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n° 15284Fiche technique65385 caractères65385
Temps de lecture estimé : 38 mn
18/11/12
corrigé 11/06/21
Résumé:  Une histoire de plus entre une étudiante et son prof ? Sans doute... Mais ce prof-là avait vraiment quelque chose d'exceptionnel.
Critères:  fh hplusag profélève école amour fsoumise noculotte lingerie fellation pénétratio fsodo jeu attache bondage nostalgie
Auteur : Someone Else  (Auteur ? Si je pouvais simplement vous distraire...)            Envoi mini-message
Broken Wings



Ah ce Michel ! Dans la galaxie des profs, c’est un extra-terrestre. Déjà, quand tu le vois arriver dans sa Fiat antédiluvienne, tu te demandes s’il vit vraiment dans le même monde que nous.

D’accord, il approche de la cinquantaine, il est donc peut-être amoureux de ce que l’on appelle quelquefois les Youngtimers, mais sa voiture ressemble plus à une poubelle qu’à une de ces anciennes merveilleusement restaurées. Certes, il est toujours impeccable dans l’un de ses éternels costumes italiens, mais tout de même.

Et dans tous les cas, c’est quand il commence à te faire cours que cela se gâte, si tu n’es pas au courant du phénomène…


Je m’explique : quand un enseignant ordinaire te fait cours pendant, par exemple, deux heures, tu apprends un tas de trucs plus ou moins intéressants, – paraît que tu es là pour ça – pendant le temps imparti, et basta. Mais quand tu es avec Michel pendant le même temps, il faut pas être surpris d’avoir une bonne heure trois quart de baratin sans réel intérêt, ponctuées de digressions sans queue ni tête et qui n’intéressent personne, jusqu’à ce que… Comme ça, sans prévenir, une petite lueur s’allume dans son regard.

Et, croyez-moi, ce moment-là, il ne faut pas le rater…


Là, pendant cinq ou dix minutes, rarement plus, le voilà parti dans son monde et c’est là qu’il faut absolument accrocher les wagons. Pendant ce court laps de temps, tu vas en apprendre bien plus que l’autre prof ne t’en aurait appris pendant ces fameuses deux heures ! Du pointu, du très pointu même, du concret, du sérieux, du confidentiel parfois, des combines incroyables et inconnues du grand public, tout y passe en un temps record. Que ce soit en éco-droit, en gestion, en mercatique, en informatique ou même en langues, quand il est touché par la grâce, ce type est un phénomène.


Du coup, ses cours sont toujours pleins, même s’il y règne généralement une ambiance quelque peu particulière, une sorte d’aussi silencieuse que sereine et joyeuse anarchie. Untel lit un roman ou un journal financier, l’autre repasse son anglais ou fait des mots croisés, un troisième est en train de faire ses maths ou dieu sait quoi, un quatrième joue distraitement avec son téléphone tandis qu’un autre est plongé dans sa console de jeu, mais tout le monde est en réalité aux aguets et écoute le cours d’une oreille bien moins distraite qu’il n’y paraît. En fait, ce serait sans doute la fête du slip – un bordel sans nom si vous ne connaissez pas l’expression – si nous n’étions pas dans un cours réservé aux adultes… D’ailleurs, du haut de mes trente-et-un ans, je ne suis même pas la plus vieille de la classe.


En attendant, tout le monde attend sagement et en s’occupant comme il le peut l’instant crucial, le moment qu’il ne faut absolument pas rater…

Et quasiment à chaque fois, au bout d’un moment plus ou moins long, le miracle se produit et cette classe que l’on pourrait penser plus que dissipée se met soudain, dans un silence de cathédrale, à noter, noter et noter encore, histoire d’essayer de ne rien perdre de ce qui se dit. Et quand, à la fin du cours, nous partons en pause, que croyez-vous qu’il arrive ? Tout le monde s’efforce de s’échanger et de recroiser la foule d’infos qui viennent de nous être délivrées en un temps record pour essayer d’en extraire la substantifique moelle, qui s’avère bien souvent encore bien plus exceptionnelle que ce nous avions pu imaginer. Phénomène, vous avez dit ?


Bien entendu, au début, nous sommes tous allés le voir pour essayer de lui faire comprendre que l’on aimerait bien qu’il se canalise un peu et qu’il essaie de nous divulguer ses extraordinaires connaissances de façon un peu plus classique, un peu moins anarchiques, un peu moins condensées, mais rien n’y fait. Comment lui en vouloir ? L’oiseau est de plus, incroyablement sympa, toujours prêt à plaisanter à la première occasion. Mais il est vrai que, quelquefois, essayer de discuter sérieusement avec lui, c’est prendre le risque de se retrouver devant un type dont on se demande si sa place ne serait pas dans un asile plutôt que devant des élèves. Il paraît que le génie et la folie sont très proches l’un de l’autre, et à le fréquenter, on a bien l’impression que cette théorie est vraie. Reste simplement à être du bon côté au bon moment…


Malgré cela, personne n’arrive vraiment à lui en vouloir, et pour cause : lorsqu’il est dans un bon jour, devant lui, nous ne sommes jamais des élèves, nous sommes des adultes… Il ne fait pas partie de ces profs comme on en voit beaucoup trop souvent, qui ont les questions et les réponses, pour qui toutes les opinions qui viennent d’un être n’ayant pas, par essence, leur éducation et leur culture sont négligeables.


