n° 14985 | Fiche technique | 35391 caractères | 35391Temps de lecture estimé : 20 mn | 22/05/12 corrigé 11/06/21 |
Résumé: Je reçois dans ma boîte à lettres des dessins anonymes de plus en plus intimes... | ||||
Critères: fh hplusag jeunes couleurs fsoumise cérébral voir exhib fellation fsodo confession | ||||
Auteur : Elodie S Envoi mini-message |
En m’installant dans le petit appartement loué par mes parents, lors de la rentrée universitaire, je suis grisée de cette nouvelle liberté acquise grâce à mon bac. Certes, je mets près de 3 quarts d’heure pour aller à mes cours à Dauphine en transport en commun, et à peine moins avec mon scooter, mais j’ai pour la première fois un appartement pour moi seule et la vie d’une étudiante indépendante dans la capitale est bien plus grisante que celle d’une lycéenne bachotant dans un établissement de bonnes sœurs de province !
Très vite, j’en profite pour vivre enfin, et ce n’est qu’à regret que je rejoins le giron familial, de moins en moins fréquemment, le week-end. D’ailleurs, même en semaine, je fais la fête, et je fais souvent partie de celles et ceux qui récupèrent a posteriori les cours dispensés par les enseignants.
J’ai toute une bande de copines, et pas mal de succès auprès des garçons. Autant lors des week-ends que nous organisons chez les uns ou les autres, qu’en semaine, je m’amuse comme une folle et dors pas toujours seule. Mais, contrairement à certaines, je ne cherche pas à me fixer, probablement motivée par l’envie de rattraper le retard que m’a fait endurer jusque là une vie de petite bourgeoise provinciale.
Bref, je croque la vie à pleines dents ; mon emploi du temps est ponctué de temps en temps par quelques contrôles de connaissance ou de visites de ma mère à Paris, qui m’imposent quelques révisions ou un ménage complet des deux pièces que j’occupe !
De retour d’un week-end de rêve à Deauville, je trouve dans ma boîte à lettres une enveloppe kraft non timbrée revêtue de la mention Mademoiselle Elodie S . Intriguée, je l’ouvre et y découvre, en format A4, un portrait me représentant, sans aucune autre indication. Je suis étonnée, car je suis aisément reconnaissable, alors que, les deux ou trois fois où, dans des lieux touristiques, j’ai fait faire mon portrait, je n’ai trouvé qu’une lointaine ressemblance entre l’œuvre et son modèle…
Sur le dessin, apparaissent le haut de mes épaules et mon visage, et je distingue nettement, autour de mon cou, un petit collier avec une clé stylisée en pendentif et les bretelles d’une robe à motifs fleuris que j’aime bien. Forte de ces indices, pour deviner l’identité de l’artiste, je réfléchis à mes dernières rencontres ainsi parée. Ça ne colle guère, je suis, pour une fois, rentrée seule la dernière fois que j’étais ainsi vêtue, et les amis avec lesquels j’étais ce soir-là n’avaient aucun don pour le dessin. Peut-être mon artiste m’a croquée à mon insu bien avant… Je range donc mon portrait et oublie peu à peu son existence.
Une quinzaine de jours plus tard, je trouve à nouveau dans mon courrier le même type d’enveloppe. Cette fois, je suis dessinée de trois quarts, de la tête à la ceinture, les mains sur les hanches, ma petite gourmette en or est visible et je suis poitrine nue. J’examine en détail le croquis : j’y suis, là encore, parfaitement reconnaissable, et son auteur a même pris le soin de matérialiser un détail intime de mon anatomie, un grain de beauté que j’ai sous le sein gauche !
Ce point me trouble particulièrement : qui donc me connaît aussi en détail ? Cela ne peut être qu’un garçon venu partager mon lit. Ils ont été au nombre de cinq depuis que j’ai emménagé, aucun ne m’a paru doté d’un talent de dessinateur aussi accompli, et je n’ai guère, en leur présence, manifesté la passivité nécessaire à la réalisation d’une telle œuvre.
Ce mystérieux artiste, avide des moindres détails de mon corps, me fascine et me trouble. Par acquit de conscience, je vérifie la possibilité de m’être livrée malgré moi, à travers mes fenêtres sans rideau, au regard d’un voyeur.
J’habite au quatrième et dernier étage, l’immeuble le plus proche fait l’angle de la rue, à une centaine de mètres. Mes vis-à-vis n’occupent que des maisons de plain-pied !
