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Temps de lecture estimé : 15 mn
25/11/12
Résumé:  C'est une fiction, où j'ai imaginé le cheminement d'un couple qui participe à une thérapie en groupe. Les pensées se libèrent, les envies montent crescendo, au fur et à mesure des exercices demandés, d'épisode en épisode.
Critères:  fh 2couples couple ascenseur amour cérébral revede voir exhib nopéné exercice portrait
Auteur : Cheminamants  (Les pensées nous mènent, là où nos pas imaginent un chemin.)      Envoi mini-message

Série : Envie d'envies

Chapitre 02 / 06
Deuxième fois : Une semaine plus tard

Envie d’envies



Marylène et Christophe, des quinquas bien décidés à retrouver la petite étincelle de désir et leur amour, participent en groupe à une thérapie de couple. Ils y font la connaissance d’un jeune couple.








Deuxième fois : une semaine plus tard.




Chapitre 1




Ils sont assis dans la voiture, sur le chemin qui les mène à leur thérapie de groupe, comme tous les mardis, pour régler leurs problèmes de couple. C’est lui qui conduit.



Christophe fait silence à présent, et se concentre sur les manœuvres délicates, pour se garer en épis devant la Maison des Associations où se déroulent les cours. Il arrête le moteur, et retire la clé de contact. Elle reste sans bouger durant quelques secondes. Il s’étonne qu’elle n’ait rien eu à répliquer.


Elle lui sourit. Il la regarde un instant, fronçant un peu ses sourcils, de manière dissymétrique, ce qui lui donne un charme fou. Et, c’est un petit bonheur que de s’en souvenir, songe-t-elle.

Ils sortent de la voiture, et traversent l’allée goudronnée.





Chapitre 2



Les voilà à présent, tous les deux dans l’escalier, montant en silence. Christophe, derrière elle, remarque que Marylène a mis sa jupe noire qui se balance de droite et de gauche sur ses cuisses, à chaque mouvement qu’elle fait, marche après marche. C’est au moment où il envisage de tendre sa main pour recueillir le balancement du bout de ses doigts, que sa femme s’immobilise.


Il remarque, dans la seconde qui suit, un peu plus haut, le jeune couple, dont la femme leur avait adressé la parole, à la fin du dernier cours. Un coup d’œil bref, l’un à l’autre, et Christophe et Marylène, sans dire un mot, restent sur place et les regardent. Ce qui est étonnant, c’est qu’ils n’éprouvent aucune gêne, et vont jusqu’à se régaler du spectacle offert. Mais au fond d’eux-mêmes, il est bien évident qu’ils s’imaginent plutôt voler ces images, comme le feraient des ados regardant, par un petit trou de lorgnette, le tournage d’un film érotique.


Ils sont là, les deux tourtereaux, collés l’un à l’autre, juste après l’angle que fait l’escalier à mi-étage. Elle, dans une jupe en jean bien moulante, a posé sa bottine noire, un peu en hauteur, sur le fer forgé en rosaces de la rambarde. Elle n’a même pas pris le temps de reprendre une attitude sage. Pas plus que lui, d’ailleurs. Sa tête aux cheveux bruns est enfouie dans le creux tendre du cou féminin abandonné au plaisir. On devine sa main, aux doigts longs un peu trapus, bien masculins, conquérants, à travers la petite culotte. Il n’est pas difficile de l’imaginer fouillant son intimité. Ils ne les ont ni vus, ni entendus, et continuent leur avancée charnelle. Elle est adossée à la protection ajourée, légèrement cambrée, et un peu décalée, pour laisser une aisance suffisante au bras qui va-et-vient avec une délicieuse ardeur.


Marylène et Christophe se sont pris par la main, entraînés, émoustillés par les coquineries et l’abandon du couple. Ils se laissent embarquer dans leur danse qui prend de l’ampleur. Ils sont là, aux premières loges, si l’on peut dire. Ils se régalent autant les yeux que les oreilles. De petits gémissements délicatement murmurés enveloppent le jeune couple. Et la cage d’escalier les fait siennes, s’appropriant chaque son mélodieux et les fait rebondir sur les murs. Les plaisirs sonores, glissent alors sur les parois, et viennent s’étaler au pied de Marylène et Christophe, comme le ferait une coulée de cyprine. Quel dommage, que la mélodie ne s’accompagne pas des odeurs. Ils sont trop loin. C’est peut-être ça, l’association parfaite de ce que les sens veulent apprécier, qui pousse Marylène à se rapprocher doucement.


Avec sa main, fermement ancrée dans celle de Christophe, il ne lui est pas difficile de faire comprendre à celui-ci de la suivre. Ils avancent ainsi de quelques paliers, montant vers les délices. Quel grand bonheur qu’elles soient de béton et non de bois, ces marches, pour ne pas moucharder leur désir de fondre l’espace qui les relie à ce couple, jusqu’à ce que leur chaleur mutuelle s’échange à travers les vêtements. Mais ils restent raisonnables. La décence oblige, aux minima, de s’abstenir d’aller jusqu’au bout. Ils restent là, se tenant eux aussi à la rampe, à deux longueurs de bras seulement des deux corps chaleureusement offerts l’un à l’autre.



