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n° 14752Fiche technique21608 caractères21608
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Temps de lecture estimé : 14 mn
11/01/12
corrigé 12/06/21
Résumé:  La vie érotico-politique d'un village de la France profonde en 2036.
Critères:  #sciencefiction ff fagée amour voir fmast intermast
Auteur : Domi Dupon  (Homme encore du bon côté de la soixantaine (le temps passe))            Envoi mini-message

Série : Chroniques de Nordec

Chapitre 02 / 04
Saison 1 - Épisode 2

Saison 1 — Épisode 2




Résumé : Pas facile, le mieux étant de lire (et de noter) le texte n° 14735


Pour ceux qui ont la flemme (ou pas l’envie, ou pas le temps) : Chronique érotico-politique d’un village en 2036, alors qu’on retourne aux temps bénis de l’obscurantisme.


Principaux personnages rencontrés dans le premier épisode :


Marlène Crochet, ingénieur chimiste au chômage, vit chez sa mère-grand.

Yvane Silet-Chovy, maire du village.

Luc-Olivier Mélencenot, son premier adjoint.

Mario Melchin, adjoint au maire, boucher.

Melisse Hingaliers, conseillère municipale, viticultrice, veuve voyeuse.

Gael Bilts, ingénieur informaticien spécialiste Informatik & télécom.




Lundi 15 septembre 2036 : premier rendez-vous



Mélisse en tremblait. Dans quelques minutes, Marlène allait frapper à sa porte. L’exhibition à laquelle elle avait assisté dans les vignes l’avait totalement déstabilisée. L’image de la jeune femme se donnant du plaisir l’avait rattrapée le soir même dans son lit. Sa libido, endormie depuis des décennies, s’était réveillée. Sa main avait retrouvé le chemin la menant au plaisir. Des gestes naturels qu’elle croyait avoir oubliés lui avaient apporté une incroyable jouissance. Ce soir encore, elle avait du mal à réaliser.


Les jours suivants, elle s’était arrangée pour travailler dans le coteau à l’heure du passage de Marlène. Pour rien. Sinon pour tomber un peu plus sous le charme. La course féline de la jeune femme, ses muscles luisant au soleil, sa poitrine naviguant librement sous le maillot ensoleillaient la vie de la viticultrice. Cette vision matinale l’émoustillait. Elle mouillait comme une chatte en chaleur. Cette humidité l’accompagnait tout au long de sa journée. Journée qui se terminait invariablement par un plaisir solitaire durant la projection d’un film interne dont la jeune ingénieur était l’unique protagoniste. Jamais, elle n’osait se mettre en scène avec elle. Pas à cause du désir contre nature qu’elle éprouvait mais elle ne voulait pas souiller son rêve avec son vieux corps fripé.


Elle se demandait encore où elle avait trouvé le courage pour rendre visite à Sophie Dejoue, la grand-mère de la jeune femme. Prétextant le manque de main-d’œuvre, elle lui avait demandé si sa petite-fille serait éventuellement intéressée par quelques jours de vendanges. Marlène, en personne, l’avait appelée le soir même pour la remercier d’avoir pensé à elle. Le combiné téléphonique avait tremblé dans les mains de Mélisse à l’écoute de cette voix sensuelle, enveloppante. Elle n’avait pu s’empêcher de porter la main entre ses cuisses directement au cœur de sa féminité. La brièveté de la communication ne lui avait pas permis d’atteindre le septième ciel. Mais à peine le combiné reposé, elle s’offrit un solo pour index et majeur, avec rythmique pouce sur clito qui détrempa la culotte qu’elle n’avait pas pris le temps d’ôter.


Les trois jours de vendange furent un délicieux supplice pour Mélisse. Le temps, malgré les premières gelées matinales, maintenant habituel en septembre, se montra complice en ensoleillant le coteau. Lorsque Mélisse avait évoqué un manque de main-d’œuvre, elle ne mentait qu’à moitié.


D’une part, l’U.S.D. décourageait les saisonniers, de moins en moins nombreux du reste, de travailler pour ses suppôts du diable qui fabriquaient de l’alcool. Le vin de messe avait disparu des calices, remplacé par le thé à la menthe. La longue tradition viticole de l’empire avait, jusque là, empêché le pouvoir d’interdire la consommation du vin, mais pour combien de temps ?


