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Temps de lecture estimé : 113 mn
08/04/13
corrigé 10/06/21
Résumé:  Dire que c'est pour les besoins d'une histoire de cul que j'ai parcouru les textes saints comme je ne l'avais jamais fait... C'est désormais officiel : les voies du Seigneur sont vraiment impénétrables !
Critères:  f fh ff ffh fffh fbi hplusag frousses religion revede voir exhib noculotte historique délire fantastiqu
Auteur : Catherine  (Si loin depuis si longtemps...)            Envoi mini-message
La sellette de Tannhäuser

Note de l’auteur : C’est toujours un peu compliqué d’expliquer pourquoi l’on claque une porte et pourquoi l’on revient…

Disons simplement que le succès inattendu d’un alter ego m’a donné envie de vous refaire partager mes textes, qui dormaient depuis si longtemps sur mon disque dur. Si vous les avez déjà lues, sachez que les histoires sont restées les mêmes mais que je les ai toutefois remises un peu au goût du jour.

Bonne lecture.




---oooOooo---




Première époque : La sellette de Tannhäuser



Cela faisait déjà quelques mois que mon frère m’avait demandé de profiter de mes vacances pour venir le rejoindre au Sénégal, là où il travaillait pour une ONG chargée d’aider les habitants de là-bas qui, comme d’ailleurs la plupart des Africains, se démenaient avec une foule de problèmes pour survivre. Personnellement, en tant qu’ancien de ces organisations, j’avais déjà bourlingué un peu partout sur la planète, essayant régulièrement de sauver un maximum de gens avec bien souvent tout juste ma bite et mon couteau – et parfois même, sans couteau – jusqu’à ce qu’un beau jour, lassé d’essayer de combattre toute la misère du monde sans jamais y parvenir, je décide de raccrocher les gants et de laisser un peu les autres se débrouiller sans moi. Seulement, il avait suffi d’un coup de fil de mon frère, qui était encore « d’active », pour que le naturel revienne au galop.


Le petit groupe de villages dont ils s’occupaient était situé à l’extrême est du pays, dans l’une des zones les plus chaudes et désertiques, et donc, comme de bien entendu, les plus défavorisées, où lui et l’organisation dont il dépendait avaient fort à faire.


La situation était cependant loin d’être désespérée puisque, quelques années plus tôt, son groupe avait réussi à faire creuser un puits et l’eau courante avait subitement changé l’existence des habitants. Ainsi, la famine et la maladie avaient considérablement régressé, les enfants allaient à l’école, bref la vie était presque devenue paisible dans ce village pourtant éloigné de tout.


Seul détail manquant, et c’était la raison pour laquelle il m’avait demandé de venir, les médicaments avaient parfois un peu de mal à leur parvenir. Il m’avait chargé d’aller négocier, avec le fabricant et en France, deux palettes de kits médicaux de survie qui, dès qu’ils les auraient reçus, seraient déposés un peu partout dans les bourgades des alentours. Les besoins étaient bien réels ; que ce soit dans les hameaux ou dans les grandes familles, il ne manquait pas d’endroits où un tel équipement permettrait à coup sûr de sauver des existences.


Ces kits étaient destinés à pallier les premiers soins et autres événements de la vie qui ne manquent jamais d’arriver, et ce, quel que soit l’endroit où l’on se trouve sur la planète. Du matériel de première urgence, destiné à soigner des maux somme toute bénins mais qui risquent de prendre des proportions catastrophiques pour ceux qui en sont victimes dès lors qu’ils sont loin de tout établissement de soins. À l’intérieur, des désinfectants, des antidiarrhéiques, des pansements de toutes sortes, des collyres, des antalgiques, du matériel de contention en cas de fracture, le nécessaire pour des soins dentaires de première urgence, de quoi faire des sutures, bref tout le nécessaire à ce que l’on appelle communément la « médecine de brousse », sans oublier l’indispensable manuel de premiers secours, sans lequel tout cela n’aurait servi à rien.


Toujours est-il que les deux palettes attendaient tranquillement d’être embarquées dans l’avion qui m’emmènerait à Dakar, où je serais réceptionné en même temps qu’elles, et où un membre de l’organisation nous conduirait, elles et moi, là où travaillait mon frère.


En attendant, l’avion qui devait assurer la correspondance n’avait pas pu décoller de Glasgow pour cause de brouillard, et moi j’avais une bonne demi-journée à perdre à Düsseldorf. Je ne connaissais pas la ville, mon allemand était assez chaotique, mais j’avais quand même réussi à me trouver un taxi qui m’avait emmené dans ce qui ressemblait au quartier des antiquaires, où je flânais tranquillement sans véritable but précis.


