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n° 14713Fiche technique32602 caractères32602
Temps de lecture estimé : 19 mn
19/12/11
corrigé 12/06/21
Résumé:  Une rencontre sur un chat qui se concrétise, mais Sophie, l'anonyme numérique, devient Eloi, un jeune éphèbe qui n'a pas froid aux yeux.
Critères:  hh hplusag jeunes extracon hépilé hotel intermast fellation hsodo champagne confession -extraconj -hhomo
Auteur : PDumaine  (Et le désir s'accroit quand l'effet se recule)      
Sophie ou Eloi, homme ou femme

Célibataire géographique pour des raisons professionnelles, comme tant d’autres, je vis à Paris cinq jours par semaine, avant de rejoindre le Sud-ouest où je passe le week-end en famille. Voilà quatre ans qu’en rentrant du bureau, je me faufile le soir dans les arcanes du Net à la recherche de sites coquins, afin de tromper ma solitude forcée.


La découverte d’un site de chat-roulette a été le début d’une aventure assez extraordinaire et en tous cas originale.



Les accroches directes manquent terriblement d’originalité.


J’imagine chaque fois, derrière l’écran, quelques sexagénaires en manque d’émotions luttant contre l’arthrose en pianotant sur le clavier. Ou une poignée d’adolescents acnéiques à la recherche du frisson interdit… Jusqu’au jour où s’est affichée une présentation assez inhabituelle :



Surpris, mais un tantinet méfiant, je réponds. La conversation anodine suit lentement son cours. J’essaie de découvrir la faille. Une femme sur ce genre de site, c’est assez inhabituel. Après quelques préliminaires courtois, je sais que Sophie est divorcée, qu’elle habite Paris, qu’elle a découvert ce site en écoutant des amies en faire l’éloge… Que c’est la première fois qu’elle essaie… Qu’elle ne sait pas trop comment commencer mais, après tout, qu’elle n’a rien à perdre, se sentant protégée par l’anonymat de l’écran.


Après quelques nouvelles banalités sur nos vies respectives, la conversation – que j’essaie habillement d’orienter – prend un tour un peu plus personnel. Sophie mesure un mètre soixante-quinze pour soixante-cinq kilos ; elle est rousse aux yeux verts ; plutôt réservée et classique ; mène une vie assez rangée, n’a pas d’amant ou si peu… S’ennuie terriblement… surtout les soirs comme aujourd’hui…


Je la rassure en répondant à chacun de ses aveux par une confession de même nature. Nous partageons quelques points communs, sauf que je suis brun aux yeux marron, que je mesure un mètre quatre-vingt-trois pour soixante-quatorze kilos, et que j’ai quarante-cinq ans… Marié, mais seul toute la semaine sur Paris… et terriblement seul, surtout les soirs comme aujourd’hui.


À mesure que notre conversation se fait plus confiante, plus intime, j’apprends qu’elle se caresse souvent pour vaincre la solitude et les bouffées de sensualité vespérale qui la submergent… Qu’elle est assise sur son lit, l’ordinateur posé sur ses genoux croisés en tailleur ; qu’elle porte une jupe grise, un chemisier blanc, un cardigan bleu ciel, un collier en perles de culture… Puis, après quelques phrases interrogatives, qu’elle porte des collants gris fumé, un ensemble culotte et soutien-gorge en plumetis blanc… Toutes les apparences de la sagesse…


Je ne sais plus exactement par quels chemins de traverse notre conversation a évolué, mais nous nous sommes petit à petit débarrassés de nos vêtements et caressés virtuellement en décrivant, avec le plus de réalisme possible, chaque étape et chaque détail de notre jouissance commune.


Ayant assouvi nos désirs, après un long silence, nous nous sommes échangé nos mails.


Voilà plus d’une semaine que, chaque soir, je reçois un mail de Sophie : des remerciements délicats, l’évocation pudique de nos caresses… Jusqu’au soir où nous nous proposons de nous rencontrer. Qui a demandé quoi à qui ? Impossible de m’en rappeler. Ce dont je me souviens, c’est que nous avons convenu de nous retrouver dans une chambre d’hôtel à vingt et une heures, le mercredi suivant, et que j’étais chargé de m’occuper de tous les détails.


