n° 15390 | Fiche technique | 36258 caractères | 36258Temps de lecture estimé : 21 mn | 10/01/13 |
Résumé: Un souvenir coquin de jeunesse, le séjour chez une belle cousine. | ||||
Critères: fh fplusag jeunes cousins poilu(e)s vacances amour cérébral revede lingerie confession | ||||
Auteur : Lacan |
Un souvenir de jeunesse qui remonte à la surface de ma mémoire.
Je m’en étais fait une joie.
Après mon beau succès au permis de conduire, j’allai passer quelques jours chez ces cousins lointains du côté paternel pendant que mes parents seraient en voyage, l’affaire avait été conclue.
Un couple que j’aimais bien, mais chacun pour différentes raisons. Le mari était un petit homme jovial, sec et un peu rustre, mais dont j’appréciais les plaisanteries de pince-sans-rire qui me faisaient glousser.
Elle, comment dire, c’était bien différent, des sentiments mêlés. Étais-je amoureux d’elle ? Bien sûr, un de ces amours platoniques dont les adolescents romantiques sont coutumiers, faits d’un mélange d’amitié, d’admiration et de tendresse. Mais surtout, je la désirais. Je rêvais en permanence de son corps et elle alimentait mes fantasmes depuis que sorti de l’enfance, je contemplais les femmes avec un autre regard. Pourtant elle avait presque trente ans de plus que moi, une différence d’âge nous situant dans des univers à des années-lumière de distance. Ou alors à cause de cet écart ? De nos jours une telle attirance serait diagnostiquée par les psys comme un syndrome quasi œdipien.
En tout cas, elle représentait pour moi depuis longtemps le symbole vivant du désir de la femme, et je dois confesser qu’au sortir de l’enfance, c’était elle qui avait provoqué mes premières pollutions nocturnes. Et depuis, c’était en général elle qui alimentait les fantasmes et les scénarios sur lesquels je prenais mon plaisir, parfois jusqu’à trois fois par jour, d’après mes souvenirs, et sur lesquels j’aurai l’occasion de revenir.
J’ouvre une parenthèse. Tant d’années après, avançant en âge, je me suis parfois posé une question au sujet de ces jeunes concupiscences pour de respectables dames mariées.
Moi-même aujourd’hui époux d’une belle femme mûre, les jeunes gens que nous côtoyons ou qui la croisent ont-ils des pensées analogues pour elle ? S’imaginent-ils avec elle dans des scénarios érotiques, comme je le faisais à leur âge ? Rêvent-ils que leur plaisir soit prodigué par elle, de ses mains fines, de sa jolie bouche, comme elle le fait avec moi ?
Ou mieux encore, fantasment-ils qu’elle les accueille entre ses cuisses pour qu’ils s’y déniaisent à grands coups de reins, qu’ils inondent son intimité de leur jeune semence ? Et qu’ils entendent ce dont je me délecte quand elle prend son plaisir, quand je sens les contractions des spasmes de son orgasme, ses soupirs, ses gémissements et les encouragements qu’elle scande à mon rythme, ses « oui, oui » « vas-y, vas-y, fort, fort » ?
Je ne le saurai jamais, les fantasmes de chacun restent secrets bien gardés. Mais à cette idée, évoquant ces possibles pulsions juvéniles pour une femme qui pourrait être leur mère, un sentiment bizarre m’envahit. Non, je n’en suis pas jaloux, bien au contraire, et le désir que j’ai pour elle s’en trouve encore augmenté… Serais-je sur la pente du syndrome d’exhibitionnisme conjugal, qui pousse des maris à montrer nues leurs épouses sur des sites internet afin qu’elles excitent le plus grand nombre, en y prenant elles-mêmes un vrai plaisir ? Pour mon cas personnel, surtout pas, je me bornerai toujours à l’imaginaire.
Mais je m’égare, et revenons à mes aventures de jeunesse, à ce séjour chez ces cousins éloignés. Oui, elle, dans mon souvenir, une grande et belle femme, non loin de la cinquantaine, aux formes pleines et voluptueuses, mais avec un visage assez mutin pour lui donner un air juvénile, contrastant avec son statut de dame mûre.
