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n° 15300Fiche technique61968 caractères61968
Temps de lecture estimé : 35 mn
25/11/12
corrigé 11/06/21
Résumé:  Lorsque l'on est riche et désœuvré, l'on se cherche des occupations. Certains s'amusent à traverser l'Europe le plus vite possible dans des voitures de luxe et au mépris de la vie d'autrui... Mais il en est d'autres qui ont des idées bien plus malsai
Critères:  f fh fhh fhhh fbi hplusag couleurs médical parking travail voiture collection noculotte fellation anulingus pénétratio double sandwich fdanus fsodo yeuxbandés conte sorcelleri -contes -vengeance
Auteur : Someone Else  (Mélo ou guimauve ? Il faut bien choisir...)            Envoi mini-message
Noir et Blanc




Il fut un temps, hélas pas si lointain, où le golf, notamment aux États-Unis, était réservé à une élite, aussi blanche et raciste que fortunée. Et dans ce sport où chaque fait de jeu porte un nom officiel généralement assez ronflant – Birdie, Eagle, Albatros, Hook et j’en passe – il en est d’autres nettement plus familiers que beaucoup, le politiquement correct étant passé par là, ont fait semblant d’oublier. Par exemple, lorsque votre balle, suite à un swing foiré jusqu’au trognon, rebondit sur un arbre avant de s’aplatir bizarrement sur une motte de terre et finit quand même dans le trou, cela s’appelle une Négresse. Eh oui, vestige de ce passé ouvertement raciste, « Une négresse, c’est un petit coup dont on n’est pas fier… »


Le gag, c’est que le golf s’est au fil du temps, peu à peu démocratisé, – pas encore tout à fait assez mais c’est une autre affaire –, au point que l’on dit aujourd’hui que la meilleure preuve que l’Amérique va mal, c’est que son meilleur golfeur (Tiger Woods) est noir, tandis que son meilleur rappeur (Eminem) est blanc.


Toujours est-il que des golfeuses noires, il y en a quelques-unes sur les greens, et cela ne les empêche pas de continuer à appeler ce genre de coup foireux sous le nom de Négresse ! Tout cela pour dire que le racisme est une affaire trop grave pour le voir là où il n’est pas…


Pour finir, deux citations, l’une de Coluche : « Si l’on ne peut plus rire des choses sérieuses, de quoi va-t-on rire ? » et une autre de Pierre Desproges : « On peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui. »

Bonne lecture !


Merci à Catherine qui m’a permis d’utiliser son idée de scénario.








Même si cela se produit presque tous les matins, Ernest-Hubert ne peut s’empêcher de sourire au spectacle qu’il aperçoit par la fenêtre de son bureau de la rue de la Faisanderie. Cela fait quatre fois que sa chère et tendre épouse recommence son créneau, incapable de garer correctement l’immense Bentley décapotable dans la place de stationnement qui lui est pourtant réservée, juste en bas de ce cossu hôtel particulier du 16ème arrondissement qui sert de siège à l’une de ses entreprises.


Radar de parking, aide au stationnement, caméra de recul devant, derrière et au milieu, tout cela ne sert à rien, elle n’y arrive pas. Pourtant, il suffirait d’appuyer sur un bouton pour que sa charrette se gare absolument toute seule, mais cela, elle ne s’y résout pas ! Il ne comprendra décidément jamais pourquoi elle préfère toujours prendre ce mastodonte de près de cinq mètres de long plutôt que l’une des autres voitures dont elle dispose, comme par exemple sa Mini cabriolet qu’il lui a offerte pour ses vingt-cinq ans et qui lui rendrait les mêmes services dans les rues de Paris, sans en avoir les inconvénients.


En attendant, notre homme prend rapidement congé de Michael et moi, ce qui nous surprend un peu même si, en réalité, nous en avions fini avec lui.

Ce n’est qu’en sortant du bureau que nous comprenons subitement les raisons de cet empressement soudain : nous-mêmes, d’ailleurs, ne parvenons pas à détacher nos yeux du regard bleu azur de la somptueuse blonde que nous croisons dans le couloir à cet instant précis. Et quand nous y arrivons enfin, c’est pour nous atteler sur ses courbes qu’on devine absolument délicieuses bien que n’étant pas véritablement mises en valeur par le sévère tailleur probablement signé Chanel ou Givenchy. Et comme tout cela ne suffisait pas, la jupe, bien trop courte pour être honnête, dévoile d’interminables jambes gainées de noir, au galbe parfait ainsi que des escarpins aux talons effilés et longs comme un jour sans pain.


En tant que médecins du travail, nous revenons régulièrement dans cette entreprise, ce qui fait que nous commençons à connaître une partie du personnel autrement que par un nom de famille et une fiche, ce qui ne nous empêche pas, naturellement, de faire notre boulot avec tout le sérieux et toute la déontologie requise par notre fonction. Bref, tout cela me permet de demander à la secrétaire qui est cette superbe créature.



Elle a un sourire carnassier.



Malgré l’éternel sourire dû à son poste et le ton de sa voix qu’elle s’efforce de garder enjoué, son regard a bien du mal à cacher l’inimitié qu’il y a entre les deux femmes.



Sacrée ambiance ! Là-dessus, mon collègue et moi quittons le bâtiment, il est vrai que nous n’y avons plus rien à faire.




