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Temps de lecture estimé : 41 mn
22/06/12
Résumé:  Mon cher directeur d'agence entre en coup de vent dans mon bureau, une liasse de papier à la main. Je sens que la suite ne sera pas triste...
Critères:  fh collègues amour revede cunnilingu
Auteur : Patrik  (Carpe Diem Diemque)            Envoi mini-message
Sophia d'Antipolis

Mon cher directeur d’agence entre en coup de vent dans mon bureau, une liasse de papiers à la main :



Curieux de nature, bien que soupçonnant un truc pas triste, je prends la pile de papier qu’il me tend et je lis en diagonale la première feuille :



Je continue ma lecture sur les feuillets suivants :



Je consulte le feuillet suivant, lentement, paisiblement. J’attends un peu, j’aime me faire désirer, puis je lance :



Mon directeur s’adosse au mur, bras croisés :



J’ai pris mon directeur au pied de la lettre, je suis donc reparti chez moi étudier le dossier.




--oOo-—




Comme j’avais droit à trois jours, j’ai pris les trois jours. En réalité, il m’en a fallu que la moitié. Ça n’allait pas être du gâteau que de concrétiser le dossier, mais ça m’amusait, un défi. Surtout en Cobol, et pas une version récente !


Un peu avant de donner ma réponse, j’ai voulu en savoir plus. Je me suis connecté au réseau de la boîte et j’ai cherché la photo de qui était commercialement en charge du dossier : une certaine Sophia Mancini, une brune italienne, assez jolie à regarder. Tiens, un truc amusant : elle se prénomme Sophia et elle travaille à l’agence de Sophia-Antipolis, Nice…


Je lance mon logiciel de téléphonie et je l’appelle :



Jolie voix… mais ce n’est pas le propos.



Un léger blanc au bout de la ligne.



C’est bien la première fois que j’entends un tel soulagement au téléphone. Pourtant, je suis habitué à passer pour le sauveur de la dernière chance !



Ou comment passer de la délivrance à l’abattement !



Et la conversation dura une bonne heure. Encore heureux, côté tarification, que ce fut sur le téléphone internet, donc coût zéro euro et zéro centime !




--oOo-—




J’ai accepté le dossier, à condition d’avoir les coudées franches, et personne dans les jambes. J’ai décidé de tout recommencer car ce qui avait été déjà réalisé n’était pas dans l’esprit du vieux Cobol, mais plutôt en orienté Objet, sauce UML. Or le vieux Cobol est diamétralement opposé aux nouvelles modes de conception.

Bref, il fallait bien reculer de trente ans pour écrire ce programme. Mais voilà, il y a trente ans, j’étais encore dans les jupes de ma maman. Ceci étant, j’ai commencé ma carrière informatique à maintenir des programmes parfois écrits vingt ans plus tôt. Bref, on peut dire que j’ai cinquante ans de connaissance en Cobol, même si j’approche mes quarante ans. Vous suivez, arithmétiquement ?


J’ai ressorti de mes cartons un antique générateur. Il faut coder à la main, pas de souris, un bestial fichier texte en entrée avec des symboles cabalistiques dedans, mais ça fonctionne nettement mieux que la plupart des générateurs actuels qui me bouffent la moitié de mon disque dur, qui sont sans doute très beaux, très esthétiques, mais qui me pissent dix mille lignes de code, là où j’en écrirais le centième du quart de la moitié.


J’ai l’impression d’être un informaticien des années soixante-dix face à mes écrans tristounets en mode texte, sans l’ombre d’une couleur ou d’un simple trait graphique, mais j’avance à pas de géant. J’ai balancé hier matin sur le réseau ma maquette, avec un émulateur d’environnement. Dans l’après-midi, le client a pu manipuler, il est très content. Sophia m’a confié qu’il aurait dit :



Bref, Le client est content, Sophia est contente, mon directeur d’agence est content, et même le siège ! Même si certains font une tronche d’enfer jusqu’au sol. Mais ça, je m’en fiche allègrement !


Et puis, paf : le truc con !



Ah la belle excuse ! Fichu réseau social de notre saloperie de SSII qui permet de tout savoir sur tout le monde de la boîte ! Mais que fait la CNIL ?



