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n° 15008Fiche technique36785 caractères36785
Temps de lecture estimé : 22 mn
01/06/12
Résumé:  À quarante et un ans, ma vie sentimentale est un désastre. Je fais pourtant une rencontre décisive ce soir.
Critères:  fh frousses ascenseur caférestau voir exhib noculotte fmast intermast nopéné -coupfoudr
Auteur : Petit Bouquet            Envoi mini-message
Seul ce soir

À quarante et un ans, ma vie sentimentale est un désastre. Je ne suis jamais resté plus de quatre ans avec une femme. Je ne sais pas pourquoi les femmes ne restent pas très longtemps avec moi. Pas très grand, je ne suis pas exceptionnellement beau sans être moche non plus – il ne faut pas exagérer. Je gagne ma vie honnêtement en étant expert-comptable. Ce n’est pas un métier auréolé de gloire… Malgré tout, je rencontre pas mal de gens. J’ai pu même « lever » quelques jeunes stagiaires, impressionnées par mes connaissances. Il m’est aussi arrivé de faire des cochonneries dans leur bureau. Mais, en général, après une séance de baise elles me laissent tomber. Peut-être que je ne suis pas un « bon coup » ? Il est vrai que je m’occupe plus de mon plaisir que de celui de ma partenaire…


Ce vendredi soir, j’ai décidé de me faire plaisir, et de ne pas trop me prendre la tête. J’ai réservé dans un bon restaurant de mon quartier. J’ai juste envie de bien manger. Seul. Seul, puisque je n’ai pas le choix. Lorsque j’arrive, le serveur m’installe à une table au milieu de la salle. Et ça, je n’en ai pas vraiment envie. Être là au milieu de tous, c’est afficher ma solitude. Je prends un peu peur, je ne sais pas si je vais pouvoir assumer. Je regarde de tous côtés… M’observe-t-on ? J’ai l’impression que plusieurs personnes me jettent des regards de désapprobation. À force de me tordre le cou en tout sens, je tombe sur cette rousse. Seule, elle aussi. Elle est en train de lire le menu. Je décide, incroyable audace de ma part, de partager un moment avec elle. Je préfère tenter ma chance et me prendre un râteau plutôt que de rester seul. Avec une assurance que je ne me connais pas, je m’avance vers elle, avec la tête de celui qui sait ce qu’il veut.



Merde ! Elle accepte. Je m’assois en face d’elle et elle me tend aussitôt la main.



Elle me fixe de ses beaux yeux verts et nous commençons à bavarder. De tout, de rien. Très vite, nous nous tutoyons. Et très vite aussi, elle me déballe sa vie. J’apprends qu’elle était mannequin à dix-huit ans. À vingt ans, elle rencontrait son futur mari lors d’un défilé. Sa vie conjugale était rapidement devenue infernale. Après le divorce, son ex lui verse une très confortable pension. Elle a trente-huit ans… je lui en donne presque dix de moins. Mannequin, elle était à la limite de l’anorexie, mais depuis la séparation elle a repris du poids. Elle se sent bien dans sa peau. C’est en tout cas ce que je ressens quand elle m’en parle.


Aujourd’hui, elle est passionnée par la photographie. Elle parcourt l’Europe pour visiter des expos, des rétrospectives…



Elle possède un studio en dehors de la ville, dans une ancienne ferme. Elle fait surtout des portraits et des nus. Évidemment, j’essaie d’en savoir un peu plus sur ce dernier point. Elle m’avoue, un peu rougissante, que ce sont des autoportraits. Je suis curieux de voir le résultat, lui dis-je.



Pour toute explication, elle défait un bouton de son chemisier blanc. Le décolleté était déjà profond, il devient plongeant. L’arrondi est plutôt joli… enfin… de ce que j’en vois.