---ooooOoooo---




Pendant ce temps, la porte du bureau du big chef vient de se refermer dans un bruit feutré.



Surprise, surprise, si l’on veut… Quasiment tous les jours à la même heure, la dénommée Marie-Claire vient rendre visite à sa planche à billets personnelle.



Déjà elle vient de s’asseoir sur la table de travail où traînent pourtant encore quelques documents et autres plans probablement importants, mais qu’elle renverse sur le sol sans s’en soucier un seul instant, tout en relevant doucement sa jupe. Le doux crissement de la laine sur le fin nylon n’est bientôt plus que le seul bruit que l’on entend dans ces lieux, simplement ponctué par le souffle de l’homme qui n’arrive toujours pas à en croire ses yeux.


Cette nana a beau être sa femme, il a beau l’avoir tous les soirs – ou presque – dans son lit, il a beau la recevoir ici au moins trois ou quatre fois par semaine, il ne parvient toujours pas à s’y habituer. Une gonzesse comme ça, on n’en rencontre que dans les magazines, et encore, à condition que les pros de Photoshop aient fait des miracles… En attendant, lorsque la lisière des bas noirs apparaissent, ses mains se mettent à trembler, quand c’est aux longues jarretelles de se montrer, c’est à son souffle de s’arrêter, et quand cette délicieuse petite chatte rose, tout juste surmontée d’une minuscule touffe de poils blonds de se dévoiler, son cœur s’arrête de battre.


Bien entendu, il s’agit d’une image, vu que son cœur va très bien, merci pour lui, tout comme sa queue avec laquelle il embroche la chatte détrempée de son épouse. Comme à l’accoutumée, l’affaire est réglée en quelques minutes, et il se déverse en elle au moment précis où elle crie sa jouissance. Ça, même pour elle, cela a toujours été une énigme : que le mec soit jeune ou vieux, qu’il en ait une grosse ou une petite, qu’il lui plaise ou pas, qu’il s’y prenne comme un champion ou comme un manche, qu’il soit sympa ou pas, qu’il la respecte ou la considère comme la dernière des putes, dès qu’elle a une queue quelque part –parce que ça marche aussi avec son cul – elle jouit, et ça marche à tous les coups.


Et si une nana a la bonne idée de lui lécher le minou, alors là, c’est encore mieux, c’est tout juste si elle ne serait pas capable de concurrencer l’alarme anti-incendie, ce qui tomberait bien, vu que Marie-Claire a toujours eu le feu au cul, et ne s’en est jamais caché. C’est bien là son moindre défaut… C’est d’ailleurs à ce sujet que son mari lui en fait la remarque.



Elle sourit.





---ooooOoooo---




Cette matinée de mi-décembre est froide, très froide même, comme elles le sont souvent à cette époque de l’année, à Paris ou ailleurs. Mais ce froid-là, Marie-Claire ne le ressent pas, bien emmitouflée dans son manteau de fourrure. Elle a même décapoté son immense voiture pour mieux profiter du spectacle qui se déroule là, à quelques centaines de mètres d’elle, mais dont elle ne manque rien. Là-bas, des dizaines de familles, toutes blacks, hommes, femmes et enfants, certains en très bas âge, sont en train de se faire expulser des taudis qu’ils occupaient jusque-là. Et ces taudis, Marie-Claire les connaît bien, puisque c’est à elle qu’ils appartiennent…


Bien souvent, ces femmes, que l’on pourrait qualifier d’entretenues, préfèrent dépenser l’argent qu’on leur offre en une multitude de fourrures, robes et autres bijoux. D’autres préfèrent, bien conscientes que leur beauté ne sera pas éternelle, capitaliser cet argent en le plaçant en bourse ou en achetant des propriétés diverses et variées, l’idée étant bien entendu d’assurer leurs vieux jours.


Marie-Claire, quant à elle, a choisi une autre option. Elle achète, à Paris et en proche banlieue, tout ce que la ville compte de taudis, de bâtiments vétustes et autres immeubles voués à la démolition. Pour les restaurer et les revendre à prix d’or ? Mais non… Elle préfère les garder en état, si l’on peut parler d’état quand on sait que certains sont prêts à s’écrouler, et continuer de les louer à des familles sans le sou. Seule condition à cela, ce ces familles soient toutes d’origine africaine, des « nègres » comme elle dit, juste pour avoir le plaisir de les voir vivre dans les conditions les plus insalubres possibles…


La cerise sur le gâteau, c’est quand elle parvient, comme c’est le cas ce matin-là, à contourner la loi qui interdit les expulsions pendant la période hivernale, et réussit à faire virer tout ce petit monde, sous prétexte d’insalubrité – un comble – à quelques jours de Noël. S’il y a bien un truc qui lui fait prendre son pied, à Marie-Claire, c’est de voir tous ces pauvres gosses pleurant dans le froid au beau milieu de la rue, entourés de parents n’ayant aucune idée de où il vont passer la nuit prochaine…


Ces gens-là, elle les hait. Elle les hait d’une haine viscérale, qu’elle n’arrive même pas elle-même à expliquer. Pour elle, il ne s’agit même pas d’une race à exterminer, c’est un non-sens, une erreur de la nature comme il n’en existe pas d’autres. Le simple fait que ces gens puisent respirer le même air qu’elle lui est insupportable… Et elle serait prête à tout, absolument tout, pour qu’ils disparaissent de la planète, après leur avoir fait subir les pires tourments que l’on puisse imaginer, cela va sans dire.