D’autre part, avec tous les troubles que le pays connaissait, la recrudescence des gangs, le village s’était peu à peu refermé sur lui-même et n’engageait que des vendangeurs locaux. Or dans cette population vieillissante, bon nombre avaient leurs propres vignes qu’ils vendangeaient de nouveau à la main. Il devenait donc difficile de réunir une équipe.


Marlène s’était retrouvée au milieu d’un groupe de bras cassés dont la moyenne d’âge dépassait la soixantaine. Sa morphologie, sa jeunesse, sa forme physique, l’avait désignée tout naturellement, pour porter le raisin jusqu’à la remorque. Une hotte sur le dos, elle parcourait les treilles. Très vite, réchauffée par l’exercice, elle avait tombé pantalon et veste de survêt pour apparaître en short et boléro. À chaque passage, elle déclenchait remarques égrillardes et regards concupiscents des hommes à qui cette « jeunette » déshabillée rappelait le temps d’avant la censure.


Mélisse, elle-même, bavait devant ce corps d’athlète à la musculature acérée. Heureusement pour la tranquillité d’esprit de la veuve, la jeune femme, par décence, portait un soutien-gorge agréé U.S.D. qui comprimait, dissimulait entièrement sa poitrine. L’étroitesse des allées fit qu’à plusieurs reprises, elles s’étaient touchées, provoquant l’émoi dans le bas-ventre de la veuve.


Lors des pauses casse-croûte, Marlène, se méfiant des avances des mâles présents, s’était rapprochée de Mélisse. Elles avaient rapidement sympathisé et s’étaient lancées dans de grandes discussions. Malgré la différence d’âge, nombre de valeurs les rapprochaient ; notamment un goût immodéré de la liberté et un dégoût de l’injustice. L’invitation à dîner avait jailli spontanément lors d’une de ces conversations.



Tête à tête troublant. Elle ne savait pas réellement ce qu’elle attendait de cette soirée. Elle ne savait pas ce qu’elle ressentait. Dans des moments de lucidité, elle se disait que, surtout, elle ne voulait pas savoir. À 55 ans, elle n’avait quitté Nordec que pour de rares et ennuyeuses vacances avec son crétin de mari. Au début du XXIème, elle avait suivi avec intérêt les luttes des homos pour l’égalité. Elle les comprenait, les approuvait mais ne se sentait en rien concernée. Consternée, elle avait vécu l’influence grandissante de l’U.S.D., la montée des intégrismes, de l’intolérance, le retour de la morale rigide, de l’homophobie sans se sentir non plus personnellement concernée.


Aujourd’hui, un désir irrépressible et interdit lui tombait dessus. Elle avait vite accepté (trop vite à son goût) sa nouvelle orientation. L’aspect ouvertement sexuel de cette attirance particulière l’inquiétait moins que l’âge de sa dulcinée et le grand foutoir que ce délire sexo-sentimental mettait dans ses habitudes.


Avoir passé autant, voire plus, de temps dans la salle de bain que dans la cuisine la perturbait. Cherchant quelque plat qui puisse épater sa nouvelle amie, elle avait feuilleté un vieux dvd de cuisine où sa grand-mère avait collationné nombre de recettes régionales. En adaptant quelques-unes, elle avait programmé un repas gourmand, presque léger. Une fois n’est pas coutume, elle bénit le nom de son connard de mari qui l’avait obligée à robotiser entièrement sa cuisine (Il fallait tenir son rang) qui lui permettrait de se consacrer à son invitée.


Le robotcook mis en route, elle s’était lancée dans une offensive ravalement de façade, séduction. Adepte de la douche froide expédiée en cinq minutes et de féminité zéro, elle avait pris un long bain aux herbes. Elle s’était épilée, taillé la toison pubienne. Pour la première fois de sa vie, elle s’était payé le luxe d’un gommage total. Pour finir, elle s’était laquée les ongles et avait tenté de se concocter une coiffure présentable en disciplinant ses courts cheveux bouclés.