Pour éviter de me trimballer un sac et une valise dans les couloirs des aéroports, j’avais pour habitude de laisser mon bagage à main dans la valise qui irait en soute, et de ne l’en sortir qu’une fois l’heure de l’embarquement arrivée. Là, comme un cornichon, je regrettais de ne pas avoir mis au moins mon bagage principal dans une consigne automatique, et je me retrouvais à tirer cette lourde valise à roulettes dans ces petites rues pavées.


Outre quelques affaires personnelles, j’avais emmené avec moi mon portable et quelques bricoles électroniques dont je savais qu’elles me seraient bien utiles une fois sur place et que je ne voulais pas mettre en soute, de peur qu’elles disparaissent mystérieusement à l’arrivée ou qu’elles soient balancées en bas de l’avion comme un paquet de linge sale et inutilisables ensuite. Et comme mon frère m’avait prévenu que quelquefois les colis en provenance d’Europe, surtout lorsqu’ils étaient importants, avaient une fâcheuse tendance à s’égarer, il avait insisté pour que je prenne avec moi, dans mes affaires personnelles, un de ces kits au cas où il aurait été nécessaire de prouver aux autorités que ces deux palettes voyageaient bien avec moi.


Tandis que je flânais, une boutique m’intrigua. En fait, ce n’est pas tant le commerce en lui-même qui m’étonnait, mais plutôt les deux énormes Vierges de Nuremberg qui trônaient dans l’entrée.


Sans être un spécialiste, un rapide coup d’œil m’avait vraiment donné l’impression que, si elles n’étaient pas authentiques, en tout cas elles y ressemblaient beaucoup. D’ailleurs, le verrou servant à refermer ces machines infernales sur les suppliciées avait été soudé pour qu’il ne puisse plus servir, et les trois manivelles destinées à faire pénétrer les pointes acérées dans diverses parties du corps de l’occupante semblaient en état de fonctionnement. Mais les pointes en question ne sortaient du dos de l’instrument que de deux ou trois centimètres, juste assez pour que l’on se rende bien compte de ce à quoi cela pouvait servir, mais de telle façon qu’on ne puisse bien évidemment pas les utiliser réellement.


En attendant, trois manivelles, trois rangées de piques, trois niveaux de souffrance, et à coup sûr la mort au bout d’une interminable agonie, puisque bien entendu lesdites piques étaient placées de telle façon qu’aucun organe vital ne soit atteint…


À trifouiller ainsi les Vierges, je m’attendais à voir apparaître le tenancier des lieux, mais celui-ci semblait ne pas s’être aperçu de ce que je faisais. Poussé par la curiosité, j’entrai dans la boutique pour y découvrir un incroyable bric-à-brac : une foultitude d’objets divers et variés, datant en apparence du Moyen-Âge et ayant tous pour fonction de faire longuement souffrir son semblable, avait été réunie là. La plupart semblaient avoir été modifiés pour ne pas être utilisables, mais certains étaient toujours aussi menaçants que lorsqu’ils avaient été conçus.


Prenant garde à ne rien accrocher avec ma valise, je déambulai dans les allées de la boutique, cherchant quelqu’un en espérant qu’il parle un peu anglais et qu’il puisse m’expliquer la provenance de cet attirail infernal qui, de plus, semblait authentique, à moins bien sûr que ce ne soient de superbes reproductions.


Malgré mes appels, je m’enfonçai plus avant dans le magasin sans rencontrer personne, et je me retrouvai face à face avec une énorme porte de bois vermoulu sur laquelle était marqué quelque chose comme « Achtung, verboten Eingang ». Elle était entrouverte, aussi décidai-je d’y entrer, même si je n’avais toujours pas eu de réponse à mes appels.


Poussant doucement la porte, je pénétrai dans une petite pièce débordant cette fois de hallebardes, haches et autres poinçons ou casse-têtes de toutes sortes, le tout empilé dans un désordre incroyable et surtout dans un équilibre particulièrement instable. Cette fois, les pointes n’étaient pas émoussées, ce qui était censé couper était carrément tranchant. Aucun doute possible cette fois-ci, c’était de toute évidence des reproductions, comme l’attestaient l’état impeccable du matériel et l’absence de rouille sur tous les objets métalliques, même si je ne voyais pas par ailleurs la moindre trace d’étiquettes ou de codes-barres.


