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n° 14685Fiche technique41230 caractères41230
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Temps de lecture estimé : 30 mn
05/12/11
corrigé 12/06/21
Résumé:  Une jeune femme mariée et mère d'un petit bébé retourne à Paris dans le but de réaliser un fantasme de jeunesse avec un vieil ami d'enfance.
Critères:  f fh fhh extracon copains fépilée amour dispute fmast fellation cunnilingu sandwich -théâtre -amouroman -groupes
Auteur : Lola De La Musardière            Envoi mini-message
L'amour est une catastrophe magnifique

L’amour est une catastrophe magnifique


Acte I, Scène 1


La scène se déroule dans un appartement parisien comme on en voit beaucoup. Une pièce principale, haute de plafond et avec des moulures baroques, fait chambre, salon, salle à manger et cuisine en même temps. Les murs sont nus, les meubles réduits au minimum. Le canapé se déplie en deux pour faire un lit. La chaise fait table de salon. Le fauteuil de bureau fait penderie. La table est jonchée de détritus en tous genres et de courrier éparpillé. La vaisselle s’amoncelle dans l’évier de la cuisine. L’endroit a tout de la garçonnière d’un célibataire désabusé et antisocial.


Un jeune homme surgit d’une pièce attenante, une brosse à dents dans la bouche, une poubelle à la main qu’il dépose sur la table par-dessus les restes de pizza de la veille. Alors qu’il se brosse vigoureusement les dents, il remplit en même temps la poubelle avec les détritus qui jonchent le sol. Il est jeune, la trentaine, brun, les cheveux attachés en un petit catogan qui lui donne un air à la fois aristocrate et anachronique. Il porte la barbe de deux jours et a les yeux cernés par la fatigue. Il est plutôt mince, habillé néanmoins dans un pantalon large, de ceux que portaient les adolescents dans les années 2000.


On sonne. Il crache le dentifrice dans l’évier de la cuisine, par-dessus la vaisselle sale, se rince la bouche et jette un regard furtif dans le reflet de la fenêtre aux volets clos, tout en passant la main sur son menton mal rasé. Il se dirige vers la porte et ouvre à une jeune femme emmitouflée dans un manteau long, et portant un gros bonnet de laine et une écharpe gigantesque. Elle le regarde par en dessous et lui adresse un sourire en coin.


LOUIS-OLIVIER : Salut, lui faisant la bise maladroitement, tu vas bien ?


CAMÉLIA, d’un air naturel, mais guettant les réactions du jeune homme : Salut, oui, ça va et toi ?


LOUIS-OLIVIER, mal à l’aise et dansant d’un pied sur l’autre : Ça va. Vas-y rentre. Fais pas attention au désordre.


La précédant dans la pièce principale, il continue distraitement à mettre dans la poubelle des canettes de bières vides, et repousse du pied de la manière la plus discrète possible des coques de pistaches sous le meuble de télévision. Pendant ce temps, la jeune femme balaye la pièce du regard et ôte son manteau, son écharpe et son bonnet et pose le tout délicatement par-dessus la pile de vêtements située sur le fauteuil de bureau. Elle porte une robe en laine, décolletée, moulante et courte, qui met en valeur ses petits seins pommelés, ses hanches généreuses, ses jambes bien dessinées.


LOUIS-OLIVIER, se débarrassant de la poubelle, et balayant la pièce du regard, tout en prenant soin d’éviter de regarder la jeune femme : Ben tu vois, rien d’extraordinaire, la garçonnière d’un pauvre type, cadre dans une start-up informatique et exploité jusqu’à la moelle par ses supérieurs hiérarchiques.


CAMÉLIA, le visage sans expression : T’as l’air crevé.


LOUIS-OLIVIER : J’ai l’impression que j’ai pas dormi depuis des années. Il replie le canapé-lit avec empressement. Mais je t’en prie, assieds-toi. Je te sers quelque chose à boire ?


CAMÉLIA, calme et posée : Tu sais, tu n’es pas obligé de t’agiter comme ça dans tous les sens.


LOUIS-OLIVIER, l’air stressé, mais pas plus convaincu que ça : Désolé, excuse-moi. Si j’avais eu le temps… Si tu m’avais prévenu avant… Enfin…


CAMÉLIA : Je sais, je viens un peu à l’improviste, et je te bouscule dans ta petite vie bien réglée.


LOUIS-OLIVIER : Y a pas grand-chose dans ma vie à part un vide abyssal.


CAMÉLIA, se mordant la lèvre inférieure pour réprimer un sourire de satisfaction : Je suis sûre que tu exagères.


LOUIS-OLIVIER : Du champagne, ça te va ?


CAMÉLIA : Humm, tu me sors le grand jeu, tirant sur sa robe de laine pour cacher le haut de dentelle d’un bas noir qui dépasse légèrement, j’ai pas mis ma robe de gala pourtant.


LOUIS-OLIVIER, ignorant la perche qui lui a été lancée : Je ne suis pas bon œnologue, j’y connais rien donc j’achète toujours le vin le plus cher, en me disant que ce sera le meilleur. C’est con.


Il verse le breuvage doré dans deux flûtes et en tend une à la jeune femme. L’air gêné et mal à l’aise.


LOUIS-OLIVIER, d’un ton faussement détendu : À nos retrouvailles ! Putain, dix ans, tu te rends compte ?


CAMÉLIA : Ben oui. Ça faisait un bail. Cependant…


Assise sur le canapé, elle le regarde par en dessous, un sourire énigmatique sur les lèvres.


LOUIS-OLIVIER : Cependant ?


CAMÉLIA : Je n’ai jamais vraiment cessé de penser à toi, tu sais.


LOUIS-OLIVIER : Non, je ne savais pas, je pensais que tu m’avais oublié, rayé de ta mémoire, pour mieux te consacrer à ton copain.


CAMÉLIA : C’est mon mari maintenant.


LOUIS-OLIVIER : Ton mari. Exactement.


Toujours debout au milieu de la pièce, il boit une gorgée de champagne, l’air absorbé par ses pensées. Elle le regarde, interrogative.


LOUIS-OLIVIER : Camélia, qu’est-ce que tu fous là ?


