J’ai rampé jusqu’à mon bureau, et là j’ai vomi dans la panière. Ensuite c’est allé un peu mieux, même si j’avais toujours les yeux emplis de larmes. Je ne sais s’il agissait d’auto-apitoiement éthylique ou bien de l’effort fait pour vider mon estomac au fond d’une corbeille, récipient peu adapté à ce genre de contenu. J’ai passé les heures suivantes à maudire mon épouse, envisager le divorce et pleurer sur mon sort. Il ne m’était bien sûr pas venu à l’esprit que je méritais amplement ce qui m’arrivait, ni que j’étais plus ou moins à l’origine de mon propre déshonneur…
Le carillon de la porte d’entrée a retenti à 20 heures tapantes. Drôle de façon de s’annoncer, pour un incube, ai-je pensé en allant ouvrir.
ooOOoo
Un grand type en costard cravate se tenait sur mon perron, une mallette à la main. Je n’ai pas tout de suite reconnu ce géant replet, à la tignasse sombre striée de fils d’argent, soigneusement peignée en arrière. Deux raisons à cela : je ne l’avais rencontré qu’une seule fois en chair et en os, et lorsque j’avais eu l’insigne honneur de lui serrer la pogne, ça s’était passé dans un immense bureau parqueté de bois précieux, au 37ème étage d’une tour de verre et d’acier dans le quartier de la Défense.
Hans-Friedrich Offengluck, himself ! Le producteur du téléfilm dont je venais tout juste de terminer le scénar, venu se perdre dans le Chalonnais. Comment diable se faisait-il ! ?
Je ne pus faire autrement que de le laisser entrer, me maudissant d’avoir répondu à son coup de sonnette. Cette visite totalement surréaliste ne m’arrangeait pas du tout ! Pour être clair, Offengluck n’aurait pas pu tomber plus mal.
À peine avais-je eu le temps de suspendre son duffle-coat à la première patère venue que ce grand escogriffe d’Allemand investissait mon living-room. Quoi lui dire, pour me débarrasser de lui ? Que j’attendais sous peu la visite d’un démon maléfique, tandis que ma femme se faisait tringler par deux loups-garous dans le lit conjugal ?
Le producteur se cala confortablement dans mon sofa, serrant contre lui la petite mallette en cuir qu’il semblait ne pas vouloir lâcher. Son regard rencontra la flasque de whisky, toujours posée sur la table basse. Je tremblais à l’idée, terrifiante, qu’il se mette en tête de taper l’incruste. Juste au pire moment !
Je ne m’étais pas encore levé du fauteuil qu’Offengluck tirait un étui à cigare de sa poche. Il en sortit un cylindre brun qu’il huma avec un plaisir manifeste.
Une odeur déplaisante m’accueillit à mon retour. Les bottes posées sur la table basse, la tête rejetée en arrière, Hans-Friedrich, très à l’aise, propulsait des ronds de fumée vers le plafond. D’épaisses volutes bleutées, qui roulaient sur elles-mêmes avec une lenteur hypnotique. La surprise ayant laissé peu à peu place à l’irritation, je sentis poindre en moi une once de colère… Tout producteur qu’il soit, ce type était aussi le roi des sans-gêne !
Un sourire familier étira les fines lèvres de mon invité surprise, dévoilant des dents très blanches et parfaitement régulières. Un sourire à bouffer de la merde, comme diraient nos amis les Anglais.
Je faillis en tomber à la renverse ! J’étais tellement penché en avant que mes fesses touchaient d’ailleurs à peine le siège. Essayant d’adopter une attitude neutre et détachée, je nous servis à boire avant de me renfoncer dans le fauteuil. Si ce type avait pris la peine de sauter dans un avion l’après-midi même, c’est qu’il comptait me proposer un deal à six chiffres ! Ce dont j’avais toujours rêvé prenait enfin forme : j’étais sur le point de me faire un nom… et bien sûr, des couilles en or !
Posant son cigare dans le cendrier, Hans-Friedrich ouvrit sa sacoche, dont il tira ce qui ressemblait à un contrat.