L’expulsion vient de s’achever, il ne reste plus que quelques vagues détritus sur le trottoir. À son grand regret, tout s’est bien passé, il n’y a pas eu de bastonnades, de castagnes et autres bagarres. À une époque, elle avait réussi à contacter un groupuscule vaguement néo-nazi et carrément skinhead qui venait à chaque fois tout broyer et envoyait régulièrement une bonne partie de ces pauvres gens à l’hôpital. Manque de chance pour elle, ils ont réussi à se faire pincer. Il est vrai que braquer des petites vieilles dans la rue avec une crête d’iroquois rose sur la tête, on a fait mieux pour ne pas être reconnu…


Elle décroche son téléphone.





- --ooooOoooo---




Amadou M’Bala est balayeur. Son parcours à lui n’est pas celui de Lily. Mais si, vous savez bien :



On la trouvait plutôt jolie, Lily.

Elle arrivait des Somalies, Lily.

Dans un bateau plein d’émigrés

Qui venaient tous de leur plein gré

Vider les poubelles à Paris.



Peut-être bien parce que sa vie à lui, elle ne s’était pas toujours résumée à ce balai qu’il tient dans les mains à longueur de journée. Avant de débouler précipitamment en France – être à la fois policier et intègre, dans son pays, c’est dangereux, il l’a maintes fois vérifié et n’a dû son salut qu’à une fuite précipitée où il a été obligé de tout abandonner – il était donc bien autre chose…


Et, il est comme ça, des réflexes que l’on ne perd jamais, même lorsque l’on est censé ne plus rien être. Et il y a belle lurette que cette ravissante blonde dans sa superbe voiture l’intrigue. Comment se fait-il qu’à chaque fois qu’il y a des expulsions, elle est toujours dans le coin ? Pourquoi semble-t-elle toujours radieuse devant tant de détresse ? Il n’y comprend rien…

Par chance, vestige d’un très lointain passé où le commissaire qu’il était avait quelques contacts avec la police française, il a gardé quelques trop rares amis dans la rousse.



Mais notre ami Amadou a de la suite dans les idées fixes, comme l’on dit quelquefois. En plus, il est apprécié de tous, ce qui lui permet de continuer de mener tranquillement sa petite enquête, en prenant bien soin de ne prendre ni faire prendre aucun risque à tous ceux qui le renseignent. Et au fur et à mesure que les éléments s’accumulent, même si la plupart des informations ne sont qu’orales, tout semble correspondre.


Oui, il y a bien une agence de location d’appartements – qui mériterait plutôt celle de marchand de sommeil – spécialisée dans les logements pas chers mais plus que douteux, où travaille un dénommé Muller, et il semblerait bien qu’elle ne travaille que pour un seul propriétaire qui, on se demande bien pourquoi, tient à conserver l’anonymat.


Dans les rues de Paris, qu’est-ce qui ressemble plus à un black habillé en vert fluo et armé d’un balai qu’un autre black en vert fluo avec un balai ? C’est cette petite astuce – bien aidée, il est vrai, par un chef dont une partie de la famille a été expulsée dans des circonstances aussi sordides qu’abracadabrantesques et qui aimerait bien en savoir un peu plus sur cette mystérieuse blonde – qui permet à Amadou de filer discrètement l’énorme voiture qui ne passe jamais inaperçue, pas davantage d’ailleurs que la fille qui la conduit et dont la jupe semble donner le tournis à tous ceux qui la croisent.


L’enquête dure un peu plus d’un mois et, exactement comme cela était prévisible, Amadou se retrouve avec un faisceau de suspicions qui se croisent et recroisent, mais pas l’ombre d’une preuve. Et quand bien même, que faire ? Même un flic ne se risquerait pas à aller chercher des noises à l’un des hommes les plus riches de France…


Pourtant, il en a acquis désormais la certitude, cette fille se sert de son fric pour acheter tous les immeubles les plus pourris de Paris, juste pour les louer à des familles de blacks et pouvoir les virer ensuite, rien que pour le plaisir de les voir se débattre dans la misère et le désespoir. À quoi cela lui sert-il ? Il n’en sait rien. Pourquoi fait-elle cela ? Il n’en sait rien. Quel plaisir en tire-t-elle ? Il n’en sait rien. De où lui vient-elle cette haine terrible envers la population noire ? Il n’en sait rien. Tout ce qu’il sait, c’est que toutes les personnes de tous les services sociaux à qui il a raconté l’histoire lui ont ri au nez… Cela paraît tellement improbable !


La tuer ? Il y a déjà pensé, mais il n’a aucune envie de se retrouver en prison, et il sait très bien qu’à l’instant où les portes se seront refermées derrière lui, un contrat sera mis sur sa tête et sa mort sera, à coup sûr, extrêmement lente et douloureuse. L’argent peut tout, il l’a déjà constaté à ses dépens…

C’est lors d’un repas avec quelques-uns de ses amis que tout bascule.



La vieille dame qui vient de s’exprimer porte le boubou traditionnel et un immense sourire se dégage de sa bouche édentée.



Ce vieux fou qui se fait passer pour un marabout et qui passe son temps à pigeonner les blancs qui croient à son pouvoir ?