Elle me promet de faire ce qu’elle peut. Tout ce qu’elle peut. En fin d’après-midi, elle me téléphone, catastrophée :



Silence… après quelques bruits étranges se font entendre, des feuilles froissées peut-être, elle reprend :



Moins d’une heure plus tard, elle me recontacte, sa voix annonce plus ou moins la couleur :



Je ricane sans m’en cacher :



Je soupire, je me cale dans le fauteuil :



Je ne sais pas pourquoi, je m’entends dire :



Silence…



Silence, deux fois…



Silence, trois fois…



Elle soupire bruyamment :



Là, c’est moi qui soupire :



Un silence, elle semble réfléchir, puis annonce :



Deux jours plus tard, je sonne à sa porte.




–oOo–




Mille deux cent kilomètres en une seule fois, ce n’est pas rien. Il n’y avait peut-être que de l’autoroute, mais un peu plus de douze heures assis derrière un volant, c’est pénible à la longue ! J’aurais pu y aller en train ou en avion, mais j’ai préféré avoir ma petite voiture sous la main pour me déplacer et surtout pour repartir au plus vite, car si je peux liquider la dernière partie au plus vite, je ne serais absolument pas contre.


Je suis parti, hier, vers dix-neuf heures, après avoir fait une longue sieste. La nuit, il y a moins de monde, et la nuit, ça me convient parfaitement, d’autant que je suis habitué aux nocturnes de programmation, avec sa copie à rendre au petit matin.


Je suis aux abords de Nice. Je reconnais que le paysage local n’a pas tout à fait la même allure que sur Calais, le coin est plutôt montagneux et assez aride. Muni de mon oreillette, je téléphone à Sophia. J’entends un bâillement à titre de bonjour.



Gros soupir :



Quelques minutes plus tard, j’arrive au pied d’un petit immeuble. Je sonne, la porte s’ouvre. Trois étages à pied plus haut, dans l’encadrement de sa porte, elle m’attend, short blanc, t-shirt rouge. Le moins que je puisse dire est que ma logeuse est plutôt mignonne. Pas très grande, mais mignonne ! Nettement mieux au naturel que sur sa photo.


Elle me fait un grand sourire et me tend la main :



Je m’empare de sa main, pas pour la serrer mais pour l’attirer à moi. Je lui claque un gros bisou sur la joue – sa peau est plutôt sucrée…



J’entre, passant devant elle ; une bonne odeur de petit déjeuner flotte dans l’air. Sur le balcon, une table avec bol, baguette et divers m’attend. Je reconnais qu’elle marque un point : ce n’est pas souvent que je peux prendre le petit déj’ dehors…


C’est curieux, j’ai l’impression de passer sous un scanner. Je me retourne, elle était en train de m’étudier de haut en bas. Elle rougit légèrement et passe devant moi :



Alors que je dévore, elle picore. Ce qui ne l’empêche pas de me détailler à nouveau. Je demande :



Elle rit :



Une fois le petit déjeuner pris, elle me demande :



Quelques minutes plus tard, je suis dans sa chambre ; gênée, elle dit :



Je fais un geste vers son lit, elle m’arrête :



Et je m’écroule sur son lit ! Elle râle pour la forme, puis se décide à quitter la chambre, sa chambre. Elle revient sur ses pas :



Ah là, je crois que je viens de toucher un point : elle rougit comme une tomate bien mûre !


Elle soupire bruyamment, me lance un « au revoir » et j’entends la porte claquer. Moi, je suis tout aussi claqué, et je sombre petit à petit dans un bon sommeil réparateur, au milieu des draps et de ses oreillers soyeux, baignant dans son odeur légèrement sucrée…




–oOo-—




La trop grande luminosité de la pièce me fait ouvrir un œil. D’abord, je me demande où je suis, car je ne reconnais rien. Puis, petit à petit, mon cerveau se remet en marche : c’est vrai, je suis chez Sophia, dans sa chambre, dans son odeur. Tant bien que mal, je m’assieds sur le lit, je m’étire dans un grognement d’ours mal famé.



Je tourne la tête, mon hôtesse est debout, juste à côté de moi. Je demande :



Je secoue la tête, je cherche des yeux un réveil, une horloge, un truc qui donne l’heure.



Elle ricane, les bras croisés :



Intrigué, je me lève, et d’un pas pas très assuré, je me dirige vers la fenêtre. Je cligne des yeux, la lumière est trop vive. Peu à peu, je m’habitue, le paysage se dessine petit à petit, coloré, très coloré et vivant. Je contemple la vue sur les collines, cette végétation assez luxuriante dans laquelle se nichent, ci et là, des petites maisons blanches et rouges. Sans parler du ciel bleu de chez bleu. Une vraie carte postale.


