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Temps de lecture estimé : 9 mn
18/12/11
Résumé:  Rencontre éclair et torride entre un homme et une femme au hasard d'un voyage en train.
Critères:  fh inconnu voyage train toilettes fsoumise hdomine fellation cunnilingu pénétratio confession -train
Auteur : Isabelle Loredan            Envoi mini-message
Secrets de voyage


Je m’en souviens comme si c’était hier…

Ce jour de juillet, j’étais sur le quai de la gare, prête à partir quelque temps en vacances dans le Sud. Du haut de mes vingt ans, j’affichais une assurance qui n’était pourtant que façade. Ça n’était pas la première fois que je voyageais seule, et je n’aimais pas vraiment. Les heures étaient longues, et j’étais incapable (et le suis toujours) de lire en roulant, même en train. Heureusement, j’avais prévu de la musique, mon baladeur dormait au fond de mon sac à main, de quoi m’occuper un moment. Malgré l’heure matinale, il faisait déjà chaud. J’avais bien fait de mettre une petite robe légère. Celle-ci, cintrée à la taille, était boutonnée sur toute sa longueur et offrait de larges décolletés en V sur la poitrine et dans le dos, laissant à nu ma peau bronzée.


Le train Corail arriva, et je m’installai, comme à mon habitude, en milieu de wagon, là où deux banquettes se faisaient face. J’aimais avoir mes aises, et le peu de passagers présents le permettait sans que cela ne prive quiconque d’un siège. Après avoir placé mes bagages dans le filet, je m’installai confortablement côté vitre, sortis mon baladeur et enclenchai une cassette. Les paysages défilèrent devant mes yeux tandis que mon esprit vagabondait, porté par les mélodies de Barclay James Harvest.


C’est alors que je le vis. Je ne voyais même que lui à vrai dire. Sa tête venait s’encadrer juste entre les deux sièges qui me faisaient face. Il était assis quelques rangs devant moi, de l’autre côté de la travée. Jeune homme brun et énigmatique, il me regardait attentivement. Sur le coup, cela ne m’interpella pas plus que cela, après tout, je l’avais bien regardé aussi ! Le temps passa, les kilomètres défilèrent, mais chaque fois que mon regard se portait ailleurs que sur le paysage, je le voyais qui continuait de m’observer. Son regard était celui d’un homme sûr de lui, ou plutôt celui du chat qui regarde la souris qu’il va bientôt occire. Je me sentis totalement magnétisée par cet inconnu, sans arriver à me l’expliquer.


Que m’arrivait-il ? Des vagues de chaleur m’assaillaient tandis que je sentais le rouge monter à mes joues. Il ne manquait plus que cela, que je rougisse ! Sûr qu’il le remarquerait et qu’il en tirerait fierté. Pire… N’allait-il pas s’imaginer… Quoi d’ailleurs ? Il n’y avait rien à s’imaginer ! Certes, il était loin d’être laid, mais enfin, je ne pouvais pas ressentir quelque chose pour quelqu’un que je ne connaissais pas une heure avant, c’était impossible !


Après un arrêt en gare, le wagon s’était empli de quelques familles. Les enfants jouaient plus ou moins bruyamment derrière moi, les discussions s’animaient, pas toujours très discrètes, au fur et à mesure que la chaleur montait. Mon malaise allait en s’accroissant, je ne savais désormais plus où poser mes yeux, ce qui semblait énormément amuser mon observateur. Je décidai d’aller fumer une cigarette dans le soufflet, histoire de me redonner une contenance. Au moins pourrais-je réfléchir tranquillement, et peut-être même voir si d’autres places étaient disponibles afin d’en changer.


La troisième volute de fumée s’élevait à peine que j’entendis une voix grave me demander si j’avais du feu. Me retournant, je me retrouvai nez à nez avec celui qui était la cause de mon émoi. Grand, svelte, ses vêtements laissaient deviner un corps souple et musclé. Je sortis mon briquet, et allumai sa cigarette, tandis que ses doigts frôlèrent ma main. Je perçus ce frôlement comme une décharge électrique, et paniquai totalement. Non que ce jeune homme me fît peur, loin de là… J’avais surtout peur de moi ! Je sentais petit à petit mes défenses tomber les unes après les autres, me laissant avec une boule au ventre qui allait grandissant. Je sentais la sueur couler le long de mon dos, quand je me rendis compte que l’inconnu me parlait.