Le fait qu’elle écoute, qu’elle sache écouter me trouble. C’est la première personne qui me donne cet effet. Savoir que je suis écouté. Je ne sais pas ce qui me passe par la tête, mais je lui demande, à voix basse, de se rendre aux toilettes pour qu’elle retire ses sous-vêtements. On saute du coq à l’âne, de la conversation presque anodine à quelque chose de beaucoup plus personnel, s’agissant de sexe. Elle fait des yeux ronds, et un peu moqueurs. Ceux qui disent : « Tu exagères, mais j’accepte avec plaisir ».


Sans un mot, elle se lève et se dirige vers le fond du restaurant. J’en profite pour la détailler. Chevelure de feu qui descend jusqu’au milieu du dos, légèrement ondulée. Une jupe noire qui lui arrive aux chevilles. Assez ample. J’aime. Chaussures à hauts talons. Formes généreuses, elle est franchement voluptueuse.


Après s’être absentée quelques minutes, elle me rejoint, radieuse. Elle s’assied et m’avoue que ça lui fait bizarre de ne pas porter de soutien.



Elle est simple et directe. On voit clairement qu’elle n’a rien sous sa blouse… les pointes saillent. Le serveur qui débarrasse la table d’à côté ne quitte pas des yeux la gorge de ma compagne. Je remarque une bosse dans son pantalon. J’observe le manège entre ces deux là. Elle le fixe et… détache un bouton supplémentaire. Je profite autant que le serveur de l’exhibition d’Anne-Catherine. La vue offerte est presque indécente… Je perçois les aréoles plus foncées, à l’orée de l’ouverture. Je lui chuchote d’écarter les jambes et de remonter sa jupe… Si elle m’a obéi, et je n’ai aucun doute là-dessus, elle doit avoir le sexe à l’air. Je ne peux que le deviner, la table me masquant cette partie. Je bande, putain ! tellement c’est lubrique. Je l’aperçois qui dépose une main sur sa cuisse, tout en parlant. Je ne porte aucune attention à ce qu’elle dit, mais je fais semblant. Je comprends, au mouvement de son bras, qu’elle remonte lentement vers son entrejambe. C’est la première fois, dans ma piètre vie, que je rencontre une femme qui se donne du plaisir. Et cela n’a rien de feint. Je vois qu’elle prend réellement du bon temps.


Le serveur revient pour enlever nappe et serviettes de l’autre table. Il ne cesse d’épier Anne-Catherine. Pour autant, elle ne retire pas sa main. Elle aime jouer avec les nerfs de ce pauvre garçon. Tout en le regardant, elle continue à faire monter sa main qui doit être maintenant en haut des cuisses. Son bras ne bouge presque plus. Elle doit être en train de se masturber. Je lui demande de me laisser goûter. Elle tend alors sa main. En la prenant, je me rends compte que le bout de deux doigts est humide. Je les lui lèche avec délectation. Odeur et goût aphrodisiaques.

Elle me susurre alors :



J’acquiesce d’un simple hochement de tête. Mon Dieu ! Que va-t-il se passer ? Va-t-elle, elle aussi, me laisser tomber comme une vieille chaussette après avoir découvert qui je suis vraiment ? Tant pis, nous verrons bien comment tout ceci va avancer. Ne faisons pas trop de plans sur la comète, n’anticipons pas la débâcle alors qu’il ne s’est tout bonnement rien passé entre nous… ou presque.


Après avoir payé, je me lève et passe derrière elle pour m’occuper de sa chaise. Ce geste est quelque peu désuet, mais il prouve à la dame que je sais me tenir. Lorsqu’elle est debout, près de moi, elle me sourit largement. Elle est un rien plus grande que moi… grâce à ses talons sans doute. J’ai toujours eu du mal à juger de la taille réelle des femmes lorsqu’elles portent ce genre de chaussures.


Nous nous dirigeons vers les vestiaires où elle demande à récupérer son manteau. C’est le serveur-reluqueur de tout à l’heure qui le lui apporte. Alors qu’il l’aide à l’enfiler, je vois bien les paluches du jeune homme qui ne peuvent s’empêcher de la peloter. Ce n’était pas très discret d’ailleurs. Malheureusement pour lui, j’emmène Anne-Catherine dehors.