CAMÉLIA : Je sais pas. Elle boit une gorgée de champagne. J’avais envie de te voir. Je pensais tellement à toi. C’était devenu obsessionnel. La veille de mon mariage, j’ai voulu t’appeler, te demander si on n’était pas passé à côté de quelque chose quand on était gosses. Et puis, j’ai pas trouvé le courage.


LOUIS-OLIVIER : Tu m’aurais appelé, je t’aurais dit de l’épouser. Ce gars a beau être un tocard, il t’aime plus que personne ne t’aimera jamais. Il ferait tout pour toi.


CAMÉLIA, songeuse : Ouais, c’est un bon mari. Un bon père. Je crois que je n’aurais jamais trouvé un meilleur père pour mes enfants.


LOUIS-OLIVIER : Alors quel est le problème ?


CAMÉLIA : Il ne me regarde pas. Que je me pomponne ou pas, que je porte une culotte en dentelle ou en coton, que je mette un décolleté plongeant ou un col roulé, il ne fait pas la différence.


LOUIS-OLIVIER : Que veux-tu, nous autres, les hommes, sommes ingrats. Nous ne portons plus beaucoup de considération à ces aspects, une fois casés.


Il vide sa flûte de champagne, remplit celle de la jeune femme qui était à moitié vide et s’en ressert une, avant de se laisser tomber lourdement dans le canapé informe.


LOUIS-OLIVIER : Tu as quand même bien vu l’effet que tu produisais sur les autres hommes, non ?


CAMÉLIA : l’air blasé : Quel effet ?


LOUIS-OLIVIER : Arrête ! Tu sais très bien que tu es très séduisante.


CAMÉLIA, prenant un air faussement naïf : Non, je ne le sais pas.


CAMÉLIA, levant les yeux au ciel : Tu sais, en dix ans, je ne me trouve pas plus belle, pas moins grosse, pas plus attirante. J’ai toujours les mêmes complexes.


LOUIS-OLIVIER, riant grassement : Oui, les mêmes complexes de merde. De toute façon, c’est du monologue obsessionnel féminin. Vous n’êtes jamais contentes de ce que vous avez. Tu es petite, plantureuse, avec de petits seins, les cheveux bruns, longs et raides, tu voudrais être grande, maigre, blonde, avec les cheveux courts et bouclés et avec une forte poitrine.


CAMÉLIA, boudeuse : Oui, tu as raison.


La jeune femme termine pensivement sa flûte de champagne et ne remarque même pas qu’on la lui remplit à nouveau. Elle semble totalement absorbée. Pendant ce temps, Louis-Olivier a tamisé la lumière et allumé la radio. Une musique suave emplit la pièce. Il se rassoit à côté de la jeune femme.


LOUIS-OLIVIER : À quoi tu penses ?


CAMÉLIA, ne parvenant pas à réprimer un sourire : Je me dis que j’ai terriblement envie de mettre ma tête sur tes genoux.


LOUIS-OLIVIER, tachant de cacher la panique qui le gagne : Oh ! Si tu veux tromper ton mari…


CAMÉLIA, légèrement en colère : J’ai pas dit que je voulais le tromper, mettre ma tête sur tes genoux, c’est pas le tromper, il me semble ?


LOUIS-OLIVIER : Alors viens.


La jeune femme s’installe, sa robe de laine remonte légèrement et fait apparaître le haut en dentelle de ses bas noirs, qu’elle feint de n’avoir pas vu. Louis-Olivier, peu sûr de lui, lui caresse maladroitement les cheveux. De son autre bras, il passe par-dessus une épaule, lui prend la main et en caresse la paume avec son pouce. Ils restent un moment comme cela, silencieux.


CAMÉLIA : Hummm, je suis bien comme ça.


LOUIS-OLIVIER : Alors profite.


Camélia referme sa main sur celle de Louis-Olivier et lève le visage vers lui. Il la regarde intensément. Seuls ses yeux trahissent l’immense désir qu’il a pour elle.


CAMÉLIA, suppliante : Ne me regarde pas comme ça.


LOUIS-OLIVIER, inhabituellement calme : Pourquoi ?


CAMÉLIA : Je ne saurais pas te résister.


Louis-Olivier, toujours aussi distant : Je ne veux pas être un salop.


CAMÉLIA, perdant le contrôle : Tu n’y es pour rien. Elle se relève, lui fait face et l’embrasse. Je n’en peux plus. Ça fait dix ans ! Dix ans que je pense à toi en m’endormant. Dix ans que je pense à toi quand mon mari me fait l’amour. Dix ans. J’ai tellement envie de toi !


Louis-Olivier l’embrasse à son tour, plongeant ses doigts dans la longue chevelure brune, embrasse son cou, mord le lobe de son oreille. Camélia ne peut s’empêcher de gémir de plaisir.


CAMÉLIA, suppliante : Arrête, Olivier, arrête. Si tu ne veux pas jouer le rôle du salop, arrête.


LOUIS-OLIVIER, tout aussi suppliant : Alors ne me laisse pas faire.


Camélia se met à califourchon sur les genoux de Louis-Olivier qui lui prend le visage entre les mains et l’embrasse de plus belle. Elle caresse son torse et son dos. Il passe ses mains sous sa robe, la faisant remonter jusqu’à la taille. Il s’interrompt pour contempler les jambes élégamment habillées par les bas noirs et des chaussures à talons aiguilles. Il caresse d’un pouce la petite surface de peau située entre la jarretière des bas et le shorty en dentelle noire. Dans un élan impatient, il enlève la robe de laine, découvrant ainsi les petits seins habillement mis en valeur dans le soutien-gorge push-up noir.


LOUIS-OLIVIER, admiratif : Ce que tu es belle !


CAMÉLIA, gênée : Moins qu’il y a dix ans. C’est que j’ai eu un bébé entre-temps. Il a huit mois aujourd’hui.


Louis-Olivier se libère soudainement de la jeune femme et se dirige vers la cuisine. Elle reste en sous-vêtements sur le canapé. L’air passablement agacée.


CAMÉLIA : Qu’est-ce qui te prend ?