Non, même quand il n’est pas de votre avis, il respecte toujours votre opinion, essaie de la comprendre, l’analyse longuement quand elle lui paraît intéressante, la partage même quelquefois, et s’efforce le plus souvent de faire la part des choses. Souvent, la discussion ne débouche hélas sur rien de concret, mais il n’empêche qu’à son contact, au final, on se sent toujours infiniment plus instruit… Ce qui ne lui interdit pas, régulièrement, de ponctuer ces discussions par l’une de ses boutades dont il a le secret, et ce vice-roi de la dernière bien bonne n’a jamais son pareil pour nous en sortir quelques fameuses qui nous font bien souvent pleurer de rire.


Du coup, Michel tient dans notre cœur une place à part, et le fait qu’on l’appelle tous par son prénom –mais en le vouvoyant, faut pas déconner non plus – alors qu’il est tout de même notre prof référent en est bien la preuve. Et il semblerait bien que lui aussi, il nous apprécie… En tout cas, en dehors de ses heures de service, il est toujours partant pour nos petites escapades à la cafétéria du coin et il n’est pas rare que l’on se retrouve, toujours avec lui, à huit ou dix autour d’une table le week-end. Et là encore, un prof que l’on retrouve le dimanche matin allongé en travers de la banquette parce que, côté picole, on a tous quelque peu dépassé la dose prescrite, ça ne court pas les rues !


De sa vie personnelle, on ne connaît pas grand-chose, tout ce que l’on sait est ce qu’il a bien voulu nous raconter un soir où nous étions étrangement calmes. Divorcé une première fois d’avec une fille qui l’a largué au bout de quelques mois de mariage, divorcé une seconde fois d’une femme qui n’a pas supporté ses éternelles absences, il vit actuellement une relation tumultueuse avec une autre prof, elle-même mariée, qui nous donne à nous surtout l’impression de joliment le mener en bateau. Baisent-ils ensemble ? C’est probable, mais il ne faut pas être devin pour se rendre compte à quel point cette histoire plus que compliquée lui bouffe le cœur. C’est peut-être pour cela qu’à la moindre occasion, il s’échappe à chaque fois qu’il le peut et n’est jamais le dernier à faire le con avec nous.


Ce jour-là, le cours avait pour objet la gestion aléatoire, pour ne pas dire claudicante, de la plupart des compagnies aériennes, où pour une fois nous avons eu droit à un cours presque classique. Or, nous le savons depuis longtemps, en plus de tout le reste, il est lui-même pilote amateur, il possède son propre petit avion de tourisme, aussi la discussion va bon train une fois le cours terminé.



Au bout de quelques minutes de palabres, il est décidé qu’en tant qu’instigatrice du voyage, je ferai partie de la première fournée, et que deux copines viendraient nous rejoindre sur place, à l’aérodrome, à quatorze heures pétantes, hangar deux. Moi, je partirai directement du bahut avec Michel, il n’y a que deux places dans son antiquité à roulettes, cela limite le choix. Par contre, ce qui me surprend, c’est que si sa charrette a tout de l’épave, il n’en est pas de même de l’installation audio, qui diffuse de la musique avec une qualité absolument exceptionnelle. Il faut dire que là, pendant les quelques minutes du voyage, nous avons droit à un titre des années 80, « Broken wings » d’un groupe quasiment inconnu, « Mr Mister ». Michel est intarissable sur cet ensemble formé de quatre musiciens de studio et il faut dire, honnêtement, que si le morceau est assez daté, le final est absolument étourdissant, avec une basse et des claviers à vous décoller définitivement la pulpe du fond.



Ça, je n’ai aucun mal à le croire. En attendant, c’est au moment où le morceau s’achève que nous arrivons sur l’aéroport, son avion est sagement stationné en bout de piste, tout près des hangars.



Pour le peu que j’en connaisse, c’est un Piper, un avion plutôt commun dans les aéro-clubs, mais celui-ci est rutilant.



Tout à fait entre nous, il y a des passions nettement plus ridicules, même si cela n’est pas la mienne.



En fait, je vois assez bien le coup fleurir. Mes deux greluches, bien que fortes en gueule, se sont dégonflées au moment de monter en avion. D’après ce que j’en sais, cela aurait été leur baptême de l’air, et elles ont préféré laisser tomber. Quelque chose me dit que si c’est effectivement le cas, je vais me faire un plaisir de le faire savoir, et j’en connais un paquet qui vont se faire un plaisir de se foutre de leur gueule dans les grandes largeurs. Et le pire dans l’affaire, c’est que d’autres étaient prêts à faire partie du voyage, et ne se seraient certainement pas défilés.



Lorsque l’on franchit la porte d’un de ces appareils, surtout comme celui-ci qui a une certaine allure extérieure, on s’attend à se retrouver dans un habitacle ressemblant peu ou prou à celui d’une voiture. Mais en fait, il n’en est rien… L’intérieur d’un coucou de tourisme, ce sont des tubes de ferraille peints à la va-vite et dans tous les sens, un tableau de bord formé d’une bête plaque d’alu à laquelle on n’a même pas cherché à donner une forme harmonieuse, des câblages ainsi que des tringles aussi diverses que variées et qui courent un peu partout sur le sol… Bien sûr, on comprend très vite que le poids, c’est l’ennemi, que l’essentiel est ailleurs et que tout ce fatras doit être accessible le plus vite possible en cas de pépin. N’empêche, les plaques de polyester pourraient être au moins un peu mieux ajustées et surtout correctement ébavurées, ce qui n’est pas le cas, et cela rendrait un poil plus supportable l’impression que les fauteuils passagers ont été barbotés à la va-vite sur l’épave de 2 CV qui traîne là-bas au fond du hangar.


