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n° 15412Fiche technique19557 caractères19557
Temps de lecture estimé : 12 mn
21/01/13
Résumé:  Deux amies qui s'étaient perdues de vue se retrouvent à la fac.
Critères:  ff école
Auteur : Gigi 02            Envoi mini-message
Alex et Chloé

C’est la rentrée universitaire ; sans grand enthousiasme, je me dirige vers l’amphi 3 pour le premier cours de l’année, et je ne suis pas en avance.



Cette voix ? C’est pas possible… je me retourne, et… Non ! C’est pas vrai !



On se jette dans les bras l’une de l’autre.



Elle rit.



Et on se quitte pour rejoindre nos cours respectifs en s’envoyant un baiser de la main ; Alex, ma meilleure amie, ma sœur, comme on s’amusait à le faire croire à l’époque de la primaire ; Alex, qui a suivi ses parents partis il y a deux ans s’installer aux États-Unis pour ouvrir un restaurant français ; on se connaît depuis toutes petites et on a tout partagé, nos devoirs, nos joies, nos peines, on a connu nos premiers flirts ensemble, nos premières déceptions aussi ; et puis la vie a tout dézingué ; elle est partie vivre sa vie ailleurs, loin ; j’en ai pleuré ! Et quand, un peu plus tard, j’ai dû subir le drame du divorce de mes parents, je me suis retrouvée toute seule au moment où j’aurais eu le plus besoin de sa présence. Et voilà qu’aujourd’hui, par le plus incroyable des hasards, je la retrouve, je crois bien que le ciel de ma vie va me paraître bien plus bleu, soudainement.


Et de fait, de toute la matinée, je ne pense qu’à cela, bouillante d’impatience à l’idée de nous revoir ; à midi, je n’ai pas à la chercher bien longtemps, elle est là, à m’attendre, sans doute aussi impatiente que moi, elle n’a pas changé, physiquement ; toujours aussi blonde que moi brune, peut-être s’est-elle légèrement arrondie, sans doute à cause des habitudes alimentaires américaines, mais elle est toujours aussi mignonne et a gardé cette démarche un peu nonchalante, que j’aimais tant en elle.


Vêtue d’un jean et d’une veste noire sur un tee-shirt rose fuchsia, le sac de cours à l’épaule, elle m’attend en se balançant d’une jambe sur l’autre ; son sourire, quand elle m’aperçoit, gomme instantanément toutes les avanies que j’ai pu vivre depuis des mois !



Elle me prend les mains.



On se met d’accord pour aller déjeuner dans un café plutôt qu’au resto U. Et là, elle me raconte, son expérience américaine décevante, la difficulté de s’intégrer au début, sa fascination pour les grandes cités qui ne s’endorment jamais, notamment Houston où ses parents se sont établis, ses études et son bac qu’elle a passé à l’Awty International School.



Alors, je lui raconte la lente "déconstruction" de mon univers familial, le drame que cela a été pour moi et le temps qu’il m’a fallu pour me reconstruire, récit qu’elle ponctue de « C’est pas vrai » ou de « C’est horrible » que je sais réellement sincères.



Elle m’a pris la main et l’a serrée, très fort.



Elle rit.



Pourquoi à cet instant ai-je l’impression qu’elle me cache quelque chose ? J’en sais rien, mais bon, ce n’est qu’une impression, je me trompe sûrement, d’autant que son sourire n’est pas celui de quelqu’un qui ment ! Peut-être a-t-elle connu quelqu’un là-bas, et elle veut m’en faire la surprise, qui sait ?



Cette fois, elle me prend les deux mains.



Je ne réfléchis même pas.



On s’échange nos numéros de portables, bisous, et à demain.



—ooOoo—



Saumon fumé, vodka, chips et jus de fruits ont vite fait de mettre à plat mon (maigre) porte-monnaie. Heureusement qu’on partage les frais ! Et nous passons la fin de la journée à traîner dans les boutiques de fringues dans la bonne humeur. Chez elle, c’est petit, mais confortable ; mobilier genre Ikea, lit pour deux personnes, pas trop grosses, salle de bain, WC, le tout au second étage d’un immeuble récent ; assises sur le lit, vodka à portée de main, nous évoquons tous les bons moments que l’on a connus ensemble, en s’amusant comme des folles ; et en parlant de nos copains et copines du passé, Alex se met à philosopher sur les relations plus ou moins profondes que l’on a avec les gens.



Je l’écoute à peine, je me gave de chips pour éponger la boisson qui me monte à la tête.



Je la regarde, un tant soit peu étonnée.



Elle se rapproche un peu.



Ho ! Elle va où, là, ma copine, l’effet de l’alcool ou quoi !



Elle pose la main sur mon bras.



J’ai presque crié ! J’essaie de me reculer, mais elle me prend le poignet.



Je la regarde, abasourdie.



Là, j’ai hurlé, elle en a lâché sa prise ; je me relève et je récupère mes affaires.



Elle me regarde, désabusée.



Un haussement d’épaules et je pars en claquant la porte. Mais à peine suis-je dans l’escalier que ma petite voix intérieure se fait entendre : « Pas bien malin ce que tu viens de faire là… Qu’est-ce qui t’a pris de l’envoyer bouler comme ça ! Alors qu’au fond de toi-même… Mais il a fallu que tu joues à la vierge effarouchée, à la sainte-nitouche susceptible… »


Je me cherche une excuse, c’est la faute à la vodka. Et puis non mais, je ne vais quand même pas aller m’excuser. Ce serait plutôt à elle de le faire. Et si elle veut me revoir, elle peut m’appeler.