Au cours de ces vacances, quand je l’accompagnais parfois pour des courses, j’avais repéré que les hommes se retournaient sur elle dans la rue, pour contempler avec quelque insistance ses jolies jambes et son postérieur, ce qui me rendait fier de me trouver à son côté, oui, elle était quand même un peu à moi, plus qu’à eux. Eux aussi fantasmaient-ils sur elle, en faisant leur petite affaire tout seuls ou bien quand ils honoraient leur propre femme ? Je les voyais suivre des yeux la démarche de l’élégante bourgeoise au corps épanoui, aux cheveux blonds ondulés selon la mode de l’époque. Plus châtains que blonds en réalité, mais éclaircis par le coiffeur d’un fin réseau de mèches claires. Un balayage qui adoucissait son visage, rehaussé de beaux sourcils sombres, et la faisait paraître plus jeune, à mes yeux admiratifs tout au moins.
Dommage pour ce séjour chez elle, nous n’étions pas en été. Je n’allais pas la voir évoluer dans des robes légères, découvrant ses bras un peu en chair, qui me donnaient plus d’idées que ceux, plutôt maigrichons, des filles de mon âge. J’aurais voulu pouvoir en caresser la peau douce, en palper, en presser la fermeté, en respirer le parfum, y promener ma bouche, oser savourer sa peau. À la belle saison, les robes sans manches procuraient aussi le loisir de jeter un œil furtif à ses aisselles, guettant des pilosités qui y auraient repoussé, me donnant ainsi l’impression d’accéder à une troublante et secrète intimité, que j’imaginais moite et parfumée, et que j’aurais aimé flairer et même goûter, comme un animal en rut…
Il faut dire qu’à cette époque de nos célèbres trente glorieuses, encore bénie au plan de la croissance économique, les canons de la beauté étaient différents de ceux que nous connaissons aujourd’hui. La mode des aisselles lisses ne s’était pas encore imposée à toutes dans l’hexagone, au contraire des contrées anglo-saxonnes et scandinaves. Une plaisanterie courait alors sur la différence entre les femmes françaises et allemandes, dans cette période d’insouciance et de libération des mœurs. C’était simple, les allemandes avaient les aisselles rasées et les jambes poilues, et les françaises, c’était l’inverse…
On pouvait donc dans l’hexagone avoir l’occasion de contempler une partie de la pilosité de ces dames, qu’elles exhibaient sous leurs bras en été, plus ou moins émondée ou domestiquée, mais qui pouvait donner des idées quant aux trésors secrets qu’elles devaient cacher ailleurs.
C’était l’image que je m’en faisais à l’époque, une théorie justifiée ensuite par l’expérience : l’aisselle serait une sorte d’antichambre de la culotte… et la découvrir permettait d’imaginer le fameux triangle, cette toison intime objet de mes fantasmes, qui symbolisait le sexe féminin. La couleur et la texture pileuse de l’aisselle fournissait des indications pour fantasmer sur celle du bas-ventre de la femme.
Le jour de mon arrivée, la cousine portait une robe de tricot assez moulante pour révéler au fil de sa démarche les mouvements de sa lourde poitrine, malgré le soutien-gorge qui se dessinait dans le dos sous la maille.
Ah, ses seins ! Combien de fois je les avais imaginés. J’essayais d’en deviner la forme, le poids, leur profil une fois libres sans le carcan de ces balconnets, qui à la fois me brimaient et m’échauffaient quand je pouvais en apercevoir les bords en dentelle. Je guettais les instants où on l’on pouvait distinguer sous un corsage léger, à travers les bonnets, le relief d’un bout de sein fripon, évoquant les belles tétines qui devaient se cacher là. Comment étaient-elles ? Je tentais d’imaginer leur taille, leur couleur, ce que l’on pouvait ressentir en les tétant, en les léchouillant, en les mordillant.
Et en été, bien sûr, que dire des décolletés ! Elle ne pouvait ignorer que même quand elle me dévisageait de ses beaux yeux noisette, les miens ne pouvaient s’empêcher de glisser un instant vers le sillon de ses seins pulpeux, dévoilé par l’échancrure du chemisier ou de la robe. À d’autres moments, c’était quand elle se penchait que le spectacle valait la peine, dévoilant parfois, au-delà de la peau hâlée de son buste, pimentée de petites taches de son, le secret des globes laiteux palpitant dans leur dentelle.
Il y avait à ce sujet une anecdote que je n’étais pas près d’oublier. Elle s’était déroulée durant l’été précédent, un jour où nous étions en famille en visite chez eux. Dans le jardin, elle discutait littérature avec mes parents et m’avait soudain demandé comme un service de monter dans sa chambre chercher le bouquin dont elle leur parlait.