LOUIS-OLIVIER, ignorant la question : Qu’est-ce que tu veux manger ? Il enchaîne rapidement pour éviter de laisser le temps à Camélia de s’exprimer. J’ai de la pizza au chèvre, une boîte de petit salé aux lentilles et des œufs. Mon frigo contient rien d’autre. Désolé. Si tu veux, on peut descendre à l’indien au coin de la rue. Il est pas mal. J’y ai mangé une fois, avec ma dernière conquête féminine. Une vraie bombe cette fille. Trop canon. Bon, t’es d’accord pour l’indien ? Bouge pas, j’y vais. Je te prends un curry de poulet. Non, mieux, un poulet tikka. Ça t’ira ? Bon à tout de suite.


Il sort en claquant la porte.


Acte I, Scène 2


Camélia se retrouve seule dans l’appartement. Elle se lève du canapé, enfile sa robe de laine et se déplace vers l’unique et étroite bibliothèque. Elle balaye du regard les étagères, regarde les bibelots, les photos, prend un épais livre sur les stratégies de jeu aux échecs, le replace soigneusement, regarde à nouveau d’autres livres et en prend un qui l’intéresse considérablement.


CAMÉLIA : Voilà qui est intéressant et qui s’harmonisera bien avec le menu : "Le Kâma Sûtra illustré".


Elle ouvre le livre au hasard.


CAMÉLIA : "Neuvième chapitre. Le coït supérieur ou fellation. Auparishtaka. "


Elle tourne les pages puis lit à voix haute.


CAMÉLIA : "Enveloppant la verge de la main, en approcher les lèvres, en appuyant, relâchant et secouant. "


CAMÉLIA, surprise : Ah bon ? Ils aiment qu’on la secoue ? Je ne pensais pas !


CAMÉLIA, poursuivant sa lecture à voix haute : "Couvrant le bout de la verge avec la main, appuyer les lèvres sur les côtés en mordillant légèrement. Cela fait, adoucir aussitôt la morsure. "


CAMÉLIA, à elle-même : Eh bien, un peu sadiques les Indiennes, il y a 8.000 ans !


CAMÉLIA, continuant à lire : "Approchant les lèvres de la verge dressée, presser le gland et l’embrasser en suçant. "


CAMÉLIA, haussant un sourcil : Merci, mais j’y aurais pensé toute seule !


CAMÉLIA, reprenant la lecture : "Puis sur demande, faire pénétrer la verge plus avant et, en la pressant avec ses lèvres, provoquer une éjaculation. "


CAMÉLIA, se laissant tomber sur le canapé-lit : "Entourant la verge avec la main au lieu des lèvres, l’embrasser. " Elle tourne la page. "Cela fait, du bout de la langue, lécher partout le gland et en titiller l’ouverture. Le gland ainsi découvert, presser fortement, avec passion l’organe à moitié entré et le sucer en pressant. "


CAMÉLIA, à elle-même : Ma foi, voici une "entrée" sympathique. Et qu’est-ce que Vâtsyâyana propose en plat principal ?


Elle s’installe plus confortablement sur le canapé. Tout en feuilletant le livre et en regardant les illustrations représentant des couples dans des postures plus qu’acrobatiques, elle glisse distraitement une main sur sa cuisse et avec ses ongles, joue avec la dentelle de son bas, chatouille le petit morceau de chair frontalier, puis sa main s’aventure vers son shorty de dentelle noire, elle commence à se caresser très lentement, par-dessus le tissu. Elle referme le livre et le pose à côté d’elle.


CAMÉLIA, soupirant : Ah, Louis-Olivier, si seulement tu pouvais être un tantinet plus entreprenant… ça fait si longtemps que je pense à toi, que je rêve de toi. Si seulement tu savais le nombre de fois où j’ai joui rien qu’en projetant ton image dans mes pensées.


Camélia s’allonge à demi sur le canapé-lit et glisse un doigt dans son shorty.


CAMÉLIA : Oh ! Hum ! Je ne pensais pas qu’un jour je serai dans ton appartement, sur ton canapé, en train de me caresser en pensant à toi, et en te désirant si fort.


A présent, toute la main de Camélia est passée sous la fine dentelle.


CAMÉLIA : Oh ! Que c’est bon ! Me voici toute humide et toute chaude ! Il ne me manque que toi, que ta…


La porte s’ouvre brusquement.


LOUIS-OLIVIER : Camélia, j’espère que tu as faim !




Acte I, Scène 3


Le jeune homme jette un regard vers le canapé et observe la jeune fille alanguie, une main dans son sous-vêtement, le Kâma Sûtra posé à ses côtés. La jeune femme rougit violemment, se rassied sur le canapé, enfile sa robe, regarde le jeune homme, l’air coupable et interrogateur. Celui-ci est aussi gêné que la demoiselle, il lâche le sac contenant les plats du traiteur indien, se cache le visage dans les mains, reste immobile un moment, avant de se tourner vers la cuisine, et faire semblant de se préoccuper de la vaisselle sale dans l’évier.


CAMÉLIA : Écoute, Louis-Olivier, je suis terriblement gênée. Toi aussi de toute évidence. Mais on se connait depuis si longtemps ! Et on ne s’est jamais rien caché. Ce n’est pas si grave ?


LOUIS-OLIVIER : Je suis désolé.


CAMÉLIA : Tu n’as pas à être désolé, enfin ! C’est moi qui ai dépassé les règles de la bonne conduite. Je ne sais pas ce qui m’a pris.


Elle se lève et le rejoint dans le coin cuisine. Louis-Olivier lui tourne toujours le dos. Elle l’enserre par la taille.


CAMÉLIA : J’ai tellement envie de toi. Fais-moi l’amour.


Louis-Olivier se dégage et lui fait face.


LOUIS-OLIVIER, se laissant gagner par la colère et le sentiment d’impuissance : Mais bon sang, Camélia, tu es mariée et tu as un enfant !


CAMÉLIA, très douce et très calme : Et alors ? Cela ne m’empêche pas d’avoir des désirs. Même transgressifs. Elle le regarde dans les yeux intensément. Je t’aime. Je t’ai toujours aimé.


LOUIS-OLIVIER : Ne dis pas de conneries, bordel. Je suis une merde, la lie de l’humanité, je fais honte au genre humain, je ne mérite même pas le nom d’Homme. Toi, tu as tout pour être heureuse. Il hurle. Que fais-tu là ?


CAMÉLIA, hurlant à son tour : Je viens rattraper dix ans de ma vie !