En fait, j’étais incapable de comprendre, dans un état second. Je regardais ses mains, longues et agiles, ses doigts, le brûlot incandescent de sa cigarette… J’étais comme cette dernière, je me consumais d’un feu sourd mais inexorable. Nerveusement, j’écrasai la mienne dans le cendrier, puis bredouillai lamentablement de m’excuser, qu’il fallait que je rejoigne ma place. Au passage, je remarquai qu’en dehors de l’endroit où j’étais assise, il n’y avait plus un seul siège de libre. Hors de question de déménager, d’ailleurs je n’étais plus sûre d’en avoir vraiment envie.


Le casque du baladeur reprit sa place sur mes oreilles, et j’appuyai ma tête contre la vitre, à la recherche d’un peu de fraîcheur. Je sentais mes seins tendre le tissu de ma robe, tandis que le haut de mes cuisses palpitait d’une envie sournoise. « Folle, me dis-je. Décidément, un rien te met dans tous tes états ! Arrête donc de te faire des films ! » Les yeux clos, je me concentrai sur la musique. Malheureusement (ou heureusement), les plaintes sensuelles du saxophone n’étaient pas faites pour calmer mes sens affolés ! J’étais dans une impasse complète, incapable de résister au désir puissant qui m’assaillait.



J’ouvris les yeux, affolée, et découvris le séducteur debout dans l’allée, me montrant le siège qui était à côté de moi, et sur lequel était posé mon sac à main. Bien sûr qu’elle était libre, il le savait parfaitement, la question n’était que de politesse.



Que pouvais-je répondre à cela ! Je retirai mon sac, mon regard plongé dans le sien. « Les dés sont jetés, rien ne va plus ! » me suis-je dit.


Je sentis ses doigts sur ma main gauche, posée sur l’accoudoir. Ils étaient chauds, doux… Je les agrippai, comme une noyée s’agrippe à une bouée. Je n’étais plus capable de penser, envahie par un désir puissant qui balayait tout sur son passage, telle une lame de fond. Doucement, il retira le casque de mes oreilles, tandis qu’il caressait mon bras délicatement. Il remonta l’accoudoir, afin de dégager l’espace, et se rapprocha de moi. Lorsque ses lèvres se posèrent sur les miennes, je me sentis fondre comme la neige au soleil. Elles étaient à la fois douces et exigeantes, gourmandes et cruelles. Il me rendait folle de ses baisers, de ses mordillements de mes lèvres, de mon cou. Je gémissais sous ses assauts, quand sa main partit en expédition le long de mes jambes nues.


Je n’avais plus aucune conscience du lieu où j’étais, ni du code des convenances. Je n’étais plus qu’un animal affamé dont le souci principal était d’assouvir son désir. Mon corps, tendu comme un arc, se collait à celui de mon presque-amant dans une quête effrénée de plaisir. C’est à ce moment-là que nous entendîmes :



Le contrôleur était à notre niveau, dans la travée, nous regardant d’un œil goguenard. Très à l’aise, mon « ami » tendit son billet, tandis que je fourrageais dans mon sac, à la recherche du mien, que bien entendu, je ne trouvais pas. Je suais, tremblais… Ouf, je l’avais enfin retrouvé !



Il en avait de bonnes lui ! Après l’avoir poinçonné, il me le rendit et s’éloigna en nous souhaitant un bon voyage, non sans nous avoir gratifiés d’un clin d’œil complice.


J’avais totalement perdu conscience du monde qui nous entourait durant nos ébats, et je me rendis compte que nous devions absolument nous isoler, faute de quoi nous serions condamnés, soit à rester sur notre faim, soit à finir au poste de la prochaine gare pour attentat à la pudeur. Mon complice dut se faire la même réflexion, puisqu’il me susurra à l’oreille de venir le retrouver aux toilettes quelques minutes plus tard, juste avant de quitter son siège.


Mon dieu, que m’arrivait-il ! Je m’aperçus alors qu’un bouton était défait au niveau de ma poitrine, laissant deviner mes seins généreux. Je me rajustai au plus vite, passai ma main dans mes cheveux afin de les ordonner un peu, puis jugeant le moment venu, me dirigeai d’une démarche nonchalante vers les toilettes.


J’eus à peine le temps de pousser la porte que je fus littéralement aspirée. Je me retrouvai aussitôt dans ses bras, plaquée contre son corps musclé. Le désir qu’il avait de moi était on ne peut plus évident, et c’est avec délectation que je l’éprouvai, m’y frottant telle une chatte en chaleur. Fébrilement, il défit un à un les boutons de ma robe, qui se retrouva au sol, bientôt rejointe par mon soutien-gorge.



J’étais littéralement trempée, et ça n’était pas la mince culotte qui pouvait le cacher, bien au contraire. Je gémis lorsque d’un doigt, puis de deux, il me pénétra.