Les deux jours qui nous séparent de cette rencontre sont épuisants. Je ne cesse de penser à Sophie. J’essaie d’imaginer son mètre soixante-quinze et ses soixante-cinq kilos, sa chevelure flamboyante, sa peau blanche et laiteuse marquée par un petit semis de tâches de son… Ses yeux verts, ses vêtements sages, ses doigts courant sur le clavier et ses aveux sous la houle de l’excitation.


J’ai réservé la chambre dans le septième arrondissement de Paris. J’y suis depuis bientôt une heure. Une petite brise automnale apporte un peu de fraîcheur par la fenêtre entrebâillée. Je tourne un peu en rond. Le room service a apporté le champagne à l’heure dite. Elle doit arriver dans un quart d’heure. J’ai allumé deux petites bougies apportées dans mon sac de voyage. La salle de bain a été inspectée au moins trois fois… La couette du lit discrètement entrebâillée afin de faciliter un éventuel passage en position allongée.


Les minutes sont insupportablement longues. Je m’attends d’un instant à l’autre à entendre frapper à la porte. Je teste une nouvelle fois la température du champagne qui somnole dans son bac de cristal.


J’en suis là de mes réflexions lorsque deux coups secs résonnent. Je me lève d’un bond. J’ai beau avoir la réputation d’être un homme plutôt organisé et assez peu émotif… je dois reconnaître que je suis autant ému qu’excité. C’est quand même incroyable ! Nous ne nous connaissons que depuis quelques semaines – et encore, de manière virtuelle – et me voilà me dirigeant vers la porte d’une chambre d’hôtel pour voir s’incarner l’inconnue numérique.


Tout en me déplaçant vers la porte, un doute affreux me traverse l’esprit : et si elle était moche ? Mais vraiment moche de moche ? Je me dis que je suis un peu cinglé d’avoir accepté, et cet aveu me confirme l’idée que je ne suis pas vraiment très net… Enfin, seuls ceux qui osent gagnent, et il vaut mieux avoir des remords que des regrets… Mes réflexions s’évaporent alors que j’abaisse la poignée pour découvrir Sophie.


J’ai respiré profondément et mis en place mon sourire le plus charmeur, ou du moins supposé tel. La porte s’ouvre lentement sur… un jeune homme d’une vingtaine d’années que je prends pour un membre du personnel de l’hôtel, jusqu’à ce qu’il me dise à voix basse en se faufilant dans la chambre :



J’ai refermé machinalement la porte derrière lui et me retourne sur l’ombre qui s’insinue. Je voudrais dire quelque chose…



Le jeune homme s’assied dans l’un des fauteuils et de la main m’invite à en faire autant avec un aplomb sous lequel je devine cependant une concentration forcée et une imperceptible pointe de tension.


Sous le coup de la surprise et du désappointement, je m’assieds. Pendant une longue minute je dévisage en silence mon interlocuteur, qui visiblement fait de même.


Il doit avoir une vingtaine d’années, pas plus de vingt-trois, en tous cas. Mince, presque trop ; des cheveux blonds, très raides. Son visage, dont je distingue à peine quelques traits, est à moitié masqué par une longue mèche qu’il dégage régulièrement d’un léger mouvement de tête. À la lueur des bougies, je détaille le long jeune-homme. Il doit faire un mètre quatre-vingt-cinq, les épaules sont étroites, il porte une chemise bleu pâle dont trois boutons sont ouverts, un Levi’s 510 slim et des baskets Converse.



Je remplis une coupe tout en observant le jeune homme. Quelque chose cloche… Je ne sais pas exactement quoi mais… Le léger clignement des paupières, le tremblement de ses doigts… Le rose qui colore ses joues…


Je reprends avec méthode mes esprits et essaie de profiter du léger avantage que me procure cette analyse à froid.



Puis, sans lui laisser le temps de répondre :



Il essaie de se ressaisir, se redresse un peu…



Un long silence un peu gêné s’installe, tandis que je laisse le champagne me rafraîchir. C’est le jeune inconnu qui rompt en premier le silence.



Je l’observe, il est rouge cramoisi…



Le jeune homme marque une longue pause. Son regard me fixe, il est légèrement embué, brillant comme si une fièvre le tenait…


Je reste sans voix… Je ne sais que dire… Je suis partagé entre surprise et colère… Je dois reconnaître que je me suis fait complètement rouler ; je n’ai rien vu venir… Je ne sais pas si je dois me lever, le gifler ou éclater de rire… Je me sens vexé, humilié et en même temps ému. J’essaie de me ressaisir, mais mes propos sont aussi décousus que mes pensées.



