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n° 15475Fiche technique18167 caractères18167
Temps de lecture estimé : 12 mn
12/02/13
Résumé:  Comment une nuit passée dans un refuge de montagne amène le narrateur à inverser les rôles dans sa relation avec son jeune amant, illustrant ainsi Verlaine pour qui, dans les amours d'hommes, « chacun d'eux tour à tour fait l'action suprême... »
Critères:  hh hplusag amour fellation anulingus hdanus hsodo init tutu -hhomo
Auteur : Wanderer
Le refuge

Le bois flambe dans la cheminée du refuge et, debout devant l’âtre, nous tendons nos mains vers lui pour recueillir sa chaleur et la faire diffuser en nous…


Risque fréquent des randonnées d’automne en montagne, le mauvais temps et la neige nous ont surpris sur le chemin du retour alors que le jour baissait, nous contraignant à nous abriter ici, où nous allons passer la nuit avant de repartir demain matin.


Je connaissais heureusement l’existence de ce refuge, qui n’est en fait qu’une de ces anciennes cabanes de berger que les communes de montagne entretiennent à l’usage des randonneurs, en y entreposant des réserves de bois pour leur permettre de ne pas geler lorsqu’ils sont amenés à y passer la nuit.


Ça fumait beaucoup lorsque j’ai allumé le feu, et tu as dû à un moment sortir du refuge, toussant et les yeux larmoyants, te plaignant que j’allais nous asphyxier ! Mais maintenant, le bois ne donne plus que des flammes et l’atmosphère est redevenue respirable.


Je te regarde : comme moi tu as enlevé ton anorak et tes chaussures de marche, qui sèchent près du feu. Les flocons de neige qui parsemaient tes cheveux blonds lorsque nous sommes arrivés ont fondu en une multitude de gouttelettes qui brillent à la lueur des flammes… Tu es beau ainsi, mais je ne puis m’empêcher de prendre dans mon sac une serviette avec laquelle je sèche doucement tes cheveux, te faisant sourire de cette sollicitude « paternelle »… Je ne veux pas que tu prennes froid, mon amour…


Nous avons disposé devant l’âtre les tapis de sol en mousse que nous emportons toujours en randonnée et, nous asseyant devant l’âtre, nous quittons chandails et chemises, puis les pantalons que la neige a trempés. Je me sens échauffé, et pas seulement par le feu mais aussi par ton commencement d’effeuillage qui, même s’il a ce soir une autre raison, est d’ordinaire le prélude à nos ébats amoureux… Tu as encore ton tee-shirt mais, voyant mon regard posé sur toi, tu souris et l’enlèves, ne gardant que ton slip… Lorsque tu as levé les bras, j’ai vu luire, dans la lueur des flammes, tes aisselles blondes dont je suis, plus encore que toi, amoureux… Je me rapproche de toi, j’ai envie de les revoir… Devinant mon envie (tu connais mes goûts !), tu soulèves tes bras et croises tes mains derrière ta nuque… Tes poils sont moites de ta sueur (c’est dans les randonnées par temps froid qu’on transpire le plus !)… J’y presse mes lèvres et mes narines, d’un côté puis de l’autre, m’enivrant de leur odeur douce, fragrance de garçon blond et soigné…


M’interrompant soudain, je te regarde : tes cheveux ont rallongé, ton visage paraît maintenant un peu plus « âgé » que lorsque je t’ai rencontré la première fois, mais il a gardé cette androgynie délicate (comme tu aimes dire toi-même) qui te fait beau à la fois comme peut l’être une fille et comme peut l’être un garçon… C’est à dire plus beau qu’une fille et plus beau qu’un garçon… Et ta poitrine aux mamelons délicats où commence à lever, blonde, un début de toison virile, est restée celle de l’adolescent que tu fus il n’y a pas si longtemps…


Je m’agenouille en face de toi, tu en fais de même. La tiédeur qui s’exhale de ton corps fait ressortir le parfum encore présent de ton eau de toilette… Prenant ta tête entre mes mains, je presse ma bouche sur la tienne en un baiser tendre, qui bientôt lie nos langues… À l’abri de la nuit froide, dans cette cabane de montagne que réchauffe un feu de bois, je savoure le hasard qui, à l’automne de ma vie, m’a fait croiser la route d’un garçon que je me suis pris à aimer d’amour…