- --ooooOoooo---





Ce rendez-vous avec ce dénommé Schmitt n’enchante pas notre blonde. Il faut dire que lorsqu’elle le décrit comme un vieux dégueulasse, elle n’a pas tort. Soixante-dix ans bien tassés, chauve, bedonnant, des verrues plein la figure et toujours mal rasé, il passe sa vie un mouchoir à la main tant il transpire partout et tout le temps.


Pourtant, aussitôt qu’elle entre dans le bureau, son premier réflexe est d’aller l’embrasser à pleine bouche. Et dieu sait qu’il pue de la gueule ! Son second réflexe, tout aussi rapide, est d’ouvrir la braguette du vieil homme pour en extirper une espèce de chose vaguement molle qu’elle s’efforce de raidir avec quelques gestes précis, ce à quoi elle ne parvient pas. Alors, tout aussi naturellement, elle s’agenouille devant lui, l’embouche sans l’ombre d’une hésitation, là encore sans s’attarder sur les relents de poisson à moitié pourri que l’engin dégage, jusqu’à ce qu’elle parvienne enfin à lui donner une forme à peu près présentable.


Alors, relevant sa courte jupe, elle s’assied sur le bureau où le vieillard vient tranquillement l’embrocher, sans oublier de continuer à lui enfoncer sa langue fétide jusqu’aux amygdales. L’affaire ne dure pas très longtemps, juste assez toutefois pour que Marie-Claire, une fois de plus et sans l’avoir le moins du monde simulé, prenne son pied tandis que l’ancêtre vide ses vieilles couilles au fond de son ventre. Aussitôt refroqué, il reprend :





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La journée s’écoule doucement pour Marie-Claire, dont la seule occupation semble être d’aller d’un rendez-vous à un autre, l’immense majorité d’entre eux étant à titre personnel. Charles-Hubert, banquier de son état, qui sait si bien la faire jouir sans même la pénétrer. François-Xavier, boursicoteur à l’occasion, dont l’énorme chibre n’en finit jamais de la faire crier. Marie-Dominique, qui apprécie tant se faire fouetter le cul avant de se le faire défoncer par un énorme gode-ceinture que notre blonde adore enfiler. Mais aux alentours de cinq heures, après un dernier coup d’œil à sa montre en or sertie de diamants, elle s’éclipse, direction une petite rue du dix-huitième arrondissement. La nuit est tombée, le froid est quasiment polaire, et pourtant une expulsion est en cours.


Machinalement et tout en tirant une bouffée de son interminable cigarette blonde, elle ouvre une vitre. Est-ce une impression ou elle vient de voir voler quelque chose qui est tombé sur la banquette arrière ? Elle n’en sait rien, mais elle allume toutefois le plafonnier, juste assez pour discerner sur le cuir crème ce qui ressemble vaguement à une statuette africaine. Quelle horreur ! Alors, tout aussi machinalement, elle déboucle sa ceinture, et au prix de quelques contorsions dues à l’immensité du véhicule, elle la ramasse, et…




- --ooooOoooo---





Marie-Claire, qui n’en est pas à une excentricité maritale près, se déshabille docilement, avant d’aller se mettre en appui sur l’immense fauteuil face à la non moins immense cheminée. Elle se cambre doucement, elle sait que son mari adore par-dessus tout la prendre par le cul dans cette position. Et pour Marie-Claire, peu importe la position, la situation et le reste, elle sait que quoi qu’il arrive, elle va couiner. En plus d’une totale amoralité et d’une absence complète d’amour-propre, voilà un allié précieux pour qui veut réussir à tout prix… Elle-même n’a jamais réussi à comprendre comment elle fonctionne, c’est à n’y pas comprendre. Un doigt, une langue, une queue - ou plusieurs, d’ailleurs - dans sa chatte ou dans son cul, et c’est le septième ciel assuré, que ce soit la première ou la vingtième fois de la journée. Quelle santé !


Et là, comme à l’accoutumée, Marie-Claire attend patiemment, le cul offert, que son mari vienne la prendre comme il en a l’habitude. Il se présente donc derrière elle, la queue dressée, pousse sur la petite porte qui s’ouvre comme si de rien n’était, mais pour la première fois depuis des années, Marie-Claire ne ressent aucun plaisir, tout au contraire, c’est une intense douleur qui la fait crier et surprend tout autant son mari.



Dans ce couple un peu hors norme, les mots doux sont assez rares… Le pire étant, pour Marie-Claire, que précisément personne ne l’a forcée par la porte de derrière depuis un bon moment. Elle essaie de se détendre, de penser à autre chose, mais rien n’y fait, chaque millimètre qui s’enfonce en elle est une souffrance inouïe. Elle finit par arrêter Ernest-Hubert.



Il faut croire que Charles-Hubert est dans un bon jour, puisqu’il accepte de se retirer de son épouse, mais ce n’est naturellement que pour mieux l’embrocher par des voies plus conventionnelles. Là encore, quelle n’est pas sa surprise de ne pas entrer dans un sexe détrempé, comme il l’est toujours, mais tout juste vaguement humide. Quelques allers et retours, en temps normal, cela suffit à faire couiner sa femme, mais là, il n’en est rien. Alors, il accélère quelque peu le mouvement, sans plus de réaction de la blonde, jusqu’à ce qu’il décharge tout au fond de son ventre. Lorsqu’il se retire, elle est en pleurs.



