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n° 14719Fiche technique67552 caractères67552
Temps de lecture estimé : 40 mn
22/12/11
corrigé 12/06/21
Résumé:  Stagiaire depuis peu dans une agence immobilière, je reçois une étrange offre de mon patron : remplacer son épouse en l'accompagnant lors d'un safari.
Critères:  fh hplusag hagé jeunes couleurs extracon grossexe bain voyage fsoumise jalousie cérébral noculotte fellation confession -occasion -extraconj -nature
Auteur : Elodie S      Envoi mini-message
Le voyage de noce de papier africain

– L’étrange proposition –



Je reste un peu surprise en raccrochant le téléphone. Mon patron, Tim Burmann, m’invite à déjeuner ce midi. Je ne l’ai croisé que deux fois, lorsque je suis arrivée à l’Agence, il y a deux mois, lors de ma présentation par mon chef de secteur, et lors de la signature de reprise d’un projet d’un centre commercial, il y a une semaine.


Tim est un homme énergique, à la soixantaine épanouie, mesurant au moins un mètre quatre-vingt et pesant largement plus du quintal. Nous l’appelons entre nous Barbe Rousse, en référence à la couleur de sa chevelure et de sa barbe. Il mène son agence immobilière et la centaine de collaborateurs qui la composent avec une poigne débonnaire. À la suite d’une rupture douloureuse et de l’échec à ma deuxième année de droit qui en a découlé, mon parrain m’a recommandée auprès de Tim afin de faire une année de césure et de parfaire mon américain au fin fond du Middle West.


Lors de ma présentation à Tim, à mon arrivée, j’ai été frappée par sa carrure de joueur de football américain et la taille de son bureau, probablement cinq fois plus grand que le modique studio que je loue à proximité de l’Agence ! Outre d’innombrables photos le représentant avec sa femme, une blonde d’âge mûr, décolorée et fortement botoxée, et ses deux enfants, un garçon et une fille, les murs sont couverts de trophées de chasse : bisons, ours, loups, lions, etc. Très impressionnée par ce zoo inerte et la forte personnalité de Tim, je crois que j’ai dû donner l’impression d’être une vraie gourde lors de ce premier entretien, d’autant plus qu’il parle avec un fort accent du Middle West auquel j’ai du mal à m’accoutumer.


Par chance, j’ai pu, un peu par hasard, trouver sur la zone de prospection qui m’a été attribuée un projet de centre commercial en souffrance. L’affaire a été signée un mois et demi après que j’en ai parlé à mon supérieur, Ted, et j’ai eu le droit, devant mes collègues, à de chaleureuses félicitations par Tim lui-même autour d’un verre pour fêter cette prospection heureusement conclue.


Je m’interroge sur les raisons de cette invitation à déjeuner, et regrette de n’avoir pas mis plus de soin à ma toilette ce matin : je suis en pantalon et veste de jean sur corsage et bottines blanches. Ici, on vient au bureau très casual…


J’arrive en avance, un peu nerveuse, au steak houseoù mon boss m’a fixé rendez-vous. Sans aucune intimité, il ressemble à tous les établissements de ce type qui fleurissent aux USA et où la viande est en général excellente. Tim débarque peu après, avec son inimitable dégaine de cow-boy d’opérette. Il me broie littéralement la main, s’assied lourdement face à moi et passe sa commande sans même me consulter. Les hommes d’ici ont d’étranges codes de galanterie ! Lorsqu’à mon tour j’ai fini de commander, il me propose un verre de vin blanc français que j’accepte volontiers, et m’interroge sur mon intégration à l’Agence, sur mes activités le week-end, la santé de mon parrain, etc.


Après avoir ingurgité à une vitesse étonnante son énorme steak, il marque une pause, me regarde droit dans les yeux et me dit :



Je le regarde tel un extra-terrestre, craignant avoir mal compris du fait de son accent. Il répète alors sa question deux fois de suite, mi-amusé, mi-agacé. Je bredouille une réponse négative. D’Afrique, je ne connais que le Maroc où mon ex m’avait emmenée en vacances…



Je reste tétanisée. Je situe à peine le Botswana quelque part au sud de l’Afrique. Et voilà que Tim me propose de me substituer à son épouse pour assister à ses prouesses cynégétiques ! Devant ma mine effarée, Tim reprend, d’un ton un peu paternaliste :



Il avale le fond de son verre, pose une poignée de dollars sur la table, s’incline devant moi en prenant congé et quitte le restaurant. Décidément, les manières américaines sont étranges ! Je suis sous le choc, incapable de demander conseil aux filles du bureau. Je me demande en plus ce que cache l’expression ambiguë remplacer son épouse. Tout l’après-midi, la soirée et une bonne partie de la nuit, un débat cornélien oppose dans mon crâne la petite étudiante rangée à peine sortie de son univers banlieusard à l’aventurière déchaînée, nouvelle Mata Hari, avide de sensations fortes et de découvertes nouvelles. Et, comme lors de la décision pour l’année de césure aux États-Unis, cette dernière, plus tenace, triomphe à l’aube…




– Le voyage de noce –



Tim m’a fait passer un dossier complet sur notre périple. Après un changement à JFK, nous rallierons Harare. Notre camp de chasse est situé à environ 200 km de Balaway. Je suis officiellement en congés (mais… payée) et Tim m’a fourni une carte de crédit et la liste des magasins vendant des vêtements tropicaux en cette saison, en me recommandant la couleur kaki. J’ai amplement suivi cette recommandation, pantalons, jupes, vestes, chapeaux, chaussures, chemises et même dessous : cette couleur domine largement maintenant dans ma garde-robe ! Mon sponsor m’a demandé de le rejoindre directement à l’embarquement sous-douane avec mon billet préenregistré, probablement pour que je reste inconnue de sa famille. Je me rends à l’aéroport en bus, malgré les deux grosses valises (marrons aussi) que j’ai achetées pour transporter tout mon équipement d’accompagnatrice de chasse.


Je retrouve Tim qui, lui, a trois valises d’armes et un seul petit sac de vêtements. Je me sens gamine, devenue, l’espace d’une quinzaine, Mrs Carole Burmann, n’ayant été en contact avec mon époux que deux fois dix minutes et une fois pour un déjeuner d’une demi-heure et s’interrogeant sur ce que sont les devoirs conjugaux dans un tel contexte !


Je découvre le luxe inconnu de l’avion en première classe, le champagne à volonté, l’attention permanente de stewards et d’hôtesses stylées, les fauteuils larges où il est vraiment possible de dormir. Même le salon qui nous accueille lors de notre correspondance à New York est luxueux.


Tim m’abreuve de commentaires sur l’objectif de son safari, auxquels je ne comprends goutte. J’ignore déjà le nom français des animaux qu’il veut chasser ! Je crois deviner qu’il veut les cinq plus gros, ce qu’il appelle le Big Five.


Après près de quinze heures d’avion, nous nous posons à Harare, sous une chaleur étouffante et humide. La poussière rouge est présente partout, et nous devons subir les questionnaires pointilleux des agents de l’immigration qui ressemblent à des caricatures dans leurs uniformes sanglés. Au passage de la douane, je constate avec étonnement que ce ne sont pas les armes de Tim mais mes deux valises qui attirent l’attention des douaniers. Qui les vident intégralement. À quatre, ils prennent un malin plaisir à étaler aux yeux de tous ma collection de strings, soutiens-gorge et autres fanfreluches féminines en en appréciant la finesse, sous le regard amusé de Tim. Après des commentaires dont je devine la teneur, ils me les rendent un à un et je dois tout ranger !