Les questions que je pose s’adressent autant à lui qu’à moi. J’essaie, au fil de mes pensées et de mes interrogations, de faire le point, mais je sens s’insinuer en moi une espèce de colère sourde, froide. Eloi, puisque que c’est le prénom qu’il m’a donné – mais est-ce le bon ? – est en face de moi, silencieux, presque apeuré. Il joue nerveusement avec ses doigts, ses longs cils blonds sont animés de légères vibrations. L’assurance qu’il avait affichée aux premières minutes s’est évanouie… Il est presque pitoyable…



Sous la frange qui barre son visage, un « oui, je savais », humble comme un aveu, franchit les lèvres du jeune homme.



Je ne sais plus que dire… Eloi est en face de moi, son regard accroché au mien, piteux et insolent… J’hésite entre pardon et vengeance… Je laisse vagabonder mon esprit… Il est plutôt mignon… Je suis excité… Il faut dire que depuis plusieurs jours, j’attends cette nuit avec Sophie… Bon, je ne suis pas un ange… Mais, depuis la pension, j’ai oublié qu’un garçon pouvait être un substitut aux filles… Après tout, il l’a bien cherché ce petit con… Je ne vais quand même pas passer la nuit seul dans cet hôtel ?


Sans être vraiment sûr de l’effet de mes paroles, je lance, en me servant une nouvelle coupe de champagne :



Eloi n’hésite pas l’ombre d’une seconde, comme s’il avait écrit lui-même le scénario. À bien y repenser, il s’agissait davantage d’un ordre que d’une prière… Du moins le ton était suffisamment appuyé pour qu’il n’y ait pas de doute sur mes intentions.


Le grand corps longiligne se déplie du fauteuil. Il est debout devant moi, tête baissée… Sa longue mèche blonde couvre son visage.


En quelques secondes la suite du scénario s’écrit dans mon esprit…



Lentement le jeune homme amène ses mains vers les boutons de sa chemise, qu’il défait un à un sans relever le visage. Un simple mouvement d’épaules dégage le tissu qui glisse sur la moquette.



Eloi pose alternativement ses pieds sur la table basse et enlève avec lenteur ses chaussures, puis ses chaussettes.



Je commence à me prendre au jeu. Calé dans mon fauteuil, une coupe de champagne à la main, je laisse mes pensées vagabonder sur des sentiers de plus en plus impudiques, détaillant avec minutie chaque geste, chaque bruit, chaque odeur.


Les doigts s’ingénient à défaire la boucle de la ceinture puis à dégrafer le bouton du Jean’s. Eloi marque un temps d’arrêt… Sursaut de pudeur ou savant calcul ? J’ai du mal à imaginer qu’un jeune homme d’une vingtaine d’années puisse agir avec autant de machiavélisme et d’aplomb. Si aux âmes bien nées la valeur n’attend pas le nombre des années, il en est de même de la sensualité et de l’audace. J’ai eu, c’est vrai, l’occasion d’être surpris par l’attitude provocante de certaines jeunes adolescentes à qui l’on aurait donné le Bon Dieu sans confession. Il doit exister un masculin à Lolita ?


Eloi fuit toujours mon regard. Le silence est total dans la chambre, et je perçois le léger souffle de sa respiration. Il vient de saisir la ceinture du pantalon, qu’il laisse glisser le long de ses jambes. Mon jeune visiteur du soir est maintenant en caleçon. L’écossais du tissu renforce la blancheur de sa peau.



Visiblement cette injonction n’est pas une surprise, et les doigts se glissent sous l’élastique. Avec une lenteur consommée, il fait glisser le tissu… Ma respiration est suspendue. Je regarde le caleçon descendre, m’attendant à voir apparaître le buisson pâle de son pubis… Le tissu continue à descendre. Au moment où la racine de son sexe apparaît, le jeune homme se retourne lentement, m’offrant le côté face de son anatomie.


Le tissu dévoile, centimètre par centimètre, des fesses, pâles, presque roses. Je suis surpris par leur rotondité. Des fesses aussi charnues sur un corps aussi mince et longiligne accentuent le caractère érotique du spectacle. Je laisse Eloi à son effeuillage. Je sens mon sexe se délover lentement sous le tissu de mon pantalon. Je suis même obligé de soulever les reins et de tirer sur le tissu pour laisser libre cours à son développement.