Ce week-end, je sors avec Mélanie, provinciale comme moi, qui s’est acoquinée avec un auditeur libre de la fac, un grand sénégalais, dénommé Didier, à la peau ébène et au sourire communicatif. Dans une conversation entre filles, elle m’a fait part avec un enthousiasme contagieux des prouesses sexuelles de son nouvel amant et s’est moquée de moi lorsque je lui ai fait part de ma totale méconnaissance des attraits virils des africains. Elle a donc organisé ce qu’elle appelle un black blind date avec un copain de son jules, et nous avons prévu de sortir tous en boîte. L’idée de cette rencontre m’amuse, je pourrais toujours jouer l’inaccessible si le garçon ne m’inspire pas trop.
Mélanie est venue se changer chez moi, nous grignotons un morceau en papotant, puis nous nous apprêtons entre deux fous rires. Mélanie me choisit un petit cache-cœur rouge avec une courte jupe noire, pour être très sexy. Et des escarpins assortis. Nous rejoignons Didier qui nous attend en bas, au volant d’une vieille Citroën Visa orange aux allures de tacot. Il me présente son copain, Boubacar, immense échalas mince qui me domine de plus de vingt centimètres. Il est élégamment vêtu, a lui aussi un large sourire qui dévoile des dents d’une blancheur immaculée et n’est finalement pas vilain garçon.
Nous nous arrêtons pour boire un verre dans un pub et mon compagnon d’un soir me raconte qu’il est arrivé il y a une dizaine de jour pour passer un test en vue d’une possible intégration dans le club de football professionnel connu de la capitale. Au fil de la conversation, il apparaît comme un vrai boute-en-train, drôle et gouailleur, ravi de passer la première soirée de sa vie avec deux jolies françaises. Evidemment, lorsque nous parlons de nos cours à la fac, il décroche, et il me semble plus à l’aise avec ses pieds qu’avec sa tête. Mais il me fait rire et m’entoure d’une onctueuse galanterie.
La boîte choisie par Didier est de style afro, avec une musique endiablée rendant pratiquement impossible toute conversation. Il y a peu de blancs, quelques filles et deux hommes. On se croirait vraiment en Afrique, ce dépaysement ne me déplaît pas. Les hommes sont en majorité et, visiblement, Mélanie et moi faisons notre petit effet dès notre arrivée. Bien que personne ne fume, il règne une odeur de shit dans l’air. À peine installée, Boubacar m’entraîne sur la piste où il fait un numéro de rap impressionnant. D’autres danseurs, à leur tour, se lancent dans des figures relevant autant de la gym que de la danse ! J’ai le sentiment étrange d’être une femelle animale devant laquelle paradent les mâles pour obtenir ses faveurs.
Bien qu’étant plutôt une bonne danseuse, mes mouvements me paraissent terriblement guindées comparés aux leurs, et les filles à côté de moi ébauchent des gestes particulièrement lascifs, mimant sans retenue l’amour. Au hasard des déhanchements, je sens des mains exploratrices sur mes hanches, mes cuisses, mes seins, sans arriver à en discerner les propriétaires. Pire qu’un métro bondé ! Heureusement, tel un cerbère, Boubacar n’est jamais trop loin de moi, et il me semble le voir par moment repousser certains garçons aux envies trop collantes.
Je suis bien et laisse mon corps voguer au diapason de ces rythmes ensorcelants.
Lorsque nous rejoignons notre table, pour nous désaltérer, je chancelle presque, et mon chevalier servant me soutient d’une main enveloppante sur ma hanche. Nous retrouvons Mélanie et Didier qui ont quitté la piste depuis longtemps et qui, sans vergogne, sont entrés dans une phase d’exploration manuelle et buccale réciproque assez poussée. Je glisse à l’oreille de Mélanie, qui éclate de rire, qu’il est peut-être un peu tôt pour ce type de jeux. J’ignore la composition des boissons que les garçons nous ont choisies, mais elles sont fraiches, fruitées et manifestement assez alcoolisées.
J’essaie, avec peu de succès, de converser avec mon cavalier. Le vacarme est tel que nous devons crier dans l’oreille de l’autre pour nous entendre. Le lieu privilégie les contacts physiques aux échanges verbaux. Après deux cocktails savoureux, Boubacar m’entraîne à nouveau sur la piste, et nous laissons nos deux tourtereaux à leurs leçons d’anatomie comparée !
