Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 15351Fiche technique38726 caractères38726
Temps de lecture estimé : 23 mn
19/12/12
corrigé 01/06/21
Résumé:  Tiphanie trompée par son mari va à Paris scier le "cadenas d'amour" et se libérer de son mariage. Elle rencontre Nicolas qui lui propose une nuit d'amour. Si elle est satisfaite elle lui laissera sa culotte. Elle accepte, mais la nuit devra être torride.
Critères:  fh extracon inconnu noculotte fmast fellation cunnilingu 69 pénétratio hdanus jeu attache yeuxbandés portrait
Auteur : Cheminamants  (Les pensées nous mènent, là où nos pas imaginent un chemin.)            Envoi mini-message
Paris pour un cadenas de moins




Paris, ahhh Paris ! Ville de l’amour, ville de lumière !



Dans la matinée, je me suis décidée à y revenir ce soir pour mettre fin à ma vie de femme mariée. Rien que ça ! Pas un coup de canif dans le contrat ; ça, c’est son truc à lui. Bien que… si je pouvais, si j’osais… pourquoi ne pas faire pareil ! Un peu par vengeance, un peu par curiosité et beaucoup pour me libérer. À vrai dire, je vais carrément attaquer à la scie l’engagement qui me lie à mon mari. Là, c’est un peu moins banal, mais beaucoup plus facile et tellement nécessaire.


Un nœud me tortille le ventre et ma gorge se noue pendant que je descends chercher ma petite lame de scie à métaux. Je ne plaisante pas, parole de Tiphanie ; j’ai un truc à faire avec ça, mais il n’a rien à craindre : il vient juste de finir par me perdre. Je m’en souviendrai du vendredi 21 décembre 2012 ! La fin du monde ? Non ! Juste ma vie qui s’effondre ; mais pas pour longtemps !




Libre ou pas libre. Le pari est engagé !



Il est temps que je cesse d’être la femme soumise qui accepte tout sans broncher. Au bout de vingt ans ! Eh bien oui, au bout de vingt ans. Je veux retrouver à quarante ans les frémissements de l’amour, le sexe durci qui entre en moi, par envie et le plaisir de jouir. Puisque ce n’est plus avec lui, ce sera avec un autre. Quand ? je ne le sais pas, je n’ai pas la tête à ça et mon sexe ne me réclame rien ; quant aux sentiments, ils sont partis et je n’ai pas l’intention d’en retrouver avant longtemps.


Nos deux enfants sont grands et débrouillards. Ils sont intelligents et supportent eux aussi, de moins en moins, les absences de leur père. Je vois bien dans leurs yeux qu’ils ne sont pas dupes. Et ma tristesse leur fait mal, autant qu’à moi. Après les cours, ils vont directement passer le week-end chez leurs amis respectifs. Je suis donc tranquille pour deux jours. Dimanche soir, je leur expliquerai.


Tout s’est mis en place ce matin vers neuf heures quand mon mari m’a envoyé un SMS succinct me prévenant d’une réunion ce soir qui finira très tard. Encore une ! Une de trop ! Ce sera la dernière en ce qui me concerne et je le lui annoncerai dans quelques heures quand je me sentirai prête.




Voilà ma réponse :



« Pas là moi non plus après le boulot ! »


Puis s’ensuit une série de SMS :


« Ah bon Tiphanie ! Mais tu commences bien à 14 h et tu finis à 18 h aujourd’hui ? »

« C’est cela, mais j’ai ensuite quelque chose à faire d’important, François. »

« Quoi donc qui t’empêche de revenir à la maison ? »

« Aller à Paris. »

« À Paris ! Sans moi ! »

« Surtout sans toi. »


Il répond avec hésitation, en constatant que quelque chose ne tourne pas rond.


« Je vais voir si je peux reporter ma réunion et rentrer plus tôt. »

« Ne te donne pas cette peine et fais comme d’habitude. »

« Mais que vas-tu faire à Paris ? »

« Une livraison sur la Seine »

« Si tu n’as pas le choix, soit ; mais ne rentre pas trop tard. »

« Je dois faire ce qui est nécessaire. »

« OK. Biz »


Je stoppe là les échanges : pas besoin de lui écrire que je refuse sa bise. Je m’occupe comme je peux le reste de la matinée pour ne pas trop penser. Un grignotage vite fait à midi, puis je parcours en voiture les cinq kilomètres qui me séparent de l’atelier où je restaure des tableaux anciens. Ce soir, je laisserai ma voiture sur place et prendrai le RER A.