Elle passe ses bras autour de son cou, passe les doigts dans ses cheveux, ajoutant une touche de désordre au catogan, approche ses lèvres de la bouche du jeune homme et l’embrasse. Louis-Olivier essaye sans conviction de se libérer de son étreinte, mais Camélia le retient par la main, l’attire à nouveau vers elle, et l’embrasse de plus belle. Louis-Olivier succombe à la tentation et passe ses bras autour de la taille de la jeune fille, lui caresse les fesses, faisant remonter la robe de laine. La jeune femme recule doucement vers le canapé, y fait asseoir son compagnon, et s’assoit à califourchon sur ses genoux. Elle le regarde dans les yeux, sans rien dire, immobile, puis lui ôte son tee-shirt. Elle lui caresse le torse, un sourire éclatant sur le visage. D’une main, il attire son visage près du sien, embrasse ses lèvres, puis son cou, et lui mordille les oreilles. Le jeune homme prend enfin les initiatives et lui ôte sa robe en laine, redécouvrant son amie en sous-vêtements.


LOUIS-OLIVIER : Tu es magnifique. J’ai envie de toi.


Camélia se lève sans le quitter des yeux, s’agenouille et entreprend de lui déboutonner le pantalon. Louis-Olivier l’aide un peu, et ferme les yeux en anticipant ce qui va se passer. La jeune femme commence une fellation, passant un bras derrière les fesses de son compagnon qu’elle caresse amoureusement, elle attrape avec l’autre main le membre dressé et approche sa bouche. Passant sa langue sur ses lèvres, elle respire longuement avant de commencer sa caresse buccale.


LOUIS-OLIVIER : Oh, ce que c’est bon !


CAMÉLIA : Je t’avoue avoir lu quelque chose à ce sujet dans le Kâma Sûtra mais je ne me rappelle pas quoi.


LOUIS-OLIVIER : C’est pas grave, on leur écrira. T’arrête pas surtout !


CAMÉLIA, la bouche pleine du sexe de son ami : Hum hum.


La jeune femme accélère le rythme des mouvements de va-et-vient de sa main sur le sexe dressé et lèche par petits à-coups le gland luisant de sa salive. De son autre main libre, elle continue à caresser les fesses du jeune homme. Celui-ci pousse des soupirs de plaisir et laisse s’échapper des petits cris.


LOUIS-OLIVIER, sur le ton de la supplique : Tu vas me faire jouir !


La jeune femme s’active d’autant plus, souriant tout en suçant son ami d’enfance.


LOUIS-OLIVIER : J’en peux plus ! Il attrape la tête de la jeune femme et la tient fermement sur son sexe. Rha !!! Putain ce que c’est bon ! Son corps est secoué de spasmes réguliers tandis qu’il jouit dans la bouche de Camélia.


Camélia avale discrètement la semence et s’essuie la bouche avec le revers de sa main. Elle se lève pour attraper sa flûte de champagne, qu’elle descend d’une traite. Elle se retourne vers son ami, un sourire radieux aux lèvres.


CAMÉLIA : Eh bien, voilà une bonne chose de faite !


LOUIS-OLIVIER : Tu me tues.


CAMÉLIA : Il ne faut rien exagérer. Je n’ai pas d’expérience. Je ne collectionne pas les hommes comme toi les femmes.


LOUIS-OLIVIER : Tu ne perds rien. Moi non plus d’ailleurs ! Tu es très douée !


Il se lève, se rhabille, récupère le sac de nourriture indienne et se dirige vers le coin cuisine pour le faire réchauffer.



Acte II, Scène 1


Les deux jeunes gens ont fini de manger. Les restes du repas indien traînent par terre. Louis-Olivier est assis sur le canapé-lit, Camélia qui s’était rhabillée, repose sa tête sur les genoux de son compagnon, les deux jambes tendues et prenant appui sur un mur de la pièce en face d’elle, découvrant ainsi largement la jarretière de dentelle de ses bas. Ses mains sont croisées, posées paisiblement sur son ventre. Louis-Olivier lui caresse les cheveux.


LOUIS-OLIVIER : Eh bien, ça fait plaisir de te voir manger. Beaucoup de femmes ne mangent rien ou presque, ou alors sans plaisir et avec culpabilité.


CAMÉLIA : Disons que c’est récent, mais en effet, je ne veux plus faire les choses autrement que par plaisir.


LOUIS-OLIVIER : Faire l’amour à ton mari n’est pas un plaisir ?


CAMÉLIA : Ce n’est pas une corvée non plus, mais cela ne m’excitait plus, j’avais envie d’autre chose. Pour être excitée, j’avais un besoin impératif de fantasmer, de m’imaginer des tas de scénario plus lubriques les uns que les autres.


LOUIS-OLIVIER : Par exemple ?


CAMÉLIA : Bon, je te passe tous les scénarios où tu es présent, d’accord ?


LOUIS-OLIVIER : Pourquoi ? Au contraire ! Raconte-moi !


CAMÉLIA : Non, résolument, non ! Je ne veux pas que mon imagination débordante te mette la pression.


LOUIS-OLIVIER : Dis comme ça, cela ne m’encourage pas à entreprendre grand-chose !


CAMÉLIA : Justement, qu’aurais-tu envie d’entreprendre en ce moment ?


Le jeune homme cesse de jouer avec les cheveux de sa compagne, décroise ses fines mains afin de les poser de chaque côté de ses hanches généreuses et de rendre accessible son ventre et son bas-ventre, à peine recouverts par la robe de laine.


LOUIS-OLIVIER, très lentement et joignant le geste à la parole : En ce moment, j’ai envie de te caresser doucement le ventre, de m’aventurer un peu plus bas… Camélia frémit. Eh bien ? Aurais-tu peur de ce qui va arriver ?


CAMÉLIA, soupirant : Oh non, vas-y je t’en prie, je n’ai pas peur, j’ai hâte !


LOUIS-OLIVIER : J’ai envie de retrousser cette robe jusqu’à ta taille et de découvrir cette jolie, très jolie culotte de dentelle. Voyons un peu les motifs. S’agit-il de fleurs ou d’arabesques aléatoires ?


Pendant que les doigts du jeune homme caressent le bas ventre de Camélia, celle-ci, la tête rejetée en arrière et paupières closes, laisse s’échapper des petits gémissements.


