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28/01/13
Résumé:  Camille me prend mon mari, je prendrai le sien, décida Béryl. Mais...
Critères:  f fh ff hplusag jeunes danser fête vengeance jalousie fmast cunnilingu -extraconj
Auteur : OlivierK            Envoi mini-message

Concours : Concours "Trame imposée"
Une amie qui vous veut du bien

C’était un mercredi matin, il faisait déjà chaud ; la toute jeune comtesse Béryl de La Roche-Arnaud était dans son salon, en déshabillé. Son majordome frappa à la porte ; elle lui commanda d’entrer. Il s’avança silencieusement et s’immobilisa à trois pas d’elle. Dans l’obligation qu’il était d’affecter une totale indifférence, il ne regarda que les orteils de la petite comtesse, dont les ongles affichaient la pourpre du vernis Pour vous mettre à mes pieds, qu’elle avait acheté la semaine précédente chez Lucile, du Boulevard Saint-Honoré.



L’homme s’approcha et tendit un plateau sur lequel reposait une enveloppe blanche bordée de noir. L’annonce d’un décès, sans nul doute. Quel ennui ! Les gens ne pouvaient-ils donc pas mourir discrètement, sans obliger les vivants à assister à de mortelles obsèques ? Elle prit l’enveloppe, sur laquelle ne figurait aucune inscription. La retourna. Rien d’autre. L’homme restait devant elle, attendant d’être congédié, et gardant les yeux baissés sur… Mon dieu, il regarde maintenant mon triangle noir ; mon déshabillé est si transparent, se dit la comtesse. Va-t-il se mettre à bander, comme dirait cette écervelée de Camille qui n’a pas froid aux yeux et ne déteste pas parler de temps à autre comme une harengère ?



Il bandait un peu, en effet. Il va se branler en pensant à moi, se réjouit-elle. Ce verbe la faisait toujours sourire. Elle l’avait entendu pour la première fois dans de si étranges conditions…



Oui, décidément il bandait. Elle prit le coupe-papier. L’homme lui regardait maintenant les seins.



Elle trouva qu’il était agréable d’être désirée par un homme d’une condition inférieure qui ne pouvait rien espérer. Elle coupa l’enveloppe, s’étonna d’y trouver un papier plié en deux plutôt qu’un bristol, constata que le message était constitué de lettres collées après avoir été découpées dans un journal, en reconnut la typographie, c’était Le Figaro, que lisait habituellement son mari. Le message était court :


Le comte Alex rencontre une gourgandine tous les jeudis, dans l’après-midi, 169 Boulevard Saint-Germain.


Une amie qui vous veut du bien, beaucoup de bien !



Au 169 du boulevard Saint-Germain demeurait le vicomte Dominique de Montalvent et son épouse Camille, que Béryl connaissait depuis l’enfance. Son mari la trompait donc avec elle. Elle n’en fut pas autrement surprise car il se faisait rare dans son lit depuis quelque temps, et Camille était une jeune femme qui avait tout pour plaire.


Comme il se devait, Béryl était arrivée vierge dans le lit du comte Alex. Enfin, pas tout de suite dans son lit, car ils avaient pris l’Orient-Express à 21 h 17 gare de Lyon le soir de leurs épousailles. À peine installés dans leur wagon-lit, il s’était jeté brutalement sur Béryl, chiffonnant sa robe de mariée et ruinant sa couronne de fleurs d’oranger. Le résultat de cet assaut fut pour elle bien loin du ravissement vanté par certaines camarades de couvent qui avaient convolé avant elle – ou qui avaient eu la folle audace de prendre un amant, ces dernières étant d’ailleurs les plus convaincantes.


Alex l’avait donc vigoureusement besognée. Comme elle savait que les messieurs tiennent à donner du plaisir à leur partenaire, elle fit quelques ah ah ah accompagnés de soupirs et de gémissements. Ces derniers n’étaient pas feints car elle avait mal. À l’issue de sa gymnastique, le comte Alex, en sueur, se montra fort satisfait à la vue du sang qui tachait le drap de la compagnie internationale. Puis il s’endormit.