Le rythme de la musique s’est un peu ralenti, et Boubacar, les mains sur mes hanches, danse maintenant face à moi. J’ai posé les miennes là-haut sur ses épaules. Il est si grand, je risque un torticolis en le regardant. Son regard plonge simultanément dans mes yeux et dans mon décolleté, il me sourit, je lui rends son sourire. Ses paumes deviennent joueuses, elles descendent sur mes fesses, me plaquent tout contre lui. Je me rends compte que je suis en train, lentement, mais irrémédiablement, de m’abandonner, mais ça ne gêne pas. Je sens, plus haut que mon nombril sa virilité qui durcit et s’anime. Et je m’avoue conquise !
Nous restons longtemps, très longtemps enlacés, bercés par la musique. Ses doigts courent sur mon corps, ses lèvres écrasent les miennes, sa langue pénètre ma bouche. Je le laisse faire, étrangement passive. À la fin des slows africains, il me porte presque jusqu’à notre table, où Mélanie et son compagnon sont enchevêtrés.
Nous quittons la boîte. Cette fois-ci, Boubacar est assis mes côtés. Il joue délicatement avec la pointe d’un de mes seins qu’il a impudemment sorti de ma robe pendant le trajet. Une fois arrivé, il me dit :
Nous éclatons de rire pour sa version poétique du je prendrais bien un dernier verre chez toi et, abonnant l’autre couple, montons tous les deux chez moi. Dans l’ascenseur, je me retrouve string à l’air, jupe relevée par ses caresses. Arrivée près du lit, je me retrouve entièrement nue ; il m’y culbute sans ménagement. Il n’a même pas eu le temps… de regarder la chambre. Je me délecte de son engin, si noir, si long. Il est d’une vigueur inconnue pour moi jusque-là, et, après avoir, pendant des heures, exploré toutes sortes de combinaison entre nos deux corps aimantés, nous sombrons, béats, dans un profond sommeil lorsque l’aube apparaît. J’ai découvert avec surprise que, sur la face externe de chaque cuisse et sur le torse, mon fougueux amant avait d’importantes cicatrices de quatre longues rayures à chaque endroit. Il m’a expliqué, entre deux étreintes, qu’il s’agissait d’un rite ancestral de scarification, subi lors de son passage à la puberté, censé représenter les blessures causées par le combat symbolique du jeune homme avec un lion, preuve de virilité.
Vers 11 h 00, la sonnerie de mon téléphone me réveille. Mélanie est au pied de l’immeuble avec Didier, elle a sonné, nous n’avons rien entendu. Je lui demande d’attendre devant un café au bistrot d’à côté pendant que mon compagnon se prépare. J’ai l’impression d’avoir été rouée de coups : mon ventre, mes seins, mes reins se souviennent de virils assauts et me tancent. Ma peau et mes draps sont maculés des traces des jouissances de l’homme, et plusieurs préservatifs jonchent ma table de nuit. Mon compagnon se réveille, il ouvre un œil langoureux, tend sa main vers ma hanche et m’attire vers lui. Son long bâton est à nouveau tout dur, il a vraiment d’insatiables ressources !
Mon corps n’en peut plus des ravages subis, j’essaie de m’esquiver, puis, résignée, je lui demande de rester debout sur le bord du lit, m’agenouille devant lui et le porte à ma bouche. J’enveloppe son gland de mes lèvres, caresse de la main ses bourses, parcours de la langue sa tige. Je le sens se tendre, s’arc-bouter, et sa semence jaillit une nouvelle fois, sur mes lèvres, mon cou et mes seins.
Je le pousse ensuite sans ménagement vers la douche, refusant de l’y suivre car redoutant d’avoir à nouveau à subir un nouvel assaut. Il se rhabille et me quitte. Il me faudra 24 heures pour me remettre de ma nuit de débauche.
Une dizaine de jours plus tard, j’apprends que Boubacar n’a pas été retenu par le PSG, et est rentré chez lui. Je trouve aussi dans ma boîte à lettres une nouvelle enveloppe identique aux précédentes. Je manque de m’évanouir en l’ouvrant : le dessin, cette fois, me représente entière, nue, à quatre pattes sur mon lit, suçant le sexe d’un homme noir de profil dont on ne voit que le bassin et le haut des jambes. Et, sur la cuisse apparente, quatre zébrures plus claires se distinguent parfaitement. Bien que mes cheveux couvrent une partie de mon visage, je suis toujours reconnaissable ; au poignet de la main qui tient la queue de l’homme se distingue le petit bracelet en corail que je portais la nuit où Boubacar est venu.
