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Temps de lecture estimé : 70 mn
27/02/13
corrigé 10/06/21
Résumé:  Ah ! l'Écosse... Ses paysages, ses hommes en jupe, ses monstres marins et ses whiskies... Alors, quand on m'a proposé un stage dans un château-hôtel prétendument hanté, j'ai tout de suite accepté. Mais je n'aurais jamais pu imaginer ce qui m'y attendait !
Critères:  f fh anulingus pénétratio fsodo jeu attache fouetfesse délire merveilleu -fantastiq -amourpass
Auteur : Someone Else  (Délires, le retour !)            Envoi mini-message
Le fantôme de mon cœur




Je jette un coup d’œil sur ma montre. Cela fait déjà plus d’un quart d’heure que je poireaute dans ce couloir sordide, assise sur ce banc digne d’une salle d’audience.


Mais qu’est-ce qu’elle peut bien me vouloir, la mémère ? Ça doit faire au moins un mois et demi que je n’ai pas été appelée chez elle… Il faut dire que ces derniers temps, j’ai été particulièrement sérieuse, laissant à mes chères consœurs le soin de taquiner les enseignantes.


Ah, enfin, la porte s’ouvre. Madame la directrice est là, impeccablement sanglée dans son éternel tailleur noir, des lunettes sur le nez. Aussi ridicule que cela puisse paraître, entre le parquet qui craque, l’atmosphère sinistre et les plafonds hors d’âge qui se baladent à cinq ou six mètres, j’ai toujours l’impression en entrant dans ce bureau que je suis dans un film et qu’un colonel SS – sadique, naturellement – m’y a déjà réservé quelques réjouissances destinées à me faire parler.


Par bonheur, nous n’en sommes pas là, même si notre chère dirlo chef arbore, comme à son habitude, un sourire qui ferait passer Hannibal Lecter pour un perdreau de l’année. Elle entre directement dans le cœur du sujet.



Faut reconnaître que quand on vient comme moi d’un milieu défavorisé, il n’est pas toujours facile de se faire accepter dans ce genre d’établissement réservé aux filles, même si l’on vous a chaudement recommandée.



En vérité, entre cette vieille bique et moi, ce n’est pas et cela n’a jamais été le grand amour… Mais force est de constater pour autant que si le château correspond bien à la brochure qu’elle m’a remise, elle a méchamment assuré, notre dame en noir.



Je suis sur le point de franchir la porte de son bureau lorsqu’elle me rappelle.



Oh, le coup bas… D’accord, c’est vrai que l’an dernier, les copines et moi n’aurions sans doute pas dû faire entrer à la fois des garçons et quelques bouteilles d’alcool à l’internat. Lorsque les pionnes se sont radinées, elles nous ont chopées toutes plus ou moins à poil et complètement bourrées… Et quand je dis bourrées, garçons aidant, c’était dans les deux sens possibles du terme ! Faut pas croire : les filles de la haute ont aussi le croupion en feu…


C’est ainsi que j’ai découvert que j’avais de véritables amies, des filles capables de faire intervenir leurs parents pour qu’ils sauvent ma tête. Sans elles, je me serais fait lourder comme une malpropre, et mes résultats scolaires de fin d’année n’auraient pas pesé bien lourd dans la balance… Qu’ils et elles en soient infiniment remerciés !





---oooOooo---




Cela fait des heures que je roule. Le vent, la pluie, le brouillard, les routes étroites et la conduite à gauche sont épuisants. Et ma vieille guimbarde, même si elle fonctionne à la perfection – c’est bien pratique d’avoir un papa mécano – n’en reste pas moins éprouvante à manœuvrer.


Je file vers le Nord ; l’horizon s’obscurcit encore. À en croire le GPS que mon pote Michael m’a prêté, il ne me reste qu’une petite dizaine de kilomètres à parcourir, et le loch doit se trouver à ma droite, à quelques dizaines de mètres tout au plus. Pourtant, je ne vois rien…


Ah, tout de même ; une grille, des panneaux, l’entrée d’un parc : je suis enfin arrivée. Il fait gris, froid, humide, mais il ne pleut plus. Je gare ma petite auto sur le parking réservé au personnel ; celui réservé à la clientèle est désert.


Dans la brume, j’ai un peu de mal à appréhender la taille de ce château, mais il m’a tout l’air d’être immense. Sinon, qu’en dire de plus ? C’est un château écossais classique avec son architecture médiévale, ses tours rondes et étroites surmontées de créneaux et couvertes de lierre qui court un peu partout sur la pierre sombre. Une porte tournante, un hall monumental ; le décor que je découvre est conforme à ce à quoi je m’attendais dans un tel lieu : des alignements d’armures et d’armes blanches toutes plus spectaculaires les unes que les autres, une flopée de portraits d’ancêtres en grande tenue, des trophées de chasse comme s’il en pleuvait, et le tout est éclairé par d’immenses lustres de cristal accrochés à un plafond à peine moins haut que celui de la chapelle Sixtine.


Rassemblant à la fois mon plus beau sourire et mon meilleur accent, je m’adresse à la réception.



Le réceptionniste qui vient de me répondre doit faire partie des responsables de l’hôtel, à en juger par sa prestance. Cela ne l’empêche pas de porter kilt avec bonnet assorti, sporran, chaussettes de laine, chemise blanche, gilet de velours noir finement brodé… Bref, tout le bazar de l’Écossais pur jus pur sucre tel qu’on se l’imagine. Alors que je le détaille, il sourit.



Je n’ai pas le temps de finir ma phrase que déjà un garçon, lui aussi en grande tenue, prend mes bagages. Je bredouille :



Tandis qu’il m’emmène à ma chambre située sans surprise dans les combles, le dénommé Alan me fait rapidement un petit topo de l’établissement.



Tiens, je m’attendais à une piaule minuscule, mais ce n’est pas le cas. Non, cette chambre est même tout à fait acceptable ; j’ai même droit à une petite salle de bain avec douche pour moi toute seule, ainsi que des toilettes. Et le soleil couchant semble enfin avoir réussi à crever les nuages, ce qui me permet de profiter d’une magnifique vue sur le loch par le petit vasistas au-dessus de mon lit. À première vue, je crois que j’aurais pu plus mal tomber…





---oooOooo---




Une bonne nuit de sommeil, une bonne douche, un bon café, et les choses vont immédiatement mieux. J’ai rendez-vous avec la directrice à neuf heures ; autant essayer de ne pas être en retard, cela ferait mauvais effet.


En attendant, je scrute l’uniforme que je suis censée porter lorsque je suis en service. Comment appellent-t-ils cela, déjà ? Aboyne dress. C’est une jupe plissée en tartan – mais ce n’est pas un kilt, m’a-t-on expliqué, même si à mon sens cela y ressemble beaucoup – avec un chemisier blanc surmonté d’un corselet de velours brodé et un plaid jeté sur l’épaule. Pour faire bonne mesure, un béret, un tablier et un jupon assortis sont ajoutés à l’ensemble.


Croquignolette… C’est sans doute ce que diraient les garçons du bahut s’ils me voyaient arriver en cours habillée dans cette tenue. Et pourtant, cela n’a rien de véritablement sexy : la jupe m’arrive d’ailleurs largement en-dessous du genou ; quant au chemisier boutonné jusqu’au dernier bouton, n’en parlons pas…


La directrice m’accueille dans son bureau avec un grand sourire.



Ma belle ? Cela fait deux fois que l’on me fait le coup. Certes, je ne pense pas être vilaine ; mais tout de même… Après un rapide discours où elle me rappelle ce que je sais déjà – avant d’arriver, j’ai lu et relu la plaquette explicative que miss vieille peau m’a remise lorsqu’elle m’a annoncé mon départ pour l’Écosse – ainsi que mon emploi, mon affectation et mes tâches journalières. Rien d’exceptionnel : je ne serai dans un premier temps qu’assez peu en contact avec la clientèle, le temps de m’habituer et de parfaire mon anglais.



Je souris. Il est vrai que l’histoire est belle et a de quoi faire rêver : Mac Hillian était marié à une femme ouvertement infidèle, mais il l’aimait passionnément. Il l’aimait d’ailleurs tellement que lorsque qu’elle est décédée, la légende prétend qu’il a négocié avec le diable pour qu’ils échangent leurs âmes. Elle aurait ainsi échappé à l’Enfer, mais il aurait été condamné à errer dans ce château jusqu’à la fin des temps.



Cela se comprend assez bien. Même si, à quelques dizaines de kilomètres d’ici, personne n’a sans doute jamais vu Nessie, vous pouvez être certain que tous les habitants du Loch Ness sont prêts à vous jurer qu’il existe. Faudrait pas tuer la poule aux œufs d’or !





---oooOooo---




Cela fait une semaine que je bosse. Ma collègue de travail s’appelle Kate et elle a le bon goût d’être londonienne : son accent est donc nettement moins marqué que celui des gens du cru et j’ai beaucoup moins de mal à comprendre tout ce qu’elle me dit.


Par contre, elle ne cesse de s’amuser de ma prononciation aléatoire et de mes improbables tournures de phrases… Sans compter que, comme elle parle impeccablement français, je ne peux lui rendre la pareille.


En attendant, toutes nos conversations se font dans la langue de Shakespeare même si, quel que soit le côté du Channel où l’on se trouve, les sujets des discussions entre filles sont souvent les mêmes : les garçons, les garçons et les garçons. Et quand, par hasard, il n’est pas question d’eux, c’est de Mac Hillian dont nous parlons. Mon dieu… s’il était réellement ici, ses oreilles siffleraient !