L’homme qui nous accueille à la sortie est Dino, notre guide de chasse. Sud-Africain d’origine italienne, il est court sur pattes, râblé, velu. S’il tombe dans les bras de Tim, avec lequel il a déjà chassé, il me jette un regard hautain, et je me sens toisée comme une génisse à la foire aux bestiaux. Visiblement, il n’aime pas les femmes, ou tout au moins les femmes quand elles suivent un safari. Comme la nuit est déjà tombée, il nous précise que nous allons dîner au restaurant, et que nous partirons demain aux aurores en avion taxi vers Balaway. Les deux hommes filent directement au bar, et je suis le groom qui monte nos valises pour me changer. Notre chambre est vaste, au délicieux style colonial désuet. Un immense grand lit trône en son centre, et la salle de bain n’est séparée que par un paravent de tissu diaphane. Après une douche réparatrice, je m’arrange tout en songeant à l’étrange intimité de cette chambre pour le faux couple que nous formons.


Je retrouve les deux hommes en vive discussion au bar, avec un nombre impressionnant de verres vides devant eux. Il y a peu de monde dans la salle, des hommes blancs exclusivement, et j’ai droit à quelques œillades appuyées. Tim choisit un filet de buffle mariné pour moi et… du singe pour lui. Ils continuent au whisky, je découvre le vin sud-africain. J’essaie de suivre leur conversation, et même de m’y immiscer. Je suis rabrouée sèchement par Dino, et en perds complètement le fil, ignare en calibres, modes de chasse ou noms d’animaux.


Lassée de ce machisme ambiant, je m’éclipse dès la fin du dîner et regagne notre chambre. J’hésite dans le choix de ma tenue de nuit, et opte finalement pour une nuisette rose (pas de kaki la nuit !) plutôt sexy que vraiment provocante, plus dans la suggestion que dans l’exhibition. Le lit est vaste et profond et je ne tarde pas à sombrer dans les bras de Morphée, entourée de lions et d’éléphants volants.


Une impression de courant d’air me réveille, j’entrouvre un œil avec d’infinies précautions : Tim est debout au-dessus de moi, il a découvert mon drap, et me scrute à la lueur d’un plafonnier blafard. Je n’esquisse aucun geste, feignant d’être endormie. Je sens son regard qui s’accroche à mes seins, à mes hanches, à mon ventre. Je sens aussi, et c’est moins agréable, une odeur de whisky qui émane de lui. Il avance une main et, avec une douceur étonnante pour sa taille, fait lentement glisser une des bretelles de mon déshabillé, dévoilant un sein. Ses gros doigts boudinés contournent mon aréole et frôlent le téton. Un soupir m’échappe, je glisse sur le dos comme pour mieux dormir. Me voilà seins à l’air, ses mains le long de ma taille. Visiblement, il aimerait faire glisser mon vêtement, sans trop me réveiller, mais ne sait comment faire. Il remonte ma nuisette, me découvre le ventre. Ses yeux tentent de s’infiltrer en moi, la situation m’excite. Comme dans un rêve, je me soulève un peu, les yeux toujours fermés. Il saisit la nuisette, la descend sur mes cuisses.


Mrs Carole Burmann s’offre, nue, au regard de son homme. Tim s’agenouille vers moi, me happe un sein et le tète goulûment. J’aime ça. Sa main s’aventure vers ma fente, son index s’y introduit, il me sent d’une accueillante humidité. Il a trouvé mon petit bouton et l’agace avec doigté. Je gémis, et pars à la recherche de ce qui le rend homme. Sous son ventre prononcé, j’ai du mal à trouver l’objet de mon désir. Il s’écarte, j’ouvre les yeux, il me sourit, je lui rends son sourire, offerte. Il se dévêt en un tour de main. J’arrive enfin à distinguer sa virilité, elle est courte, circoncise mais étrangement massive. Il contourne le lit, s’assied et m’attire sur lui. Je suis moi aussi assise, face à lui, il me soulève pour me déposer sur son mandrin. Je le prends entre mes doigts pour le glisser en moi. Il est large, je le sens. Tim me soulève et m’encourage à monter et descendre sur lui. Malgré sa bedaine, j’essaie de l’engloutir en moi. Il ahane, se contracte, et lâche sa semence. Mrs Carole Burmann a donné du plaisir à son homme, elle n’en a pas pris même si elle en a eu très envie…


Lorsque je reviens de la salle de bain, Tim dort et ronfle même. Je m’en veux de m’être donnée si facilement à lui, je lui en veux de n’avoir pensé qu’à son propre plaisir et de me gâcher maintenant la nuit avec ses ronflements éthyliques. Tant bien que mal, je parviens à trouver calme, puis sommeil. Plus tard, je sens sa main venir se poser sur ma hanche. Elle est douce, et émet comme des rayonnements qui migrent vers mon ventre. Alors je rampe vers lui, je saisis son engin, minuscule appendice. Telle une petite chatte, je le lape doucement, et il reprend vigueur, éternel mystère de l’organe masculin. Mes lèvres s’affermissent en même temps que lui, et lorsqu’il se dresse de son viril orgueil, je l’enjambe, et, dos tourné à lui, le glisse au fond de moi et entame prestement la chevauchée des walkyries.


Tim s’est éveillé, ses doigts compriment mes seins, je m’agite sur lui, le plaisir monte en moi, je crie, et je deviens fontaine. Il rugit à son tour, et me lâche sa semence. Je m’affale sur lui, trente-cinq ans nous séparent, mais nos corps sont unis.


Évidemment, j’ai une tête de papier mâché lorsque nous nous réveillons le lendemain matin, et Tim assiste avec intérêt aux détails de ma toilette intime tout en me houspillant pour le retard que je lui fais prendre.



Notre avion taxi est digne d’Out of Africa. Pour des raisons de poids, Tim est assis à côté du pilote, un grand anglais style Major Thomson, et je suis derrière à côté de Dino, toujours aussi peu aimable. Pendant deux heures, nous survolons forêts et savanes, c’est magnifique, bien que certains trous d’air m’arrachent des cris de terreur qui agacent mon voisin. Le pilote signale par moment des animaux que malheureusement je n’arrive pas à voir. Nous nous posons sans encombre dans un nuage de poussière, et une horde de gamins déguenillés courent vers nous alors que les hélices de l’avion tournent encore.


Deux véhicules nous attendent, l’un pour les valises et le ravitaillement, l’autre pour nous. Leurs chauffeurs sont de grands Noirs, le nôtre attire particulièrement mon attention. Il mesure en effet plus de deux mètres, et est d’une minceur incroyable. Son nom est Moussa, et il me gratifie d’un sourire que le contraste entre ses dents blanches et sa peau très noire rend particulièrement rayonnant.


Après quelques courses sans intérêt pour moi dans Balaway, cité genre western-spaghettis avec des Noirs pour figurer des Indiens, nous prenons la direction du lodge de chasse, à 200 km de là en jeep. Le petit camion 4x4 entièrement découvert nous suit avec les valises. La chaleur est encore plus lourde qu’hier, l’air conditionné de la jeep faiblard, mais il est impossible d’ouvrir les fenêtres en raison du nuage de poussière que nous soulevons et qui semble nous rattraper.


Nous croisons parfois des camions avec des gens juchés jusqu’au-dessus de la cabine. Tim transpire et j’ai vite épuisé ma provision de Kleenex pour l’essuyer. Au bout d’une heure de route, nous bifurquons dans une piste plus étroite, semée de trous et devons parfois traverser des rivières. En raison de la chaleur, je n’ai pas mis de soutien-gorge. Je le regrette, car j’ai les seins qui tressautent avec les cahots de plus en plus prononcés au fur et à mesure que nous nous enfonçons dans la savane. Par deux fois, je capte dans le rétroviseur le regard gourmand de notre chauffeur sur ma poitrine, dont il suit avec intérêt les tressautements. Je suis contrainte de croiser les bras. Lors de la traversée d’un gué, nous restons coincés, le moteur dans l’eau.


Les hommes descendent, je reste seule dans le véhicule. Au bout d’un bon quart d’heure d’attente, arrive le petit camion qui, à l’aide d’un treuil, nous sort de ce mauvais pas. Après plus de six heures de piste, éreintés, nous atteignons le lodge. Un bref regard dans mon miroir me couvre d’effroi : je ressemble à une statue de poussière. Vivement une douche !