Mais attendre un peu de commisération de la part de son mari, c’est attendre d’un poirier qu’il donne des fraises. Tout à fait entre nous, si les rôles étaient inversés et que c’était le mari qui se retrouvait dans une fâcheuse posture, la réaction de Marie-Claire serait sans doute la même.



Oh, qu’en termes galants ces choses-là sont dites, comme l’écrivait Molière. Il est vrai qu’il est tellement plus agréable de pourrir la vie des gens quand tout va bien que l’inverse…

En attendant, plus intriguée par les tours que lui joue sa petite personne que par le peu de considération que lui voue son conjoint, Marie-Claire file dans son boudoir où elle s’empresse de héler sa femme de chambre. Assez étrangement, c’est l’une des rares personnes pour qui elle a une réelle affection, aussi n’est-elle que rarement désagréable avec elle.



Trente secondes plus tard, les deux filles sont nues - pour Marie-Claire, c’était plus simple, elle l’était déjà – et la séance de gougnottage bat son plein, mais malgré le talent et le cœur qu’y met Sophie, elle n’arrive à rien. La langue, les doigts, les mordillements de lèvres et de clito qu’adore tellement sa maîtresse, rien n’y fait, elle ne parvient à rien. Elle y met pourtant un tel zèle que Marie-Claire finit par s’en rendre compte, et la repousse doucement.



Dix minutes plus tard, changée de pieds en cap, Marie-Claire file sur l’autoroute, cette fois dans une bête Clio, celle qu’elle a précisément empruntée à Sophie. Coïncidence ou clin d’œil du destin, c’est un titre de Lavilliers qui passe à la radio.




C’est une frangine portoricaine qui vit dans le Spanish Harlem

Les reins cambrés au bon endroit, elle est superbe.

C’est la Salsa.


Tout seul dans la nuit chaude, je la garde serrée contre mon cœur

Malgré la mort qui rode, chuchotant quelque chose à son chauffeur

Y’en a marre des palaces, elle s’en va faire des passes pour le panard

Je la suis à la trace, ramassant ses paillettes sur le trottoir.



Non, Marie-Claire n’est pas subitement devenue portoricaine, elle est tout juste redevenue Tatiana, celle qu’elle était il y a quelques années encore. Et faire des passes pour le panard, c’était son trip, même si cela lui permettait de temps à autres de faire accessoirement bouillir la marmite quand elle était vaguement étudiante. Première aire de repos, quelques poids-lourds alignés, elle descend de sa voiture et s’en va cogner au premier camion qui se présente.


L’homme qui lui ouvre la porte doit bien faire cent-vingt kilos et n’a pas fière allure avec son Marcel plus que défraîchi et sa barbe de trois jours. En voyant cette ravissante blonde dans sa minirobe de cuir noir et perchée sur ses talons de vingt centimètres, il sait tout de suite à qui il a affaire.



Bien évidemment, notre homme se demande où est l’arnaque. Déjà, cinquante euros, ce n’est même pas le prix d’une pipe, et certainement pas par une gonzesse de ce calibre-là. Par contre, des camionneurs qui se seraient retrouvés à poil, tabassés et sans camion sur le bord de la route, cela s’est déjà vu. Cela ne l’empêche pas de sourire.



Pour faire bonne mesure, il sort de la boîte à gants un énorme flingue noir mat.



Cette fois, l’affaire n’est pas réglée en cinq minutes. Devant, derrière, en haut, en bas, à deux en même temps, les deux types lui ont tout fait, tout et le reste. Ils lui ont giclé dans la chatte, dans le cul, dans la bouche, sur les seins, sur la figure, partout où c’était possible et dans les positions les plus improbables. Et elle, elle a tout subi, tout encaissé, tout avalé, sans dire un mot. Et pour cause, devant un tel déferlement de baise, en temps normal, il lui aurait fallu deux jours avant de pouvoir prononcer de nouveau un mot, tellement elle aurait gueulé, gueulé, gueulé et gueulé encore à chacune de ses innombrables jouissances… Mais il n’en a rien été.


Tout en remontant dans sa petite voiture, totalement ravagée, elle ne cesse de se répéter à elle-même :

 » Putain, je suis devenue frigide… Qu’est-ce qu’il m’arrive ? Frigide, moi ? Tous les mecs qui m’ont connue m’ont toujours dit que je serais capable de faire passer l’Etna pour un feu de broussailles…




- --ooooOoooo---




Tiens, ça va devenir une habitude, le vendredi, je suis de service avec mon pote Michael. Et assez régulièrement, la blonde que nous avions vue l’autre fois dans l’entreprise où nous retournons précisément aujourd’hui, revient dans nos discussions… Inutile de dire que si, certains jours, aller bosser tient plus de la corvée qu’autre chose, cette fois, ce n’est pas le cas.


La matinée se déroule sans encombre, jusqu’à ce qu’à un détour de couloir et absolument par hasard, je tombe sur la fameuse blonde. Mais que s’est-il donc passé ? Elle n’est plus que l’ombre d’elle-même. Déjà, elle a dû perdre une bonne dizaine de kilos – au point qu’il ne semble plus rien y avoir dans son décolleté – et entre son teint livide, ses yeux cernés et ses traits tirés, elle est à deux doigts de faire peur.