Je me retourne vers Sophia, et je constate :



Elle ne me répond pas, elle rougit, me regardant un peu plus bas que mon visage. Je me demande quoi, et je l’interroge muettement. Elle se contente de me faire un sourire en coin. Je baisse la tête et…


Et je constate que je suis en pleine forme dans mon caleçon ! Le chapiteau est tendu au maximum !


Un bref moment, je ne sais pas quoi faire, puis, soudainement, je me décide, les bras sur les hanches :



Je m’approche d’un pas d’elle, elle recule légèrement. Je rétorque :



Elle attrape un oreiller et le propulse vers ma virilité tendue. Je bloque le projectile avant qu’il ne vienne faire du dégât. Elle en profite pour sortir de la chambre. Je pose l’oreiller sur le lit, quelque chose me dit que ça ne va pas être triste pour ces prochains jours !




--oOo-—




Me voici à présent exhibé dans l’agence de Nice ! Avec ma virilité en avant ? Mais non ! Sophia m’a traîné à son travail afin que je rencontre ses collègues et surtout que je prenne connaissance de divers petits points de détail du fameux dossier qui a commandité ma venue en bas de la France, moyennant mille deux cents kilomètres en voiture.


Petits points de détail ? Tu parles ! J’ai lu en silence les trois feuillets, puis je les ai posés sur la table. J’ai ensuite affiché mon sourire le plus crétin sur ma figure impassible et j’ai innocemment demandé :



Michel, le chef d’agence de Nice intervient :



Silence. Sophie avoue :



Je reprends les feuillets, je jette un dernier coup d’œil dessus et calmement, sans hâte, je les déchire devant les yeux stupéfaits de mes interlocuteurs.



Je me tourne vers le chef d’agence, un grand machin de presque deux mètres de haut, mais ce n’est certainement pas lui qui me fera peur. Je me lève pour coller mon nez sous le sien, même si je dois me mettre sur la pointe des pieds :



Je détourne, je m’approche de la porte. En passant près de Sophia, je m’arrête :



Le grand chef d’agence pose sa main sur mon épaule :



Prestement, je me retourne :



Je le regarde bien dans les yeux, avec un grand sourire carnassier, et je lance :



Je sors mon portable de ma poche de chemise, et je commence à composer le numéro. Michel m’arrache littéralement le téléphone des mains.



Le géant écarte ses mains en signe d’apaisement et dit :



Néanmoins, nous nous sommes retrouvés tous les trois dans son bureau.




--oOo-—




Ça va faire une bonne semaine que je suis à Nice. Nous avons trouvé un arrangement à l’amiable. Arrangement assez curieux, mais il satisfait toutes les parties. Pas vraiment toutes, puisque je continue à squatter chez Sophia et que je lui ai même pris sa chambre ! Elle dort sur le canapé, et parfois dehors, chez une copine. Quand je lui ai demandé pourquoi elle ne dormait pas dans des bras masculins, elle m’a jeté un regard noir ! Je lui ai demandé alors :



Elle hésite entre me mettre une gifle et laisser tomber :



Et elle quitte la pièce.


Voilà ma vie à Nice avec Sophia : une série d’accrochages, au départ, miniatures qui prennent souvent des proportions dantesques ! Parfois, je me dis que je serais plus tranquille à l’hôtel, mais voilà, l’hôtel, c’est cher, même si ce n’est pas moi qui paye. Ils sont près de leurs sous chez nous, pardon, à la boîte ! Bon, il est vrai que j’ai demandé un petit supplément salarial pas piqué des vers, la contrepartie étant l’hébergement chez ma tendre et délicate commerciale. Une façon comme une autre d’équilibrer le budget.


Mais de temps à autre, j’entends une voix féminine, celle de Sophia clamer :



Et bien d’autres… Ça met un peu d’animation dans ma vie niçoise, entre lignes de code.