À Venise, elle trouva que les orchestres de la place Saint-Marc ne jouaient que des airs vulgaires. Mais des gondoliers aux pantalons noirs et moulants la regardèrent avec une évidente convoitise, et cela lui fut agréable. Peut-être sauraient-ils mieux s’y prendre que mon mari, pensa-t-elle, mais comment oseraient-ils s’attaquer à moi ? Dans leur chambre de l’hôtel Cavalletto e Doge Orseolo, le comte lui brutalisait les seins, affirmant que cela ne manquerait pas de les faire grossir, et faisait entrer en elle un sexe qu’elle trouvait d’une grosseur et d’une longueur démesurées. Quant à accepter de prendre ce membre entre ses lèvres, comme son mari le lui demanda parfois, il n’en était de toute évidence pas question.


Elle jugea vite superflu de feindre une jouissance qu’elle ne ressentait pas. Une fois le comte endormi, elle glissait son majeur tout en haut de sa fente enfin soulagée de n’être plus bestialement investie et se donnait un plaisir doux et tranquille, comme elle l’avait fait pendant des années dans son petit lit du couvent des Sœurs de l’Assomption, en songeant à des jeunes gens beaux et doux comme des anges.


Le voyage de noces terminé, le comte Alex reprit ses activités à la banque et à la Bourse. La belle-mère de Béryl s’étonna bientôt de ne pas la voir grosse. Béryl ne trouva rien à lui répondre. Elle pensait, naïvement, qu’on ne peut le devenir qu’après avoir éprouvé la jouissance du coït et qu’en conséquence son petit ventre n’était pas près de devenir difforme. C’était au moins un avantage.


Je me doutais bien qu’il allait voir ailleurs, se dit-elle en relisant la lettre. Comme cela m’évite une corvée, je m’en féliciterais s’il ne s’agissait pas de Camille. Camille ! Cette amie d’enfance mariée à ce joli jeune homme si distingué, si délicat. Trop, peut-être ; il doit lui falloir de la sauvagerie, à cette délurée qui doit bien rire de moi ! Elle ne lui refuse sûrement ni ses lèvres ni ses reins. Oh ! Grand bien lui fasse, après tout !


Au cours de la nuit qui suivit, Béryl se caressa en songeant pourtant à Dominique de Montalvent. Elle s’imagina les cuisses ouvertes et les lèvres du vicomte posées sur sa fente mouillée. En effet, Camille – justement Camille – lui avait dit un jour que c’était divin. Devant l’étonnement de Béryl, elle avait compris que cette dernière n’avait jamais eu droit à cette gâterie, comme elle avait dit. C’est pourtant si facile, ma chérie, avait-elle ajouté avec un beau sourire : il suffit de dire oui.


Pourtant, Camille trahissait ce pauvre Dominique, et avec Alex ! Eh bien, je dirai oui à Dominique, se promit Béryl. Je vais le conquérir, car il faut bien que je me venge. Camille me prend mon mari, je prendrai le sien, c’est tout simple. Je le séduirai samedi, au bal de la marquise.


Dans l’après-midi du samedi, Béryl prit un bain. Contrairement à ses habitudes, elle ne s’y caressa pas, tant elle était préoccupée par la pensée de ce qui allait suivre. Elle savait qu’elle plaisait aux hommes, mais d’ordinaire se voulait inaccessible. Dominique n’allait-il pas la décevoir, lui aussi ?


Elle se parfuma à l’eau de toilette Senteur des champs de Guerlain. Sa femme de chambre lui apporta les sous-vêtements choisis dans l’après-midi. Être nue devant cette jeune fille qui affichait pour elle une admiration éperdue ne gênait pas du tout Béryl, bien au contraire. La soubrette accrocha les bas au porte-jarretelles parme, en s’extasiant sur sa couleur, tellement moins banale que le blanc. Béryl pensa à la vendeuse aux allures coquines qui le lui avait conseillé, et qui avait même osé lui proposer quelques culottes fendues de la même couleur, qualifiées par elle d’affriolantes. En riant, Béryl avait refusé, se défendant d’être une femme de mœurs légères. Son court jupon bordé de dentelle d’Alençon devait bien suffire à recouvrir son triangle noir ! Mais il fallait avant supporter le laçage du corset. La jeune fille venait de commencer l’opération quand Béryl proclama soudain qu’elle n’en voulait pas, de ce corset.



