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Temps de lecture estimé : 24 mn
11/05/12
Résumé:  L'inspecteur Romero, envoyée sur la piste de dangereux trafiquants, se donne corps et âme à sa mission.
Critères:  fh fhhh hplusag inconnu collègues boitenuit exhib strip fellation pénétratio fsodo policier -policier -fhhh
Auteur : Fantasio
Une chatte sur un doigt brûlant

La jeune femme enlaçait la barre d’acier comme s’il s’agissait du plus excitant des amants. À moitié nue, vêtue d’un minuscule string noir assorti aux pompons noirs s’agitant au bout de ses tétons, elle ondulait sensuellement au rythme d’un air de musique soul. Ses longues jambes s’enroulaient autour de la tige métallique contre laquelle elle frottait sensuellement sa chatte. Une vraie pro, cela ne faisait aucun doute. Sauf que ce n’était pas vraiment à ce genre de boulot que se livrait habituellement Tania Romero, inspecteur à la brigade des stups.


Deux jours plus tôt, le commissaire Pierre Ligier, le responsable de la brigade, l’avait convoquée dans son bureau :



La pointe d’ironie et de provocation dans la question de son chef n’avait pas échappé à la jeune femme. Arrivée dans la brigade deux mois plus tôt, fraîchement sortie de l’école nationale supérieure de police, elle était la seule « moule », comme la surnommaient élégamment ses collègues, au sein d’une équipe composée exclusivement de « bites », et il ne s’était pas passé un seul jour sans avoir à affronter leurs provocations machistes. Pour eux, la beauté des femmes était inversement proportionnelle à leur intelligence. Alors, comme Tania était plutôt bien roulée, avec tout ce qu’il faut là où il faut, elle avait dû se battre contre le rôle de « belle plante » auquel ils auraient aimé la cantonner. Mais, avec son mètre soixante-quinze, ses résultats impressionnants au tir et au combat en corps à corps, Tania n’était pas vraiment du genre à jouer la cantinière de la brigade. Plutôt le style Angelina Jolie dans « Tomb Raider » ou encore Anne Parillaud dans « Nikita ».



Pas des mauvais bougres ? Peut-être, mais elle avait quand même dû en remettre plus d’un à sa place, lorsque leurs mains baladeuses avaient cru pouvoir se promener impunément sur ses affolantes rondeurs. Et ce, sous le regard bienveillant du commissaire Ligier, qui prenait un malin plaisir à jouer au chat et à la souris avec sa nouvelle recrue.


Et dire que c’était pour lui qu’elle avait choisi de rejoindre les stups, pour sa réputation de flic exemplaire, proche de ses hommes, toujours sur les meilleurs coups. Et même si elle se serait fait arracher la langue plutôt que de l’avouer, aussi pour sa belle gueule, son charme latin et son physique de troisième ligne.



Question idiote ou question pour une idiote ? Tout le monde à la brigade connaissait le beau et dangereux Silvio. Patron de boîtes de striptease pour le côté pile, proxénète, trafiquant de drogue et malfrat particulièrement dangereux pour le côté face.



Il l’avait regardée en souriant. Son regard bleu acier ancré dans les yeux vert émeraude de la jeune femme, il lui avait expliqué la mission qu’il souhaitait lui confier.



Il avait éclaté de rire et imaginant l’un de ses gros nounours agitant son derrière poilu sur les tables d’une boîte à striptease, et elle n’avait pu s’empêcher d’en rire avec lui.



Le commissaire Ligier, celui pour lequel se pâmaient toutes les étudiantes de l’ENSP, avait besoin d’elle. Alors à quoi bon penser à autre chose ou à ce que cette mission impliquait. Elle devait être à la hauteur et elle allait lui montrer qu’elle l’était.


C’est ainsi que le soir même, elle avait passé une audition au Mambo, le quartier général de Silvio, et la boîte de striptease la plus courue de la ville. Vu ses mensurations et son visage mi-ange mi-démon, l’audition n’aurait dû être qu’une formalité. Mais Carlos, bras droit de Silvio Estrada et gérant du Mambo, avait des fourmis dans le caleçon et un envie pressante de vérifier sur pièce.



Si elle ne voulait pas que sa première mission se termine avant même d’avoir commencé, elle n’avait pas le choix. Sans faire de façon, comme si elle le faisait tous les matins dans le vestiaire de la salle de sport, elle s’était débarrassée de son jeans et de son chemisier, pour se retrouver en chaussettes, baskets et sous-vêtements devant le bedonnant et transpirant Carlos.