La panière est pleine, je descends à la réserve. Tiens, cela fait plusieurs fois que j’ai l’impression, comme ça, sans raison, qu’un courant d’air froid me frôle avant de disparaître. Bien entendu, je n’en parle pas ; je n’ai pas envie qu’on se foute de moi…


Mais là, alors que je suis seule dans l’ascenseur, ce froid me semble plus présent. J’en frissonne. Décidément, il faudrait arrêter de délirer avec ces histoires de fantômes, ça commence à me jouer des tours…


Merde ! J’ai rêvé ou je viens de me prendre une main au cul ? Je suis formelle : j’en ai encore la fesse meurtrie. Je me retourne brusquement ; personne. Quelqu’un vient de me mettre la main au panier, mais la cabine est vide. « Non, décidément, cocotte, il faut arrêter les visites des distilleries locales le soir après le boulot, cela commence à te taper sur le citron. »


Je sors de l’ascenseur. Le couloir : personne. Le silence est total, tout juste perturbé par le grincement des roulettes de mon chariot de linge sale. Plusieurs fois, je crois sentir une présence auprès de moi. Plusieurs fois, je me retourne brusquement ; mais je suis seule, désespérément seule.


Je marche. Non, l’endroit est désert. Du coin de l’œil, à chaque miroir, j’observe un éventuel signe d’activité derrière moi, mais il n’y a pas âme qui vive. Personne…


Déposer le linge dans la buanderie, mettre la machine en marche… Rien de difficile, sauf quand on a l’impression d’être observée et que l’on s’attend à tout instant à… À quoi, déjà ? C’est impensable.


Je remonte dans l’ascenseur. Là encore, personne. Pas de souffle froid, de main baladeuse ou je ne sais quoi. J’ai dû rêver ; cela m’arrive souvent en ce moment.




---oooOooo---




Vingt heures. La journée est finie. Après notre repas pris en commun dans les locaux du personnel, je monte dans ma chambre. La douche est bienfaisante. Le soleil n’en finit plus de tomber dans le loch, irisant ma chambre de ses reflets mordorés.


Il fait délicieusement bon dans mon alcôve… Au sortir de la salle de bains, je décide de ne pas me rhabiller. Après tout, je suis seule ; je sais que personne ne viendra me déranger, et rester nue figure en bonne place sur la liste de mes menus plaisirs.


Rester nue, et me caresser, aussi. Je m’attarde devant le miroir. Je sais, cela fait toujours un peu présomptueux de se dire que l’on est belle, mais je crois effectivement ne pas être trop mal de ma personne.


Un ventre plat, de longues jambes, de petits seins haut perchés, des yeux verts, et surtout mon incroyable chevelure naturellement rousse qui cascade jusque loin dans mon dos. Et, corollaire de cette crinière de feu, cette petite touffe de poils tout aussi flamboyants au-dessus de ma petite chatte. Si la mode, chez les copines, est d’avoir un sexe totalement lisse, je dois être l’une des dernières à conserver une légère toison… Et je sais exactement pourquoi : le regard exorbité de tous ceux et celles qui ont un jour découvert ce triangle de feu vaut bien tout l’or du monde… Et je ne m’en lasse pas.


Je prends mes seins à pleines mains, les caresse, les soupèse, joue quelque peu avec les pointes. Celles-ci réagissent paresseusement, sans grande conviction. Quant à mon ventre, il semble être aux abonnés absents, comme en témoigne mon sexe qui s’acharne à rester aussi sec que le Sahara.


Moi, perso, je me serais bien fait une petite branlette, mais on dirait bien que mon corps n’en a pas envie. Bah, on verra plus tard…


Soudain, tout s’accélère : un courant d’air froid, et le contact caractéristique d’une main qui se plaque sur ma bouche, tandis qu’une autre se pose brutalement sur mon ventre et m’écrase les fesses contre ce que je reconnais aussitôt comme un tartan ainsi que le renflement qui m’a tout l’air d’être celui d’un sporran de fourrure. Impossible de crier, de bouger ; ce que j’identifie désormais comme des mains d’homme m’interdisent le moindre mouvement…


Mais le pire vient du reflet dans la glace en face de moi, où il n’y a précisément… que moi.


Personne. Aucun reflet à l’exception du mien ; mais des mains d’hommes m’emprisonnent. Je me débats, j’essaie de crier, mais rien n’y fait. Au bout de quelques instants de lutte acharnée, à bout de souffle, je baisse les bras. C’est alors que des paroles venues d’on ne sait où parviennent à mes oreilles.



Mais d’où vient donc cette voix ? Autant que les mains de l’homme me le permettent, je tourne ma tête à droite et à gauche. Cette fois totalement à bout de forces, je cesse de me débattre. S’il s’agit d’une blague, elle ne me fait pas rire.



Il est marrant, lui ! Alors, malgré son étreinte, je hoche la tête en signe d’acceptation. La voix, jusqu’ici sourde et caverneuse, devient subitement beaucoup plus chaude, presque sensuelle.



Je n’en crois naturellement pas mes oreilles.



En guise de réponse, une magistrale gifle m’expédie sur le lit.



Complètement affolée, je cherche partout autour de moi d’où pourrait bien venir la supercherie. En attendant, ma joue me brûle et là, dans cette satanée glace, la marque de la main est nettement visible. Ne sachant que faire, je reste sur le lit.



Il est toujours extrêmement difficile de savoir si quelqu’un est sincère, encore un peu plus lorsqu’on ne le voit pas. Pourtant, je crois discerner dans le ton de sa voix quelques regrets… Et, eu égard à la gifle que je viens de prendre, je n’ai aucune envie de prendre des risques.



Je n’avais pas rêvé… Mais cela ne change rien au problème.



« Ben voyons ! Fantôme ou pas, prends-moi pour une bille ! » Malgré la peur qui m’étreint, je décide de ne pas me dégonfler.



Je lui montre ma joue où, peu à peu, la marque de ses doigts s’estompe.



Je n’y comprends rien, mais la main qui vient d’attraper la mienne et m’invite à me lever me semble bien réelle. Et soudain, je réalise brusquement que je suis nue… Sans réaliser le ridicule de la situation – après tout, je ne sais absolument pas où il se trouve – j’entreprends de cacher ma case trésor et mes seins avec mes mains.



Oh, l’affront ! J’en ai le rouge qui me monte aux joues.



Cette fois, ses mains attrapent mes poignets, et même si cela est fait sans aucune brutalité, je me retrouve bien vite avec les mains dans le dos, totalement offerte à sa vue. Encore une fois, je ne vois rien, mais je sais qu’il est à côté de moi.


Je suis sur le point de lui demander de me lâcher lorsque je sens subitement quelque chose se poser sur mon corps. Oh, mon dieu ! Mais qu’est ce que c’est que ce truc ? Pas facile à dire, puisque qu’encore une fois, je ne vois rien…


Mais en attendant, je connais cette sensation. Qui donc avait un gant de vison ? Michael, Brandon, à moins que ce ne soit Élodie ou encore cette diablesse de Christina ? Je ne sais plus, mais ce contact infiniment doux est tellement agréable que je ne trouve pas la force de protester, même si ce prétendu fantôme continue de me retenir par les poignets.


La délicate fourrure parcourt mon corps, s’attarde sur mes seins, glissant et glissant encore en une exquise torture sur mes tétons, qui se redressent instantanément. Mon ventre se tord ; jusque-là étonnamment amorphe, il se réveille soudain. Je sens ma chatte ruisseler… Mais il est vrai que la gifle de tout à l’heure m’avait déjà sérieusement secouée. C’est terrible, cette manie qu’à votre corps de quelquefois vous trahir ! Vous prenez une baffe, vous n’appréciez pas, vous avez une terrible envie d’assommer celui qui vous l’a administrée, mais pendant ce temps votre chatte, elle, crierait « baise-moi » si elle était douée de parole ! Des envies de meurtre, je vous jure…


Tandis qu’il ne cesse d’aller et venir sur ma poitrine, je me sens défaillir. Il me retient toujours les mains avec un mélange de douceur et de fermeté, et ce satané gant vient de commencer sa descente vers mon pôle Sud… Il s’attarde sur mon ventre ; je m’attends à ce qu’il descende jusqu’à mon sexe, mais il remonte doucement jusqu’à mes seins et se remet à tourner autour de mes aréoles. C’est tout bonnement exquis, mais aussi passablement frustrant.


Ah, tout de même, la limite de mon pubis. Ça y est : le gant est arrivé sur mon sexe… Mon souffle s’accélère, je ferme les yeux. Plus question de pudeur ou de retenue : j’écarte autant les jambes que je le peux pour lui offrir l’accès all inclusive à l’ensemble de mes parties sensibles. Les longs poils s’infiltrent entre mes lèvres, glissent sur mon cul avant de remonter jusqu’à mon ventre avant de redescendre…



Malgré l’état d’excitation qui est le mien et l’incongruité de la situation, je parviens tout de même à lui répondre.



Le problème, c’est que le gant s’est désormais infiltré entre mes lèvres, et qu’un doigt fureteur, toujours enveloppé dans la délicate fourrure, vient de s’attaquer à mon bouton d’amour. Alors oui, j’ai deux tonnes de questions à lui poser concernant sa femme et le reste, mais je ne suis plus en état de réfléchir ! Il s’en amuse, se contentant de me masser le clitoris de plus en plus précisément. Même si je ne le vois pas, je suis certaine qu’il est en train de se réjouir de mon trouble…


Tout au fond de moi, sans rien y comprendre, mon plaisir monte. J’ai de plus en plus de mal à me contrôler… Mac Hillian, lui, ne dit plus rien, se contentant de me maintenir fermement les mains dans le dos, tandis qu’il continue encore et encore de me tire-bouchonner le bouton magique. D’ailleurs, il me semble être particulièrement adroit pour me laisser juste au bord de l’extase : cela fait déjà deux ou trois fois qu’il réussit à m’empêcher de basculer de l’autre côté. Devant mon regard implorant, il ajoute :



« Il vient de me dire quoi, là ? C’est quoi cette salade ? Il se prend pour qui, ce gugusse ? »


À ce moment précis, je suis face à un dilemme : d’un côté mon esprit, qui m’ordonne de l’envoyer balader dans les grandes largeurs, et de l’autre, tout mon être qui se révulse. Oui, mais… Il me tient ! Mes poignets ne sont pas libres ; pas question pour moi de me retourner et d’aller lui en coller deux… Sans compter que je ne saurais même pas où frapper pour faire mouche.