En entrant dans la pièce, j’avais tout de suite vu le livre, mais aussi aperçu autre chose. Posé sur la chaise, abandonné là, un soutien-gorge, blanc, brodé, garni de dentelles, affriolant…
Je ne pouvais pas m’attarder, quelqu’un pouvait surgir à l’étage, et il fallait redescendre, elle m’attendait, mais j’avais trop envie de profiter de cette occasion. Juste le temps de saisir l’objet de ma convoitise, de mettre les mains autour des bonnets pour avoir la sensation que je pétrissais ses nichons, que j’en sentais le poids dans mes paumes, de respirer les restes de parfum, de balader à l’intérieur mon nez, ma bouche, ma langue sur ce qui avait contenu ses bouts de seins, le gauche, puis le droit…
Et si traînait là aussi une culotte du même genre, dont je pourrais faire le même usage, en poussant plus loin l’exploration de son intimité ? En utilisant ce bout de tissu imprégné de l’odeur, du goût de la femme, pour le comparer à celui de mes propres sécrétions dégustées dans mes instants d’excitation…
Mais non, adieu veau, vache, cochon, culotte, dommage, aucune autre lingerie froufroutante que j’aurais aimé découvrir, tripoter, caresser. Pas le moindre slip ou même porte-jarretelles, à une époque où les collants n’existaient pas. J’avais donc redévalé les escaliers le livre à la main, encore émoustillé, tentant de cacher mon trouble. Je devais être tout rouge, avec une angoisse, dans ma précipitation avais-je bien remis sur la chaise l’objet de mes concupiscences, tel qu’il y était posé ? N’allait-elle pas rapprocher son nouvel emplacement de ma visite dans ses appartements privés, comprendre mon indécente curiosité, percer à jour mes désirs ?
Quand je me trouvais près d’elle, sa présence, son parfum me troublaient, et resté seul, je rêvais à des scénarios plus improbables les uns que les autres. Parfois très sentimentaux, où j’aurais pu juste lui tenir la main, et embrasser chastement sa bouche. Comme dans un bonjour en lui faisant la bise, où je pouvais sentir le velouté parfumé de sa joue contre la mienne, dans une troublante proximité de ses lèvres, dont j’aurais voulu savourer la douceur en un tendre flirt imaginaire, et pourquoi pas le frétillement d’une langue coquine, le goût de sa salive !
Mais le plus souvent ce n’étaient qu’histoires torrides que mon imagination excitée inventait, lâchant la bride à mes fantasmes. Des scènes où avec autorité elle me traiterait en jeune esclave pour m’initier à donner du plaisir à la femme, en m’apprenant tout, guidant mes mains et ma bouche sur son corps. Ou à l’inverse, des scènes folles de soumission, où je lui imposerais mes caprices les plus insensés, et où suppliante et devant s’exhiber devant des inconnus, elle finirait par m’obéir et docile, se laisserait posséder en criant son plaisir.
Il y avait un scénario qui revenait de manière récurrente, plus proche des réalités quotidiennes. Elle viendrait me réveiller le matin en rejetant d’un coup le drap et les couvertures sous lesquels je serais resté caché, fantasmant déjà sur elle au réveil. Et là, me découvrant pyjama baissé, nu de la ceinture aux genoux dans un état ne laissant aucun doute, elle m’écouterait la supplier de ne pas me laisser là en plan. Et pour finir, elle accéderait gentiment à ma demande, de m’aider de sa jolie main à conclure ma petite affaire. Je l’imaginais me décalottant délicatement de ses doigts experts pour ensuite me faire un délicieux va-et-vient sur mon gland tout coulant, jusqu’à ce que, cambrant mes reins sous ses yeux dans un violent orgasme et lui exhibant ainsi mon plaisir en gémissant, j’inonderais mon ventre des longues giclées du trop-plein de mon désir. Et pourquoi pas avec son autre main passée sous sa chemise de nuit, dans l’intimité broussailleuse et humide que j’imaginais entre ses cuisses, pour se prodiguer elle-même ce plaisir féminin dont j’aspirais tant à entendre soupirs et halètements…
Dans cette période encore trouble de la fin de l’adolescence, où subsiste une composante de bisexualité, bien qu’encore innocent avec les femmes, j’avais eu quelques expériences entre garçons, dans une sorte de curiosité qui nous évitait d’avoir à affronter l’inconnu féminin, encore un peu effrayant. Rien de sentimental, donc, les choses se passant plutôt furtivement et en-dessous de la ceinture.