Je sors, pas de bol, voilà qu’il pleut, et pas de parapluie… Enfin, la gare n’est pas très loin ; et dix minutes sous la flotte plus tard, complètement dégrisée, et trempée, j’aperçois le bâtiment de la SNCF. C’est alors que je prends conscience de ma bêtise… À cette heure-ci, je n’ai plus de train. Ce que me confirme le tableau d’affichage quelques instants plus tard. Galère, galère, pas de train, je suis trempée, je n’ai pour ainsi dire plus un sou en poche ; je fais quoi ? Je crois que je vais me mettre à pleurer. Appeler ma mère ? Faire cent-cinquante bornes aller-retour à la nuit tombée, elle va être charmée. Et je vais lui donner quoi, comme explication ? Retourner chez Alex j’aurais bonne mine ! Et d’ailleurs je m’en sens pas le courage. Un employé me demande si j’ai besoin de quelque chose, tu parles ! Je dois vraiment avoir l’air pitoyable.


Tiens, mon téléphone qui vibre, un message… Pourvu que… Oui, c’est elle, ouf ! Je lis :


Si tu as envie de me revoir retourne-toi.


Je tourne la tête, et elle est là, sous son parapluie, le portable à la main ! On se sourit, gauchement, un peu sur nos gardes.



Mais je me rends compte que ce qui l’inquiète, c’est mon avenir immédiat, puisqu’elle me demande d’une petite voix :



Je lui souris, franchement, histoire de détendre l’atmosphère, un rien tendue.



Elle hésite, ne sait pas trop si elle doit s’en trouver réjouie ou désolée pour moi ; finalement, elle opte pour la première solution.



Je soupire.



Nous retournons chez elle, serrées sous son parapluie ; et en route, au bout d’un moment, elle finit par me poser la question qui lui brûle les lèvres :



Elle s’arrête, me sourit, et il me semble voir une larme couler sur sa joue, mais peut-être est-ce simplement une goutte de pluie…



—ooOoo—



Il était temps d’arriver, je commençais à avoir des frissons ; Alexandra est aux petits soins pour moi, j’aime bien ! Elle me sèche les cheveux, me prépare la douche et son peignoir et dit qu’elle va nous faire du thé, un ange ! À travers la cloison, je lui crie :



Elle n’en met pas ! Voilà que des idées polissonnes me viennent à l’esprit ; je souris, et si j’osais ? Une expérience… Au fond, pourquoi pas ! J’enfile mon slip, je passe le peignoir et je la rejoins, elle m’attend, vêtue d’un maxi tee-shirt aux couleurs d’une boisson made in USA, assise sur le bord du lit, une tasse à la main.



Je prends ma tasse et je m’assois à côté d’elle ; comment vais-je m’y prendre ? Oh, une idée… Innocemment, je lui demande :



Elle me regarde, surprise et amusée à la fois ; en guise de réponse, elle se redresse et relève le bas de son tee-shirt avec un large sourire, elle n’a rien dessous.



Je me relève à mon tour, elle se rapproche, tout contre moi.



Choupinette ! Souvenirs, souvenirs… On s’appelait comme ça au collège ! Elle me prend la main, nos doigts s’entrecroisent… Mon cœur s’emballe, j’hésite à aller plus loin… Et puis sans l’avoir voulu vraiment, mon peignoir s’entrouvre ; elle pose les yeux sur ma poitrine et pousse une petite exclamation.



Elle a beau être ma copine de toujours, je ressens quand même une certaine gêne…



Elle retire son tee-shirt, découvrant à son tour sa poitrine ; c’est vrai, ils ne sont pas bien gros, mais si mignons ! On se regarde, elle hésite encore, je m’arrange pour que le peignoir glisse sur le sol, je n’ai plus que mon slip sur moi et elle est nue. Ses mains se posent sur mes seins, je me raidis.



J’ose pas. Malgré mon envie, je suis tendue comme c’est pas possible ! Je me mords la lèvre, je ne vais pas me mettre à sangloter, quand même ! C’est dingue d’être crispée comme ça. Je lui prends la main et j’essaie de lui sourire.



Elle pose son front contre le mien, ses doigts dessinent les contours de ma poitrine.



Un profond soupir et j’arrive à me décrisper un peu, je passe mes bras autour de sa taille.



Son visage s’illumine d’un large sourire.



Sans rien dire, elle s’agenouille et me l’ôte, délicatement, et puis… le lit est arrivé. Et puis, et puis… je sens ses mains glisser le long de mon corps… Je sens sa bouche me couvrir de baisers, ses dents mordre le bout de mes seins ; je fais de la résistance, un peu, quand sa langue veut explorer ma bouche, et puis je m’abandonne, totalement, enfin, quand je sens sa main caresser mon sexe brûlant et son doigt jouer avec mon clitoris… Je me sens partir, sensation merveilleuse et inconnue ! Très loin, très haut… Mon corps tout entier est agité de spasmes désordonnés… Je me mords, je crie ! Et puis, je reviens sur terre, vidée de toute substance, mais heureuse comme je ne l’ai jamais été ; Alexandra me caresse le visage, doucement, en amoureuse.



Elle se blottit au creux de mon épaule pour me dire d’une voix timide :



Je pose mes lèvres sur les siennes, et intérieurement, je me promets que la prochaine fois – parce que je sais déjà qu’il y aura une prochaine fois – j’essaierai, à mon tour, de lui faire connaître le paradis…