Le caleçon gît maintenant sur la moquette, à côté du coton bleu ciel de la chemise et du Jean’s.


Sans même que je le lui demande, Eloi, après quelques minutes, pivote lentement sur lui-même. La lumière vacillante des bougies éclaire en contre-jour le profil duveteux des jeunes fesses.


Eloi est maintenant face à moi, le visage toujours baissé et masqué par la longue mèche blonde, les mains en conque croisées sur son sexe. Le torse et les jambes sont d’une étonnante finesse. Pâles, quasiment glabres, à l’exception de la légère mousse blonde qui couvre ses avant-bras et ses jambes.


L’effeuillage s’est déroulé dans un silence total. Nos respirations se sont accordées. Un léger frisson semble parcourir Eloi et dresse la mousse blonde de ses poils.


Je sais que nous allons franchir une étape irréversible. Je n’ai pas eu d’expérience avec des hommes depuis mes treize ou quatorze ans, lorsque nous nous retrouvions entre pensionnaires sous la douche et nous amusions à nous masturber mutuellement pour voir jaillir nos premiers jets de sperme, preuves de notre virilité naissante.


Enfin, pour être honnête, si… Il m’est arrivé une autre expérience. Je devais avoir vingt-deux ou vingt-trois ans, je rentrais d’une soirée un peu arrosée, et je m’étais garé sur une aire d’autoroute pour laisser les brumes alcooliques se dissiper avant de reprendre la route. Vers trois heures du matin, pris d’une envie d’uriner, je m’étais rendu aux toilettes, et alors que je soulageais ma vessie, porte ouverte, une ombre s’était glissée derrière moi et s’était saisie de mon sexe. Je me souviens que, frustré d’une soirée sans conquête, je m’étais laissé faire et que de caresses en caresses, la porte s’était fermée et que mes vêtements et ceux de l’inconnu s’étaient ouverts. Je me souviens de la sensation de la bouche avalant mon sexe, de l’index jouant avec mon anus, du latex m’enveloppant, de l’ombre se pliant devant moi et de ses doigts me guidant entre ses fesses.


Toutes ces images défilent et je sens, à mesure de leur évocation, les pulsions de sang gonfler mon sexe qui se tend sous le tissu.


D’un léger mouvement de tête, Eloi-Sophie a rejeté la mèche qui lui barrait le visage. Il plonge son regard dans le mien, sans émotion apparente.



Il incline lentement la tête en signe d’acquiescement.



Un léger sourire en forme de défi s’inscrit sur ses lèvres.



Lentement, le jeune homme écarte la conque que forment ses mains. La première chose que je note, c’est l’absence totale de pilosité. Le sexe, à demi tendu, penche légèrement à droite, laissant apparaître de petites bourses rondes. Seule la pointe du gland, un peu plus foncée, émerge du capuchon du prépuce. Le plus surprenant est cette absence totale de poils. Le pubis, le haut des cuisses et les bourses entièrement rasés, la peau rose pâle, ajoutent une espèce d’impudeur et d’exhibition provocante à la nudité.



Je me décolle du dossier du fauteuil dans lequel je suis affalé depuis le début du déshabillage, et viens m’asseoir sur le rebord de l’assise.


Les pieds nus du jeune homme semblent glisser sur la moquette. Je devine un déhanchement, une légère ondulation dans la démarche que je n’avais pas notée jusqu’à présent.


Sophie-Eloi, Eloi-Sophie, tout ceci a si peu d’importance maintenant.


Eloi s’est arrêté à moins d’un mètre de moi. Je pose les mains sur ses hanches et l’attire à quelques centimètres de mon visage. Un long frémissement parcourt la peau du jeune homme lorsque mon souffle caresse son ventre.


Son sexe balance lentement sous la pression du sang qui le gonfle. Il n’est pas très gros, mais très long, et il se décolle par pulsations de ses bourses. Mes mains caressent la peau souple et tiède des fesses, s’insinuent entre ses cuisses jusqu’au périnée. Mes doigts glissent sur la peau glabre. Une douce odeur de talc s’exhale lentement. Je laisse les deux rondeurs de ses fesses et pose une main en coupe sous ses bourses, et l’autre sur le sexe. Au contact de ma paume, les testicules se contractent. Mes doigts ont saisi la peau de la verge. Le prépuce tiré vers l’arrière laisse apparaître le gland rose foncé, oblong comme une grosse olive. Sous la caresse, le sexe se gonfle subitement, se durcit, s’allonge. Il est maintenant tendu, dressé.


