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n° 14873Fiche technique9691 caractères9691
Temps de lecture estimé : 6 mn
23/03/12
Résumé:  Ma femme s'en va avec celui qui a sonné et j'en reste sonné.
Critères:  fh inconnu grossexe bizarre exercice délire humour -humour
Auteur : Pelikan      Envoi mini-message
Le visiteur

Inutile je pense de préciser que l’histoire qui va suivre est à cent pour cent authentique. Où serait l’intérêt d’écrire si cela n’était pas ? La réalité dépasse tellement l’affliction que c’en est devenu un lieu commun de le dire, mais ce n’est pas l’endroit d’en parler, même en vers.


J’étais marié, et nous formions un couple profondément uni. Je trompais ma femme allègrement dans la lecture, la musique, la bonne chère et avec bonne conscience depuis le premier jour de notre mariage où elle m’avait avoué ne plus m’aimer.


Non, ma bonne ne s’appelle pas Conscience, pourquoi ?


Quelque quinze ans après cette confidence amoureuse, j’étais occupé à des travaux de bureau lorsqu’on sonna. J’allai ouvrir, et le visiteur qui me faisait face semblait être un représentant. Je ne sais si c’est son regard vitreux, ou la soucoupe volante posée dans le jardin qui me fit penser l’espace d’un instant que ce pouvait être un extraterrestre. Comme je suis plutôt connu pour avoir une certaine imagination, je chassai cette fugace pensée de mon esprit.


Il remarqua mon regard interrogateur, et d’une voix monocorde et anonyme dont je n’allais plus oublier les caractéristiques, me demanda mon âge.



Je me sentis brièvement flatté de ce manque de discernement, et à mon sourire, il s’aperçut de sa méprise, bien qu’aucune de mes dents ne manquât à l’appel. D’ailleurs, s’il en manquait, c’était plutôt à la scie, la pelle pour sa part n’ayant plus de manche, et ce n’était pas faute de l’avoir roulée, ceci étant ordinairement plutôt bon pour cela. Il est vrai que, côté jardin, j’étais plutôt négligent. Côté cour, j’étais assez bon acteur, mais là n’est pas mon propos.



La voix enjouée de mon épouse retentit dans mon dos, alors qu’au début de notre union elle retentissait plutôt dans mon cœur. Ce qui n’est pas incompatible, cet organe sans gain étant au bénéfice d’au moins deux côtés.



Comme elle avait fait cette liaison, qui n’était pas dangereuse, je m’aperçus de ma méprise, et m’excusai auprès du visiteur :



Deux pouces ? En fait, il s’agissait de deux pénis, et qui en mesuraient bien davantage, en tous cas l’équivalent d’un super pied, même si cette comparaison bafoue les lois arithmétiques de ce système métrique à la con.


Du coup, je me félicitai de ne pas lui avoir serré la main. Ma femme par contre se précipita, et je pus voir toute l’ampleur de l’origine du shake-hand prôné par les inventeurs du pied qui se mesure en pouces.


J’en restai comme deux ronds de flan à l’amante.



Je n’en croyais pas mes yeux. Sa langue aussi ! Un troisième pénis, violet, tendu, enduit de salive. Dans ma panique, j’en aurais presque appelé les pompiers ; mais outre que c’eût été un pléonasme, ma femme colla sa bouche à la sienne pour un patin artistique qui me prit de vitesse. C’était la première fois que je la voyais tirer une langue qui n’était pas la sienne.


Ah, les expressions !


Je n’osais pas imaginer ce que j’allais découvrir encore, alors que ma douce moitié tentait de lui défaire le pantalon. Comme elle avait dû, pour ce faire, lui lâcher les pouces, je pus me rendre compte qu’ils étaient devenus au moins majeurs, et que toute description plus avant de ces organes vibrants serait à mettre à l’index.



DES braguettes ?

Mais deux pénis de plus jaillirent de son pantalon.



Un Mac PC !

C’est pour cela qu’il avait tant de bites.


Vais-je ajouter que ma femme était rouge comme une tomate ? Je me demandai en passant si c’était l’excitation qui en était la cause ou le fait qu’elle était pareillement farcie. Qui a osé dire que l’oisiveté était mère du vice ? Moi je ne l’avais jamais vue autant occupée. Et de tant de bouts longs.


Son orgasme ne tarda pas.

Enfin quand je dis son, vu le volume de ses soupirs, je pense plutôt SES orgasmes.

(Je vous laisse remonter accorder le verbe)


Et puis non, restez, et mettons qu’il s’agissait d’un orgasme multiple.


En attendant, j’étais perplexe. Moi qui me targuais de savoir mes tables de multiplication par cœur, je n’arrivais pas à reconnaître au rythme de laquelle battait l’orgasme multiple de ma dulcinée.


Au nombre de tentacules du MACPC, je tentai de réciter la table de cinq : une fois-cinq, cinq ; deux fois-cinq, dix ; trois fois-cinq, quinze ; quatre fois-cinq…

L’idée me vingt que c’était probablement trop simple.


Au nombre de cieux qu’elle atteignait, j’égrenai comme une litanie la sainte table de sept : une fois sept, ouiiii ; deux fois sept, encorrre ; trois fois sept, cré vingt dieux…


Mais la soucoupe était pleine, et ils s’y envolèrent tous deux.


Et ne me resta que la table de treize.


La table de treize à table à laquelle on n’invite jamais personne sans être superstitieux ; et comme je ne l’étais pas, je songeai avec tristesse au célibat et au veuvage, deux formules grâce auxquelles on peut être seul de manière décidément moins cruelle qu’en étant marié.


Comme nous n’avons pas l’exclusivité de la pollution, la fumée laissée par le départ de la soucoupe et de la pieuvre bito-prolixe venue kidnapper une Terrienne qu’il trouvait extra, se dissipait lentement, laissant une odeur âcre où la nausée abonde. Je contemplai la pelouse à moitié brûlée par ces départs, et me dis mélancoliquement :



Et j’éclatai de rire.

Un rire tellement cristallin qu’il en eût pu être d’Arques me fit écho ; ce qui était logique après cette pollution.



Un peu plus petite que moi, des cheveux roux coupés court, un petit nez insolent qui semblait vouloir défier l’avenir, des hanches larges et des petits seins que je devinai, que j’espérai fermes, un sourire si lumineux qu’il semblait n’être fait que d’une seule dent qui l’eût occupé tout entier, elle s’avança vers moi, jeune fille dont je me dis comme une évidence que je l’attendais depuis si longtemps.


Ce furent nos derniers vrais mots.


Elle se plaqua à moi. Où étaient passés ses vêtements ? Son jean, son t-shirt bleu ciel, ses sous-vêtements…

Où étaient les miens ?


Nous étions nus.

Et son corps s’entrouvrit, et ses bras noués derrière mes épaules m’attirèrent tout entier en elle, et je m’y fondis, riant, pleurant, et je disparus dans ce tendre sexe roux qui sentait la vigne en fleur et le foin mouillé, ce sexe qu’elle était devenue de la tête aux pieds, elle m’avala et referma ses petites lèvres si grandes sur moi, et à peine eus-je le temps de penser que ce devait être là l’équivalent du MACPC qui avait enlevé ma femme, qu’un orgasme nous emporta, et que nous mourûmes, bien que l’usage d’un imperméable en guise de préservatif eût été préférable à celui du passé simple.


Pas si simple.


Et pourtant je jure que toute cette histoire est vraie.


Tant pis.