Un torchon en main, son poing sur sa hanche, elle soupire :



Elle soupire à nouveau, les bras ballants :



Elle s’approche de moi, très dubitative :



Elle soupire encore une fois :



Elle rougit malgré elle et soupire une dernière fois avant de quitter la pièce :



Et comme elle part aussitôt, je n’ai pas le temps d’ouvrir la bouche pour lui répondre : les deux, ma chère…




--oOo-—




Un peu plus tard, dans un petit restau pas trop loin de chez elle, un truc typique, comme elle l’a indiqué. C’est vrai que c’est typique : belle déco, ambiance comme il faut ! Tandis que nous mangeons, la conversation roule sur tous les sujets ! Surtout sur elle…


Elle porte son verre à ses lèvres :



Elle boit une gorgée, je réponds :



Elle boit une autre gorgée. Je m’amuse à imaginer le liquide qui part de ses lèvres sucrées, qui glisse sur sa langue, dans sa gorge, derrière ses seins pour aller disparaître plus bas… Je m’étonne moi-même d’avoir ce genre d’idée. Elle coupe court à mes pensées saugrenues en demandant :



Elle marque un petit temps d’arrêt avant de rétorquer :



Elle pose ses coudes sur la table, ses deux poings sous son menton :



Je fais quoi ? Je suis perplexe, car je ne sais moi-même pas très bien ce que je veux. Je fais une très rapide auto-analyse, et sans mentir, j’avoue de mon ton le plus détaché :



C’est à mon tour de boire une gorgée. Je me sens comme un frêle esquif sur une mer qui commence à s’agiter sérieusement. Je pousse un gros soupir :



Elle me fixe, ses deux poings toujours sous son menton :



Elle pince ses lèvres :



Ses yeux se font très sombres, avec des lueurs étranges qui les zèbrent ci et là. C’est à la fois très attirant, excitant et inquiétant.



Elle se lève brutalement, sa chaise manque de valser. Déjà certains clients vous regardent. Elle approche sa tête de la mienne par-dessus la table, me faisant incidemment admirer son décolleté et ses mignons seins qui s’y nichent, ce qui n’aide pas trop à la concentration !



Par-dessus la table, je me rapproche d’elle, mes yeux dans les siens :



Surprise, troublée, son nez touchant presque le mien, elle marque un temps d’arrêt :



Je jette un coup d’œil alentour, puis je lui dis :



Quelques minutes plus tard, nous cheminons dehors vers le bord de mer. Nous sommes un peu plus calmes, je cogite comme un fou, mon sens inné de l’analyse essaye de recoller tous les morceaux, afin de dégager un schéma potable, car je nage complètement dans les supputations les plus floues !


Là-bas, au bout de la rue, je crois distinguer un truc bleu, la mer ?



Elle pouffe :



Nous éclatons de rire, l’évacuation de nos stress respectifs. Puis nous continuons notre chemin vers la mer. Maintenant, ça va faire dix bonnes minutes que nous longeons la Méditerranée et ses flots très calmes.



Je préfère ne rien répondre. Une minute se passe. C’est elle qui rebondit :



Je m’arrête pour contempler la mer, les mains dans les poches, une légère brise souffle. Sophia en fait de même. Peu après, c’est plutôt elle que je regarde, que j’admire. Elle s’en rend compte :



Un peu troublé, j’ôte les mains de mes poches et je m’approche d’elle. Elle incline légèrement la tête.



Elle est dubitative, elle incline un peu la tête, se mordant les lèvres, cherchant quoi répondre. Elle est trop craquante ainsi. Je me jette à l’eau :



Elle relève la tête, ses yeux sombres étincellent, sa voix a une petite colorisation colérique :



De plus en plus troublé, je m’approche néanmoins un peu plus près d’elle :



J’ai la révélation :



Je pose mes mains sur ses épaules, je sens sa peau à travers son fin chemisier, elle s’agite, elle fixe à nouveau le sol, elle ne me regarde pas :



Elle se calme un peu, lève la tête vers moi et questionne :



Ce furent ses derniers mots avant que je capture ses lèvres. Au diable le futur, vivons au présent. Peut-être que cette femme me fera encore plus mal que toutes les autres. Tant pis ! Au moins, j’aurais vécu quelque chose avec elle. Même pour quelques jours, mais avec la sensation que ces jours-là compteront beaucoup plus que des années !




--oOo-—




Encore une nouvelle journée ensoleillée qui s’annonce. Il n’y a pas à dire, c’est quand même plus joyeux ici, à Nice, que chez moi à Calais. Enfin, c’est différent, dirons-nous. La tête bien calée dans l’oreiller, la chambre traversée par les rayons du soleil, un vague murmure venant de l’extérieur, je commence à comprendre pourquoi, par ici, on a parfois la flemme de se lever tôt.


