Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 14845Fiche technique12650 caractères12650
Temps de lecture estimé : 8 mn
06/03/12
Résumé:  Rêve d'un passage à l'acte par un homme bisexuel marié.
Critères:  hh hbi revede hsodo init -inithh
Auteur : Rudolfran      Envoi mini-message
Première

Voici comment je rêve qu’un passage à l’acte bisexuel puisse se dérouler pour moi.


Tout d’abord ce serait avec un homme plutôt jeune, svelte et sportif. Mignon, ou en tout cas avec du charme. J’aime les hommes qui sont masculins, mais dont la douceur ou la féminité se laissent deviner. Je ne sais pas comment nous nous sommes rencontrés, en tout cas style, discrétion et délicatesse ont guidé mon choix. Je ne sais pas non plus où nous nous trouvons, mais l’atmosphère est calme, tiède, dans un appartement ombragé, meublé sobrement et animé par une musique douce, sortie de nulle part. Un « Lover you should have come over », repris par Jamie Cullum.


Aucun préalable, nous allons directement au fait. Mon seul objectif de la séance est d’être sodomisé. Peut-être d’autres séances nous amèneront-elles à des découvertes complémentaires ?


Je m’allonge donc sur le ventre, nu. Il est nu aussi. J’ai les jambes qui, en appui sur le sol, sont plus basses que mon abdomen qui repose sur le canapé ou le sofa. Ainsi mes fesses sont légèrement surélevées, offertes, et je ne suis pas allongé sur mon sexe dur, tendu à tout rompre : il se trouve ainsi libre de bouger au gré de ses hoquets et ballottements à venir.


Mon partenaire commence par me lubrifier. Lentement, délicatement. C’est presque trop long, j’ai envie qu’il aille plus vite au but, mais je me refrène, conscient que l’attente peut décupler le plaisir. De son index, il détend mon anus, avec attention et légèreté. Le contact est délicieux, hypersensible. De m’être déjà introduit un doigt me fait savoir l’exacte sensation qu’il éprouve à avoir le sien enserré, comme l’enveloppement doux et chaud d’une bague trop grosse pour passer la seconde phalange. Mais grâce à la crème lubrifiante qu’il dispose sur ses doigts, c’est bientôt le majeur qui rejoint l’index, enfoncés tous les deux intégralement. Il a beau avoir les gestes les plus suaves, la rigidité d’un doigt donne à l’exercice une once d’inconfort qui me fait aspirer plus encore à la phase suivante. En tout cas la manœuvre atteint son but : je me croyais tout à fait détendu mais il s’avère que désormais je me sens fin prêt. Alors il retire ses doigts, et rajoute un peu de crème lubrifiante, qu’il avait pris le soin de disposer au réfrigérateur.


La sensation de fraîcheur provoque une légère crispation, contrastée aussitôt par l’apposition de son gland chaud sur mon anus. Sans préservatif bien sûr. Dans les fantasmes, tout est permis… Le chaud-froid, bien que très léger, a un effet excitant d’une rare intensité, provoquant une quasi éjaculation (à moins que ce ne soit l’imminence de ce que je m’apprête à vivre…). Je sens alors poindre une perle de rosée à l’extrémité de mon méat, accompagnée de tremblements irrépressibles parcourant tout mon corps. Ma perception des choses semble se décupler, tous mes sens sont en éveil, aux aguets des palpitations du moindre de mes vaisseaux sanguins, de la plus infime terminaison nerveuse de mon corps.


Une pression, d’abord légère, mais d’intensité croissante, intime le début de l’introduction : son gland profilé presse les muqueuses ultrasensibles de mon anus, et les écarte très progressivement. Ma préoccupation majeure à ce stade est la lenteur progressive. Ne pas freiner l’élan par une contraction réflexe de mon muscle anal. Et que chaque centimètre de peau, chaque millimètre carré sensible puisse profiter de l’instant, le mémoriser, que toutes ces informations aient le temps de parvenir à ma conscience. La progression est lente et tout à fait indolore. Mon anneau de muscles s’écarte facilement, ma décontraction et une légère poussée de ma part vers l’extérieur aidant à la manœuvre. Ça y est, le gland commence son parcours à l’intérieur du rectum, avec la même lenteur.


