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n° 15107Fiche technique73040 caractères73040
Temps de lecture estimé : 41 mn
13/08/12
corrigé 11/06/21
Résumé:  Marion, t'es une fille compliquée, me dit-on souvent. Est-ce vrai ? Sûrement. C'était donc assez normal que, pour une fois que je tombe amoureuse, l'histoire ne soit pas simple.
Critères:  fh hplusag caférestau noculotte fellation cunnilingu pénétratio fdanus fsodo confession -amourpass
Auteur : Someone Else  (Changement de registre !)            Envoi mini-message
Conflit de génération

Oh, c’est pas vrai… Cynthia me l’avait bien dit, ce type, Félix, est vraiment fantastique. Oh ! ce dont elle parlait, c’était de son humour, de sa culture, de sa sympathie et même de ses yeux bleus, vu qu’elle n’a jamais couché avec… Et ça, j’en mettrais ma main au feu, vu qu’elle est lesbienne jusqu’au bout des ongles !

Mais moi, en plus de tout cela, j’y ajouterai la façon qu’il a, entre autres, de vous lécher. C’est bien simple, à l’instant où sa langue se colle contre votre sexe, on serait prête à tuer père et mère pour qu’il ne s’arrête pas.


Là, en l’espace d’une petite heure, cela fait déjà trois fois qu’il m’emmène au septième ciel, et il n’a toujours pas mis sa queue en moi ! Pourtant, l’objet, je l’ai en main depuis un moment, et je ne me souviens pas avoir vu un aussi gros autrement que dans les films.


Ah, un petit coup de mou, juste assez pour que je reprenne mon souffle et que je puisse enfin l’emboucher, depuis le temps que cela me fait envie. Je m’agenouille, mais ce n’est que pour mieux me rendre compte que je n’arrive à en enfourner qu’une bonne moitié, il est vrai que je ne la joue pas gorge profonde.

Je le tète, je le suce, je fais courir ma langue le long de son frein, mais j’ai quand même l’impression d’être une gamine qui essaie d’écrire avec un crayon de couleur trop grand pour elle. Il s’en amuse :



Alors, il m’allonge calmement sur le lit, et présente son énorme bâton de chair devant ma caverne intime. Il est si gros que j’en ai presque peur, et pourtant je ruisselle et je ne céderais ma place pour rien au monde. Et lorsqu’il entre enfin en moi, il le fait comme au ralenti, centimètre par centimètre, juste pour me laisser le temps de m’habituer à son engin puis, toujours avec la même délicatesse, il commence ses allées et venues. Il commence lentement, il accélère imperceptiblement, et mon plaisir monte en même temps qu’il augmente la cadence, jusqu’à l’extase finale.


Sept heures trente. Ses assauts n’ont pas cessé de la nuit, je suis aussi heureuse qu’exténuée. Il jette un œil sur sa montre.



Je souris tristement.



C’est à son tour de sourire.



Il a une mimique amusée, comme si cela allait de soi.



Là-dessus, il m’embrasse, et il disparaît dans l’escalier.

Je sais très bien ce que je viens de faire, et ce qui va se passer. Il est trop beau, trop intelligent et fait trop bien l’amour pour qu’il ne soit pas déjà la coqueluche d’une quantité de filles. Déjà, en acceptant de le revoir, je ne suis pas certaine qu’il serait revenu, mais en m’y prenant de la sorte, c’est foutu. Et le pire est que je ne parviens même pas à le regretter.




---ooooOoooo---





En apprenant ce qui s’est passé, Cynthia ne décolère pas.



Elle est bien gentille, Cynthia, mais elle n’a jamais réussi à me comprendre. En fait, moi-même, je n’y suis jamais parvenue. Depuis mon premier mec, il y a quelques années déjà, je n’ai jamais vraiment réussi à m’accrocher, j’ai essayé pourtant, des garçons ont pleuré à cause de moi, mais cela n’a jamais collé très longtemps. J’ai toujours l’impression d’être un puzzle auquel il manque une pièce, et que je n’aimerai que l’homme qui sera parfaitement le morceau manquant. Pourtant, je ne cherche pas le prince charmant – Félix était peut-être d’ailleurs celui qui lui ressemblait le plus – je ne suis pas particulièrement égocentrique, pas particulièrement affamée, mais je ne parviens pas à trouver chaussure à mon pied.


Alors, puisqu’il me semble bien que je sois un cas irrécupérable, je m’en vais boire un café. La terrasse est bondée, il ne reste plus qu’une dernière table de libre, et au moment de m’y asseoir, je me rends compte qu’un homme est sur le point de faire de même.



J’acquiesce d’un hochement de tête.



Aussitôt sa commande passée, il se plonge dans son journal, et ne fait absolument pas attention à moi. Il reste là une bonne dizaine de minutes, laisse trois euros sur la table, et puis s’en va, sans même dire au revoir.


Le lendemain, même endroit, même heure, cette fois la terrasse est déserte. Il est toujours là, lit consciencieusement son journal, et je ne sais pas trop pourquoi, je vais à sa rencontre.



Je m’assieds tranquillement, et je pose mon sac de cours sur le sol.



Avec un sac barbouillé de graffiti et débordant de livres, il ne prend pas beaucoup de risques.



Là, il me raconte ses aventures dans le pays Hellène, qu’il semble avoir parcouru en long, en large et en travers. Les monuments, la mythologie et le reste, il est incollable. Et il le fait sans emphase, il n’étale pas sa science, il s’en amuse, et son propos est aussi fascinant qu’instructif. Drôle aussi, il connaît une multitude d’anecdotes toutes plus amusantes les unes que les autres, et n’hésite pas à me relater quelques détails pourtant assez peu glorieux pour sa petite personne.


Cet homme est génial…


Pourtant, avec son mètre soixante-dix, ses cheveux poivre et sel en désordre, son jean usé sur une chemise saharienne défraîchie, il est assez loin du top-model. Certes, il a de somptueux yeux bleus, mais il doit tout de même ne pas être très loin de la cinquantaine, et je n’en ai que vingt-et-un. Il jette un œil à sa montre.