Se lever ? Et pourquoi donc ?


Pour un fichu programme en Cobol à la con ? Pardon, je rectifie : fichu programme à la con en Cobol, ce vieux langage de programmation n’y est pour rien, même si on a fait nettement mieux depuis le temps. Oui, ce n’est pourtant les langages qui manquent pour écrire des applications orientées gestion ! Mais bon, le client veut du Cobol, il aura du Cobol. Point barre.


Oui, point barre. Néanmoins, pour l’instant, je suis mal barré, je n’ai franchement pas envie de mettre mon nez dans le code. Pas du tout !


Je cligne des yeux, je manque un peu de sommeil, sans doute. J’ai une grande faim, vorace, dévastatrice, comme si j’avais couru le marathon sur ses quarante-deux kilomètres réglementaires. Et une soif inextinguible.


Mon cerveau toujours dans le brouillard, je lève la tête vers la table de chevet. Un réveil, des livres, une lampe de chevet, des trucs indéterminés… Je suis dubitatif : non, ce n’est pas exactement ça. Oui, j’ai effectivement faim et soif, mais pas d’un petit déjeuner…


Quoique, je me sens en capacité d’avaler une baguette complète avec un pot de miel entier ! Même deux ! C’est vrai que ça se mange tout seul !


Alors que je suis perdu dans mes rêveries, j’entends juste à côté de moi une sorte de sourd grognement, je pivote aussitôt : Sophia est endormie, son charmant corps à moitié découvert, ses mignonnes courbes bien dévoilées !


Oh oui, j’ai immensément faim et soif d’elle !


C’est alors que je me souviens…




--oOo-—




Flash-back, comme on dit au cinéma…


Elle et moi, hier, le restau, la balade, la mer… Elle face à moi, d’aspect si fragile sous la lune, les faibles vagues…


Elle se calme un peu, lève la tête vers moi et questionne :



Ce furent ses derniers mots avant que je capture ses lèvres. Au diable le futur, vivons au présent. Peut-être que cette femme me fera encore plus mal que toutes les autres. Tant pis ! Au moins, j’aurais vécu quelque chose avec elle. Même pour quelques jours, mais avec la sensation que ces jours-là compteront beaucoup plus que des années !


Ce n’est pas la première fois que j’embrasse une femme, il y a longtemps que j’ai fini d’entretenir une comptabilité précise à ce sujet, mais c’est bien la première fois que j’éprouve une telle sensation !




--oOo-—




Vous savez ce que c’est que de désirer une femme plus que tout ? De vouloir la posséder, tout lui prendre ? Eh bien, pour moi, c’est le cas !


Il y a tellement de choses à prendre chez Sophia que je ne sais par où commencer ! Ses lèvres sucrées, son cou tout doux ? Ses seins frémissants, ses tétons érigés ? Son ventre tout câlin, ses hanches si courbes ? Ses fesses dodues, son cul mignon à croquer ? Son pubis délicat, ses lèvres suaves ?


Peu importe, je veux tout, je mettrai le temps qu’il faudra mais tout sera à moi, possessivement, absolument !



Comment ça, pas ici ? C’est alors que je réalise que nous sommes sur un boulevard en bordure de mer, elle plaquée contre un réverbère et moi qui mets mes mains et mes lèvres partout sur son corps frémissant.



Soudain, pris d’une inspiration subite, je la soulève sans effort dans mes bras telle une enfant, puis je dirige posément avec mon précieux fardeau vers la plage.



Et sans lui laisser le temps de répondre, je l’embrasse, bien décidé à me laisser embraser complètement et me brûler les ailes, peu importera la suite. Carpe diem, c’est bien ce que j’ai envie de faire, profiter de l’instant présent, profiter d’elle, tout lui prendre, tout lui donner !

Je ne sais pas combien de temps s’écoule, je ne connais rien d’autre que la chaleur de ses lèvres, leur douceur, leur goût sucré !


Je me contrefiche du sable qui voltige sur nos visages, dans nos cheveux, qui s’introduit dans nos vêtements ! Rien ne m’importe plus que Sophia.