Mon homme a apposé ses deux mains de chaque côté de mes hanches, afin de guider et doser son effort. Sa respiration s’accélère à mesure de la progression, infime mais ininterrompue, de son membre en moi. Ça y est, j’ai senti l’ourlet du gland pénétrer à son tour du côté intérieur de l’anus, signe qu’il est tout entier rentré. Chaud et doux. Là s’arrête la première étape de cette progression, et durant la pause qui s’improvise alors, j’arrive à sentir le rythme cardiaque de mon amant d’un soir : je sens ses petites veines battre contre les miennes, jusqu’à ce que notre rythme s’accouple lui aussi.


Puis son gland ressort, à mon grand désarroi, en intégralité. Il revient à l’assaut assez vite, enduit d’un peu de crème lubrifiante froide qui fait à nouveau un contraste détonnant dans ce qui est devenu une fournaise. Le gland reprend immédiatement sa place, et l’assistance du lubrifiant permet au reste du sexe de s’enfoncer lentement, et toujours dans la douceur.


Cette progression infime semble durer des heures. Je sens désormais les testicules de mon partenaire chatouiller les miens, ses cuisses buter sur mes fesses. Il est arrivé à la butée extrême, il est entré tout entier. Sensation inimitable. Il ajuste alors la position de ses pieds pour être à la bonne hauteur et que son sexe s’ajuste parfaitement en moi, et attend encore quelques secondes, les mains empoignant fermement mes poignées d’amour. Sentiment d’appartenir à quelqu’un tout en le tenant à sa merci. D’être un. Je suis plein du sexe d’un homme, sensation de plénitude, de douceur, promesse électrique de décharges intenses… Il me fait profiter encore quelques secondes, avant que tout ne bascule, de la sérénité de l’instant, du battement de son corps, que je ne ressens que de l’intérieur, quand par exemple la contraction de son périnée entraîne un gonflement de son gland : je sens tout, comme si c’était moi dedans.


Puis les aller-retour commencent. Au début c’est très perturbant, voire gênant tant cela évoque une autre activité rectale : l’effet sur la prostate est presque irritant, car elle est considérablement sensible. Progressivement, le rectum s’habitue à ces va-et-vient, la lubrification évitant tout inconfort du mouvement. Au contraire, au fur et à mesure qu’il déroule son intensité, je perds mes repères, ne sachant plus à quel moment son sexe va dans un sens ou dans l’autre. Le mien, en revanche, est ballotté d’avant en arrière. Je me rends alors compte que mon érection est tout à fait imparfaite, voire semi-molle : moi qui me suis toujours demandé comment les hommes des vidéos faisaient pour ne pas bander tandis qu’ils étaient sodomisés ! Je comprends à cet instant que le plaisir ne viendra pas de là, toute turgescence est donc superflue. Plus intériorisée, la sensation est plus douce, plus progressive. Autre chose, tout simplement.


La notion du temps s’est littéralement évanouie, parfois s’accélérant, ou ralentissant. Des fourmillements intenses montent le long de ma colonne vertébrale. Seule la musique me permet de conserver une notion de la réalité et du temps qui passe. De plus en plus enivré, je m’y accroche dans une dernière tentative de garder la maîtrise. Le rythme de mon partenaire comme sa respiration s’accélèrent. Sur mes hanches, ses mains sont moites. Puis elles parcourent mon échine, me caressent les épaules, provoquant des frissons interminables reliant mon cerveau à mon anus. C’est à ce moment que j’ai vraiment lâché prise.


Les deux mains reprennent leur place tandis que la mesure que m’impose cet homme bat de plus en plus fort. Peu après chaque claquement de son bassin sur mes fesses, ses testicules fouettent tendrement l’arrière de mes cuisses. D’une main, j’appuie sur mon ventre, pour voir si je sens le membre bouger en moi, comme j’ai vu certaines femmes le faire. Je ressens alors doublement la pression de ce sexe qui s’agite, d’une part sur ma main mais aussi dans mes tripes. La netteté de cette sensation me confond. Et je reconnais à ce moment l’instant fatidique, la seconde avant laquelle l’étincelle met le feu aux poudres : sans que nous ne nous soyons rien dit, mon amant d’une fois sait quoi faire.