En arc de cercle autour d’une piscine malheureusement remplie d’une eau grisâtre et fétide, il y a quatre bungalows avec des toits de palmes. Plus loin, un bâtiment du même style, plus imposant, regroupe les cuisines, la salle à manger et le bar. Plus loin encore, de minuscules cahutes de boue abritent le personnel. Au milieu de notre bungalow, presqu’à même le sol, trône un grand lit protégé intégralement par une moustiquaire. Une petite ouverture, au fond de la case, conduit à la douche, cernée de canisses. En fait, c’est un local partiellement ouvert à l’extérieur. Je me sens tellement sale que je me déshabille et file sous la douche sans attendre mes valises, sous le regard amusé de Tim. Je découvre un réseau de fils, de chaînes, de réservoirs, mais ai beau les actionner, rien ne se passe.


J’entends Moussa qui apporte nos valises, puis demande à Tim de venir m’aider, et d’amener une savonnette. Il déboule dans le plus simple appareil, me mate vertement en s’amusant de mon désarroi, et me demande une petite gâterie pour le plombier. Visiblement, ma nudité lui fait chaque fois de l’effet et les cahots de la piste ne l’ont guère remué, question de poids sûrement (il fait trois fois le mien !). Bonne fille, je le caresse pendant qu’il démêle les chaînes, il me pousse par le cou pour que je le prenne en bouche, et me dédie sa purée pour la troisième fois en douze heures ! Étonnant pour ce que je savais des sexagénaires !


En fait, la douche est un système de réservoirs qui se déversent les uns dans les autres, du plus grand au plus petit. Dans l’état où je suis, je m’en satisfais amplement. Une fois propre, je retrouve Tim, qui me demande de vider son sac et de ranger ses affaires. Je souris au fond de moi-même, je deviens de plus en plus Mrs Carole Burmann ! Une fois ses slips (vraiment vieillots, style kangourou !), ses chaussettes et ses chemises remisés, son costume et ses vestes pendus, mes affaires rangées, je vais vers le bar retrouver les chasseurs.


Comme il reste encore quelques heures de jour, les chasseurs ont décidé de ne prendre qu’une rapide collation et d’aller tester les armes. Je sens monter peu à peu en eux la passion de la poudre. Le stand est à quelques centaines de mètres du lodge. Nous y retrouvons toute une bande de jeunes Noirs, beaucoup plus petits que nos chauffeurs, avec des chevelures type rasta et vêtus différemment.


Dino m’explique que ce sont des ethnies très différentes : les pisteurs sont des agriculteurs locaux, animistes, alors que les chauffeurs et les cuisiniers sont des éleveurs nomades du Nord, musulmans en général.


Une à une, Tim essaie ses différentes armes. Seule l’une d’entre elle semble présenter un défaut, et les hommes en bricolent la visée. Le bruit des déflagrations est assourdissant. Tim se retourne vers moi, me tend une arme et me dit :



Je pose le genou gauche à terre, ferme un œil et vise soigneusement la cible. Patatras ! Je suis projetée sur le dos plusieurs mètres en arrière ! Lorsque je reprends mes esprits, je me rends compte qu’une bonne douzaine de paires d’yeux d’hommes est fixée sur moi : ma jupe s’est relevée sur mon ventre et je leur expose, impudique, la transparence de mon petit shorty noir ! Bonjour les commentaires, en toutes les langues, machistes et grivois ! En rabaissant ma jupe, je ressens une douleur à l’épaule droite : ma chemise, déchirée, baille sur mon soutien-gorge, et une grosse marque rouge orne le haut de mon sein droit. Pas un gentleman pour me venir en aide ! Furieuse, endolorie, je me relève et regagne seule notre bungalow sous les lazzis en me disant que je n’arriverai jamais à me faire une place dans un tel univers de mâles.


En poussant la porte, je distingue une silhouette qui sursaute : une jeune femme est en train de préparer le lit ; je lui souris, elle me rend, rassurée, mon sourire. Il y a au moins une autre femme dans ce camp ! Je me présente, et elle me dit, dans un anglais très approximatif, tout en regardant, surprise, mon corsage déchiré :



Devant ma mine renfrognée, elle me dit de l’attendre quelques minutes. Je rumine mon humiliation contre tous les hommes qui m’ont matée, je vais devoir me venger… Soula revient, accompagnée de l’immense chauffeur nommé Moussa. Il tient dans ses mains toute une série de petits pots de yaourt.



Alors que je tente de masquer à sa vue mon bonnet de soutien-gorge, Moussa s’approche de moi et me demande d’ôter mon chemisier. J’ai encore à l’esprit son regard sur mon buste lors de notre trajet d’arrivée. Le sourire et la présence de Soula me rassure, et j’ôte mon vêtement. Moussa pose sa main sur mon sein, la paume contre la partie endolorie. Ses doigts sont incroyablement longs et comme manucurés. Je sens de la chaleur m’irradier. Pourvu qu’il ne me demande pas d’ôter mon soutien-gorge !


Son imposition dure plusieurs minutes, et je ressens des picotements qui ne sont pas de douleur. Il jette un ordre bref à la jeune Noire, qui lui tend un pot de yaourt. Il s’enduit les doigts d’un mélange crémeux à la senteur camphrée, le dépose sur ma chair meurtrie et le fait pénétrer avec la pulpe de ses doigts. L’odeur est forte, mais le soulagement instantané. Puis il décrit des cercles concentriques de plus en plus larges autour du point douloureux. Il n’hésite pas à glisser un doigt sous la dentelle du liseré de mon soutien-gorge lorsqu’il l’atteint, puis deux. À plusieurs reprises, il me frôle le téton. Je soupire, j’ai les jambes flageolantes. Se rendant probablement compte que je risque de défaillir, il arrête son massage et me retient par la taille.



Il prend congé avec son sourire étincelant. Je demande à Soula de rester près de moi. Elle ôte mon soutien-gorge et me passe une tunique. Avec son boubou coloré et ses yeux malicieux, on dirait une poupée. Je lui fais faire un thé que nous dégustons, en papotant. Elle me dit habiter au village, à quelques centaines de mètres du camp, et venir faire le ménage et le linge lorsqu’il y a des chasseurs. Elle a dix-huit ans et est l’aînée d’une fratrie de seize enfants. Elle me précise cependant que son père a quatre épouses dont la dernière a tout juste son âge.


Elle sursaute et s’éclipse lorsque Tim rentre, je me précipite vers un petit bureau. Je n’ai aucune envie d’être câline avec lui après ce qu’il vient d’arriver. Je fais mine d’écrire une lettre, Tim se douche, puis ressort en me donnant rendez-vous pour le dîner dans une heure.


J’ai un coup de blues : que suis-je venue faire, moi, la petite étudiante plutôt rangée, sous la couverture d’une épouse en CDD d’un homme aussi âgé que mon père, dans cet univers machiste de la chasse africaine ? Vais-je devoir subir encore une dizaine de jours cette ambiance à la Hemingway ? Puis vient l’inspiration :



Surtout ne pas tenter de faire ce qu’ils font,

forcer ce que je suis, faire ce que je sais faire.



Avec Dino, j’ai finalement, non pas une rivale, mais un rival. Je comprends qu’il monopolise Tim dans la journée. Mais la nuit, ce dernier est à moi !


Après une longue douche au savon parfumé – je maîtrise maintenant les flux aquatiques irréguliers de la curieuse installation – où j’ai soigneusement évité de mouiller mon hématome, je dénoue le chignon que j’avais depuis mon arrivée et me brosse longuement. Je choisis une petite robe noire aussi simple que coquine : m’arrivant à mi-cuisses, elle dégage intégralement mes épaules, s’arrêtant à la limite de mes aréoles, retenue par un petit cordon élastique. J’expose ainsi clairement les dégâts sur ma peau du recul de la carabine. J’ajoute une ceinture rouge assez large, des escarpins à talons (j’ai bien fait d’en prendre une paire !) et un petit pendentif avec une simple bille d’argent. Je passe au maquillage, que je prononce sensiblement plus qu’à mon habitude (le rouge à lèvres, surtout). Je virevolte devant mon miroir, mon image me plaît : ainsi, je m’imagine davantage à un vernissage mondain à Paris qu’à un dîner de chasseurs en pleine brousse africaine !