La gare est à côté et il ne me faut qu’une petite demi-heure pour regagner Paris.




—oooOooo—




Après le RER, la ligne 1 du métro me mène tout à côté du Pont des Arts. Je sors à la station « Louvre-Rivoli » par la rue de l’Amiral de Coligny. Il fait nuit, mais tout n’est que lumière tout autour et les décorations de Noël scintillent. J’arrive au pont. Il reçoit l’éclairage des lampadaires rustiques et cela me suffit. Je le parcours lentement en comptant les arches. Il y en a sept, mais c’est à la troisième que je m’arrête. François et moi, nous nous sommes embrassés pour la première fois ici même, il y a vingt ans. Nous nous sommes aimés de longues années, moi plus que lui certainement.


En 2008, quand on a entendu parler des « cadenas d’amour », je lui ai demandé de venir y accrocher le nôtre sur le Pont des Arts. Nous l’avons fait ensemble, nous promettant un amour éternel, et nous avons jeté dans la Seine « la clé du bonheur ». L’éternité s’est arrêtée aujourd’hui. Je dois l’enlever et le balancer par-dessus la rambarde de bois pour qu’il rejoigne sa clé dans la rivière.


Je le reconnais, notre cadenas : tout rouge et un peu piqué, gravé à nos deux initiales. Mais il m’a fallu un bon moment avant de le retrouver, car il y en a tellement aujourd’hui. Des milliers. Je regarde autour de moi, espérant ne pas être dérangée. Je sors ma petite lame de scie à métaux, bien décidée d’en finir avec le cadenas. Je m’accroupis et commence à scier. Pas facile d’attaquer l’acier. La lame glisse et je dois maintenir l’indésirable d’une main. Je rage :



Je redresse la tête et vois un homme qui me paraît grand, installé à côté de moi. Il est accoudé sur l’appui en bois de la rambarde grillagée.



Bien dix minutes se passent et je commence à perdre patience car l’attache n’est qu’à peine marquée par le trait de scie. Et cet homme ne cesse pas de me regarder, cela me gêne. Il s’accroupit, me frôlant presque et je sens le souffle chaud sur mon visage.



Ma réponse fut « non » sans aucune conviction car le vent me glace les doigts. Il s’en est rendu compte et retire la scie de ma main sans me demander mon avis, puis les prend toutes les deux dans les siennes. Il souffle dessus doucement. C’est bon, mais c’est bon… je dois le reconnaître. Tiens ! avec un homme comme lui, ça serait bien… si j’avais envie d’être consolée. Pas besoin de le regarder : sa voix me plaît. Je me traite d’idiote et de débauchée d’imaginer m’abandonner dans les bras d’un inconnu, comme ça au hasard ! Je me choque moi-même et j’ai vite fait de me ressaisir.



Je le regarde seulement à ce moment, comme s’il avait été transparent jusqu’à présent, n’ayant écouté que sa voix. Si j’avais à choisir ce qui m’attire le plus, entre son sourire plein de charme et ses yeux bruns ancrés aux miens, je choisirais… les deux. Pas moyen de me décider : tout me plaît dans son visage. Un air simple, un regard franc. Cela m’affole ! Qu’est-ce que je pense, là. Ce n’est pas moi du tout ! Je suis là pour enlever la dernière trace des promesses d’amour que mon mari a bafouées et je parle à un inconnu qui me fait craquer. C’est exactement ça : je suis attirée par lui ! S’il a lâché ses phéromones, je dois constater que je les ai reçues en plein nez, sur ma peau. Tout en moi me dit qu’il me plaît. Je reviens sur terre au moment où il me souffle au creux de l’oreille :



Je suis folle, carrément. Mais pourquoi avoir dit cela ? Et son sourire qui me captive, je dois m’en détacher absolument. Quelle torture entre mes sens qui s’affolent et ma raison qui me dit autant de résister que de me laisser aller. Mais où, aller où ? Un baiser et « au revoir » ? Une caresse douce et puis « non merci » ? Une pensée pour mon mari suffit à me faire basculer. Et dans un souffle, je rajoute :



L’impensable arrive. Je rapproche ma tête et lorsque ma bouche se trouve à quelques centimètres de la sienne, je le supplie :



Juste à ce moment, quand il prend mon visage entre ses mains et qu’il dévore ma bouche, c’est une sensation diablement agréable qui m’envahit. Tout d’abord sur ma peau avec de petits frissons qui me parcourent. Je tremble. Puis, en prenant une grande inspiration, ma poitrine vibre de bien-être. Que c’est bon de sentir la seconde d’après mes seins qui durcissent… Enfin, la chaleur arrive du tréfonds de mon ventre et mon désir mouille ma culotte.