Mais le désir, qui souvent chez moi naît de la tendresse, monte comme une marée… Mes mains descendent sur tes hanches… Comme si ce geste était pour toi un signal, tu me regardes avec ce sourire un peu provocant qui me rend fou, et baisses ton slip sur tes cuisses, découvrant ta bite si belle… grosse, déjà, de l’émoi causé par nos effusions… La voir me prend toujours au ventre mais aussi au cœur, et je sais que l’élan qui me pousse vers elle quand je la regarde ne peut être réduit au seul désir charnel… C’est l’âme, plus que le corps, qui désire les corps… a dit un de nos écrivains…


Restant agenouillé, je te fais mettre debout et descends ton slip jusqu’à tes chevilles… Tu dégages un pied puis l’autre… Je relève mon visage et pose mes lèvres sur ta tendre chair virile tiédie par l’afflux de ton sang… J’effleure de mes baisers sa peau soyeuse… sous cette caresse ta tige d’amour s’allonge et se soulève… Ma langue suit la longue veine bleue qui en parcourt le dos, puis mes lèvres, pinçant ton prépuce, le tirent en arrière, découvrant ton gland rose… Et tandis que de la pointe de la langue, je taquine la fente délicate du méat, tes mains, enserrant ma tête, caressent tendrement mes cheveux…


Mais les affrontements du plaisir exigent d’autres positions… Te faisant rasseoir j’ôte à mon tour mon slip. Nous sommes maintenant nus tous les deux mais gardons… nos chaussettes de laine, car le feu n’a pu réchauffer le sol froid du refuge ! Tu t’allonges sur le dos, la lueur des flammes danse sur ton ventre et dore le buisson blond de ton pubis, dont les poils s’effilent en flèche jusqu’à ton nombril… Ton pénis est maintenant complètement redressé, long et fort, impudique et beau… L’impression de force virile qui s’en dégage me trouble, par le contraste qu’elle offre avec ton corps mince, presque frêle…


Les délicatesses des préliminaires ont maintenant fait place chez moi à un désir aux gestes plus simples et plus directs : saisissant ton vit raidi, je commence à le sucer avec gourmandise, presque avidement, le sentant durcir encore plus dans ma main…


Sans m’en rendre compte, je me suis placé tête-bêche avec toi, et presque aussitôt je sens ta bouche tiède envelopper mon gland puis ma tige déjà raide d’une caresse soyeuse… Sensation chaude, émouvante, que je sais être la même que celle que tu ressens toi-même en ce moment… Privilège de l’amour homophile où l’on sait ce qu’éprouve l’autre, puisque son corps est semblable au nôtre…


Nous redoublons d’ardeur, nos bouches pleines de l’érection de l’autre : nous nous aimons toutes bites dehors, dans un « 69 » où se libère toute la violence de notre désir… Ainsi doivent s’aimer les hommes bien épris…


La chaleur de cet échange exacerbe chez chacun le désir du corps de l’autre : je lèche tes bourses velues, je mordille tes couilles, et à chaque nouvelle caresse répond, identique, la tienne…


Mon désir de toi se fait presque furieux et mon visage s’aventure plus avant, mes lèvres se pressent contre ton périnée, qu’elles baisent avec passion… Tu te recroquevilles sur toi pour faciliter mes caresses… j’en fais de même… Mes mains, passant sous tes cuisses, écartent tes fesses… Ma langue, fourrageant dans ta fourrure blonde, trouve ton anus et le lèche, le presse, essaie de s’y enfoncer… Et toi aussi, toi qui ne m’avais jamais fait cela, tu me lèches maintenant l’anus et y dardes ta langue, faisant se hérisser mes fesses de chair de poule… Nous nous bouffons le cul comme deux forcenés, avec une avidité animale, grognant presque de plaisir…


Je m’interromps soudain, reprenant mon souffle… La caresse que tu viens de me rendre a réveillé en moi une autre envie… souvent ressentie mais jamais exprimée… Me relevant, j’approche ma bouche de ton oreille et, dans un souffle, ose ces mots :



Tu me regardes un peu étonné, et m’interroges :