Camille va sans aucun doute me faire bonne figure, elle qui prétend m’aimer beaucoup, se disait Béryl en se rendant chez la marquise. À son côté, son mari était impassible, voire même renfrogné. Ils vont se voir et ne pourront pas… baiser, pensa-t-elle. Baiser, encore un terme que lui avait appris Camille le jour où, dissimulées derrière une haie de troènes, elles avaient regardé le jardinier de ses parents et la petite cuisinière. Il avait baissé son pantalon, montrant ainsi son gros membre violacé. Vois comme il bande, avait murmuré Camille ; il se branle un peu, puis il va la lui mettre dans le con : il va la baiser. C’est dégoûtant ! Et Camille, haletante et rouge, avait tenté d’embrasser Béryl en la serrant très fort dans ses bras. Béryl l’avait repoussée, pour mieux voir. La femme de chambre grognait son plaisir en griffant les fesses du jardinier qui montaient et descendaient de plus en plus vite.


Je ferai de même avec Dominique, se promit Béryl : je lui grifferai les fesses. Mais pourquoi Camille préfère-t-elle donc Alex ? Son époux serait-il impuissant ? Ce serait bien ma chance ! Quand je valserai avec lui, je verrai bien s’il bande ! Il est plus fluet que mon mari, ce doit être moins gros, pas assez peut-être pour Camille. Et il a sûrement très peu de poils sur la poitrine, contrairement à Alex. Elle aime peut-être les poils.


Il y avait affluence au bal de la marquise. Béryl se félicitait de n’avoir pas mis de corset ; elle serait ainsi plus à l’aise pour danser. Ce fut d’abord, par obligation, avec son mari. Une valse comme mécanique, sans un sourire, chacun d’eux regardant ailleurs. Puis Alex se dirigea vers le buffet et bavarda avec un banquier. Béryl dansa avec d’autres messieurs. L’un d’eux lui dit que le comte avait bien de la chance d’avoir une si jolie femme, ce qui la fit rire. L’homme insista, et lui suggéra même de l’accompagner dans un salon qu’il savait être désert. Vous n’y songez pas, répondit-elle, en pensant que cet homme ne l’aurait jamais car elle allait séduire le mari de Camille. Où était-il, au fait ? Il tenait compagnie à son épouse volage, qui faisait tapisserie ! Elle feignit alors d’être lasse et alla les rejoindre.


Elle manifesta son étonnement : pourquoi ne dansaient-ils pas ? Camille lui répondit qu’elle s’ennuyait prodigieusement. Béryl se pencha, faisant mine de rajuster ses chaussures, afin que Dominique puisse voir ses seins. L’orchestre entama une mazurka. Béryl se releva et plongea son regard dans les yeux bleus de Dominique. Il sera bien obligé de m’inviter, pensa-t-elle. Mais Camille fut plus rapide.



Elle la prit par la main et l’entraîna. D’autres jeunes femmes dansaient ensemble, la mazurka s’y prêtant mieux que la valse. Béryl vit que Dominique rejoignait le buffet. Elle se demanda s’il n’allait pas provoquer son mari en duel. À mort, au premier sang ? Mais savait-il seulement qu’il était cocu ?



Béryl s’immobilisa aussitôt, interdite.



Elle l’entraîna à l’écart de la foule des danseurs.



De loin, elles firent signe qu’elles s’en allaient. Les deux hommes se contentèrent de leur sourire. Elles prirent un fiacre. Camille emmena Béryl dans sa chambre.



Camille était à genoux, les bras autour de la taille de Béryl, la bouche si proche de son triangle noir que la chaleur de son souffle, au travers de la robe de bal et du jupon, épousait une autre chaleur qui naissait au creux du ventre de Béryl. Les mains de Camille soulevèrent la robe et le jupon, sa tête se glissa, ses doigts écartèrent quelques poils, ses lèvres se posèrent sur d’autres lèvres, sa langue fit merveille.