Je partis à l’assaut de sa ceinture, la défaisant fébrilement, puis fis sauter un à un les boutons de sa braguette. Bientôt, j’enserrai le bâton de chair palpitante dans ma main, en éprouvai la texture, la fermeté, le goûtai du bout des lèvres pour finir par l’engloutir totalement. L’anneau de ma bouche affamée l’enserrait délicieusement, tandis que ma langue le caressait. La faim que j’avais de lui était immense, rien ne semblait pouvoir me rassasier.



S’agenouillant, il approcha sa bouche de mon sexe, et commença à me lécher au travers de l’étoffe humide. Dieu que c’était bon ! Je m’agrippais à ses cheveux, je tanguais, je surfais sur les vagues d’un plaisir torride. De ses dents, il déchira le fragile vêtement afin d’avoir accès à l’objet de sa convoitise. Je sentis sa langue s’insinuer dans les plis émus de mon sexe, fouiller au plus profond, remonter sur le clitoris érigé. Gémissante, tremblante, j’étais au bord de la pâmoison. Puis ses doigts vinrent me labourer, tandis qu’il continuait de faire danser sa langue sur mon bouton d’amour.



Oh, moi aussi je le voulais, tellement que j’en avais mal au ventre ! Jamais encore je n’avais ressenti un désir aussi violent, aussi ravageur. Difficilement, je me relevai et il prit ma place, pantalon aux chevilles. C’est avec un immense bonheur que je vins au-dessus de lui, m’amusant à frôler son sexe turgescent de mes lèvres ruisselantes. Je le suçais de ma bouche verticale, par petites touches, lui tirant des plaintes rauques. C’était désormais mon tour de le faire languir, de le pousser dans ses derniers retranchements. Ses mains s’agrippaient à mes hanches, tentant de les forcer à prendre enfin en moi son sexe suppliant.


Un cri de victoire s’échappa de ses lèvres lorsqu’enfin, je m’empalai totalement sur lui. Poils contre poils, torse contre seins, bouche-à-bouche, nous tanguions à la recherche l’un de l’autre, dans une danse obscène et décadente. Je sentais son sexe dur et impérieux palpiter au fond de mon ventre. Mes mouvements de bassin se firent plus amples, mais aussi plus lascifs, alors que mon clitoris s’écrasait contre son pubis. Je l’inondai de mes sucs, tandis qu’il étouffait mes plaintes, me bâillonnant de sa bouche avide. Nous vivions un moment si fort que ni l’un ni l’autre n’avions envie de le voir finir. Le plaisir montait, par vagues successives, de plus en plus fort, de plus en plus envahissant, et bientôt nous fûmes terrassés par un orgasme simultané qui nous laissa tremblants et heureux.


C’est alors que nous entendîmes frapper à la porte.



Nous nous regardâmes, avant de partir d’un fou rire espiègle. Nous nous rhabillâmes aussi vite que l’exiguïté du lieu nous le permettait, puis sortîmes sous le regard effaré d’une dame très respectable d’une cinquantaine d’années. Main dans la main, nous regagnâmes nos places. J’appris alors qu’il devait descendre à la prochaine gare. Dommage, j’aurais bien terminé le voyage dans ses bras… C’est une fois qu’il fut parti que je me rendis compte que je ne lui avais même pas demandé son prénom !


Une fois seule, je m’aperçus que notre petit manège était passé tout sauf inaperçu chez les autres voyageurs. Si certains affichaient un air amusé, d’autres me dévisageaient avec un mépris non dissimulé. Je l’avoue, je ressentis à ce moment précis une certaine honte… On s’assume mal lorsque l’on a vingt ans ! Je vis donc arriver la fin du voyage avec un certain soulagement.


Quelques instants plus tard, alors que j’étais installée au buffet de la gare pour me restaurer, quelle ne fut pas ma surprise de voir le garçon se lancer dans un exercice de séduction très amusant. Me faire draguer deux fois par des hommes différents en si peu de temps, cela ne m’était jamais arrivé. Je plaisantai avec lui, sans toutefois lui laisser espérer quoi que ce soit. C’est en passant aux toilettes pour un rafraîchissement, que je me rendis compte que j’irradiais de bonheur, mais surtout… Que j’avais deux magnifiques suçons aux limites de mon décolleté, qui ne laissaient aucun doute quant aux activités que j’avais pu avoir dans les heures précédentes.


À mon arrivée, alors que l’on me demanda si j’avais fait un bon voyage, je m’entendis répondre qu’il avait été terriblement ennuyeux. Inconsciemment, je tenais à garder ce délicieux secret pour moi. Quelque vingt ans plus tard, il est temps pour moi de lever le voile.