n° 15359 | Fiche technique | 10615 caractères | 10615Temps de lecture estimé : 7 mn | 23/12/12 |
Résumé: Une soirée de réveillon peut en cacher une autre. | ||||
Critères: grp sales danser exhib partouze humour -entrecoup | ||||
Auteur : Samuel Envoi mini-message |
Nous étions le 23 janvier. La réunion s’annonçait tendue. Bertile et son mec, Miguel, avaient convoqué toute la bande : Simona, Anton et Cassandre. Ce qu’il s’était passé le soir du réveillon leur était resté en travers de la gorge. Pour bien montrer que l’heure n’était pas à la rigolade, ne se trouvaient sur la table que des jus de fruits. Et quelques biscuits secs. Dans un premier temps, on parla de tout et de rien, mais à voix basse. On entendait davantage le bruit des verres que l’on posait sur la table basse que les conversations feutrées. Puis Bertile se leva, un peu solennelle :
La jeune Roumaine, qui jusque-là regardait tranquillement ses doigts de pied, réagit aussitôt :
Cette fois, c’est Cassandre qui sursauta. Mais elle ne prit pas la parole tout de suite. De fait, tous les regards s’étaient posés sur elle. Et quand le silence devint assourdissant, elle se leva pour s’expliquer :
Bertile, assez remontée par ces interventions, reprit la balle au bond :
Cassandre répliqua aussitôt :
Elle souleva rapidement sa robe et, l’espace d’un instant, apparut sa toison rousse, broussailleuse, ténébreuse.
Après ce grand moment d’émotion, Miguel, troublé, eut un peu de mal à se faire entendre. Son accent andalou ajoutait du sel à son hésitation :
Bertile reprit la parole :
Une nouvelle fois, Simona se sentit visée :
Anton, qui n’avait rien dit jusqu’alors et qui était dans ses petits souliers, leva la main comme à l’école :
Cassandre : Évidemment à partir du moment où Simona l’a fait… Je n’allais pas laisser une copine toute seule dans le besoin…
Bertile : Le besoin de sucer ! Et moi, pendant ce temps-là, je me suis retrouvée comme une con !
Miguel : Pas longtemps !
Bertile : Non, parce que tu as trouvé drôle de me foutre à poil en te faisant aider par ta bande de détraqués. Vous m’avez étalée sur la table et la partouze a commencé.
Cassandre : Tout de suite les grands mots !
Bertile : Et comment tu appelles cela, toi ? Je me suis fait baiser par-devant et par derrière par tous les mecs…
Cassandre : Tous les mecs ! Il ne faut pas exagérer : ils n’étaient que deux et dans les deux, il y avait ton copain.
Bertile : Bref, ne tournons pas autour du pot : il y a bien eu partouze. Même les filles m’ont baisée, n’est-ce pas ? Mais encore, admettons. Admettons qu’à l’occasion de la nouvelle année, on se permette quelques folies. Anton, tu n’étais quand même pas obligé de faire partager à Miguel ton goût pour la bisexualité, mais passons. Un réveillon, tout est permis. Seulement, il y a eu plus grave.
Simona : Je sens que c’est encore pour moi.
Bertile : Oui, ma vieille. Mais qui a improvisé de jeter nos vêtements dans la rue, si ce n’est toi ?
Anton : Là, je voudrais défendre Simona, parce qu’il s’agissait d’un jeu. Juste un jeu. Chacun devait aller récupérer ses affaires dans la rue. À poil dans la neige. Rigolo, non ?
Bertile : Vachement rigolo ! Surtout que les voisins ont fait des photos qui circulent sur internet. Et évidemment, c’est moi qu’on voit en gros plan, la culotte à la main et une carotte dans le fion.
Anton : Ça, la carotte, tu aurais pu….
Bertile : Je l’avais oubliée, figure-toi. Et qui me l’avais mise, d’ailleurs ? Bon, je n’en fais pas une affaire d’État. À vrai dire, je m’en fous un peu des voisins. Mais franchement, celui ou celle qui a eu l’idée saugrenue, en remontant de la rue, d’inviter le locataire du troisième ?
Simona : Alors là, c’est pas moi !
Cassandre : Je ne l’ai pas invité : je lui ai juste dit de venir boire un verre. C’était réveillon !
Bertile : Mais enfin, tu n’es même pas chez toi et tu te permets de faire monter ce vieux dégueulasse !
Anton : C’est un de ses fantasmes : faire l’amour avec un vieux.
Cassandre : Mais quoi, c’est émouvant un vieux. Il avait une queue qui ne bandait pas, toute mignonne…
Miguel : Il ne bandait pas avec toi, mais je peux te dire que moi il m’a tripoté jusqu’à plus d’heures. Il avait les ongles sales, il puait, il pétait sans arrêt. Et pour moi, c’est pas vraiment un fantasme de me faire enculer par un sexagénaire. Je suis désolé, je suis un peu coincé à ce niveau-là…
Bertile : Le problème, c’est que maintenant, on n’arrive plus à s’en débarrasser. Il monte tous les soirs en pensant que c’est réveillon. Bon, nous n’allons pas en faire un drame, mais je tenais quand même à marquer le coup, à vous dire que nous n’étions pas trop contents. Quand on a des amis, il faut les prendre comme ils sont, mais on peut aussi leur dire la vérité en face. Disons que l’incident est oublié. On va boire une coupe de champagne et on n’en parlera plus.
C’est dans un grand soulagement que les cinq amis se sont de nouveau réunis devant une bouteille et quelques petits fours. Tous ont promis qu’à l’avenir, ils feraient attention à ne plus occasionner des ennuis en prenant des initiatives malencontreuses. On trinque. On plaisante. On parle de la Traviata que l’on va voir le lendemain à l’Opéra. C’est alors qu’on sonne à la porte. C’est Monsieur Trombinard, le vieux du troisième. Il reconnaît tout le monde. Il embrasse garçons et filles…
Bertile intervient :
Miguel : Ils me donnent envie tous les deux…
Anton : C’est vrai qu’ils sont attendrissants. Mais, Simona, tu es toute émoustillée, si j’en crois mon petit doigt…
Simona : Ton index, tu veux dire. Vas-y, Anton, bouffe-moi la chatte !
Bertile : Miguel, tu sais qu’aujourd’hui, c’est le nouvel an chinois ?