Le jour suivant, c’est moi qui débarque la première. Perdue dans mes pensées, je ne le vois pas arriver, c’est lui qui me ramène à la réalité.



Ce n’est pas possible, l’homme devant moi n’a plus rien à voir avec celui de la veille. Soigneusement coiffé, tiré à quatre épingles, impeccable dans son costume gris visiblement sur mesure, il m’en met plein la vue.



Ah ! au moins, voilà une explication sur ses connaissances hellénistiques peu communes.



Puis, passant du coq à l’âne, il reprend.



Là-dessus, il se lève et, sur son invitation, nous voici partis. À ce moment, je ne sais pas ce qui me passe par la tête, mais je suis en train de me dire que cet homme me plaît, malgré notre différence d’âge. Il ne s’agit pas d’une attirance physique, d’une curiosité quelconque, mais il se dégage de lui quelque chose d’indéfinissable, et il me plaît. Bah ! tâchons de penser à autre chose, ce ne serait vraiment pas raisonnable.


Lorsque, sur le coup de six heures trente, nous nous quittons, j’en ai pris plein les mirettes. J’ai même eu le suprême honneur d’accéder aux archives et à la réserve, cela me servira certainement pour ma thèse.



Alors que je m’attendais à ce qu’il me fasse la bise, il se contente de me serrer la main et il part sans se retourner. J’en reste comme deux ronds de flan.


Le jour d’après, nous arrivons exactement en même temps. Le matin même, je n’avais aucune idée derrière la tête lorsque je me suis habillée, j’ai juste mis une jupe un peu courte sur une paire de collants noirs et opaques. Rien de sexy, tout juste joli, il fait encore frisquet à cette époque de l’année, mais je n’avais simplement pas envie de mettre un pantalon.


Au fil de la conversation, je remarque qu’à chaque fois que je croise et décroise les jambes, son regard file sur celles-ci. Mon Dieu ! Aurais-je une chance qu’il ne s’intéresse pas qu’à ce que j’ai dans la tête ? Sans en arriver à dire que ce serait extraordinaire – et pour tout dire inespéré, comme disait Brassens –, cela me fait plaisir, au point de multiplier ces croisements à l’envi. Je m’en amuse.



Il sourit, même pas surpris de ma question. Là où un petit jeune aurait sans doute rougi jusqu’aux oreilles, il assume le plus simplement du monde.



Choquée, non, mais surprise, énormément. Par jeu, j’essaie de le déstabiliser.



Même si je sais parfaitement que la formule n’est pas de lui, j’avoue qu’elle me va droit au cœur.



Cette fois, c’est moi qui me lève la première, et je lui dépose un chaste baiser sur la joue.




Cette jupe, cela fait des mois, peut-être des années, que je la traîne. Elle n’a jamais été particulièrement courte, mais aujourd’hui, elle me semble l’être comme jamais. Il faut dire que c’est la première fois que je la porte avec des bas, même si je sais que même assise, personne ne peut s’en apercevoir. Voici Pascal.



La tristesse se lit sur son visage. Je ne sais pas à combien de temps cette rupture remonte, mais la douleur est visiblement toujours très vive. Pour lui redonner le sourire, autant que par jeu, je décroise les jambes, il ne peut pas ne pas remarquer ce que je porte sous ma jupe. Il sourit.



Il a l’air si triste, là, qu’une idée parfaitement saugrenue me passe par la tête.



Il sourit de nouveau, mais il ne baisse absolument pas les yeux. Au contraire, il sort de sa poche une enveloppe vide, et il se met à griffonner quelque chose qu’il pose sur la table, puis se lève et s’en va… Je lis :



Vous êtes ravissante et vous le savez. Mais n’abusez pas du jeu de la séduction…

Et puis, vous imaginez, un vieux comme moi au bras d’une jeunette comme vous ?

Allez, sans rancune et à demain.

Pascal



Scotchée. Je suis scotchée. Jamais je n’aurais pu imaginer qu’il ait pu voir à ce point dans mon jeu. Mais, après quelques instants d’intense déception, c’est à mon tour de me lever, il a dit qu’il tenait une petite galerie d’art, un peu plus bas dans la rue. Il me faut le retrouver, la troisième est la bonne, il est là, tranquillement assis sur le coin son bureau à attendre le chaland qui, visiblement, ne se précipite pas.



Comme il ne réagit pas, c’est moi qui m’en vais me blottir contre lui. Il me serre contre lui puis, après un long moment, je ne puis résister, je l’embrasse à pleine bouche. Surpris, il cherche dans un premier temps à desserrer mon étreinte, avant de me rendre mon baiser.



Comment le sait-il ? Je suis formelle, personne ne peut l’avoir vue. Et quand je lui parlais de la lui montrer, certes je l’aurais fait s’il avait joué le jeu, mais ce n’était pas vraiment le but. Et en attendant, je suis toujours prudente, il ne peut pas l’avoir aperçue ne serait-ce qu’une seconde.



Samedi. La terrasse est déserte, tout juste n’y a-t-il qu’un couple d’amoureux qui passe son temps à se bécoter à l’autre bout de ladite terrasse. Bien à l’abri derrière les arbustes, j’attends Pascal, sans trop y croire, au vu de ce qui s’est passé – et surtout de ce qu’il m’a dit – la veille.

Ah, le voilà. Visiblement, il a beaucoup hésité. Un rapide baiser sur la joue, nous échangeons quelques banalités, puis je lui prends fermement la main.



Il m’avait cueillie la veille, cette fois, c’est mon tour. Il ne pipe pas un mot, mais ne bouge pas non plus.