C’est aussi à ce moment précis que je me rends compte qu’il aurait été nettement plus pertinent d’enfiler un bête jean, des baskets et un sweat, plutôt que cette robe en maille sur ces gros collants que j’ai choisis ce matin. Il n’était pas question d’être sexy, juste vaguement élégante, mais ce n’était visiblement pas une bonne idée au moment de m’introduire dans l’étroit habitacle dont l’accès est, qui plus est, malcommode.


Après m’être installée tant bien que mal à côté de mon pilote, sanglée dans le siège comme je le peux et l’inévitable casque sur les oreilles, il met le moteur en route. Là encore, la surprise est de taille… Malgré le casque radio et théoriquement anti-bruit, le raffut du moteur en échappement quasi-libre m’arrache les oreilles, sans oublier que tout cela fait vibrer la moindre pièce de ce bringuebalant morceau de plastique et de ferraille à peine pourvu d’ailes… Jusqu’à ce que le miracle se produise, à savoir que nous décollions.

Là, au moins, le bruit se fait plus supportable, et il est vrai que quitter le sol reste, même quand ce n’est pas de l’inédit, une expérience enthousiasmante.


Ah, le survol de la baie de Somme… Nous, qui sommes du pays, n’arrêtons pas de plaisanter sur le fait qu’elle est censée faire partie des plus belles baies du monde. Certes, elle est splendide, avec cette lumière incroyable et ses décors toujours changeants, ses infinies nuances de couleurs qui vont des bleus les plus improbables aux marrons ou aux gris les plus profonds, mais tout de même, comparer cela avec la Baie d’Along, de San Francisco ou celle de Rio de Janeiro, fallait être gonflé… En attendant, même si ce n’est pas la première fois que je la survole, le paysage est magnifique. Un petit détour à l’intérieur des terres vers le château de Rambures, superbe lui aussi surtout lorsqu’il est vu du ciel, et retour au bercail. De temps à autres, je jette un œil à mon téléphone, je doute fort que je puisse l’entendre sonner dans le vacarme ambiant, mais il ne me serait toutefois possible de lire un sms d’une de mes deux collègues absentes, mais rien…


Et à l’atterrissage, toujours rien, elles ne sont pas là. En fait, je veux bien parier que mes deux greluches ont en fait eu peur d’effectuer leur tout premier baptême de l’air ! Il existe toujours des gens comme ça, capables de fumer deux paquets de clopes par jour mais qui ont quand même peur de monter dans un avion…

Mais pour le moment, mon problème n’est pas tout à fait celui-ci. Lorsque je suis descendue de l’avion, je n’ai pas fait attention à ce morceau de plastique dégueulasse qui dépassait du rebord de la portière et qui vient de déchirer mon collant dans les grandes largeurs. Pour mon collant, en fait, je m’en fous, mais la longue traînée de sang qui court le long de ma jambe est plus ennuyeuse… Michel s’en inquiète.



Trois minutes plus tard, je suis allongée sur le ventre, la robe relevée très haut pour accéder à l’endroit où se situe la blessure, et mes collants ont rejoint la poubelle.



Je confirme…



De fait, avec quelques gestes précis, l’écorchure est très vite nettoyée et un pansement posé sur ma plaie. Dire que je ne sens plus rien serait mentir, mais je me sens déjà nettement mieux, au point que je me lève de la table d’examen.

Là, sans que j’aie eu le temps de comprendre ce qui se passe dans mon esprit, tout va très vite. Je coince Michel dans le recoin en face de l’armoire à pharmacie, l’enlace, et ma bouche se colle à la sienne comme si elle était attirée par un aimant. Je ne sais pas ce qui me prend…


Lui, un instant de surprise passé, me rend alors mon baiser, et ses mains se posent sur mes hanches dans une étreinte fougueuse. Alors, toujours sans bien réaliser ce qu’il m’arrive, ma main descend jusqu’à sa braguette, descend bien vite le zip de son pantalon de toile, fouille à la recherche de l’objet que je convoite et que je trouve bien évidemment très vite. L’engin est de belle taille, et se redresse aussitôt au contact de ma main, je me mets alors à le masturber avec une frénésie totalement irréfléchie.


La seconde partie de l’affaire va peut-être encore plus vite, et est peut-être encore plus inattendue. Comme je suis toujours en robe mais que je n’ai plus de collants, Michel me saisit alors par la taille, retrousse donc cette fameuse robe et me dépose illico presto sur la table d’examen, où ma culotte ne fait pas long feu. Là, avec une vigueur et une rage que j’aurais cru insoupçonnable chez un homme de cet âge-là, il m’embroche d’un coup, et me pilonne aussitôt avec une telle force que j’en suis à me demander si ce bâtiment préfabriqué ne va pas finir par s’écrouler, tant tout semble vibrer de partout, Bien entendu, il n’en est rien, mais notre assaut ne dure que quelques minutes, juste assez pour qu’il me fasse décoller une seconde fois, tout en m’envoyant une giclée de foutre digne d’un Canadair sur un feu de forêt. Une fois nos esprits repris, il balbutie :



En fait, à ce moment, je comprends soudain que ce n’est pas le coup de queue qui le gêne, mais la façon dont cela s’est passé. J’extrapole peut-être sur ce qu’il ne me dit pas, mais j’ai l’impression que pour lui, l’amour, ça ne se fait pas à la sauvette sur un coin de table de soin. Je saisis la balle au bond :



Il tombe des nues.



