n° 14773 | Fiche technique | 16574 caractères | 16574Temps de lecture estimé : 10 mn | 22/01/12 |
Résumé: (Premier récit de la série) | ||||
Critères: h fh inconnu voyage revede -occasion | ||||
Auteur : A.Keelt Envoi mini-message |
DEBUT de la série | Série : À l'ombre des Carpathes Chapitre 01 | Épisode suivant |
Je hais les avions et les aviateurs. Je ne supporte pas l’exigüité des places, la sensation d’être entre les mains de… de qui ? d’un pilote confirmé, ou d’un pilote en milieu de carrière, sans grande perspective, que sa femme a quitté dès que les enfants étaient un peu grands, qui n’y pense pas vraiment quand il se reprend un petit cognac, qui n’y pense pas vraiment quand il finit la soirée avec la nouvelle hôtesse de l’air, celle dont il croit encore qu’elle est impressionnée par ses heures de vol. Bref, à peine installé je m’installe sur mon siège, évite de manger – généralement les turbulences s’annoncent en même temps que le plateau-repas –, musique aux oreilles, et les heures de voyage se passent entre somnolence et tentative de lire quelque chose, voire – si l’entourage s’y prête – quelque rêverie érotique.
Par exemple avec une des hôtesses, ce ne sont pas les scénarios qui manquent, le petit coup vite fait à l’arrière, ses mains contre la carlingue, penchée en avant, cambrée, une vague lueur éclairant mon sexe qui s’enfonce en elle ; la fellation discrète, le petit chapeau siglé de la compagnie aérienne qui monte et descend ; ou pourquoi pas carrément l’orgie dans la cabine de pilotage, les hôtesses à quatre pattes, en porte-jarretelles, les seins sortis de leurs soutiens-gorge, prises avec rudesse par le pilote ou le copilote – quand ils tombent la veste on les confond. Ou avec la femme d’affaires en tailleur strict assise à côté, qui relit sans lever la tête quelque projet de contrat, mais qui laissait sans s’en apercevoir entrevoir le haut d’un bas dans la salle d’embarquement. Pas de doute à avoir, l’éclat de sa peau blanche tranchait nettement avec le sombre moiré de ses jambes. À mi-vol les passagers ronflent, ou regardent le film, ou regardent une série américaine sur leur tablette. Ambiance apathique, grondement sourd des réacteurs.
Nous sommes côte à côte, sur les deux sièges au bord du hublot. Au loin sur la ligne d’horizon, le soleil qui ne veut pas disparaître, nous le poursuivons depuis le début du voyage, elle le regarde la tête tournée vers le ciel au-dessus d’une moquette de nuages, j’admire à la dérobée son visage, fin, doux, qui m’apparaît comme s’il captait toute la faible lumière des loupiotes et celle du soleil au loin, et qui lui apporte ses reflets cuivrés. Sa cuisse presse un peu contre ma cuisse, avec un léger mouvement de va-et-vient que j’accompagne à mon tour. Elle tourne son visage vers moi, un demi-sourire à la bouche. Ses dents découvertes, lèvres entrouvertes qui laissent passer un petit bout de langue. Sa main se pose sur mon genou, de l’autre elle attrape la couverture et la remonte sur nos jambes. Sa main explore ma cuisse, envoyant chaque milliseconde une décharge dans tout mon corps. Je glisse une main dans son dos, passe doucement sous son chemisier. Lorsque je la pose je la sens tressaillir, le contact de ma main froide sur sa peau pleine de chaleur, chaleur qui rapidement emplit ma main qui lui caresse doucement, tout doucement, le bas du dos.
Exploration vers le haut. Fine barrière de dentelles, épaules, cou, caresses qui ne la laissent pas indifférente, semble-t-il. Sa respiration insensiblement s’accélère, sa main balaye, doucement, tout doucement, à l’abri des regards et de la couverture, l’intérieur de mes cuisses. Caresses qui ne me laissent pas indifférent, si j’en juge par la tension qui s’installe en moi. Tout en continuant, elle se penche un peu plus sur moi, sa tête contre ma poitrine, mon visage enfoui dans sa chevelure, mes lèvres à portée de son cou. Cette fois la tension est claire, mon sexe est totalement réveillé malgré la torpeur ambiante, sa main qui continue sa progression lente et finit en coquille. Dans un même élan nous réajustons la couverture qui nous couvre tous les deux. Dans le couloir une hôtesse passe, proposant aux quelques visages aux yeux ouverts un verre d’eau. Malgré ma gorge sèche, je lui indique d’un rapide mouvement de la tête que nous n’avons pas soif d’eau, échange rapide de sourire et elle passe.