Comble de l’audace, elle avait passé une robe aux couleurs gaies. Plus de première jeunesse, la robe. Elle avait dû la porter pour un mariage, une dizaine d’années auparavant. Avantage, datant d’avant l’imposition des critères intégristes, elle avait une découpe osée. Elle laissait sa gorge découverte et montait largement au-dessus des genoux.


Cela compensait le désastre de ses sous-vêtements, issus directement d’expedie.emp, un des rares sites où l’on pouvait encore se procurer des vêtements.


Si la vie à la campagne restait plus sûre, les habitants ne quittaient quasiment plus leurs bourgs sauf nécessité absolue. Se rendre à la ville la plus proche, pour les Nordéciens, Berg-en-Brousse à 30 km, se révélait trop onéreux et souvent dangereux.


Aussi en 2036, hors les épiceries d’état installées dans chaque village, seules les ventes en ligne perduraient pour approvisionner les campagnes. La distribution était assurée, après la privatisation puis la disparition de la poste, au début de l’empire, par des boîtes privées telle BHL. Celles-ci utilisaient souvent des gangs de motards pour la protection de leurs transports.


L’empire qui contrôlait, censurait toute la toile, sous l’emprise de l’U.S.D, avait peu à peu appliqué les principes moraux de celle-ci à l’ensemble des produits vendus. Exit toutes les fanfreluches sexys qui pouvaient offenser Le Dieu.


Elle regretta d’avoir passé à la chaudière, dès le lendemain de la mort de son mari, toutes la lingerie en soie et en dentelles que celui-ci l’obligeait à porter. Aujourd’hui, avec les religieux, il était impossible de trouver une culotte qui ressemble à quelque chose d’un peu osé. Sauf en passant par des circuits parallèles qu’elle ne connaissait pas. Pour le soutif, la question ne se posait pas. Les œufs sur le plat qu’elle avait en guise de seins n’en nécessitaient pas le port et elle n’en achetait plus. Sa culotte en coton première communiante n’avait rien de bandant. Un instant, elle eut envie de s’en passer. Elle s’était morigénée : quelle importance ses sous-vêtements, Marlène n’allait pas vérifier. À cette pensée, une crispation suspecte l’étreignit.


Autre manifestation de son désordre émotionnel, elle s’était plantée devant son armoire à glace pour s’y mirer. Elle accomplit deux ou trois pas de danse, faisant voleter la légère robe d’été, découvrant ses jambes. Bon d’accord, ça manquait de relief (manque de hanches, absences de rondeurs mammaires) mais sa silhouette longiligne, son bronzage naturel, ses mèches arc-en-ciel. Et surtout ses jambes ! Elle en avait toujours été fière. Ouais, elle en jetait encore. Serait-ce suffisant ? Suffisant pourquoi d’ailleurs ?


Aussi lorsque le son aigre de la sonnette grésilla, elle alla ouvrir la porte dans un état second. La même surprise passa dans leur regard, la même remarque jaillit simultanément :



Elles éclatèrent de rire et tombèrent dans le bras l’une de l’autre pour une étreinte qui se voulait amicale. Pourtant, elle dura un tantinet trop longtemps et l’une comme l’autre avait pris quelque couleur quand elles se séparèrent. Mélisse tenant Marlène par la main l’entraîna dans sa cuisine.


Magnifique, Marlène l’était. Elle portait, elle aussi, une robe mais chastement boutonné de la taille au cou. Plus récente que celle de Mélisse, elle était aux normes U.S.D. Elle cachait tout. Sur Mélisse ou deux tailles au-dessus, cette tenue n’eût pas été choquante mais les formes sculpturales de la jeune femme la rendaient indécente. Elle moulait ses cuisses et son cul mieux qu’un juste-au-corps. Si elle portait une culotte, ce ne pouvait être qu’un string. Quant à sa poitrine, dissimulée par un strict col mao, elle explosait littéralement l’étoffe. Une pure incitation au viol, aggravée par sa démarche chaloupée. Mélisse du haut de ses 165 cm et chaussée de talons plats se sentait toute petite, minuscule.