Tout le monde sait que l’on n’est pas médecin du travail par hasard. Soit l’on n’était pas très bon et l’on a obtenu son diplôme qu’avec le minimum requis, soit l’on avait parfaitement la possibilité de faire autre chose mais que l’on n’avait absolument pas envie d’aller bosser six jours sur sept et quatorze heures par jour. Et c’est précisément mon cas. Et c’est précisément parce que le serment d’Hippocrate n’est tout de même pas tout à fait quelque chose d’anodin que je l’attrape par le bras.



Elle ne répond pas.



En fait de réponse, elle s’effondre dans mes bras et éclate en sanglots.



De nouveau, je la reprends par le bras.



Bien évidemment, en fait de bureau, c’est celui que l’on me prête lorsque je me rends dans cette entreprise, et dix minutes plus tard, complètement incrédule, celle qui fut cette somptueuse blonde m’a tout raconté. Je réfléchis quelques instants.





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Sur le chemin du retour, dans la voiture que nous utilisons ensemble, j’en parle à mon collègue Michael. Sa réaction est pour le moins étonnante.



J’avoue que je ne vois pas de quoi il veut parler.



Oui, parce que si, moi, je suis devenu médecin du travail parce que j’avais un poil dans la main, lui, c’est carrément une queue de cheval…





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Même en tant que médecin, il a été très difficile d’obtenir le numéro de téléphone de notre chère Marie-Claire, dont l’état physique ne s’est pas amélioré depuis que je l’avais vue. En attendant, nous avons réussi à la convaincre de venir consulter chez Michael, qui a ré-ouvert son cabinet de psy pour l’occasion.



Là-dessus, il montre les deux caméras dont le voyant est allumé et, trois minutes plus tard, notre Marie-Claire se retrouve allongée sur la table d’examen, en soutif et culotte - fort jolis d’ailleurs, mais absolument pas sexy - et le casque sur la tête.


Les premiers tests sont du genre un peu bateau : lui prendre la main, lui caresser le bras, la chatouiller différentes parties du corps avec une plume, jusqu’à ce que cela deviennent un peu plus précis. Michael lui pose la main sur un sein, elle ne réagit pas. Lorsque, au travers du tissu, il essaie de titiller la pointe de ce sein, pas davantage de réaction.

Il décide alors d’ôter le casque à sa patiente.



Aussitôt le casque remis en place, Michael s’adresse à moi.



La culotte de Marie-Claire baissée, il commence par quelques attouchements plutôt légers. Légères caresses sur le pubis, puis sur les lèvres, un doigt fureteur s’enfonce alors d’à peine quelques millimètres entre les lèvres de la patiente, sans qu’aucune réaction se soit perceptible. C’est bien simple, tout se passe comme si ce corps n’était pas le sien…


Au bout de quelques minutes, les choses deviennent beaucoup plus sérieuses, massage du clitoris, introduction d’un, de deux puis de trois doigts dans le vagin, que cela soit fait avec douceur ou brutalité ne change rien, la fille ne bronche pas.



Azziz, je le connais très bien, c’est en quelque sorte l’homme à tout faire de Michael. En fait, ils sont surtout amis, ils se sont connus « là-bas » comme ils disent, ils se connaissent depuis l’enfance et, tout naturellement, quand Michael est venu en France, son ami l’a suivi. Et il est inutile de préciser que, comme tout bon sénégalais qui se respecte, Azziz est noir comme du charbon. Quoi, que… Quand on voit Michael, la réflexion n’est pas forcément pertinente.



Alors, avec précision et sans hâte, Azziz recommence exactement les mêmes tests que Michael avait effectués : lui prendre la main, lui chatouiller le bras, et la suite. Mais cette fois, les choses ne se passent pas tout à fait de la même manière… Aussitôt Azziz a-t-il posé sa main sur sa peau que Marie-Claire se met à frissonner, et c’est elle-même qui guide cette main sur sa poitrine. Là encore, c’est elle-même qui l’invite à caresser la pointe de ses seins, qui se dardent instantanément, tandis qu’elle pousse un long soupir. La suite n’est pas difficile à prévoir, le moindre contact, même le plus anodin, des doigts d’Azziz sur ses parties intimes l’emmène aussitôt aux portes de la jouissance. Dès lors, il n’y a plus qu’à patienter, et ce à quoi nous nous attendions arrive encore plus vite que nous ne l’aurions imaginé.



C’est bien entendu Marie-Claire, qui est toujours allongée sur la table mais qui cette fois a les jambes largement écartées et qui, déjà, fourrage dans sa chatte autant qu’elle le peut. Azziz se retourne alors vers Michael, visiblement inquiet.



Naturellement, le dénommé Azziz ne se le fait pas répéter deux fois. Ce n’est pas tous les jours que l’on a l’occasion de baiser une blanche, blonde de surcroît, et que c’est elle qui le demande…


Les blacks ont toujours une grosse bite, cela sonne comme une évidence dans l’imaginaire collectif… Eh bien non, Azziz a un membre d’une taille tout à fait raisonnable, ce qui ne l’empêche pas d’aller l’enfiler séance tenante dans la chatte dégoulinante de Marie-Claire, qui l’accueille en elle de façon plus que bruyante, puisqu’elle ponctue cette entrée fracassante d’un orgasme terrible qui fait trembler tout son corps. Elle gémit à chaque aller et retour, de plus en plus fort, elle est visiblement au bord d’une seconde jouissance, mais elle attrape Azziz par les hanches et l’arrête.