Tout en parlant, il promenait sa silhouette rondouillarde et dégarnie autour de Tania qui se tenait immobile au centre de la pièce. Elle le dépassait de près de deux têtes, si bien que le visage de l’heureux homme se trouvait juste à la hauteur de ses seins, fermes et à la rondeur parfaite, pudiquement enveloppés dans un soutien-gorge de sport en coton blanc. Malgré elle, Tania avait senti ses tétons durcir jusqu’à déformer le tissu élastique, tandis que les yeux globuleux de Carlos se promenaient sur son corps à moitié dénudé.



Ses yeux de cabillaud étaient braqués sur sa chatte, moulée dans une culotte « Petit Bateau » qui soulignait les rondeurs joufflues de ses grandes lèvres et s’enfonçait effrontément dans cette fente humide qu’elle sentait frémir entre ses cuisses. Tout en parlant, il avait esquissé un geste, comme pour venir caresser du bout des doigts l’enveloppe contenant son fruit juteux. Mais elle ne l’avait pas laissé aller bien loin.



Agenouillé à ses pieds, le visage tordu par la douleur provoquée par la clef de bras de la jeune femme, Carlos avait rapidement compris que sa nouvelle danseuse ne plaisantait pas.



Et c’est ainsi qu’elle se retrouvait ce soir-là, avec trois autres danseuses, sur l’un des podiums du Mambo, accrochée à sa barre métallique, cambrant les reins et offrant le spectacle de ses fesses rondes et musclées aux clients assis quelques mètres en contrebas.


Les deux whiskys qu’elle avait avalés d’une traite avant d’entrer en scène n’étaient pas tout à fait parvenus à faire disparaître la boule d’angoisse qui lui tordait le ventre, mais ils avaient malgré tout réussi à lui donner le courage nécessaire pour affronter cette épreuve, à des années lumières des missions qu’elle imaginait en rejoignant la brigade, mais surtout aux antipodes de sa conception des choses du sexe, forgée par une sérieuse éducation catholique.


Tandis qu’elle ondulait sensuellement au rythme de la musique, elle ressentait un plaisir aussi surprenant que délicieux venir lui chatouiller la chatte, sentant le regard de ces inconnus qui la mataient dans la pénombre et fantasmaient sur ses chairs dénudées. Son plaisir s’était fait plus intense lorsqu’elle avait repéré un client solitaire assis dans le fond du local. Malgré la perruque blonde et la fausse moustache, elle avait immédiatement reconnu le commissaire Ligier, qui la regardait fixement, ne perdant pas une miette de l’exhibition à laquelle se livrait sa jolie collaboratrice. Un sentiment étrange, mélange de colère, de honte et de désir, lui avait enflammé le corps et l’esprit, lorsque ses yeux avaient rencontré ceux de son supérieur.


Les yeux fermés, les jambes écartées, elle faisait glisser son dos le long de la barre métallique, la main glissée sous le mince triangle de satin dissimulant sa chatte. Sa langue courait sensuellement sur ses lèvres tandis qu’elle balançait son bassin au rythme de la musique et des caresses humides de ses doigts. C’était pour lui qu’elle dansait, pour lui faire comprendre qu’elle n’avait pas besoin d’un chaperon et que si, comme tous les autres clients, il pouvait mater ses formes envoûtantes, son corps n’appartenait qu’à elle.


Le commissaire Ligier n’était pas le seul à apprécier le spectacle. Assis à une table au centre du bar, à quelques mètres à peine de son podium, Silvio Estrada et ses deux gardes du corps prenaient eux aussi un plaisir évident à la contempler, tandis qu’elle s’appliquait à faire pleurer de joie son précieux coquillage.


Lorsque les applaudissements du public avaient retenti à la fin du morceau, Tania avait eu l’impression de sortir brutalement d’un rêve éveillé. Un rêve qui virait au cauchemar brutalement en réalisant qu’elle venait de se caresser impudiquement la chatte devant une cinquantaine d’hommes enthousiasmés par le spectacle. Les joues et le con en feu, elle avait fait une révérence maladroite avant de disparaître dans les coulisses avec les trois autres jeunes femmes, aussitôt remplacées par de nouvelles danseuses.


Elle avait à peine rejoint les coulisses, encore bouleversée par son exhibition et le plaisir intense qu’elle en avait ressenti, que Carlos l’avait brusquement saisie par le bras.