Cette fois, il sourit.



Mon franc-parler et mon approche directe le cueillent quelque peu, mais visiblement, cela ne lui déplaît pas. Il y a belle lurette que j’ai appris que les plus belles histoires que j’ai vécues sont celles où les choses ont été claires dès le début. Les malentendus, cela ne donne jamais rien de très bon, et il me semble bien qu’il partage le même point de vue que moi.



Sur le chemin du retour, aucun mot n’est échangé, tout juste me contentai-je de poser ma main sur la sienne. Par contre, la radio diffuse toujours le même morceau, « Broken wings »…


À vingt heures précises, je suis prête. À l’origine, avant de bifurquer dans cette branche, je me dirigeais vers un diplôme d’assistante de direction. Seulement, j’ai très vite compris que dans ce boulot, deux options sont possibles : soit on la joue avec la jupe plus courte que la veste de tailleur et, dans ce cas, l’avenir est assuré – pour un laps de temps réduit, le temps qu’une plus jeune et plus jolie vienne vous piquer la place, cela va sans dire, quelles que soient vos compétences réelles – soit on se la joue classique, mais dans ce cas, il faut s’attendre à se retrouver avec un taf du genre 70 heures par semaine payées 35, ce qui ne me branchait pas davantage. Par contre, j’ai gardé mon tailleur de l’époque, dont j’ai quelque peu fait raccourcir la jupe dans des proportions raisonnables, je sais que ce genre de tenue plaît énormément à notre ami Michel.

Lorsque je le vois apparaître, ce n’est pas tellement son impeccable costume italien visiblement coupé sur mesure qui m’épate le plus, c’est la superbe Maserati qu’il vient de garer à quelques mètres de chez moi.



Là-dessus, il m’ouvre la porte avec beaucoup de classe, il est vrai que le bois précieux et le cuir fauve ont quand même une autre allure que des sièges en tissu aussi défoncés que poussiéreux. Pareil, le grondement de l’énorme moteur a quand même une autre gueule que les grincements divers sur fond de pot d’échappement percé…


Le resto est à la hauteur de ce que ce que j’attendais. Ambiance feutrée, lumières tamisées, mets raffinés, vins somptueux jusqu’à un armagnac de trente ans d’âge, un truc à se damner à lui tout seul. Le plus surprenant dans cette affaire est qu’à aucun moment, Michel ne me donne l’impression de réellement vouloir me draguer. Il est agréable, a toujours le mot pour rire, a su me faire quelques compliments lorsque je suis arrivée, mais c’est tout. Oh, bien sûr, il a tenu à me tenir le bras lorsque nous avons montés les marches de marbre de l’entrée, mais rien d’autre. Je m’en étonne.



Apparemment, une sombre histoire d’embouteillage qui les a empêchées d’être à l’heure. Je crois plutôt qu’elles ont eu peur de prendre l’avion, voilà tout.

Dans ce cas, qu’elles en soient remerciées…


Sa réaction me surprend, il s’en rend compte.



Puis, passant du coq-à-l’âne.



Visiblement, notre homme a décidé de me faire vraiment le grand jeu.



Je ne suis pas née de la dernière pluie, je comprends très bien à quoi il veut en venir. Et en plus, il se trouve que c’est moi-même qui lui ai demandé de réserver une piaule…


Dans ce cas, le plus simple serait peut-être d’aller le vérifier…

Arrivée à la chambre, je me penche à son oreille :



Sitôt le seuil franchi, de nouveau les choses vont très vite. Ma veste de tailleur vole bien vite, il s’en faut de peu que mon caraco de satin ne finisse en lambeaux, quant à ma jupe, je n’ai que le temps de baisser la fermeture éclair sans quoi je ne donnais pas cher de l’étoffe. En apercevant mes bas et mon porte-jarretelles, Michel a tout de même un moment de répit,



S’il sourit, cela ne l’empêche pas de sortir aussitôt son membre et de m’embrocher d’un seul tenant. Cela tombe bien, je suis littéralement inondée, cela me fait toujours le même effet lorsque je me balade cul nu. Là, alors que je suis tout juste allongée sur le lit, il commence à me pistonner avec une telle hargne que je ne tarde pas à couiner, visiblement pour son plus grand plaisir. Sans même s’inquiéter de ce que je n’ai pas encore totalement repris mon souffle, il me retourne prestement, m’enfonce la tête dans les oreillers et, me saisissant par les hanches, s’enfonce de nouveau en moi dans une position de la levrette assez bestiale. De nouveau, pilonnage en règle, et les mêmes causes produisant les mêmes effets, je couine de nouveau sans même avoir eu le temps de me rendre compte de ce qui se passe.


Je me retourne alors vers lui, il est absolument trempé de sueur, mais il faut dire qu’à part sa braguette ouverte, il n’a strictement retiré aucun vêtement…

Alors, profitant de l’accalmie, j’en profite pour le dévêtir. La cravate de soie, la chemise de marque et le reste viennent rejoindre sur la chaise le pantalon et le reste. Par contre, pas de trace d’un quelconque caleçon, fut-il en soie.