Je traverse tant bien que mal, à cause de mes talons, l’espace pour atteindre le bar. Lorsque j’y rentre, en m’apercevant, mes deux chasseurs se taisent d’un coup. Même le boy derrière le comptoir arrête de remplir le verre. Je feins d’ignorer les regards qui m’enveloppent et, le plus naturellement du monde, m’assois au comptoir et commande un Martini. Tim me complimente pour ma beauté et rapproche son tabouret du mien. Il pose une main sur ma cuisse dénudée. Voulant orienter le débat sur autre chose que les chasses passées ou futures, j’interroge Dino sur la polygamie locale.


Tim en profite pour remonter sa main, et l’ourlet de ma robe avec. Les deux autres n’en perdent pas une miette. Je repousse avec fermeté la main inquisitrice, qui repart à l’assaut. Après un duel serré, le front se stabilise : Tim a la main sous ma robe, mais avec la mienne dessus, l’effeuillage est contenu. J’esquive un sourire en constatant que, finalement, Tim sait aussi caresser !


Dino nous explique que, dans les tribus voisines, les mœurs sexuelles avant le mariage sont assez libres, et les jeunes filles ne restent pas longtemps vierges après leur puberté. Il leur faut cependant éviter de tomber enceintes avant d’être mariées, car alors elles perdent beaucoup de valeur (sic). À ma question de savoir comment elles font, Dino me sourit franchement (pour une fois) et me répond que le sorcier sait bien des choses. Le mariage est une grande fête sacralisée, et le prétendant achète sa nouvelle épouse au père de celle-ci (en général quelques têtes de bétail). Les hommes les plus riches ont donc plusieurs épouses, et les enfants sont élevés par le collectif maternel. Chaque femme mariée doit fidélité et obéissance à son mari, et il n’est pas rare de voir des hommes âgés épouser des jeunettes (j’essaie, en vain malheureusement, de croiser le regard de Tim à ce moment de l’exposé). Les hommes les plus pauvres restent à l’écart des plaisirs charnels et, en général, émigrent vers les villes.


Les filles sont séparées des garçons vers douze ans et, à quinze ans, ceux-ci doivent triompher d’épreuves initiatiques parfois sévères pour accéder au rang d’époux potentiel, mais manquent en général de biens pour acquérir une épouse à cet âge.


Fascinée par les propos de Dino, je réalise que, pendant ceux-ci, Tim a à nouveau dénudé mon ventre et je dois le remettre avec fermeté à sa place.


Nous passons à table et Dino continue à nous entretenir des habitudes des populations locales. Profitant du couvert de la nappe, Tim me caresse à travers ma culotte. Ce n’est pas du tout désagréable, mais l’arrivée du plat chaud l’oblige à cesser son manège. La conversation dérive vers l’économie et la politique du pays, je m’en désintéresse peu à peu et, immanquablement, le sujet revient sur les armes de chasse. À peine le dessert terminé, je me lève et pour me congédier de Tim, je me penche vers lui pour l’embrasser derrière l’oreille tout en posant, ostensiblement pour que Dino le voie, ma main sur son bas-ventre. J’exerce une série de pression sur son sexe qui me semble réagir. Je sors de la salle à manger en accentuant le déhanchement dû à mes talons hauts et rejoins notre bungalow.


Mon petit jeu a été gagnant, puisque Tim y déboule au bout de dix minutes alors que je suis encore en culotte. Il se jette sur moi comme un affamé. Je rêve qu’il poursuive ses caresses là où il les a laissées… Malheureusement, il me trousse, m’embroche et me remplit sans me laisser le temps d’éprouver un quelconque plaisir ! Je rumine mon sevrage une bonne partie de la nuit : comment obtenir de Tim qu’il pense aussi à moi dans nos ébats conjugaux !




Sur le terrain de chasse



La nuit a été courte, et il ne fait même pas jour lorsque nous montons dans les véhicules pour ce premier jour de chasse. À l’avant de la jeep, Moussa qui conduit, et Dino. À l’arrière, je suis coincée entre Tim et l’un des pisteurs ; l’autre se tient debout sur le pare-chocs arrière. Le camion nous suit avec d’autres boys et du matériel. J’ai mis un soutien-gorge à armature pour éviter que mes seins dansent la samba au gré des cahots de la piste. L’attention redouble alors qu’apparaissent les premières lueurs de l’aube. Il faut repérer si des animaux ont laissé des traces en traversant la piste et, le cas échéant, descendre les examiner. Peu à peu, le jour se lève, et nous apercevons de gracieuses gazelles et des zèbres placides autour de nous. Je tente quelques photos, mais Dino refuse de ralentir.


Soudain, les deux pisteurs crient simultanément. Ils désignent des traces que j’arrive à peine à distinguer. Nous descendons pour les analyser, et les pisteurs s’éloignent. Ils s’arrêtent, nous hèlent ; nous approchons, et le plus âgé trempe ses doigts dans une énorme bouse. J’interroge Tim pour savoir ce qu’ils font, mais Dino me commande le silence et me jette un regard noir. Nous remontons dans la jeep et repartons. Dino me tance sèchement :



Par deux fois par la suite, ce manège se répète. Enfin, les crottes doivent être chaudes car les armes sont descendues du camion. Les deux pisteurs, puis Tim, puis Dino s’engagent. Je suis sommée de rester avec Moussa, son collègue et les boys. Au bout d’un moment, ceux-ci me font signe de les suivre, et nous abandonnons chauffeurs et véhicules. Les boys se parlent en chuchotant, je me sens à l’écart. J’essaie de leur parler, leur anglais est quasi inexistant. Ils me montrent une direction, je scrute à l’aide de leurs jumelles, et ne vois rien. Nous progressons par à coup, sans direction fixe.


À un moment, alors que nous passons sous un arbre, des cris atrocement aigus retentissent. Je sursaute violemment et en pousse un du même type. Les boys éclatent de rire en me montrant une famille de singes qui, dérangée dans sa sieste, part au galop.


La poursuite dure maintenant depuis plus de deux heures, j’ai souvent soif, les boys me passent leur gourde. Nous communiquons par signes, parfois je les fais rire. La séquence la plus drôle a lieu lorsque je tente de m’isoler pour soulager ma vessie. Un des boys me rattrape par le bras pour me ramener près d’eux, selon les instructions reçues. Pour les convaincre de me laisser un peu d’intimité, je fais signe d’ôter mon short. Ils se regardent, sidérés. J’insiste. Alors l’un d’eux, s’approchant de moi, me pose ses mains sur les hanches et, donnant une série de coups de bassin vers moi, mime l’amour ! Je suis partagée entre le rire et la peur ! Je leur mime tenir un sexe juste devant mon short comme un homme pissant. Ils se regardent à nouveau, sans comprendre. Puis l’un d’entre me prend le poignet, l’approche de son bas-ventre et me fait mimer une masturbation. Je dois finalement m’accroupir, coller la gourde contre mon ventre et faire couler un peu d’eau pour qu’ils comprennent enfin ! Ils me laissent me soulager derrière le frêle paravent d’une termitière.


J’ai de plus en plus chaud, avec mon soutien renforcé. J’ai en plus oublié ma crème solaire ; et mes bras et mes cuisses ont pris une teinte rosée. Finalement, suite à un appel de talkie-walkie, nous rebroussons chemin et, après une nouvelle heure de marche, retrouvons les voitures.