Mais au paroxysme de mes scénarios imaginaires, ces pulsions androgynes m’amenaient à imaginer de scabreux plans à trois, oui, avec elle et son mari… Dans mon fantasme favori, par la porte de leur chambre restée entrouverte, jouant les voyeurs, je matais leurs ébats amoureux en prenant ostensiblement mon plaisir pyjama baissé. Elle m’apercevait alors et venait me chercher, me prenant par la main pour que je me joigne à eux, toutes les combinaisons devenant alors possibles… Et dans ces scènes orgiaques, je l’imaginais, perverse, nous imposant de nous livrer devant elle à des jeux obscènes, nous livrant à tous les attouchements les plus intimes, avec les mains et surtout avec la bouche. Puis elle me faisait venir sur elle, et tous deux me déniaisaient alors, côté face et côté pile, moi entre les cuisses ouvertes de la femme, la pénétrant délicieusement, et me laissant vicieusement défoncer et inonder l’anus par le mari, tout aussi excité que moi par ce trio…
Autant que l’avidité de percer le secret des charmes de son corps, c’était d’imaginer ses propres désirs et turpitudes qui m’excitait aussi chez elle. Derrière le masque de dignité de l’adulte, la femme mariée, même mûre et respectable, pouvait-elle se transformer en une amante déchaînée ? Une femelle excitée qui aurait comme le jeune mâle que j’étais des pensées cochonnes, des envies inavouables, qu’elle mettrait en pratique dans ses ébats ?
Pour revenir à mon séjour chez eux, je me souviens du premier matin, au petit-déjeuner, pris au saut du lit, dans la cuisine de leur maison de banlieue. Elle était vêtue d’un mouvant peignoir de soie, décent en apparence, long et boutonné jusqu’au cou, aux larges manches longues.
Mais mon œil attentif avait détecté deux détails. Tout d’abord sa poitrine, libérée du carcan du soutien-gorge qu’elle portait dans la journée, semblait enfin libre sous le tissu du peignoir. Basse et lourde, elle ballottait sous mes yeux fascinés quand la maîtresse de maison se déplaçait dans la cuisine, sans gêne aucune. Et puis surtout, à un moment où elle se baissait pour remettre sa pantoufle, je ne distinguais nulle marque de culotte sous la fine étoffe se plaquant sur ses fesses.
L’imaginaire est un engrenage, une spirale, qui peut accélérer jusqu’à s’emballer, à partir d’un anodin fait générateur. À cet instant, se glissa dans mon cerveau obsédé l’idée qu’elle ne portait peut-être rien sous le peignoir. Incroyable ! Elle serait nue là-dessous, là, devant toi ? Cette pensée se mit à m’échauffer encore plus l’esprit que ses seins brinquebalant en liberté, à la seule idée que sous la soie légère elle avait l’entrejambe, la toison de sa chatte, le fameux triangle, et les fesses à l’air, le même air, oui, que je respirais à côté d’elle…
Mais enfin ? Elle ne se serait quand même pas déshabillée exprès en se levant, pour ensuite ne remettre que le peignoir sur elle ?
Deux hypothèses se bousculaient à mon esprit enfiévré.
Soit oui, elle avait bel et bien retiré sa chemise de nuit pour ne rien porter sous le peignoir. C’était voulu, pour s’exhiber à moi, elle avait compris, elle savait mes désirs et ça l’amusait, la libertine, de me provoquer encore plus, ça l’excitait de se sentir quasi-nue devant moi, et plus encore de savoir que je le savais, la coquine…
Soit l’autre supposition, mais alors elle dormirait complètement nue toute la nuit ? Ah, la cochonne, sacré cousin, il ne doit pas s’ennuyer… Et elle le ferait par pure provocation, pour conserver vivace le désir faiblissant de son compagnon ? Et si, vraie nymphomane, elle avait de tels besoins qu’elle devait les satisfaire chaque jour, plusieurs fois par nuit ? Ou alors c’était lui qui la forçait, qui l’obligeait à cette indécence, pour pouvoir mieux profiter d’elle, à chaque instant balader ses mains velues partout sur son beau corps de femme, et la tenir disponible pour ses envies…
Et dans ces séances, comment se comportait-elle ? Était-elle passive et soumise ou bien active, inventive même, et pour tout dire comment jouissait-elle ? Mon imagination cavalait, au grand galop de mes fantasmes. Avec quel genre de soupirs, de gémissements, de halètements, de cris d’encouragement ou de supplications pour son partenaire ?