Il ne peut pas le savoir, mais ce n’est pas une menace en l’air, je suis tout à fait capable de le faire. Pourtant, si la terrasse est vide, on ne peut pas en dire autant de l’intérieur, les mordus de sport hippique sont nombreux et semblent s’y être donnés rendez-vous. Posant un pied sur le barreau de la chaise d’à côté, j’écarte les jambes autant que la jupe me le permet. Cette fois, il baisse les yeux.



Cette fois, il est écarlate. Son assurance naturelle vient soudain de disparaître, j’en profite pour pousser le bouchon un peu plus loin.



De nouveau, il baisse les yeux.



Qu’à cela ne tienne, je pose mon pied sur le barreau supérieur, ma jupe remonte encore un peu. Dans le reflet de la vitre, la lisière de mon bas vient d’apparaître. L’un des clients à l’intérieur pourrait sans doute s’en rendre compte, mais je n’en ai cure.



Ce que je suis en train de faire, je l’ai mijoté depuis la veille, d’où le choix de cette culotte. Elle est quasiment transparente, n’est pas doublée et ne cache donc rien de mon anatomie, même la plus intime. Je sais notamment que l’on voit très nettement le sillon de mes lèvres exactement comme si je ne portais rien.



Pour moi, c’est quitte ou double. Si mon stratagème ne fonctionne pas, j’aurais vraiment l’air d’une cruche et j’aurais perdu un ami à vouloir m’en faire un amant.



Il est à nouveau temps de reprendre les choses en main, je repose mon pied sur le sol, redescends légèrement la jupe, et l’embrasse à pleine bouche. C’est à son tour d’être totalement scotché.

Alors, il me prend par la main, et m’emmène sans rien dire. Pas la peine d’être devin pour comprendre que nous allons jusqu’à sa boutique, même si les deux ou trois cents mètres qui nous en séparent sont ponctués de nombreux arrêts où je l’embrasse à n’en plus finir. Les passants sont rares mais leurs commentaires vont bon train, et notamment sur le fait que Pascal pourrait être mon père. Mais qu’importe, je m’en fous.


Nous arrivons à sa galerie, il me tient par la taille lorsque nous en franchissons le seuil, puis m’entraîne vers le fond. Une cuisine, minuscule, et une chambre, tout aussi minuscule.



Il se tait brusquement, comme s’il venait de se rendre compte de quelque chose. Son regard change brusquement.



En guise de réponse, je lui enfonce de nouveau ma langue jusqu’aux amygdales.



La vérité, c’est que tout ce que je dis est exact. Je ne sais pas ce qu’il m’arrive, cet homme, qui a pourtant effectivement plus du double de mon âge, m’attire terriblement. Est-ce sa culture, sa gentillesse ou je ne sais quoi, mais j’ai envie de lui.

Le pire, si j’ose dire, c’est que c’est peut-être la première fois que cela m’arrive à ce point. Des garçons, j’en ai connu quelques-uns, même si la plupart du temps, ce sont eux qui m’ont draguée et que je les ai simplement laissé faire. Bien entendu, aucun d’eux ne m’a jamais forcée, et, généralement, le plaisir a été au rendez-vous, mais pas assez pour vraiment tomber amoureuse.


Avec lui, c’est différent, même si je ne lui dis évidemment pas, ce n’est pas seulement mon corps que j’ai envie de lui offrir, c’est mon âme. Pourquoi ? Encore une fois, je n’en sais rien.

Ensuite, tout va très vite.

Je m’agenouille, sors son sexe, l’embouche sans l’ombre d’une hésitation, il se laisse faire, plus cueilli qu’autre chose. Sa queue est de belle taille, très vite terriblement raide, seule sa toison, elle aussi poivre et sel, montre qu’il n’a plus vingt ans.


Entre nous, il y a comme un round d’observation, où il se contente de me laisser agir. Puis, sans un mot, il décide de prendre les choses en main, ma veste s’envole, mon chemisier la suit, et mon soutif ne pèse pas bien lourd dans la balance. Au petit jeu des caresses sur les seins, il s’y entend, sait exactement ce qu’il faut faire pour éveiller le désir et comment l’entretenir, en faisant par exemple rouler les pointes entre ses doigts, juste comme il faut. Et quand sa bouche entre en scène, lorsque sa langue commence à virevolter sur ma poitrine, avant même qu’il ne se soit occupé de mon sexe, l’extase est proche.


Il le sait, il le sait très bien, aussi s’amuse-t-il à faire durer le plaisir, me maintenant juste au bord de l’orgasme pendant de longues minutes, jusqu’à ce qu’il m’en permette enfin d’en franchir le seuil. Le plaisir est immense, intense, et semble durer de longues minutes. Je reprends mon souffle.



Le ton de sa voix est ferme, décidé, mais aussi particulièrement calme. Pour la première fois, j’ai l’impression qu’il se sert de ses cheveux blancs pour m’impressionner, et de fait, il y parvient. Je sais qu’il est inutile d’insister.



Il sourit, tout en me tendant une carte de visite de la galerie.



Il me raccompagne jusqu’à la porte, et tandis qu’il va pour me faire la bise, je l’embrasse à pleine bouche.



Je retrousse vivement ma jupe, baisse ma culotte qui tombe à mes pieds, et la lui glisse dans sa poche de veston.



Tandis que je trottine dans la rue, je me rends compte de l’énormité de ce que je viens de faire. L’idée était de le laisser dans un immense état de frustration, puisqu’il m’a rejetée. Mais en fait, je me retrouve à être obligée de me farcir une bonne demi-heure de métro avec une courte jupe, des bas, et surtout, plus de culotte. Au final, je me demande si je ne suis pas la plus émoustillée des deux. Et maintenant, il va falloir attendre lundi.




---ooooOoooo---




Le lundi est arrivé, mais il n’y avait personne à notre rendez-vous. Les jours passent, son portable ne répond toujours pas, et je me retrouve à la terrasse de notre café comme une âme en peine. Certains garçons, parfois mignons, s’essaient à la drague, mais il n’y a rien de mieux que l’absence pour se rendre compte à quel point une personne peut vous manquer.