Alors que nous trinquons l’instant présent, il devient soudain un peu plus sombre.



C’est à mon tour de sourire.



La conversation tourne court lorsque je le sens venir derrière moi. Allongés tous les deux sur le côté, il passe son bras sous le mien et me serre contre lui, empoignant ma poitrine avec douceur et fermeté. Je comprends très vite son manège lorsque, de son autre main, il relève ma jambe, et son sexe s’engouffre dans le mien et commence doucement ses allées et venues. C’est la première fois depuis que nous faisons l’amour qu’il ne me pistonne pas directement comme un furieux, j’avoue que cela me plaît, mais la sensation est tout de même nettement moins forte.



Il est des choses comme cela qu’il est inutile de dire deux fois, et après avoir récolté un peu de cyprine à la source, je sens sa queue s’insinuer doucement dans mon fondement. Visiblement, il n’est pas coutumier de cette pratique, puisque c’est avec une infinie douceur qu’il s’enfonce en moi jusqu’à la garde. Là, il commence à aller et venir, tout d’abord délicatement, puis sa cadence s’accélère au fur et à mesure que le plaisir monte en moi, pour finir quasiment aussi vite qu’il ne le faisait lorsqu’il me prenait par les voies habituelles. Cette fois, je ne couine pas, non, j’explose véritablement, hurlant ma jouissance comme si je voulais que l’hôtel tout entier soit au courant de mon bonheur. Michel, quant à lui, n’a que le temps de se retirer de moi pour déverser sur ma petite chatte un torrent de lave en fusion qui ne semble jamais s’arrêter.

Il m’embrasse.



Il n’y a que dans les films de cul que les séances de baise se succèdent encore et encore sans jamais s’interrompre, mais dans la réalité, il est souvent nécessaire d’arrêter les frais pendant quelques instants, à la fois pour reprendre son souffle et discuter un peu.



La vérité, mais je me vois mal l’expliquer à Michel, c’est que cet homme me fascine, et depuis longtemps. Oh, ce n’est pas le fait qu’il soit prof qui en est la cause, il dit toujours que s’il a de la culture, c’est surtout parce qu’il a eu la chance d’être au bon moment au bon endroit et de rencontrer les bonnes personnes quand il le fallait. Après, bien entendu, il y a eu du travail, beaucoup de travail, mais cela n’aurait pas été suffisant si le destin ne lui avait pas donné ce coup de pouce… Il se plaît souvent à dire qu’il y a sans doute des balayeurs qui sont infiniment plus forts intellectuellement que lui mais qui n’ont jamais eu cette chance.


C’est sans doute pour cela qu’il est précisément l’antithèse du prof classique, qui t’écrase bien souvent de toute sa prétendue culture et qui, sans même s’en rendre compte, passe son temps à te considérer comme une merde et à se prendre pour le roi du monde alors que, précisément, ses connaissances sont en réalité bien plus limitées qu’il ne le croit.


Quand tu discutes avec Michel, il arrive toujours à te donner l’impression que tu n’es pas sot… Et pourtant, quand tu arrives à le coincer dans un de ces moments de génie, je te prie de croire que tu as intérêt à sortir la grosse artillerie pour réussir à le piéger dans à peu près n’importe quel domaine, et il parvient toujours à t’expliquer les choses les plus pointues avec une telle facilité qu’encore une fois, à ses côtés, t’as l’impression d’être une cerveau. Sacré talent !


Mais pour le moment, son talent, il ne se situe pas dans sa tête, mais plutôt quelque peu plus bas. Et quand l’aube se lève enfin, c’est totalement harassés et fourbus – et infiniment heureux, aussi – que nous nous séparons. Quelque chose me dit que, tout à l’heure, lorsque nous ne retrouverons en classe, nos têtes de déterrés risquent fort de faire jaser, même si je doute que quelqu’un ait l’idée saugrenue de relier les deux.


Si la journée s’écoule comme si rien ne s’était passé, je reçois toutefois un sms sur mon portable quelques minutes avant la fin des cours.


« Pourriez-vous me rejoindre à la salle 2B vers 18 h ? J’aimerais beaucoup m’entretenir avec vous…


Même en sms, il ne s’exprime jamais simplement, notre ami, ce qui ne m’empêche pas, bien entendu, d’être à l’heure et à l’endroit prévu du rendez-vous. Assez curieusement, alors qu’il donne toujours l’impression d’être à l’aise, il semble être plutôt gêné aux entournures.



Il prend son souffle, il s’agit visiblement pour lui de quelque chose d’important.



Je me retiens d’éclater de rire.



Visiblement, l’éventualité ne lui avait même pas traversé l’esprit.



De nouveau, je souris.



Puis, après un silence :



Bien évidemment, à vingt heures, je ne suis intentionnellement pas là, cela fait partie de la mise en scène, et c’est avec une bonne vingtaine de minutes de retard que je me pointe chez Michel. Par contre, pour le côté écolière, j’ai joué la carte à fond : petite jupe plissée écossaise qui m’arrive à mi-cuisse, chemisier blanc sur l’inévitable cravate assortie à la jupe. Pour le reste, les non moins inévitables couettes, les socquettes blanches sur des chaussures plates et vernies, j’ai même poussé le vice jusqu’à porter des sous-vêtements hello kitty qu’il ne voit évidemment pas pour le moment. Même si cela fait partie du scénario, son accueil est glacial.