Tania n’avait pas eu le choix. Un tourbillon de pensées traversait son esprit tandis qu’elle revenait dans le bar sous les regards et les commentaires admiratifs des hommes qu’elle croisait sur son passage. Tout allait trop vite. Elle se revoyait vingt-quatre heures plus tôt, acceptant sa mission, sans réfléchir à ce qu’elle impliquait. « Il faudra donner de votre personne » lui avait-il dit, mais elle n’avait entendu que « j’ai besoin de vous », et à présent le moment de donner de sa personne était réellement venu.


Il ne lui avait fallu qu’une poignée de secondes, le temps de traverser le bar, pour remettre de l’ordre dans son cerveau en ébullition. Il fallait qu’elle assume, pour la mission, pour Pierre, pour elle. Et c’est donc avec un sourire de ravissante idiote qu’elle s’était avancée vers sa cible.



Il avait un délicieux accent latino et un charme indéniable, il lui fallait en convenir. Un côté Andy Garcia auquel, en d’autres circonstances, elle n’aurait probablement pas été insensible. Elle avait pris place à côté du jeune homme qui avait aussitôt passé son bras autour de ses épaules, laissant reposer sa main sur ses seins dénudés, tandis que de l’autre il lui caressait doucement la cuisse. Un frisson lui avait parcouru le corps comme un éclair électrique tandis qu’il la regardait en souriant et en poursuivant ses caresses.



Ses caresses se faisaient plus intenses. Il jouait avec les pompons emprisonnant ses tétons, les sentant durcir sous ses doigts. Sa main se glissait entre ses cuisses, remontant toujours plus haut. Elle sentait la température monter au creux de son ventre, comme une envie pressante d’uriner venant lui faire vibrer la chatte. Lorsque les doigts avaient fini par effleurer sa petite culotte de dentelle, elle n’avait pu retenir un mouvement de recul instinctif, tandis qu’un mince filet de liqueur chaude glissait entre ses cuisses.



Durant une fraction de seconde, il l’avait regardée d’un air incrédule, visiblement peu habitué à ce qu’on lui dicte sa conduite. Mais il avait presque aussitôt éclaté de rire, retirant sa main par la même occasion.



Soulagée, elle avait fini par quitter la table du truand, non sans que celui-ci ne lui assène un grande claque sur les fesses. En tournant la tête, elle avait aperçu le sourire du commissaire Ligier qui semblait prendre un réel plaisir à l’observer à moitié nue, agitant ses fesses et ses seins dénudés au milieu de cette brochette de demi-sels.


Elle était à la fois furieuse et incroyablement excitée. Après tout, elle s’était plutôt bien débrouillée, en obtenant déjà l’occasion de pénétrer dans la tanière du serpent. En plus, elle y avait pris un plaisir intense et jusqu’ici inconnu, que ce soit en s’exhibant sur la scène ou en offrant son corps aux caresses du dangereux Silvio. Elle avait montré à son pacha qu’elle en avait autant dans le slip que ses pseudos limiers aux bidons de buveurs de bière. Autant et même plus, mais pas du même modèle. Elle n’avait pas envie de penser à ce qui allait bien pouvoir se passer le lendemain soir dans le repère de Silvio. À cet instant, elle avait juste envie de rentrer chez elle, d’avaler un grand whisky et de se faire plaisir pendant de longues minutes dans l’eau parfumée et délicieusement brûlante de son bain.


Dix minutes plus tard, elle sortait du Mambo, non sans remarquer que le commissaire Ligier avait quitté le bar lui aussi. Il était près de onze heures et elle marchait d’un pas rapide vers la bouche de métro la plus proche.



On lui avait saisi le bras pour l’entraîner dans l’obscurité d’une porte cochère. En une fraction de seconde, elle avait pivoté, poussant son agresseur contre le mur et posant sur sa gorge la lame effilée de son couteau à cran d’arrêt.



Ses yeux brillaient comme des tissons tandis qu’elle fixait le commissaire Ligier avec une rage retenue. Les images de son indécente exhibition défilaient dans sa tête et elle lui en voulait d’y avoir assisté. Durant de longues secondes ils étaient restés immobiles, les yeux dans les yeux, jusqu’à ce qu’elle retire enfin sa main et replie son couteau.



