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Temps de lecture estimé : 30 mn
26/11/11
corrigé 12/06/21
Résumé:  Paul, seul en camping pour trois jours, a une fixation sur ses voisines, deux jolies rousses, la tante et la nièce. Mais surtout la nièce, Marie Lemieux, qui est une personnalité connue de la télé Québécoise.
Critères:  frousses vacances humour québec -camping -vacances
Auteur : Ingyt            Envoi mini-message

Série : Camping

Chapitre 07 / 11
L'ouragan Marie

Résumé : Alors qu’ils sont occupés à baiser en pleine nature, Paul et Suzanne, deux campeurs, sont surpris par une jolie cycliste rousse apparemment décomplexée au point d’apprécier au passage le spectacle du couple en action.


Le lendemain matin, alors que Suzanne dort encore, Paul retrouve la belle rousse, une dame très sympathique et avenante, même à 67 ans. Ils sympathisent au point que Pierrette lui taille une petite pipe. L’exercice s’achève sous les yeux de Marie, la nièce de Pierrette venue en vacances en sa compagnie, et qui est d’ordinaire une animatrice de télévision sur laquelle Paul a déjà fantasmé.

Paul les aide à installer leur roulotte, puis se trouve soudain surpris par Suzanne, qui lui avoue avoir filmé la fellation matinale. Tabarnouche ! Heureusement que Suzanne n’est pas jalouse !


Paul apprend que sa copine doit le laisser seul pour quelques jours. Il se trouve aussitôt une excuse pour retourner voir ses jolies voisines de camping et a droit à un strip-tease involontaire de la part de la belle Marie Lemieux, lectrice de nouvelles à la télé. Et cela a été possible grâce à la complicité de sa tante Pierrette. Voilà une journée qui a bien commencé pour Paul !


Paul, nu et armé de sa minicaméra, décide de retourner au campement des deux rousses pour les filmer en douce. Mais l’aventure s’avère plus périlleuse que prévu, voire douloureuse. Toutefois, cela en valait la peine, car il les surprend à parler de lui et de sexe en prenant un bon café, bien installées toutes les deux au soleil et légèrement vêtues. Cela l’excite évidemment au plus haut point. Caché dans les buissons, il ne manque rien de leur conversation tout en filmant.


La chance lui sourit quand elles se dévêtent complètement, mais c’est à ce moment qu’un ours décide de s’inviter à la fête. Panique totale et tous trois filent (complètement nus) se réfugier dans la roulotte de Paul. Pierrette en profite et lui saute aussitôt dessus, bientôt imitée par sa nièce, mais leurs petits jeux se terminent plutôt rapidement et Paul, épuisé et endolori, s’endort. À son réveil, elles ont disparu, mais il trouve une note sur sa table de cuisine. La nièce, la belle grande vedette de la télé, l’invite à souper en tête-à-tête.








En marchant, toujours humblement, m’appuyant sur mon bâton, je me disais que mes chances de la baiser étaient de 10/10 étant donné tout ce que je l’avais entendu dire sur moi ce matin et qu’elle m’avait fait une pipe en plus, une mini, mais une pipe. Sans parler que j’avais quasiment baisé sa tante sous ses yeux. Ouais ! Enfin ! Mais elle m’invitait à souper. Alors… bingo !

Et puis les étranges regards qu’elle m’avait jetés en disaient long. Enfin, j’imaginais.


L’affaire était dans le sac comme on dit : une shot facile, j’allais tirer mon coup, me tremper le pinceau, bref une bonne partie de jambes en l’air avec une bombe. Yes !

Si j’avais pu, j’aurais sauté de joie.

Jamais je n’aurais cru qu’une fois dans ma vie j’aurais l’occasion de baiser une femme comme elle…

Wow !


Si seulement ce n’était pas quelqu’un de connu, j’aurais sans doute pu filmer ça, tant pis. Mais je devais quand même faire attention à la manière dont j’allais m’y prendre pour l’étendre. Après tout, c’était une femme de carrière, une personnalité, une pure beauté, intelligente, brillante et cultivée. Qui sacrait un peu, mais bon… on le fait tous ! Elle avait probablement le goût de baiser avec moi, mais cela n’en faisait pas une fille facile pour autant.

Donc surtout pas de : « T’es bandante à mort, Marie, viens, je vais te fourrer à l’os, ma belle ». Non, surtout pas. Pas à la manière primate, ce n’était pas indiqué et pis ce n’était pas moi, ça. Jamais je n’avais parlé comme ça à une fille et jamais je ne le ferais.