Et mon corps, lui, continue de me tarauder… Sans compter que ce satané fantôme mène admirablement sa barque ; je ne parviens même pas à avancer mon bas-ventre à la rencontre de sa main ! Alors, toute honte bue, j’articule péniblement.



Alors, de façon tout aussi imperceptible, il accélère le mouvement et, tel le ressort que l’on vient enfin de libérer, cet orgasme si longtemps retenu me fait exploser en milliers de morceaux. Soudain, je réalise, tandis que je redescends sur terre, que je dois ce qui est sans doute l’une de mes plus violentes jouissances à une entité qui n’existe pas…


Désormais repue, je tente de reprendre mon souffle et un peu les commandes.



Selon lui, l’opération ne présente aucune difficulté ; il faut d’abord me rendre à la bibliothèque du château, fermée depuis des lustres. Là-bas, j’y trouverai un livre ancien qui me révélera les incantations nécessaires, puis il suffira d’attendre minuit lors de la prochaine pleine lune et de la prononcer dans une église en présence de Mac Hillian.



J’essaie de mettre deux idées bout à bout.



Soudain, le souvenir de la gifle monumentale de tout à l’heure me revient. L’ennui, c’est que je n’ai aucune idée d’où elle peut bien arriver… Mais comme elle ne vient pas, je poursuis, le sourire pincé.



Tiens, il vient de s’asseoir à côté de moi. Je sens le frottement de la laine de son kilt contre ma cuisse, et il a gentiment pris ma main. J’essaie à mon tour de poser ma main sur son genou, mais je n’y parviens pas : mes doigts se referment sur le vide et tombent sur le tissu du dessus de lit.



Je ne peux qu’acquiescer silencieusement.



Au point où l’on en est, je n’en suis plus à une énormité près… Je ferme donc les paupières et lance ma main vers l’endroit où il est censé être. Ce n’est pas vrai ! Son kilt est là, sous mes doigts, je sens le moindre détail du grain de la laine. J’arrive au niveau du genou, et parviens à atteindre sa peau. Elle est douce et, pour la première fois, je ressens la chaleur de son corps. J’ouvre les yeux, mais mes doigts ne rencontrent plus rien que la douceur relative du dessus de lit.



Alors, autant par curiosité que par jeu, je retourne dans l’obscurité choisie, et il réapparaît sous la pulpe de mes doigts. Cette fois, je sais exactement ce que j’ai envie de faire ; je glisse le long de sa jambe, réussis à me faufiler sous la laine épaisse pour remonter le long de sa cuisse.



Je ne sais pas ce qui me passe par la tête, mais je m’entends répondre :



Même si, une fois encore, je ne le vois pas, je suis persuadée qu’il en reste bouche bée. Et en réalité, moi aussi ; tout cela ne me ressemble pas.



Il se tait pendant quelques secondes, secondes qui me semblent une éternité.



Je sens son énorme paluche se déposer dans ma menotte. Comme à l’habitude – si l’on peut parler ainsi puisque cela ne fait qu’une bonne heure que je l’ai rencontré – sa poigne est à la fois tendre et ferme.



Là-dessus, il me décoche une gifle magistrale qui manque de me décrocher la tête, suivie de sa consœur sur l’autre joue, presque aussi violente. À moitié sonnée, des larmes plein les yeux, je suis à deux doigts de m’écrouler lorsque deux bras puissants me rattrapent. Il me serre contre lui, et sa tendresse semble au moins aussi intense que la claque que je viens de recevoir.



Je devrais crier, hurler, le cogner, mais il n’en est rien. Je suis bien dans ses bras…


Mieux même, sa main glisse le long de mon dos, descend jusqu’à mes fesses. Le temps de comprendre, un doigt inquisiteur vient de prendre possession de ma caverne intime, totalement détrempée. Là encore, je manque d’en défaillir de bonheur.


Mais bon dieu, que m’arrive-t-il ? Ce mec que je ne vois pas, qui n’est même pas humain, est en train de me coller des beignes et moi, j’en réclame ? Suis-je subitement devenue folle ?


En attendant, il me semble bien que mes questions existentielles devront patienter, puisque ces doigts qui furètent désormais dans ma chatte sont en train de m’emmener, une fois de plus, vers le septième ciel. Trois doigts coulissent désormais en moi, dans un florilège de bruits mouillés à faire pâlir la plus délurée des hardeuses ; cela devrait plutôt me faire honte et pourtant, tout au contraire, cela m’excite…


Circonstance aggravante : s’il avait commencé à me doigter avec une certaine délicatesse, les allers et venues de ses doigts tout au fond de mon ventre se font désormais avec la douceur d’un marteau-pilon. Cette fois, je n’y tiens plus. Le raz-de-marée m’engloutit, je suis tel le fétu de paille emporté par une vague de jouissance qui me semble ne jamais devoir finir.


Surtout, ne pas ouvrir les yeux… Mais cela ne m’empêche pas d’entendre ce qu’il me dit.



Je me blottis dans ses bras. Mais bordel, qu’est-ce qui m’arrive ? Ce type vient de m’en coller deux comme je n’en ai sans doute jamais reçues, il vient de me branler comme l’on n’oserait pas le faire avec la dernière des putes… Et moi, tout ce que je trouve à faire, c’est me précipiter dans ses bras et poser ma tête contre sa poitrine ! « Décidément, cela ne va pas mieux, cocotte… »


Ah ben tiens, il n’y a pas que moi qui ne vais pas fort… Là, le long de ma joue, quelque chose que je reconnais instantanément, d’autant que le goût est aisément reconnaissable : des larmes. Mais ce ne sont pas les miennes.



Encore une fois, je ne sais pas ce qui me passe par la tête… En ne me guidant qu’au toucher, je m’agenouille devant lui et glisse ma tête sous le kilt que je vois d’autant moins que j’ai les yeux fermés. Apparemment, la coutume dit vrai : son sexe est libre et il ne tarde pas à se redresser au contact de ma langue… Tandis qu’il ne cesse de durcir sous mes caresses, la taille de l’objet devient de plus en plus évidente. Oserais-je dire que Mac Hillian est sacrément bien monté ?


L’envie de le faire languir comme il me l’a fait quelques minutes plus tôt me traverse aussitôt l’esprit, mais je n’en ai pas le temps. Sans dire un mot, il m’attrape par les épaules, me redresse, et le temps de comprendre, je me retrouve allongée sur le lit. Un genou force mes jambes, deux mains puissantes me maintiennent fermement, et je n’ai ni l’envie ni la force de m’y opposer. Nue, totalement offerte, Mac Hillian m’embroche alors avec une vigueur insoupçonnable et commence à me ramoner comme si sa vie en dépendait. Enfin, c’est une expression, puisqu’il est censé être déjà mort depuis longtemps…


« Surtout, ne pas ouvrir les yeux ! » ; cette pensée m’obsède. Est-ce pour cela que je ne sens pas l’orgasme pointer ? Il me surprend, violent, brutal, terriblement sensuel.


J’ouvre les yeux. Où est-il ? Pour un peu, je pourrais avoir rêvé, si ce n’était cette substance invisible qui coule entre mes lèvres et qui ressemble terriblement à de la semence. Je sens de nouveau une main prendre la mienne ; je referme les yeux. Nos langues de mêlent dans un baiser que j’aimerais ne jamais voir finir.



J’ai toutes les peines du monde à le lâcher. Il s’en aperçoit.



Là-dessus, je me glisse sous les draps, très vite rejointe par un corps nu, chaud et manifestement terriblement musclé.



Tandis que je sombre dans le sommeil, je souris intérieurement. Ceux qui ont déjà vu un fantôme ne sont pas nombreux, et l’ont généralement décrit comme se promenant sous un drap. Moi, par contre, j’en ai un sous mes draps, et dans mes bras. Y’a pas à dire, cela a quand même plus de gueule…




---oooOooo---




Oui, la nuit a été agitée, mais pas de la façon à laquelle je m’attendais. J’étais persuadée que j’allais avoir affaire à une longue suite d’accouplements bestiaux, mais il n’en a rien été. Mac Hillian est un artiste, un virtuose de la baise, capable de vous faire crier aussi fort en vous titillant le bouton magique du bout de sa langue ou en vous pilonnant la chatte de son énorme dard. Incontestablement, malgré ses quatre siècles d’abstinence, il n’a pas trop perdu la main ; je ne sais même pas si j’ai réussi à dormir deux heures cette nuit… Et encore, par intermittence.


Un souffle délicieusement tiède me tire des limbes.



Tout en m’efforçant de ne pas ouvrir les yeux, je le prends dans mes bras, et j’enfouis mon nez dans la fourrure de son torse. Son parfum est merveilleux…



Toute à mon bonheur, je fais mine de ne pas avoir entendu.



Là, sans prévenir, il me claque gentiment le cul. Certes, le coup n’est pas très appuyé, mais mon cul est encore un peu endolori de ce qu’il a subi la veille…



L’eau de la douche est délicieusement tiède. Le miroir, là, face à moi, me renvoie l’image d’une jeune fille aux traits tirés mais visiblement ravie de ce qui vient de lui arriver. À quelque chose près : je ne serais pas loin de penser qu’elle vient de passer sa nuit dans les bras d’un amant exceptionnel. Et un peu volatil, aussi…


Tiens, un courant d’air froid. Désormais, je connais l’astuce ; à peine mes paupières sont-elles closes que mon fantôme se matérialise sous mes doigts.