Il avait rattrapé sa main grande ouverte, à peine une fraction de seconde avant qu’elle ne s’écrase sur sa joue. La seconde était partie presque aussitôt, elle aussi rattrapée en plein vol. Ils étaient comme deux lutteurs qui se testent face à face, les muscles bandés, presque immobiles, Pierre tenant fermement les poignets de Lydia à hauteur de leur visage. Puis il avait brusquement débloqué son bras droit, s’écartant en même temps vers la gauche. Déséquilibrée, la jeune femme avait esquissé une pirouette avant de se trouver à son tour le dos au mur, les mains retenues au-dessus de la tête. Elle était magnifique, pareille à une tigresse, prête à mordre et à lui lacérer le visage de ses griffes s’il lui en avait seulement laissé l’occasion. Sans lui donner le temps de réagir, il lui avait brusquement dévoré la bouche d’un baiser passionné. Pendant quelques secondes, elle avait fait mine de refuser son baiser, essayant de lui interdire sa bouche. Puis, elle avait fini par entrouvrir ses lèvres pour laisser la langue du commissaire Ligier venir à la rencontre de la sienne et partager enfin cette étreinte si longtemps fantasmée.


Ils s’étaient enlacés dans l’obscurité du porche avec une fièvre animale. Les mains de Pierre couraient sur ce corps qu’il avait contemplé quelques minutes plus tôt, se glissant sous sa jupe et sous son chemisier, s’enfonçant dans ses chairs trempées. Tania quant à elle, n’avait pas tardé à libérer le sexe gonflé de son patron, l’aidant à se frayer un chemin vers sa chatte détrempée. Appuyée contre le mur, les jambes enserrées autour de la taille de son partenaire, elle avait accompagné le membre dressé qui s’était enfoncé brutalement en elle. Dans le silence de la nuit, les ahanements gutturaux du commissaire se mêlaient aux gémissements de plus en plus intenses de sa jeune inspectrice.


Ils avaient joui presque au même moment. Une jouissance intense, comme une libération trop longtemps attendue, suivie d’un long silence au cours duquel chacun essayait de reprendre ses esprits. Ils avaient franchi la ligne jaune et ils le savaient.


Après avoir remis de l’ordre dans ses vêtements, Tania était ressortie la première. La rue était déserte.



Il aurait pu invoquer une excuse bidon. Un rendez-vous, du travail, la fatigue, n’importe quoi. Il en avait assez fait comme ça, pas la peine d’en rajouter. Mais en même temps, il se sentait redevable du boulot accompli par Tania. Après tout c’était lui qui l’avait entraînée dans cette histoire. Alors il avait accepté de la suivre, sachant par avance où cela risquait de les conduire.


Allongée dans le divan, sirotant ce whisky tant attendu, Tania écoutait le récit que Pierre lui faisait des affaires célèbres résolues par son équipe, comme une élève en admiration devant son séduisant professeur. Chaque fois que la conversation s’arrêtait et qu’un ange passait dans la pièce, le souvenir de leur récente étreinte venait envahir leurs pensées et faire frémir leurs corps.



Elle avait disparu, le laissant seul dans le salon et lui donnant le temps de faire le tour du propriétaire. Beaucoup de livres et de photos de voyage, correspondant à son côté aventure. Amatrice éclectique de rock, de jazz, de musiques du monde. Des DVD tout aussi variés, entre blockbusters US et films de genre européens ou asiatiques.



Elle avait fait sa réapparition dans le salon, vêtue d’une serviette de bain nouée autour de la poitrine, s’arrêtant tout en haut des cuisses. Il l’avait suivie, emportant avec lui la bouteille de whisky et le seau à glace. La salle de bain était assez grande pour accueillir un fauteuil et une petite table basse en osier, placés devant la baignoire. La lumière tremblante des bougies faisant briller la mousse du bain, et la vapeur brûlante qui s’en échappait, donnaient à la pièce une atmosphère onirique.


Lidia avait fait tomber sa serviette en tournant le dos à son patron avant de glisser lentement son corps brillant dans les volutes embrumées et mousseuses du bain, jusqu’à le faire disparaître jusqu’aux épaules.



Son esprit avait bien du mal à se concentrer sur le souvenir de ses exploits, tant il était absorbé par la contemplation de la jeune femme qui se caressait voluptueusement sous le discret tapis de bulles. Elle avait fermé les yeux, comme pour se laisser bercer par le récit hésitant de son patron. Celui-ci en avait profité pour libérer son membre endolori de l’étroite prison de son jeans.