Je n’y tiens plus ! Après avoir ôté, je ne sais comment, les boutons de son chemisier, je plonge, nez en premier dans son décolleté, ma bouche désirant à tout prix goûter ces fruits ronds et sucrés, croquer dedans sans réserve ! Elle gémit, tressaille un peu, mais me laisse faire, ce qui m’enhardit un peu plus.



Écartant du bout du nez un bonnet de son soutien-gorge, je capture alors son téton que je torture aussitôt, elle gémit de plus belle, j’adore ses petits bruits incongrus et si excitants ! Peu après, c’est sa poitrine nue et frémissante qu’elle offre à mes baisers voraces et ma bouche carnassière !



C’est vrai que c’est un argument de poids ! Aussitôt dit, aussitôt fait, je la soulève dans mes bras, et sans plus attendre, je galope vers son appartement, tandis qu’elle tente tant bien que mal entre deux baisers fougueux, de refermer son chemisier et de remettre un peu d’ordre dans ses cheveux. Quelques passants nous dévisagent curieusement, certains intrigués, d’autres plus souriants, mais je n’en ai cure ! Tant pis si ma réputation est grillée dans ce quartier !


Je ne sais plus trop bien comment j’ai réussi à ouvrir la porte, ni comment nous avons atterri dans son lit, mais c’est avec fébrilité que j’enlève tous ses vêtements sans me soucier d’où ils peuvent voltiger ! C’est avec une passion renouvelée que je découvre les moindres courbes de sa mignonne anatomie, ses seins à croquer, son ventre tout doux, ses jambes soyeuses et son triangle étrangement barré un petit trait vertical tout sombre.



Toujours est-il qu’elle lance ses bras autour de mon cou et m’attire impérativement à elle, me planquant sur son corps brûlant ! Nous roulons sur le lit, nos lèvres rivées, nos peaux soudées. Puis, tout à coup, nous nous séparons, haletants, manquant d’air.


Elle est allongée sur le dos, bras en croix, je me redresse, m’agenouillant auprès d’elle, la caressant délicatement. Elle me sourit d’une façon étrange…


Je ne cherche pas à comprendre, je me jette littéralement sur elle pour lui faire subir à présent plein de bonnes choses que j’aurais dû faire quand je suis arrivé, il y a trop longtemps, à Nice ! Ne jamais remettre au lendemain ce qu’on peut faire tout de suite, surtout côté sexe !

Cette maxime vaut aussi pour la programmation, mais là maintenant, je n’ai absolument pas l’esprit branché ordinateur ! J’ai bien autre chose en tête et surtout entre mes mains et sous mes lèvres !


Sophia est complètement offerte à mes caresses, à mes baisers, et j’en profite ! Car je n’ai absolument pas envie de me freiner ! Cette femme, je la désire trop, j’ai trop envie de la posséder, de l’avoir à moi, complètement. Oui, j’ai déjà désiré des femmes, mais jamais à ce point, comme si ma vie en dépendait !


Ma bouche gobe ses tétons, mordille ses seins, se niche sous ses globes laiteux puis, insatiable, elle couvre de baisers embrasés la plaine de son ventre pour venir ensuite à l’orée de son pubis luisant. C’est alors que je lève le nez pour admirer le spectacle de son sexe entrouvert, surmonté d’une fine bande de poils pubiens, telle une flèche qui m’indique la marche à suivre…


Avec une évidente satisfaction, je constate qu’elle mouille déjà, et capturé par ses effluves troublantes, je m’empresse d’aller honorer de ma langue une si jolie fente ! À peine ai-je commencé à goûter à son intimité tout humide qu’elle soupire bruyamment d’aise ! Sadiquement, je prends mon temps, je glisse, je fouille, furetant, creusant ci et là. Elle se cabre, elle gémit, elle adore.


Moi aussi, j’adore le goût de sa cyprine et je ne me gêne pas pour la boire, lapant en elle du creux de ma langue sa liqueur blanche.


Puis, sans prévenir, j’attaque son petit bouton rose qui me nargue depuis tout à l’heure ! Elle pousse un petit cri rauque qui m’excite plus encore ! Comme secouée par des décharges électriques, son corps, ses membres tressaillent, son ventre palpite, sa fente se détrempe plus encore, ruisselante, telle une source.


Assoiffé, je bois tout, détrempant son clitoris turgescent et ultra-sensible. À chaque coup de langue que je donne vicieusement, elle se cabre, hululant des cris étranges, comme brisés, cassés.