Il paraît que, de temps en temps, à défaut d’éclairs de génie, j’ai des fulgurances. En voici une qui me traverse l’esprit.



Eh oui ; à moins que je ne me trompe, les douches ne devaient pas exister à son époque. Enfin, dans le monde occidental, s’entend.



J’avance les mains à la recherche de son corps. Là, à côté de moi, il y a un homme, un homme que je ne peux pas voir… Je profite de l’instant pour l’examiner et essayer de savoir à quoi il ressemblerait s’il était classiquement humain. Manifestement, Mac Hillian est – ou était, si l’on veut bien – une force de la nature. Il me dépasse d’une bonne tête, des épaules de déménageur et il est tout en muscles. Je laisse traîner mes mains sur sa verge, impressionnante même au repos, mais sa réaction est immédiate.



Marrant qu’un type qui est censé avoir l’éternité devant lui puisse me parler de retard. En attendant, pendant qu’il me savonne doucement en ne négligeant aucune partie de mon corps, j’essaie de l’entrapercevoir à la sauvette. Plusieurs fois, je parviens à voir l’eau ruisseler sur son corps pendant une demi-seconde, juste avant qu’il ne disparaisse et que l’eau ne tombe de nouveau tout droit.



Une fessée ? Oui, comme tout le monde ou presque, j’ai tenté l’expérience ; mais cela ne m’a jamais vraiment branchée. Je n’aime pas souffrir… Enfin, quand je vois comment il s’est comporté avec moi depuis hier et ce que je ressens quand même pour lui, je me dis que je suis en train de devenir folle. Oui, folle, parce que même si mes joues se souviennent encore de ses gifles, je me surprends à rêver qu’il me fesse sur le champ et, encore pire, à en sourire bêtement. La douceur de sa main qu’il vient de poser délicatement sur mes fesses contraste avec le ton cassant de sa voix.



Mon dieu, qu’est-ce qui m’arrive ? Si n’importe quel garçon m’avait sorti la moitié de ces absurdités, c’est moi qui lui aurais décoché une mornifle de derrière les fagots. Mais là, tout au contraire, entendre Mac Hillian me menacer m’électrise le bas-ventre… Heureusement que je suis sous la douche : il ne pourra pas se rendre compte que je suis très probablement en train de ruisseler.


Un quart d’heure plus tard, séchée, coiffée, maquillée, j’ai revêtu l’uniforme de l’hôtel. Cette fois, pas question de me balader dans les couloirs les yeux fermés. Mac Hillian se contente de me suivre, une main posée sur mon épaule. Le savoir près de moi me rassure, et la directrice nous attend.



Je rougis jusqu’aux oreilles.



Elle éclate de rire.



Son sourire se rembrunit soudain.



Là, sans explication rationnelle, la pile de feuilles s’envole, s’éparpillant dans toute la pièce.


Placée où je suis, à plus de deux mètres de son bureau, ce ne peut être moi… La directrice ouvre des yeux comme des soucoupes.



C’est à mon tour de sourire.



Ceux-ci s’envolent comme par magie avant de s’éparpiller sur le sol. Elle n’en croit naturellement pas ses yeux.



Mac Hillian m’a expliqué en détail son stratagème, qui semble pour le moment fonctionner admirablement. Seulement, il est prévu maintenant de passer aux choses sérieuses… J’espère simplement qu’il ne m’enfume pas…



Alors là, c’est quitte ou double. Si Mac Hillian est une fumisterie, je peux dire adieu à mon stage et probablement à mon éventuelle carrière. Elle blêmit, mais je décide de continuer à répéter ce qu’il me murmure à l’oreille.



De blême, elle vient de passer à livide.



Elle essaie de se reprendre.



Mac Hillian vient de me claquer le cul avec force. Il m’attrape par le bras.



Elle fouille dans le tiroir de son bureau.



Tandis que je ressors du bureau, mon calme n’est qu’apparent. Intérieurement, j’enrage. Après m’être assurée que le couloir est désert, je ferme les yeux et attrape Mac Hillian par la veste.



Le ton de ma voix ne supporte pas d’équivoque : je suis furieuse. Cela ne m’empêche pas de débloquer gravement.



« Purée, qu’est-ce que je viens de dire, là ? J’ai le cul qui me brûle et je viens de lui avouer que j’avais envie qu’il me fesse ? Je suis vraiment grave, là… » Il me prend par le bras, mais sans brutalité, cette fois.



Même si je ne le vois pas, je jurerais qu’il sourit.



Merde ! Ça, évidement, il ne l’a pas raté. Moi, par contre, j’ai raté une occasion de me taire. J’essaie de noyer le poisson.



Sa main est glaciale, mais je le suis sans hésiter. Je prends également garde de ne pas lui parler lorsque nous ne sommes pas seuls : certes, il n’y a que moi qui puisse l’entendre, mais pour tous les autres, je parle toute seule. De longs couloirs, visiblement peu fréquentés, puis une porte dérobée cachée derrière des tentures, et nous y voilà.


La salle est immense ; des milliers et des milliers de livres y sont entreposés sur des centaines de mètres d’étagères, le tout sur trois niveaux desservis pas des escaliers en colimaçon. Au plafond, les mêmes lustres de cristal que dans le hall, la poussière en plus. Je cherche un moment le commutateur, mais sans surprise l’électricité ne fonctionne plus. Par bonheur, quelques verrières astucieusement disposées permettent à l’endroit de ne pas baigner dans l’obscurité la plus totale.



« Quelle conne ! » Évidement, je n’avais pas envisagé ce petit détail.



Il éclate d’un magnifique rire de gorge.



Ce faisant, il me lâche la main. Soudain, je panique. L’endroit est splendide, immense, mais aussi particulièrement lugubre avec cette épaisse couche de saleté, ses toiles d’araignées et ses candélabres déglingués.



Devant ma mine déconfite, il comprend immédiatement et me prend dans ses bras. Je ferme les yeux, et je sens aussitôt la chaleur de son corps contre le mien.



J’éclate de rire.



Malgré sa présence qui se veut rassurante, je crève de trouille, ce qui ne m’empêche pas de rire intérieurement du ridicule de la situation. Avoir peur dans un endroit pareil tout en étant accompagnée d’un fantôme, cela vaut son pesant de cacahuètes !


Deuxième étage, aile droite, sixième niveau.



Je grimpe. Tiens, c’est bizarre, mais il me semble bien que ce n’est pas l’échelle, ce qu’il tient… Non, ce serait plutôt ma jambe, et je sens sa main froide remonter le long de ma cuisse jusqu’à attraper l’élastique de ma culotte.



Sait-il à quel point je suis à sa merci ? Cela n’a rien à voir avec la position élevée qui est la mienne, mais je me surprends moi-même à crever d’envie qu’il le fasse. Rien que d’y penser, j’en ruisselle entre les cuisses. Mon dieu, ce n’est pas permis qu’il me fasse un tel effet !



Bien entendu, je ne desserre pas les dents, me contentant de fixer avec amusement l’endroit où je pense qu’il se trouve.



De nouveau, je reste silencieuse.



D’un coup sec, il tire sur ma culotte, qui se déchire dans un craquement sec.



Je me doutais bien qu’il allait me la retirer… Mais la déchirer, ça, je ne m’y attendais pas ! Tétanisée par la surprise, je sens sa main toujours aussi froide glisser le long de la ceinture de ma jupe et s’infiltrer sous mon chemisier. Je ferme les yeux, ce qui a pour conséquence immédiate de réchauffer sa main tandis qu’il attrape sans ménagement la bretelle de mon soutien-gorge, qui cède également très vite.



Qui ne dit mot consent… Lorsque je rouvre les yeux, c’est pour voir ce qu’il reste de ma culotte s’envoler deux étages plus bas. Qu’a-t-il fait de mon soutif ? Je n’en sais rien, mais il est peut-être simplement tombé. En attendant, il remet aussitôt de l’ordre dans ma tenue.



Ah, le voilà, ce fameux bouquin. Tandis que nous redescendons, je le feuillette rapidement. Il y a là toute l’histoire de Mac Hillian mais, assez curieusement, pas de nom d’auteur. Je suis sur le point de m’en inquiéter lorsque mon fantôme reprend.



Je souris. « Pour cela, mon petit père, c’est raté. » Si je suis bien incapable de dire à quel âge je suis sortie la première fois dans la rue les fesses à l’air, je me souviens très bien que je ne devais pas avoir quinze ans la première fois que je me suis rendue au bahut sans culotte. « Non : encore une fois, si tu cherches à me mettre mal à l’aise avec cela, c’est loupé. »



Logiquement, un sourire, cela ne fait pas de bruit ; mais je l’entends quand même.



Houlà ! Une punition ? Si je suis pas contre le principe, mes joues et mon cul gardent toutefois un souvenir cuisant de ses expériences précédentes. Je fais le signe T avec mes deux mains.



Même si, une fois de plus, je ne le vois pas, je commence à ressentir ses émotions. Là, il est passablement surpris.



Il réfléchit quelques instants. Visiblement, il s’agit d’une éventualité à laquelle il n’avait pas songé.



Là, c’est moi qui suis soufflée.



Au fond de moi, je suis terrifiée… Mais ce n’est pas de lui que j’ai peur, mais de moi. Et si j’avais tout bonnement ouvert la boîte de Pandore ? Mais en même temps, j’en crève d’envie. Je ne sais pas pourquoi, mais j’en crève véritablement.