Nous nous retrouvons dans la rue, par cette douce nuit de printemps. Tout en marchant, elle se rapproche de moi et plaque une main sur mes fesses. Initiative bienheureuse. La séance de masturbation du restaurant m’avait déjà sérieusement excité, mais là, je dois dire que je suis dans un sale état ! Je l’arrête, la fais pivoter vers moi. Dans le même mouvement, je la colle contre la façade de la première maison. Je dépose mes lèvres sur les siennes. Joue, cou, lobe de l’oreille, bouche. Elle rive sa poitrine contre la mienne. Et elle me lèche plus qu’elle ne m’embrasse. Langoureusement. Je sens sa main descendre vers mon pantalon.


Une espèce de déclic se produit dans mon esprit. Je vais « donner », au lieu de tout le temps recevoir. C’est la sensualité qui se dégage de ma partenaire qui me donne cette envie.


J’ouvre son manteau pour un peu nous cacher des passants. Elle passe ses bras autour de mon cou. Je glisse une main entre nos deux corps. Remonte vers la poitrine. Plutôt petite, ronde et ferme, à ce que je sens. Au travers du tissu, je lui englobe un sein. À mon tour maintenant de l’embrasser goulûment, tout en continuant mes attouchements. La belle soupire de plus en plus. J’ai les deux mains occupées sur ses rondeurs et mes gestes se font plus rudes. Je presse ses seins, les tords, les triture. Elle ferme les yeux, elle ne s’occupe plus que des sensations que je lui procure, plus rien d’autre n’a d’importance. Elle dépose la tête sur mon épaule. Je continue à l’étreindre. Je joue avec les bouts érigés. Elle gémit et je sens qu’elle est prise de légères crispations.


Elle jouit.

Debout, dans la rue, sans un bruit, elle jouit.

Elle revient à elle, doucement. Son visage est épanoui.


Nous reprenons notre marche. Devant un grand immeuble, elle m’arrête. Forme le code qui déclenche l’ouvre-porte. Dans la pénombre, elle m’entraîne vers le fond du hall. Elle me fait ralentir et je vois une petite lumière rouge s’allumer… La patience est délicieuse, sachant ce qu’il y aura au final. Les portes de l’ascenseur s’ouvrent. À peine entrée, elle pousse sur le bouton du dernier niveau.



Je ne comprends pas.



OK. Je capte. C’est le temps qu’il reste pour arriver à mon étage.



J’obéis (pour une fois). La jupe est longue, je me débats pour la retrousser. Je n’ai pas trop le temps… je plaque ma main directement sur son sexe. Trempé. Dégoulinant même. La belle est excitée depuis maintenant une bonne heure. Lorsque j’insère un doigt dans son antre, un léger râle sort de sa bouche pulpeuse. Tandis que mon pouce cherche son petit bouton, j’attrape un sein de l’autre main. Un nouveau chuintement. Je ne sais si c’est le contact du clitoris ou la poitrine pressée qui déclenche ce phénomène !



L’index rejoint le majeur, le pouce toujours en action, les palpations persévèrent plus haut aussi.

Les portes de l’ascenseur s’ouvrent alors que ma rousse n’a pas joui. Merde, raté. Pour autant, je ne change pas de tactique et continue mes manœuvres. Je bande comme un âne à la voir ainsi se laisser faire. Et, comme il y a peu, elle dépose sa tête au creux de mon cou, s’agrippe à mes épaules et jouit en silence… Les soubresauts sont plus importants que tout à l’heure. Je suis obligé de quasi la maintenir. Les portes se ferment, j’ai juste le temps de coincer mon pied pour éviter de repartir vers un autre étage.


Je la soutiens et nous sortons de la cabine.



Elle me montre la porte de gauche. Je fouille dans son sac et attrape un trousseau de clés.



Toujours en la maintenant — son dernier orgasme devait être copieux ! —, je l’aide à entrer dans son appartement. Une série de légers bips résonnent. Anne-Catherine débranche l’alarme. Elle reprend un peu de vigueur.