Amoureuse ? Il a parfaitement raison, Pascal, ce serait infiniment ridicule. Et pourtant, quand je pense à lui, ce n’est pas mon ventre qui se tord, enfin, pas seulement, c’est mon cœur.

Il est en train de m’arriver quelque chose que je n’ai jamais connu, et que je ne pourrais décrire sereinement…


Jeudi.

Enfin, il est là, devant moi, à cette fameuse terrasse. Il reste debout, penaud, et pendant l’espace d’un instant, je me dis que c’est lui le jeune homme et moi la femme d’âge respectable.



Tiens, il me tutoie, accessoirement. Pourtant, même au plus fort de l’action, samedi, il n’a jamais cessé de me vouvoyer. Pour toute réponse, je me lève, et le prends dans mes bras. La logique la plus élémentaire dans ce genre de cas serait au minimum d’essayer de lui faire croire que je lui en veux, mais je n’y parviens même pas.



Lui qui a toujours une formidable assurance naturelle, je le vois infiniment ébranlé.



Cette fois, en guise de réponse, je l’embrasse à pleine bouche. Est-ce une impression ou une larme est en train de couler au coin de ses yeux ?



Je le prends par la main, et l’emmène vers son atelier. Il comprend où je veux en venir.



La porte de sa boutique. Ses mains sur mon corps. Ma jupe qu’il relève d’un geste, ma culotte qu’il déchire comme si elle n’existait pas, et là, au beau milieu de l’allée et à même le sol, il m’embroche comme un collégien. Je manque d’en défaillir de bonheur…


Mais à la différence des petits jeunes, l’affaire n’est pas pour autant conclue en quelques secondes, elle dure, dure et dure encore. Il ne s’agit pas à proprement parler d’orgasmes, juste d’intenses moments de plaisir, où chaque instant de répit ne sert qu’à préparer le suivant, et cela dure de longues, très longues minutes. Il s’arrête, visiblement confronté à un dilemme, dont je comprends instantanément la teneur.



Alors, il reprend où il en était, et très vite, il se déverse en moi. Cela m’amuse toujours terriblement, ce liquide blanchâtre qui s’écoule lentement entre mes lèvres… Il reprend son souffle, puis me prend dans ses bras.



C’est vrai, son lit est nettement plus confortable que la moquette de la boutique. Là, et cette fois en prenant son temps, il me déshabille complètement, ne me laissant que mes bas noirs. Puis, sans se préoccuper le moins du monde de sa liqueur qui ne cesse de s’écouler de mon sexe, il commence à me lécher avec délectation. Cette fois, il ne s’agit pas d’un moment de plaisir, fût-il intense comme tout à l’heure, mais bel et bien d’une véritable jouissance, qu’il prend le temps de bien laisser grandir en moi jusqu’à mon hurlement libérateur.


Les assauts s’enchaînent, chaque fois différents, chaque fois délicieux. Pour être honnête, Pascal n’est pas le meilleur amant que j’ai connu ; pour n’en prendre qu’un seul, Félix était bien plus doué. Mais si ce dernier était un véritable professionnel de la baise, Pascal est, quant à lui, plutôt un artiste de l’amour qui, à défaut de toujours faire les choses comme il le faut, y met un tel cœur et une telle délicatesse qu’on lui pardonnerait tout.


En attendant, lorsque nous nous séparons, j’en suis tout de même à mon cinquième ou sixième orgasme, pas mal pour un mec qui approche la cinquantaine.




---ooooOoooo---




La suite ?

Elle est assez prévisible. Considérant que je vis moitié chez ma mère, moitié dans le placard à balai – balai sans « S », c’est trop petit pour en mettre plusieurs – qui me sert de chambre d’étudiante, que son chez-lui n’est guère beaucoup plus grand et qu’il est de toute manière hors de question d’habiter conjointement, nous nous voyons très régulièrement, mais sans passer beaucoup de nuits ensemble. De toute façon, nous n’en parlons jamais, mais nous savons que notre histoire ne va pas durer.


Mais même si nous sommes parfaitement conscients de foncer dans le mur, nous continuons d’y aller et, qui plus est, pied au plancher. Advienne que pourra…


Par contre, pour ce qui est de mes études, c’est à ne pas croire. Partiels, contrôles, présentations diverses et variées, dossiers, tout se passe comme sur des roulettes, ma moyenne a pris quatre points en l’espace de deux mois !

Pascal est un puits de culture, chaque nouvelle rencontre avec lui, un enrichissement. D’une certaine façon, dommage que nous passions tant de temps à baiser, mes notes seraient sans doute encore meilleures !




---ooooOoooo---




Ce jour-là, je suis en train de prendre une douche chez ma Môman. Elle sait que je fréquente un homme plus âgé que moi, mais je ne lui en parle jamais. D’une manière générale, je ne mentionne jamais mes aventures sentimentales, en plus d’être du genre rigoriste, elle a une dent contre les hommes en général, elle n’a jamais pardonné à mon père de l’avoir abandonnée lorsqu’elle était enceinte. Et comme à chaque fois que j’ai essayé d’en savoir plus, ou simplement évoqué l’idée qu’elle pourrait ne pas rester seule indéfiniment, cela s’est toujours terminé en engueulade carabinée, j’ai laissé tomber depuis des lustres.


Je viens de sortir de cette fameuse douche et, alors que je commence à m’essuyer, mon portable sonne. Comme à l’habitude, ma mère le prend pour me le passer mais, en voyant le portrait qui s’affiche, elle blêmit et raccroche.

Je lui prends l’appareil des mains, juste pour me rendre compte que c’était Pascal.



Mais oui, mais oui, ma chère maman. Avec toi, tous les hommes, qu’ils soient jeunes ou vieux, beaux ou laids, blancs ou noirs, sont des sales types et des salauds. Ce n’est pas parce que toi, tu es effectivement tombée sur un de ceux-là qu’ils sont tous comme ça. En clair, si je m’abstiens de lui répondre, je n’en pense pas moins… Par contre, pour le rappeler, j’attendrai d’être sortie. Avec ma mère, la pire n’est jamais une option, c’est toujours une certitude.