Pas bien certaine que le jeu soit bien équitable… Pour cause, lui, il me voit ; mais moi, je ne fais que le deviner. Et encore, pas toujours. J’ai beau essayer d’éviter les courants d’air froids, je me retrouve bien vite allongée, le cul à l’air, sur ses genoux.


Une fois de plus, il me maintient les mains dans le dos pendant que son autre main se balade sur mes globes fessiers. Mais que fabrique-t-il ? Ça y est, je comprends… Il est en train de m’attacher les mains avec ce qui fut, il y a peu de temps encore, mon soutif. Soudainement, il a une seconde main de libre, qui s’insinue bien vite dans l’ouverture de mon chemisier à la rencontre de mes seins que plus rien ne protège et qu’il caresse avec douceur et légèreté. Quant à mon cul, il ne me frappe pas ; non, tout au contraire, il l’effleure, et c’est d’autant plus délicieux que ses doigts viennent de descendre jusqu’à mon antre plus que jamais détrempé.



Des garçons et des filles, j’en ai connus un paquet, parfois même à trois ou quatre en même temps… Mais ce n’est pas pour autant que j’ai laissé qui que ce soit lever la main sur moi ! Et ceux qui s’y sont un jour risqués s’en souviennent sans doute encore…


Et voilà que là, le plus simplement du monde, je me retrouve en travers des genoux de Mac Hillian, ruisselante de désir, à deux doigts de l’implorer de me fesser s’il ne le fait pas tout de suite ! Je suis en train de devenir folle, ce n’est pas possible…


Le premier coup s’abat sur ma fesse droite.



Il ne me laisse pas le temps de répondre ; une seconde gifle vient de tomber, cette fois sur la fesse gauche. Ça y est, les coups pleuvent. Il ne tape jamais deux fois au même endroit, mais la douleur – très supportable, convenons-en – est toutefois bien réelle. De temps à autre, il s’arrête pour mieux me caresser, juste avant de reprendre le ballet de claques. Je n’en peux plus, j’ai mal, mon cul me cuit, mais en même temps mon ventre se tord à n’en plus finir et j’en suis à me demander si je ne vais pas finir par jouir tellement mon sexe se serre et se desserre à chaque nouvelle offense.


Et comme si tout cela ne suffisait pas, la façon qu’il a de me triturer la pointe des seins est, elle aussi, absolument diabolique. Tantôt il me les caresse avec douceur, tantôt il me les pince jusqu’à ce que je hurle. Là encore, l’effet est assez explosif…


Tiens, les coups ont cessé ; il me semble que l’orage est passé… Enfin, pas vraiment, dans la mesure où, côté jouissance, je suis restée sur le quai. Cependant, quelque chose me dit que cela ne va pas durer : la main de Mac Hillian qui vient de redescendre jusqu’à mon sexe m’en est témoin ! Un doigt fureteur vient de s’insinuer entre mes lèvres mais il se contente de rester à l’orée de ma caverne intime… Pas la peine d’avoir fait de hautes études pour comprendre qu’il est en train de faire durer le plaisir !


Ah ben tiens, justement, le plaisir, le voilà qui arrive à grands pas. Son doigt a quitté le bord de mes lèvres pour venir s’inviter autour de mon clitoris ; mon souffle s’accélère : ça y est, je vais jouir…


Argggh ! J’étais sur le point d’exploser lorsque les coups ont repris… Mais à ma grande surprise, l’effet douche froide – quoique, dans un tel contexte, douche écossaise serait plus indiqué – ne dure pas et a plutôt tendance à décupler mon envie de jouir.


Mon cœur s’emballe, mon souffle devient court, ce n’est pas possible, ça y est… Je hurle mon bonheur à n’en plus finir, et mon orgasme est l’un des plus ravageurs qu’il m’ait été donné de connaître. Je reprends mon souffle.





---oooOooo---




Nous sommes de retour à ma chambre. Les incantations sont relativement simples ; il ne m’a d’ailleurs fallu que quelques minutes pour les mémoriser. Quant au reste du livre, je le lirai plus tard, j’ai plus urgent à faire.


Quelques recherches sur Internet, et je trouve très vite ce que j’espérais. Je sens que Mac Hillian est à côté de moi ; il doit être en train de lire ce que je tape.



Libérer un fantôme, cela peut paraître une bonne idée, surtout lorsqu’il s’agit d’un amant du calibre de Mac Hillian. Seulement, la littérature et le cinéma sont pleins de braves gens qui, voulant délivrer une entité quelconque et a priori sympathique, ont ouvert la porte de notre monde à des démons.


Certes, tout cela n’est que le fruit d’une imagination débordante ; mais les fantômes n’existent pas, n’est-ce pas ?


À défaut de trouver un spécialiste sérieux de l’ésotérisme ou du paranormal, ma seule solution pour tenter d’en savoir plus est de me rapprocher d’un professionnel des langues anciennes.


Par chance, le professeur Guardian est de ceux-là ; il officie à l’université du coin et a accepté de me recevoir en urgence en fin d’après-midi. D’après sa secrétaire, c’est exceptionnel.



Une fois de plus, il m’entraîne par la main et m’emmène dans ce qui doit être l’un des endroits les plus sombres du château, à hauteur des douves. Je flaire le mauvais coup ; là encore, le cinéma a marqué les esprits.



Là, à mes pieds, il y a effectivement une sorte d’énorme et antique gamelle en fonte. J’en soulève prudemment le couvercle, et ce que j’y découvre me cloue sur place. De l’or, des centaines de pièces d’or, qui brillent dans le noir sous la lumière crue de ma torche…



Mon sang ne fait qu’un tour.



Déjà, j’ai tourné les talons, hors de moi. Il me rattrape par le bras.



Pas facile à dire, mais je trouve que le ton de sa voix semble trahir un véritable sentiment de culpabilité. Je décide de lui donner sa chance et de l’écouter.



Ah, la Marina… Mon père m’en a souvent parlé. L’archétype de la voiture britannique des années 70 : mal conçue, mal fabriquée, mal finie, mal équipée, malcommode à l’usage, des performances ridicules même pour son époque ; elle était en outre d’une fiabilité désastreuse. Mais tout cela n’aurait pas été si grave si elle n’avait pas eu, en plus de tout le reste, une tenue de route ainsi qu’un freinage absolument catastrophiques.



Je souris rageusement.



Cette fois, il me rattrape par le bras et me colle brutalement contre le mur.



Puis, après un silence :



Le brusque changement de ton et de propos me cloue sur place. Et s’il était sincère ?



Purée, j’ai les yeux ouverts, je sens bien qu’il vient de me prendre dans ses bras. Et lorsque je les ferme, j’ai confirmation de ce que je craignais : de grosses larmes coulent le long de ses joues, jusqu’à mon décolleté.



J’ai beau le serrer à mon tour dans mes bras, il ne se calme pas. Je décide de prendre le taureau par les cornes.



Je ne sais si c’est le ton de ma voix ou la perspective de m’en foutre une qui le secoue, mais il parvient à se reprendre.



Après tout, pourquoi pas… Même si je l’aime bien, c’est vrai que mon tacot n’est plus de première jeunesse, et j’ai vu en arrivant qu’il y avait un vendeur de voitures d’occasion un peu plus bas dans le patelin. J’y trouverai peut-être chaussure à mon pied.



Lorsque nous remontons à la surface, une chose est certaine : il va mieux. Il me tient par la taille, et sa main ne cesse de descendre et de me caresser les fesses. Je crois bien que si je n’étais pas aussi prise par le temps, je le violerais dans l’un des recoins du château.




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Tout est allé très vite : j’ai déposé les souverains dans l’un de ces comptoirs de l’or qui fleurissent à tous les coins de rue et je suis repartie avec un chèque, chèque que j’ai simplement déposé sur mon compte.


Et une petite heure plus tard, je repartais avec un superbe cabriolet quasiment neuf, une voiture comme je n’osais pas en rêver. Il devrait être content, Mac Hillian : j’ai fait ce qu’il m’a demandé… Je me surprends à espérer qu’en rentant, il veuille en avoir pour son argent – même si ce n’est pas le sien – et qu’il me colle une fessée comme lui seul en a le secret. « Ce n’est pas vrai… rien que d’y penser, je mouille ! Non, il va vraiment falloir que je me fasse soigner. »


Mais pour le moment, j’attends. La secrétaire du professeur m’a prévenue : il a un autre rendez-vous avant moi et cela risque de durer un moment. Alors, pour tromper le temps, je feuillette le fameux bouquin, celui que Mac Hillian m’a demandé d’aller chercher dans la bibliothèque…


Je ne sais pas qui a écrit cela et encore moins si c’est conforme à la réalité, mais de son vivant, cela m’avait tout l’air d’être un sacré zouave, mon fantôme. Et des femmes, il y en a eu un paquet, dans sa vie… Jusqu’à ce qu’il rencontre une certaine Either.


Apparemment, on ne sait pas grand-chose de cette superbe rousse, si ce n’est qu’elle était la fille de l’un des nobliaux du coin. Par contre, le livre est beaucoup plus prolixe lorsqu’il s’agit de dénombrer les hommes et les femmes qui furent supposés être ses amants. Mon dieu, si la moitié de ce qui est écrit est vrai, elle avait de la santé, madame Mac Hillian !


Et pendant ce temps, notre homme serrait les dents sans rien dire… L’amour rend aveugle, mais il me semble pourtant qu’il y a des limites à tout.