Elle avait rouvert les yeux, le découvrant la bite à la main et elle lui avait adressé un sourire complice. Elle aussi en avait envie, et au diable la ligne jaune ! Elle s’était redressée, le corps brillant, des paquets de mousses accrochés à ses seins, son ventre, ses cuisses. Il s’était déshabillé en l’espace d’une seconde, pour aller la rejoindre et accueillir son corps trempé dans ses bras, l’embrassant comme une amante retrouvée après une trop longue séparation. Il avait essayé de la prendre, là, tout de suite, mais elle l’avait doucement repoussée.



Il l’avait retrouvée dans la chambre et ils avaient fait l’amour une grande partie de la nuit. Prenant enfin le temps de découvrir leurs corps et ces sentiments brûlants qui les habitaient l’un comme l’autre.


Lorsque Tania s’était réveillée le lendemain, son patron avait disparu. « Rejoins-moi à la brigade en fin de matinée. Il faut qu’on parle. » Elle lisait et relisait le petit mot posé sur la table de la cuisine, imaginant déjà la fin de leur brève aventure et son transfert probable vers une autre affectation. Elle s’en voulait. Elle avait tout gâché comme une conne, laissant son cul prendre le contrôle de sa tête, et à présent, elle allait devoir en payer le prix.



Elle cherchait à attraper son regard mais il faisait visiblement tout pour l’éviter, se plongeant dans le dossier ouvert devant lui, regardant l’écran de son ordinateur ou l’agitation de la rue par la fenêtre du bureau.



Elle avait quitté le bureau en claquant la porte derrière elle, sans lui laisser le temps de répondre, de lui expliquer combien il tenait à elle et combien il voulait à tout prix éviter de la mettre en danger. C’était ridicule et il le savait. C’était bien pour cela qu’il ne fallait pas mélanger le cul et le job. À présent, Tania n’était plus un des membres parmi d’autres de la brigade. Il l’avait tenue dans ses bras, ils avaient fait l’amour. Il avait fait une connerie et il fallait assumer. Dix minutes après que Tania eut quitté les locaux de la brigade, il avait rassemblé ses troupes. Si Tania se rendait chez Estrada, il avait bien l’intention de faire tout le nécessaire pour la protéger.


À neuf heures, Tania pénétrait dans la somptueuse villa de Silvio Estrada. Elle avait passé de longues heures à se préparer, n’arrivant pas à se décider sur la tenue adéquate, l’esprit perturbé par ses aventures de la veille. Les visages de Pierre et de Silvio défilaient dans sa tête, déclenchant l’un et l’autre des frissons intenses qui lui électrisaient les chairs. Pierre qui l’avait comblée de plaisir mais qu’elle haïssait à présent pour l’avoir abandonnée, et l’inquiétant Silvio, dans l’antre duquel elle allait devoir pénétrer.


Elle s’était finalement décidée pour une jupe noire à volant, courte et ample, façon tutu, descendant en corolle jusqu’au milieu des cuisses. Elle avait pensé que ce serait plus facile pour courir et utiliser ses jambes en cas de combat au corps à corps. C’est aussi la raison pour laquelle elle avait opté pour de petites bottines aux talons raisonnables qu’elle portait sur des bas nylons noirs, décorés d’un imprimé d’inspiration tribale. Un bustier de velours noir lui aussi, lacé sur le devant et décoré de dentelle violette, offrait une élégante corbeille à ses deux fruits juteux. Ses cheveux sombres, coupés au carré, s’arrêtaient juste au-dessus de ses épaules et encadraient son visage artificiellement pâle, au centre duquel ressortaient des yeux verts soulignés au crayon noir et une bouche aux lèvres carmin.


Elle était explosivement sexy, comme un personnage de manga, avec un côté enfantin et en même temps vénéneux qui lui donnait une allure terriblement sensuelle. Fragile et dangereuse à la fois, parfaite pour le type de soirée auquel elle devait se rendre. Avant de quitter l’appartement, elle avait rangé son cran d’arrêt dans une poche discrète dissimulée sous les baleines de son bustier, et avait revêtu les bijoux que lui avait confiés le service technique de la brigade. Un collier d’inspiration berbère garni d’un triangle pectoral en argent, descendant juste entre ses deux seins et dissimulant une mini caméra. Et des boucles d’oreille assorties, munies de microphones et émettant vers la voiture de la brigade, garée à quelques rues de la villa.