Rien d’autre ne nous entoure que le silence. Rien d’autre sur notre passage que les gens qui n’existent plus. Peu importe ce qu’il pense : j’ai juste envie d’être aimée avec ce qui ne peut pas me faire souffrir, puisqu’il ne touche pas mon cœur.


Je veux juste vibrer, me sentir désirable. Être belle dans ses bras, être douce sous ses mains, et connaître la folie jouissive qu’il semble me promettre. Je veux le séduire aussi, et que le charme opère. Je n’attends que ça, d’accepter le plaisir en espérant qu’il me fasse gémir, de dévoiler une de mes envies puis, dès qu’elle est satisfaite, d’en appeler une autre, puis encore une autre. Mais je ne m’offrirais pas tout entière si la tentation n’est pas là ! Le baiser s’arrête. Je le regarde et il me dit :





—oooOooo—




Accroupis tous les deux, il nous faut dix minutes ainsi organisés pour en venir à bout. Il cède enfin et je l’enlève de la grille. Je prends une minute pour me recueillir solennellement, consciente que ma vie bascule. Nicolas n’y est pour rien ; il est juste là et attend. Il a compris que je dois faire tout cela seule et s’est éloigné un peu. En jetant le cadenas, j’ai envie de crier à l’attention de mon mari : « Tiens, voilà ce que j’en fais de tes promesses et de toutes tes soirées avec ta maîtresse ! » mais non, je lance à voix haute un simple mot : « terminé ! » en même temps que le cadenas arrive dans l’eau. Instantanément, je suis soulagée.


Je regarde Nicolas en sachant qu’il n’a rien loupé de ce qui vient de se passer. Je suis troublée que ce soit lui qui soit le premier témoin de la liberté que je retrouve, à ma manière. Comme une évidence, je sais que je suis prête à suivre cet homme pour découvrir de nouvelles sensations. C’est de la folie, mais je suis impatiente et je l’appelle :



Pas besoin de lui répondre. Un geste engageant de la main plus un sourire suffisent. Je croise les mains sur mon blouson en attendant qu’il me réchauffe. Pas mon cœur : lui, il restera froid encore longtemps, mais tout mon corps pour faire de moi une femme bien vivante. J’ai envie aussi qu’il réchauffe ma tête pour que désirs et fantasmes renaissent.


Mon soulagement est grand. Il s’est plaqué contre mon corps et m’emmitoufle dans son manteau de manière protectrice. J’arrête de penser. Pas besoin de chercher le pourquoi, pas besoin de comprendre si c’est pour me réchauffer ou pour me toucher discrètement sous les yeux des passants indifférents. Je n’ai qu’une seule chose à faire : profiter ! Je zappe l’interdit de bienséance qui prône le « tout caché » sur un lieu public. Je rejette l’interdit puritain d’une femme mariée qui a cru à la fidélité. Des scrupules ? Aucun. Pour les possibles regrets d’avoir voulu et d’avoir accepté, la gêne et la honte, je verrai tout cela plus tard.


Je me surprends à aimer ce mélange de sensations. Une petite retenue toute en pudeur quand il ouvre mon blouson d’une main pour ensuite la poser sur mon sein, et mon soupir qui lui dit à quel point je suis bien, et mon gémissement que je n’ai pas retenu avouant mon envie d’encore. Il se retient pourtant d’aller plus loin.