« Un trou, un gouffre, vite qu’on disparaisse ! » pense Marylène.



Les deux jeunes gens sont restés enlacés. À présent ils les fixent, sans vergogne, avec un petit sourire ravi. Ils semblent même fiers de leur effet de surprise, et de la décomposition qu’ils lisent sur les visages de Marylène et Christophe.



Marylène est interloquée. Mais sa réponse de puritaine bien-pensante n’est pas tout à fait au goût de Christophe qui réplique aussitôt, le plus discrètement possible :



Christophe reprend la parole, avec un peu plus d’assurance, réalisant qu’ils n’avaient aucune raison de culpabiliser devant ce couple d’exhibs :



Marylène et Christophe reprennent la montée d’escalier, et font attention toutefois de laisser quelques distances avec l’autre couple qui grimpe lui aussi les dernières marches qui les mènent au premier étage.




Chapitre 3



Un silence un peu lourd les accueille, alors qu’ils franchissent la porte et se retrouvent tous les quatre dans la salle où se déroulent les séances de thérapie de couple.

Un « Bonjour à vous ! » venant de Nicole Chauvotte, la thérapeute, les accueille amicalement.

Christophe, qui regarde furtivement sa montre, réalise soudain qu’ils ont plus de cinq minutes de retard, et propose, désolé, d’être plus attentif à l’heure la prochaine fois. Il garde silence sur les raisons qui leur ont fait croquer le temps.

Il se retient bien de sourire, mais pense à ce qui traverse son esprit, au même instant :


 »Si tu savais, ma brave dame, à quel point je suis content de t’avoir grappillé presque dix minutes, à toi et aux autres. Pour du plaisir, en veux-tu, en voilà, qui m’a chauffé les oreilles. Sans parler de la mèche vive qui brûle entre mes jambes. Tout ça c’est tant mieux ! Et je vais en redemander dès que je peux. »


À présent qu’ils sont liés par ce petit secret, les deux couples restent côte à côte, pour se montrer solidaires, autant que pour se témoigner une appréciation positive quelque peu libertine.



Tous les deux se dirigent alors vers l’endroit indiqué, après que Christophe, en homme de la situation, ait agrippé avec lui le tapis de gym… Sont-ils surpris de constater que le jeune couple les suit ? Non, pas vraiment ! Ils s’installent à leur tour, choisissant de rester tout proche.


Marylène s’en veut quelques instants, d’avoir mis sa jupe noire, qui, même si elle n’est pas très courte, dévoile la rondeur de ses genoux. Elle ne rage donc pas bien longtemps d’avoir zappé, en s’habillant, cette consigne de Madame Chauvotte :



Cela lui permet, de prendre une posture très féminine. La main posée à terre et le bras tendu pour tenir son équilibre, ses jambes sont légèrement repliées sous ses fesses. Elle entrouvre ses cuisses, jusqu’à tendre le tissu, afin d’offrir à son mari, devant elle, le spectacle charmant du galbe de ses jambes bien dessinées.



Christophe se sent mal à l’aise. Ronronner, comme ça, intimement, devant les autres, il y a longtemps que c’est plus son truc. Il gigote à côté de Marylène, ne sachant pas quelle posture prendre, quelle attitude se donner. Encore moins les gestes qu’il pourrait faire.



C’est ainsi qu’il s’exécute, espérant être à la hauteur. En se déplaçant, pour se caler derrière elle, Christophe libère la vue, et laisse apparaître aux yeux de Marylène, le joli minois de la jeune femme qui lui fait face. Le couple coquin, s’était insidieusement rapproché d’eux.



Elle referme les yeux, et se concentre à nouveau sur le témoignage d’affection de Christophe.



Tout en parlant, elle se dandine, se balance d’une fesse sur l’autre. Toujours assise en tailleur, elle se rapproche encore un peu plus d’eux. Il la suit, en complice, avançant à genoux. Marylène s’exécute, croyant recevoir un petit papier où est noté leur numéro. Raté ! En quelques courbes précises, le stylo de Vanessa a bien vite couru sur sa paume, traçant les précieux numéros. Christophe rigole de manière pas très discrète, et ne peut s’empêcher de commenter :



En faisant mine de ne pas avoir entendu, Grégory complète, en chuchotant :



Ce petit intermède semble avoir perturbé la classe, puisse que la thérapeute attentive s’est approchée d’eux, formulant sa demande, avant même que Marylène ou Christophe, n’aient eu le temps de les questionner :





Chapitre 4



Dans la salle entière, à présent, au silence, se joignent les murmures tamisés de quelques soupirs qui se croisent, en effleurements douceur sur les visages détendus. Chaque couple se prend à ce petit jeu. Les caresses se multiplient, les gestes hardis prennent le dessus sur les pensées qui se retenaient jusqu’à présent.