J’entendis derrière moi le « vlouf ! » caractéristique d’un compteur électrique qui disjoncte, et je me retrouvai dans le noir le plus complet. Malgré mes appels, aucun bruit, aucune réponse, tout se passait comme si la boutique était déserte. En temps normal, j’aurais essayé de trouver la sortie en tâtonnant, mais les choses que la faible lueur de mon briquet me faisait découvrir ne me donnaient pas vraiment envie de prendre le risque de me les prendre sur la couenne. Malgré mes précautions, je dus toucher quelque chose et un objet qui devait être une hache tomba à mes pieds. Instinctivement, je reculai, le temps de sentir sous mes fesses quelque chose qui ressemblait à une chaise, et dans ma main un bout de carton plastifié. Il y eut un flash énorme, puis la lumière revint, suivie d’un brouhaha indescriptible, le temps pour moi de jeter un coup d’œil sur ce carton que j’avais toujours dans la main. En plusieurs langues, il y était écrit :


Sellette de Tannhäuser

Surtout ne pas s’asseoir

DANGER DE MORT


Ce fut la dernière chose que je vis, un objet non identifié venait de me percuter en pleine face, et je m’effondrai sur le sol.



---oooOooo---



J’ouvris un œil. Quelque chose qui ressemblait à un TGV ou à un troupeau de bisons lancés à pleine vitesse résonnait dans mon crâne… Le temps de reprendre mes esprits, je me relevai, juste pour m’apercevoir que j’étais allongé sur une sorte de banc d’église, et le curé était au-dessus de moi. Une foultitude de choses ne collaient pas : d’abord, qu’est-ce que je faisais dans une église, qu’est-ce que c’était que ce prêtre qui me parlait dans une langue que je ne comprenais pas, et ensuite, quelle était donc cette odeur infecte qui empestait l’air ?


D’ailleurs, malgré mon mal de tête, à bien y regarder, cette église me semblait curieuse : le fait qu’elle soit petite et sombre signifiait peut-être simplement qu’elle était de style roman, mais pour le reste, quelque chose ne collait pas…


Pas de présentoirs avec des prospectus à l’entrée, pas de radiateurs électriques comme elles en sont souvent équipées pour le bien-être des fidèles, pas de beaux tableaux représentant le classique calvaire du Christ… Quant à l’odeur, il suffisait de regarder le mélange de crasse, de boue et de paille qui jonchait le sol pour en découvrir l’origine. Pour le reste, il n’y avait rien de fastueux, pas de croix en faux or, de statues de saints ou autres ornements liturgiques.



Je n’eus pour toute réponse qu’un charabia aussi guttural que totalement incompréhensible. La seule chose dont j’étais sûr, c’est qu’il ne s’agissait pas d’allemand, et tout cas pas d’allemand classique pour le peu que j’en connaissais.



De nouveau, un baragouinage sorti d’on ne sait où.


La horde de mammouths semblant enfin avoir trouvé la sortie de ma tête, je me relevai, bien décidé à me diriger vers la sortie. Le prêtre s’écarta, juste le temps pour moi d’examiner rapidement sa tenue, une soutane tout ce qu’il y a de plus habituelle mais parsemée de trous, et surtout d’une saleté repoussante. Quant à l’abbé lui-même, entre ses cheveux crasseux et ses mains sales, il ne devait pas avoir vu une savonnette depuis longtemps…


Je chercherais à comprendre ce que je faisais dans ce lieu incongru plus tard. Pour l’instant, il me fallait très vite retrouver ma valise, même si j’avais deux heures devant moi avant d’aller rejoindre l’aéroport et reprendre mon avion. Je me dirigeai donc vers la porte, qui s’ouvrit avec un grincement sinistre, et ce que je découvris dehors me cloua sur place.


Aucun doute là-dessus, je n’étais plus à Düsseldorf…


Pas une voiture, pas un feu rouge, pas de klaxons, pas de fils électriques un peu partout, pas de néons multicolores et de panneaux publicitaires à tous les coins de rue, pas de bitume par terre, pas de buildings gigantesques, pas de foule compacte et bigarrée…


Non, le paysage qui s’étalait devant moi était celui d’un petit village de campagne, tel qu’on se le représente au Moyen-Âge, avec ses minuscules maisons décrépies et bancales aux toits de chaume, le filet d’eau sale qui charrie une quantité de cochonneries au milieu de ce que l’on pourrait appeler une rue s’il ne s’agissait pas surtout d’un formidable bourbier, et au milieu de cela, des animaux en liberté. Et puis, quelques hommes et femmes en guenilles, tous aussi sales, petits et visiblement aussi mal nourris que l’était mon prêtre, lequel continuait pendant ce temps à me parler derrière moi sans que je ne comprenne rien.