LOUIS-OLIVIER : Peu importe finalement. Son doigt redessine les contours du sous-vêtement. Quel dommage de cacher une peau si douce ! Il caresse l’intérieur des cuisses de Camélia. Celle-ci, les yeux fermés, continue de gémir doucement. Tu sais, il y a dix ans, j’étais loin de m’imaginer un tel tableau. Il glisse un doigt sous la dentelle. Mais ma parole, voilà un abricot bien juteux ! Il faut que j’y goûte, impérativement !


CAMÉLIA, la bouche ouverte, laissant échapper un gémissement : Seigneur, non, pas ça !


LOUIS-OLIVIER, se levant et déposant la tête de la jeune femme sur le canapé, puis se positionnant entre ses cuisses : Un jour, tu m’as dit : Quand une femme dit "non", ça veut dire "peut-être", quand elle dit "peut-être", ça veut dire "oui", quand elle dit "oui", ça veut dire "vas-y tout de suite". Je vais appliquer !


Louis-Olivier fait glisser le shorty de dentelle noir le long des jambes de Camélia et le porte à son visage. Pendant ce temps, la jeune femme replie ses jambes vers elle et cache son sexe complètement épilé de ses doigts. Louis-Olivier s’empare de ses mains et les dispose fermement le long du corps frémissant. Il écarte les cuisses de Camélia qui proteste mollement et résiste à peine. Il s’approche de la matrice et la goûte.


LOUIS-OLIVIER : Hum, que tu es bonne, j’adore le dessert !


CAMÉLIA : Je t’en supplie, pas ça, je serais capable de jouir dans ta bouche !


LOUIS-OLIVIER : C’est en effet l’effet recherché ! Laisse-toi aller Camélia, tu verras comme c’est bon l’interdit !


CAMÉLIA : Oh !


Louis-Olivier retourne à son ouvrage et sa langue parcourt délicatement les lèvres de la jeune femme, pendant que ses mains maintiennent les cuisses bien écartées.


LOUIS-OLIVIER : Ce que tu mouilles, dis donc, tu m’en mets plein le canapé ! Mais d’un autre côté tu es délicieuse. Je te pardonne ! Il se relève et la regarde, alanguie sur le canapé-lit. J’ai très envie de toi ! Tu es si belle dans cet état-là !


CAMÉLIA : Fais-moi l’amour, je t’en supplie, ne me force pas à te le demander une troisième fois !


LOUIS-OLIVIER, déboutonnant son pantalon, et sortant son sexe érigé : Très bien ma douce ! À vos ordres.


Il la pénètre.


CAMÉLIA : Ah ! Seigneur !


LOUIS-OLIVIER : Continue comme ça, ça m’excite l’idée que tu m’associe à Dieu ! Je pourrais presque croire que tu me prends pour Lui, ça fait un bien fou à mon ego !


CAMELIA : Même dans mes fantasmes les plus fous ce n’était pas aussi bon. Vas-y, prends-moi toute entière, je t’appartiens, je suis à toi !


LOUIS-OLIVIER : N’allons pas trop vite, tu veux, ce serait tellement dommage que tu connaisses l’extase si vite que je n’aie pas le temps de t’accompagner au septième ciel.


Le jeune homme se retire de la jeune femme, l’aide à se relever, s’assied sur le canapé et la maintenant par les mains, il la contemple debout face à lui. Elle a le regard brouillé, comme perdue dans d’autres limbes.


LOUIS-OLIVIER, fixant le pubis glabre : Voilà une jolie petite chatte qui a encore très très faim. Il invite Camélia à s’asseoir sur lui, de face. Viens, ma belle, fais-moi l’amour comme tu le faisais dans tes rêves.


Camélia s’empale sur le vit en gémissant. La tête en arrière, les yeux clos, sa longue crinière brune lui balayant les fesses, les mains sur les épaules de son compagnon, elle entreprend une danse lascive, en se mouvant de bas en haut. Louis-Olivier, toujours assis sur le canapé, plaque ses mains sur les fesses moelleuses et donne du rythme. Leurs gémissements et leurs cris emplissent la pièce. Soudain, le jeune homme se relève, portant dans ses bras Camélia qui l’enserre de ses jambes et de ses bras pour ne pas glisser. Il se dirige vers la table, et de son bras balaye tout le contenu pour le jeter par terre. Il allonge la jeune femme sur le meuble et continue ses va-et-vient. Camélia étend ses bras au-dessus de sa tête, agrippe le rebord de la table, et se cabre sous les assauts vigoureux de Louis-Olivier en gémissant de plus belle.


LOUIS-OLIVIER : Ce que c’est bon, je ne vais pas tenir bien longtemps comme ça. Tu es si chaude, si humide, si ouverte, je sens qu’on va décoller ensemble.


Il grimpe sur la table à son tour, s’allonge sur le corps alangui de Camélia et la pénètre lentement et profondément, le pubis plaqué contre le sien, pour stimuler le clitoris.


CAMÉLIA, exhalant un râle : Je vais jouir !


LOUIS-OLIVIER : Moi aussi !


Les deux jeunes gens poussent un cri synchrone, leur deux corps se tendent, puis s’affaissent sur la table. Louis-Olivier enfouit sa tête dans le cou de Camélia, une main plaquée sur la table, l’autre croisant ses doigts avec ceux de la jeune femme. Camélia caresse la tête de son compagnon de sa main libre. Ils s’assoupissent.


Acte II, Scène 2


Le téléphone sonne. Louis-Olivier se détache de sa compagne, descend précautionneusement de la table et attrape le téléphone situé sur le plan de travail dans le coin cuisine.


LOUIS-OLIVIER, d’humeur maussade : Oui ? Oui, oui, ça va. Non tu ne me déranges pas. Jetant un coup d’œil à Camélia qui était descendue de la table et commençait à se rhabiller, lui tournant le dos. Enfin, si, tu me déranges. Je peux te rappeler plus tard ? Si, si, je suis seul, bien sûr ! Deux ans de célibat, ça ne se rompt pas comme ça. Oui c’est ça, je te rappelle. À tout à l’heure. Il raccroche le téléphone et regarde Camélia, toujours de dos, qui fixe le mur nu et blanc en face d’elle. Excuse-moi, Camélia.