Mon attention fut soudain attirée par le pouce du producteur, ou plutôt par l’ongle de ce pouce, d’aspect particulièrement repoussant. Une sorte de longue croûte jaunâtre et striée, qui évoquait plus le SDF crasseux que l’homme d’affaire. Je clignai des yeux, incrédule. Le temps de ce simple battement de cil, Offengluck avait replié son pouce, escamotant l’ongle difforme comme un prestidigitateur ferait disparaître une pièce de 3 euros.
Je pris la feuille avec une certaine réticence et commençai à la parcourir. Les lettres dansaient devant mes yeux, se brouillant tel un mirage superposé à la réalité. La seule chose que j’arrivai vraiment à saisir, c’était le montant du contrat. Et pour cause, il explosait au bas de la page en gros caractères : un demi-million d’euros ! De quoi vivre sur un grand pied pour les cinq ou six ans à venir…
Un stylo se matérialisa soudain dans mon champ de vision.
J’en eus le souffle coupé. Ce type me proposait là une véritable fortune, et tout ça juste pour faire ce que j’aimais ! À la limite de l’audible, un air de violon berçait mes tympans. La douce musique du succès ! J’en oubliai presque la visite imminente de Konstantinos et les malheurs de Sophie… Une calculette s’activa dans un coin de mon cerveau, me délivrant ce message irrésistible : tout ce fric placé ne serait-ce qu’à 4% m’assurerait une rente de malade ! Vingt milles euros par mois ! Et ce, à vie !
Conclusion ? J’allais signer, quels que soient les risques ! Les clauses en petits caractères, ce serait pour plus tard…
Je me saisis du stylo d’Offengluck. C’est que j’adorais ce type, à présent, ongles déformés ou pas ! J’ôtais le capuchon, découvrant une pointe biseautée et de couleur nacre qui ressemblait tout à fait à l’extrémité d’une plume d’oie. Une minuscule goutte d’encre, rouge sang, perlait tout au bout. Drôle d’idée, de parapher un contrat avec ce genre de stylo. Une lubie de producteur pour convoquer la chance, comme ces téléphones portables à la sonnerie Old Style.
À peine avais-je entamé mon paraphe, un grand « O » écarlate du plus bel effet sur l’éblouissante blancheur de la feuille, que l’infortune s’invitait subitement dans mon salon. Un homme entièrement nu, à la crinière en bataille et au sexe tout aussi flasque que démesuré, venait de franchir la porte de notre chambre. Le désastre en marche sous les traits de Wolf (à moins que ce ne fût Revival).
Offengluck ne pouvait pas le louper. Morte-couille ! Comment j’allais lui expliquer ce cirque ! ?
ooOOoo
Il se produisit alors une série d’événements qui, sans être simultanés, se télescopèrent néanmoins à une vitesse ahurissante.
Alors que je me tournais vers Hans-Friedrich, le cerveau turbinant à fond les manettes pour justifier la présence sous mon toit d’un nudiste généreusement doté par la nature, une cacophonie grinçante me perça soudain les oreilles. Je me trouvai alors nez à nez avec un Offengluck aussi surpris que moi, un archet en main et, coincé sous son goitre, un vilain instrument qui ressemblait vaguement à un violon.
Je n’eus pas le temps de terminer ma phrase. Un rugissement furieux m’incita à tourner la tête dans l’autre sens aussi vite que possible. À la place du visage de Wolf (je décidai qu’il s’agissait bien de lui), il y avait à présent un museau allongé et poilu qui n’avait plus rien d’humain. Deux grosses billes jaunes me fixaient, tandis que la gueule du monstre, béante comme l’enfer, exhibait ses terribles crocs. Chacun de ces bébés devait bien mesurer dans les trois ou quatre centimètres !
La chose rugit à nouveau, un feulement terrible qui fit se dresser tous les poils de mon corps. Ça faisait penser au cri de Chewbacca dans Starwars, mais en nettement plus effrayant car beaucoup, beaucoup plus réaliste !
Je sais, j’aurais dû m’interposer entre le bodyguard de Sophie et Offengluck, mais j’étais bien trop terrifié pour ça ! Un horrible carnage menaçait de se produire d’ici peu ! Aussi, je me fis le plus petit possible, lorsque le loup-garou s’avança pesamment vers le Teuton tétanisé.