Croyant à une mauvaise blague, je fis le tour de l’église, essayant de voir de l’autre côté, et essayant une fois de plus de comprendre. Mais devant moi, il n’y avait que la campagne – une très jolie campagne d’ailleurs – au printemps, avec ses arbres en boutons et ses talus couverts de fleurs sauvages qui embaumaient l’air doux et tiède – un sacré contraste par rapport à l’intérieur de l’église. À Düsseldorf, j’étais début octobre, et là, on devait être, à vue de nez, en mars ou en avril. Quelque chose ne collait pas…


N’ayant pas vraiment l’esprit à m’enthousiasmer sur la beauté de la nature au printemps, je sortis machinalement mon portable, juste pour m’apercevoir qu’il n’y avait pas de réseau. Mais où pouvais-je bien être ?


Et ce satané curé qui continuait de déblatérer sans que je saisisse un mot…


Un mot, inscrit dans la pierre du pilier, m’interpella. Rassemblant mes vieux souvenirs du collège et de l’époque où j’avais été, plutôt à mon corps défendant d’ailleurs, enfant de chœur, j’essayai de former une phrase en latin.



L’ecclésiastique me regarda alors avec des yeux encore plus ronds qu’il ne le faisait depuis le moment où je m’étais réveillé sur le banc crasseux de l’église.



Tannhäuser ? Ce nom ne me disait rien, sauf un très vague souvenir d’un opéra de Wagner, si je ne me trompais pas. Devant mon air hébété, il continua.



Ma mâchoire encore endolorie et les cloches qui résonnaient encore de temps à autre dans ma tête n’allaient pas me dire le contraire. Cela dit, je ne voyais toujours pas comment j’avais pu passer de l’arrière-boutique d’un brocanteur allemand de Düsseldorf à l’auberge d’un patelin portant le même nom qu’un opéra…



Ma valise ! Avec tout cela, je l’avais complètement oubliée.



Récupérer ma valise n’éclaircirait peut-être pas les choses, mais à coup sûr, cela ne les empirerait pas. Toujours en latin, je risquai :



Tandis que je suivais le prêtre dans ce chemin boueux et puant qui devait être la rue, je me disais à chaque instant que j’allais me réveiller, que tout cela n’était qu’un mauvais rêve, ou qu’à un moment ou à un autre j’allais voir surgir une équipe de tournage d’un film d’époque, ou encore celle d’une quelconque caméra cachée et qui me libérerait de ce cauchemar…


Je scrutais attentivement le détail qui aurait pu révéler la supercherie, mais en attendant, soit le décor était vraiment bien imité, soit quelque chose de décidément plus que bizarre se produisait. En passant à côté de la carcasse d’un chien crevé depuis un bon moment et auquel personne ne semblait prêter attention, l’odeur pestilentielle m’agressa les narines. Dans un décor de cinéma, ce genre de détail existe pour faire plus vrai, mais dans ce cas la carcasse de la bestiole est en plastique et par définition ne sent rien…


Mon étonnement passa encore au degré supérieur, comme si besoin était, lorsque le curé me plaqua brusquement contre le mur de torchis d’une maison en me demandant de me planquer.



Je vis alors passer devant moi, dans un tintamarre de ferraille, quelques types à cheval légèrement mieux vêtus mais à peine mieux nourris que tous ceux qui m’entouraient, et qui ne nous remarquèrent même pas. Nous reprîmes notre route ; personne ne semblait porter attention à moi, ma parka de toile foncée se fondait peut-être avec le paysage. Enfin, nous arrivâmes à la taverne.



Je ne voyais pas pourquoi je devais attendre ici mais de nouveau, dans le doute, je me tus. Il revint quelques minutes plus tard, portant ma lourde valise. Elle semblait intacte.



Cette fois, la colère monta en moi. Ce petit jeu avait assez duré, je voulais comprendre.



Cette fois, je m’étais exprimé en français, si bien que le père n’y avait certainement rien compris. Par contre, le ton de ma voix, lui, ne laissait pas de doute quant à mon état d’esprit.