CAMÉLIA : …


LOUIS-OLIVIER, un peu plus fort : Camélia ?


CAMÉLIA : …


LOUIS-OLIVIER : Camélia, tu regrettes, n’est-ce pas ? Je le savais, je savais que je n’aurais pas dû. Je savais que tu le regretterais et que tu m’en voudrais.


CAMÉLIA, se retournant pour lui faire face, visiblement décontenancée : Que je le regretterais ? Mais enfin, Olivier, tu n’as pas vu le plaisir que j’ai pris ?


LOUIS-OLIVIER, surpris : Eh bien si mais…


CAMÉLIA : J’ai peur !


LOUIS-OLIVIER : Que ton mari le sache ? Ce n’est pas moi qui…


CAMÉLIA, agacée : Mais non, enfin ! J’ai peur d’avoir envie de recommencer, encore et encore !


LOUIS-OLIVIER : Arrête ! C’est toi qui me fais peur ! Ne me dis pas, ne me dis surtout pas que tu es amoureuse de moi ! C’est bien la dernière chose dont j’ai besoin ! Une femme mariée, qui a un enfant et qui vit à huit cents bornes de Paris ! Tu n’as clairement pas le droit d’être amoureuse de moi !


CAMÉLIA : Qui a dit que je l’étais ?


LOUIS-OLIVIER : Tu n’as pas de sentiments pour moi ?


CAMÉLIA : Bien sûr que si, je ne t’aurais pas fait l’amour, sinon.


LOUIS-OLIVIER, cynique : Ce n’était qu’une baise.


CAMÉLIA, le regard noir : Tu es dur.


LOUIS-OLIVIER : Je t’avais prévenue, je ne suis pas quelqu’un de recommandable. Tu devrais partir.


CAMÉLIA : Tu me chasses ?


LOUIS-OLIVIER : Pour ton bien, oui, je te chasse.


Camélia se dirige vers la porte en fulminant. Avec violence, elle ouvre la porte au moment précis où quelqu’un s’apprêtait à y frapper.


Acte II, Scène 3


ANTOINE : Camélia ! Ben ça alors ! Quelle surprise ! Tu es bien la dernière personne que je m’attendais à trouver ici ! Dis-moi, ça fait combien de temps qu’on ne s’est pas vu ? Plus de dix ans ! Depuis le lycée ! Tu n’as pas changée ! Tu vis toujours à Montpellier ? Comment vas-tu ? Mais au fait, que fais-tu là ?


LOUIS-OLIVIER, résolu, en faisant mine de le pousser vers l’arrière : Antoine, écoute, ce n’est vraiment pas le moment.


CAMÉLIA, rouge de colère : Y a pas de problème, je partais, justement !


Elle tend le bras pour écarter Antoine et se frayer un chemin vers la sortie. Antoine lui saisit fermement le bras.


ANTOINE : Mais dites-moi tous les deux, je ne vous surprendrais pas en flagrant délit ?


LOUIS-OLIVIER : Ne raconte pas n’importe quoi !


ANTOINE : Ne me la fais pas à moi, Olivier, je te connais trop bien. Cela fait deux mois que tu ne sors plus, que tu vis comme un reclus…


LOUIS-OLIVIER : J’avais du boulot, je bossais nuit et jour !


ANTOINE : Ah oui ? Et avec Camélia aussi tu étais en train de bosser ?


CAMÉLIA, essayant de se dégager de l’emprise d’Antoine : Lâche-moi, je veux partir !


ANTOINE : Hors de question. Pas avant que je sache ce que tu étais venue faire ici.


CAMÉLIA et LOUIS-OLIVIER, en chœur : Ça ne te regarde pas !


ANTOINE : Oh que si, ça me regarde. Il y a dix ans, vous passiez votre temps à vous chercher sans vous trouver. Quand tu es partie rejoindre Patrick à Montpellier, Louis-Olivier n’était plus que l’ombre de lui-même ! C’est dire qu’il ne restait vraiment pas grand-chose !


LOUIS-OLIVIER : Antoine, tais-toi !


ANTOINE : Non, tu es mon meilleur ami. Je ne laisserai pas Camélia te détruire une seconde fois.


Tenant toujours fermement le bras de Camélia, il pousse de sa main libre son camarade, plaquant ses doigts contre son torse. Louis-Olivier recule, surpris. Antoine fait asseoir non sans violence la jeune femme sur le canapé.


ANTOINE : Camélia, qu’est-ce que tu fous ici ?


CAMÉLIA : …


LOUIS-OLIVIER : Antoine, tais-toi, va-t’en ! On parlera de tout ça plus tard !


ANTOINE : Non, on va en parler maintenant. Tu l’aimes encore ? C’est ça ? Après tout ce qu’elle t’a fait ! Tu l’aimes encore ?


LOUIS-OLIVIER : Non !


ANTOINE : Menteur ! Je le vois bien à ta façon de vouloir la protéger. De tout. De tous. Y compris de toi ! Tu l’aimes encore ?


CAMÉLIA : Arrête, Antoine ! Il ne m’aime plus !


ANTOINE : Alors que faisiez-vous à cette heure tardive de la nuit ?


CAMÉLIA : On baisait, c’est tout.


ANTOINE : C’est tout ?


CAMÉLIA : Oui. J’avais juste une envie de baiser, sauvage et éphémère.


ANTOINE : Je ne te crois pas. Toi, la vierge effarouchée ? Toi la pudibonde ? Toi la puritaine ?


CAMÉLIA : Et alors ? En dix ans, j’ai pu changer, non ?


ANTOINE : Eh bien prouve-le ! Si c’est du sexe que tu es venue chercher, tu vas en trouver !


Il commence à déboutonner son pantalon.


CAMÉLIA : C’est un défi ?


ANTOINE : Non, une vérification par l’expérience. Tu es une scientifique. Tu dois savoir de quoi je parle.


La jeune femme se lève et fait face à Antoine. Elle le regarde à son tour pleine de défi. Elle respire amplement et bruyamment. Antoine la fixe, le regard dur.


ANTOINE : Tu n’en es pas capable.