Ma main dans son dos part à l’aventure plus bas. Mi-allongée comme elle est, un passage par le haut de sa jupe s’est dégagé, détroit temporaire dont il faut profiter. J’y glisse ma main, descends plus bas. Nouvelle barrière de dentelle sous mes doigts, que je devine être un string séparant deux globes d’une douceur infinie, mes caresses s’insinuent sous la dérisoire ficelle. Mon autre main se pose sur sa poitrine, défait prestement un bouton et s’engage, trouve un sein puis deux. Sa main à elle en coquille flatte mon sexe à travers le tissu du pantalon. S’il pouvait parler, on l’entendrait certainement depuis la cabine de pilotage crier sa claustrophobie, hurler « de l’air, de l’air, j’étouffe ». Elle, elle l’entend, elle entreprend de défaire la ceinture, le bouton, baisser la fermeture éclair, et déjà elle en dégage le haut. Mon gland frappe la couverture râpeuse, remplacée par sa main. Je soulève le bassin pendant qu’elle tire un peu sur mon pantalon et mon boxer, juste ce qu’il faut pour que mon sexe émerge complètement. Mes mains reprennent, l’une descendant jusqu’à l’entrée de son sexe à elle. Chaque millimètre dans son sillon arrache à sa poitrine un soulèvement que capte mon autre main. Elle me branle calmement, avec des mouvements amples et lents. Pour que mon doigt qui commence à se perdre dans sa chatte puisse continuer à avancer elle se penche un peu plus, sa tête descend doucement, ses lèvres s’ouvrent au-dessus de mon sexe.
L’annonce crachée par un haut-parleur me sort brusquement de ma rêverie, je reprends mes esprits, à peine si elle lève la tête. Elle n’a semble-t-il pas bougé depuis tout à l’heure. Elle a dû continuer à travailler pendant que mes doigts s’immisçaient en elle, que mon sexe se dressait fièrement sous ses lèvres pulpeuses. Elle assemble vivement ses dossiers, les met dans une chemise cartonnée, se lève et place le tout dans son bagage à main rangé dans la petite soute, se rassoit, attache sa ceinture, remonte sa tablette et me jette brièvement un sourire que je lui rends, sans chercher à engager la conversation. Par le hublot j’aperçois les premières lumières de Brastislava, on entend le train d’atterrissage qui sort. La descente s’amorce, atterrissage sans encombre, les touristes applaudissent.
À peine l’avion s’est-il immobilisé qu’elle est déjà debout, rajuste d’un revers de main sa jupe, attrape sa valisette. Serré derrière elle je fais de même, et nous sortons rapidement, presque collés. Notre sortie de l’avion ne laisserait aucun doute à un observateur avisé : nous sommes bien de vaillants petits soldats du capitalisme mondialisé, habitué(e)s des aéroports. Cela se voit dans la manière à la fois lasse et énergétique de tirer sa valisette, la porter dans les escaliers, contourner les groupes de touristes qui consultent les plans, monter, descendre, repérer le panneau « taxis » dans n’importe quelle langue – dans toutes les langues « taxis » s’écrit comme une petite voiture.