Ah, l’on arrive à la partie qui m’intéresse vraiment : celle de la mort de sa dulcinée, emportée par un mal inconnu. Il faut dire qu’à l’époque, les connaissances de la médecine étaient passablement limitées…


Soudain, mon sang se glace : ce bouquin n’est pas tombé du ciel, et comment un humain peut-il être au courant de toutes ces choses ? Comment un humain pourrait-il savoir comment se sont déroulées les négociations entre Mac Hillian et le diable ? Cet ouvrage ne serait-il qu’un immense tissu de fadaises ? Je suis sidérée, d’autant que mon fantôme semble y croire dur comme fer, lui.


Je corne la page pour abandonner la lecture, puis me ravise. Je saute les passages sur les incantations, pour me rendre compte qu’il y a deux pages, tout à la fin, qui n’ont pas été imprimées. C’est d’autant plus surprenant qu’il ne s’agit probablement pas d’un oubli : les pages en question sont numérotées dans le coin en bas et à droite.


Bah, cela n’a pas grande importance… D’autant que le professeur Guardian vient d’arriver.


Après quelques banalités, j’entre dans le vif du sujet.



Il jette un rapide coup d’œil, puis se ravise, le sourire en coin, et me rend le bouquin.



Le pire, c’est le ton qu’il utilise pour me le dire, parfaitement détaché.



Il va sans dire que je suis absolument sidérée. Je m’attendais à quelqu’un qui me prendrait pour une dingue – il est vrai que moi-même, j’ai quelquefois du mal à croire à ce que je vis – et voilà que je tombe sur quelqu’un qui semble n’être étonné de rien.



Pour cela, il n’a pas besoin d’être devin : j’en ai parlé à sa secrétaire lors de la prise de rendez-vous.



Il chausse ses lunettes et recommence à lire les passages qui nous intéressent. Il sourit.



Ça, je l’avais remarqué ; je ne serais d’ailleurs pas surprise d’avoir les fesses encore un peu rouges par endroits.



Il regarde sa montre.





---oooOooo---




« Lire le bouquin… Lire le bouquin… Lire le bouquin… » Cela me trotte encore et encore dans la tête. Mais comment faire ? Dés que je serai rentrée, Mac Hillian va me sauter dessus. Enfin, ce n’est pas complètement vrai, dans la mesure où si ce n’est pas lui qui le fait, ce sera moi. Je ne l’ai jamais vu, mais il me manque, mon petit spectre personnel à moi !


Je m’arrête à quelques dizaines de mètres en contrebas de la route, sur un parking désert. Il faut absolument que je cesse de penser à lui, sans quoi je vais finir par me branler entre deux voitures qui passent… D’habitude, me balader le cul à l’air et les seins libres, cela ne me fait ni chaud ni froid. Mais là, rien que de penser que la consigne vient de Mac Hillian, je mouille.


« M’en vais finir par tacher le cuir de mon beau siège tout neuf… »


Pour tromper l’ennemi, je m’attarde sur le paysage. Dieu, que l’Écosse peut être belle quand il fait beau… D’accord, ce n’est pas souvent, mais cela vaut vraiment le déplacement.


Je décapote. Le fond de l’air est frais, mais avec une veste, cela devrait aller.


Négligemment, je pose mes pieds sur le siège passager, laissant ma jupe vivre sa vie. Je le sais : celui qui passerait dans le coin pourrait très bien voir que je n’ai pas de culotte, mais je m’en fous. Voyons donc ces passages que j’ai ratés dans le livre…


Une petite heure plus tard, je reprends ma route. Je sens que je vais bien me marrer, avec Mac Hillian…




---oooOooo---




L’hôtel, les portes tournantes. Je n’en ai pas encore franchi le seuil qu’une main vient de s’abattre violemment sur mon cul ; j’en grimace de douleur mais je ne dis rien. C’est marrant, mais j’ai une petite idée d’à qui elle peut bien appartenir…



En fait, ce doit être le sursaut que j’ai eu lorsqu’il m’a claqué les fesses qui a dû interpeller ceux qui me regardaient à ce moment. D’ailleurs, tandis que je traverse le hall, je sens quelques paires d’yeux posées sur mon cul. Heureusement qu’ils ne voient pas la main qui m’accompagne dans mes moindres mouvements…


L’ascenseur est vide ; Mac Hillian se colle à moi et m’embrasse. Je ferme les yeux. Son corps doux et chaud embrase encore un peu plus mes sens. Au travers de son kilt, son érection serait sans doute visible s’il n’était pas dans cet état, heu, un peu particulier…



Je pose alors mes mains sur la paroi et me cambre autant que je le peux, tout en relevant ma jupe sous laquelle je suis toujours nue. Là, tout va très vite : deux mains délicieusement chaudes qui se posent sur mes hanches et, sans avoir eu le temps de réaliser, une énorme queue qui s’enfonce dans mon antre dégoulinant de mouille. J’en manque de défaillir de bonheur.


Ah, je lui ai dit de faire vite, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y va de bon cœur… Il me pilonne comme un dément ; chaque aller et retour se solde par le claquement de son ventre sur mes reins. La cabine vibre, tremble, mais tout cela n’a pas d’importance…


Cela ne doit pas faire trente secondes que tout cela a commencé lorsque je sens son sexe enfler en moi, et de nouveau je n’ai pas le temps de comprendre. Je pars dans un violent orgasme tandis que je sens la liqueur de Mac Hillian gicler tout au fond de moi.


À bout de souffle, hagarde, la jupe tout juste retombée mais toujours un peu en désordre, je franchis le seuil de l’ascenseur. Des gens sont là ; ils me dévisagent sans comprendre. Si au moins je n’étais pas seule…


La porte de ma chambre… Je m’écroule sur le lit.



Je hausse les épaules. Des amants, j’en ai eu quelques-uns ; mais des comme lui, jamais. Ou alors, c’est lié à l’étrangeté de la situation…



Fou de joie, il me prend dans ses bras et m’embrasse de nouveau à pleine bouche.



En fait, je fais allusion au fait que c’est un cabriolet. Je lui en ferai la surprise demain…



Le ton de sa voix et soudain devenue maussade. J’essaie de peser mes mots.



Il reste silencieux pendant de longues secondes. Je continue.



Et, a priori, de pas mal d’autres types ; mais je ne me sens pas obligée de le lui dire.



Je l’embrasse tendrement. Une fois encore, je sens des larmes couler le long de ses joues.



Je souris avec un petit sourire en coin.



Comme si quelqu’un pouvait nous entendre, je lui glisse quelques mots à l’oreille.



Je n’ai aucune idée de comment cela fonctionne, mais il suffit que je ferme les yeux pour qu’il se matérialise sous mes doigts… Et ses vêtements, aussi ! Et c’est ainsi que, pour la première fois, je le déshabille. Bien entendu, je ne peux pas le voir, mais la découverte de chaque centimètre de sa peau douce et de son corps musclé me semble être le plus exquis des délices.


Quant à lui, cela n’a pas traîné ; mais il est vrai que j’ai beaucoup moins de vêtements que lui et puis surtout, il les voit. Et quand je me retrouve nue, il continue de profiter du spectacle – dont la réciproque m’est interdite – en me prenant par la main pour mieux me faire tourner devant lui.



Pour faire bonne mesure, je m’agenouille sur le lit. Même si j’ai les yeux fermés, j’ai une idée extrêmement précise du spectacle que je lui offre dans le miroir, cambrée à l’extrême et le cul offert. Normalement, il doit avoir une vue imprenable sur mon sexe humide, mais plus encore sur ma rosette. Et moi, justement, je sais ce que je veux.


Je commence à le sucer. Ce n’est pas la première fois que je le prends dans ma bouche, mais la taille de l’objet continue de me surprendre. Non, ce n’est pas un de ces démonte-pneus comme l’on en voit dans les films, mais c’est tout de même ce que l’on peut appeler une grosse queue. Elle est délicieusement raide, et je m’applique à faire courir le bout de ma langue sur la moindre parcelle de cet impressionnant morceau de chair que je sais dressé pour moi.


L’engloutir. L’engloutir au fond de moi. Aller jusqu’au bout du bout du bout, c’est mon plus cher désir. Alors, malgré pas mal de renvois et des litres de salive qui dégoulinent, je parviens enfin à me l’enfoncer jusqu’à la garde. Le contact de sa queue tout au fond de ma gorge est un délice… Et qu’importent mes haut-le-cœur ; je veux le garder en moi le plus longtemps possible. À bout de souffle, le cœur au bord de l’explosion, je me retire ; mais ce n’est que pour mieux l’engloutir de nouveau.


Mais qu’est-ce qu’il m’arrive ? Jamais je n’ai eu à ce point envie de donner du plaisir à un homme. Jamais un type ne m’a donné envie d’aller aussi loin, et je sais que je serais capable d’accepter à peu près n’importe quoi s’il me le demandait. Pourtant, là, tout de suite, alors que sa main caresse doucement mes fesses, elle vient de passer à l’endroit précis où doivent encore se trouver les marques de la claque qu’il m’a donnée lorsque je suis revenue d’aller voir ce sacré professeur. Ça me brûle, ça me lance, et pourtant je n’ai absolument pas envie d’arrêter de le sucer, quoi qu’il me coûte. Mieux même, s’il recommençait, je crois que j’en réclamerais…


Mais qui est ce type pour me faire un tel effet ? Déjà, je dis « un type », et ce n’en est même pas un. C’est un esprit, un fantôme qui, d’ici deux jours, sera définitivement retourné dans son monde et me quittera pour toujours. J’essaie de balayer cette pensée d’un revers de la main, et quoi de mieux que d’enfoncer sa queue dans ma gorge jusqu’à l’extrême limite pour y parvenir ?


Ses mains continuent de parcourir mon cul ; c’est délicieux. C’est le son de sa voix qui me sort de mes pensées.



Sans cesser de le branler, je tourne la tête vers lui et lui fait signe que oui. Alors il se redresse, m’obligeant à le lâcher, puis il passe derrière moi. Instinctivement, je pose mes seins contre le drap, la tête tournée sur le côté et les reins offerts comme jamais.