Camélia s’agenouille subitement. D’un geste sec, elle descend le pantalon d’Antoine à ses chevilles, révélant un caleçon bosselé d’où un sexe tendu s’apprête à sortir comme un diable de sa boîte. Brutalement et sans prélude, Camélia baisse le caleçon, empoigne la verge et commence à la lécher voracement, puis l’engloutit jusqu’à la garde. Antoine impose le rythme des va-et-vient en lui tenant fermement la tête de ses deux mains.



LOUIS-OLIVIER : Camélia, je t’en prie, arrête ! Ne fais pas ça, tu n’as rien à prouver. Ni à lui, ni à personne, d’ailleurs !


Camélia s’interrompt, sa main prenant le relais de sa bouche. Antoine est manifestement dans un autre monde.


CAMÉLIA : Ne t’inquiète pas, Louis-Olivier, ce n’est qu’une baise. Une de plus à mon compteur. Tout va bien.


Elle reprend sa besogne. Louis-Olivier s’agenouille derrière elle, tente de l’arracher à Antoine, visiblement absent. Camélia résiste et empoigne fermement les hanches d’Antoine, redoublant la cadence. Louis-Olivier prend Camélia par la taille, l’embrasse dans le cou, lui caresse les bras, la poitrine.


LOUIS-OLIVIER : Tu te fais du mal, ne fais pas ça.


Camélia s’interrompt brutalement, se libère de l’emprise de son ami, se lève et se retourne. Des flammes brûlent dans ses yeux. Elle parait habitée par le démon. Elle attrape Louis-Olivier par le col de son tee-shirt, le forçant à se relever, fait sauter les boutons de son pantalon, le descend en même temps que son caleçon et de ses deux mains le plaque sur le canapé-lit. D’un geste vif et précis, elle ôte son shorty de dentelle noire et s’empale sur le vit dressé.


LOUIS-OLIVIER : Aaargh ! Tu me fais mal !


CAMÉLIA : Tu vas faire la différence entre baiser et faire l’amour !


LOUIS-OLIVIER : Ne parle pas comme ça, ne me regarde pas comme ça, tu m’excites, tu es le diable incarné !


CAMÉLIA : Antoine, qu’est-ce que tu attends ?


Antoine reprenant peu à peu ses esprits sort de sa léthargie. Il observe Camélia complètement en transe, allongée sur Louis-Olivier et menant la danse, la rythmant de violents coups de reins. Il s’approche, lui caressant les fesses, puis se poste à l’extrémité du canapé, tenant fermement les hanches de la jeune femme, avant de la pénétrer à son tour d’un coup sec.

Les trois jeunes gens poussent un long râle simultané.


CAMÉLIA : Ah ce que c’est bon !


LOUIS-OLIVIER : Camélia, calme toi, vas-y doucement, je vais exploser !


ANTOINE : Mais tu es une sacrée petite salope, toi ?


CAMÉLIA : Aaah !


LOUIS-OLIVIER : Hum !


ANTOINE : Oh oh oh…


Camélia pousse un cri violent, sonore, animal, elle crie sa jouissance sans retenue. Les deux hommes stimulés par l’orgasme de la jeune femme, jouissent à leur tour, émettant des sons emprunts de la même bestialité.


Antoine reprend ses esprits le premier, se retire des fondements de Camélia, se rhabille, se dirige vers la porte qu’il ouvre, et dans l’entrebâillement, se retourne pour jeter un dernier regard à ses amis d’enfance.


ANTOINE, sur un ton neutre, sans émotions : Hypothèse validée : une vraie petite pute. Louis-Olivier, je ne pensais vraiment pas que tu serais capable de descendre aussi bas.


Il sort en claquant la porte.




Acte III, Scène 1


Camélia est couchée de tout son long sur Louis-Olivier, la tête sur son torse, une main dans la sienne, l’autre sur son épaule.


LOUIS-OLIVIER, déboussolé : Pourquoi as-tu fais ça ?


CAMÉLIA : …


LOUIS-OLIVIER, lui caressant les cheveux : Tu t’es fait du mal…


CAMÉLIA, froide et cynique : On s’en est débarrassé, non ?


LOUIS-OLIVIER, plein de douceur dans la voix : Il y avait d’autres moyens.


CAMÉLIA, aigre : Maintenant, à moi de débarrasser le plancher.


Elle entreprend de se lever pour quitter l’appartement mais Louis-Olivier la serre fermement contre lui.


LOUIS-OLIVIER : Reste !


CAMÉLIA, froide : Tu as eu deux baises pour le prix d’une ! Je m’en vais maintenant !


LOUIS-OLIVIER, plein d’empathie : Ne parle pas comme ça, s’il te plait !


CAMÉLIA, élevant la voix : Ce sont tes mots.


LOUIS-OLIVIER : Je ne pensais pas ce que je disais. J’avais peur que tu te transformes en midinette, que tu me dises que tu étais amoureuse de moi, et que tu aies l’idée stupide de quitter ton mari.


CAMÉLIA, cynique : Au lieu de ça, je me suis transformée en pute, tu as gagné au change.


Elle s’extirpe des bras de Louis-Olivier, attrape son shorty, l’enfile pudiquement derrière le mini-bar de la cuisine. Le jeune homme se relève, la rejoint et l’enserre par la taille. Il l’embrasse dans le cou.


LOUIS-OLIVIER : Pardon ! Excuse-moi. J’essaye par tous les moyens de t’éloigner de moi. Mais j’ai l’impression que plus je suis ignoble avec toi et plus tu m’adules.


CAMÉLIA : Ce n’est pas ça. C’est juste que je ne suis pas dupe. À travers ton cynisme et ta vie d’ermite, je vois tout le bonheur potentiel que tu portes en toi. Je voudrais juste t’en convaincre.


LOUIS-OLIVIER : Non, tu te trompes. Il n’y a que dans tes yeux que je suis humain. Il n’y a que dans tes yeux que je suis beau.


CAMÉLIA dure : Parce que tu n’as pas encore rencontré les bonnes personnes. Ce qui n’est pas étonnant quand on vit cloîtré chez soi.


LOUIS-OLIVIER : Tu es le souffle de vie qui m’anime, tu es le sang qui coule à nouveau dans mes veines. Tu m’as sorti de ma torpeur. Je renais depuis que tu es à mes côtés. Mais je n’ai pas le droit d’avoir de tels sentiments, de ressentir de telles émotions.