Je le laisse se développer, en le maintenant en position horizontale forcée avant de le relâcher. Avec la vigueur et l’excitation de la jeunesse, il vient claquer avec un petit bruit mat contre son ventre. Je serre dans ma paume les testicules qui se recroquevillent dans leur sac tiède. La verge insolente est dressée vers le ciel, arrogante. Sous la peau diaphane palpite une veine qui descend le long de la couture plus brune du prépuce jusqu’à l’amorce des bourses. Je sens les contractions spasmodiques des fesses et des cuisses du jeune homme, qui s’est avancé à quelques centimètres de mon visage.


Je lève les yeux, Eloi a baissé ses paupières et semble concentré sur le désir qui agite son sexe.



Je plante mon regard dans le sien, qui a perdu de sa superbe et ressemble maintenant plus à celui d’une biche que d’un cerf en rut.


La pointe de ma langue s’est posée sur la base des bourses et suit le sillon qui sépare les testicules. La peau est tiède, douce. Je suis lentement la veine qui palpite de long de la verge, laisse ma lèvre inférieure caresser la peau découverte par la pointe de ma langue. Le bourrelet du prépuce a disparu sous la tension. Je joue avec le frein avant d’agacer le méat rouge brillant, bâillant comme une petite bouche impudique.


Devançant mes intentions, Eloi a saisi son sexe et l’abaisse lentement jusqu’à l’horizontale. Je prends le relais de ses doigts et me saisis de la jeune tige. Inconsciemment, ma bouche et mes lèvres se posent sur le gland, comme si elles se posaient sur un clitoris monstrueux. Une légère pression du bassin force mes lèvres et j’avale lentement le sexe.


La pénétration lente et douce semble interminable. Ce n’est pas la grosseur mais la longueur et la tendre rigidité qui me surprennent. Je suis obligé de retenir la poussée des reins. Quelques millimètres de plus et ce serait la nausée. Ma langue commence à jouer avec le sexe d’Eloi, mes joues l’aspirent. Un léger gémissement de satisfaction me fait lever les yeux. Les joues glabres du jeune homme se sont couvertes de rose, les lèvres sont légèrement entrouvertes, les paupières baissées, et les longs cils sont agités de tressaillements. Il est tout à son bonheur. Ma langue, mes lèvres, mes joues continuent leur danse impudique, aspirant, pompant, tétant, suçotant, mâchouillant la tige tiède. Un léger filet de salive vient de glisser à la commissure de mes lèvres. Mes mains ont repris possession des deux globes tièdes de ses fesses, qu’elles pétrissent et caressent, réfrénant les coups de reins que le jeune chiot ne peut contrôler.


Ma bouche et ma gorge se sont habituées à la longueur du sexe, qui s’enfonce maintenant plus profond. Mon nez vient de buter contre son pubis. Mes mains continuent de malaxer les jeunes fesses, les écartant, jusqu’à ce que mon majeur droit vienne jouer avec le jeune œillet. Au premier contact, Eloi n’a pas pu réfréner un léger coup de rein que j’appréhendais et que mon front vient contrôler. J’assène sur l’une de ses fesses une claque sonore qu’il interprète comme le signe d’un besoin de calme et de contrôle. En guise de punition et pour vérifier que la claque a été bien comprise, je pointe une phalange contre son petit œil secret et la visse d’un coup. Contrairement à l’effet attendu, le jeune homme n’avance pas le bassin, mais creuse les reins pour mieux recevoir la caresse.

Je ne peux m’empêcher de sourire intérieurement en me remémorant les si fameux vers de Corneille dans Polyeucte :


Vous me connaissez mal : la même ardeur me brûle ;

Et le désir s’accroît quand l’effet se recule.