Il n’y a aucun doute, je suis épiée, et j’ai honte. Je mets près d’une heure à retrouver mon calme. J’inspecte coins et recoins de mon appartement, en vain, à la recherche d’une caméra cachée. Qui m’espionne ainsi ? Où se cache-t-il ? Pourquoi mon intimité, dans les moindres détails, est-elle ainsi violée ? Je ressasse ses questions sans en trouver les réponses. Je décide finalement d’en parler à ma meilleure amie, Sophie. Evidemment, je suis l’objet de ses sarcasmes lorsque je lui explique que je sers de modèle à un inconnu dans des poses parfois scabreuses. Elle me demande de voir les dessins, je les lui montre.
Nous prenons donc rendez-vous avec l’aspirant artiste, qui est tout étonné d’être recontacté par une ancienne conquête au sujet d’une mystérieuse enquête. Le pub dans lequel nous nous retrouvons manque un peu d’intimité. Je lui expose à voix basse mon problème, ce qui visiblement le rend joyeux, à mon grand désespoir. Il me demande évidemment de voir l’objet des délits, et j’ai honte quand je déplie, le plus discrètement possible, les trois dessins. Il s’attarde bien évidemment plus longtemps sur les deux derniers, et me demande, au sujet du plus embarrassant :
Nous partons chez moi. Heureusement, Sophie est avec moi. Une fois arrivés, Christophe me demande de me placer à l’endroit où j’étais lorsque j’ai été croquée. Je suis bien incapable de dire où j’étais lorsque mon voleur d’images a réalisé mon visage, puis m’a dessinée seins nus. Par contre, je sais bien où j’étais lorsque j’ai fait une gâterie matinale à mon apprenti footballeur. Christophe me houspille pour que je me mette en situation, et me voilà à quatre pattes sur mon lit, Sophie prenant la position de mon partenaire. Son ex tourne autour de nous, cherchant des angles, regardant vers l’extérieur, puis revenant vers la salle de bain. Après un temps de réflexion qui nous parait interminable, il nous déclare :
Je n’ose lui confirmer que le dernier, au moins, a été réalisé de jour, car j’avais quand même éteint la lumière lors de mes prouesses nocturnes avec mon amant black.
J’ignore sa perfide proposition, et nous braquons nos regards sur la coupable petite fenêtre. Avec les reflets, il est impossible de distinguer quoi que ce soit. Je demande à Sophie de rester après le départ de son ex, et, comme deux conspiratrices, nous ébauchons de nombreux plans pour piéger notre voyeur, passant du bris du fameux velux avec des objets du balcon jusqu’à des poses érotiques devant la fenêtre pour le surprendre sur le fait. Finalement, j’arrive à convaincre Sophie, qu’il ne connaît probablement pas, d’aller frapper à la porte de la maison, sous un fallacieux prétexte (son chat s’est égaré), pour savoir qui y loge. Tapie dans un recoin, j’observe de chez moi l’opération commando sans pouvoir cependant voir qui lui ouvre. Je m’inquiète un peu, car mon amie met une dizaine de minutes à ressortir. Elle revient essoufflée :
Je garde ma copine à dîner, pour notre plan de contre-attaque. Après deux heures de sommet stratégique, nous décidons de lui remettre la lettre suivante.
Monsieur,
Je sollicite votre bienveillance pour m’accorder une entrevue mardi prochain à 18H00.
Je compte aborder avec vous tous les sujets touchant à notre proximité visuelle, et en particulier à l’intimité de chacun d’entre nous.
Au cas où vous ne seriez pas libre ce jour-là, je vous remercie de me transmettre vos disponibilités par le canal habituel.
Votre voisine du quatrième en face.
J’observe avec attention le contenu de ma boîte à lettre jusqu’au fameux mardi. Aucun signe de vie de mon tourmenteur. Sophie m’a rejointe, elle m’attendra chez moi et avisera au cas où je ne réapparaitrais pas après 20 h 00. Nous débattons de la tenue adéquate pour me rendre chez mon voisin. Sophie me voudrait ultra-provocante, je suis réticente. J’opte finalement pour le style simple et sexy : une petite robe à bretelles blanche, aux transparences un peu coquines et pas de soutien-gorge, un petit chignon sage.