Dans ce terme, moins cru que celui que je viens d’employer, je sens un peu de la retenue que tu as toujours gardée à mon égard dans nos rapports amoureux – au moins jusqu’à ce jour – en raison sans doute de notre différence d’âge, mais chez moi, l’envie soudaine et violente de ce que je ne t’avais jamais demandé et que j’attends maintenant de toi, libère des mots dont je ne me serais jamais cru capable et que, d’une voix basse, presque suppliante, je t’adresse :



Tu me regardes avec tendresse, comme si tu attendais cet instant depuis longtemps, avec pourtant comme une hésitation :



Bien sûr, mon amour, pour une promenade d’automne, il n’était pas question de batifoler en plein air, et nous n’avions pas prévu cette nuit au refuge, mais les souvenirs de l’été dernier viennent à mon secours : tendant la main vers mon sac à dos, j’en ouvre une poche et en sors un tube de crème qui y était resté, celle dont je me protégeais les lèvres contre les brûlures du soleil. Tu te marres lorsque je t’explique à quoi elle servait : après tout, elle conviendra aussi bien pour l’autre bout !


Instinctivement, je renonce à te recevoir de face, position trop acrobatique pour mon âge (!), et préfère me mettre à quatre pattes, te tournant le dos… C’est la première fois que je suis dans cette position devant toi, m’offrant pour que tu me pénètres… Mon cœur bat plus fort et je tremble un peu, de l’attente de ce que tu vas me faire, mais aussi parce que nous sommes nus depuis un moment et que, malgré le feu, nous ressentons maintenant la fraîcheur du refuge…


Tu es derrière moi, je ne te vois pas, mais je sais que tu viens d’ouvrir le tube et que tu le presses pour en extraire la crème. Le contact froid de celle-ci me surprend lorsque tu me l’appliques sur l’anus… Tes doigts le massent doucement, avec une délicatesse et une insistance un peu perverse dans laquelle il me semble percevoir, chez toi, l’excitation d’une situation qui inverse nos rôles habituels… Un de tes doigts se glisse en moi jusqu’à mi-chemin, bientôt rejoint par un autre… Ils massent doucement ma chair qui se relâche peu à peu, puis brusquement franchissent la deuxième porte, s’enfonçant profondément jusqu’à l’endroit où, par des pressions répétées, ils font naître cette sensation à la fois voluptueuse et vaguement angoissante que je connais bien, me l’étant souvent donnée moi-même… Mais elle me trouble infiniment plus aujourd’hui, car c’est de ta main que je la reçois…


Je crains, sous cette caresse, de « venir » trop vite, mais tu l’interromps soudain et retires tes doigts. Ta voix m’avertit tendrement :



Je sens l’extrémité de ton pénis, que tu as lui aussi enduit de crème, venir se placer au seuil d’amour… Je tremble un peu plus fort sous ce contact… En des poussées très douces tu commences un lent mouvement de va-et-vient… Par la sensation qu’il me donne, ton gland me semble énorme… J’éprouve une joie grave et profonde à te sentir entrer en moi… Je réalise que c’est ce que j’avais toujours attendu de toi… de nouveau, ta voix me met en garde :



Et soudain, dans une poussée plus forte, ton phallus fait irruption en moi et s’y enfonce profondément…


J’ai eu mal, malgré la crème, j’ai même eu l’impression que cela pouvait me déchirer l’anus, mais je me suis efforcé comme tu me le demandais de rester relâché, et je t’ai reçu avec cette exaltation que doivent ressentir les filles lorsque, pour la première fois, elles offrent leur chair neuve à l’effraction virile… Peu à peu, pourtant, la douleur s’atténue, faisant place à cette sensation que m’avaient donnée tes doigts tout à l’heure, mais plus forte, l’impression que quelque chose remplit et dilate mon cul, et en même temps la conscience d’être pénétré par un homme et de n’en ressentir aucune honte, mais au contraire un sentiment de fierté et de joie, puisque celui dont la virilité est fichée dans ma chair est le garçon que j’aime d’amour…


Tendrement tu t’inquiètes :



Pour ne pas te peiner, je mens un peu (si peu !) :



Je suis maintenant bien relâché, tes mains sont posées sur mes hanches, ta virilité puissante va-et-vient en moi, en un mouvement lent et ample où s’exprime ton empire nouveau sur mes sens… Le sentiment de te livrer mon corps de la façon la plus impudique rend plus fortes et plus voluptueuses encore les sensations que j’éprouve. Je me surprends à remuer le cul pour mieux sentir ton pénis, contractant sur lui l’anneau de ma chair…