—oooOooo—





Nous prenons tout droit la rue Bonaparte jusqu’à la Place Saint-Germain-des-Prés. Nous choisissons le café « Les Deux Magots » où ils servent à toute heure un délicieux chocolat à l’ancienne. Installés côte à côte un peu à l’écart, nous discutons de tout et de rien. Je ris des anecdotes qu’il me raconte sur son quartier. Il habite un peu plus loin, juste en face de l’église Saint-Sulpice dans la rue qui porte son nom. Je me sens vraiment bien, en confiance, et je lui raconte les raisons qui m’ont amenée à Paris ce soir même et sur mon envie de réparer, de cicatriser et de compenser.



Je me lève aussitôt et, sur place, je libère ma petite culotte en dentelle fine et me caresse avec. J’écarte mes petites lèvres pour recueillir l’humidité de mon entrejambe. Elles se gonflent sous ma main agile et mon fourreau s’impatiente d’en recevoir plus. Nicolas veut ma culotte en souvenir, et cette idée m’excite. Il sera donc servi ; diablement servi !


Je suis ouverte par le plaisir et je mouille encore plus. Avec des gestes doux, je glisse le tissu fin en moi. Lorsqu’il est suffisamment entré dans ma grotte, il recueille toutes mes odeurs et mes saveurs. C’est jouissif ! Je la retire et remets mes collants puis je me lave les mains. C’est étonnant, la place de l’hygiène qui reprend le dessus juste après mon petit jeu.


Je souris, satisfaite, et je reviens m’asseoir avec le trophée dans la main. Encore chaude et mouillée de mon plaisir naissant, je lui tends ma culotte mise en boule. Il la prend et respire mes parfums intimes avant de la glisser dans sa poche de manteau. Nous nous sourions et je vois à son air entendu qu’il a deviné ce que j’ai fait dans les WC.




—oooOooo—




Nous sortons aussitôt, main dans la main et restons silencieux en nous dirigeant vers son appartement. Nos caresses nous chauffent les doigts. Ça m’excite et je le lui dis :



Il me serre la main assez fort et m’entraîne juste à côté sur la gauche, sous le hall de la librairie Touzot, ouvert à tous et en retrait de la rue. Ainsi cachés, il me plaque contre la devanture vitrée de la boutique. Sa tête enfouie dans mon cou, il m’embrasse en me racontant tous les plaisirs qu’il me donnera tout à l’heure. Puis il attrape mes poignets et les maintient au-dessus de ma tête. Il libère une de ses mains et soulève ma jupe de lainage, puis il masse mon bas-ventre avec le tissu moelleux ainsi retroussé.


Quand je commence à gémir, il glisse sa main à plat entre l’élastique de mon collant et ma peau. J’aime sentir sa pression sur la rondeur bombée de ma motte et mes poils soyeux. Je suis nature et je fais mon maillot de manière soignée en ne laissant qu’un triangle d’amour. Le massage me semble long, très long, et l’envie de frissons de plaisirs intenses me gagne. Sans réfléchir, je le supplie :



Avec sa cuisse, il force mes jambes à s’écarter suffisamment pour laisser la place à des jeux sensuels. Mon sexe va flamber et je ne demande que ça. J’attends qu’il m’empale avec son doigt, mais il me fait languir :



Je ne me fais pas prier et dès qu’il me libère les poignets, j’écarte mon collant pour y rentrer mes deux mains. La jupe retombe et cache le spectacle. Doucement, je me pénètre d’un doigt en poussant un petit gloussement de satisfaction tandis que de l’autre main je titille mon clito.

Nicolas me regarde et sourit en frottant son jean au niveau de la braguette et me demande :



Puis il soulève de nouveau ma jupe et me regarde faire. Je suis encore plus excitée et active ma masturbation tout en restant dans la douceur.




—oooOooo—




Je suis surprise et un peu déboussolée quand il me demande d’enlever mon collant avant que j’aie eu le temps de m’empaler avec deux doigts. Mais j’aime les surprises, et s’il a une imagination aussi débordante que la mienne, ça va exploser de partout. Ce n’est pas parce que mon mariage est devenu monotone que j’ai oublié de quoi je suis capable.


Je me déchausse et enlève bien vite mon collant car le carrelage est froid. Je le lui donne avec un sourire un peu provocateur, puis je renfile mes bottines fourrées. La fraîcheur de l’air a vite fait de glacer mes cuisses et mes fesses. Ma jupe cache ma nudité jusqu’à mi-cuisses et je resserre mes jambes pour protéger mon sexe du froid. Il a attendu que je finisse et que je le regarde à nouveau.