Il me fit signe discrètement de me taire. Quelques personnes s’étaient retournées, et les regards noirs qu’ils me lançaient ne me disaient rien de bon.



Résigné, je suivis alors l’ecclésiastique. Là encore, avoir bourlingué de par le monde dans des endroits dangereux, cela avait laissé des habitudes. C’est alors que nous rentrions dans l’édifice religieux que ma montre se mit à sonner, à l’heure à laquelle j’aurais dû me trouver à l’aéroport…



Il avait le visage de celui qui vient de voir le démon en personne. D’ailleurs, il se mit à faire de multiples signes de croix en bredouillant des phrases incompréhensibles, bien que de toute évidence prononcées en latin, tout comme la conversation qui venait d’avoir lieu depuis l’instant où lui et moi avions trouvé un moyen de nous comprendre. Pendant l’espace d’un instant, un doute traversa mon esprit.



Dans d’autres circonstances, dans un éclat de rire, je lui aurais sans doute dit de m’appeler Jean-Luc… Mais le temps n’était pas à la plaisanterie.



Décidément…



Avec tout ce que je venais de voir depuis une petite heure, je n’en étais plus à une ânerie près. Et puis, un coup d’œil furtif m’avait confirmé que, quoi qu’il arrive, j’allais rater mon avion. Alors, plus rien ne pressait, je savais que le prochain ne partirait dans le meilleur des cas que le lendemain à la même heure. Donc, autant écouter ce que ce prêtre avait à me dire…


Il me parla alors d’une soi-disant très vieille légende appelée « la sellette », où un visiteur inconnu viendrait leur rendre visite. Très longtemps ils y avaient cru, puis comme ce voyageur ne venait pas, cette fable était tombée dans l’oubli.



La sellette de Tannhäuser… Précisément ce que j’avais lu sur le bout de carton juste avant d’être envoyé ad patres par un uppercut ou quelque chose dans ce genre.



Ben voyons…



Il s’accroupit alors et, à ma grande surprise, me dessina sur le sol une carte d’Europe du Nord assez ressemblante, puis posa son doigt tout en haut à droite, quelque part à la limite de nos actuelles Allemagne et Pologne. Pourtant, le décor ne ressemblait pas à l’idée que j’avais de cette région, puisqu’on se serait plutôt cru quelque part en Bretagne, avec cette impression que l’on a parfois d’être en moyenne montagne alors que la mer n’est qu’à deux pas.



Pas possible, j’allais me réveiller…


Parce que pour ce qui était du décor de ciné, je n’y croyais plus. Trop de détails semblaient authentiques, et l’odeur de putréfaction du clébard crevé semblait encore accrochée à mes basques. C’est à ce moment que ma montre trouva de nouveau l’idée géniale de se remettre à sonner.



De nouveau, j’eus un doute. Et si c’était vrai ? Et si j’avais effectivement débarqué en plein XIIIe siècle ? J’allais lui répondre que c’était tout bêtement une montre quand je me souvins, je ne sais pourquoi, que les premières horloges, avec un mécanisme à poids, un peu comme les horloges comtoises mais sans le balancier, et de toute manière réservées aux cathédrales et autres monuments importants au vu de leurs dimensions absolument monumentales, avaient été inventées précisément à cette époque-là. Alors, un bidule donnant l’heure et aussi minuscule que ma montre, cela ne pouvait coller pour lui.



Il se retourna brusquement et se précipita vers la corde qui actionnait la cloche de l’église.



D’ailleurs, tout un tas de gens s’étaient déjà massés devant les portes et commençaient à entrer. Tout seul dans mon coin, je préférai rester discret.


Cependant, mon attention fut captée par un jeune garçon qui boitait lourdement, et que sa jambe semblait faire particulièrement souffrir. Je n’étais pas docteur, même pas infirmier, toutes mes compétences en matière de médecine se limitaient à un brevet de secourisme. Mais par contre, pendant toutes ces années passées à sillonner le globe, j’avais appris à reconnaître la souffrance et quelquefois même à la soulager.


L’office se déroulait classiquement, comme une messe en latin d’il y a quelques années, mais je remarquais qu’à chaque fois que le gamin devait s’asseoir et se relever, il souffrait le martyre.


Enfin, j’entendis les mots magiques dont j’avais si souvent rêvé lorsque j’étais enfant de chœur.



Le gamin fut, comme on pouvait s’y attendre, parmi les derniers à se relever. J’appelai discrètement le prêtre.



Il haussa les épaules.