Et si j’osais un projet fou, le soir venu, une fois la maisonnée couchée, poussé par mon délire d’excitation, si j’allais jusqu’à parcourir, sur la pointe des pieds dans le couloir, les quelques mètres qui séparaient ma chambre de la leur, pour tenter d’entendre le bruit des ébats, et d’une oreille indiscrète plaquée à la porte, découvrir la mélodie du plaisir de la femme, d’abord discret menuet puis symphonie triomphante ?
Dans la cuisine, devant mon café au lait qui refroidissait dans son bol, à ce point de mon effervescence, gêné et me sentant devenir écarlate, j’avais dû me courber au-dessus de la table du petit-déjeuner pour cacher la déformation de mon pantalon de pyjama et l’humidité qui risquait de s’y apercevoir.
Il y avait bien sûr la question que je me posais depuis longtemps et qui revenait à mon esprit émoustillé, là dans cette cuisine. Cette belle femme mûre, quel était son charme plus secret ? Celui qui se cachait au bas de son ventre, en haut de ses cuisses. Oui, comment était sa toison intime ? Quelle était la couleur, la forme de ce jardin si caché, de cette touffe qui affolait mes pensées, de ce triangle magique ? Sa chatte était-elle légère ou fournie, bouclée ou frisée ? Elle était blonde mais ses racines châtain et ses sourcils bruns signifiaient sans doute une intimité plus sombre, devant trancher sur la peau blanche de son ventre.
À cette époque mon expérience sur le sujet se limitait à quelques photos de nus vintages, datant du début de siècle, que j’avais dégottées par hasard, cachées dans la cave de mes parents, où l’on découvrait en noir et blanc la pilosité de ces dames. Par ailleurs, sur les statues antiques de mes livres d’histoire, les sculpteurs n’avaient représenté avec force détails que les organes sexuels masculins. Des apollons sculpturaux, à la toison pubienne bouclée et aux orgueilleuses bourses pendouillant sous leur verge au repos, mais aussi des pré-adolescents poupins, n’exhibant sous un ventre encore lisse que leur prépuce pointu. Mais ces artistes ne sculptaient aux femmes qu’un bas-ventre de marbre, lisse et anonyme, dépourvu de tout attribut féminin, rien, pas de sexe, nulle toison sur laquelle fantasmer. Était-ce par une sorte de pudeur, de respect de la femme, de la mater familias, ou bien comme d’aucuns l’ont prétendu parce qu’étant plus à voile qu’à vapeur, ils ne s’intéressaient qu’aux jeunes éphèbes dont ils pouvaient user après les séances de pose…
Ce fut dans les derniers jours de ces petites vacances que je pus dénouer une partie du mystère de la toison, dans des circonstances restées gravées dans ma mémoire.
J’étais à l’époque un lecteur infatigable, dévoreur de tous les livres qui me tombaient sous la main. Souvent, je me réveillais tôt, et en attendant que le reste de la maisonnée soit levé, je bouquinais dans mon lit. Ce jour-là, on était dimanche, jour où mes hôtes avaient l’habitude de faire la grasse matinée, n’ayant plus d’enfants à la maison. Mais j’avais fini mon livre la veille au soir et angoisse, plus rien à lire ce matin-là, pas même le moindre canard à feuilleter. Je me levai donc en silence pour aller au salon trouver un nouveau trésor dans la bibliothèque qui y occupait tout un mur. Là, je découvris un bouquin et réfugié dans un vaste fauteuil, je me mis à le parcourir, puis à m’y plonger, finissant par oublier le temps qui passait.
Il y eut soudain un bruit de porte et de pas feutrés. Je me recroquevillais dans mon siège, zut, on allait me surprendre ici… C’était elle, qui entrait dans le séjour, me tournant le dos pour des recherches dans la bibliothèque, sans s’apercevoir de ma présence. Je ne pouvais voir que ses cheveux blonds retenus en chignon, sa jolie nuque et ses épaules recouvertes d’une dentelle qui devait être le haut d’une chemise de nuit. Le reste de sa personne m’était caché par un meuble, sorte de buffet à mi-hauteur, qui isolait le coin où je m’étais blotti pour ma lecture.
Avais-je culpabilisé à ce point de me trouver là ? J’aurais dû me manifester, toussoter, dire bonjour. Mais coincé par une sorte de timidité, craignant d’être indiscret alors qu’elle se croyait seule pour évoluer en petite tenue, je ne bougeais pas, le cœur battant.