Wolf lui prit son instrument et, d’une chiquenaude, le broya comme une coque de noix. J’étais certain qu’il allait ensuite l’égorger, avant de détacher sa tête de son cou. J’en étais à estimer mes chances de ne pas subir le même sort lorsque deux autres protagonistes surgirent de notre chambre à coucher, tout aussi nus que Wolf. Mme Robert (une fausse blonde, au final), s’escrimant à passer l’un des peignoirs de Sophie, suivie de prés par Revival, encore sous forme humaine.
Je me tournai alors vers le producteur, assistant bien malgré moi à un spectacle dantesque : la tête d’Offengluck avait presque doublé de volume et s’était fendue en deux dans le sens de la largeur, arborant un impossible sourire plein de dents triangulaires et tranchantes. Ça lui donnait un petit air de citrouille d’Halloween – une citrouille affreusement menaçante ! Un grondement montait de sa gorge tandis qu’une bave rosâtre maculait son menton hypertrophié.
Bon dieu ! Pourquoi fallait-il que mon chez moi se transformât systématiquement en maison des horreurs ? Avec un petit cri de souris, je cherchai à disparaître au fond de mon fauteuil. Sans trop de succès, semble-t-il.
La monstruosité à ma droite se détendit tel un ressort, bondissant à la gorge de l’abomination poilue à ma gauche et lui arrachant au passage une bonne moitié d’oreille. Wolf poussa un cri déchirant, sorte de piaulement mi-canin, mi-humain. Il recula, mais pas pour fuir. Vif comme l’éclair, le loup-garou exécuta un coup de pied retourné parfaitement bien placé. Face de citrouille qui avait reçu la mandale en pleine tronche (un bon 50 fillette), se trouva décalqué contre le mur où il rebondit en laissant une trace sanglante.
Je me penchais pour voir dans quel état il se trouvait. Le monstre bougeait encore. Aussi incroyable que ça paraisse, il était même en train de rétrécir, se dégonflant comme une baudruche dont on aurait fait sauter la valve !
C’est à ce moment qu’apparut mon épouse, vêtue d’un déshabillé vaporeux qui lui cachait à peine les fesses. Alors qu’elle s’approchait de la scène, ses jolis yeux noisette grands ouverts, Revival posa une main protectrice sur son épaule. Il la tint quelques instants contre lui, un bras négligemment passé autour de la taille. Ignorant mes regards effarés, Sophie se laissait faire. La voir ainsi alanguie contre un autre me serrait le cœur à le faire imploser ! Sophie s’écarta enfin du loup garou, les joues empourprées.
Une main appuyée sur la joue, Konstantinos de Crête se releva tant bien que mal. Mais bien sûr ! Comment n’avais-je pas compris plus tôt à qui j’avais affaire !
Le loup-garou se baissa pour ramasser ce que j’avais tout d’abords pris pour un contrat mirifique : un vulgaire bout de parchemin. Ce faisant, j’observais fasciné et incrédule l’énorme battant qui balançait entre les cuisses de Wolf. Mon dieu, la pauvre ! Qu’est-ce qu’elle avait dû prendre !
À ces mots, les deux loups garous se rapprochèrent en grognant. Voyant la situation lui échapper, le Dieu de la Virilité tenta de prendre la poudre d’escampette.
Puis, tenant le gnome par les jambes, ils le retournèrent et entreprirent de le secouer. Divers objets se mirent à glisser de ses poches, formant au sol un amoncellement hétéroclite où se côtoyaient peigne d’or, pantoufle de vair, corne d’abondance, pommes de discordes, cape d’invisibilité, retourneur de temps, sabre laser ainsi qu’une multitude de petits sacs en toile bruns qui ne nous étaient pas inconnus, à Sophie et à moi.
Une fine feuille de parchemin s’échappa enfin de la cape de Konstantinos.
Wolf et Revival firent trois pas de côté avant de lâcher le diablotin sans plus de cérémonies. Ouch ! Ils n’y avaient pas été de main morte ! Étourdi, Konstantinos s’adossa au mur en se tenant le front ; l’une de ses cornes semblait légèrement tordue.
Je me penchai à mon tour sur le parchemin récupéré manu militari par les deux loups garous. C’était bien le pacte signé au Chihuahua’s… Nous avions réussi ! Loin de partager mon enthousiasme, Ludmilla m’ignorait tandis que les cow-boys cosmiques, eux, secouaient gravement la tête.