Le gamin n’avait pas dix ans, et tremblait de tous ses membres. Même pas la peine de prendre une quelconque température, il était brûlant de fièvre et tenait à peine sur ses jambes. L’abbé était toujours à côté de moi pour faire l’interprète. Il lui demanda de s’asseoir et de me montrer sa blessure.


Ce n’était pas une morsure, c’était un cauchemar… La plaie s’était infectée, des morceaux de chair s’étaient nécrosés et l’infection avait de toute évidence envahi tout son corps, comme en témoignait sa fièvre. Au-delà de sa souffrance, le pauvre gamin n’en avait plus pour très longtemps à vivre. Mon sang ne fit qu’un tour.



Déjà je farfouillai dans ma valise, et j’en sortis le kit de survie qui était à l’origine destiné à l’équipe de mon frère.



Sans comprendre ce qui se passait, le prêtre traduisait au fur et à mesure que j’opérais. J’avais simplement injecté une petite dose d’un produit anesthésiant tout autour de la plaie puis, à l’aide d’un scalpel, j’avais ouvert les poches de pus qui giclaient à qui mieux mieux. Mon patient, si j’ose dire puisque je n’étais pas docteur, me regardait officier, ne comprenant pas davantage que le curé ce que j’étais en train de faire.


Par-dessus tout, ce qui lui semblait le plus surprenant était qu’il n’ait pas mal alors que je charcutais sa plaie…


J’en profitai, pendant que tout était anesthésié, pour retirer les petits morceaux de chair à demi putréfiée, et je terminai mon opération par un nettoyage en bonne et due forme de tout cela avec un désinfectant, puis je recouvris le tout avec un pansement. J’avais bien pensé à recoudre tout cela, mais j’avais peur d’avoir oublié quelques foyers d’infection. Une piqûre antitétanique plus tard, le gamin était debout.



Puis, pour faire bonne mesure aux yeux de mon hôte, j’ajoutai :



Exactement comme il était venu, il repartit en claudiquant, promettant de revenir. Le prêtre était affolé.



Il regardait fixement l’aiguille de la seringue avec laquelle j’avais anesthésié la plaie. Je décidai de me jeter à l’eau.



Mes mots firent sur l’homme d’Église l’effet d’un coup de massue.



Profitant de ce que la nuit commençait à tomber, j’en profitai pour dégager en touche.




---oooOooo---



Deux jours s’étaient écoulés. Le gamin que j’avais soigné était revenu, et déjà il recommençait à cavaler avec ses copains, comme n’importe quel gosse de n’importe quel pays, et ce, à n’importe quelle époque. Ses parents, qui étaient persuadés qu’il allait mourir, étaient venus me voir pour me demander ce que j’avais fait.



Pour le prix Nobel de l’hypocrisie, j’aurais sans doute eu droit à une nomination. Dans mon ancien métier, entre les guerres, les famines, les catastrophes naturelles et autres joyeusetés de l’existence, j’avais vu tellement de gens mourir dans des conditions terribles sans pouvoir les sauver que je m’étais mis quelque peu en délicatesse avec le prétendu créateur.


Et c’était sans compter le nombre d’atrocités que j’avais vu commettre en son nom… Mais cette fois je n’avais pas le choix, si j’étais vraiment là où je croyais être, il fallait absolument que je m’efforce d’être prudent, compte tenu de ce que je savais des mœurs de l’époque, et que jamais personne n’ait le moindre doute concernant ma foi envers ce type qui, pourtant, m’avait si souvent déçu en se mettant éternellement aux abonnés absents.


Seul dans un recoin de la sacristie, j’essayais de faire le point. Quelle que soit la raison pour laquelle j’étais ici, il me fallait un maximum de renseignements si je voulais m’en sortir ou simplement essayer d’y survivre en évitant de me retrouver taxé de sorcellerie. Il n’y avait pas besoin d’avoir fait de hautes études pour savoir qu’à cette époque, on grillait les gens aussi vite que les bagnoles dans les banlieues.


Il me fallait donc un maximum de renseignements. Par chance, dans ma valise, j’avais emporté un portable et, sachant que je devais me rendre au Sénégal où, comme chacun sait, l’expression « courant alternatif » n’avait jamais été aussi vraie – un coup y’en a, un coup y’en a plus – j’avais emporté un petit bidule permettant de recharger sa batterie à l’énergie solaire, d’où une charge intacte. Et dans ce portable, toujours en prévision de ce que j’allais me retrouver loin de tout, j’avais installé toute une encyclopédie, qui me permit d’en savoir un peu plus sur Tannhäuser. Enfin, si l’on veut, dans la mesure où je n’avais rien trouvé sur une éventuelle ville appelée Tannhäuser, et encore moins sur cette légende et cette fameuse sellette dont m’avait parlé le prêtre.