Décidément, on aura tout vu… Naturellement, Azziz reprend son pilonnage de plus belle, Marie-Claire l’accompagne en couinant en cadence, jusqu’à l’explosion finale où l’on est en droit de se demander lequel de nos deux partenaires parvient à gueuler le plus fort.

C’est à ce moment que Michael attrape Azziz par le bras.



Et là, d’un geste précis, il retire le masque de Marie-Claire, qui blêmit instantanément. En fait, dire qu’elle blêmit est largement en-dessous de la vérité, elle est plutôt en train de se décomposer. Michael fait mine de ne pas s’en apercevoir.





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C’est un véritable zombie qui quitte le cabinet de Michael. En attendant, je me pose pas mal de questions.





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Les jours passent… Mais pour Marie-Claire, cela devient de plus en plus un enfer. Oh, du côté de son mari, cela n’est pas trop grave, il continue de la baiser quand il en a envie, elle fait même semblant de jouir pour qu’il ne lui pose pas trop de questions. Côté clients, c’est plus simple, pour la bonne raison qu’aussi curieux que cela puisse paraître, Ernest-Hubert ne lui a jamais demandé de baiser avec qui que ce soit ! Certes, cela a bien souvent facilité les négociations, mais elle l’a toujours fait de son propre chef… Quant aux ami(e)s, elle leur a fait savoir qu’elle était souffrante – ce qui est vrai, après tout – et elle ne va donc plus les voir.


Mais pour elle, le problème se situe autre part… Cette femme, qui était habituée à jouir plusieurs fois par jour, se retrouve dans la situation du sportif obligé d’arrêter toute activité du jour au lendemain… Au même titre qu’un ou une droguée, elle est en manque ! Cela porte même un nom, c’est l’érotomanie, « maladie » qui n’a rien à voir avec la nymphomanie, même si beaucoup de gens auraient tendance à les confondre…


Bien entendu, elle a tout essayé, à commencer par essayer de se soulager elle-même, mais rien n’y fait. Et chaque jour amplifie ce phénomène de manque…

Alors, un soir, totalement à bout de nerfs, elle enfile le premier jogging qui traîne, monte dans l’une de ses voitures et file vers l’un de ces immeubles qu’elle connaît bien, puisqu’elle en est la propriétaire, tout en n’y ayant jamais mis les pieds.


Sordide, puant, délabré et dangereux, ce sont les premiers mots qui viennent à l’esprit lorsque l’on pénètre dans ce genre d’endroit. Là, dans ce qui fut autrefois la loge de la concierge, quatre jeunes blacks jouent aux cartes, à la lumière blafarde d’une antique ampoule électrique. En la voyant arriver, l’un d’eux sourit.



Elle n’en revient naturellement pas d’être connue, et encore moins qu’on l’appelle par son prénom, mais cette surprise n’est rien à côté de la suite.



Eh oui ! Ce sort qu’elle a reçu, et dont elle n’a même pas conscience, a fait le tour de tous les immeubles concernés… Et elle était attendue de pied ferme !

Seulement, les consignes du marabout ont été claires : oui, vous la baisez, vous la re-baisez encore et encore, vous lui faites tout ce que vous voulez et le reste, mais il est hors de question de la faire souffrir en aucune manière ou de l’humilier. Sans qu’elle ne le sache, le marabout a tout de même fait en sorte qu’elle ne boive pas le calice jusqu’à la lie.


Du coup, aussi curieux que cela puisse paraître, elle n’a peut-être pas tout à fait affaire à des gentlemen, mais en tout cas pas à des brutes épaisses comme elle aurait pu le craindre. Cela dit, elle était venue chercher sa dose de jouissance, et elle est servie… Devant, derrière, à deux ou à trois en même temps, une queue dans chacun de ses trous et une autre à branler, malgré le dégoût qu’ils lui inspirent, elle multiplie les jouissances à n’en plus finir. Et quand elle croit que c’est fini, qu’ils sont définitivement à bout de forces, il y en a encore un qui trouve le moyen de la lécher de la refaire grimper aux rideaux. Quand, au petit matin, elle quitte enfin les quatre garçons, elle doit avoir en elle assez de semence pour repeupler la moitié de Paris… Par contre, pour eux, la tente à oxygène serait sans doute toute indiquée.


Les jours passent… Et désormais, quasiment tous les soirs, Marie-Claire va chercher sa ration de foutre dont on pourrait quasiment dire qu’elle a besoin. Elle va toujours dans le même immeuble, même si bien sûr, ce ne sont pas toujours les mêmes hommes qui la ravagent par tous les trous. Par chance, elle a pris un immeuble au hasard, mais celui-ci est habité par une immense majorité de célibataires, qui ne rechignent d’autant moins à la tâche qu’aucune épouse ou concubine ne leur demandera des comptes. Par contre, ce qu’elle ne sait pas, c’est que son petit manège a commencé à intriguer son cher époux…




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Et le lendemain matin, quand elle se rend dans le bureau de son cher Ernest-Hubert pour y recevoir sa petite giclée hebdomadaire et du matin, l’accueil est glacial. En guise de bonjour, il lui balance un paquet de photos grand format au travers de la figure.