Moi c’était plutôt style intello :


« Si on amenait le vin et qu’on allait s’étendre un peu, ma jolie déesse ? »

« Un petit massage, t’as l’air épuisée, ma belle princesse ? »

« Marie, j’aimerais t’emmener au septième ciel en te donnant des petits becs tout partout, surtout en arrière des genoux, pis des coudes ! »


Les filles adorent ça !



Après tout j’étais intelligent et cultivé moi aussi, je l’avais très bien prouvé à monsieur muscles tantôt. Alors quelques belles phrases bien tournées, un peu de vin, et l’affaire serait dans le sac.

Mais, pensai-je soudainement, il ne fallait surtout pas que sous l’effet de l’alcool je dise des idioties, genre : « Comme ça, vous avez eu une jeunesse, vous ! »


Histoire d’en savoir plus long. Quand elle avait dit cela tout à l’heure, je l’avais aussitôt imaginée dans une hallucinante baise à trois quand elle était plus jeune : « Elle sur le dos, en 69 avec une autre fille qu’un gars était en train de baiser bien accroché à ses hanches. Marie Lemieux se faisant manger le sexe pendant qu’elle suçait des couilles. Ouf… »


Un courant électrique traversa ma petite anguille et je butai du bout du pied sur une racine. Tous mes petits os vibrèrent tandis que je récitais des mots saints sans tomber, bien accroché à mon bâton de pèlerin.


Soudain, j’entendis un véhicule s’approcher, en provenance du lac. Le chemin était si étroit que je dus me faufiler entre les arbres à reculons pour le laisser passer en essayant de me redresser, toujours par fierté, mais rien à faire. J’attendis quelques minutes, pénitent, bien accroché à mon bâton biblique, m’attendant à voir une petite famille qui revenait du chalet.


Au lieu de cela, je vis surgir un gros 4x4 brun couvert de boue et de sang. Une énorme tête d’orignal fraîchement tranchée trônait sur le capot du véhicule et attachée solidement. Ces petites bêtes-là, c’est gros comme un cheval. Son panache gigantesque dépassait de chaque côté du camion. La pauvre bête avait encore les yeux ouverts et sa langue bleu-rose pendait de sa bouche entrouverte entourée de mouches. Deux hommes dans la trentaine, pas rasés depuis une bonne semaine, en t-shirts crasseux et tachés de sang, j’imagine, me saluèrent de la tête en passant lentement tout en buvant de la bière en canette. Leur camion rempli de bagages et de glacières bleu-poudre égratignées couvertes d’empreintes sanglantes puait la mort, j’en frissonnai.

Quand on parle de primitifs…


Je leur fis mes gros yeux méchants un peu nerveux, pourtant, ça ne sembla pas les impressionner.

Mais le titre d’un excellent western me revint en mémoire (Pendez-les haut et court) avec le gars qui me ressemble, comment y s’appelle déjà… Ah oui, Clint Eastwood.

Ça me fit sourire méchamment.


Un autre 4x4 suivait, celui du garde-chasse. Il stoppa à ma hauteur et le gars se pencha pour me parler par la fenêtre côté passager qui était déjà descendue. Je crus entendre craquer sa chemise.

J’allais discourir sur son bon travail et de la nécessité d’interdire la chasse sur la planète, d’électrocuter gaiement les chasseurs de trophées animaux, même mieux, de les décapiter eux aussi et d’exposer leur tête au bout d’une pique sur la place publique – pourquoi pas – tout en lui parlant de quantité de bons documentaires produits par Greenpeace… Mais il ne me laissa pas le temps de placer un mot, le bougre…



L’ouragan Marie ? Jésus-Christ ! Qu’est-ce que la grande rousse avait encore fait ?



Il fila rapidement en allumant ses gyrophares et une grosse branche ramassée par le miroir du camion me rebondit en pleine face.



Je regardai le convoi s’éloigner, en me frottant le visage échauffé tout en me demandant encore ce que Miss catastrophe avait bien pu faire pour effrayer un monsieur muscles de ce gabarit et surtout, pour qu’il l’appelle l’ouragan, en plus. Seigneur ! Un vrai mâle qui venait d’arrêter à lui tout seul deux assassins de la pire espèce, mon héros !