J’étais justement en train d’essayer une fois encore de trouver des indications quand on vint frapper à la porte du presbytère. Si je ne compris que deux mots dans toute la discussion, « derniers sacrements » et « enceinte », le ton de la voix de celui qui était venu chercher le prêtre ne laissait pas de doute sur l’urgence de la situation. Je risquai :



Le curé était déjà parti, mais un des types, un grand barbu plutôt baraqué et répondant au nom de Franz, semblait comprendre le latin.



La maison du dénommé Gunther était à quelques centaines de mètres, juste assez pour que mon interlocuteur m’explique qu’il avait été lui aussi enfant de chœur dans son jeune âge et avait donc quelques rudiments latinistes.


Tandis que nous approchions de la maison, les hurlements de douleur de la femme se faisaient de plus en plus présents. La malheureuse se tordait de douleur, et son ventre gonflé ne laissait aucun doute sur ce qui se passait. Son mari et ses trois enfants, impuissants, se tenaient tout autour d’elle, des larmes plein les yeux. Là encore, mon sang ne fit qu’un tour. Malgré les risques, même s’il n’y avait qu’une infime chance de la sauver, je devais la tenter.


Je décidai donc à nouveau de m’adresser à l’abbé.



Son étonnement était grand, mais il ne broncha pas.



Dans ma vie, j’avais vu tout un tas de médecins des quatre coins du monde effectuer des césariennes, quelquefois avec les balles qui sifflaient au-dessus de nous. Mais cela n’avait jamais été moi qui tenais le bistouri… Par chance, un examen rapide du livre fourni avec le kit de survie me confirma qu’il y était expliqué, en détail, comment s’y prendre pour procéder à cette opération en cas d’urgence.


Deux heures plus tard, une superbe petite fille était née et la mère se remettait doucement de son accouchement. Cette fois, je n’avais pas eu le choix, et j’avais dû recoudre moi-même la malheureuse ; j’étais à peu près sûr d’avoir fait ce qu’il fallait pour qu’elle s’en tire sans trop de bobo.


Par contre, pour ce qui était de l’esthétique de la future cicatrice, là, c’était pas gagné…


Le mari, quant à lui, était prêt à me baiser les pieds, et il avait fallu éloigner les gosses qui, persuadés qu’ils ne reverraient plus jamais leur mère, s’étaient agglutinés à elle au risque de faire claquer les fils.



Après avoir bu quelques verres d’un truc immonde qui ressemblait à du schnaps mais que j’aurais plutôt destiné au débouchage des éviers, le prêtre me prit à part. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le ton n’était pas chaleureux.



Voilà exactement ce à quoi je ne voulais pas en venir, me retrouver à expliquer à un prêtre du XIIIe siècle notre conception moderne du monde. Cela n’allait pas être simple, sans compter les risques que j’allais courir pour ma propre vie. Les menus accessoires que j’avais aperçus dans la boutique dans laquelle j’étais entré à Düsseldorf venaient précisément de cette époque, et je n’avais aucune envie de les voir testés sur ma petite personne.



Aller dans le sens le plus élémentaire de ce que dit l’Église était le meilleur moyen d’expliquer l’inexplicable, aussi Franz et le prêtre écoutaient attentivement ce que je disais. Pour les autres, ils ne comprenaient pas le latin et étaient de toute façon tout à leur bonheur.



Ce discours, je l’avais déjà servi des années auparavant à des extrémistes musulmans, et il avait fonctionné, la preuve en était que j’étais toujours de ce monde. Je savais que dans ces cas-là, les prendre à leur propre jeu était le seul moyen de les coincer. Et là, de nouveau, cela semblait fonctionner, puisqu’il ne répondait rien alors que je bousculais ses certitudes pourtant profondément ancrées. Je profitai de l’effet obtenu pour enfoncer le clou, cette fois en utilisant le peu de connaissances que j’avais de la Bible.



La gifle était cinglante, le KO très proche. Je poursuivis.



De toute évidence, personne ne lui avait jamais présenté les choses sous cet angle-là…



Coincé, l’homme d’Église haussa les épaules, laissant cette petite famille à ce bonheur simple qu’est la naissance d’un enfant.