Un frisson glacé me parcourut. Sophie avait-elle vraiment l’intention de m’abandonner pour les suivre ?
Des larmes roulèrent sur mes joues. Sophie, qui ne savait trop comment interpréter cette manifestation plutôt inhabituelle de ma part, poursuivit avec un sourire inquiet :
Pour seule réponse, je déposai un baiser salé sur ses lèvres entrouvertes. Sophie se hissa alors sur la pointe des pieds pour se pendre à mon cou, m’embrassant avec une impétuosité qui me bouleversa véritablement. Ce tendre contact faisait bondir de joie mon palpitant, lequel cognait dans ma poitrine comme une soupape mal réglée.
Ainsi, il me restait une chance de repartir du bon pied avec ma petite femme !
Pendant près d’une minute, nos bouches et nos mains oublièrent que nous n’étions pas seuls… C’est que nous en avions, des choses à rattraper ! Puis je pris lentement conscience de ses hanches collées aux miennes, de ses seins fièrement dressés contre mon torse, de sa chute de reins juste à portée de main sous la nuisette vaporeuse… Nuisette qui était remontée suffisamment haut pour dévoiler à tous le merveilleux popotin de mon épouse !
Le regard des loups-garous, braqué sur la partie anatomique la plus moelleuse de Sophie, me confirma d’ailleurs que tout ce qui pouvait être révélé de ses trésors intimes l’était bel et bien…
Et avant que je n’aie eu le temps de dire ouf, la belle blonde qui aurait pu devenir mon ex plaquait à nouveau sa bouche sur la mienne.
Tandis que l’assistance admirait notre art consommé du baiser avec la langue, Konstantinos rassemblait discrètement ses possessions et en profitait pour mettre les bouts. Du coin de l’œil, je m’assurai simplement que la mère Robert avait gardé ce maudit pacte à la main. C’était notre seule garantie de ne plus entendre parler du démon des bois…
Après avoir tourné une dernière fois sa langue dans ma bouche, Sophie se décolla à regret pour s’adresser à ses bodyguards :
Sophie se taisait, soudain toute rouge et toute molle à mon bras. Était-ce le fait que je puisse donner sciemment mon accord, qui la chambardait à ce point ? Et au nom de quoi aurais-je bien pu avoir envie d’autoriser ça, bon dieu ! ? La permissivité complice ?
Je fus tout d’abord incapable de répondre. Tellement de choses étranges nous étaient arrivées en deux jours ! Et maintenant, voilà que Sophie s’excitait à l’idée de baiser sous mes yeux avec des loups-garous ! Quoi d’étonnant à ça, au fond ? Ça collait plutôt bien avec ses nouveaux goûts en matière sexuelle…
Alors pourquoi ne pas franchir le cap, à présent que j’étais rassuré sur ses sentiments à mon égard ? Il faut bien l’avouer, la perspective de la voir se farcir ces deux chibres monstrueux en même temps éveillait en moi une curiosité trouble. À force d’imaginer mon épouse écartelée par les frères massue, j’avais en tête un véritable kaléidoscope d’images obscènes… ce qui ne tarda pas à faire s’épanouir une érection plutôt massive, là en bas. Sophie, qui s’en était aperçue, se mit à flatter la grosse bosse de mon pantalon avec le sourire le plus coquin qui soit…
Après tout, qu’est-ce que ça pouvait changer, qu’elle se fasse sauter une dernière fois par Wolf et Revival ? Ma femme en action avec deux loups-garous, j’étais pas près de revoir ça. Alors autant profiter du show, non ?
ooOOoo
Je conserve un souvenir assez irréel des heures qui ont suivi… Ludmilla et moi étions assis côté à côte, dans deux fauteuils disposés le long du lit, tandis que Sophie et les loups-garous enchaînaient d’improbables positions, pour des pénétrations toujours plus folles. Comment je me sentais, en la voyant se faire prendre, là juste devant moi ? Excité, bien sûr, mais aussi un peu paralysé par la situation, à la fois surréaliste et dérangeante.
