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n° 15336Fiche technique8639 caractères8639
Temps de lecture estimé : 6 mn
13/12/12
Résumé:  Coup de foudre entre un Français et une Estonienne.
Critères:  fh sales campagne voiture exhib fsodo uro humour
Auteur : Samuel            Envoi mini-message
Coup de foudre

Tout a commencé un matin de mars. Bien sûr, Jérémie était marié et heureux en ménage. Un enfant, bientôt deux. Des relations sympathiques au bureau et en famille. Et, dans un mois, des vacances en Corse.


Mais ce matin-là, il avait envie de passer tout cela par-dessus bord. Il avait pris sa Renault familiale avec les photos de la famille à côté du compteur kilométrique : « Papa, ne nous oublie pas ! » était-il écrit. Mais au feu rouge – toujours rouge ce feu-là ! – une femme lui avait fait un sourire. Rien de plus qu’un sourire. Il avait suivi la Fiat verte et quitté l’itinéraire qui le conduisait au bureau.


La femme au volant s’était vite aperçue du manège. Elle accélérait, elle prenait des petites rues, des bretelles d’autoroute, rien n’y faisait. Elle s’amusait visiblement de la situation. Elle prit alors une étroite route départementale et les deux véhicules s’enfoncèrent dans la campagne à vive allure. Puis la Fiat ralentit et Jérémie vit comme un petit drapeau qui flottait par la portière avant ; c’était un soutien-gorge qu’elle laissa bientôt choir sur le macadam. La Renault fit alors ronfler son moteur et dépassa follement la Fiat. Jérémie ouvrit la vitre et fit, pendant quelques minutes, pendre sa chemise qui se déploya ensuite comme un goéland pour aller rejoindre le ruisseau bordant la route déserte. La Fiat reprit l’avantage et une jupe rouge vif servit de drapeau, comme pour une réjouissante insurrection, une jupe que Jérémie mit un malin plaisir à contourner au milieu de la chaussée pour dépasser ensuite l’intrépide conductrice, qui riait de bon cœur. Il roula ensuite au pas pour se débarrasser de son pantalon qu’il arbora comme un trophée sur quelques kilomètres avant de l’abandonner dans un virage. À cette allure, la Fiat reprit la tête de la course, mais elle ralentit aussitôt. La femme tenait dans sa main sa culotte qu’elle posa avec précaution sur le toit de la voiture. Elle roulait à dix à l’heure. Une culotte mauve que le vent enleva dans un souffle délicat et qui atterrit sur le pare-brise de la Renault. Les deux véhicules s’immobilisèrent. Une femme nue en corsage jaune descendit la première. Elle courut vers Jérémie qui sortit également de son habitacle, en slip.


Elle parlait une langue inconnue, faite de sons rauques et d’intonations aiguës. Jérémie l’étendit sur le capot de la familiale et la caressa avec une fougue qu’il n’avait jamais connue, qu’il n’aurait jamais crue connaître. Son slip aux orties, il la pénétra dans cet élan qui vient certainement de la nuit des temps. La voiture gémissait, les pneus crissaient, les essuie-glace pleuraient et, au moment de l’orgasme, le coffre s’ouvrit. Le corsage jaune, dont les boutons avaient sauté dans la gueule des grenouilles en quête de nouveautés printanières, s’enroula, s’enfila autour de l’antenne radio comme un préservatif.


Un paysan passa sur son tracteur et les menaça d’un coup de fourche, ce qui n’effraya pas le moins du monde les amants. Le cultivateur reprit donc son chemin en déboutonnant sa braguette. Il donna quand même un coup de fourche dans les roues de la Fiat tout en libérant sa semence. Jérémie n’allait pas aussi vite. Il roula avec sa partenaire et ils tombèrent dans le ruisseau, un peu boueux, un peu glacé. Cette fois, c’est elle qui prit le dessus. Elle se pénétra avec violence du vit empourpré et violacé ; elle ressentit bientôt un second orgasme. Des gerbes d’eau éclaboussaient toute la route et même le capot défoncé de la Renault qui avait définitivement pris la forme des deux amants. Des voitures passaient parfois au ralenti, mais rien ne freinait l’étreinte fangeuse. Ils roulèrent de nouveau et c’est sur la terre noire du champ voisin qu’ils reprirent leur souffle. Couverts de vase, les deux sexes se cherchaient encore. Les deux anus palpitaient sous les mottes. Les bouches filtraient les herbes dans d’étonnants cunnilingi, d’improbables fellations.