Une demi-heure plus tard, j’ai tout loisir d’écouter le message que m’a laissé Pascal, qui me donne rendez-vous à notre bistrot habituel. Là-bas, je lui parle de la réaction de ma très chère môman.



Puis, redevenant sérieux :



Je ne réponds pas.




---ooooOoooo---




À peu près une fois par semaine, Pascal nous réserve une soirée en amoureux, avec grand restaurant, souper aux chandelles ou assimilé, et nuit dans un hôtel de prestige. Comme nous ne vivons pas ensemble, c’est une manière pour nous de nous retrouver et de profiter de la vie. Oui, bien souvent, la nuit est agitée, mais pas toujours, la routine tue le couple, c’est bien connu, et nous n’en sommes même pas un !


Par contre, bien plus régulièrement, nous nous retrouvons dans des endroits plus ou moins saugrenus, et c’est l’occasion de quelques « quickies » d’enfer, qui me plaisent au moins autant que ces soirées romantiques.

Le parfum de l’interdit est toujours terriblement attirant…


Et ce soir, nous avons rendez-vous dans un grand hôtel et, comme à l’habitude, je me prépare chez ma mère. Au menu de ce soir, ce sera jupe courte, hauts talons, porte-jarretelles, bas noirs et tout le bazar, je me réserve d’ailleurs le droit de me rendre au restaurant avec ma culotte dans mon sac.

Pascal adore cela, mais entre nous, quel homme n’apprécierait pas ce genre de faveur ?


Lorsque je ressors de la salle de bains, j’ai la surprise de ne pas retrouver mon portable là où je l’avais laissé. Mieux même, le numéro de téléphone de Pascal a été effacé de ma liste de contacts.

Ma mère, quant à elle, reste impassible. Ce mauvais coup ne peut venir que d’elle, mais il est inutile de le lui demander, je la connais assez pour savoir que, même si on la coupait en morceaux, elle n’avouerait pas. Je préfère laisser tomber, et puis, le numéro en question, je le connais par cœur.

Lorsque je me pointe devant le resto en question, j’ai la grande surprise de ne pas voir Pascal. Pourtant, il est ponctuel, d’habitude… Et ma surprise est encore plus grande lorsque le maître d’hôtel se dirige vers moi.



Houla ! Quelque chose cloche, quelque chose de grave, probablement. Décommander une soirée, c’est déjà arrivé, mais il n’est pas du genre à me le faire savoir par le maître d’hôtel. J’attrape mon téléphone, mais il sonne dans le vide. Je n’y comprends rien.




---ooooOoooo---




Une semaine. C’est une semaine entière qui vient de s’écouler sans que j’aie la moindre nouvelle de lui. Et il reste parfaitement introuvable, j’erre comme une malheureuse dans tous les endroits que nous fréquentons, interroge toutes les personnes qu’il connaît, il a complètement disparu de la circulation.

Quant aux flics, c’est très simple, ils s’en foutent…


Alors, avec une copine, je mijote un traquenard. S’il est toujours à Paris, il va forcément relever son courrier à sa galerie, ou au moins le faire relever. Et puis, de toute façon, il va lui falloir des fringues propres… Alors, avec une perruque brune sur la tête, je me mets en planque à proximité de son domicile, dans la voiture de la copine en question pour qu’il ne se doute de rien.

Dix heures, onze, minuit… Rien. Je commence à désespérer lorsque, enfin, une silhouette apparaît. Pas de doute, c’est lui…

Alors, sans me précipiter et surtout sans retirer ma perruque, je sors de la voiture et me dirige vers lui. Ce n’est que quand j’arrive à quelques mètres de lui que je redeviens blonde.



Pour toute réponse, il fond en larmes. Il parvient toutefois à se reprendre.



Bien entendu, je n’en fais rien.



De nouveau, les larmes ne sont pas loin. Jamais je ne l’ai vu dans cet état, il est franchement blême et tremble comme une feuille.



Cette fois, pour qu’il ne se défile pas, je le prends dans mes bras.



Alors là, c’est le ciel qui me tombe sur la tête. Une fois la surprise passée, j’essaie de sortir une phrase intelligible.



Ma mère ! Ma chère maman ! Toujours là pour les mauvais coups, celle-là. C’est une femme admirable, mais dès qu’il y a un homme dans le secteur, elle se transforme en une marâtre capable des pires horreurs et des plus innommables bassesses.



En fait, je mens effrontément. Je ne suis pas naturellement blonde, mais bel et bien brune comme ma mère. Seulement, comme je me décolore également les sourcils et que ma chatte est totalement lisse, Pascal ne peut pas le savoir.

Le subterfuge fonctionne, il se calme quelque peu.

En fait, au fond de moi, je ne veux pas croire que cet homme que j’aime tant et qui me fait tant rêver puisse être mon père. Ce n’est pas possible, je ne veux pas qu’il soit mon père…



Alors, il m’explique tout. Comment ma mère, qui a vu sa photo sur mon téléphone lorsqu’il m’a appelée alors que j’étais sous la douche, l’a immédiatement reconnu. Comment elle a enquêté sur nous, et qu’elle a découvert que nous n’étions pas simplement amis, mais bel et bien amants. Puis elle lui a téléphoné, et c’est ainsi qu’il a appris, dans une seule et même phrase, qu’il était père d’une fille de plus de vingt ans sans jamais l’avoir su auparavant, et qu’en plus, il la baisait régulièrement !



Tout autour de moi, le monde s’effondre. Ce n’est pas possible.

Il continue ses explications. Lorsqu’ils étaient à l’université, il a connu ma mère, et très vite ils se sont plu. Malheureusement, en tant qu’étudiants en conseil fiscal, certains de ses collègues ont voulu jouer les apprentis sorciers et se sont brûlé les ailes…



Je lui fais signe de continuer, puisque, bien entendu, je n’y comprends toujours rien.