Je ne vais pas tout décrire en détail (ça ne regarde que mon épouse et moi, après tout !), mais sachez que les loups-garous ont ceci de spécial qu’ils peuvent moduler à volonté la taille de leur érection. De « normale », quoi que cela veuille dire pour un lycanthrope, à carrément énorme (l’un des avantages induit de cette formidable aptitude à la métamorphose, j’imagine). Ajoutez à cela une langue excessivement longue et agile, même sous sa forme humaine, et vous comprendrez à quel point ces salauds-là peuvent disqualifier un type comme vous et moi (désolé si vous êtes une lectrice, mais vous devriez quand même pouvoir vous imaginer ce que je veux dire…)
Bref, en voyant Wolf et Revival faire l’amour à ma femme, j’ai compris le pourquoi de ses gémissements incessants tout l’après-midi ! Forcément, avec deux brutes équipées pour rendre folle de plaisir n’importe quelle nana ! Je me masturbais donc avec application, bouche bée, observant Sophie qui râlait de bonheur tandis que des bites de taille réglable et des langues fouisseuses, effectuant les lubrifications les plus osées, s’enfonçaient tour à tour ou simultanément dans ses différents orifices…
Au beau milieu de cette folie, j’ai senti une main se joindre à la mienne pour me caresser le sexe. Ludmilla me détaillait avec gourmandise, tout en secouant ses doigts dans sa petite culotte. Un instant plus tard, elle me pompait avec vigueur, sans même que nous nous soyons concertés. Sophie, quant à elle, se faisait entreprendre des deux côtés ; une double pénétration plutôt aventureuse ! En la voyant ruer dans tous les sens, je craignis un instant qu’elle ne soit trop étroite et se fasse déchirer. Mais non : les mastodontes qui se pressaient contre ses sphincters réussirent leur intromission avec une aisance surprenante (les galipettes de l’après-midi ne devaient pas être étrangères à la souplesse quasi magique de son anus !)
Et c’est là, pendant que ma femme se faisait prendre en sandwich à quelques centimètres de moi, que je lâchai ma purée dans la bouche ultra-suave de Mme Robert…
Le reste est moins clair. Je me rappelle juste avoir culbuté Sophie, un peu plus tard, tandis que Ludmilla hurlait avec les loups. Je doute que mon épouse ait ressenti grand chose, large comme elle était (ma bite barattait un vagin plein d’air !), mais vu la reconnaissance qui brillait dans ses yeux, ça ne devait pas être très grave. Lorsque j’ai fini par gicler dans la matrice ultra-épanouie de Sophie, elle s’est abattue sur moi en me murmurant des milliers de « je t’aime ! ».
Un peu plus tard (fort tard, en vérité !), nous avons tous fini par nous rhabiller après un rapide passage par la douche. Puis nous nous sommes rassemblés au salon. À force de les avoir vu à poil, je trouvais les loups-garous presque bizarres dans leurs tenues de Ranchers, les bottes aux pieds et le Stetson à la main. Le temps des derniers adieux était venu, l’ambiance tournait lentement à la gueule de bois.
Sophie affichait le sourire béat de la poule de luxe comblée… Tu parles ! Je ne sais combien de fois elle avait joui en moins de vingt-quatre heures, mais ce devait être faramineux !
Tiens donc ! Voilà où elle les avait trouvés : au bordel ! Je n’osais imaginer comment elle s’était comportée, là-bas. Ni la façon dont elle avait convaincu ces deux mercenaires de se charger du gardiennage de son corps. Ou plutôt si, je n’imaginais que trop bien ! Ajouté à ce qu’elle m’avait montré de ses appétits ce soir, voilà qui risquait fort d’alimenter mes fantasmes pour des années…
Alors que Wolf et Revival s’apprêtaient à rejoindre les limbes du multivers, Ludmilla s’avança soudain vers eux :
Ils s’entre-regardèrent, dubitatifs.
Le loup-garou se tata l’oreille avec précaution. Ludmilla avait raccommodé avec soin le lobe à demi arraché au sortir de la douche, faisant montre d’un véritable talent d’infirmière.
J’imaginais sans peine Madame Robert dans le rôle de mère maquerelle. C’est sûr, elle saurait parfaitement parler aux filles… ainsi qu’à leurs minettes !