On entendit au loin les sirènes affolées des pompiers, des gendarmes, de l’armée avec les gyrophares bleus des journalistes. Ils prirent le temps de mettre le feu aux deux bagnoles avant de s’enfuir dans les bois. Ils avaient répandu du poivre de façon à ce que les chiens policiers soient déroutés. Ils savaient qu’il faut toujours avoir du poivre à portée de main ; ils en avaient eu le pressentiment… Une fois en sécurité, la femme se laissa tomber tête en avant sur un gros tronc de façon à ce que son cul soit en évidence. Elle écarta ses fesses avec les deux mains et Jérémie, tremblant de fièvre et de désirs, sodomisa pour la première fois de sa vie. Il s’en suivit des cris sourds et des pâmoisons à répétitions. Mais c’est quand il entendit le crépitement des deux voitures en feu et les hurlements des chiens fous de douleur en s’empiffrant de poivre qu’il prit son plaisir. Une éjaculation qui perdit toute retenue au point de déborder de l’anus hospitalier et de couvrir de liqueur le tronc sur plusieurs mètres.


Cependant les hélicoptères tournoyaient ; ils se réfugièrent dans une grange abandonnée. Après un bon sommeil réparateur, ils se léchèrent comme deux ours au sortir de l’hibernation. En France et en Estonie, d’où on avait appris que venait la jeune femme, les familles s’inquiétaient. Surtout sur leurs états mentaux. Ils avaient quand même bousillé des voitures presque neuves. La presse faisait ce qu’elle pouvait pour rester dans les limites du bon goût, mais ne pouvait éviter les gros titres : « DEUX FÊLÉS DU CUL EN LIBERTÉ ! »


Progressivement, ils avaient appris à vivre de la cueillette des fruits dans les vergers des environs qu’ils visitaient la nuit. Le jour, ils restaient l’un dans l’autre. Le membre de Jérémie ne quittait jamais son étui, le sexe d’Ana. Il avait compris qu’elle s’appelait Ana ou Alexandra ou Amedea, mais de toute façon, quand il disait Ana, elle tournait la tête. Ils marchaient ainsi emboîtés. Et faisaient tout ce qu’ils avaient à faire sans jamais se séparer. Pour dormir, c’était assez simple. Pour manger aussi. Pour uriner et déféquer, cela prenait une teinte érotique particulière qu’ils aimaient de plus en plus. Le pénis de Jérémie était gonflé en permanence et il devait simplement parfois le sortir quelques instants pour qu’il reprenne l’air comme un plongeur en apnée qui connaît l’ivresse des profondeurs. Il aimait particulièrement quand la pisse d’Ana dégoulinait sur ses pieds après avoir parcouru son corps secoué de spasmes.


Un matin qu’ils dormaient l’un dans l’autre, ils furent surpris par le paysan, toujours lui, le gars à la fourche. Il se masturba rapidement en les voyant. Puis, sans même prendre le temps de se rhabiller et laissant pendre son engin crasseux, il enfonça sa fourche de façon à immobiliser les deux amants. Avec d’autres fourches, il bloqua également les autres membres et les têtes des jeunes gens. Le piège s’était refermé ; les pics des fourches étaient si profondément enfoncés dans le plancher en bois qu’il leur était impossible de se dégager. On parle souvent d’un rire sardonique, mais là c’était vraiment le cas du bonhomme quand il réalisa qu’il avait réussi son coup. Il approcha son dard dégoulinant et il le frotta contre les corps inertes. Jérémie essaya de lui parler, de le raisonner, mais il vit une telle haine dans ses yeux vicelards qu’il comprit que toute négociation serait impossible. Le paysan laissa le couple dans cette posture d’autant plus douloureuse qu’elle était au commencement du jour, une position amoureuse et tellement excitante. Il revint le soir les narguer. Des crampes de plus en plus insupportables faisaient terriblement souffrir les deux amants. La panique et l’horreur de la situation causaient mécaniquement une érection et même quelques orgasmes. Le lendemain, au bord de l’agonie, ils durent encore supporter le contact de cette queue suintante et malodorante qui se frottait comme une limace sur une cerise. Quelques jours plus tard, le gars constata avec satisfaction qu’ils étaient morts, car il avait besoin de ses fourches pour rentrer de la paille.


On les découvrit en septembre. La police s’interrogea, mais à la demande des familles, l’enquête a conclu à un suicide.