Je lui laisse quelques mètres d’avance pour contempler sa marche souple, ses jambes de soie qui s’échappent longuement de sous sa jupe, ses talons qui claquent, ses cheveux comme des vagues et ses fesses qui ondulent. Sortie Sud. Taxi. Un Slovaque fatigué charge sa valisette dans le coffre pendant qu’un autre Slovaque fatigué charge la mienne dans un autre coffre. Si elle se retourne je lui parle, c’est trop con de ne pas lui avoir parlé. Pour lui dire quoi ? « Bonjour, enchanté, moi c’est Arthur. Merci pour cette petite rêverie, j’aurais vraiment aimé que vous me suciez plutôt que de bosser pendant le vol, mais il n’est pas trop tard pour bien faire. Vous avez un adorable petit cul, ce doit être un plaisir de s’y perdre. Un petit taxi-coquin ça vous tente ? On monte ensemble, vous allez certainement quelque part au centre-ville, on s’installe sur la banquette, je vous caresse, vous me caressez, on se caresse pendant le trajet, et puis qui sait, on pourrait éventuellement envisager une suite plus sportive, je suis très doux, endurant, vous ne devriez pas avoir à vous plaindre… »
Elle donne le nom de son hôtel au chauffeur, en anglais, The Five Flowers. Pas de bol, je suis descendu au Saturne Millenium Hotel… Évidemment, elle ne se retourne vers moi que lorsqu’elle est assise dans son taxi, toujours avec son délicieux sourire, alors que le taxi démarre. Je ne fais pas un geste.
*****
Mon taxi roule sans encombre. 22 h 30 un dimanche soir à Bratislava, les routes ne sont pas vraiment embouteillées. On atteint rapidement la ville elle-même. À mon grand regret nous n’avons pas rattrapé le taxi de ma belle… Anglaise ? Américaine ? Difficile à dire.
Hôtel, check-in, charmant sourire de la desk manager, je ne saurais dire si c’est la même que la dernière fois, ascenseur, ranger les quelques affaires apportées pour les trois jours, douche, eau chaude, détente. Évidemment, je replonge dans ma rêverie. C’est bien vrai qu’une petite pipe pendant le vol, je n’aurais pas dit non. D’une manière générale, rares sont les hommes qui refusent une fellation ! Et je ne dirais pas non maintenant non plus, il faut dire ce qui est. Tout en me savonnant, j’imagine…
Si nous n’avions pas atterri, elle serait là, penchée sur moi, dans la pénombre d’un avion – plutôt un long courrier que le petit avion qui fait Paris-Bratislava. Tout autour des familles endormies, ou passionnées par les exploits de Bruce Willis qui sauve – une fois de plus – New York d’une épidémie de grippe ou d’une attaque de rats géants terroristes. Et ma queue qui s’enfonce dans sa bouche, sa tête enfouie sous la couverture, à peine un léger mouvement perceptible de l’extérieur, sa bouche me va comme un gant, comme un écrin, sa langue savante qui tourne autour du gland, qui descend un peu et remonte, mon doigt qui caresse sa chatte, un autre peut-être qui se balade plus haut, explore. Sa main sous mes couilles, serrante et caressante, en parfaite harmonie avec sa bouche qui va-et-vient, comme deux artistes synchrones.
Ma queue tendue glisse entre mes doigts savonneux, je reproduis, les yeux mi-clos, dans la tiédeur de la cabine de douche qui m’enveloppe, ses gestes avec ma main, la pression plus ou moins forte sur mon sexe. Jouir ou ne pas jouir, telle est la question. Ah, si c’était sa bouche, la question ne se poserait pas vraiment… Bon, et si j’allais manger un morceau ? De mémoire le bar arrête de servir des plats chauds vers minuit, ça me laisse un peu de temps, mais il faut me rendre à l’évidence, j’ai la dalle. Sinon il faudra ressortir, trouver un resto ouvert la nuit. Mais saurais-je retrouver sa bouche, ses doigts plus tard ? J’imagine qu’elle va rester encore quelque temps dans ma mémoire. J’éteins l’eau, sors de la douche, me regarde dans la glace au-dessus du lavabo.
Belle allure, plutôt pas mal pour quarante ans. Pas de bide – pas non plus des plaquettes de chocolat, bien sûr, mais pas de volumineuses poignées d’amour – musclé comme il faut. La queue encore tendue, belle allure, droite, fière. Plutôt pas mal aussi, surtout dans cet état. Encore un petit aller-retour de la main, pour la route, puis j’enfile ma chemise, mes chaussettes. Dès que madame donne des signes de fléchissement, hop, à l’ombre dans le boxer. Éviter de penser qu’une femme de chambre pourrait entrer à l’improviste, tomber en extase devant mon absence de bide, mes tempes grisonnantes et mon érection triomphante, disons tomber à genoux et me faire oublier du bout des lèvres la belle voyageuse. Est-ce que dans la vraie vie les femmes de chambre portent des dessous coquins sous leur uniforme ? Trop dangereux, me dis-je en pensant aux évènements récents.