J’en frissonnai en repartant, plié en deux avec mon bâton de berger et ma face engourdie. Mon dos me faisait moins mal, enfin, un peu. C’était déjà ça.


« Peut-être qu’il l’a super bien baisée avant d’arrêter ces gars-là pendant que tu te pomponnais », me dit cette damnée petite voix.


J’imaginai aussitôt le gars nu, tout en tendons et en muscles avec des petites fesses blanches et dures (un vrai support à vélo), la peau recouverte de sueur avec une bite de cheval longue et recourbée couché sur Marie et la besognant comme un taureau tandis qu’elle, jambes en l’air, orteils repliés, criait son plaisir en lui griffant les fesses. Ou peut-être que la rousse s’était déchaînée sur lui en le chevauchant, bien empalée sur sa verge, mains sur ses énormes pectoraux et que c’était pour ça qu’il la surnommait l’ouragan… « Ta gueule ! » hurlai-je mentalement à cette maudite voix en m’écartant rapidement de la trajectoire d’un gros taon qui me frôla la tête en faisant autant de bruit qu’un Spitfire.

C’est dangereux ces petites bêtes-là.


En entrant sur son terrain, inquiet, je ne vis pas de cratère, la bonbonne de propane était à sa place et tout semblait tranquille, sauf son gros véhicule tout-terrain étrangement stationné. Ses roues avant étaient enfoncées dans la rivière jusqu’à l’essieu. Visiblement elle avait essayé de se sortir de là, mais… rien à faire. Le camion était ensablé et ça ne m’étonnait pas vraiment.


Une nappe à carreaux en plastique bleu et blanc recouvrait la table de pique-nique sur laquelle il y avait deux assiettes en plastique du même bleu et quelques petits lampions. Une douce odeur de steak cuit aux petits oignons flottait dans l’air. Ça me rassura de voir qu’elle m’attendait. Mais j’avais encore des flashes de baise avec le Minotaure et ma bite s’éleva, par jalousie s’entend. En jean ça passe, mais en pantalon de toile parachute et même avec ma chemise… Merde !


Au-dessus de ma tête, une vaste toile verte avait été installée entre les arbres en cas de pluie. Sage précaution, car le ciel virait au bleu noir décadence et il n’y avait pas le moindre souffle de vent. Deux flambeaux de bambou étaient plantés dans la terre. Ça regardait bien pour le petit souper romantique qui allait se terminer en baise torride. Aucun doute là-dessus. Sauf pour la pluie, mais bon. On ferait avec, c’est ça le camping.


Mais la table était trop proche à mon goût du réservoir de propane. Par la fenêtre, je la vis occupée à cuisiner. Rapidement j’empoignai ladite table et l’éloignai un peu de la roulotte en grimaçant à cause de mon dos jusque sous un énorme sapin près de la petite tente de Pierrette, mais toujours sous la toile. J’y déposai le vin en me frottant les reins toujours appuyé sur mon bâton et rapprochai les deux chaises. Mon érection avait diminué, ouf !


J’allai frapper à sa porte le cœur battant en me redressant un peu sans trop grimacer, affichant même mon plus beau sourire malgré ma face toujours engourdie tout en regardant encore le 4x4. On aurait dit un Transformer qui avait décidé d’aller s’abreuver. Elle ouvrit au moment où je tournais la tête, je reçus la porte directement sur le nez. Évidemment. Mon sang, d’une rougeur surnaturelle dans la pénombre pré-orage, gicla sur la vitre comme dans un film d’horreur et au ralenti. J’en lâchai mon bâton pour me le prendre à deux mains en m’appuyant du cul contre la roulotte.



Elle s’était fait en plus deux jolies tresses, ce qui la rajeunissait, et elle portait un petit chapeau de matelot gris-bleu. Une pure beauté !



Tête penchée, me pinçant les narines, vérifiant si je n’avais rien de cassé, je regardais mon sang s’écouler. J’ai le sang très clair, je ne suis pas hémophile, mais presque et ça pissait. Mon nez m’élançait et pulsait à chaque battement de cœur et j’étais à nouveau étourdi. Rien pour aider ma commotion cérébrale.

Marie l’ouragan venait de frapper une première fois, mais bandante à mort dans son petit costume de bain.

Elle revint avec des essuie-tout se confondant en excuses.