D’un coup il tend mon collant, le raidissant entre ses mains à hauteur de mes yeux comme s’il s’agissait d’une corde. Nicolas me demande d’une voix suave :



Nicolas m’attache les poignets avec mon collant, mais d’une manière suffisamment lâche pour que je puisse enlever le lien si je le veux. Je n’ai aucune crainte, même si ma petite voix intérieure me murmure de temps en temps que je suis déraisonnable de me réjouir d’échanges érotiques et sexuels de ce genre avec un inconnu. Nous avons commencé selon notre volonté à tous deux, et il n’est pas question que je m’arrête en si bon chemin !




—oooOooo—




M’ayant attachée ainsi par les mains, il attrape le lien fait avec mon collant et me demande de retourner dans la rue avec lui ; l’entrée du bâtiment est à quelques mètres.

Il ouvre l’immense porte bleue qui donne sous un porche glacial. Cinq minutes plus tard, il pousse la porte de son appartement et lâche le collant en me demandant d’entrer. Il retire le lien juste le temps d’enlever mon blouson, puis replace mon collant autour des poignets.



C’est ma réponse un peu provoc, puis j’adoucis ma voix :



Je le vois s’affairer dans sa petite cuisine ouverte à l’américaine. Nous discutons de nos vies. Il a trente-huit ans, est divorcé et a deux enfants qui vivent avec leur mère. Une tromperie de sa femme, puis elle a fait ses valises la semaine suivante, emmenant ses deux petits sans lui demander son avis. Il n’a rien dit sur le coup. On ne se déchire pas pour l’amour des enfants, surtout devant eux.


Il aime l’amour. Celui de père avant tout. Celui d’homme ensuite, avec le cœur et avec les tripes. Pour le moment, il se passe de sentiments et se satisfait grandement d’une conquête de temps en temps, faite avec subtilité, encore plus belle pour lui que les affaires de sexe, même s’il aime faire l’amour. Un an sans personne, puis ce soir il est tombé sur elle. Heureux, il me le dit : il est heureux, là, tout de suite. Puis il enchaîne en mettant un mouchoir sur sa sensibilité :



Nicolas revient avec un plateau où tout est servi et le pose sur la petite table. Nous boirons la même chose, et partagerons les gâteaux. Il vient vers moi, s’installe accroupi entre mes jambes que j’ai écartées bien volontiers dès qu’il s’est approché. Il casse un morceau de friandise qu’il me glisse dans la bouche, puis pose ses avant-bras contre mes cuisses en me regardant manger. Puis un deuxième morceau de gâteau.



Que cet homme est beau, souriant ainsi et tentant, très tentant, car j’ai envie de le dévorer autant que de me laisser faire. Il s’est relevé aussitôt ma bouchée avalée. Je sens sa force quand il tend ses muscles pour me prendre dans ses bras. Je me sens légère en constatant qu’il m’enlève dans les airs avec une telle facilité, puis il me pose délicatement sur le canapé.





—oooOooo—




Un simple foulard suffit à me plonger dans le noir. Il a relevé ma jupe comme promis.



C’est ce que je lui dis lorsqu’il me demande si je veux plus de chauffage. Je tends les oreilles. Il me semble qu’il casse des gâteaux. Un bruit craquant qui me donne envie. Il vient s’agenouiller à hauteur de mon ventre.


Mon amant – autant l’appeler ainsi, au point où nous en sommes – mon amant, donc, met une main sur mon sexe que je sens dégoulinant. Et l’instant d’après, il humidifie la zone de mon nombril avec ma mouille puis il dépose sur ma liqueur des miettes de gâteau. Il recommence ainsi jusqu’à mon pubis en continuant de faire un chemin de gourmandise. Mes poils retiennent eux aussi quelques petits morceaux. Oui, j’ai la sensation que là, près de mon ouverture, les morceaux sont un peu plus gros ; pas des miettes, en tout cas.


Je comprends bien à présent la différence subtile qu’il y a entre « être la gourmandise » dont il peut se nourrir, et « servir de réceptacle » de mon ventre jusqu’au sexe. J’espère seulement qu’il deviendra assez malpoli pour lécher le plat jusqu’à la dernière miette.