Alors que sa jouissance est sur le point de se produire, comme les saccades de plus en plus brutales et le gonflement de son sexe me l’ont fait comprendre, il s’arrête, enfoncé en moi jusqu’à la garde : il sait que je veux tout sentir. Ces quelques secondes suspendues me font un peu douter de mon intuition, puis la décharge arrive, décomposée en sensations très précises, millimétrées, comme des mini-séquences au ralenti : d’abord la crispation simultanée du ventre, des fesses, du sphincter et du périnée qui entraîne un surcroît de volume dans son sexe, aussitôt ressenti par moi. Ensuite le méat se gonfle au passage du sperme y affluant et j’ai la sensation indicible d’un léger chatouillement au fond de mon ventre, dans ma plus stricte intimité, atteinte par la première giclée : comme l’effet d’une petite langue qui serait venue donner quelques coups délicats sur un boyau… Puis il reprend son rythme, plus saccadé, bloquant sa respiration au bout de chacun de ses coups de boutoir en libérant un peu plus de sa semence.


Je ne sais plus dans quel sens je suis, ni où je suis, ni pourquoi cela m’arrive. Mais la vague est puissante, me faisant l’effet d’un malaise, comme si tout mon sang s’était donné rendez-vous dans ma tête. Un mini trou noir, comme un engourdissement total, où toutes mes sensations s’expriment si puissamment que je ne sais pas de quelle partie de mon corps elles proviennent.


Quand je reprends mes esprits, après quelques minutes d’un probable assoupissement, l’homme est toujours en moi. Mes sensations étant de retour, je m’aperçois qu’il est moins dur. J’aime bien ce moment où la verge gagne en douceur ce qu’elle a perdu en vigueur. En soubresauts habituels du plaisir, maintenant ténus et espacés au point que je pourrais les prendre pour une respiration si je ne les avais pas vécus moi-même, les dernières secousses se font ressentir, expurgeant d’ultimes gouttes. Son érection décroît ensuite rapidement. Il reste cependant en moi, obéissant à une injonction muette de mon corps. Ma main, celle qui était restée appuyée sur mon ventre, est trempée d’un liquide poisseux, qui ne peut être autre chose que mon propre sperme : j’ai joui sans bander, sans même toucher mon sexe… La quantité de liquide au sol atteste à elle seule de l’intensité de ce moment. Étrangement, ce contact tiède de mon sperme et son odeur ravivent un désir que j’aurais cru tari.


En crispant un peu mon anus, j’arrive à ragaillardir l’hôte de mon fondement. Je sens son sexe, qui était redevenu humble, répondre à l’appel. Cette sensation d’une érection progressive en moi me fait à nouveau chavirer et avant même qu’il ait atteint sa taille optimale, une nouvelle décharge de mon sperme recouvre le sol. À ce moment, il se remet à aller et venir. Consciencieusement. Lentement. Profondément.


Non, tout s’arrête, le voile se déchire. Cela n’est qu’un rêve éveillé, un fantasme couché sur papier virtuel. Accouché, même. « Enfin », devrais-je même ajouter, tant il me taraude depuis des années. Rien de sale là-dedans, rien de contre-nature. Juste un plaisir intense que j’imagine depuis longtemps. Tant et si bien qu’il est concret, incarné en moi. Sans jamais l’avoir pratiqué, je le ressens. Peut-être sera-ce suffisant pour ne jamais « passer à l’acte ». Car, mari amoureux et père de famille comblé, ce refoulement m’est indispensable pour conserver l’équilibre que je suis parvenu à construire dans ma vie. Il me préserve en plus d’une part du mal que je pourrais provoquer, mais aussi de la déception d’une expérience très éloignée du fantasme et à coup sûr d’une période réfractaire toujours violente et culpabilisante chez moi après une jouissance sur un fantasme bi (j’imagine ce que cela serait pour un passage à l’acte !). Mais l’appel d’une bisexualité assumée pourrait s’avérer, un jour, le plus fort. En tout cas suffisamment puissant pour imaginer une suite à cette première histoire.