Gros sourire fendu jusqu’aux oreilles. Je me dis que mes chances venaient de tomber à 9 sur une échelle de 10 pour que je la baise. Du sang plein la chemise et des tampons dans le nez, ça n’aide pas son homme.



Sans parler de son beau derrière qui tournait au même rythme que sa main en frottant. Wow !



Plus elle frottait, plus son cul se balançait. Doux Jésus, y a qu’une fille pour faire ça !



Mon disque dur était enrayé, ma commotion cérébrale c’est sûr. Pas étonnant avec tout ce qui m’était arrivé aujourd’hui et le spectacle qu’elle m’offrait constamment. Je savais maintenant ce qu’avait dû ressentir Spartacus après ses longues et dures journées de travail dans les arènes. C’est à dire : avoir mal partout et pisser le sang en regardant des femmes à moitié nues se balader tout partout.


Je la regardai les yeux pleins d’eau, tandis qu’elle me donnait d’autres essuie-tout penchée vers moi à présent. Je la trouvais magnifique et mes yeux louchèrent vers ses seins enivrants. Plié en deux comme j’étais, c’était difficile de regarder ailleurs de toute façon.


Elle s’en aperçut et se redressa en souriant, l’air un peu courroucé, tête penchée, les yeux mi-clos. Elle secoua la tête en pinçant les lèvres d’une manière très érotique et dit :



Là, je soupirai longuement en abandonnant, regardant la terre noire boire mon sang entre mes pieds, les épaules affaissées.

Elle, elle riait de me voir ramer autant.



Je la regardai entrer en catastrophe dans la roulotte, le maillot rentré dans la craque de fesses. Je venais de faire ma première gaffe moi aussi. 8/10. Merde !


Le ciel s’assombrit plus, c’était de mauvais augure. J’avais dû offenser les dieux en me levant ce matin. Je n’allais peut-être pas survivre à ma soirée avec Marie l’ouragan, à moins de sacrifier un raton laveur ou une marmotte sur un bûcher :


Je me voyais nu avec elle, Marie, pas la marmotte, barbouillée de sang d’animal, bras en l’air, regardant les étoiles en psalmodiant des prières anciennes avant de baiser sous une pleine lune argentée. Wow. Je recommençais à bander.



J’avais l’impression d’avoir avalé un gazou. Seigneur ! Les tampons dans le nez me donnaient la voix d’un petit lutin castré.



Seigneur ! Je pensai sérieusement à me sauver ou à me rapprocher du Transformer pour qu’il me protège.

Penser cela me fit rire comme un dément en m’épongeant toujours le nez. La fatigue sans doute. Mais en levant les yeux, je perdis mon sourire. Un énorme volatile noir s’était posé sur la table de pique-nique. Un corbeau, le géant ferré des corbeaux, aux yeux sombres et mauvais. Il fixait la bouteille de vin, tête penchée, et commença à lui donner de furieux coups de bec. Pourquoi ? Un corbeau ex-alcoolo en croisade contre les buveurs ou bien il avait soif ?


Un ours amateur de Pepsi, et là… « Bizarre », dirait William Shatner.


Il la frappait si fort que la bouteille en tanguait, menaçant de tomber pour rouler par terre et risquer de se briser sur une roche ou une racine. Ma belle bouteille de vin blanc d’Alsace. Je décidai bravement que la pauvre n’avait pas fait un si long voyage des vieux pays pour venir mourir ici au Québec aussi bêtement.


Je partis à courir comme Quasimodo en tenant mon nez tout en agitant mon autre main et en criant avec ma voix de débile :



Je stoppai net près de la table en réalisant que non seulement il n’avait pas déguerpi, mais qu’en plus il me fixait droit dans les yeux. J’en avais jamais vu un d’aussi près et je m’aperçus que c’était vraiment une énorme bestiole. Les longues griffes noires de ses pattes avaient déjà déchiré la nappe un peu partout. Gros frissons.


Un descendant direct des dinosaures qui me regardait méchamment. Après Yogi l’ours, j’avais droit au parc jurassique. Je l’imaginais déjà me labourer le visage avec ses pattes couvertes d’écailles noires et me crever les yeux avant de les bouffer en croassant de plaisir puis de boire à ma santé et là, j’entendis Marie crier.



Je me sentis tout électrique en tournant la tête et je la vis accourir vers moi avec mon bâton qu’elle tenait à deux mains en l’agitant furieusement. Miss catastrophe chargeait, et armée en plus.