Il a raison, Nicolas ; ça se passe de mots. Je ressens, je vis, je vibre, je m’abandonne sans rien dire. Un délice quand il commence son repas, une extase quand il finit par téter, lécher, aspirer toutes les petites miettes. Parfois il me mordille pour attraper les plus gros morceaux. Il gémit, lui aussi, et sa manière gutturale de lâcher son plaisir me plaît.


Les yeux bandés, tout est plus fort et mes sens sont exacerbés. À aucun moment je ne le touche, mais je suis troublée par cette idée. Je ne compte pas en rester là et espère prendre moi aussi du plaisir à goûter sa peau et son sexe pour le prochain jeu.



Je reçois dans la bouche le morceau de gâteau qu’il a mouillé en caressant ma vulve. Je m’en délecte ; il s’est déjà ramolli. Je n’hésite pas longtemps avant de me décider à lui demander un petit extra :



Je suis servie au-delà de mon espérance, et le repas me contente par la richesse des sensations ; mais nullement rassasiée pour autant, je demande d’autres jeux.



Il m’enlève le bandeau, puis libère mes poignets. Il me déshabille entièrement et me demande de lui enlever tous ses vêtements. Nous sommes nus mais je n’éprouve aucune gêne. Je refais surface doucement tandis qu’il s’assoit et me cale contre son torse. Je lui fais part de mon ravissement. Nous buvons tranquillement le thé qui s’est déjà refroidi. Il aime me sentir chaude ; mais dans quelques minutes, il me promet de devenir brûlante.


Aussitôt annoncé, il me fait glisser par terre et me place à genoux face au canapé, accoudée sur l’assise. Il s’accroche à mes hanches et me prend en levrette. Pas besoin de gel, ni de salive : il s’est enfoncé d’un coup de rein, me faisant crier de plaisir. Il est bien membré, mais pas trop ; juste comme j’aime, pour apprécier les veinures gonflées de sang de son pieu le long de mon antre. Les va-et-vient me chauffent littéralement par leur intensité. Très vite, il me fait pivoter légèrement et me demande de poser mes mains à terre, bras tendus. Je me cambre, et je vais au-devant de son bâton. Du chêne, il est tellement dur ! Il se retient de jouir pour me satisfaire plus longtemps.


Nous faisons l’amour avec une immense intensité et je défaille plus d’une fois dans des spasmes orgasmiques. Il palpite en moi, et dès que nous changeons de position je deviens exaltée, gémissante, criant de plaisir, murmurant le souffle court des « encore, encore ! ». Banal, certainement.


Mes caresses sont tantôt délicates et sensuelles, tantôt vives et ardentes. Il découvre ma fougue ; je me réjouis de son inventivité. Mon imagination n’est pas en reste et nous prenons tous deux des objets là où nous passons pour continuer nos jeux amoureux. Pas besoin de dire lesquels, cela ne rajoute rien au plaisir.


La salle de bain reçoit notre visite, et nous faisons couler l’eau de la douche en pluie fine. Le bac est suffisamment grand pour que je puisse me mettre à genoux en face de Nicolas. Je prends sa verge dans ma main pour lui donner forme puis, de ma bouche, je gobe le gland turgescent avant d’engloutir jusqu’au fond de ma gorge la verge tendue. Il s’active pendant que je courbe ma langue pour le caresser à l’intérieur de ma bouche. Il s’enfonce et ressort jusqu’au bord de mes lèvres puis replonge à nouveau. Je réclame son jus, mais je veux qu’il me donne son explosion sur mes seins pour en apprécier la quantité et la puissance du jet. J’accompagne sa jouissance de quelques mouvements de main, puis j’étale son cadeau sur ma poitrine avant que les dernières gouttes soient entraînées par l’eau de la douche.


Ensuite, sur le large plan de travail servant de table qui sépare le salon de la cuisine, nous faisons festin de plaisir dans un soixante-neuf gourmand et nous nous gavons du bonheur de faire l’amour ainsi avec un même élan, une osmose totale. Je jouis à force de lèches et mon orgasme me fait hurler. Puis c’est à son tour. Il jouit dans ma bouche. J’avale tout : je suis fan car son goût n’est pas salé. Nous allons ensuite nous reposer, allongés sur le canapé.


Nous rejoignons sa chambre vers minuit, après une de nos poses pour boire et nous restaurer, afin aussi de reprendre notre souffle et retrouver de l’énergie.