Une soubrette sortie tout droit d’un roman érotique l’avait introduite dans le vaste salon où se trouvaient déjà une trentaine de personnes. Des hommes en smoking noir, mélange de petites frappes et de businessmen plus ou moins véreux, entourés d’une nuée de bimbos plus ou moins jeunes, plus ou moins vêtues, mais toutes plus sexy l’une que l’autre. Tania avait reconnu les lieutenants d’Estrada, quelques unes des filles du Mambo, et des caïds bedonnants de la pègre locale, enregistrés au fichier central.



Estrada avait surgi dans son dos, glissant le bras autour de sa taille.



Après lui avoir offert un verre de champagne, il l’avait présentée au reste des invités, leur vantant ses talents, lui faisant promettre qu’ils pourraient les découvrir plus tard dans la soirée. Le cerveau de Tania devait lutter contre les sentiments qui lui dévoraient le corps, tandis qu’il la vendait comme si elle était sa chose, sous le regard un peu jaloux des autres filles et celui bien plus intéressé des hommes. Il fallait qu’elle se concentre sur sa mission. Sur ces visages et sur cette table garnie d’un plateau où trônait une montagne de poudre blanche et vers laquelle elle orientait la caméra dissimulée dans son collier. Sur ces noms qui s’enregistraient dans le micro pendant de son oreille.


La verrière grande ouverte donnait sur le jardin et la piscine aux reflets turquoise où deux jeunes femmes s’ébrouaient dans le plus simple appareil, tandis que des couples s’adonnaient ouvertement à des attouchements assez peu équivoques.



Silvio aurait sans doute aimé qu’elle accepte de se dévêtir à l’instant pour lui permettre à nouveau de contempler ses jolies formes, mais Tania ne voulait pas quitter sa cible et elle s’était contentée de se serrer contre lui, comme pour l’inviter à poursuivre la visite.


Ils étaient revenus dans le salon et Silvio l’avait abandonnée un instant pour aller s’envoyer un épais rail de coke dans le nez.



Engoncé dans un smoking visiblement trop petit pour lui, Carlos se tenait aux côtés de la jeune femme, glissant sa main grassouillette le long des bas, remontant sous la jupe pour se promener sur les chairs dénudées de ses cuisses et sur la rondeur brûlante de ses fesses.



Sa voix était à la fois sensuelle et glaciale, ne laissant aucun doute sur le sérieux de sa menace. Et, même s’il n’était pas trop futé, Carlos avait compris qu’il valait mieux obtempérer. Les rires et les éclats de voix d’un petit groupe qui s’était constitué au centre du salon, lui donnait l’occasion d’une retraite honorable. Après l’avoir regardé s’en aller la queue entre les jambes, plutôt contente de son pouvoir de persuasion, Tania l’avait suivi pour rejoindre le groupe.


Deux jeunes femmes s’enlaçaient lascivement sur un air de musique jazz west coast, entourées d’un groupe d’hommes jetant des billets de banque à leurs pieds pour les inviter à approfondir leurs caresses. Quelques minutes plus tard, allongées nues sur l’épaisse moquette, elles se dévoraient la chatte au milieu d’un tapis de billets.



Un frisson électrique avait traversé le corps de Tania lorsque la main de Silvio s’était glissée sous sa jupe, pour saisir ses fesses d’une poigne ferme. Il n’était pas question de s’en débarrasser comme elle l’avait fait avec Carlos quelques minutes plus tôt. Et, même si elle ne voulait pas se l’avouer, c’était délicieusement excitant de sentir ces doigts se glisser dans le creux de son sillon détrempé et venir frôler les lèvres frémissantes de sa chatte, à travers le voile délicat de son petit string de nylon.



Plongé dans les yeux de Silvio, son regard révélait l’excitation qui lui dévorait le corps tandis qu’il frôlait sensuellement les portes entrouvertes de son con. Il s’était penché vers elle pour lui dévorer la bouche sans qu’elle ne fasse rien pour l’en empêcher, laissant avec délice sa langue et ses doigts la visiter. L’espace d’un instant, elle n’était plus l’inspecteur Romero, mais Tania la gogo dancer, possédée par ce corps brûlant qui ne demandait qu’à s’abandonner.



Un des gorilles s’était penché à l’oreille de Silvio, interrompant brusquement leur étreinte. Les fournisseurs étaient arrivés et l’attendaient dans le bureau. L’inspecteur Romero, dont l’espagnol était la deuxième langue, s’était soudain réveillée, attirant vers elle la bouche de son partenaire, laissant ses mains glisser sur le torse.