Mon premier réflexe fut de regarder ses seins qui remuaient tellement qu’ils menaçaient de sortir du maillot. Mon deuxième fut de me mettre sur trois pattes en me tenant toujours le nez et de me cacher sous la table avant qu’elle ne me fende le crâne.


Le corbeau croassa, mécontent apparemment, puis j’entendis un battement d’ailes qui s’éloignait et Marie qui riait. Je fixais ses pieds nus, mignons comme tout, même recouverts de poussière, tout en attrapant, à la dernière minute, la bouteille de vin qui tombait de la table. Ouf ! Mission accomplie.

J’ai plus de réflexes que Guy Lafleur, l’un de nos plus grands joueurs de hockey. Une machine me l’avait dit dans un musée à Ottawa. Je m’en étais vanté longtemps. Quand même, c’est quelque chose ! Elle se pencha et me fixa en riant. Encore une vue splendide dans le maillot.



Je louchai encore vers son décolleté. Elle pinça les lèvres, mais ne dit rien cette fois.

Je devais avoir l’air d’un petit chien battu qui saigne du nez, car elle sembla me prendre en pitié.



Elle rit encore en me tendant la main.



Petite vengeance.

J’eus droit à des yeux méchants superbes et à une jolie grimace avec la même grande langue pointue qui m’avait léché le gland. Mes couilles se contractèrent.

Mon nez ne saignait plus, j’en retirerai les bouchons rougis, mais je restai penché en me l’essuyant comme il faut avec les essuie-tout que j’avais toujours dans la main.

Elle me regarda intriguée.



Elle secoua encore la tête en souriant.



Et là, mon nez libéré du papier huma le parfum délicat qui émanait d’elle. Enfin, un mélange de parfum et d’une odeur cuivrée de sang frais.



Je voulais me rattraper pour le décolleté. J’en étais sûrement à 7/10 à présent, même moins.



Je plissai les yeux, surpris. Chantal Jaques, une autre grande femme animatrice d’émissions, mais de variétés et terriblement sexy également.



Entre vedettes tout était possible, me dis-je tout en sachant que mon esprit ne fonctionnait plus très bien. Elle rit encore.



Je humai la gorge tendre qu’elle me mit sous le nez en soulevant sa petite tresse tout en pensant à Twilight. Je me passai la langue sur les dents, pas de crocs. Cette journée-là était tellement bizarre.



Elle parut ravie, me gratifiant d’un de ses fameux sourires ravageurs.

8/10. Ouf…



Elle revint me le donner et repartit à la course sur la pointe des pieds. Je penchai la tête comme le corbeau pour regarder son derrière tanguer comme une chaloupe acadienne. Une de mes vertèbres craqua.



Je regardais toujours son cul et elle s’en aperçut.

7/10. Merde !


Je jetai les essuie-tout gorgés de mon sang dans les restes d’un feu éteint depuis l’âge de bronze sans doute et m’affalai sur une chaise en équilibre instable à cause du terrain bosselé, découragé de voir ma plus belle chemise finie, rouge de mon sang. Le look zombie ne m’allait pas très bien et je me sentais faible. Là, je réalisai que je n’avais rien mangé de la journée.

Le ciel était encore plus noir, comme si la nuit allait tomber. Un orage approchait, et un gros.

Le maudit corbeau cria, pas loin.



Le corbeau croassa plus fort. Un vrai baveux celui-là.



Quelque chose remua dans les arbustes justes derrière moi. Je sursautai violemment en me retournant dans la chaise qui faillit se renverser, bâton levé, prêt à défendre chèrement mes yeux.

C’était juste une marmotte, et bien grasse, qui s’arrêta pour me regarder méchamment.



Comme si elle m’avait compris, elle partit nonchalamment vers la rivière en ondulant des fesses, elle aussi, et disparut sous l’eau. Ah ! les filles !

Ouf. Mon petit cœur cognait et mon maudit dos m’élançait.


Marie revint en se déhanchant merveilleusement avec l’assurance d’un mannequin professionnel en tenant des verres en carton et un tire-bouchon antique. L’instrument pourtant banal me parut être extrêmement dangereux entre ses mains délicates. Je pris soin de garder mes yeux bien levés et très haut en souriant même quand elle se cogna un orteil sur quelque chose et qu’elle sauta un moment sur place en sacrant.