(Polyeucte, I, 1)


Je me souviens des rires sous cape des adolescents que nous étions en classe de troisième, en se répétant à l’oreille : « Et le désir s’accroît quand les fesses reculent… » C’est une toute autre ardeur qui maintenant nous brûle. Ma bouche lâche la jeune tige et je me redresse sous l’effet du désir. Eloi se jette sur ma chemise, qu’il déboutonne fébrilement tandis que mes mains s’attaquent à la ceinture de mon pantalon. En quelques secondes, me voilà aussi nu que mon nouveau partenaire. Je prends son visage entre mes mains et nos bouches avides se joignent. Nos langues s’enfoncent, se caressent, se sucent… J’écarte les longs cheveux blonds qui viennent se coller à nos lèvres détrempées. Je sens palpiter contre mon ventre la jeune verge. La main d’Eloi s’insinue pour se saisir de mon sexe. Ses longs doigts fins m’enserrent, tirent la peau avec une sorte de frénésie, lâchent la verge pour s’agripper avec la même fièvre à mes bourses. Sans lâcher sa bouche, je glisse un doigt entre nos langues. Il est immédiatement aspiré et je le retire quelques secondes après luisant de salive. Il est idéalement lubrifié pour la cible à laquelle je le destine. Eloi a compris mon intention et, sans me lâcher, recule le bassin et creuse les reins.


En me penchant, je glisse ma main sous ses testicules, remonte le long de son périnée et vient me ficher dans l’orifice humide qui l’accueille avec voracité. Une, deux, trois phalanges… Il s’enfonce dans le boyau tiède et élastique avec une surprenante facilité. Le désir probablement plus que l’habitude explique l’aisance de cette pénétration…



Aux mots, murmurés dans un souffle, répond un étrange râle, d’autant plus surprenant qu’il ne correspond en rien à l’image de son auteur. Le « oui » guttural ressemble plus au feulement d’un lion en rut ou au brame d’un cerf. D’autant plus étrange que le corps longiligne et pâle qui se plie devant moi a quelque chose d’androgyne mais aussi de très féminin.


Eloi a posé ses deux avant-bras à plat sur le dossier du fauteuil que j’ai quitté. Il y pose son visage noyé de mèches blondes. Le dos est trop rond, l’on voit le dessin de sa colonne vertébrale. Je pose mes paumes sur ses hanches, exerce une légère pression qu’Eloi interprète tout de suite en creusant les reins. Je lâche les hanches étroites et écarte les deux globes duveteux. L’anus bronze semble saisi d’un spasme, les rides foncées se plissent et de défroissent. J’enfouis un doigt avec encore plus de facilité que la première fois, un deuxième est accueilli avec appétit. Quelques caresses profondes assouplissent l’anneau sombre. À peine posé sur ce cercle intime, mon gland est accueilli par un nouveau feulement rauque…



J’augmente la pression de mes reins, la corolle s’ouvre, bâille, laisse passer le gland. Je cesse la pénétration une fois le frein passé, mais d’un mouvement brusque, le jeune homme s’empale sur mon sexe qui s’enfonce au plus profond de son ventre.


Après quelques secondes où nous semblons comme tétanisés par l’intensité de l’émotion, nous entamons une danse étrange.


Pendant de longues minutes, et à mesure que le muscle se dilate sous l’effet du plaisir, j’observe mon sexe pilonner l’anus maintenant béant. Je rythme les longues et profondes pénétrations avec mes mains accrochées à ses hanches. J’entends Eloi souffler et gémir sous les coups de boutoir. Alors que le plaisir me noue les reins et le ventre, je sens que nous allons atteindre un commun orgasme. Une des mains d’Eloi, glissée entre mes cuisses, se saisit de mes bourses. La caresse accélère l’excitation. Pour ne pas le laisser en reste je me plante au plus profond de son ventre et glisse une main sous son ventre pour me saisir de sa jeune tige. Je le branle avec vivacité tandis qu’il calque sur le même rythme ses caresses sur mes bourses. Je suis fiché en lui.



J’accélère ma caresse et sens son sexe se raidir. Il est comme tétanisé. Je sens monter la première pulsion de son orgasme et un long jet jaillit de son sexe que je couvre de ma main. Au même moment, j’éclate au fond de son ventre. Une véritable éruption commune nous secoue. À mon premier jet, il répond par une seconde éjaculation que je sens s’écraser entre mes doigts… une autre, puis une quatrième… La jeunesse d’Eloi lui donne l’avantage de la vigueur.


Essoufflé, je m’écrase sur son dos, tout en restant fiché en lui. Je sens son corps agité de spasmes tressaillir sous moi.