Marylène se tourne. Se plaçant, dos à la salle, elle s’assoit en tailleur. Christophe s’installe derrière elle. Assis, ses jambes allongées l’entourent. Il cale son bas-ventre contre ses fesses. Ses deux mains, libres et volontaires, forment un réceptacle et reçoivent les sphères souples mais fermes de sa chérie. La chair, ronde et pulpeuse, prisonnière de la dentelle blanche que l’on devine sous le corsage, se gonfle d’un ardent espoir. Si la poitrine rose et douce, généreusement offerte, sous son habit de para, pouvait être maîtresse, elle se libérerait de son soutien, sans plus attendre. Aussi beau soit-il, le tissu fin céderait en déchirure nécessaire sous l’impatience des mains avides.


Mais, en sage manipulateurs, les doigts de Christophe, chauds et réceptifs, ont perçu cet appel, et se hâtent à délivrer les belles. Patiemment, il s’affaire à déboutonner les minuscules liens qui ferment le chemisier blanc. Pas tous, juste les quelques boutons qui osent faire barrage à son avancée.

Marylène l’encourage par un :



Caressantes, les mains s’enhardissent, proposant de savoureuses caresses. Elles vagabondent en gestes symétriques sur la dentelle devenue trop présente.



Il ne souhaite qu’une seule chose, celle qui envahit sa pensée, bien plus vite que les mots, et plus hardie que les gestes :



À peine a-t-il eu le temps de réaliser que la réponse de Marylène est un oui, que Christophe laisse aller à l’envie ses mains impatientes. Dans cette position, il a conscience que son dos cache Marylène au regard de tous. Dans l’oubli, le jeune couple ! À la trappe, tous les autres !


Quel plaisir de réaliser que les coincés du cul, si peu qu’il y en ait, n’auront rien à redire, puisque le théâtral rideau, sur cette scène érotique, est baissé à leur yeux. Même s’il se greffe alors à sa pensée, la tortueuse évidence, qu’il ne pourra pas, maintenant, baiser ses seins, sa récompense à lui, c’est l’abandon de sa femme. Son trophée à lui, c’est celui qu’il pourrait tenir entre ses mains, triomphal et perlant de bien-être, s’il était libre.


Alors, il ne prend pas le temps de dégrafer le soutien-gorge. Il ne se donne pas plus la peine de faire tomber les délicates bretelles de satin blanc, le long de la courbe de ses épaules. Il sort fébrilement chaque sein de son réceptacle. Ils se retrouvent, ainsi seuls au monde, lui, les seins libérés aux tétons dressés en signe de reconnaissance, et son ardeur. Son ardeur bienveillante qui pousse le tissu de son jean, en vainqueur. En pulsions masculines, la raideur s’affirme. Il la sent, dépasser de son boxer par la ceinture. L’aventureuse, malgré de sourdes suppliques ne peut pas se tendre à la recherche de l’antre féminin, mais mouille à loisir, en auréole sombre, le haut de sa braguette fermée.



Cette petite phrase, de seulement quatre mots, a réussi à figer son élan.


« Ne pouvait-elle pas se taire, cette madame-coupe-tout ? fulmine-t-il intérieurement.


Les seins refont alors le chemin à l’envers, en grande précipitation, sous les doigts fébriles et impatients de Marylène, qui s’est ressaisie tout aussi vite que son mari. Le remballage peu gracieux se fait avec quelques gênes, regards baissés. Seuls leurs coups d’œil furtifs balayent la salle, à la recherche des autres couples, pour se rassurer. Non, ils ne sont pas les seuls à verrouiller précipitamment leurs désirs, à sécher les muqueuses gonflées des femmes, plaintives de n’avoir pas reçu plus. La débandade générale a gagné cette petite assemblée, au moins aussi vite que le débandage des hommes.


Ce docteur psy-quelque-chose, en femme d’expérience, a pris le temps jusqu’à ce que tout rentre dans l’ordre. Elle a laissé à tous les minutes nécessaires pour reprendre leurs esprits et retrouver la décence vestimentaire qui sied aux gens de raison.

Elle enchaîne seulement à ce moment :



Tous les quatre se mettent à rire, relâchés, certes, mais surtout décomplexés.



Les dames reprirent leur sac, après avoir rangé les tapis de gym. Les hommes avaient donc remballé leur galanterie et attentions ponctuelles qui s’essoufflaient bien vite.

Tous les quatre regagnent les escaliers. Vanessa ne peut s’empêcher de caresser la rambarde, à l’endroit même où ils avaient vécu un moment coquin, et se trémousse quelques secondes, accrochant le regard complice de Marylène. Celle-ci est bien décidée à se lâcher un peu plus, à chaque séance, et lui rend son sourire. Quant aux hommes, décidément bien refroidis, ils ont délaissé le châssis de leurs compagnes et se concentrent sur les carrosseries des voitures actuelles, passant au crible leurs bienfaits et défauts, à tour de rôle.


Arrivés en bas de l’escalier, ils longent l’allée étroite, sous les lumières blafardes des quelques lampadaires rétros, puis regagnent le parking. Marylène et Christophe s’installent dans leur voiture, tandis que le jeune couple, parti à pied, disparaît rapidement, happé par la nuit.