Sa poitrine lourde menaçant de sortir du maillot aurait été superbe à filmer et à visionner au ralenti. Doux Jésus ! Je déglutis en souriant toujours.



Le maillot s’étira tellement que je crus voir son nombril.

Jésus-Christ, elle le faisait exprès.

Quand elle se redressa, j’avais déjà relevé les yeux en souriant toujours.



Je me reculai d’instinct dans la chaise toujours en équilibre instable quand elle s’empara de la bouteille. Je faillis verser, mais me rattrapai de justesse les nerfs extrêmement tendus et la replaçai mieux, agacé. Elle enfonça l’instrument dans le bouchon de liège en le vissant avec fougue et tira en faisant jaillir les veines de son cou.


Même ses veines me parurent érotiques, surtout la grosse qui battait sous la peau blanche. Je me repassai la langue sur les dents en croisant les jambes. Je bandais encore.

Le bouchon résistait.



Elle rougit sous l’effort en grognant, les biceps durcis et ils étaient plus gros que les miens. Le bouchon lâcha soudainement, son avant-bras heurta son sein gauche qui jaillit du maillot comme s’il n’attendait que ça. « Merci, petit Jésus ! » me dis-je en déglutissant encore une fois les yeux tout ronds. Le sein, d’une blancheur de souris de laboratoire albinos, pendait mollement par-dessus le maillot, le mamelon brun gonflé et entouré d’une grosse chair de poule, me narguait.



Je relevai les yeux rapidement et réaffichai mon sourire débile. Elle le rentra avec un sourire pincé, le replaça comme il faut et se prit les seins et se les brassa et se les tapota tout en me regardant l’œil torve. Jésus, Marie, Joseph !



Gros yeux qui en disaient long sur ma remarque.



Là, elle me regarda méchamment, mais tout sourire en disant…



Elle huma la bouteille et remplit nos verres, toujours embarrassée, et resta debout. Une drôle de fille. Je repensais à ce matin, quand elle se cachait les seins devant un ours. Je faillis y demander pourquoi elle avait fait ça… Mais je réalisai à temps qu’en principe je n’avais pas vu ce délicieux épisode. Ouf !



Elle but en me jetant un drôle de regard, un bras replié sous sa poitrine la remontant un peu.

Moi aussi j’avais chaud.



Elle rit encore.



Je souris bêtement en disant.



Je déglutis en m’étranglant et toussai main sur la bouche. Je ne l’attendais pas celle-là. Elle sourit en faisant rouler son verre entre ses doigts tout en me fixant toujours avec ses yeux inquisiteurs et brillants à demi fermés. Elle était reconnue pour ça, surprendre ses invités avec des petites questions imprévues et pointues.



5/10… Merde !



Le vin blanc était vraiment délicieux, même avec son petit arrière-goût de carton.



Une femme fatale, il n’y a pas d’autres mots pour une fille comme elle. Moitié bombe, moitié garçon manqué, un mélange explosif.



Je sursautai, ma maudite chaise tangua.

Elle éclata de rire en me jetant des petits regards genre « désolée » en agitant la main.

Je soupirai en la regardant : comment en vouloir à une beauté pareille ?



4/10…



La tête me tournait déjà.



3/10.

Mon moral baissait avec ma cote.



J’imaginais revoir son petit tatouage qu’elle avait sur une fesse. Deux cerises. Pourquoi ?



Mes avant-bras se couvrirent de grosse chair de poule. Je décidai, en calant mon verre, que j’allais la baiser sur la table de pique-nique. Pas question de le faire dans la roulotte.

Et là j’imaginai monsieur muscles, tout nu, caché dans un buisson pour nous filmer en train de baiser moi et Marie et lui se masturbant en en crevant de jalousie. Yes !

Je me mis à rire encore tout seul comme un dément.

Le maudit corbeau cria tout proche, mais toujours invisible.

Exaspéré, je criai :



Les steaks au poivre étaient trop cuits, le riz fade et les légumes… je ne savais pas trop. Mais comme je n’avais rien mangé de la journée, je finis mon assiette en un temps record.



Je lui montrai mon assiette fièrement, elle parut surprise.



4/10

On en était à la deuxième bouteille de vin en jasant de son travail et du mien et de n’importe quoi.

L’alcool avait calmé mes douleurs aux reins et fait revenir mes pulsions. Assis face à elle j’admirais chacun de ses gestes si délicats quand elle mangeait, buvait et s’essuyait la bouche. Femme jusqu’au bout des ongles. Elle avait enlevé son petit chapeau et ses cheveux séparés en deux et ses tresses lui donnaient un petit air coquin incroyable.