Je prends ta main et la pose sur ma bite brûlante… Je veux que tout mon plaisir me vienne de toi…



Le plaisir a maintenant complètement libéré mon langage… Et comme si cela te stimulait, tu accélères ton va-et-vient cependant que ta main me masturbe presque brutalement… Je n’avais jamais éprouvé de telles sensations… ta force, ta jeunesse, ta beauté, ton désir, ton amour me remplissent… Ta main se fait maîtresse de mon pénis, que je livre passivement à sa volonté…


Bientôt ta respiration s’accélère, nous gémissons tous les deux, l’acmé du plaisir est proche, et soudain, en une violente poussée, tu me pénètres encore plus profondément… Presque en même temps, je sens ta sève jaillir en moi, en plusieurs giclées successives… à mon tour l’orgasme me secoue… Sanglotant presque, je pisse mon sperme sous moi, en jets tendus et abondants, avec une telle force que ça m’en brûle presque l’urètre… Et, comme si elle voulait exprimer complètement le suc de mes couilles, ta main continue à me « traire » sans ménagements…


Nous retombons enfin, presque inconscients, terrassés par la violence du plaisir… Je m’incline sur le côté, te gardant toujours en moi… J’ai reçu dans mes entrailles l’offrande de ton corps, et grâce à toi j’ai découvert ce soir ce versant des amours viriles que j’avais jusqu’alors refusé d’explorer : celui où l’homme, pour celui qu’il aime, accepte de se faire femme…


Un long moment nous restons ainsi, ton pénis est encore gros et ferme en moi tant fut fort ton désir… Le sentir dans ma chair dilatée me procure une impression de plénitude et de bonheur que je n’aurais jamais pu imaginer, lorsque je croyais encore qu’une telle sensation ne pouvait provoquer que honte et dégoût de soi-même, ce dont je m’en voulais, puisque je l’acceptais pour toi… Je n’aspire plus maintenant qu’à te sentir rester en moi, que cela ne s’arrête jamais, que nous ne fassions toujours qu’un, et lorsque tu finis par te retirer, j’ai l’impression d’un abandon… Et aussitôt la sensation d’un air froid entrant en moi… ce que tu appelles le « gaping »… Puis je sens ton sperme couler de mon anus entre mes fesses… Mais je n’éprouve aucun besoin de l’essuyer, tout cela me semble désormais si naturel…


Nous pouvons maintenant nous faire face, mais aujourd’hui, pour la première fois, c’est toi qui me prends dans tes bras, et moi qui, refermant à mon tour les miens sur tes reins, viens blottir mon visage contre la poitrine du garçon bien-aimé…


Dans l’âtre, les bûches sont maintenant à l’état de braises et il faudra bientôt en remettre si nous ne voulons pas avoir froid cette nuit, et aussi nous rhabiller, mais je m’accorde encore quelques instants délicieux de tendresse entre tes bras, ô mon jeune amant…



– ooOoo –



J’ouvre la porte du refuge et m’arrête sur le seuil. L’air est franchement vif, et même froid, mais le ciel matinal est complètement dégagé et le soleil déjà haut illumine le paysage couvert de neige. Je fais quelques pas. Tu sors à ton tour avec nos sacs. Tu as mis ton bonnet de laine sous lequel je te trouve si mignon… Posant nos sacs, tu ouvres tout à coup ta braguette, facétieux :



Tu sors ma préférée dont jaillit un jet doré qui fait fondre la neige… La voyant ce matin si sage et presque menue – on lui donnerait le bon dieu sans confession ! – je ne puis m’empêcher de penser que c’est la même qui avait hier soir un aspect si arrogant, et dont l’intrusion en moi me laisse, ce matin encore, un souvenir un peu endolori…


Curieusement, cette infime « blessure » de l’amour, empreinte que garde mon corps du plaisir que tu lui as révélé hier soir, me fait prendre conscience que c’est cette nuit seulement, lorsque, pour la première fois, ta jeune sève s’est répandue en moi, que s’est parfaite notre relation amoureuse… Une bouffée de reconnaissance et d’amour m’envahit… M’approchant de toi, je prends ton visage entre mes mains, et longuement, tendrement, je t’embrasse…


Puis, plaçant les harnais de nos sacs sur nos épaules, nous nous engageons sur le sentier enneigé…