Moussa m’informe que les chasseurs ont encore une demi-heure de marche et me dit vouloir examiner ma blessure. Je suis un peu gênée, ne souhaitant pas me dépoitrailler devant tous les boys. Je lui fais signe de nous éloigner un peu, et, une fois à distance, me dévêts côté droit. Moussa regarde attentivement l’ecchymose devenue violet sombre et, sans crème, me refait ses manipulations circulaires. La longueur de ses doigts est obsédante et, lorsque je croise son regard, je découvre un peu plus qu’un simple regard médical. Il élargit ses cercles, mais mon soutien-gorge aujourd’hui est beaucoup plus couvrant et les baleines le gênent. Il plonge soudain sa main dans mon bonnet pour tenter maladroitement de m’en extraire le sein. Je fais glisser ma bretelle pour l’aider. Les cercles langoureux reprennent, centrés maintenant sur mon téton qui durcit immédiatement. Un engourdissement que je connais trop bien me menace, et je m’éloigne à regret de lui, évitant son regard. Lorsque nous regagnons les voitures, les boys ont des visages hilares. Ils doivent penser que je me suis laisser peloter les seins par Moussa. Peut-être n’ont-ils pas tout à fait tort…


Nous avons arrêté notre petit jeu interdit au bon moment, car les chasseurs apparaissent, harassés. Ils ont aperçu le troupeau de buffles, mais il était trop tard pour s’en approcher suffisamment. Après une collation, nous reprenons la route. En chemin, Tim abat deux jolies petites gazelles, pour la viande selon Dino. La nuit est tombée depuis longtemps lorsque nous arrivons au lodge.


Le dîner est vite expédié ; je suis fourbue, les coups de soleil sur mes cuisses et mes bras me cuisent. Je sombre dans ceux de Morphée, sans aucun artifice vestimentaire pour aiguiller le désir de mon mari provisoire. En pleine nuit, je me réveille, il ronfle à côté de moi. J’éprouve une inhabituelle langueur… Est-ce la chaleur lourde de ce continent ? L’incapacité de Tim à me satisfaire ? L’arrogant machisme de Dino ? Les langoureux massages mammaires de Moussa ? Les mimes obscènes des pisteurs ? Un peu tout ça, je crois… Je me réveille, humide, après avoir rêvé que tous se mélangeaient en moi pour me violer. Au réveil, je me rends compte que c’est la première nuit où Tim ne m’a pas touchée.


Deuxième réveil aux aurores, deuxième embarquement dans la jeep. Après deux heures de piste, nous longeons une grande rivière et y apercevons des hippopotames et des crocodiles. À la demande de Tim, nous nous arrêtons et je peux prendre de superbes photos perchée sur le toit de la jeep. Peu après, nous trouvons des traces. Les chasseurs descendent, je suis à distance avec mes gardes du corps. Entre nous s’est installée une complicité muette, et nous rions comme des enfants. À un moment, je trébuche, et m’étale de tout mon long. Aussitôt six mains, lâchant leurs fardeaux, se précipitent sur mon corps pour me relever ; certaines d’entre elles sont assez invasives. J’en suis quitte pour une égratignure au genou, qu’ils montrent en scandant le prénom de Moussa.


Tout d’un coup, ils s’arrêtent, j’ignore pourquoi. Puis retentit un coup de carabine, un ordre, un autre coup et de nombreux cris. Les trois pisteurs partent en courant dans cette direction, je suis incapable de les suivre et les perds de vue : ils m’ont abandonnée ! Je marche dans ce qui me semble être la bonne direction, de plus en plus angoissée. Au bout d’un quart d’heure, des cris retentissent assez loin sur ma gauche : mes boys courent vers moi radieux et n’emmènent jusqu’au lieu des tirs : Tim y trône à côté d’un énorme buffle gisant sur le flanc dans une mare de sang. Je mitraille de photos le tueur, puis un des boys me prend avec lui près de la bête. Je suis impressionnée par sa taille, et par celle de ses cornes. Le bureau de mon boss va sûrement recevoir ce monstrueux trophée. Les boys commencent à tronçonner la tête de l’animal, l’un d’entre eux sectionne d’un coup de machette ses testicules impressionnants. En croisant mon regard, il mime à nouveau l’amour, me faisant un clin d’œil tout en levant son doigt vers le haut. Étrange aphrodisiaque !


Venus de je ne sais où, des hommes et des enfants affluent vers nous, en chantant. Ils découpent la viande, jetant des morceaux de taille impressionnante sur le dos des enfants qui repartent dare-dare. Nous retournons vers la piste, la marche est ralentie par les fardeaux de viande et le poids du trophée. Une fois dans les véhicules, je constate que son exploit a considérablement réveillé la libido de Tim. En effet, sa main est fort active sur les lisières de mon short. Je ferme les yeux, me demandant jusqu’où le laisser faire, pour une fois qu’il me câline. Je pose mon chapeau sur mon ventre, gênée de m’exhiber. Il réussit enfin à faire sauter le bouton de mon short. J’ai la curieuse impression d’être guettée par les trois autres présents. Il introduit en moi deux de ses gros doigts, me frotte avec vigueur. Je suis passive, je sens mon plaisir qui monte. Il l’anticipe, je serre les dents, les yeux fermés. Je feule et inonde ses doigts. C’est bon, même si un sexe d’homme est mieux, j’en avais tant envie ! Je reste les yeux fermés de honte, mimant la somnolence, jusqu’à notre arrivée nocturne, qui me permet de masquer mon short déchiré.


Nouveau départ le lendemain matin, après une nuit où Tim, rentré fortement alcoolisé, m’a à nouveau fait le coup du un tout petit tour et puis s’en va. Je me lasse de ces départs plus que matinaux, de ces heures passées sur des pistes cahotantes, de ces marches situées trop loin de la chasse pour être intéressantes. Si, au moins, la piscine avait été en état, j’aurais pu bouquiner un bon livre en soignant mon bronzage. Tim, toujours aussi absorbé par ses proies, récolte cette journée-là deux grosses antilopes au nom barbare. Sur le retour, nous traversons le lit abrupt d’une rivière asséchée. Le camion qui nous suit casse une pièce de la roue et est immobilisé. Après de grandes discussions, Dino décide d’envoyer ses deux chauffeurs chercher la rechange au lodge avec Tim et les deux pisteurs, et de rester avec les trois boys et moi à les attendre.


Heureusement, j’ai un livre avec moi, que je dévore pendant que mes gardiens vont chasser alentour. Je profite de leur éloignement pour faire un peu de topless, assise dans la cabine du camion sans toit. Le soleil est déjà bas quand les hommes reviennent. Dino, de fort méchante humeur, m’explique que la pièce ne pourra être apportée que le lendemain matin, et que nous allons devoir bivouaquer sur place. Les boys montent une petite tente deux places, un peu à l’écart, dans laquelle je vais dormir, Dino s’installant dans la cabine ouverte et les boys à l’arrière du camion. Je n’ai ni miroir, ni affaires de toilette ! La chaleur humide est de plus en plus étouffante malgré le crépuscule proche et nous mangeons en silence un en-cas froid sans saveur. En rejoignant ma tente, j’entends au loin l’orage tonner. Je ne suis guère rassurée car j’ai l’impression que la foudre se rapproche en s’intensifiant.