Évidemment que je les sais ! Ce qui ne m’empêche pas de jouer la gamine en faute.



Bien évidemment, le petit jeu dure un moment, jusqu’à ce que je me retrouve, exactement comme cela avait été prévu depuis le début, en travers sur ses genoux. Bien que je sois adulte, parfaitement consentante et que je sache exactement ce qu’il va se passer, je me surprends à rougir. La honte ? Il m’en faut un peu plus que cela pour me gêner. La douleur ? J’ai passé six mois dans une institution anglaise où les corrections se faisaient à coups de canne et où cela ne rigolait pas, je vous prie de le croire. Non, c’est le fait de me retrouver comme une gamine prise en faute qui me fait cet effet, j’en suis la première surprise.


La première claque frappe ma fesse droite, au travers de ma culotte de coton, aussitôt suivie de la même sur mon autre fesse. Une, deux, trois, quatre, à chaque fois il change de côté, ce qui rend la « punition » plus supportable.

Une petite pause, et il reprend de plus belle. Cette fois, les coups sont un peu plus appuyés, mais je me rends bien compte qu’il est en train de me tester, qu’il veut savoir jusqu’où je peux aller. Inutile de perdre du temps, je décide de prendre les choses en main.



Exactement comme je l’avais prévu, il ne me retire pas complètement ma culotte, se contentant de la laisser au niveau de mes chevilles, dans une position qui se veut humiliante. Et si les premiers coups sur mes fesses nues sont plutôt légers, ils le deviennent très vite de moins en moins. Mon cul me cuit comme jamais, et mes supplications n’y changent rien. Normal, cela faisait partie du plan…


Par contre, comme à chaque fois, la chaleur qui irradie désormais mon bas-ventre est à la hauteur de celle qui cuit mon arrière-train, je me sens dégouliner comme jamais. Les coups pleuvent, pleuvent encore, j’ai beau m’efforcer de retenir mes pleurs pour accentuer encore un peu le désir, mais je n’y parviens plus, et un torrent de larmes envahit brusquement mes yeux. Je n’y tiens plus… Alors, dans un geste bien singulier compte tenu de la situation, je me pelotonne dans ses bras, cachant mon visage dans sa veste que je trempe de mes larmes, il me caresse doucement les cheveux.



Les yeux encore pleins de larmes, je parviens tout de même à articuler.



Une couverture posée à la va-vite sur un meuble, il me prend par la taille et essaie tant bien que mal de me poser en respectant mon cul endolori. J’ai mal partout, je me demande bien ce qui a pu me passer par la tête d’accepter une telle ânerie, mais lorsqu’il sort sa queue et l’enfonce d’un trait dans mon sexe ruisselant, tout s’efface, un orgasme terrible, venu de nulle part et comme je n’en ai sans doute jamais connu, m’envahit soudain. J’en hurle de bonheur.


Et cela ne s’arrête pas là… Quasiment chacun de ses allers et retour en moi déclenche une nouvelle jouissance, plus ou moins forte selon la force de son coup de boutoir, et cela ne semble pas en finir. Une fois, deux fois, dix fois, vingt fois, je ne saurais dire… Lorsqu’il se libère enfin en moi, je suis à deux doigts de m’évanouir, je ne dois mon salut qu’à ses bras puissants qui empêchent de m’effondrer sur le sol.


Une bonne demi-heure plus tard, mes esprits enfin revenus et une bonne couche de pommade contre les coups étalée sur mon fondement, notre conversation redevient plus normale.



Je souris.



En fait, je ne peux pas trop le dire, mais en réalité, cliente de ce genre de trip, je l’ai été. Pas très longtemps, pas très fort, mais largement assez pour savoir comme cela se passe. Dans la littérature érotique, tout va toujours très bien avec des adultes consentants qui en réclament encore et encore, dont les souffrances n’ont d’égales que les jouissances, mais il n’en est pas toujours de même dans la réalité. Par exemple, l’une de mes amies s’éclatait comme une petite folle lorsque son maître l’attachait dans des positions invraisemblables pour qu’elle serve de vide-couilles à des dizaines d’inconnus. Seulement, quand elle s’est rendue compte que son « maître » faisait payer chacun des types qui la farcissaient – sans capote, cela va sans dire – et qu’il était en train d’emmagasiner une petite fortune sur son dos sans qu’elle ne touche un seul centime, les choses se sont quelques peu gâtées.


Et on n’a jamais su si cette histoire de fille enchaînée et que l’on aurait retrouvée dépecée pour nourrir un trafic d’organes faisait partie des légendes urbaines ou pas. Dans tous les cas, et quelles que soient les jouissances dont je dois sans doute désormais me priver, j’ai préféré rester dans le classique, quitte à passer à côté de l’extraordinaire. Question de choix…



Les coups de la fessée, c’est bien sympa, mais moi, pendant trois jours, j’ai bien du mal à m’asseoir ailleurs que sur un coussin moelleux. Oui, comme dirait l’autre, j’ai mal au cul !

Par bonheur, les jours passent, et la douleur s’estompe. Tandis que le plus gros de mon travail consiste à classer des montagnes de papiers, je commence à compter les jours qui me séparent de mon week-end et de mon retour chez Michel. Aura-t-il compris ce dont je rêve ? Arrivera-t-il à satisfaire ce désir assez peu commun, j’en conviens ? Je n’en sais rien, mais chaque heure qui passe est pour moi comme une souffrance. Et pourtant, je suis absolument formelle, je ne suis pas amoureuse de lui…


Tiens, un autre sms.