Là, elle mit ses mains devant ses seins, mais très loin devant en tenant sa fourchette pointée vers moi. Je me reculai un peu, la chaise faillit basculer. Je la replaçai pour la centième fois.



Là ma cote était retombée à 3/10, pas de doute, habillé en clown comme je l’étais. Pantalon vert, t-shirt rose et nez rouge.

Elle rit les yeux luisants, verre à la main et regarda ses seins un instant.



Là elle rougit un peu en se mordillant une lèvre.

J’en frémis en y repensant.



Je souris du mieux que je pus, elle baissa les yeux, embarrassée, et se racla la gorge.



Je lui racontai notre histoire. Elle fit :



Au même moment, je vis planer le corbeau au-dessus de nous et il disparut au loin dans les bois.



Pis c’est ben sérieux un pape, y paraît.

On se regarda un moment avant d’éclater de rire comme des malades. Le vin était délicieux et y avait de l’alcool dedans. Ouais ! Ma vertèbre cervicale craqua et la chaise tangua, je me rattrapai de justesse encore une fois en me promettant de dénicher du C-4 quelque part et de la dévaster demain.



Elle plissa la bouche amusée, les yeux pleins d’eau et me regarda genre : « Y est bizarre, lui ! »

Je souris un peu perdu et pas mal soûl finalement !

La pluie commença à tomber doucement clapotant sur la toile. On se serait crus en pleine nuit, ou presque. Je trouvais ça extrêmement romantique et j’allais lui dire : « Et si on allait s’étendre un peu ? » mais… j’avais sous les yeux le maudit contenant de propane. Une obsession, ma commotion sans doute.



Elle desservit la table et fila. J’en profitai pour vérifier si elle était bien solide. Je posai les bouteilles et les verres par terre et je brassai la table avec toute la vigueur que me permettait mon pouce et demi de tour de bras. Du solide. Yes ! Je remis les petites choses dessus, satisfait, et allumai les lampions colorés. Le corbeau cria encore, tout près.



Ma vertèbre craqua.



J’avais dû me déplacer quelque chose en heurtant la maudite branche, pas de doute.

Une fois qu’elle fut revenue, je lui demandai en allumant les flambeaux chinois, japonais ou coréens près des buissons :



Là, je réalisai en me retournant que c’était elle qui avait parlé.



Je ris avec elle.



Je la replaçai encore une fois en la maudissant.



Encore des images d’orgies romaines qui défilèrent dans ma tête. Jésus-Christ !



Là elle éclata de rire en se tapant dans les mains un long moment tête en arrière.



Nouvel éclat de rire et je ris avec elle, mais pas longtemps, ça me faisait trop mal au nez.



Le vin, sans aucun doute. Good.



Là, mon sang se transforma en acide sous le coup de la jalousie.



2/10. Je soupirai longuement.



Je songeai sérieusement à faire un barrage sur la route très tôt demain matin. Les Indiens le faisaient tout le temps et tout partout dans la belle province, pourquoi pas moi ? Et là, elle me regarda mystérieusement avec ses grands yeux magnifiques presque fermés.

Ouf…



Après un petit silence, elle rajouta :



10 sur 10. Bingo !


Elle rit.



Mais elle rit.



J’encaissai le coup pas trop mal. Sherlock était, après tout, un fier intellectuel comme moi. Ça aurait pu être pire.

Elle rit encore en remplissant nos verres en tanguant un peu.

Et là, je ressentis quelque chose de curieux en la regardant ; si belle, si désirable, si bandante comme ça en maillot avec ses tresses et me trouvant de son goût en plus. Quelque chose qui aurait dû, sans aucun doute, rester enfoui en moi, bien profond, dans quelque recoin sombre de mon cerveau reptilien et qui me transforma en vulgaire primate. Et je lâchai subtilement :



Au même moment, le tonnerre gronda au loin se répercutant dans les montagnes avec écho et il y eut de multiples éclairs dans les gros nuages noirs. « Ça y est », me dis-je idiotement, « y reviennent enfin chercher E. T., y doit être content ! »



Un autre roulement de tonnerre, mon cœur palpitait et je la désirais comme un fou. Je me sentais fiévreux.



Les yeux de Marie s’arrondirent de surprise. Ronds comme des billes.