D’un seul coup, des trombes d’eau se déversent sur la toile de la tente, et Dino s’y précipite pour s’y mettre à l’abri, les boys se réfugiant sous le camion. J’ai à plusieurs reprises l’impression que la foudre tombe à quelques mètres de nous, et mes cheveux se dressent du fait de l’électricité ambiante. Le déluge dure un bon quart d’heure, puis les éléments se calment. Je ne dors pas, et j’ai l’impression que Dino, allongé sur le dos, à une vingtaine de centimètres de moi, ne dort pas non plus. L’ambiance est étrange et lourde. C’est alors que, malgré moi, je fais un geste inouï : soulevant la main droite, je la pose, au hasard, sous le nombril de l’homme. Il frémit, ne dit rien. Je sens une jungle de poils sous mes doigts qui, sans même que mon cerveau en ait vraiment conscience, descendent vers le bas, glisse sous l’élastique d’un caleçon et butent sur un objet de taille respectable. Ils l’entourent et le sentent se redresser violemment. Brutalement Dino se relève et gronde :



Il se rue sur moi, m’arrache mes vêtements, plonge sa main dans mon ventre en me mordant les seins. Étrangement, la violence de l’attaque me grise, et je m’ouvre docilement à lui. Il guide son sexe en moi, me saisit par les hanches, me secouant d’avant en arrière sans aucun ménagement. Une digue se rompt en moi, je crie fort mon plaisir, l’onde s’en déverse sur lui. Il ressort de moi, me tourne comme un crêpe, me relève les hanches, la tête entre les bras, s’agenouille derrière moi, me pourfend à nouveau. Ma tête, sous ses coups, bute contre la tente, ses doigts, comme des serres, pénètrent dans mes hanches. Il va de plus en plus profond contre mon utérus. Son souffle s’accélère, ses ruades s’espacent tout en s’intensifiant, sa semence jaillit en impétueux torrent qui m’entraîne avec lui.


Nous retombons tous deux, encastrés l’un dans l’autre, soufflant, suant, sifflant. Enfin, je me sens femme, enfin, je me sens bien. Et par trois fois encore, en cette nuit orgiaque, il se vide dans ma bouche, dans mon cul, dans ma chatte. En me réveillant le lendemain matin, j’ai longtemps regardé les étranges tatouages qui couvraient son torse, ses épaules et ses bras. Lorsqu’il s’est levé pour s’habiller, j’ai voulu en faire autant. Il m’a repoussée sans ménagement en empoignant mes string et soutien pour sa salle des trophées !


Mes seins, mes cuisses, mon ventre sont couverts de traces de débauche, j’ai les reins en compote et je dois enfiler short et corsage sur d’innombrables traces blanchâtres, restes de sa virilité. En sortant de la tente, un des boys fait une réflexion qui fait éclater de rire Dino et les autres. Perfide, il me la traduit :



Je m’en veux d’avoir ainsi honteusement cédé à mon meilleur ennemi. Je boude dans mon coin jusqu’à ce que les chauffeurs ramènent la fameuse pièce… Une fois celle-ci montée, nous rejoignons le camp. J’ai honte, j’ai l’impression qu’ils devinent tous que je suis nue dessous. À peine arrivés, ils repartent retrouver Tim et les autres ; je reste au bungalow pour une toilette complète.




– La rivière enchantée –



Dans l’après-midi, je pars en promenade aux alentours du camp. La pluie de la veille a rendu la terre humide, et cette odeur me plaît. Aux détours d’un bosquet, j’entends des cris, et je m’approche. Je découvre une rivière, et vois, dans un méandre, une dizaine de jeunes filles dans l’eau. Certaines sont intégralement nues et s’arrosent, d’autres lavent des tissus colorés. Enfin, il y a, aussi, des filles ici !


L’une d’elles vient vers moi, je reconnais Soula, la petite du ménage. Un grand sourire éclaire son visage, elle me propose, dans son anglais toujours aussi succinct, de rejoindre ses copines. Certaines ont enduit leur corps de boue et se prélassent au soleil. Lorsqu’elles sont bien sèches, elles se frottent avec l’eau : soins corporels rustiques, qui m’amusent beaucoup. Soula me propose de me baigner, j’hésite, je n’ai pas de maillot, et le corps marqué par ma nuit de débauche. Devant son insistance, je finis par accepter. Lorsque je me retrouve en string et soutien-gorge, elles s’approchent toutes de moi et touchent le tissu de mes dessous en s’exclamant.


Elles me déshabillent et les essaient les unes après les autres. Comme j’ai plus de poitrine que la plupart d’entre elles, elles arrivent à mettre mon haut. C’est beaucoup plus ardu pour le bas, car elles ont des hanches très marquées, et je suis impressionnée par leur chute de reins et la forme proéminente de leurs fesses. Seules les deux plus jeunes y parviennent ! Nous nous amusons comme des collégiennes de cet essayage collectif. Elles sont aussi très intriguées par les poils blonds de ma chatte taillés en ticket de métro, elles ont toutes une abondante pilosité pubienne. Certaines touchent aussi mes cheveux et s’étonnent de leur finesse. Elles m’apprennent à pratiquer leur bain de boue. J’en sors requinquée, les pores de ma peau respirent enfin. Je les quitte à regret, après deux heures de détente, lorsque les rayons du soleil baissent et qu’elles décident de rentrer au village. Je leur promets de revenir un autre jour.


Les chasseurs rentrent fort tard, et Tim est ravi, il a tué un buffle et une autre antilope. Comme chaque fois qu’il a bien chassé, sa libido est au plus haut, et il me prend, avant même le dîner, debout contre la porte du bungalow. Une fois de plus, il me laisse sur ma faim.


Au cours du dîner, Dino m’annonce qu’ils comptent partir pour deux jours dans une zone beaucoup plus éloignée pour rechercher des éléphants, et ajoute avec un culot monstre que les conditions de confort seront beaucoup plus difficiles que cette nuit passée sous la tente. Je minaude et finis par accepter de ne pas les suivre. Au fond de moi, je suis ravie, j’en ai assez de les suivre à la chasse et suis mal à l’aise avec Dino après la folle nuit passée avec lui. En plus, je vais pouvoir retrouver mes nouvelles copines à la rivière !


Que c’est bon, enfin une grasse matinée ! J’ai le temps de m’occuper de moi : shampooing, manucure, toilette complète, presqu’un retour à la civilisation… Après un léger lunch, je pars à la rivière, j’emmène deux ensembles de dessous que je compte offrir aux filles. Elles sont ravies de me voir arriver, et lorsque j’explique à Soula que je les leur offre, je déclenche une véritable émeute ! Seules quatre d’entre elles seront servies, et je décide de leur en laisser d’autres à mon départ.


Nous reprenons nos jeux aquatiques, et j’ai droit à plusieurs massages de boue. Certaines n’hésitent pas à effleurer ma fente pour toucher ma toison. Deux des filles ont la peau sensiblement plus claires que les autres. Je demande à Soula pourquoi. Avec bien des difficultés, je finis par comprendre qu’il s’agit des fruits des amours vieux d’une quinzaine d’années de chasseurs blancs avec des autochtones, et qu’il y en a d’autres, comme elles, plus jeunes, au village. Ces messieurs chassent donc toute sorte de gibier !


Les filles me proposent de me coiffer, je ne peux refuser. Nue, je m’accroupis avec de l’eau jusqu’aux genoux, elles défont mon chignon et chacune d’entre elle me prend une mèche pour la tresser. Je n’avais jamais eu une douzaine de coiffeuses pour s’occuper de moi ! Lorsqu’elles ont fini, elles me tendent un morceau de miroir : me voilà style rasta…


C’est alors que je remarque qu’un homme, assis sur l’autre rive, nous regarde. Je m’enfonce dans l’eau pour cacher ma nudité. Sa posture est sans équivoque : assis, il a remonté sa djellaba sur ses cuisses, et ses bourses, impressionnantes, pendent très bas. Son sexe, d’une longueur incroyable, lui arrive presqu’au genou, et il a de temps un temps un geste de la main sans équivoque le long de son engin.


Soula perçoit mon angoisse et veut me rassurer : il s’agit de Moussa ! Je suis encore plus gênée. Elle m’explique qu’il est là pour choisir une fille à laquelle il apprendra à se servir de son bâton. Il n’est pas de la tribu, il est très grand et vient du Nord, mais il a plein de pouvoirs. N’est-ce pas grâce à lui que je n’ai plus de marques sur la gorge ? Les filles ont du mal à comprendre pourquoi j’ai arrêté nos jeux aquatiques en m’immergeant ainsi.