Je sens un filet de salive couler jusqu’à ma rosette, et un doigt fouineur s’insinue dans mon anus. J’en gémis de bonheur… Encore de la salive, et un autre doigt vient rejoindre le premier, suivi bien vite d’un troisième. Il me pistonne doucement, prenant bien garde de ne pas me faire souffrir. Ne se rend-il pas compte que j’ai tellement envie de lui que je serais ravie de le laisser me fourrer même sans aucune préparation ?


« Ah, tout de même ! » Sa queue vient de forcer ma petite porte ; de nouveau, j’en gémis de plaisir. « Plus vite, plus vite, plus vite ! » Mon invite silencieuse semble porter ses fruits, et il accélère le mouvement, les mains fermement crochées dans mes hanches. Ce n’est pas possible ; il me pilonne désormais comme un furieux : toute ma carcasse vibre sous la violence de ses assauts, et cela ne semble pas en finir… Pendant ce temps, mon orgasme monte, monte, monte ; ce sera sans doute l’une des premières fois que je parviendrai à jouir en me faisant prendre uniquement par le cul…


« Il est venu, il m’a vue, il me l’a mis dans le cul… Et j’ai été vaincue. »


Ma jouissance a été d’autant plus violente que, jusqu’au bout, j’ai cru qu’il n’y parviendrait pas. Alors, c’est quasiment prise au dépourvu que le plaisir m’a emportée… Et là, maintenant que ma tête est tendrement posée sur l’épaule de Mac Hillian, je n’arrive toujours pas à y croire. Je me retourne ; à ma grande surprise, c’est pour découvrir que le sexe de mon fantôme n’a absolument pas dégonflé. Au contraire, je me demande même s’il n’est pas encore un peu plus gros qu’il ne l’était. Ma main va à la rencontre de ce gourdin magique.



Il lui faut quelques instants pour saisir le sens de ce que je viens de dire. D’une certaine façon, je peux le comprendre ; nous ne sommes pas tout à fait du même siècle !



Il n’a pas fini sa phrase que je me suis déjà remise dans la position de la levrette extrême, la tête dans les draps et les reins creusés jusqu’à l’excès. Pour faire bonne mesure, je m’écarte moi-même les globes fessiers.



Il rit, mais je le sens s’approcher de moi.


« Argghhh ! Oh le salaud ! » Il vient, une fois de plus, de me claquer le cul ; quelque chose me dit qu’une main va désormais être marquée sur chacune de mes fesses. Mais tout cela ne serait rien si, profitant de ma douleur et de ma distraction, il ne venait pas de s’enfoncer d’un trait dans mon rectum.


Des étoiles ? Vous avez dit des étoiles ? Non, je n’ai pas vu d’étoiles… Par contre, j’ai vu trente-six chandelles quand j’ai bien cru qu’il allait me déchirer l’anus. L’ennui, c’est qu’une fois de plus, j’ai mal, mais je ne laisserais ma place pour rien au monde…


Si, tout à l’heure, j’avais l’impression de me faire défoncer par un marteau-pilon, je crois bien que cette fois, ce doit être un troupeau de bisons qui me ravage l’arrière-train ! Cela résonne jusqu’au tréfonds de mon âme… Mais cela n’empêche pas la jouissance de se profiler à grands pas.


Cette fois, elle ne me cueille pas par surprise ; mais le fait de m’y être mentalement préparée ne l’empêche pas de m’emporter tel le fétu de paille sur l’océan… Et quand je reviens à moi, c’est pour me rendre compte que Mac Hillian est en train de déverser des litres et des litres de foutre sur mon cul rebondi. Bon, des litres, peut-être pas, mais largement assez pour me donner envie d’en récupérer un maximum entre mes doigts et de les lécher encore et encore…




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La nuit a été calme, mais il me faut dormir, de temps en temps. C’est la voix douce et chaude de Mac Hillian qui me tire des bras de Morphée.



Je l’entends soupirer.



Je me redresse et, une fois de plus, je ferme les yeux. C’est la seule méthode que j’ai pour pouvoir prendre sa main, mais cela me permet aussi de me rendre compte qu’il est à deux doigts de verser une larme. Je le prends dans mes bras.



Soudain, je réalise. Depuis le début, je sais que tout cela ne nous mènera à rien, mais cela ne m’empêche pas d’avoir le cœur serré. Comment disent-ils, les sages ? Carpe diem ? Profite de l’instant ?


Je m’efforce de me raccrocher à ce proverbe. Pour les pleurs, on attendra minuit passé.



J’essaie de le détendre.



« Si j’en ai envie ? » J’avais dit ça sur le ton de la plaisanterie, mais mon ventre vient de nouveau de se tordre. « Oui, j’en ai envie… Il va vraiment falloir que je me soigne. »



Le ton de sa voix vient de changer. Le Mac Hillian que j’apprécie est de retour ; je ne sais pas si c’est vraiment une bonne nouvelle pour mon fessier.



Je saisis la balle au bond.



Il éclate de rire tandis qu’il me serre tendrement dans ses bras.





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« En Écosse, quand tu ne vois pas le clocher du village d’à côté, c’est qu’il pleut. Et quand tu le vois, c’est qu’il va pleuvoir ». Par bonheur, ce dicton écossais ne semble pas être de mise, aujourd’hui ; le temps m’a tout l’air d’être clément.


Ah, conduire avec Mac Hillian, cela n’a rien d’évident. Pendant les premiers kilomètres, il n’a cessé de hurler ; il est vrai qu’il n’était jamais monté en voiture. Mais maintenant qu’il a compris comment cela fonctionne, il est redevenu tel que je le connais… Et s’il est impossible de poser sa main sur son genou, il est encore bien plus impossible de l’empêcher de passer ses mains froides sous votre jupe ou dans votre décolleté. Quant à conduire les yeux fermés, y’en a qui ont essayé : ils ont eu des problèmes…


Petite route de campagne, il n’y a personne. Même si les sommets ne sont pas très élevés, l’Écosse fut une montagne et chaque lacet vous le rappelle. Mac Hillian est mon guide, et il semble très bien savoir où aller.



L’endroit, en plus d’être splendide, a le bon goût d’être à l’abri du vent ; il y règne donc une douceur plus qu’appréciable. Connaissant mon oiseau, j’ai pris soin d’emporter une couverture polaire avec moi.



Il rit tout en me collant sa main sur le cul.



Nous nous promenons en nous tenant main dans ma main. Quelqu’un qui passerait par là ne verrait qu’une fille qui se balade seule tout en riant comme une bécasse. Ah, tout de même, la chapelle.



Il s’arrête brusquement. Je m’en étonne.



Cela peut paraître curieux, mais je commence à le connaître, mon Mac Hillian… Je jurerais qu’il essaie surtout de noyer le poisson. Cela dit, lorsqu’il me coince contre ce qui fut sans doute l’un des murets de la chapelle et qu’il me trousse, je n’ai subitement plus envie de parler… De crier, cela oui, surtout lorsque son sexe s’enfonce sans coup férir dans le mien et qu’il commence à me pistonner comme il en a le secret.


Cela ne dure pas bien longtemps, juste assez pour me conduire à l’extase sans que j’aie eu le temps de comprendre ce qui m’arrivait.



J’éclate de rire.



Il ne peut retenir un juron. Je reprends :



Mac Hillian, deuxième round. Quand je vois le plaisir que l’on peut avoir quand on a le cul à l’air, je me demande encore pourquoi l’on s’acharne à porter des culottes. Enfin, si, peut-être : se la faire retirer par un beau garçon ou une jolie fille, c’est bien aussi…


Là, dans la paille, j’ai de nouveau droit à une chevauchée fantastique, et c’est quasiment entièrement enfouie dans les ballots qu’il m’offre mon second orgasme en moins d’une demi-heure.



Je souris. Demain, il ne sera plus là. Cette idée qui devrait m’attrister me donne tout au contraire envie de profiter du peu de temps qui reste. Et, précisément, une idée me trotte dans la tête.



Du plaisir ? Du plaisir à souffrir ? Mais il débloque complètement, le suaire ? D’accord, je sais que cela se pratique, que cela peut même aller très loin ; mais moi, je ne mange pas de ce pain-là… Il lit ma désapprobation sur mon visage.



« Oui, c’est cela… Seulement, ce que tu n’as pas compris, mon petit père, c’est que je n’aime pas la fessée. J’aime ta fessée, c’est différent. J’aime tes mains sur mon corps, même quand elles me font mal. Je ne peux pas te le dire, mais le simple fait de l’imaginer m’en fait mouiller d’envie. Allô, docteur ? »


Je réfléchis quelques minutes, minutes pendant lesquelles je ne peux m’empêcher d’aller me blottir dans ses bras. Des milliers d’idées tourbillonnent dans ma tête, jusqu’à ce que je brise le silence.



Il sourit.



Je bondis.



Je le sens s’approcher de moi, et sa main s’infiltre sans douceur entre mes jambes.



Je fulmine intérieurement. « Salaud ! Salaud ! Salaud ! Mac Hillian, vous êtes un salaud ! Et le fait que ce que vous annoncez soit rigoureusement incontestable ne vous rend pas moins salaud ! »


Il reprend, mais le ton de sa voix me semble soudain nettement plus grave.



Rien que cette évocation me serre le cœur.



Je hausse les épaules.



Un flot de larmes envahit mes yeux.



Je n’ai pas le temps de réagir que je me retrouve en travers de ses genoux, le cul à l’air. Les coups pleuvent, pleuvent et pleuvent encore, avec une force et une régularité insoupçonnables. J’ai mal, je crie, je le supplie d’arrêter, mais rien n’y fait ; le déluge continue sur la partie la plus charnue de mon anatomie. Il n’arrête pas, et pour cause… Cette fois, il ne me tient pas par les poignets ; je suis totalement libre de mes mouvements. Et pourtant, même si la douleur est intense, je n’ai pas envie qu’il renonce.