Un souvenir, enfoui au fond de moi, me revient à l’esprit. « Fiscaliste » a dit Pascal ? Surtout, ne pas prendre ses désirs pour des réalités. Et là, tout de suite et plus que jamais, je ne veux pas que Pascal soit mon père, je crois que je me crèverais un œil pour qu’il ne le soit pas, mais précisément, je dois les garder ouverts.



À un autre niveau d’études, on dirait qu’il s’agit d’une bête photo de classe, mais naturellement, ce sont de jeunes adultes qui y posent. Comme il y a la liste des noms sur le côté, je sais très vite qui est qui. Je reprends.



Là-dessus, il m’embrasse simplement sur la joue. Cela faisait longtemps que ce n’était pas arrivé.




---ooooOoooo---




Tandis que je remonte dans la voiture, je me dis que ce n’est pas possible, ce ne peut pas être ça. « Fiscaliste » c’était le surnom que je donnais à d’un type qui venait voir ma mère lorsque j’étais toute gamine, parce que ce mot m’avait fait rire. On est bébête, à trois ou quatre ans… Après aussi, mais ce n’est pas le sujet.


Or, il y a quelques jours, en rangeant ma chambre chez ma mère, je suis tombée sur un carton de photos qui traînait et « Fiscaliste » figurait sur l’une d’elles. Coïncidence ? Il ressemble à l’un des types de la photo de Pascal.

Lorsque je rentre, il est trois heures du matin, ma mère dort. Alors, sans faire de bruit, je fouille dans le fameux carton, et au bout d’une demi-heure, je retrouve la fameuse photo. « Fiscaliste » était bien l’un des collègues de classe de Pascal, et répond au patronyme de Jean-Michel Legrand.

Recherche sur le net, je retrouve le nom de l’établissement. Ça tombe bien, ce n’est pas très loin d’ici, demain, à la première heure, j’irai prendre un rendez-vous avec le directeur.


Toute seule dans mon lit, malgré la fatigue, je ne parviens pas à trouver le sommeil. Et pourquoi ce type que je n’ai jamais revu, ne serait-il pas mon père, et non Pascal ? Ne serais-je pas en train de me faire un film ? Je tourne et me retourne dans les draps.

Bah ! Essayons de dormir, j’en saurai plus demain.




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Le directeur de l’université regarde attentivement la photo empruntée à Pascal. J’étais venue prendre un rendez-vous, mais je l’ai croisé dans le couloir, et il a accepté de me recevoir sur-le-champ. Visiblement, il se souvient de presque tous ceux qui ont un jour usé les bancs de son établissement…



Il sourit.



Deux heures plus tard, je suis au parloir. Là encore, cela n’a pas été facile. Normalement, il faut prendre un rendez-vous et montrer patte blanche des semaines à l’avance, mais il se trouve que le fils du directeur est dans la même section que moi. Quelques coups de fil plus tard, j’obtiens exceptionnellement le précieux sésame, mais je n’ai droit qu’à quelques minutes d’entretien et aucun contact physique. Cela devrait suffire…


L’homme qui est de l’autre côté de la vitre est grand, sec, il a le cheveu gris et est légèrement voûté. Pourtant, il ne doit pas avoir beaucoup plus de quarante-cinq ans. Bien entendu, je me suis présentée à lui sous un faux nom.



Son visage s’éclaire brusquement.



La sonnerie indiquant que les visites sont terminées vient de retentir. Ai-je rêvé ou ai-je vu une larme pointer au coin de ses yeux ? En attendant, tandis qu’il s’éloigne, je me dirige vers le maton. Depuis que je suis arrivée, celui-ci ne me quitte pas des yeux et, plus particulièrement, son regard ne quitte pas mon cul et mes jambes. Je me penche vers lui discrètement.



En même temps, je lui fais le coup des yeux de velours, ça marche généralement bien.



Il ne marche pas, il court.



Dix minutes plus tard, le voilà qui revient, avec une enveloppe. À l’intérieur, quelques cheveux poivre et sel.



Même si je n’ai absolument aucune envie de coucher avec lui ce soir, je ne lui poserai pas de lapin, à ce garçon. Si ce que j’espère de tout cœur se vérifie, je lui devrai une fière chandelle.


Une bonne heure s’écoule.



Un petit moment plus tard et une seconde mèche de cheveux dans une autre enveloppe soigneusement étiquetée, je suis dans un labo spécialisé.



En attendant, je décide de rendre visite à mon oncle Fabien. Entre ma mère et moi, cela n’a jamais été vraiment l’entente cordiale, autant lui est du genre cool, autant ma génitrice est une femme à principes. Si elle avait la moindre idée du nombre d’amants que j’ai eus, je crois qu’elle se tuerait ! Enfin, après m’avoir découpé à la petite cuillère, s’entend.


Par contre, Tonton, lui, il était plutôt du genre à me servir d’alibi quand j’allais rendre visite à un garçon… D’ailleurs, tout ce qu’il fallait que je sache sur le sujet et sur les précautions qu’il fallait prendre, c’est lui qui me l’a expliqué, parce qu’avec ma mère, j’aurais toujours pu aller me brosser !





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Une semaine s’est écoulée depuis l’entrevue avec mon oncle.

Même si j’ai les clés depuis des années, j’appuie sur la sonnette, pour que ma chère maman nous ouvre la porte. Et lorsqu’elle paraît dans l’embrasure, sa mâchoire manque de se décrocher.



Nous nous asseyons tous les trois autour de la table.



Pudibonde comme elle est, elle manque de s’en étrangler.



J’enfonce un peu plus le clou.



Elle n’a pas du tout un ton humoristique, la daronne, elle est même plutôt sur le point d’exploser. Même si je n’ai rien inventé au sujet de ces deux garçons, j’ai dit cela pour la piquer au vif, et ça marche.