Au bout d’un très long moment, notre mateur se lève, remonte la rive jusqu’à un gué, traverse la rivière et vient vers nous. Autour de moi, ça piaille comme dans un nid de perruches. Une baguette à la main, il s’arrête au bord de l’eau et nous regarde. Il me fixe intensément, je me tasse et détourne le regard. Son sexe tend la djellaba devant lui. Puis, d’un geste théâtral, il effleure avec sa badine l’épaule d’une jeune fille aux seins particulièrement pointus et s’en va. L’élue saute sur la rive, enfile son boubou et suit l’homme. Cette scène me laisse la gorge sèche. Rapidement, les rires, les chants et les jeux reprennent, et je finis par retrouver ma sérénité. La journée s’achève dans le calme.


Pour la première fois, je dors seule. Les bruits d’animaux autour du bungalow sont plus stridents que jamais et je réalise combien la présence de Tim à mes côtés était rassurante. L’incursion de Moussa au bord de la rivière repasse comme un film à plusieurs reprises devant mes yeux. Je finis par m’endormir et fais d’étranges rêves, où je suis une esclave vendue sur un marché. Je me réveille particulièrement tard et peine à trouver le boy qui me fait le café. J’entame un nouveau bouquin, un roman à l’eau de rose, mais ai du mal à adhérer à l’histoire. Soula vient faire le ménage. Nous papotons un long moment dans notre charabia. Elle me quitte en me disant qu’elle m’attend au bord de l’eau.


Après un frugal déjeuner, je sens l’appel de la rivière, et décide de retourner voir mes copines. J’enfile une jupe et un t-shirt et emmène un pot de vernis à ongle. Les filles m’accueillent avec enthousiasme, je suis soulagée, personne sur l’autre rive. Je me dénude, et ai le droit à plusieurs séances de massage de boue. Les mains qui courent sur mon corps sont plus énergiques que sensuelles, mais j’en sors revigorée. Ensuite, je prends les mains de Soula et lui fais les ongles avec mon vernis. Toutes les filles sont penchées sur nous, leurs seins me frôlent partout, j’ai du mal à opérer correctement. Lorsque j’ai fini, elles réclament toutes leur tour. Je leur prête le flacon, elles sont très maladroites, en mettent beaucoup trop, même sur leurs doigts.


C’est alors que je sens son regard… Au même endroit que la veille, dans la même position, il nous observe. J’ai l’impression que ses énormes bourses se balancent encore plus bas, et qu’il m’observe en particulier. Cette fois, je reste debout, de l’eau jusqu’aux genoux. À côté de moi, les filles continuent à piailler, le flacon est vide, certaines se sont peint un ongle ou deux seulement. Ravies, elles agitent leurs doigts dans tous les sens. Soula s’est rendu compte de mon trouble exhibitionniste et, passant la main sur mon épaule, me dit :



Sa remarque m’arrache un sourire, et les filles se rengorgent car Moussa a entrepris sa traversée de la rivière, toujours aussi théâtrale. Il s’approche et me fixe. Puis ses yeux me détaillent sous toutes les coutures, il lève avec solennité un bras et, me touche l’épaule du bout de sa badine. Les filles en chœur crient :



Il se retourne et, sûr de son fait, s’éloigne. J’hésite quelques secondes, puis gagne le bord, me glisse dans ma jupe, enfile mon t-shirt, abandonnant mes dessous aux filles, et lui emboîte le pas. Il ne vérifie même pas que je suis derrière lui. Nous faisons un vaste détour pour éviter le centre du village et il ne se retourne que sur le pas de la porte de sa case, isolée du village et de forme carrée alors que les autres sont rondes. Il s’esquive et j’y pénètre. Il y fait assez sombre, il rabat le rideau qui sert de porte d’entrée. Une couche et un tapis de prière recouvrent le sol, un des murs est encombré d’étagères garnies d’une multitude de boîtes en fer, de bocaux, de pots de yaourts similaires à celui avec lequel il m’avait soignée. La température, presque fraîche, contraste avec l’extérieur.


Debout, nous nous faisons face. Il doit mesurer près de deux mètres dix comme les joueurs de basket américains. Nos regards sont vrillés l’un dans l’autre. D’un geste de la main, il me fait signe de me dévêtir.


Prenant à mon compte la théâtralité de ses gestes, je fais glisser avec lenteur mon t-shirt sur ma tête. Il s’emmêle un peu dans mes dreadlocks. Je sens mes seins durcir et mes tétons pointer sous son regard. J’essaie de maîtriser mon souffle. D’un nouveau geste, il me fait signe de continuer. Ma jupe descend sur mes cuisses, tombe sur le sol. Je l’enjambe. Il est toujours à un mètre de moi, et je sens chaque détail de mon corps scruté sans complaisance. Il se retourne, et saisit sur l’étagère une boîte de conserve rouillée. Il y plonge ses doigts et en extrait une crème jaunâtre dégageant une forte odeur, comme de poisson fumé. Il avance la main vers ma féminité. La crème est froide, et je frémis, le contact est étrange. J’avance un peu le bassin, pensant qu’il veut me pénétrer des doigts. Il esquive mon mouvement, et tartine sa crème tout au long de mes lèvres, et remonte légèrement par-dessous vers mes fesses.


Je ressens des fourmis au bord de ma fente, mes lèvres gonflent, j’ai l’impression de m’ouvrir malgré moi. Je m’humidifie et deviens béante. Tout mon être se concentre au point qu’il a touché, et je sens mon petit bouton sortir de son nid et émerger comme un minuscule sexe d’homme. Alors, très lentement, il ôte sa djellaba. Le fameux bâton émerge, prodigieusement long. Un souvenir saugrenu traverse mon esprit, datant de mon adolescence, où entre filles nous évoquions en centimètres les qualités des membres de nos premiers amants.


Celui qui palpite sous mes yeux est étrange : d’une longueur hors norme, il est d’une finesse remarquable, à l’exception du champignon au bout deux fois plus large que le manche qui le soutient. Et loin, très loin dessous, deux grosses boules se balancent. Mon vis-à-vis se prête avec placidité à mon examen visuel, agréables prémices à un plaisir certain. Je remonte le regard sur le torse de l’homme. Il est mince, maigre même, et les détails de ses longs muscles se dessinent de manière surprenante sous sa peau décharnée.


Mais le feu dans mon ventre augmente encore, et je ferme les yeux en soupirant. Alors, il fait deux pas vers moi, et colle son prépuce à l’entrée de ma grotte, en pliant les genoux du fait de sa grande taille. J’attends, j’espère ce coup de queue qui me pourfendra jusqu’au plus profond de moi, mais il ne vient pas ! Nouveau soupir, mais un courant violent descend de mes entrailles au simple contact de son pieu. Je défaille, il me soutient, et un raz de marée m’emmène vers le plaisir…


Lorsque je reprends conscience, je croise tout d’abord le regard de Moussa, et ses grands yeux noirs reflètent à la fois la satisfaction du mâle comblé et le désir d’en faire plus. Jamais je n’aurais cru que le simple contact immobile de nos muqueuses intimes me procure une jouissance bien supérieure à des doigts ou un membre viril. Mais son gros machin, que j’ai copieusement arrosé de mes sucs, est toujours à l’entrée de mon ventre. Une main sous mon épaule, l’autre au creux de mes reins, il me maintient à flot. Je tends mes lèvres vers lui, et nos langues se mélangent. Quel amant formidable. Sans me lâcher, m’entraînant avec lui, il recule et saisit un autre pot magique. Dans un souffle un peu rauque, je lui glisse :



L’image de Tim défile rapidement devant mes yeux, mais le geste de mon nouvel amant attire mon regard : c’est lui, maintenant, qui s’enduit le sexe d’un gel au goût d’amandes. Ma main rejoint la sienne, et prenant un peu de son nectar, j’en enduis ses bourses, qui se balancent, toujours si loin de lui. Mon étalon noir alors me retourne et me pousse sur la couche. Docile, je remonte ma croupe vers son désir bandé. Enfin il me pénètre ! Il glisse en moi, loin, très loin, bien au-delà des zones jusque-là déflorées. Sa tête chercheuse me rend folle. Et, une nouvelle fois, une vague de plaisir me subjugue. Et une nouvelle fois, Moussa s’immobilise jusqu’à ce que je reprenne conscience. Alors il entreprend un pilonnage méthodique de mon ventre, je le sens comme jamais je n’ai senti un homme ! Le feu d’artifice éclate quand jaillit sa semence, quand nos cris se conjuguent, que nos sueurs se mêlent et nos sucs s’emmêlent.