C’est chic et cher ici, je le sens tout de suite. L’appartement est très vaste, le mobilier de marque, de petits tableaux aux murs éclairés par des spots. Alors que je suis en train de visiter les lieux, elle me dit :



Cette courte phrase, anodine, est pleine de sous-entendus. Surtout qu’elle l’a susurrée d’un air lascif.

Elle me guide à travers son domaine. Car il s’agit bien de cela. Long couloir jalonné de plusieurs portes. Quasi au bout, elle entre dans la salle de bains. Plutôt imposante. Il y a une baignoire, un jacuzzi, deux grandes cabines de douche et deux lavabos.


Elle déboutonne sensuellement son chemisier. Je peux enfin admirer sa poitrine. Comme je l’imaginais. Pas très grosse, mais très ferme. J’approche une main, mais elle s’écarte rapidement.



J’essaie d’aller le plus lentement possible pour ouvrir ma chemise. Mon pantalon est retiré de la même manière. De son côté, elle se défait de sa jupe. Elle se retrouve nue devant moi. Elle a de longues jambes bien dessinées. Ses hanches sont un peu larges, ses fesses aussi… Tout cela, à mes yeux, est un appel à la débauche. J’ai rarement vu une telle sensualité émaner d’une femme.


Elle me tend la main et m’invite sous la douche. Je refuse, sentant le désir trop proche de l’inéluctable. Je me rends dans une cabine alors qu’elle va dans l’autre.


J’espère que cette douche va refroidir quelque peu mes ardeurs. Je l’observe. Suave, elle se savonne les seins, délicieusement. Elle prend clairement plaisir à se caresser de la sorte. En me fixant du regard, elle descend ses mains le long de ses hanches, se retourne et, voluptueuse, se flatte les fesses. De temps en temps, elle passe un doigt ou l’autre dans le sillon qui sépare ses deux globes.


Je n’en peux plus. Je me rince en vitesse et sors. Je me sèche alors qu’elle n’a visiblement pas terminé. Elle me rend dingue. Elle m’a tourné le dos et ses mains sont devant… très certainement en train de se masturber… Je m’approche pour mieux savourer le spectacle. Car c’en est un ! Je la vois presser sa poitrine d’une main tandis que l’autre chipote dans les plis de sa vulve. C’est une vraie rousse, je vois sa belle toison de feu. Elle s’attarde parfois sur le petit bouton, elle se pénètre de quelques doigts. Elle s’agite, la belle. De plus en plus crispée, agacée. Les seins sont furieusement pétris. Le clitoris malmené. Elle pousse des cris de plus en plus rauques. L’orgasme est là, fulgurant. Elle se laisse quasi tomber par terre, ses jambes ne la soutenant visiblement plus. J’ouvre la porte en verre, ferme les robinets et la prends dans mes bras. Elle est encore dans son orgasme, elle tressaute de temps à autre. Nous restons enlacés quelques minutes. Lovés, devrais-je dire. Elle est tout à fait calmée, à présent. Je l’aide à se redresser, lui tends une serviette.



À son ton, j’ai bien compris qu’elle désire rester seule. J’attrape mes fringues et me rends au salon. Je remets juste mon pantalon et passe ma chemise sans la fermer. Ça me donne un petit air de baroudeur… le gars qui en a déjà vécu. Je reste un peu dubitatif quant à ce que je viens de vivre. Une femme peut, elle aussi, se faire du bien ? Cette femme me fait découvrir une série de choses qui me sont complètement inconnues. Tout à mes pensées, je regarde la pièce d’un air distrait, je jette un œil sur les magazines disséminés un peu partout. Il y en a un paquet ! Beaucoup traitent de photographie, quelques-uns de peinture et de sculpture. Aucun magazine typiquement féminin, comme le Elle, Cosmo ou autre. Je m’installe dans un sofa – très confortable - en attrapant au passage un périodique consacré au « huitième art ». Je suis curieux de voir ce qu’il y a dedans. Dès les premières pages, je suis étonné par la qualité des images. Quel talent ! S’ensuit un article dédié à un appareil numérique dont je n’ai jamais entendu parler. Même la marque ne me dit rien. Phase One ? De plus, il y a des annotations dans la marge. Gribouillis ? Il y a quelques points d’interrogation. Je n’y comprends rien. Je sens alors une présence derrière moi. Elle est là, sereine. Je le lis dans ces yeux. Elle porte une sortie de bain, une serviette sur les épaules sur laquelle reposent ses cheveux.