Maintenant elle élevait la main pour saisir un livre et je pouvais comme en été contempler son bras nu et son aisselle. Puis elle le reposa et se déplaça pour aller explorer une autre partie des rayonnages, et ce faisant se retrouva soudain hors de l’abri du buffet et je la vis en entier, de dos.
Et là, quel choc !
La partie en dentelle ne couvrait en fait que le haut des épaules et tout le reste de sa chemise de nuit descendant jusqu’aux chevilles était transparent et elle était nue là-dessous ! C’était un tissu comparable à un voilage de fenêtre, ne cachant vraiment rien, et le souffle court, je pouvais à loisir contempler sa chute de reins, sa croupe somptueuse, ses fesses charnues, ses cuisses.
La vision précise de sa raie des fesses me déclencha des pensées lubriques, car j’y rêvais fort dans mes moments excités. À l’époque, je n’avais que des idées assez imprécises sur le côté face, sur les replis de cette intimité des dames, baptisée savamment « vulve » dans le Larousse médical du domicile familial. Mais côté fesses, je pouvais imaginer ce qui se cachait entre ces deux globes, qui devait ressembler à ce que j’avais déjà réussi à contempler dans un miroir. Un œillet brun et plissé, le mien, bien sûr, que j’aimais déjà titiller et caresser, et même y insérer un doigt fureteur dans des moments très chauds où j’allais jusqu’à imaginer parfois me faire prendre par le désir d’un autre mâle…
N’osant remuer, je retenais mon souffle devant l’incroyable impudeur de cette nudité, de cette transparence, qui dépassait mes rêves les plus fous, elle s’exhibait encore mieux que toute nue devant moi… Le bras levé pour déplacer des livres, elle se présentait maintenant un peu de profil et je pouvais distinguer la forme de son sein droit, lourd et un peu tremblotant quand elle se déplaçait.
Surexcité, les joues en feu, je me sentais pris dans un terrible dilemme.
Non, il ne fallait surtout pas qu’elle se retourne, qu’elle me découvre ainsi comme un voyeur que j’étais. Non, vite, qu’elle reparte ! Elle ne saurait jamais que j’avais vu son cul nu, et son image, qui ne s’effacerait plus de ma mémoire, pourrait peupler longtemps mes fantasmes.
Mais non, pas du tout ! Qu’elle se retourne, bon sang ! J’en avais trop envie, de la voir par-devant, avec cette incroyable chemise de nuit qui allait me révéler son corps, ses seins, son sexe, sa toison intime, son triangle magique. Il aurait suffi que je bouge ou que je tousse pour cela, mais comme paralysé, je me révélais incapable de le faire, de décider.
Elle avait fait son choix et pris un livre, elle allait se retirer dans sa chambre, elle se tournait vers la porte. Je la vis alors de profil, avec ses gros seins pointus et remuants, dont le bout sombre dardait en tendant la légère étoffe. J’en distinguais enfin la forme, que des puristes auraient trouvé tombante, mais magnifique et excitante pour moi.
Il se passa alors ce que je n’avais pas prévu, un fait anodin mais qui allait changer le cours des événements. Le livre posé sur mes genoux glissa et tomba sur le parquet sonore. D’un seul coup, elle se tourna vers moi, surprise, et dans un geste de pudeur instinctive elle croisa ses bras devant ses seins, non sans que je puisse en apercevoir un instant les larges tétines, qui me parurent énormes.
Elle ne pouvait que s’apercevoir de ma confusion, je devais être tout rouge, par bonheur assis pour cacher mon excitation. Et là je ne pus empêcher mes yeux de descendre et s’attarder un instant sur le bas de son ventre, où à travers le tissu arachnéen je distinguais le triangle sombre de sa toison, qui me parut dense et fournie. Le triangle de mes désirs, qu’elle me révélait ainsi, tout aussi féminin qu’impudique.
L’instant ne dura peut-être qu’une ou deux secondes, car se tournant à nouveau vers la porte, elle marcha sans rien dire vers le couloir et disparut à nouveau derrière le paravent. Une fuite, me laissant là penaud, excité et honteux.