Évidemment, pour elle qui a toujours voulu se faire passer pour une sainte, deux mecs, ça fait désordre.



Là, par contre, elle explose.



Pascal, à qui j’ai donné des consignes précises, ne bronche pas, mais n’en pense visiblement pas moins. Et pourtant, il n’a aucune idée de ce que je m’apprête à révéler.



Ce disant, je pose les résultats des tests sur la table. Elle les compulse fiévreusement et, au fur et à mesure de sa lecture, le sang se retire de son visage. Pascal, quant à lui, est aussi blanc que sa chemise.



J’enfonce un peu plus le clou.



Cette fois, c’est officiel, elle pleure. Toute cette aura de femme fidèle et bafouée qu’elle a toujours tissée autour d’elle s’effondre brusquement. Je la prends dans mes bras.



Puis, les yeux pleins de larmes, se tournant vers Pascal.



Elle essaie de se calmer. Pascal lui tend un mouchoir, elle essuie ses larmes.





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Une longue conversation s’en est suivie, et c’est une mère infiniment apaisée que je viens de quitter, au bras de mon Pascal.



Nous nous embrassons comme les deux amoureux que nous sommes redevenus.



Puis, après un silence.





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Deux heures plus tard, je suis sur le perron du restaurant, le garçon me reconnaît.



Pascal me prend par le bras.



Il saisit immédiatement l’astuce.



Ce n’est absolument pas vrai, j’adore ce genre de trip. Mais je sais que Pascal, lui, ça a le don de le rendre fou. D’ailleurs, subitement, je jurerais qu’il est sacrément serré dans son pantalon.



Pour toute réponse, il m’embrasse fougueusement, en me serrant dans ses bras.


Le repas est somptueux, comme à chaque fois que nous venons ici. L’avantage de la grande cuisine, c’est que quand on va se coucher, l’on n’a pas de mal à digérer… Mais il est vrai aussi que si l’on a vraiment faim, il vaut mieux se diriger vers le routier du coin. La bouffe y est nettement moins bonne, mais au moins, il y en a un peu plus dans son assiette et l’on en sort nettement plus rassasié.


Et moi, précisément, alors que je lève de table, je suis complètement affamée, mais d’autre chose.

Le recoin dans le couloir, c’est l’occasion rêvée de prendre Pascal dans ma bouche.

L’ascenseur, c’est pour lui l’endroit idéal pour me mettre deux doigts et me conduire, déjà, au bord de l’orgasme.

La porte de la lingerie restée ouverte, c’est le lieu parfait pour une petite séance de broutage de minou…


Et, enfin arrivé à la chambre, il m’embroche directement sur la table basse de l’entrée, sans même avoir pris le temps de refermer la porte derrière lui. Je suis libre de mœurs, très libre sûrement, mais certainement pas exhibitionniste, et pourtant je n’y attache aucune importance. Si quelqu’un survient à ce moment, il ne verra pas un couple en train de forniquer bêtement, il verra deux êtres absolument fous de bonheur. Cela dit, comme à son habitude, Pascal assure un maximum, et je couine bien vite.


Il se relève, referme enfin la porte, et m’entraîne aussitôt dans la salle de bain. Je sais que quelques cabrioles sous la douche sont parmi les choses qu’il préfère… Mais il n’en est rien, il retrousse de nouveau ma jupe que, pourtant, j’avais laissée telle quelle après son premier assaut, et il me pousse vers les deux grandes vasques. Là, debout derrière moi, il pose mon genou droit sur le rebord de ces immenses lavabos et, de nouveau, il m’enfile sans me laisser une seconde de répit. De nouveau, ses mains ayant pris soin de libérer mes seins de l’emprise de ma veste de tailleur, il me mène à un second orgasme au moins aussi puissant que le premier.


Toutes les pièces y passent, je multiplie les jouissances… Jamais je ne l’ai vu comme ça.

Et quand le matériel décide de se mettre aux abonnés absents, qu’à cela ne tienne, c’est avec ses doigts ou sa langue qu’il m’emmène au nirvana. Je suis en train de me demander si je ne vais pas mourir à force de hurler de bonheur.

Mon dieu, quelle santé ! Certes, cela fait presque deux mois qu’il ne m’a pas touchée, certes, nous venons de passer du désespoir absolu à l’intense bonheur en quelques heures, mais tout de même…


Quand je pense qu’il a cinquante ans, qu’est-ce que cela devait être lorsqu’il en avait vingt ! Il fallait bien être aussi cruche que ma mère pour laisser passer un oiseau pareil… Quoique j’aie bien laissé tomber Félix… Mais Pascal, au moins ce soir, le dépasse largement.


Tiens, à ce sujet, où est-il passé ?

La chambre a beau être grande, mais tout de même…

Je ne cherche pas bien longtemps, il est tout simplement sur la terrasse. L’air y est délicieusement doux, la nuit est tombée depuis peu, la lumière ne vient que des étoiles. Là, tout contre la rambarde, il m’embrasse à pleine bouche, ses mains filent sur mon corps, et pour la première fois de la soirée, je me retrouve totalement nue à l’exception, bien entendu, de mes talons, de mes bas et de mon porte-jarretelles. Il me chuchote à l’oreille.