Cette reconnaissance de leur réciproque effort d’élégance avait détendu l’atmosphère. Servi par le robot-maid, elles discutèrent à bâtons rompus en partageant le repas imaginé par la veuve. Après avoir évoqué les vendanges, les problèmes de société, inévitablement, la discussion avait dévié vers leur vie sentimentale d’abord, puis sexuelle. Mélisse n’avait pas parlé aussi librement depuis des lustres. Elle s’était remémoré avec nostalgie sa jeunesse, la liberté des mœurs qui régnait à cette époque, le fiasco de sa vie sexuelle. Marlène avait, elle aussi, résumé sa vie et la pauvreté des ses expériences amoureuses. La complicité née durant les vendanges s’affirma, se transforma. Échanges de regards, sourires complices, gestes caressants…


Quand l’obscurité avait envahi la pièce, dans un accès de romantisme, la viticultrice proposa d’allumer des bougies. Offre accueillie par les applaudissements enfantins de Marlène dont les yeux brillaient intensément. Les deux bouteilles d’Alsace qu’elles avaient sifflées n’y étaient sans doute pas étrangères.


Lorsqu’elles finirent leur dessert, la soirée était bien avancée. Laissant au robot le soin de desservir, elles passèrent au salon. Marlène proposa d’y apporter les bougies. La veuve sortit une bouteille sans étiquette et deux verres d’un tonneau déguisé en bar.



La réplique avait fusé, spontanée.



La jeune femme défit immédiatement les cinq premiers boutons de sa robe. Ce qui ouvrit un gouffre vertigineux dans lequel se perdirent les yeux exorbités de Mélisse. Pas de soutien-gorge, guère surprenant, la place aurait manqué. Le mince tissu contenait difficilement la poitrine trop longuement compressée. Encore un bouton et… La veuve, reprenant son sang froid, parvint à détacher son regard de ces tendres fruits à moitié révélés. Son cœur battait à tout rompre, son ventre se crispait spasmodiquement. D’une main qui tremblait, elle remplit les verres et en tendit un à Marlène.



Elle osa enfin affronter le regard de son amie. Elle craignait d’y lire du dégoût, de la moquerie voire du mépris. Il y trouva seulement le même trouble gêné qui l’habitait. Marlène saisit son verre. Le silence s’installa. Les deux femmes restaient là, statufiées, leur gnole à la main. Au bout d’un temps qui leur parut interminable, la plus jeune réagit.



Mélisse la regarda, déconcertée. Que voulait-elle di… Les yeux quémandeurs de la jeune femme répondaient explicitement. Celle-ci vida son verre d’un trait et alla le poser sur le tonneau. Mélisse fit de même puis vint se planter face à son amie.



Un soupir de soulagement s’échappa de la gorge nouée de la jeune femme, son visage se détendit, elle fit un pas vers Mélisse.


Sans autre mot inutile, les deux femmes se retrouvèrent dans les bras l’une de l’autre en une étreinte qui n’avait plus rien d’amicale. Le nez de Mélisse plongeait dans le décolleté, humant les chaudes fragrances qui s’en échappaient. Mélange de transpiration, de parfum, de phéromones peut-être. L’excitation grimpait de façon exponentielle. Soudain, Marlène rapetissa de plusieurs centimètres. Elle venait de se débarrasser de ses escarpins. La bouche de la veuve se posa dans le cou de sa jeune amie.



Brutale séparation.



Marlène, catastrophée, se laissa tomber à même la moquette. Elle s’affala contre le montant du canapé et encercla ses genoux de ses bras croisées.



Mélisse s’agenouilla auprès d’elle et l’enlaça.



Les mots se bloquèrent à l’entrée de sa bouche. Elle se contenta de caresser doucement le visage de la jeune femme.



Leurs bouches se soudèrent. Premier baiser au féminin pour l’une et pour l’autre. Douceur de leurs lèvres humides. Mélisse était transportée. Elle n’avait pas ressenti de tels sentiments, un tel désir depuis les premiers ébats avec son seul amour avant qu’il ne devienne son connard de mari. Ses mains, invinciblement attirées, dénudèrent les épaules bronzées, partirent à la découverte de la poitrine qu’elle convoitait depuis des jours. Comme tétanisées, elles n’osaient se poser franchement sur cette chair. Elles la frôlaient, la survolaient en rase-mottes. Effleurant les tétons érigés, elles s’engouffraient dans la vallée entre les seins.