Ils s’étaient regardés pendant de longues secondes et tout dans son visage disait qu’elle était sérieuse. S’il la voulait, il n’avait pas intérêt à la lâcher, même pour un instant.



Dans un éclat de rire, il l’avait prise par la taille pour l’entraîner hors du salon, suivi de ses deux porte-flingues. Deux hommes attendaient dans la pièce attenante, assis dans de larges fauteuils de cuir, face à un grand bureau en acajou.



Le plus âgé des deux hommes, à l’accent colombien, n’avait pas l’air d’apprécier la présence de Tania qui continuait à se lover sensuellement contre le corps de Silvio, visiblement flatté par ce brûlant intérêt.



Elle s’était lovée sur les genoux du jeune homme après qu’il eut pris place dans son fauteuil directorial. Et, sans rien perdre de leur conversation en espagnol, elle s’était appliquée à caresser langoureusement les pectoraux du jeune caïd, tandis que celui-ci lui caressait l’entrejambe. La livraison aurait lieu le soir même, ils n’attendaient plus que le règlement de la facture. Silvio pianotait sur son ordinateur, enclenchant la procédure pour le virement des dix millions de dollars accordés, sous le regard indiscret de la caméra fixée dans le médaillon de sa partenaire. Un intense plaisir chatouillait le ventre de Tania, en pensant à la revanche qu’elle prenait sur le commissaire Ligier. Dans quelques heures, tout ce beau monde serait sous les verrous et ce serait grâce à elle. Il ne lui restait qu’à se tirer de ce nid de serpents, mais cela ne s’annonçait pas si facile.


Durant la conversation, Silvio avait dénoué le lacet de son bustier, libérant ses seins dénudés qu’il caressait distraitement tandis que son autre main s’enfonçait entre ses cuisses. Elle devait trouver un moyen de leur fausser compagnie mais son corps refusait de lui obéir, préférant s’abandonner avec délice au plaisir brûlant qui lui traversait les chairs.



À moitié nue dans les bras du dangereux malfrat, Tania était prise au piège. Un frisson d’angoisse lui avait parcouru l’échine lorsqu’elle s’était levée lentement pour venir s’appuyer contre le bureau, face aux deux hommes qui, enfoncés dans leurs confortables fauteuils, la regardaient en souriant.


Elle avait fini de délacer son bustier, leur offrant le spectacle de ses superbes seins aux tétons fièrement dressés. Puis, fermant les yeux, elle avait remonté la robe sur son ventre, glissant ses mains sous le voile translucide de sa petite culotte, et s’était mise à se caresser sensuellement la chatte. Les hommes qui la regardaient n’existaient plus. Seuls comptaient ses doigts glissant entre ses chairs trempées, ses doigts qui la conduisaient à la jouissance et provoquaient des spasmes de plaisir de plus en plus intenses.


Les mains qui s’étaient soudain posées sur ses seins, sur son ventre, sur ses cuisses, alors qu’elle se noyait délicieusement dans l’extase de sa jouissance, lui avaient fait l’effet d’un électrochoc. Les deux hommes étaient à ses côtés, la caressant en lui souriant. Elle n’avait pas résisté lorsqu’ils avaient extrait ses doigts brillants de liqueur qu’elle tenait encore enfoncés au creux de sa chatte, pour les amener jusqu’à leur bouche et les lécher avec gourmandise tout en la regardant avec un petit regard cruel.


Ils l’avaient renversée sur le bureau et l’un des hommes avait brutalement arraché son petit string. En d’autres circonstances, elle aurait sans doute pivoté brusquement pour envoyer, dans un mouvement de balayage, une de ses bottines dans le visage hilare de l’un des hommes et l’autre à la rencontre du service trois pièces du second. Mais ce soir, son corps ne lui obéissait plus. Seule sa chatte affamée semblait guider son esprit, et elle lui disait de se laisser faire et de profiter pleinement de leurs assauts virils.


Le cul sur le bord du plateau, les jambes ballantes et largement écartées, elle leur offrait le spectacle de son con béant, brillant comme un mollusque juteux ne demandant qu’à se faire dévorer. Ils la doigtaient sans ménagement tandis que de l’autre côté du bureau, Silvio lui pétrissait les seins tout en lui dévorant la bouche.