Il me penche alors en avant, et tandis que je m’appuie sur le rebord, sa main glisse entre mes cuisses. Un doigt, deux doigts, trois doigts… Il va-et-vient en moi, sans oublier de remonter régulièrement jusqu’à mon bouton d’amour. Il sait très bien comment me faire jouir en s’y prenant comme ça, mais il n’en fait rien, se contentant de me faire grimper jusqu’à l’extrême limite de l’extase avant de s’arrêter. Une fois, deux fois, trois fois… À chaque fois que je suis sur le point d’exploser, il s’arrête, laisse redescendre la température, et aussitôt que je suis un peu calmée, il recommence son petit jeu. À ce train-là, je vais devenir folle…


Tiens, il change de registre, profitant que je suis détrempée, il recueille un peu de ma cyprine pour la déposer délicatement sur mon petit œillet. Là encore, il sait que je suis particulièrement sensible de ce côté-là, mais suivant le même principe qu’il applique depuis que nous sommes sur ce balcon, il commence par me faire languir, avant qu’une phalange fureteuse s’insinue enfin par la petite porte. J’en gémis de bonheur…


Un doigt dans mon anus, un autre dans ma chatte, l’autre main qui s’occupe de mon clitoris, je suis à la fête. Ce n’est d’ailleurs que parce que je sais qu’il va très probablement arrêter avant le point de non-retour que je me retiens, mais cela aussi, il le sait, et il accélère le mouvement… Mon orgasme monte, monte, monte…


Mais Pascal en a une fois de plus jugé autrement, je redescends sur terre bien plus vite que je n’étais montée et, surtout, complètement frustrée.

Ce serait n’importe qui d’autre, il y a belle lurette que je l’aurais laissé en plan pour aller me satisfaire moi-même un peu plus loin. Oui, mais c’est l’homme que j’aime…


Oh, mais ne serait-il pas en train de se débraguetter ? Tandis qu’il présente son sexe tendu contre mon cul, l’excitation est telle qu’un flot de cyprine gicle littéralement de mon sexe et s’écoule le long de mes jambes. S’il me prend maintenant, aucun de nous deux ne sentira quoi que ce soit…


Mais ça aussi, il faut croire qu’il l’a prévu, et c’est devant ma rosette qu’il se présente. Normalement, cela voudrait dire qu’il va me prendre, mais cela fait désormais si longtemps qu’il me fait languir en m’amenant encore et encore aux frontières du nirvana avant de m’en éloigner que je ne m’y attends plus.


Perdu ! Son sexe vient de franchir ma petite porte, j’en hurle de douleur, de joie et de surprise. Là, il me pistonne fougueusement, je crie, je crie encore, je crie d’autant plus fort qu’il a repris le massage de mon clitoris. Cette fois-ci, s’il me laisse en plan, je lui arrache les yeux…


Maintenant, plus question de m’arrêter avant le terminus, je tonne, je beugle, je braille, je mugis, je gueule, j’exulte, je vocifère, jusqu’à ce que la jouissance soit telle que j’en hurle mon bonheur à m’en faire péter les cordes vocales.

La descente est à l’image de l’ascension, longue, difficile et terriblement agréable. Par contre, une chose est absolument certaine, même s’ils n’ont rien vu, les voisins ont tout entendu, preuve en est de cette salve d’applaudissements et de hourras qui surgissent d’un peu partout.

Côté discrétion, on repassera.


La nuit est à l’image de cet orgasme, démentielle, géniale, et pourtant aussi terriblement romantique, comme en témoigne ce baiser qu’il dépose sur mes lèvres alors que je suis sur le point de m’endormir dans ses bras.


Cette fois, je le sais, plus rien ne pourra jamais nous séparer. Pour la première fois de mon existence, le puzzle est complet… Pascal, j’en suis désormais certaine, est l’homme de ma vie, et peu importe qu’il ait l’âge d’être mon père, jamais je ne remercierais assez le ciel puisqu’il ne l’est pas.

Je m’envole au pays des rêves, rêves dans lesquels Pascal n’est jamais loin. C’est merveilleux.




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Combien de temps ai-je dormi ? Je ne saurais dire. La lumière crue du petit jour envahit la chambre, je peine à m’y habituer. Personne. Pascal est-il dans la salle de bain ? Je n’entends pourtant rien. Sur la terrasse ? La porte est fermée.

Mon attention est alors attirée sur une enveloppe sur son oreiller, et dont je reconnais l’écriture.

Je lis :



Ma chère Marion,


Père ou pas père, j’aurais quand même toujours trente ans de plus que toi.

Ne compte pas sur moi pour gâcher ta vie comme j’ai gâché la mienne.

Je pars ce matin pour New York, mais je ne reviendrai pas.

Ne cherche pas à me rejoindre… Ce sera mieux ainsi.

Ne pleure pas, tu as désormais tant de belles années devant toi.

Je t’aime.


Pascal



Et puis, venant de la rue, comme échappée d’une radio, une vieille chanson parvient à mes oreilles :


Il suffirait de presque rien

Peut-être dix années de moins

Pour que je te dise « je t’aime »

Que je te prenne par la main

Pour t’emmener à Saint-Germain

T’offrir un autre café-crème.


Mais pourquoi faire du cinéma,

Fillette, allons, regarde-moi

Et vois les rides qui nous séparent

À quoi bon jouer la comédie

Du vieil amant qui rajeunit

Toi-même ferais semblant d’y croire


Vraiment, de quoi aurions-nous l’air

J’entends déjà les commentaires :

— Elle est jolie, comment peut-il encore lui plaire,

Elle au printemps, lui en hiver ?


Il suffirait de presque rien

Pourtant personne, tu le sais bien,

Ne repasse par sa jeunesse

Ne sois pas stupide et comprends

Si j’avais comme toi vingt ans

Je te couvrirais de promesses


Allons… bon, voilà ton sourire

Qui tourne à l’eau et qui chavire

Je ne veux pas que tu sois triste

Imagine ta vie demain

Tout à côté d’un clown en train

De faire son dernier tour de piste


Vraiment, de quoi aurais-tu l’air

J’entends déjà les commentaires :

— Elle est jolie, comment peut-il encore lui plaire,

Elle au printemps, lui en hiver ?


C’est un autre que moi demain

Qui t’emmènera à Saint-Germain

Prendre le premier café-crème

Il suffisait de presque rien

Peut-être dix années de moins

Pour que je te dise « je t’aime »


FIN



* IL SUFFIRAIT DE PRESQUE RIEN.

Chanson interprétée par Serge Reggiani.

Paroles : Gérard Bourgeois

Musique : Jean-Max Rivière