Ma tête fourmillait de questions. Sa chemise de nuit lui donnait une allure bien plus indécente et érotique que si elle avait été juste à poil, nue devant moi. Que faisait-elle ainsi ? Quel était son jeu ? À quelles sardanapales se livrait-elle la nuit ? C’était pour mieux exciter son mari qu’elle se baladait ainsi ? Ou alors c’était lui qui l’obligeait à cette exhibition pour se rincer l’œil ? Qui l’avait envoyée se balader dans le reste de la maison pour se montrer ainsi ?
Et quelle allait être l’attitude de la belle cousine à mon égard après une telle expérience ? Dans un réflexe de pudeur de femme effarouchée, elle avait bien tenté de cacher ses seins. Mais elle me regardait quand j’avais baissé les yeux vers son ventre, elle ne pouvait ignorer que j’avais regardé sa chatte, qu’elle m’exhibait à travers la fine chemise de nuit. Sans compter son cul que j’avais pu vraiment mater tout le temps qu’elle m’avait tourné le dos !
En fait, deux heures après, en apparence, rien que de très naturel. Au petit-déjeuner, pris un peu tard ce jour-là dans la salle à manger, elle était déjà habillée et élégante, vêtue d’un pantalon et d’un chemisier, évoluant en toute sérénité dans la pièce, perchée sur de hauts talons qui lui cambraient les reins, laissant derrière elle la traînée de son parfum. Mais était-elle vraiment comme d’habitude, comme si rien ne s’était passé ? Elle paraissait à l’aise, mais était-ce une impression ou bien elle me souriait encore plus ? Et ses joues n’étaient-elles pas un peu rosies, signe d’un certain trouble, quand elle me regardait ?
Et moi ? Je me sentais gêné, certes, un peu confus, mais surtout je ne la voyais plus avec le même regard. Je ne pouvais m’empêcher de regarder sa poitrine, bridée dans le soutien-gorge, en me rappelant que j’avais vu le matin même ses seins nus et libres, et son postérieur, moulé dans le pantalon, dont je connaissais maintenant cette raie des fesses si désirable.
Et surtout ce ventre un peu bombé de mère de famille, ce ventre lisse au bas duquel je savais maintenant situer une magnifique toison sombre, une vision qui allait revenir sans cesse, pendant des années, dans mes moments d’excitation et de plaisir.
Il y avait autre chose. Une obsession m’avait tourné toute la journée dans la tête. Profitant de ce séjour chez elle, je pouvais aller plus loin dans la découverte de ses secrets intimes. En fin de matinée, les cousins devaient s’absenter pour faire quelques courses. Je déclinai l’offre de les accompagner, prétextant une légère migraine. Resté seul dans la maison, pourquoi ne pas oser l’indiscrétion de farfouiller dans les recoins privés de la belle cousine ?
Après avoir attendu, fébrile, le temps nécessaire pour être sûr qu’ils n’allaient pas soudain revenir, pour un oubli quelconque, le feu aux joues, je me décidai à lancer mon exploration.
Le trésor se trouvait dans sa salle de bains, dans laquelle je pénétrai le cœur battant comme dans le saint des saints de son intimité, tel l’archéologue s’introduisant dans le tombeau inviolé sous la pyramide. Il y flottait encore les effluves de son parfum, conférant au lieu une valeur sensuelle. Sur le dossier de la chaise, la fameuse chemise de nuit arachnéenne, vue le matin même. Et par terre, jetée négligemment, une culotte, que je m’empressai de ramasser pour la porter à mon visage et percevoir la douceur de la soie et de la dentelle qui la bordait.
Et la chemise de nuit ? M’en emparant avec les précautions à prendre avec un objet sacré, j’en constatai à nouveau l’extrême transparence qui lui donnait son puissant côté érotique. Et pourquoi ne pas la revêtir moi-même pour mieux en juger ? C’était une folie, mais j’avais trop envie de la commettre.
Tremblant d’émotion et de peur de me faire surprendre ainsi, je me déshabillai entièrement, retirant même mon slip au-devant déjà trempé. Nu, j’enfilai alors la chemise de nuit pour contempler mon image dans le grand miroir qui habillait le mur à côté de la baignoire. Le fin tissu ne cachait rien de mon corps jeune et mince, avec ma propre toison que j’imaginais alors être à nouveau la sienne.
Au comble de l’excitation, j’esquissais des déhanchements lascifs et, oubliant toute prudence, allai jusqu’à donner des coups de reins obscènes, frottant mon membre raidi contre le voile de tissu, l’imprégnant de l’abondante sécrétion de mon désir.
