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n° 15451Fiche technique8648 caractères8648
Temps de lecture estimé : 6 mn
04/02/13
Résumé:  Un tableau d'inspiration romaine nous amène à l'extase.
Critères:  fhh hagé humour
Auteur : Samuel            Envoi mini-message
Charité romaine




Tout avait commencé avec ce tableau. Une jeune femme donnait le sein à un vieillard. Énigmatiquement érotique. Lara et moi avions tourné dans ce musée de province et nous revenions toujours sur nos pas, incapables de nous détacher de cette vision et de ce titre : Charité romaine. Nous voulions en savoir plus, mais le guide était accaparé par des Japonais insatiables.


Lara était tellement excitée à la sortie du musée qu’elle ne voulait pas attendre d’être rentrée à la maison pour faire l’amour. Les sièges arrière de ma petite Lancia en portent encore les stigmates. Et, une fois chez nous, elle se jeta sur Internet pour en savoir plus. En fait, ignorants que nous sommes, nous avons appris qu’il s’agissait d’un thème classique. Cimon, déjà atteint par le grand âge, est condamné à mourir de faim. Sa fille, Péro, le visite dans sa prison et, en cachette des geôliers, le nourrit de son lait. Le fait est rapporté dans les Faits et dits mémorables de l’historien romain Valère Maxime, où il est présenté comme un acte exemplaire de piété filiale.


Nous avons pu voir un grand nombre de versions différentes de cette Charité, suivant les pays et les époques. Ainsi, parfois cela est très pudique. La fille n’ose pas regarder son père téter. Certains peintres ajoutent un enfant pour bien montrer qu’il s’agit seulement d’un dévouement charitable. De temps à autre, c’est plus sensuel. Le vieux est nu, enchaîné, et Péro laisse voir ses deux seins. Et puis, il y a cette attitude qui montre combien elle craint d’être surprise par les gardiens. Et dans cette recherche sur Google, nous tombons sur un tableau récent (2011) de Max Sauco. On y voit le lait déborder du sein, couler sur la bouche du vieillard transformé en saint par l’auréole, et dégouliner sur le ventre et les jambes de la jeune fille. Le regard de Péro est quasiment une invitation au spectateur à participer à cette généreuse distribution, tant est intense la sensualité qui émane de la scène. Pour tout vous dire, nous avons dû nous interrompre pour nous jeter sur le lit. Lara était déchaînée et il a bien fallu suivre…


Comme vous le savez peut-être, dans ces cas-là, ma compagne a tendance à hurler quelle que soit l’heure. C’est suffisamment impressionnant pour que tout l’immeuble soit averti. Et même si vous n’êtes pas du quartier, vous êtes sûrement au courant. Lara a des partenaires occasionnels dans d’autres coins de la ville. Ce qui me rend parfois mélancolique, mais pas trop. Toujours est-il que ce jour-là, l’orgasme fut tellement bruyant que nous n’avons pas entendu entrer notre voisine du dessus, Madame Lesur.


C’est juste au moment où je changeais de position pour prendre Lara en levrette, que je découvris un sac à main et tout autour une grosse dame. Elle nous regardait avec tristesse et sentimentalité. Sans même nous couvrir, nous l’avons regardée comme une apparition mariale. Sauf qu’on imagine mal la Sainte-Vierge avec un sac à main en croco. Le dialogue s’engagea.



Quelques mois plus tard, Lara tombait enceinte et il semblait bien que j’étais le père. Oui, il semblait que j’étais bien le père. Nous voulions justement un enfant. Comme quoi, tout finit par s’arranger. Ce fut un beau bébé, prénommé Odilon. Un soir, que Lara l’allaitait, Charité romaine revint dans nos esprits avec une brusquerie sauvage. Je voulus goûter du breuvage. Nous avons reconstitué le tableau de Sauco. J’étais torse nu, les mains liées derrière le dos ; nous avons renoncé à l’auréole. En revanche, les aréoles étaient bien là, trempées de lait. Lara s’amusa de la situation, mais elle me dit que c’est juste anecdotique, quasiment sans intérêt, parce que je suis trop jeune pour jouer son père.


C’est plusieurs jours plus tard qu’elle me fit part de son plan machiavélique. Monsieur Lesur, bien sûr. Nous savions qu’il était enfermé parce que sa maladie l’empêchait de retrouver son domicile s’il sortait seul. Nous avons donc attendu que Madame Lesur sorte, ce qu’elle faisait tous les jours à dix heures du matin, et nous sommes montés. Malheureusement, chez ces gens-là, on ferme les portes à clef. Évidemment. Comment faire ? Nous voulions éviter de l’agresser avec une cagoule et une barre de fer pour lui voler son sac.



Nous avons donc attendu que l’appartement soit propre comme un sou neuf, et un petit matin, nous sommes montés le cœur battant. J’avais pris un appareil de photo pour immortaliser la charité. Monsieur Lesur ne nous a pas reconnus, mais nous non plus, parce qu’on ne le connaissait pas vraiment. Il ouvrit de grands yeux pas trop inquiets. Lara ouvrit son corsage. Les yeux se firent plus grands encore, et l’inquiétude disparut totalement. Il voulut toucher d’abord, mais ce n’était pas le but de la manœuvre. J’entrepris de lui attacher (doucement) les mains derrière le dos, comme dans le tableau, et je poussai sa tête entre les barreaux pour qu’elle se rapprochât du sein.


Une première giclée lui dégoulina dans la barbe. Puis il comprit et but avec un réel appétit. Lara était aux anges. Comme Monsieur Lesur n’avait plus de dents, la succion du sein se faisait dans une grande délicatesse : juste les lèvres et la langue. L’expérience était également intéressante du point de vue médical. Ainsi un malade qui ne se souvient plus du visage de sa femme avec laquelle il est marié depuis cinquante ans et qu’il voit tous les jours, se souvient du sein et de la manière de s’en servir alors qu’il n’a pas fait cela depuis plus de soixante-dix ans. Je pris quelques clichés dans un but purement scientifique. Il me sembla aussi que le léger drap de lit se soulevait à l’endroit critique. Quant à Lara, elle me dit :



Elle était trempée de lait jusque sur les cuisses et de cyprine jusque sur les fesses. Tout se passa très vite, mais je crois bien qu’il y eut deux éjaculations à la même minute… Il fallut ensuite tout essuyer le plus proprement possible. Monsieur Lesur avait un sourire reconnaissant. Quand sa femme revint, elle nous demanda si tout s’était bien passé.