Ah, enfin, de douces caresses viennent remplacer les coups sur mon cul endolori. Mais je connais désormais Mac Hillian : avec lui, c’est sans doute le calme avant la tempête… Tiens, il me semble qu’il s’intéresse vraiment beaucoup à ma petite chatte, pourtant bien assez détrempée comme cela. D’ailleurs, à mon avis, s’il me fourrait sa queue, là, comme ça, je ne suis même pas certaine que l’un de nous deux aurait du plaisir !


Et il le sait, ça, mon gaillard. D’ailleurs, bien qu’il ne dise rien, je crois bien que je lis dans ses pensées… Et j’ai confirmation de mes soupçons lorsqu’un index facétieux pénètre dans mon anus. C’est désormais certain, il va me prendre par le cul ; mais de quelle façon ? Avec douceur comme j’aime, ou avec brutalité, comme j’aime presque autant ? Va-t-il me faire patienter jusqu’à ce que je le supplie ?


Perdu ! Alors que je m’apprêtais à l’accueillir en moi, c’est sa langue qui vient de s’insinuer dans ma petite porte. Je manque d’en défaillir de bonheur… Il lèche, lèche et lèche encore, prenant bien soin de surtout ne pas toucher à ma chatte. Ses mains fortes écartent mes fesses tandis que qu’il continue de virevolter autour de mon petit trou… Je n’ai pas le souvenir d’avoir eu autant de plaisir à pratiquer ce genre d’exercice. Tiens, c’est bizarre : d’habitude, il n’a pas besoin de reprendre son souffle… Tu parles ! Cette petite séance de léchage n’était là que pour mieux tromper l’ennemi, comme en témoigne son bâton de chair qui vient de s’enfoncer d’une traite dans mon fondement. J’en hurle autant de bonheur que de douleur…


Il me pilonne comme un dément, sans se préoccuper le moins de monde de mes cris qui pourraient pourtant être entendus de très loin jusqu’à ce que, sans prévenir, un orgasme terrifiant me cloue au sol tandis qu’il éjacule, une fois encore, une quantité impressionnante de foutre sur mon petit cul.


Un bon quart d’heure plus tard, nous ressortons main dans la main. Je repense à ce qu’il m’a dit un peu plus tôt.



Il éclate de rire.





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« Il n’est de long jour dont le soir ne vienne » dit à quelque chose près le proverbe. Et tout le monde sait ce n’est pas forcément toujours une bonne nouvelle…


Nous sommes là, Mac Hillian et moi, à attendre patiemment que minuit sonne. Dès le début, je savais que tout cela ne conduirait à rien ; j’ai juste essayé de profiter et de profiter encore du temps que je passais avec lui. Et il est comme cela des séances de cinéma dont je me souviendrai…


Il voulait aller voir un film, mais il n’a pas résisté. Être là, juste à côté de moi, dans une obscurité complice, c’était sans doute trop tentant pour lui… Il a passé la moitié du temps agenouillé entre mes jambes, à me procurer jouissance sur jouissance, orgasme sur orgasme. Par bonheur, la salle était quasiment déserte en cette fin d’après-midi, sans quoi je me serais sans doute fait virer…


Oui, Mac Hillian sait être délicieusement brutal, mais il sait aussi être atrocement tendre : il me l’a prouvé pendant près de deux heures pendant lesquelles il ne s’est jamais lassé de me lécher. Quand il s’agit de vous faire crier de plaisir, il a une multitude de cordes à son arc… Mais je n’en connaîtrai jamais qu’une toute petite partie.


Le professeur Guardian s’est proposé d’être là, « en cas de problème de prononciation », et j’avoue que cela me réconforte un peu de savoir que je ne resterai pas complètement seule.


Et pourtant, seule, lorsque Mac Hillian sera parti, je le serai ; et je le serai sans doute pour très longtemps. La chaleur de ses mains et de son souffle dans mon cou reviendra me hanter longtemps, la force de ses caresses aussi…


Minuit sonne. Après m’avoir embrassée et serrée une dernière fois dans ses bras, Mac Hillian se tient debout, là, devant moi, dans cette vieille église dont le toit s’est effondré. Une fois de plus, je ne le vois pas, mais je le sens. Guardian se tient légèrement en retrait ; il ne veut pas interférer dans ce qui n’est, somme toute, que les adieux de deux amants. Mon cœur se serre, mais il le faut…


Des larmes plein les yeux, je lis à haute voix… Surtout ne pas faire d’erreur ; je lui dois bien ça : cela fait quatre cents ans qu’il attend cet instant.


J’aimerais que ce texte ne finisse jamais… Mais les meilleures choses ont une fin.


Dernière strophe ; une lueur bleutée vient d’entourer son corps. Pour la première fois de cette histoire, je le vois… Il est beau, infiniment beau. Je sais, cela peut paraître idiot comme réaction, mais c’est la seule chose que me vient à l’esprit… Des traits fins, des yeux de braise, un sourire divin. Et puis, un flash, une lumière qui monte dans le ciel… Il a disparu.


Guardian me l’avait dit, cela irait très vite. Je m’effondre dans ses bras.


De longues minutes s’écoulent. Il me serre contre lui, silencieux, tandis qu’un flot de larmes s’écoule de mes yeux. Soudain, il rompt le silence.



Il est marrant, lui. Je viens de perdre quelqu’un d’exceptionnel, quelqu’un qui a su faire battre mon cœur comme jamais. Oui, je sais, se dire que c’est en fréquentant un mort que l’on ne s’est jamais sentie aussi vivante, cela peut paraître ridicule, mais c’est ainsi.



Alors, puisqu’il a demandé d’attendre, attendons. De toute façon, je n’ai plus rien d’autre à faire… Attendre, attendre sans doute pour le reste de ma vie.


Guardian sourit soudain. Qu’y a-t-il ?



Mon cœur… Mon cœur bat la chamade. Je connais ce parfum… C’est celui d’un homme. Celui d’un homme que j’aime ; j’en suis sûre, maintenant. Surtout, ne pas ouvrir les yeux, ne pas prendre le risque de le revoir disparaître.



Mon cœur manque d’exploser dans ma poitrine. Mac Hillian est là, juste devant moi, à genoux mais toujours aussi beau. Je n’en crois pas mes yeux.



Alors là ! Ce doit être mon esprit qui me trahit, la démence qui me frappe, ce ne peut pas être autre chose. Pourtant, là, à mes pieds, je le vois sortir de son sporran une bague dont la pierre étincelle dans le reflet de la lune.


Réfléchissons… Mac Hillian, je ne le connais même pas depuis une semaine. Ensemble, nous n’avons partagé que d’intenses moments de cul, mais je ne le connais pas. Je ne sais pas qui il est… Quels sont ses goûts ? Je n’en sais rien… Alors, à bout de souffle, à deux doigts de l’évanouissement, je m’entends lui répondre :



La bague. La bague qu’il passe alors à mon doigt m’a tout l’air d’être réelle. Je ne suis pas une spécialiste en matière de joyaux, mais il me semble bien qu’il s’agit d’un diamant serti au milieu d’une couronne d’émeraudes.



C’est le petit livre bleu, celui que Guardian avait dans les mains il y a quelques instants encore. Tiens, à ce sujet, où est-il passé, cet animal ? Mac Hillian sourit.



Éberluée – mais je n’en suis plus à un détail prés – je ne cesse de palper l’homme qui est désormais auprès de moi.



Comme pour me prouver sa bonne foi, il m’embrasse tendrement.




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Une robe blanche, un château rénové de fond en comble et une foule d’amis. Même madame la directrice a tenu à être là !


Tandis que nous sortons de la chapelle sous une pluie de riz et d’applaudissements, Mac Hillian, radieux comme jamais, me tient par la taille.



Deux dernières pages ? Elles sont blanches, ces deux dernières pages, et l’ont toujours été… À moins qu’une fois de plus, quelque chose ne m’échappe.


Alors, sans même me préoccuper de la foule qui nous acclame, je lis. Les deux feuillets, qui étaient vierges il y a une heure encore, sont couverts d’une écriture féminine, soigneusement tracée à la plume d’oie, et un délicat parfum de fleurs d’oranger s’en dégage. Le parfum préféré d’Either.


Ma chère Jennifer.


J’aimerais pouvoir vous serrer dans mes bras pour vous dire à quel point je suis heureuse. Cela faisait quatre cents ans que, par ma faute, Mac Hillian ne souriait plus.


Et vous, par votre seule présence, vous lui avez redonné goût à la vie…


Dès le premier jour, j’ai su que vous n’étiez pas seulement l’élue : vous étiez son élue…


Je devrais être jalouse ; après tout, vous me privez de lui pour encore quelques dizaines d’années… Mais si vous saviez combien je suis fière que la bague que vous portez désormais à votre doigt soit celle qu’il m’avait offerte il y a plus de quatre siècles !


Qu’elle vous assure autant de bonheur qu’elle m’en a procuré !


Au fil du temps, vous apprendrez à connaître Mac Hillian, et vous saisirez que pour vous assurer son amour infini, il vaut mieux ne pas lui être trop fidèle.


Devoir vous reconquérir sera sa plus belle récompense et fera de lui un homme heureux !


Soyez heureux… Et gardez-le le plus longtemps que vous pourrez.


Votre Either.



Les bras m’en tombent.



Il fronce les sourcils.



C’est à mon tour de sourire.



Puis, après un silence :






Tous mes remerciements à Charline88 pour le prêt de sa phrase !