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n° 15520Fiche technique9266 caractères9266
Temps de lecture estimé : 6 mn
15/03/13
corrigé 10/06/21
Résumé:  Parfois il faut faire appel à un écrivain public quand la situation l'exige.
Critères:  fh amour nudisme humour
Auteur : Samuel            Envoi mini-message
Poème en rut majeur

Je me souviendrai longtemps de la visite de ce monsieur dans mon cabinet.



Obscur et froncé comme un œillet violet

Il respire, humblement tapi parmi la mousse

Humide encor d’amour qui suit la fuite douce

Des Fesses blanches jusqu’au cœur de son ourlet.




—ooOoo—



Deux semaines plus tard.




Si tu savais mon amour comme je respire ta beauté

Comme j’apprécie ton humour et ta joie de vivre

Comme je vibre à chaque seconde de chapeauter

Mon sexe pour te le fourrer, toujours plus libre.


Si tu savais mon amour comme j’aime te prendre

Dans les endroits les plus insolites, les plus excitants

Partout où tu jouis on pourrait nous surprendre

Moi me masturbant et toi à la hâte te dévêtant.


Si tu savais mon amour comme il serait dommage

D’asperger et d’inonder de foutre le monde entier

S’il restait un seul recoin indemne de l’hommage

Quand on est combattant on ne fait pas de quartier.


Aussi mon amour donne-moi ta grotte à visiter

Et tout aussitôt tu verras comment on transforme

La boue en or ainsi que Baudelaire nous y incitait

Ah oui ! connaître l’extase dans toutes tes formes !




—ooOoo—



Trois semaines plus tard, je recevais ce courrier :


Monsieur,


François-Xavier m’a tout avoué. Il a déjà bien du mal à écrire une carte postale en vacances. Ce n’est donc pas lui, mais vous qui avez écrit ce poème pour me convaincre de céder à un fantasme auquel je me refusais. Je ne regrette rien. Ce qui est fait est fait. Et puis, ce n’est pas tous les jours qu’on reçoit une poésie érotique aussi bien troussée si j’ose dire. Un poème en rut majeur. J’ai eu mal, mais peu importe. Le plaisir viendra plus tard. Pour tout vous dire, ces quelques vers m’ont donné un véritable orgasme, qui m’a permis de supporter au mieux une intrusion, certes pratiquée tout en douceur, mais tout de même douloureuse.



Je voudrais vous demander quelque chose. Pourriez-vous écrire sur moi ? Pour qu’il n’y ait pas de méprise, je précise sur ma peau nue. J’aimerais que vous parcouriez mon corps d’une jolie phrase. Un tatoueur – tant qu’à souffrir autant que ce soit pour l’art – viendra par la suite graver définitivement ce que vous y aurez écrit. Je ne veux pas vous payer, car ce serait de la dernière vulgarité. Mais il vous sera permis de me voir nue chaque fois que vous en exprimerez le désir. En somme, vous aurez un droit de visite… Venez mercredi, à 19 heures.


Merci d’avance.

Florence



—ooOoo—



J’étais ponctuel au rendez-vous. À ma surprise, c’est François-Xavier en peignoir qui m’ouvrit. Il me conduisit à la chambre. Le lit répandait des effluves indécents. Elle était nue sur le ventre, encore haletante d’une sodomie consommée cinq minutes auparavant. Elle avait certainement crié, hurlé tant elle paraissait éreintée. J’essuyai les fesses humides de lubrifiant, de sueur et d’excrétions ; on n’entendait que le souffle rauque de sa respiration. Je pris mon stylographe.


Son anus, petit cercle délicat, me donnait la lettre « ô » pour écrire à l’encre de Chine : La porte du paradis fait un bruit d’enfer.