Retour sur terre, ou plutôt sur le tapis miteux de cette case africaine. Ma main suit le contour d’une lippe épaisse, d’un cou gracile, d’un torse décharné, bref d’un homme qui m’a donné un plaisir inconnu, mais qui n’est ni de ma couleur de peau, ni de mon monde. Je lui susurre à l’oreille :



La réponse claque pour moi comme un divorce à mes torts. Alors, très piteusement, je recherche mes vêtements, me rhabille et quitte, sous les yeux du meilleur amant que je n’aie jamais eu, la case ensorcelée. Arrivée dans la mienne, je m’effondre en larmes. J’ai décidément le don de ruiner mes meilleurs moments.


Je reste prostrée jusque tard le soir, quand déboule mon Tim, Tartarin africain ! L’éléphant est mort, il n’en est pas peu fier. Pour la première fois, je me refuse à lui, une grosse migraine africaine. Nous partons dîner, l’alcool coule à flot, les chasseurs sont heureux. Je me retire sur la pointe des pieds. Mon mari putatif, bourré comme une vieille urne, me saute à son retour et vient quand je suis sèche. Triste sort d’une femme dite mariée !


Chasse au lion le lendemain, une nuit incluse. Je déclare forfait. Dino et Tim partent, un peu plus tard que d’habitude… Nouvelle grasse matinée, et cap sur la rivière. Les filles m’attendent, et gloussent en me voyant. Le bâton de Moussa m’a-t-il plu ? Combien de fois ai-je vu l’arc-en-ciel ? M’a-t-il ensemencée ? Garderai-je le bébé ? Ne dit-on pas au village qu’il est papa d’une partie des enfants ! J’aurais dû amener du rouge à lèvres pour leur donner un autre sujet de conversation ! Heureusement, Soula sent mon agacement, et me prodigue un massage divin. Elle me chuchote à l’oreille qu’il n’est pas bon pour moi d’être amoureuse du bâton de Moussa comme le sont les autres filles !


Peu à peu, je me détends. Le soir venu, je saute le dîner et me replonge dans mon roman. Tim ne viendra que demain matin : ils ont mis un appât pour le lion qu’ils vont guetter toute la nuit. Soudain, j’entends gratter à ma porte : en déshabillé, je vais l’entrouvrir. C’est Moussa ! Je veux la refermer, mais il la bloque avec son pied. Je le menace, il me répond que, peut-être, il peut me donner la crème miracle. Je lui ouvre, évidemment, il mate mon déshabillé qui ne cache pas grand-chose.



Je me demande quelle drôle de demande il va formuler !



Sa voix est grave, j’ai un autre Moussa devant moi.



Je suis interloquée. Je crois deviner ce qu’il sous-entend par connaître une femme blanche. Mais j’ai aussi devant moi un homme qui m’a donné un plaisir inouï. J’hésite, puis d’un geste langoureux, j’ouvre mon déshabillé. Moussa fond sur moi, et sans aucune crème cette fois, m’entraîne au nirvana avec sa longue queue, dans le lit programmé pour mes ébats conjugaux.



Tim l’a tué, sa libido explose, la mienne vient d’être satisfaite. Il est cinq heures du matin ! Il me possède, alors que je suis encore humide de mon étalon noir.


Dernier jour de chasse, les chasseurs sont repartis. J’ai rendez-vous avec Moussa pas très loin de la rivière, hors de vue des filles quand même. Il est à l’heure. Nous contournons cette fois encore le village ; la case d’Idriss, le père de Moussa, est à une centaine de mètres de la sienne. Plus petite, carrée aussi. Il fait très sombre à l’intérieur, Moussa laisse la tenture d’entrée ouverte. L’odeur de renfermé est forte.


Je distingue, dans un coin, un vieillard aux cheveux blancs, à demi couché dans un coin. Il me regarde, je le regarde. Il et presque aussi grand que Moussa, mais son corps est tassé. Il me sourit faiblement, je lui rends son sourire. Moussa se glisse derrière moi et ouvre un à un les boutons de mon corsage. Je n’ai pas mis de dessous. Le regard du vieux s’éclaire quand il voit mes seins. Puis ma jupe glisse sur mes hanches. Idriss plisse les yeux pour mieux voir mon minou blond. Moussa me pousse vers lui, il se redresse, tend les mains vers moi et me palpe les seins. Je soulève sa djellaba, son sexe est flasque. Je m’agenouille, et le lui caresse de la pointe d’un sein. Il grogne, m’attrape un téton dans sa bouche et le mordille. La mienne descend sur son ventre, il durcit. Je le suce, il se renforce. Je m’assois devant lui, rapproche ma chatte de son ventre et le guide en moi. Nous sommes face à face, je glisse mes cuisses de part et d’autre de son bassin. Ses yeux reflètent le bonheur, il m’attire vers lui, son ventre s’anime, il s’agite en moi, je deviens humide. Puis, dans un râle guttural, il décharge une petite quantité de semence en moi en me serrant dans ses bras. Moussa me relève, me couche sur le dos, remonte mes jambes autour de son cou et me pistonne. Il me fait toujours autant d’effet, et je viens. Il m’inonde peu après, mêlant son sperme à celui de son père. Lorsque nous quittons la case, un grand sourire éclaire le visage du vieillard, et une larme coule sur sa joue ridée… Son fils me raccompagne, flageolante, jusqu’à mon bungalow et m’embrasse sur les lèvres avant de me quitter.




– Retour vers le monde dit civilisé –



Ils sont tous là, pour nous dire au revoir. Soula et mes copines de la rivière, les boys, les pisteurs, le cuisinier, et même le vieil Idriss, assis sur un petit chariot tiré par un gamin. J’ai le cœur gros.


Dernières heures de piste chaotiques, nous rejoignons Balaway, et je retrouve la chambre nuptiale où, pour la première fois, j’avais fait l’amour avec Tim, et où, pour l’unique fois, il m’avait donné du plaisir. Juste avant de monter dans cette chambre bénie, j’aperçois Moussa qui me fait un grand signe. Il me tend dans sa main une petite fiole, je crois qu’il a tout compris. Tim, fatigué, s’endort sans me toucher. Au milieu de la nuit, avec d’infinies précautions, je relève le drap, dénude son bas-ventre, l’enduis du gel miraculeux, et fais mine de dormir. Quelques minutes plus tard, Tim se colle à moi. Et dans les heures qui suivent me mène au paradis…




– Épilogue –



Notre avion se pose dans une heure. Je relis ces notes de voyage. Je sais qu’arrivée à l’aéroport, je vais devoir sortir seule et que, seule, je regagnerai mon petit studio. Peut-être apercevrai-je son épouse botoxée l’attendant à l’arrivée. Et je m’étonne moi-même de mon propre bilan : Je me suis glissée sans vergogne dans la peau d’une épouse intérimaire. J’éprouve pour l’homme adultère dont j’ai partagé la couche une tendresse certaine, et même un petit plus, malgré son caractère d’ours et ses piètres qualités d’amant, souvent excité, jamais endurant. Alors que j’étais chaste depuis deux mois, je me suis offerte à un homme presque chaque jour ! Alors que je n’avais connu jusque-là qu’une bonne douzaine d’hommes de mon âge, j’ai cédé à cinq hommes nettement plus âgés que moi !


Tous ces bouleversements s’expliquent : alors que l’Afrique m’effrayait, j’en reviens envoûtée !


La saloooooope !