Soudain, elle repousse ma tête, m’empêchant de continuer à la torturer ainsi :



Je relève la tête, elle répète, impérative :



Je me glisse entre ses jambes qu’elle écarte sans réserve, je me frotte un peu sur elle, posant mon sexe bien dressé sur son pubis, sur son ticket de métro, puis, lentement, je descends le long de ce fin tapis de poils pubiens.



J’ai décidé d’y aller doucement, pour mieux faire durer le plaisir… Mon gland glisse à présent sur sa petite fourrure sombre, puis il s’introduit délicatement dans sa fente humide. Elle remue du bassin pour que je plonge en elle, mais je continue ma descente…



Elle tente de se rapprocher de ma verge qui s’enfonce entre ses lèvres distendues, mais je réussis à ne pas me faire happer. Elle gronde :



Elle s’agite, ses ongles entrent dans ma peau :



Ses ongles strient mes chairs, la douleur est à la fois aigue et excitante.



Et qu’un puissant coup de rein, j’entre férocement en elle, elle crie, des secousses l’agitent sans cesse, tandis que je la pistonne brutalement, implacablement. Elle me plaque sur elle, me labourant le dos, une lancinante litanie sur ses lèvres.


Je ne comprends pas bien ce qu’elle dit. Sans cesser de la labourer, je tends l’oreille, je décrypte ces sons répétitifs qui sortent de sa bouche :



Peu après, nous explosons tous les deux, nos corps soudés, moi complètement enfoncé en elle, expulsant tout ce que je possède en salves épaisses, me rivant plus encore en elle par de puissants coups de reins !


Avant de sombrer dans une demi-mort, je songe que c’est étrange d’entendre des gros mots dans la bouche de ma Sophia, mais que c’est aussi terriblement excitant !


Et la nuit ne fait que commencer !


Les autres nuits aussi !




--oOo-—




À première vue, Sophia n’est pas douée pour la géographie ! Quand elle m’a proposé de trouver un juste milieu entre Calais et Nice, moi, j’imaginais plutôt un lieu du côté de Lyon. À la place, nous nous sommes installés à Biarritz, enfin pas tout à fait, mais je présume que le village du nom d’Arcangue ne vous évoquerait rien. Ce n’est pas précisément avec vue sur la mer, mais nous n’en sommes pas trop loin en vélo. Le coin est verdoyant et pas toujours très plat, il n’y a pas foule, sauf peut-être durant les grandes vacances, mais ça nous convient parfaitement.


Derrière chez nous, il y a un petit bois plein de pins, leur senteur est forte et enivrante, mais combien de fois ai-je eu le plaisir de faire l’amour à ma Sophia à l’ombre de ces grands arbres ? Souvent, très souvent !


Notre façon de faire l’amour est souvent vache, elle adore m’insulter, j’adore la punir de ses invectives ! Et croyez-moi, la palette des punitions en matière de sexe est très vaste. Le seul problème est qu’elle aime tout ce que je lui fais subir.


L’une des dernières fois que j’ai voulu la châtier, ce fut par une entrée des artistes à sec, sans préparation, enfin si, un peu quand même. Ce ne fut pas sans mal de ma part ! Résultat : elle a adoré, moi, j’ai eu le kiki hors service pour un certain temps ! Une petite masochiste, ma Sophia ! Maintenant, avec un peu plus de lubrifiant, nous recommençons souvent ! Et je ne vous parlerai pas du reste !


Et je ne parlerai même pas des autres coins et recoins du secteur ! Je ne vais quand même pas révéler à tout le monde nos petits secrets !


Quand nous avons déménagé, ma plus grosse crainte concernait le débit Internet, afin que nous puissions travailler à distance, car j’ai pu négocier royalement avec ma boîte afin de créer la mienne. J’ai même réussi à avoir le beurre et l’argent du beurre, et même la crémière en prime, puisque que ma commerciale préférée a fait partie du lot. Ce qui est logique puisque ma Sophia est un beau petit lot ! En résumé : pas de problème, tout va bien !


Tout va très bien. Dehors, un petit bout de onze mois fait ses premiers pas avec sa mignonne maman, et moi, je suis derrière ma caméra numérique en train de saisir toutes ses hésitations, ses craintes et ses rires…


Oui, tout va bien !



PS : merci à Favasso pour la première relecture