Marlène planait tout autant. Seuls, trois hommes l’avaient touchée, ils avaient traité ses seins avec une rude virilité. Ces timides affleurements l’étonnaient, l’affolaient. Des picotements électriques parcouraient son corps, du bout des orteils au creux de sa nuque. Un plaisir intense mais serein la ravageait. Le mot plaisir ne s’appliquait d’ailleurs pas à ce qu’elle ressentait. Avec un certain effroi, elle se rendit compte qu’au delà des caresses, c’était surtout les vibrations qu’elles partageaient qui la mettaient dans cet état. Même, Jean-Alex qu’elle avait cru aimer ne lui avait procuré de telles sensations. Cette révélation la paralysa. Elle attira Mélisse contre elle provoquant un glissement de leurs corps. Elle l’étreignit avec force.


Allongées à même la moquette, elles se tinrent immobiles. Mélisse caressant doucement les cheveux de Marlène qui avait blotti la tête contre son absence de poitrine. Ô temps suspend ton vol…



Marlène ne se reconnaissait pas. Adepte de la baise sportive, ce soir, elle n’avait qu’une envie : sentir le corps de Mélisse vivre contre le sien, son souffle à l’unisson du sien. Lorsque la veuve dégageant les bras roula la robe le long de son torse, elle se laissa faire. Lorsqu’elle découvrit ses fesses et la fit glisser sur ses cuisses, elle l’aida. Enfin, elle se dégagea un bref moment de l’étreinte pour s’extirper définitivement de ce frêle rempart devenu obsolète.


Les mains de la viticultrice reprirent leur atelier découverte. Tout en frôlements, elles parcoururent le dos musclé. Lorsqu’elles atteignirent le haut des fesses, Mélisse constata qu’elle s’était trompée. Marlène portait une culotte ou, après vérification, plutôt un shorty mais avec la texture d’un collant qui expliquait son invisibilité sous la robe.


Mélisse frémit. Une main venait de s’insinuer sous sa robe et caressait l’arrière de ses cuisses. Elle atteignit le bas de la fesse. Mortifiée, elle pensa à cette foutue culotte en coton ; elle allait être ridicule. Déjà la main avait dépassé la fesse, longeait la colonne vertébrale retroussant le vêtement au fur et à mesure. À son tour, elle se dégagea et se dévêtit.


Leurs deux corps quasiment nus collés l’un à l’autre, leurs poitrines pressées – enfin celle de Marlène comblait l’absence de l’autre –, leurs culottes qui se frottaient. Leurs bouches se connectaient pour un baiser où chaque frissonnement de lèvres, chaque entrechat de langues, chaque mordillement prenaient son temps, laissant le ravissement irriguer chaque cellule de leurs corps.


Les aiguilles invisibles de la pendule numérique égrenaient des secondes minutes. Comme dans une séquence au ralenti, chaque caresse se démultipliait. La main de Marlène mettait des années à s’insinuer entre les fesses de son hôtesse pour atteindre la vulve. Avec la même lenteur précautionneuse, son doigt s’insinuait entre les lèvres humides, plongeait avec une douceur extrême dans l’intimité convoitée.


Mélisse, utilisant tous les artifices de sa langue, lécha avec une douce ferveur chaque cm² des rotondités qui l’avait fait délirer. Des tétons turgescents, elle dégusta chaque picot. Elle frotta doucement sa toison pubienne contre le mont de vénus de la jeune femme. Elle sentit leur cyprine se mêler.


Combien de temps cela aurai-il duré, mystère car…


« ALLONS ENFANTS DE LA PATRIE, LE JOUR DE GLOIRE EST ARRIVÉ… »


Sursaut et atterrissage forcé.



Elle alla décrocher.



Elle raccrocha brutalement.



Sur l’écran apparut un plan fixe du palais de Versailles. Un bandeau noir avec une incruste blanc défilait :



Mélisse avait déjà éteint.



Marlène s’était levée à son tour. Elle enlaça son amie et essaya de la raisonner.