CAMÉLIA : Chaque être humain sur cette terre devrait pouvoir ressentir cela. L’amour est beau, surtout quand il est impossible.


Elle tourne dans ses bras avec grâce, le regarde fixement dans les yeux.


CAMÉLIA : Je t’aime.


LOUIS-OLIVIER : Il y a une question dans « je t’aime ».


CAMÉLIA : Quelle est ta réponse ?


LOUIS-OLIVIER : Je t’aime aussi.


Louis-Olivier se penche vers Camélia qui s’était hissée sur la pointe des pieds et l’embrasse avec douceur.


Acte III, Scène 2


Camélia se dirige vers le canapé, attrape son téléphone portable dans son sac à main.


CAMÉLIA : Je vais mettre le réveil. J’ai un avion à neuf heures vingt à Orly. Si on se couche tout de suite, on pourra dormir quatre heures.


LOUIS-OLIVIER : Je n’ai pas très envie de perdre quatre heures à dormir…


CAMÉLIA, surprise : Eh merde !


LOUIS-OLIVIER : Qu’est-ce qu’il y a ?


CAMÉLIA : Quarante-huit appels sans réponse ! Ça vibre ! Un autre appel ! C’est Patrick !


LOUIS-OLIVIER, blasé : Ne réponds pas.


Camélia se laisse tomber dans le canapé, tenant son téléphone portable à deux mains, fixant l’écran, dépitée. Louis-Olivier s’assoit à côté d’elle et passe un bras sur ses épaules. Ils restent un moment silencieux, le temps que le téléphone ait fini de vibrer.


LOUIS-OLIVIER : Je sens qu’on va retomber dans le mélodrame pathétique…


CAMÉLIA : C’est un pléonasme… et un euphémisme en même temps, connaissant Patrick…


LOUIS-OLIVIER : Tu as l’intention de faire quoi ?


CAMÉLIA : De répondre : il rappelle !


Elle se lève, se dirige vers la cuisine et répond au téléphone.


CAMÉLIA : Oui ? Oui, chéri ! Non, je n’ai pas répondu, je dormais ! Oui, à vingt heures aussi, j’étais fatiguée. Ben là, je m’étais levée pour aller aux toilettes, et j’ai regardé l’heure sur mon portable, et… Mais bien sûr que je suis chez Emma, qu’est-ce que tu crois ? Ah… Elle a appelé sur le téléphone fixe de la maison… Mais, mais… Mais non, avec qui crois-tu que je suis ? Je… je… je ne sais pas quoi te dire… Oui… Non, on en parlera demain… Si, je vais raccrocher… Si ! Mais qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Non tu ne sauras pas avec qui je suis ! Je vais raccrocher. Je raccroche. À demain.


LOUIS-OLIVIER : Qu’est-ce que tu vas faire ?


CAMÉLIA : Aucune idée… Ah si, je vais prendre une douche.


Elle se lève et se dirige vers la porte du cabinet de toilette. Louis-Olivier reste seul sur le canapé. Il sort un paquet de cigarettes et s’allume une américaine. Il fume, les yeux clos, quasiment immobile, laissant la cendre tomber d’elle-même sur le plancher. Rien ne trouble le silence si ce n’est le bruit de l’eau qui s’écoule sur Camélia. Un téléphone sonne. Louis-Olivier se lève et se dirige vers le combiné.


LOUIS-OLIVIER : Oui ? Oui. Oui, elle est là. Qu’est-ce que tu veux ? Que je la laisse tranquille ? Mais mon vieux, c’est elle qui est venue chez moi ! Lavez votre linge sale en famille, je n’ai rien à voir là-dedans ! Comment ça « J’en ai bien profité » ? Qu’est-ce que tu insinues ? Non. Non. Je n’ai pas à me justifier. Cela ne te regarde pas. Si tu as des questions pose-les à ta femme !


Il débranche avec rage le fil téléphonique. Camélia sort du cabinet de toilette, enveloppée dans une serviette de bain blanche, une autre serviette nouée en turban autour de ses cheveux. Louis-Olivier la prend dans ses bras.


CAMÉLIA : Qui était-ce ?


LOUIS-OLIVIER : Personne.


CAMÉLIA : Pourquoi tu me mens ?


LOUIS-OLIVIER : C’était Antoine, il était ivre. Il voulait nous insulter par téléphone.


CAMÉLIA : Ah ?


LOUIS-OLIVIER : N’y pensons plus, viens te coucher.


Il déplie le canapé-lit, y dispose deux oreillers, et s’y fait s’allonger la jeune femme. Il la recouvre d’une couette qui était roulée en boule dans un coin de l’appartement. Puis enlève ses vêtements, se dirige vers l’interrupteur de la lumière pour l’éteindre. Dans le noir, il la rejoint.


LOUIS-OLIVIER : Bonne nuit, mon amour.





Acte III, Scène 3


Le soleil s’est levé et emplit l’appartement d’une lumière douce. Les deux jeunes gens dorment paisiblement, enlacés sous la couette. On entend le bruit d’une ambulance qui passe dans la rue de l’immeuble. Sous les draps, les corps s’animent. Camélia s’étire et s’assoit dans le lit. Elle regarde vers la fenêtre en se grattant la nuque.


CAMÉLIA, fronçant les sourcils : Merde ! Quelle heure il est ?


LOUIS-OLIVIER, consultant sa montre, la tête dans l’oreiller : Neuf heures et demi.


CAMÉLIA, résignée : Mon avion a déjà décollé.


LOUIS-OLIVIER : …


Le jeune homme se redresse dans le lit, et fait face à Camélia qui s’était assise en tailleur, le buste nu, les cheveux en désordre, les serviettes de bain s’étant dénouées dans la nuit. Il la regarde avec l’émerveillement d’un néophyte devant la Vénus de Botticelli.


LOUIS-OLIVIER : Qu’est-ce que tu veux faire ?


CAMÉLIA : Tu sais ce que dis Beigbeder ?


LOUIS-OLIVIER : Non, c’est un connard…


CAMÉLIA, ignorant l’avis de son ami :



LOUIS-OLIVIER : On accélère ?


CAMÉLIA : On accélère.




FIN