Je lui tends le magazine et lui montre ses propres commentaires.



Tout en parlant, elle prend un album sur une étagère derrière moi. Elle s’assied à mes côtés et le dépose sur mes genoux. Elle replie les jambes sous elle. Je commence à le feuilleter, et je ne peux m’empêcher de la complimenter.



Je continue à feuilleter l’album. C’est vrai que toutes ces images sont très belles. Il se dégage de chacune d’elle un je-ne-sais-quoi qui attire l’œil. Des détails, des couleurs, un jeu de lumière. Alors que je tourne une des dernières pages, je tombe sur un paquet de photos qui ne sont pas rangées. Des « noir et blanc » d’assez grande taille. Sur la première, je découvre une femme nue, dans une position assez suggestive, sans pour autant être pornographique. C’est Anne-Catherine, évidemment. Je la questionne du regard.



Elle a prémédité son coup. Mmmmh… Elle est vraiment magnifique ! Et, effectivement, elle arrive à avoir le même genre d’ambiances que celles du studio Harcourt. Je ne sais que dire. Elle est toujours dans des poses très « soft ». Rien de vulgaire, rien d’écœurant. On ne voit jamais son sexe, rarement la poitrine. Il manque un peu de lumière si bien que je dois approcher quelques tirages de mes yeux. À la troisième fois, elle rit.



Elle passe la main dans mes cheveux, me caresse la nuque. J’ai toujours aimé ce genre de contact. De petits frissons me parcourent. Je reporte à nouveau mon attention sur les clichés. Je lui montre le suivant et pointe mon doigt dessus, au niveau du haut de la jambe gauche.



Elle découvre sa cuisse, sagement, et me révèle une tache de vin. Celle-ci a la forme d’un arbuste. Je me prends au jeu. Sur la photo qui vient juste après, je désigne un bras et demande :



Elle se dévoile un peu plus pour me monter l’endroit en question.



Elle rit à son tour. Et je continue ce petit manège. J’inspecte, de cette manière, une cheville, une main, un genou, une épaule… Et nous ne rions plus vraiment. Il y a ce moment où l’on redevient sérieux, sachant ce qui va arriver entre nous ensuite. Une espèce de tension impalpable, une fébrilité. Et tout cela, en à peine quelques centièmes de secondes. Tous les deux, nous sentons, au même moment, qu’il faut passer à autre chose, de beaucoup plus élevé.


Anne-Catherine se blottit contre moi et me caresse le torse. Délicatement, elle passe sur ma poitrine, descend gentiment vers mon pantalon… L’ouvre et en extrait ma verge honnêtement tendue. Je me contorsionne pour déposer l’album sur la table basse du salon. Elle n’en a pas lâché mes attributs pour autant. Je suis maintenant libre de tout mouvement.



Quelle fleur bleue je peux être parfois ! Je peste tout de même intérieurement. Une gâterie comme ça, si elle est bien faite, est toujours un délice.