J’essaie de contrôler mon émotion tant bien que mal lorsque je sonne chez mon voisin. Marcel D. Est un homme pas très grand, au visage assez ridé, à l’allure ordinaire si ce n’est le catogan qui retient ses cheveux. Il est en effet ardu de lui donner un âge.
Mon hôte m’invite à rentrer, en m’enrobant d’un étrange regard, à la fois perçant et neutre, qui me met mal à l’aise. Il m’offre un jus d’orange que j’accepte.
Je bougonne un timide oui, et Marcel m’entraîne jusqu’à sa mezzanine. Le couloir est encombré de tables, la première est recouverte de photos, plusieurs me représentent. Je me découvre en peignoir sortant de la salle de bain, en nuisette passant l’aspirateur, demi-nue enfilant un pantalon, etc. Chaque épreuve dégage une sulfureuse sensualité, comme si mes poses avaient été volontairement osées.
Sur la table d’à côté, beaucoup plus grande, de nombreuses études, correspondant aux photos, dont certaines sont un peu floues. Il a dû préparer ma venue, car je suis l’unique modèle exposé. Je me rends compte qu’il a fait plusieurs esquisses de chacune des photos, avant de réaliser le dessin définitif pour quelques-unes d’entre elles seulement. Un peu plus loin, sous le fameux Vélux, une chaise et un appareil photographique sur trépied avec un imposant téléobjectif. Juste à côté, sur deux panneaux de bois, une dizaine de dessins de taille imposante me représentant, dont les trois dont j’avais reçu copie. Toute cette mise en scène me laisse interloquée, et j’arrive à murmurer :
C’est un comble ! Je suis venu menacer un voyeur qui me mate sans vergogne, et voilà que celui-ci me demande de m’exhiber devant lui ! Je fulmine, et ne sais que répondre. Pour me donner un semblant de contenance, je regarde via l’appareil de photo chez moi. J’aperçois Sophie qui pianote tranquillement sur son PC dans mon petit living.
Pour marquer mon mécontentement, je lui tourne ostensiblement les épaules et redescends, peut-être un peu trop vite, l’escalier dont je rate une marche. Je m’étale de tout mon long, robe relevée sur mes cuisses, sur le palier. Mon photographe s’est précipité, il me prend par l’épaule, je me masse la cuisse. Heureusement, plus de peur que de mal !
Je me relève et me dirige vers la porte en l’ignorant. Il me lance, comme si de rien n’était :
Je claque la porte sans un au revoir. Arrivée chez moi, je dois subir la batterie complète de questions de Sophie. Je lui raconte tout, même ma ridicule chute dans l’escalier en souvenir de laquelle je garde un gros hématome sur la cuisse !
Les jours suivants, je prends très pudiquement garde de ne pas m’exposer en petite tenue devant mes fenêtres, et évite de ramener un garçon chez moi. J’ai du mal à évacuer de mon esprit la proposition de Monsieur D., d’autant plus que Sophie me relance à chaque fois sur ce sujet. Existe-t-il un syndrome de l’innocente victime pour son voyeur, comme celui, dit de Stockholm, de l’otage pour son ravisseur ? Je décide finalement de tenter l’expérience, et je colle sur ma fenêtre un papier où j’ai écrit en majuscules :
OK pour une séance de pose. Quand ?
Le soir même, un petit mot de Monsieur D. me fixe rendez-vous le surlendemain en toute fin d’après-midi. Non sans hâte, j’attends le jour convenu, et, vêtue de ma petite robe blanche, je sonne chez mon voisin. Il m’accueille chaleureusement, me demande des nouvelles de ma cuisse endolorie et me propose un verre de porto, que j’accepte avec empressement. Il me fait asseoir sur un sofa élimé, les jambes un peu en oblique. Je me sens nerveuse, et mon artiste me dit :
Il met un air d’opéra, du Verdi me semble-t-il, puis, s’approchant de moi, il déboutonne les trois premiers boutons de ma robe, dénudant ma poitrine. Etrangement passive, je le laisse faire. Il n’effleure même pas mes seins, retourne vers son chevalet, et me regarde.
Comme une automate, j’obtempère, et me découvre entièrement. Il m’observe et ajoute :
Une nouvelle fois, je lui obéis, et m’offre à son regard entièrement nue, comme émergeant de ma robe, mon shorty accroché à ma cheville gauche. J’écoute la musique, c’est bien la Traviata, je me sens aérienne.