Je finis de m’habiller, attrape portefeuille et téléphone portable, clé – carte – de la chambre, et sors. Plus loin dans le couloir, une jeune femme qui de dos semble charmante change l’eau des bouquets qui agrémentent de petites tables… hum… Concentrée pour ne pas laisser tomber une goutte à côté, penchée en avant, son pantalon peine à contenir ses fesses… hum. Retour express dans la chambre, je glisse deux préservatifs dans ma poche avant de redescendre du 21ème étage au rez-de-chaussée.
Je ne me vois pas vraiment finir la soirée seul, mais je ne me vois pas non plus passer une nuit de folie : demain la semaine reprend, premier rendez-vous à neuf heures trente et je ne suis pas là pour rigoler. En tout cas, professionnellement ; personnellement, c’est une autre histoire : il faut bien que le statut de divorcé – qui n’est pas sans relation avec les voyages à répétition – ait des bons côtés. C’est vraiment trop bête de ne pas avoir essayé de draguer dans l’avion. L’expérience est là pour le prouver : on ne sait jamais.
C’est certain que la plupart du temps, les dents du râteau restent bien accrochées, mais parfois la chance est là. Quelquefois la discussion roule bien, une intimité, ou un semblant d’intimité se crée, renforcé par l’éloignement, la fatigue… Souvent ça se termine par un échange de numéros de téléphone, un prénom, des correspondances différentes, des chemins qui (cela arrive aussi) se recroiseront. Et parfois – rarement, trop rarement – ça se termine sur la moquette d’une chambre d’hôtel, à mélanger les halètements, à claquer, sauvages, le bassin contre des fesses, les mains autour des hanches, jusqu’au petit matin.
Je me souviens d’une Américaine, la cinquantaine, blonde, un vrai stéréotype, du genre à promener son brushing dans les gym clubs, les magasins chics, les restos étoilés. Elle attendait son mari au bar d’un hôtel de Francfort, ils devaient s’y retrouver pour conclure je ne sais quelle affaire immobilière avant d’aller visiter Moscou. Bêtement, il avait raté son avion à Dallas – elle m’avait confié après quelques tequilas qu’elle le soupçonnait d’avoir plutôt passé la nuit avec sa secrétaire, qu’elle ne se faisait plus vraiment d’illusions. Je lui avais en retour envoyé quelques compliments, sur le mode que certains ne voient pas les joyaux qu’ils ont devant les yeux, que les plus belles roses sont celles qui connaissent le soleil et la rosée, bref des conneries mais qui lui avaient plu.
Je m’assurais surtout que son verre ne reste pas vide trop longtemps, si bien qu’elle finit par m’agripper par le cou pour enfoncer sa langue dans ma bouche avant de me susurrer « let’s go upstairs, I want to fuck ». Elle était bien du genre à fréquenter les clubs de gym, musclée, siliconée là où il faut. Il n’avait pas fallu longtemps pour que nous nous retrouvions intégralement nus, mon sexe dans sa main, dans sa bouche, dans son sexe, debout, penchée, assise, tournée… Elle était surtout infatigable, je la revois encore à 3 heures du matin me reprendre en bouche, « wake up », me pomper avec ardeur, m’insuffler Dieu sait comment une vigueur nouvelle, s’empaler sur ma queue raide et monter, descendre, monter, descendre… Au petit matin j’avais entr’ouvert un œil alors qu’elle posait un baiser sur mon front, « thank you so much for last night », brushing parfait, elle semblait en pleine forme. En descendant au petit déjeuner je l’avais croisée avec son mari, un petit trapu, alors qu’ils se dirigeaient vers leur chambre. Sa main poilue fermement posée sur ses fesses, je n’avais aucun doute sur leurs activités à venir.
Arrivé au bar de l’hôtel, je m’installe à une petite table dans un box.