Avant même que je ne comprenne ce qui se tramait, ma femme, prenant entre ses mains la tête de la voyante, plaquait goulûment sa bouche à la sienne pour un patin d’enfer ! Au bout de quelques secondes, alors que je me posais encore la question d’intervenir ou de laisser s’exprimer cette troublante fougue féminine, une vive lueur illumina la bouche de Sophie avant de transiter dans celle de Mme Robert. Les deux femmes, qui s’embrassaient les yeux fermés, ne semblèrent même pas s’en apercevoir. Leurs lèvres finirent par se séparer à regret.
J’en restai estomaqué : ainsi donc elle m’avait bluffé ! Si elle l’avait voulu, j’aurais tout à fait pu aller à la rencontre de Wolf et Revival à sa place ! Peut-être pas avec le même résultat, certes, vu nos « capacités de persuasion » respectives… Je lançai un regard noir à mon épouse, qui me répondit par un clin d’œil.
Quelques cinq mois se sont écoulés depuis cette suite d’événements incroyables. Beaucoup de choses ont changé depuis dans la famille Carkanpois, et plutôt en bien… Même si, malheureusement, je ne suis toujours pas l’auteur riche et célèbre que j’ai toujours rêvé d’être. À l’instar de Sophie, je me suis vite aperçu que le pacte conclu avec Konstantinos avait été un marché de dupe, bien au-delà de ce que je pensais…
Une semaine après que notre vie ait retrouvé un semblant de normalité, j’ai attaqué un nouveau roman (LE roman, qui dans l’esprit du public comme dans le mien devait marquer le début d’une brillante carrière). J’avais le sujet en tête depuis longtemps, même si je n’avais jamais trouvé le courage d’aller plus loin qu’un vague recueil d’idées générales. La peur de me casser les dents, je suppose… Mais avec la force de l’inspiration qui soufflait en moi, ce « truc » qui m’avait fait planer deux nuits entières, je me sentais invincible. J’allais tout déchirer !
À peine avais-je entamé le premier chapitre de mon futur best-seller que ce sentiment de toute puissance s’effilochait déjà. En réalité, un simple scénario de téléfilm avait suffi pour assécher presque totalement mon don – ce fameux don qui aurait pu me coûter si cher ! Si cette saloperie d’incube m’avait bien refilé sa « potion magique » pour l’esprit, ses effets n’en avaient pas moins été temporaires. En clair, je me sentais comme un coureur du Tour de France, sevré de dope à la veille d’une étape de montagne. À la différence près que, moi, je n’étais pas près de retrouver la recette du succès ! Un juste retour des choses, j’imagine, dans la mesure où je m’étais accaparé ce talent au mépris de toutes considérations éthiques.
Mais cependant, tout ne va pas si mal. Le téléfilm, qui a battu des records d’audience, m’a permis de me faire connaître. Et Hans-Friedrich, le vrai cette-fois, m’a passé de nouvelles commandes. Je me suis longtemps demandé comment Konstantinos s’y était pris, pour réussir à ce point à se mettre dans la peau du personnage. Ce devait être grâce à ce « violon » diabolique, un instrument qui lui permettait à la fois d’endormir ma méfiance et de puiser dans mon esprit les arguments à même de me convaincre. Toutefois, les raisons pour lesquelles il a voulu me faire signer un deuxième pacte restent mystérieuses. Selon Sophie, il lui fallait une signature effectuée dans notre monde pour que le pacte prenne réellement effet. Possible…
Là où il y a du mieux, justement, c’est dans mes relations avec Sophie. Je ne parle pas simplement du côté sexuel, même si de ce point de vue-là c’est comme une nouvelle lune de miel ! Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, a-t-on pour habitude de dire. Ce doit être la même chose pour cette chose vivante et évolutive qu’est l’attachement entre deux êtres. Cette aventure, qui aurait pu nous séparer (et même définitivement, si Konstantinos avait réussi à mener ses plans à terme), a au contraire renforcé le lien qui nous unissait.
Une nouvelle inespérée n’a d’ailleurs pas tardé à matérialiser ce lien : Sophie est enceinte ! Mais que l’on se rassure, l’enfant à venir n’aura ni cornes sur le front, ni propension à hurler à la lune. Aucune chance ! On a vérifié et revérifié la date de conception, vous pensez bien…
FIN