Pendant près d’une heure, mon artiste me dessine. Parfois, il se recule, parfois il se déplace, à la recherche d’un angle différent. Il vient vers moi, dénoue mon chignon, revient accommoder une mèche rebelle, sans jamais frôler ma peau. Très progressivement, je sens mes seins durcir, mon ventre se nouer. Je me connais trop bien, je sais que ce sont là pour moi les prémices de l’envie. D’ailleurs, mes tétons pointent, il doit le remarquer. Et en fermant les yeux, j’imagine la suite, je vais bientôt me donner, corps et âme, à mon peintre voyeur.
Sa voix, soudainement, m’arrache à ma rêverie :
Brusquement arrachée à mes rêves d’après, je le fixe les yeux ronds, ouvrant avec lenteur le compas de mes jambes pour mieux lui montrer mon trésor de femme. Il ne regarde même pas ! Piteusement, je me relève, me rhabille, conviens d’un nouveau rendez-vous et le quitte. Arrivée chez moi, rongée par le désir, j’appelle un copain et l’invite pour la nuit. Aussi ravi que surpris, il se pointe peu après. S’il savait pourquoi je l’ai appelé ! Dans ses bras, j’oublie presque le regard de Marcel.
Pressée de questions par Sophie sur l’attitude de mon artiste, je me garde bien de lui confier l’effet de la séance de pose à provoquer sur moi et lui parle seulement d’une attitude très professionnelle.
J’attends avec impatience la nouvelle séance, et lorsque je me présente chez lui, sans aucun sous-vêtement sous ma fameuse robe blanche, mon shorty dans mon sac, je sais qu’il est hors de question qu’elle se termine pour moi en queue de poisson , et j’en suis déjà excitée. D’ailleurs, Marcel souligne que mon regard, aujourd’hui, est encore plus troublant. Je reprends la pose d’une moderne Olympia, fixe mon shorty à ma cheville ; mais, cette fois, il me fait poser la main droite sur le haut de mon mont de Venus, le majeur sur mes lèvres Intimes. Pendant une heure, il me croque, se déplace, se rapproche, me caresse du regard. Pendant une heure, je me sens comme pénétrée par ses fusains magiques et la palme de mon doigt s’alourdit peu à peu sur le haut de ma fente. Lorsqu’il sonne la fin, le dessin est achevé, il me dit qu’il y faudra une autre séance pour y rajouter des couleurs.
Je m’approche de lui, sans même me rhabiller et me frotte comme par inadvertance contre lui en me penchant sur l’épreuve. Elle me paraît particulièrement réussie : une ambiance érotique se dégage de mon corps et de mon regard. Mon maître n’esquive pas le contact de ma peau nue contre ses vêtements, mais il ne réagit pas. Alors, je décide de provoquer, et je rapproche mes lèvres des siennes, m’interposant entre lui et son œuvre. Cette fois-ci, il m’esquive et m’annonce :
J’ai l’impression d’avoir reçu un coup sur la tête. Les adeptes du troisième sexe que j’ai connus jusque là étaient beaux, bien habillés, un peu maniérés, parfumés et soucieux de leur corps. Mon peintre est d’un physique quelconque, mal fringué, pas très net sur lui. Le petit ventre qui pointe n’a rien à voir avec les tablettes de chocolat des modèles de Têtu, à se demander comment il peut exercer sur moi une telle attraction ! Et pourtant elle existe. Un flash me traverse l’esprit, et je lui réponds d’une voix langoureuse :
À son tour, il se fige, surpris de ma réponse. J’en profite pour me glisser à ses genoux et lancer mes quenottes à l’assaut du zip de son pantalon. Il me regarde, immobile, ébahi. Je dégage son oiseau, il est mou et flapi dans un slip kangourou digne d’un antiquaire. Avec une infinie délicatesse, je le porte à mes lèvres, et ma langue entreprend un insidieux ballet. La bête réagit à mon plus grand bonheur. Certes, ce n’est que bien peu de chose si j’en compare la taille à celle de mon footeux, mais elle devient toute dure. La proie étant ferrée, je montre mon art de femme, mes doigts explorent sa base et sa périphérie. Je croise un regard éperdu, comme s’il était surpris de mon effet sur lui. Je l’engloutis entier, le recrache, le cajole. Je le lèche, le mordille, l’enduis de ma salive, titille son méat, enrobe le gland raidi. Il se crispe, gémit, grogne et trois salves de semence jaillissent et maculent mon visage et mon buste.