Ils l’avaient pénétrée, longuement, brutalement, profondément, venant attendre leur tour au fond de sa bouche gourmande, et elle avait joui comme jamais auparavant. Lorsqu’elle avait senti les jets de sperme chaud venir s’écraser sur son visage, sa poitrine et son ventre, elle avait laissé échapper un dernier râle de plaisir. C’est fini, avait-elle innocemment pensé.



Silvio n’était pas du même avis, et en regardant sa grosse queue dressée, elle avait compris qu’il n’avait pas encore rendu les armes. Le visage brillant de sperme et de sueur, le corps encore traversé par les spasmes de sa jouissance, Tania s’était laissée glisser de la table pour venir y appuyer son buste en cambrant les reins. Il avait soulevé la jupe à volants, la laissant reposer sur son dos, pour offrir le spectacle de sa croupe dressée aux regards admiratifs des trois hommes.



Écartant les collines charnues, il avait posé son gland sur le petit orifice sombre et frémissant. Tania avait laissé échapper un long gémissement de plaisir et de douleur mêlés, tandis que son anus s’écartait lentement pour laisser l’imposant visiteur pénétrer l’étroit boyau de ses entrailles. Tandis que Silvio s’enfonçait en elle, elle sentait son propre sexe exploser sous l’intensité de sa jouissance. Il la possédait comme une chienne, lui défonçant le cul, et tout inspecteur Romero qu’elle fut, Tania ne pouvait nier qu’elle aimait cela.


Alors que Silvio était accroché à ses hanches, le glaive enfoncé jusqu’à la garde entre ses reins, des coups de feux avaient éclaté dans la maison. Ils étaient restés une fraction de seconde dans cette position incongrue, le pantalon du truand descendu sur ses chevilles et sa queue explosant brutalement dans le cul de Tania sous l’effet de la surprise.


Puis, tout était allé très vite. Les deux Colombiens pointaient la grosse artillerie vers la porte du bureau tandis que Silvio entraînait Tania, les seins à l’air et le cul nu dégoulinant de sperme, vers le cabinet de toilette attenant à la pièce.


Il l’avait poussée dans la cabine de douche où elle l’avait précédé sans comprendre, puis la cabine avait brusquement pivoté de cent quatre-vingts degrés et ils s’étaient retrouvés dans une autre pièce, véritable caverne d’Ali Baba, encombrée de meubles d’époques, de tableaux de maîtres, de ballots de coke ou d’héro, et surtout d’un véritable arsenal leur permettant de soutenir un siège.



Il l’avait regardée avec le même air surpris que la veille au Mambo, lorsqu’elle l’avait convaincu de ne pas approfondir ses caresses. Mais cette fois, la surprise avait laissé place à la rage, comme s’il comprenait soudain le rôle que la jeune femme avait joué dans cet assaut inattendu. Il avait voulu lever son arme mais elle ne lui en avait pas laissé le temps. Presque au ralenti, il avait vu la jambe de Tania se redresser, remonter plus qu’à l’horizontale, lui offrant par la même occasion et pour la dernière fois, le tableau brillant de sa chatte détrempée. Puis, dans un éclair, la bottine noire était venue s’écraser sur son visage, l’envoyant valser dans la cabine de douche et rejoindre le pays des rêves.


Un flingue glissé sous la ceinture de sa robe, un autre tendu à bout de bras, Tania se tenait accroupie derrière le corps inerte du malheureux Silvio, lorsqu’elle avait actionné le mécanisme de la cabine pour repartir au combat.



Appuyé contre le mur du cabinet de toilette, le commissaire Ligier la regardait, un large sourire dessiné sur les lèvres et un petit moniteur vidéo à la main. Il l’avait suivie depuis son arrivée à la villa, son passage par le bureau et son dernier exploit dans la pièce dérobée. Le corps et le cerveau de Tania carburaient à l’adrénaline, chargés comme une pile électrique. Elle s’attendait à devoir faire parler la poudre, et à la place, elle se retrouvait devant celui qu’elle avait adoré haïr.


En une fraction de seconde elle l’avait saisi par les pans de sa veste pour l’entraîner dans la cabine de douche et actionner une dernière fois le mécanisme de rotation. L’inspecteur Romero n’avait pas encore tout à fait terminé sa mission. Il lui restait encore un compte à régler avec le séduisant commissaire, et elle était plus qu’excitée à la perspective d’affronter ce dernier combat.