Et là, je fis le constat que le pouvoir érotique de la transparence de la chemise de nuit me faisait désirer mon propre corps, dans un délire bisexuel et narcissique. Retroussant le bas du vêtement au-dessus de ma taille pour m’exhiber au miroir, je commençai à me caresser ostensiblement avec l’intention de me procurer le plaisir en face à face avec moi-même…
Soudain j’entendis le bruit de la voiture sur le gravier du jardin, vite, il fallait battre en retraite ! De manière précipitée, je me défis de la chemise de nuit et la remis en place pour me rhabiller en catastrophe. Et dans un réflexe fou, je fourrai la culotte dans ma poche et sortis de l’antre de la cousine pour me réfugier dans ma chambre.
Tout de suite, elle vint toquer à ma porte pour prendre des nouvelles de mes soi-disant maux de tête, non, ça allait mieux, merci, et je pus me joindre à eux pour participer à la préparation du repas dominical. La journée se passa, tout au long de laquelle je sentais dans ma poche la présence de la culotte. De temps à autre, j’y aventurais la main pour en sentir la douceur sous mes doigts, attendant le soir avec impatience.
Là, une fois isolé dans ma chambre, je sortis la culotte pour respirer l’odeur de l’entrejambe du slip, celle de la femme qui en avait peut-être mouillé de son désir l’étoffe légère, ce tissu qui avait contenu les poils de sa toison intime. Puis, au comble de l’excitation, je le léchai, l’imbibai d’un peu de ma salive pour reconstituer la sécrétion intime qui l’avait imprégnée quand elle avait porté le sous-vêtement. Je pus alors l’aspirer à mon tour, le boire, le déglutir, l’avaler comme si ma bouche était collée à son sexe ruisselant, ainsi que je l’imaginais dans mes fantasmes les plus fous. Les bords de dentelle me chatouillaient le visage, simulant les poils de sa toison dont j’aurais senti la frisure me frôler. Allongé dans mon lit, j’utilisai alors la culotte humide pour un délicieux plaisir, avec la délectation de souiller la soie du sous-vêtement, dans le délire de commettre cette folie dans le vêtement ayant contenu le triangle magique, la toison tant désirée de la femme sur laquelle je fantasmais depuis des années.
Au réveil, le lendemain matin, après une nuit peuplée de rêves étranges, mon excitation semblait encore plus grande, jusqu’à ce que je soulage à nouveau mes ardeurs dans la soie de la culotte.
Le reste de cette journée de vacances se passait comme les autres, jusqu’à ce que je sois pris d’une angoisse soudaine. Bon sang, ce matin j’avais laissé traîner la culotte dans le lit ! Il fallait que je la cache à nouveau, avant d’aller la remettre dans la salle de bains à la première occasion, ou plutôt dans le panier du linge sale, pour ne pas révéler les taches que j’y avais laissées. Arrivé dans la chambre, je me sentis pâlir sous le choc. Le lit avait été refait avec des draps propres et quand je l’ouvris, affolé, point de culotte, bien sûr…
Le couple n’employait pas de femme de ménage, donc, c’était elle qui avait défait le lit et qui avait dû y trouver une culotte à elle, bien imprégnée du trop-plein de mes jeunes désirs… Mais alors ? Elle savait ? Elle connaissait mes pensées à son sujet ? Quelle allait être son attitude ? Allait-elle me convoquer pour me sermonner, me faire des reproches indignés d’honorable mère de famille, offusquée de mes obscénités ? Quelle contenance devrais-je alors adopter ? Être confus et honteux ou bien me lancer à lui déclarer une flamme impudique et déplacée ?
Mais rien de tout ceci ne se passa, et malgré ma confusion, je tentais de rester naturel comme si rien n’était arrivé. La fin de la journée approchait et je craignais qu’au moment de se dire bonsoir elle ne me prenne à part pour m’entretenir de ce délicat sujet. Non, rien ce soir-là. Gardait-elle ce secret pour elle, ou bien en avait-elle parlé à son mari ? Peut-être en privé se gaussaient-ils de moi et de mes jeunes pulsions, après tout.
Quelques jours après, la fin de mon séjour chez les cousins arriva sans que rien ne se passât à propos de ce que je redoutais. Mais quand je pris congé, au moment où elle m’embrassait sur les deux joues, je sentis qu’elle glissait quelque chose dans ma poche en me murmurant à l’oreille :
Arrivé chez moi, je m’empressai de sortir le petit paquet de ma poche, un sac en papier que j’ouvris avec empressement. Merde, la culotte…