Il reste debout, prostré, s’appuyant sur une chaise, hagard ; je me lève, me rhabille, sans même me nettoyer. Lorsque j’atteins sa porte, je me retourne et lui lance :
Lorsque j’arrive chez moi, je suis partagée entre deux sentiments, l’insatisfaction de mon propre plaisir et la satisfaction de lui avoir prouvé qu’une femme, elle aussi, pouvait lui en donner…
J’ouvre avec impatience, pendant plus d’une semaine, ma boîte sans trouver de message. Volontairement, nue ou en petite tenue, je passe et repasse devant mes fenêtres. J’en arrive même à étendre, sur mon petit balcon, mes dessous les plus chauds en simple tenue d’Eve, au risque d’être surprise par un autre voyeur.
Enfin arrive l’enveloppe tant attendue : ce soir, à 19h00. J’annule mes engagements prévus pour la soirée, ce dont Sophie s’étonne, procède à une séance d’apprêtage inhabituellement long devant ma coiffeuse et, peu habillée, comme la dernière fois, me rend avec émotion chez mon peintre désiré.
Marcel me reçoit dans une longue blouse blanche couverte de peintures diverses. Presque sans nous parler, après le traditionnel verre de porto, je rejoins le sofa, m’y installe sans oublier ni le doigt fureteur, ni le shorty pendant. À l’aide d’une palette et de nombreux essais, le peintre recherche, très concentré, le mélange idéal pour capter les rayons sur mon corps. Parfois, il modifie la position d’une des lampes qui me chauffent la peau, afin de mettre l’ombre d’un volume en avant. La séance dure, mon excitation croît, à tel point que mon majeur s’enfonce plus avant ans mon intimité. Je sens la rosée sourdre en moi. Il ne le voit même pas.
Il me propose enfin une pause, je me lève, toute nue. Je m’approche de lui, il ne bouge pas. Je défais les boutons de sa blouse, puis ceux de sa braguette, extrait son sexe mou, l’enfourne dans ma bouche. Il gémit, s’affermit. Et lorsqu’il est en état, je lui dis, d’une voix rauque, en lui tendant un préservatif :
À quatre pattes sur la moquette, les fesses tournées vers lui, j’ouvre du bout des doigts l’accès de ma rosette. Jusqu’alors, mes expériences de sodomie m’avaient laissé plus de douleurs que de plaisirs, et je ne m’y résolvais qu’aux demandes pressantes d’amants impétueux. Mais je savais qu’avec Marcel, c’était l’unique voie. Mon peintre pose son gland dans mon entrée secrète, pousse avec fermeté et douceur, franchit sans trop d’encombre une première barrière. Les larmes aux yeux, en me mordant les lèvres, je recule vers lui. Il s’enfonce de plus en plus loin, et je sens bientôt ses bourses contre ma peau.
Il entreprend de lents va-et-vient, ma main glisse jusqu’à mon bouton d’amour. Sa cadence s’accélère, il me pistonne plus vite, son souffle s’accélère. Profitant d’une sortie plus ou moins volontaire, je me dégage de lui, l’attire par la main sur le fameux sofa, l’incite à s’asseoir, et m’agenouille sur lui. Je glisse son mandrin là où il était sorti. Maintenant, c’est moi qui dicte le tempo. J’accélère, et dès que je sens son plaisir monter, je retombe sur ses cuisses et reste immobile. J’essaie de l’embrasser, il refuse le baiser. Je pose une de ses mains sur mon sein, il en explore, tel un sculpteur, l’élasticité. Je reprends mes mouvements, il est au bord du gouffre. Comme par mégarde, je le remets, mais cette fois, dans ce qui me fait être femme. Il explose en moi, m’entrainant avec lui…
Nous restons encastrés l’un dans l’autre pendant de longues minutes. Et à sa mine surprise quand il ressort de moi, je constate qu’il croyait être ailleurs que dans ma chatte ! Je lui dis d’un sourire :
EPILOGUE
J’ai reçu, par la poste, mon tableau magnifiquement peint, qui trône au-dessus de mon lit. Même ma mère l’a vu ! Mais je n’ai jamais revu Marcel, ni lui, ni moi n’avons cherché un nouveau contact…