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Temps de lecture estimé : 8 mn
07/02/12
Résumé:  Un yoga stimulant.
Critères:  fh hotel pénétratio -initiatiq
Auteur : Dorland
Tantric




Jusqu’à ce soir, elle se contentait de me sourire, de me saluer d’un signe de tête. Et voici que dans ce car, que nous prenions à la même heure, elle vint s’asseoir près de moi.


Sans plus de manières, elle m’aborda par un salut en me tendant sa main que je serrai avec plaisir.



Et c’est ainsi que désormais nous nous sommes rapprochés. Bien au-delà d’un besoin de conversation.


De jour en jour, nous échangeâmes sur nos professions respectives, nos situations et intérêts dans cette existence. Parfois nous parlions de nos lectures, de nos vacances, des programmes télé. Assez banal en somme !


Advint ce soir de mai, où le soleil nous donna envie de prolonger la rencontre quotidienne. À la descente du bus, nous n’avions pas envie de nous séparer et décidâmes de faire quelques pas dans le parc tout proche.


Au détour d’un sentier, elle glissa son bras sous le mien et tout en me bousculant gentiment me dit :



Je lui fis part de mon ignorance, non quant au yoga mais pour ce qui en paraissait une variété qui ne m’était pas familière. Elle m’éclaira :



Je sentis en moi une satisfaction soudaine. Sans me l’avouer, j’éprouvais pour cette femme un désir charnel et ne l’avais pas considéré lucidement, jusqu’à cet instant. Voulant lui laisser toute initiative – pour une fois qu’une femme faisait le premier pas sur cette voie – je la laissai me conduire à son rythme.


Cependant, le sentier nous rapprochait de la sortie du parc et chacun songea à rentrer, alors qu’elle résumait son projet.



J’aurais voulu en savoir davantage mais j’avais décidé de ne rien brusquer. Elle sortit un carnet de sa poche afin de griffonner à mon intention une information, à lire sur le Net. Nous savions déjà que chacun de nous se promenait sur la toile.



Le parc était désert et avant de nous séparer, dès le franchissement du portail, nous échangeâmes un baiser qui me fit l’effet d’une vitamine.



***




Peu de jours après, nous avions convenu d’une chambre d’hôtel, où dès le matin, nous allions nous retrouver. Pour une gymnastique que les revues, dithyrambiques envers le yoga, ne mentionnent guère.


La lecture que m’avait proposée ma partenaire, précisait qu’il s’agirait d’« une sorte de rituel, de coït sacré ».


Cérémonie, plus ou moins réglée, dont j’avais été averti qu’elle demanderait du temps : nous avions prévu de rester ensemble dans cette chambre, de 9 heures à 17 heures. Je n’imaginais pas que nos ébats exigeraient une telle durée – journée de 8 h, comme au travail !


En entrant dans la chambre d’hôtel, c’est elle qui tourna la clé. Elle entreprit aussitôt de me dévêtir, en disposant mes vêtements avec soin : gentille attention ! Sur chaque partie de mon corps dénudé elle posait un baiser et la caressait de sa chevelure.


Je suivis la même procédure. Tantôt lui faisant face, tantôt dans son dos, par cette marche circulaire, je l’enserrai dans une spirale de baisers, parfois prolongés. Mes mains tâtonnantes et caressantes retiraient les éléments qui me privaient de sa peau que j’humais, que je goûtais. M’accroupissant je m’attardai au creux tiède et humide où je m’abreuvai un instant, lapant et frappant de ma langue et de mes lèvres. Debout elle s’adossa au mur et fit en sorte de se dégager de sa petite culotte que je gardai à la main.


Quand je sentis ma partenaire rendue et abandonnée, me redressant après avoir bu à « la fontaine du Lotus d’or » – comme le disent les taoïstes – j’accrochai sa culotte à mon « tigre de jade ». Elle rit, et retirant le vêtement, elle salua mon sexe d’une main mutine qui joua un court instant.


Je regardai le lit et m’apprêtai à le rendre plus accueillant quand elle me demanda de m’asseoir en tailleur à même la moquette. Fort douce, au demeurant, la moquette !




Elle vint s’asseoir au creux de mes jambes, enfonçant en elle le phallus pour lequel son désir avait préparé la voie. Elle enserrait mon dos de ses jambes, joignit sa bouche à la mienne pendant que ses mains emprisonnaient ma tête et chahutaient mes cheveux.


Elle avait assez d’appuis des pieds et des mains pour s’élever et redescendre. Ses yeux étaient clos et je vis son visage s’adoucir, se défaire de toute tension. Son sourire disait une sorte de béatitude.


Afin de ne pas ressentir ce moment d’excitation qui déclenche, chez l’homme, plaisir mais aussi détumescence, je mis en exercice mental tout ce que je pouvais pour retarder l’éjaculation. Et je savais – ayant étudié sérieusement une littérature spécialisée – qu’après un certain temps de maîtrise, l’éjaculation ne serait plus au programme dans mon désir amoureux. Je me récitai une liste de départements, en essayant de situer chacun géographiquement.