C’est ce moment que je choisis pour envoyer un texto à mon mari, auquel il répond aussitôt :


« Si tu rentres à la maison, tu ne m’y verras pas. »

« Ah bon ! Mais où es-tu ? »

« Toujours à Paris. »

« Pourquoi ? Tu as fini ta livraison sûrement depuis longtemps ! »

« Si tu penses à mon boulot, tu n’y es pas. »

« Tu n’as pas livré un tableau ? »

« Non, j’ai seulement changé de cadre. »

« Je ne comprends rien. Je rentre dans une heure et tu m’expliqueras. »

« Non ! À demain, pas avant. Fais ce que tu veux. Tu peux même continuer ta « réunion » jusqu’au matin. »



Je raccroche et coupe mon portable. Dans les bras de Nicolas, je pleure quelques larmes. Il les boit avec douceur, en murmurant qu’il me comprend. Il caresse longuement ma chevelure jusqu’à ce que je m’apaise, puis il dépose de tendres baisers sur mon cou, sur ma gorge, mes épaules et mes seins.


J’extériorise ma peine d’un côté et mon envie de bonheur charnel de l’autre, et je me retrouve à nouveau en femme ardente, passionnée même sans amour. Nous reprenons la fête des sens en amante et amant d’une nuit.


Il a, lui aussi, ses petites surprises.


Il se crispe, lorsqu’après avoir salivé abondamment sur mon index sans qu’il le voie, je lui glisse mon doigt entre ses fesses. Je prends la virginité de son beau petit cul. Nicolas reste quelques instants sans bouger, le temps d’accepter ma pénétration, jusqu’à ce qu’il se détende. Puis je l’excite avec des mouvements doux. Il n’en revient pas d’avoir apprécié ce geste que l’on réserve plus souvent à une femme. Nous vivons bien d’autres choses torrides et impudiques, ardemment appréciées par nous deux, donnant et recevant l’un de l’autre. Pas un partage du plaisir, mais sa multiplication.


Jusqu’au matin, le ventre douloureux et tordu de ne plus rien donner, vidé jusqu’à l’épuisement de sa substance vitale, il ne cesse de me caresser. Je n’en peux plus et je crie grâce.


Je ne trouve pas les mots pour expliquer à quel point nous avons divagué vers des plaisirs extrêmes et ce que nous avons vécu de plus intime ; je veux le garder au secret.


Pendant que je me rhabille dans la chambre, une forme de gêne monte en moi. Je le vois juste dans l’axe de la porte et le sens un peu mal à l’aise lui aussi. Dans le silence le plus total, il sort ma culotte de sa poche de manteau et la place sur la petite table du salon. Il met juste à côté un petit carton. Je m’approche, enfin prête à partir. Je n’arrive pas à l’embrasser et lui donne une bise sur la joue, puis je regarde la table et je comprends vite les quatre choix qu’il m’offre : ou je repars avec ma culotte, ou avec sa carte de visite, ou sans rien, ou avec les deux.


Mon dernier coup de folie : je prends la carte. Je referme la porte sans un mot, sans me retourner, même pas une dernière fois.




—oooOooo—




Une heure plus tard, sombre et le regard dans le vide, j’arrive à la maison. Je n’ai pas eu le temps de mettre la clé dans la serrure que mon mari est là en face de moi. Il m’accueille avec un :



Devant son culot et ses bons droits qu’il me claque à la figure d’un air outragé, la seule chose que je trouve à faire, c’est de regagner le salon, de le laisser refermer la porte sur notre vie privée. Il m’attrape un peu brusquement et me dit avec mépris :



Je sais à ce moment ce que j’ai fait cette nuit ; et comme il veut tout savoir, eh bien, qu’il sache !

Je soulève ma jupe aussi haut que possible et lui lance d’un air de défi :



J’ai gagné mon pari, je suis libre ! Et vive Paris pour un cadenas de moins !




—oooOooo—



Remerciements.



Merci à Louvilneau et à Ldcc ainsi qu’aux autres correcteurs qui, avec patience, gentillesse et indulgence, passent un temps fou à corriger mes récits. J’apprécie leurs conseils d’autant que je n’ai pas une grande maîtrise du clavier.

C’est grâce à eux que vous pouvez me lire si vous le souhaitez.

Avec ma reconnaissance.


Cheminamants