Différence d’avec Marie-Claire, pour Ernest-Hubert, tous les hommes se valent, il n’a jamais été raciste pour deux ronds. Après, que pour lui le monde entier, qu’il soit peuplé de blancs, noirs, jaunes ou je ne sais quoi, puisse bien crever la gueule ouverte pourvu qu’il soit plus riche aujourd’hui qu’il ne l’était hier, c’est un autre problème.



Déjà la porte a claqué derrière elle. Lorsqu’elle veut reprendre sa voiture, celle-ci a disparu. C’est donc en métro qu’elle se rend à son domicile, où elle tape le code qui devrait lui permettre d’entrer… Mais rien ne se passe ! Celui qui est désormais son ex l’a fait changer… Son téléphone ? Pareil, la ligne a été coupée. Alors, totalement désemparée, elle essaie de mettre deux idées bout à bout, et la seule qui lui parvienne à l’esprit est de trouver un endroit où elle pourra se poser et réfléchir, et pour cela, rien de tel qu’un hôtel discret…


Mais au moment de payer avec sa carte, elle se rend compte que ses comptes sont également bloqués ! Cette fois, arrivée sur le trottoir, c’en est trop, elle éclate en sanglots.

Et les choses ne s’arrangent pas lorsqu’elle se rend chez ceux qu’elle croyait être ses ami(e)s, qui ne prennent même plus la peine de lui ouvrir la porte… C’est beau, la solidarité, chez les gens de la haute !


Pendant tout l’après-midi, elle erre comme une âme en peine, sans savoir où aller. Lorsque la nuit tombe, elle n’a plus qu’une seule ressource, aller dans le fameux immeuble où elle se rend d’habitude pour satisfaire ses besoins sexuels. Lorsqu’elle en franchit le seuil, ils sont une bonne quinzaine à l’attendre, c’est un vieil homme en habit traditionnel qui prend la parole.



Cela, Marie-Claire le sait très bien. Jamais de sa vie elle n’a eu autant honte de ce qu’elle a fait, jamais elle n’avait pu imaginer qu’un jour elle pourrait se retrouver dans la situation de ces gens qu’elle déteste tant, même s’ils la font reluire encore et encore. Elle fond en larmes, tombe à genoux, mais l’homme continue.



Cette fois, c’est le calice jusqu’à la lie. Comprenant qu’il n’y a plus rien à faire, elle se relève et s’apprête à faire demi-tour, mais l’homme la retient par le bras.



Pour Marie-Claire, c’est une révélation. Ces gens qu’elle haïssait et qu’elle a toujours cherché à enfoncer un peu plus dans la misère et le malheur sont en train de l’aider, elle qui a tout perdu en une seule journée. Alors, sur le matelas défoncé, sous la couverture miteuse, entre deux assauts de Samuel qu’elle lui a elle-même demandé, elle réfléchit.


Muller… Son agent immobilier. Logiquement, Ernest-Hubert n’a jamais été au courant des petites combines qu’elle menait avec lui, de ces immeubles en ruine qu’elle achetait pour une bouchée de pain et qu’elle lassait dépérir intentionnellement, avec les gens qu’il y avait dedans. Ce qui veut dire que, toujours aussi logiquement, les comptes qu’elle avait en nom propre et que Muller était le seul à connaître doivent toujours être approvisionnés, et qu’elle peut donc toujours y avoir accès…


Ce fol espoir qui se réveille soudain en elle la met dans un tel état qu’elle se jette littéralement sur la queue de Samuel, qui dormait paisiblement. Non, ce n’est pas une pipe qu’elle lui fait, c’est la pipe du siècle, que dis-je, du millénaire… À tel point que quand il parvient à envoyer la purée, il hurle si fort qu’il en réveille tout l’immeuble, qui se presse très vite à la porte que ce qui fut, il y a très longtemps, un appartement. C’est Marie-Claire qui parle.





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Lorsque Muller voit apparaître Marie-Claire, il ne s’attendait pas à la voir, sale et échevelée, descendre d’une antique Renault Cinq plus que bringuebalante.



Une demi-heure plus tard, l’ensemble des détails sont réglés. Les immeubles vraiment trop vétustes seront détruits, ceux qui y habitent devront s’entasser un peu plus dans ceux qui sont en meilleur état. Mais avec l’argent des terrains plus celui qu’elle a déjà, Marie-Claire va faire reconstruire d’autres immeubles et rénover ceux qui pourront l’être, et ils seront réservés en priorité au relogement de toutes les familles qui habitaient dans les taudis dont elle était propriétaire. Quant à Ernest-Hubert, il n’entendra plus jamais parler d’elle !




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Le soir même, elle a demandé à tous ceux de son immeuble ainsi qu’à quelques habitants de ses autres taudis d’être présents, où elle leur annonce le projet qu’elle vient d’élaborer avec celui qui est devenu entre-temps son associé.



Dans un recoin de la grande pièce, un vieil homme attend, en tenue traditionnelle et il a le sourire aux lèvres. Il appelle discrètement Marie-Claire et lui tend une statuette de bois. Cette fois, c’est elle qui sourit.



Il lui montre alors ce qu’il a dans la main, à savoir une petite figurine de bois.



Elle ouvre les boutons de sa robe qui tombe sur le sol, sous laquelle elle est nue.