« Pas de problème pour samedi, mais il faudrait que vous preniez ma voiture pour venir me rejoindre au centre de formation des pilotes de ligne. Je vous y attends à partir de 18 h, merci d’avance »


Centre de formation des pilotes de ligne ? Devant ma surprise, j’en profite pour interroger un autre prof dont je sais qu’il est de ses amis.


Vous ne savez pas ? Michel a tous les diplômes, licences et autres brevets pour être pilote de ligne. S’il le voulait, il pourrait piloter un 747 ou n’importe quelque autre avion de ce genre quand il veut. Je ne l’ai jamais compris, il pourrait collectionner les villas dans toutes les plus belles régions du monde et changer de Jaguar tous les mois mais il préfère rester avec nous avec sa guimbarde pourrie et ses fins de mois difficiles. Que voulez-vous, si vous en doutiez encore, c’est un original.


Original, ça, c’est le moins que le l’on puisse dire. Garer sa vieille chiotte à moitié déglinguée au milieu d’un parking où les Mercedes de tous calibres passent quasiment inaperçues au milieu des Aston, Ferrari et autres Lambo, il y a de quoi se poser des questions.



Puis, passant que coq à l’âne :



C’est bien connu, dans la vie, on s’habitue à tout, surtout au meilleur. Resto sublime, repas fabuleux, plats d’une incroyable finesse et d’une créativité sans bornes, accord des vins, tout est parfait dans ce endroit, jusqu’à cette suite que Michel a réservé pour nous deux.


Dans le colis soigneusement emballé dans du papier de soie, je sais très bien ce qu’il y a, c’est moi qui l’ai demandé. Alors, sans dire un mot, au beau milieu de couloir qui même à la chambre, je dénoue lentement le cordon de ma robe qui tombe sur le sol dans un bruit feutré. Michel m’avait demandé de remettre un porte-jarretelles et des bas, c’est de très bonne grâce que je m’y suis pliée. Et, toujours selon ses désirs, la culotte est restée aux abonnés absents.



Inédit, inédit, moi je veux bien… Déjà, la façon qu’il a de poser la corde de soie autour de mon cou en prenant soin qu’elle ne me scie pas les épaules me laisse à penser qu’il n’en est pas à son coup d’essai. Ensuite, il fait lentement descendre le double brin entre mes seins, s’attarde à ce que les nœuds soient le plus plat possible, jusqu’à ce qu’il arrive au sillon de mon sexe.



La suite est plus classique. La corde remonte entre mes fesses, rejoint la fameuse bouche derrière ma nuque, et c’est là que les nœuds habilement disposés prennent toute leur importance. Ils permettent d’enserrer mes seins, puis mon torse, et je demande régulièrement à Michel de resserrer ces liens un peu plus fort, aussi ont-ils tout fait de m’entrer dans la chair en me laissant de longues meurtrissures rouges ou bleues.


Puis c’est à ma taille d’être enserrée, là encore je demande à mon tortionnaire de bien vouloir tirer un peu plus fort sur les cordes, à tel point qu’il me devient de plus en plus difficile de respirer. Ensuite, c’est à mes mains d’être liées dans le dos, là encore assez serrées pour m’empêcher de me détacher, et c’est à mon insistance directe qu’il accepte de faire de même avec mes coudes, liées eux aussi dans le dos. Ficelée comme cela, le souffle coupé, la poitrine enserrée dans les liens et surtout offerte de par la position de mes bras, je m’adresse à Michel.



Le martinet dans une main, il a soudain envers moi un sourire que pourrais aisément qualifier de malsain. Soudain, j’ai peur, mais je sais très bien que, parallèlement, mon sexe ruisselle. Aussi imbécile que soit la situation, c’est précisément ce que je suis venue chercher.



Sa main, alors, s’élève, et je m’attends à recevoir le premier coup de martinet. De la manière dont il est placé, il va directement atteindre les pointes de mes seins, dardées comme jamais puisque enserrées dans les cordes. J’étais venue pour cela, nul doute que je vais déguster…

J’attends, les yeux mi-clos et les mâchoires crispées, mais le coup ne vient pas…


Il ne vient d’autant pas que Michel vient de poser le chat sur le lit, et vient de me prendre dans ses bras.



J’avoue que je ne comprends pas.



Dans ma tête, je ne sais si c’est le sentiment de soulagement ou de frustration qui l’emporte le plus.



Sans brutalité, il me prend dans ses bras, m’allonge sur le lit en prenant soin que ma tête ne repose pas complètement sur le rebord du lit, et sort aussitôt sa queue. Pas la peine d’avoir fait St-Cyr pour savoir ce qu’il veut, le voilà parti dans une fellation d’enfer, je n’ai que le temps de me remémorer les techniques qu’il faut utiliser pour les gorges profondes, et après quelques haut-le-cœur assez désagréables, je parviens à l’engloutir tout entier. Je ne sais pas lequel de nous deux est le plus fier, lui, qui a sans doute réussi à réaliser ce qui n’était jusque-là qu’un fantasme de plus, ou moi, qui réussis la chose sans grande difficulté. Bien entendu, je vais plusieurs fois jusqu’à l’extrême limite de l’étouffement, mais entre nous, dans ce jeu de cons, où serait le plaisir si l’on ne tutoyait pas les limites ?