À un moment, je craignis qu’à lui laisser toute initiative, je fusse emporté. Je lui demandai doucement de rester immobile, afin que je me concentre sur ma respiration que j’amplifiai, tout en ralentissant chaque phase.


Elle me sourit et évoqua le Dieu Shiva accouplé avec sa çakti, représentation picturale assez connue.



J’écoutais ces paroles avec attention, moins pour m’intégrer au rite, auquel elle faisait peut-être allusion, que pour calmer la vague de plaisir si difficile à contenir. Cela me fut une aide. Sans perdre un millimètre de mon érection, sans oublier la chaleur qui émanait de nos corps devenus brûlants, je léchai un peu de la sueur qui perlait au creux de ses seins.


Mes mains permettaient un autre voyage, moins intériorisé. Ses seins, son clitoris, ses fesses, son dos, ses lèvres, balisaient un cheminement. Ma bouche taquinait le lobe de son oreille. « Je suis bien » me disait-elle de temps à autre.


Je me penchai en avant, la renversai, pour l’allonger au sol et la pénétrer ainsi, de façon à reprendre l’initiative du mouvement. À chaque poussée, j’évoquais un département. Et la France entière, et même l’outremer, occupèrent une part de mon esprit, empêchant qu’une sensation trop forte ne m’emporte.



Nous nous relevâmes et elle alla quérir une serviette de bain pour éponger nos corps en nage. Mon sexe prit un temps de repos et j’en fus rassuré, car j’avais lu qu’un coït trop prolongé pouvait nuire à ma prostate. Je savais aussi qu’alterner moments de repos et d’action allait déconnecter ce déroutant réflexe éjaculateur que je voulais dominer. Le tantrisme c’était cela aussi !


La peur de nous refroidir nous conduisit sous les draps où nous restâmes l’un contre l’autre, enserrés, nous regardant et bécotant. Nos visages souriants exprimaient si bien ce contentement de la complicité partagée.


Nous parlâmes de nous, échangeâmes à propos de l’éveil de nos sexualités depuis nos jeunes âges…


Un baiser de sa bouche me remit en forme et je la chevauchai un long moment, surpris de cet état mental où il me semblait que la rigidité de mon sexe s’entretenait sans risque de capitulation. Dans ma tête, le réflexe éjaculatoire semblait assoupi… et il le resta jusqu’à l’instant de mon choix.


La position du missionnaire me fatiguait un peu et nous retournâmes la situation. Elle put donner à son « lotus d’or » l’angle d’attaque le plus favorable par rapport à mon « tigre de jade ». C’est ainsi qu’elle variait ses positions au gré de son plaisir, tantôt allongée, tantôt à genoux/assise. Elle contenait son désir de vocalises, respirait fort parfois, se pliant vers l’avant pour pénétrer ma bouche de sa langue. Elle en profitait pour murmurer à mon oreille :



Quand midi arriva, nous fûmes prompts à quitter le lit pour casser la croûte : l’exercice sexuel ouvre l’appétit. Nous avions apporté chacun de quoi reprendre des forces. Pas question d’aller perdre, au restaurant, un temps précieux.


À peine une demi-heure et nous étions à nouveau sous les draps. Du repos – allongés l’un contre l’autre – des caresses, des baisers, des regards, où nous confirmions notre entente harmonieuse, ce mutuel plaisir de nous être rencontrés.


Nous avions établi entre nous une fusion tant spirituelle que physique : un pacte tacitement exprimé. Il semblait que, quoi que nous proposions, ce serait accepté par l’autre. Nous allions jouer à qui inventerait une variante aux jeux sexuels de nos corps !


En vérité, nous avons passé en revue l’essentiel du Kama Soûtra, les exercices tantriques du « lingam » et du « yoni » activés. Pas besoin d’ingurgiter de produits stimulants, nos cerveaux secrétaient l’enthousiasme à flot continu.


Vers seize heures, nos visages traduisaient une heureuse fatigue et nous sentions qu’il fallait clore le débat amoureux.



Dois-je préciser que ce n’était plus un besoin perceptible pour moi, mais je me dis qu’après tout, ce serait bon pour ma santé.


Toujours est-il que cela ne vint pas facilement, ce réflexe tant redouté semblait déconnecté de l’instant.


Il me fallut prendre un rythme effréné. Comme si pour sauter dans le vide, je devais à toute vitesse escalader des sommets. Elle ne put contenir les sons qui montaient à sa gorge. Quand, enfin je plongeai vers cette petite mort, qui retire aux mâles toute arme offensive, elle me serra et me glissa à l’oreille :



J’eus à peine la force de le confirmer.


Pendant un temps nous fûmes allongés, au chaud du lit, le temps suspendu.


Néanmoins il fallut nous quitter.


Juste avant d’ouvrir la porte, elle retourna son col pour me monter une petite boule bleue qui y était accrochée comme un « pin’s », qu’elle retira et la replaça en me disant :



Je rentrai chez moi, plein de gaîté mais trop fatigué pour consulter le Net. Ce que je fis néanmoins, sans trop tarder, comme vous allez le faire vous-mêmes, sans doute.


Et bonne route pour l’aventure, tantrique ou non.