J’étais possédé… Rien à faire et c’était dit. J’avais dit ça, moi ? Ça me dégrisa, maudit vin !

Encore le tonnerre et plus près cette fois et si fort que je faillis tomber en bas de ma chaise en rentrant la tête dans les épaules tout comme Marie. Les dieux réclamaient une autre marmotte sur le bûcher en échange de mon pardon. J’en étais convaincu.



Au même moment, un éclair aveuglant nous fit sursauter tous les deux. Je clignai des yeux comme un malade, le cœur battant à tout rompre. Je voyais tout blanc et j’attendais une gifle magistrale. Mais rien ne se produisit.



Ça crépitait sur la toile au-dessus de nous comme un tir de mitraillette, et celle-ci rondissait à vue d’œil. En même temps, le vent se leva secouant la cime des arbres avec force et soulevant des tourbillons de poussière.


0/10… Me dit ma petite voix de up and down.



Deux autres éclairs hyper puissants, et d’autres encore. On aurait dit qu’une armée de paparazzi s’était embusquée dans les buissons.



Je crachai de la poussière moi avec. Le tonnerre gronda avec tant de puissance que cela fit trembler le sol. Un autre éclair m’aveugla. Je clignais encore des yeux quand elle dit :



Au même moment la toile qui nous protégeait de la pluie se fendit juste au-dessus de nous sous l’accumulation d’eau et les chutes du Niagara nous tombèrent dessus. Un vrai raz de marée biblique, tout dégringola de la table.

Marie hurla, moi je basculai avec la chaise cul par-dessus tête.


L’ouragan Marie était arrivé force 10 tandis qu’on courait se mettre à l’abri dans la roulotte.

Je pris quand même le temps d’aller fermer la bonbonne de propane.

Sage décision.


Quand j’entrai, je la trouvai debout dans la pénombre et me regardant, complètement détrempée, comme si elle sortait de la piscine. Elle souffla de l’eau qui lui pendait sous le nez.



J’entendis clairement, entre deux coups de tonnerre, ses seins étirés se frapper ensemble. J’eus l’érection du siècle dans mon pantalon mouillé, mais par en bas. Outch !

Elle passa le maillot sous ses pieds, se redressa et rajouta :



Et elle lança son maillot en arrière en me faisant des petits yeux cochons. Il tomba sur le poêle. Éteint, heureusement ! Jésus Christ !



Puis je me penchai pour enlever mes runnings, mon pantalon et mon slip.

Pas de réponse.



Toujours aucune réponse.

Je me redressai arborant une érection formidable.

À la lueur spectrale des éclairs, son corps de rêve semblait se rapprocher de moi par à-coups, comme ces filles aux longs cheveux noirs dans les films d’horreur japonais. Mes petites fesses mouillées se couvrirent d’une grosse chair de poule et elle me sauta dessus.








Un peu de vocabulaire…


Asteure : maintenant

Avoir de la misère : avoir des difficultés

Babouches : sandales de plage

Barré : verrouillé, fermé à clef

Baveux : arrogant, moqueur

Brasser : secouer

Ça regarde bien : ça s’annonce bien

Câlis, crisse, ciboire, christi, maudit, sacrement : autres jurons

Cégep : le collège

C’est cute : c’est chouette, c’est mignon, sympathique

C’est plate : c’est fâcheux, c’est ennuyeux

Chambranler : vaciller, tituber

Chut : je suis

Crampé : plié de rire (ou pris d’une crampe)

Décrisse ! : fous le camp !

Enfarger : trébucher

Garnotte : gravier

Gazou : mirliton

La craque de fesses, la craque de plote : la raie du cul, la fente du sexe

Le fun : l’amusement, le plaisir

Liqueur : soda, boisson gazeuse

Ma blonde : ma copine, même si elle est brune, ou rousse, ou chauve…

Nono, nonote : niais(e), imbécile

Pantoute : du tout

Par exemple : par contre

Pareil : quand même

Pis : puis

Pogné : ému, embarrassé, intimidé, réservé

Pogner : prendre, attraper

Sa plote, sa noune : son sexe (femme)

Tabarnak : gros juron

Tabarnouche, tabarouette : jurons plus légers qu’on prononce pour éviter « tabarnak »

Tout croche : tout de travers

Triper, flipper : fantasmer

Un bec : un baiser

Un gratteux : un billet de loterie