De cela, bien entendu, il s’en rend compte, et malgré le plaisir que visiblement cela lui procure, il décide d’arrêter les frais, et passe de l’autre côté du lit. Saucissonnée comme je le suis, je ne peux évidemment rien faire, ce qui ne m’empêche pas de lui parler.



Bien entendu, il accède à ma requête, mais en y ajoutant un détail que je n’avais pas prévu : il attrape un oreiller, puis un autre, qu’il cale juste sous mon bassin, ce qui lui offre une vue imprenable sur mon cul et mon anus.


Vous m’avez dit l’autre fois que vous aimiez les hommes qui ne s’encombrent pas de chichis ? Eh bien, c’est ce que l’on va voir…


Là, d’un seul coup, d’un seul, et avec une brutalité insoupçonnable chez un homme raffiné comme il sait l’être, il écarte les deux cordes qui l’empêchent d’accéder à ma rosette et s’y enfonce d’un trait, sans aucune préparation. Le cri que je pousse alors a de quoi faire trembler les murs… Mais en fait, il s’agit bien plus d’un cri de surprise que de douleur. Déjà, sans vouloir être désagréable, je n’en suis pas à ma première sodomie, et j’ai déjà pris dans mon fondement des queues d’un autre calibre. De plus, depuis que je suis attachée, je ruisselle, et il y a belle lurette que ma liqueur a envahi mon petit trou, le lubrifiant bien plus que nécessaire. Michel le sait bien, puisqu’il me pilonne sans relâche, sans s’occuper de mon éventuelle douleur, et très vite ce que nous recherchions tous deux se produit, c’est le plaisir qui monte, qui monte…


La position qui est la mienne, l’impossibilité de respirer normalement et plus encore de bouger comme je le voudrais, le cisaillement relatif des liens un peu partout sur mon corps, sans oublier ces cordes qui enserrent mes parties intimes, tout cela m’empêche de me libérer complètement. Mais cela ne donne pas moins envie de jouir… Alors, après une longue lutte avec moi-même, bien aidé en cela par Michel qui ne cesse d’aller et venir en moi avec la force d’un marteau-pilon, j’explose avec une violence que je n’avais pas connue depuis de nombreuses années. Et ma jouissance dure, dure, dure encore, ne semblant jamais en finir, jusqu’à ce que je m’écroule, à moitié évanouie.

Les cordes détachées, je peine toutefois à récupérer tant mon corps tout entier me semble meurtri, mais le problème est ailleurs. Je m’en inquiète auprès de Michel.



Je suis scotchée, dans la mesure où c’était peu ou prou ce que je m’apprêtais à lui dire. En attendant, il continue.



Je l’interromps.



Il n’est même pas vraiment étonné que j’ai pu lire dans ses pensées à ce point-là.





---ooooOoooo---




Notre « idylle » durera encore quelques mois, où il deviendra de plus en plus difficile de se rencontrer dans être remarqués, et surtout jusqu’à ce que je décroche mon diplôme et que les kilomètres se chargent de rendre la tâche encore un peu plus compliquée.


Par contre, je profitai de ce long intermède pour aller rencontrer discrètement celles qui furent ses deux anciennes épouses. Malgré toutes les promesses que je m’étais faites, je le sentais doucement entrer dans mon cœur, et je voulais savoir ce à quoi je m’exposais si je me mettais subitement à mélanger les torchons et les serviettes. Quelle ne fut pas ma surprise de rencontrer deux femmes visiblement toujours éperdument amoureuses de lui, mais qui l’avaient tout de même quitté.



C’est à partir de ce jour-là que, la mort dans l’âme, je décidai de ne plus le revoir. Pour lui, la chose était inéluctable, il le savait depuis le premier jour, aussi j’eus l’impression qu’il le prenait avec un certain fatalisme, ce qui ne l’empêcha pas d’écraser une larme lors de notre dernier baiser.




---ooooOoooo---




Ce n’est qu’environ un an plus tard que je reçus un coup de fil d’un numéro oublié depuis belle lurette au fond de ma liste de contacts, celui de l’aérodrome.



Lorsque, un bon quart d’heure plus tard, j’arrivai sur les lieux, le Samu était encore là, mais tout semblait trop calme et ses gyrophares étaient déjà éteints. Inutile de m’en dire plus, je savais ce que cela voulait dire, et ce n’était pas la carcasse disloquée de son appareil en bout de piste qui me dirait le contraire.



Une phrase me revient alors dans mon esprit « Vous savez, pour un aviateur comme moi, « broken wings », les ailes brisées, c’est tout un symbole… » Mais jamais je n’aurais cru qu’un jour ce serait vrai à ce point-là. Mais ce jour-là, ce n’est pas simplement un ami et un ancien amant que j’avais perdu, c’était un être exceptionnel comme je ne n’en ai plus jamais rencontré.



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Broken wings


Baby I don’t understand

Why we can’t just hold on

To each other’s hands

This time will be the last

I fear unless I make it all so clear

I need you so


Take these broken wings

And learn to fly again

And learn to live so free

And when we hear the voices sing

The book of love will open up

And let us in


Baby I think tonight

We can take what was wrong

And make it right

I need you so

Baby it’s all I know

That you’re half of the flesh

And blood makes me whole

I need you so…