Elle me masturbe généreusement à présent. Et elle a une technique diablement efficace. Mon sexe est enserré dans sa main complète, et j’ai l’impression que c’est la paume qui est utilisée, plus que les doigts. Si bien que j’ai les mêmes sensations que lors d’une pénétration. Je ferme les yeux, m’installe plus confortablement. Ses caresses sont sublimes. Je la sens remuer et j’ouvre un œil pour voir ce qu’elle trafique. Elle s’est positionnée à genoux sur l’assise du fauteuil. Sa sortie de bain bâille et sa poitrine est à portée de main. Je résiste à la tentation d’y toucher. Je veux profiter pleinement des délices prodigués avec tant de douceur. Elle vient m’embrasser. Sa langue râpeuse me fait un effet d’enfer. Elle me mordille, suce, lèche, tout en continuant ses manipulations masturbatoires. Je sens monter le désir. Je referme les yeux, ne pensant plus qu’à mon plaisir. Je suis à l’affût des moindres de ses gestes. Je pousse quelques gémissements, sans vraiment m’en rendre compte. L’excitation, trop intense, me fait perdre les pédales. Je tends la tête en arrière, je n’en peux plus. J’éclate. Mon sexe crache, le sperme vient s’écraser sur mon torse. Mon cerveau n’arrive pas à analyser toutes les données reçues simultanément. Je n’ai jamais connu une telle extase avec une « simple » masturbation.


Après plusieurs secondes de béatitude, je reprends mes esprits. Lorsque je croise son regard, un large sourire se dessine sur son visage. Elle porte la main à la bouche et avale, avec un plaisir certain, la semence qui a coulé dessus. Ensuite, elle me lèche carrément le torse, comme pour me nettoyer.



J’observe ce chat se pourléchant les babines. Une fois le nettoyage terminé, elle me dit :



Il est vrai que je suis dans un état second, à la limite comateux, et que je sens le sommeil m’envahir. Je suis bien. Et je plonge dans les bras de Morphée.


Après un moment (je ne saurais dire combien de temps exactement), je m’extirpe d’un bien lourd sommeil. La pièce est plongée dans une pénombre relative. J’essaie, tant bien que mal, de me repérer dans ces lieux que je ne connais pas. En me redressant, je découvre de la lumière filtrant sous une porte. Je me dirige vers celle-ci. Dès que je l’ouvre, je suis aveuglé par l’éclairage ambiant. Je me retrouve dans la cuisine. Anne-Catherine est assise à une table et déguste un verre de vin rouge. Elle me perce de son regard.



Elle montre son index, comme une institutrice grondant un enfant.



Après mes ablutions, je la rejoins sous la couette. Elle vient se blottir contre moi. Et elle me dit un truc auquel je ne m’attends pas du tout :



À la façon dont elle se raconte, je sens que c’est douloureux. Je la laisse parler. J’ai l’impression que ça lui fait du bien de déballer.



Nous nous endormons tous deux, comme des masses. Je me réveille à plusieurs reprises durant cette nuit. J’observe Anne-Catherine dormir. Je dois faire de gros efforts pour ne pas la toucher. À chaque fois, je retrouve avec peine le sommeil.


Et puis… et puis la chambre est largement éclairée par le soleil. Je regarde ma montre : 10 h 14. Houla ! Je n’ai que rarement dormi aussi tard un samedi. Je me retourne et découvre la place vide à mes côtés. Heureusement que je suis chez elle, j’aurais très bien pu croire à un rêve.


Je me lève et pars à la recherche de la cuisine. C’est l’odeur du café qui me guide. Comique… elle a la même position qu’hier soir, sauf que le verre de vin est remplacé par une tasse de café. Dès qu’elle me voit, elle pose son index sur sa bouche et…



Tout en disant cela, elle me prépare un expresso.



Elle me fait encore une liste impressionnante de désirs et d’interdictions, que j’écoute avec attention. Et c’est ainsi que nous avons scellé une espèce de pacte de sexe. Il ne s’agit pas ici d’amour, mais bien de confiance. Entre un homme et une femme, blessés.



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Anne-Catherine et moi avons fait une série de rencontres, mais elles se sont toutes soldées par un échec, d’un côté comme de l’autre. Nous nous sommes « remis ensemble » bien des fois. Aujourd’hui, nous allons fêter nos quatre ans de vie commune.



— o0o —



Ami lecteur… il y a ici une scène qui ressemble fortement à une autre, dans un précédent récit. Tant pis. J’en assume pleinement la responsabilité. Ce doit être sans doute un de mes fantasmes… que j’espère assouvir un de ces quatre !