---oooOooo---



Un petit mois s’était écoulé.


Le prêtre m’avait trouvé un coin dans une grange inoccupée pour en faire un chez moi, que j’avais tout doucement transformé pour essayer d’y retrouver quelque chose du confort tel que j’en avais l’habitude. Par chance, le gamin que j’avais soigné pour sa morsure était le fils du forgeron, la femme sur qui j’avais pratiqué une césarienne était celle du boulanger, et il y en avait eu d’autres : le tisserand était venu me voir pour une vilaine fracture, le fourreur pour une dent qui le faisait horriblement souffrir…


En remerciement, j’avais eu tout ce que j’avais demandé et dont ils disposaient. Bref, je ne manquais de rien, ou presque.


Par contre, des parents en pleurs étaient venus avec un enfant qui ne devait pas avoir un an, mais lorsque je l’avais examiné, c’était déjà trop tard, le petit corps était déjà sans vie.



Ils m’énervaient, avec leurs sermons ! Il avait bon dos, l’Éternel !


Essayant de reprendre mon calme et malgré la douleur des parents, je les interrogeais avec l’aide du prêtre. Ce qui était arrivé à leur fils était hélas assez courant, tout allait bien jusqu’au moment où sa mère avait arrêté de l’allaiter et qu’ils avaient commencé à le nourrir comme on le fait classiquement, avec des bouillies, des fruits et des légumes frais. Et là, il s’était mis à avoir une diarrhée terrible qui l’avait finalement emporté.


En y réfléchissant, de nombreux enfants en bas âge avaient ici le ventre gonflé et semblaient avoir mal, mais j’avais mis ça sur le compte de la malnutrition. Funeste erreur…


J’avais discuté avec le prêtre, lui demandant si je pouvais profiter de ce que la messe réunissait l’ensemble du village pour pouvoir parler aux habitants. Sa réponse m’avait étonné.



À la fin de la messe, ce fut à mon tour de monter en chaire. Mes recommandations étaient simples : faire bouillir l’eau que l’on faisait boire aux jeunes enfants, faire cuire les fruits et légumes avant de les leur donner, et ramasser – sans les toucher – les carcasses d’animaux qui pourrissaient dans les rues pour les enterrer le plus loin possible des habitations ainsi que des points d’eau.


Par ailleurs, je profitais de ce que le savon que j’avais péniblement réussi à fabriquer dans les premiers jours où j’étais arrivé – l’on m’avait d’ailleurs regardé bizarrement quand ils m’avaient vu brûler les algues que j’étais allé ramasser péniblement sur la plage, mais je n’allais pas sortir la soude de ma poche – était enfin devenu utilisable pour, à la fin de l’office, le distribuer tout en expliquant la façon dont il fallait s’en servir.



---oooOooo---



C’est quelques jours plus tard que Pétra entra dans ma vie.


C’était une fille de là-bas, mariée très tôt comme on le faisait à cette époque et veuve presque aussi vite, qui n’avait pas eu d’enfant de son défunt mari, et qui vivait seule depuis. J’avais fait sa connaissance, comme d’ailleurs celle de la quasi-totalité de la petite population du village, lors des petits services, surtout médicaux, que je rendais, mais aussi en d’autres occasions, où cette fois j’étais le demandeur.


Parce qu’entre autres, l’espèce de ragougnasse à base de pois, de fèves et autres légumes du même tonneau, qui me servait de nourriture depuis mon arrivée commençait à me sortir par les trous de nez. Il y avait aussi le pain, qui semblait être fait avec un mélange de céréales qui ne le rendait pas trop mauvais, surtout quand il était frais et accompagné d’un peu de beurre ou de miel, et une sorte de fromage pas terrible non plus mais qui avait l’avantage de bien caler l’estomac. Par contre, côté viande, à part de temps en temps un vague morceau de lard salé qui donnait l’impression d’avoir été conservé depuis Mathusalem – au moins – ou un vague lapin qu’on me donnait, c’était le désert. Et comme il se trouve que je ne savais pas poser de collets, les habitants avaient cette fois été très heureux de m’apprendre à le faire…


Et c’est précisément alors que je revenais de ma « chasse » que Pétra s’était proposée pour me cuisiner l’animal aux longues oreilles. Après tout, pourquoi pas, ce serait une façon d’une part de rendre mon ordinaire un peu moins ordinaire, et de l’autre d’améliorer mon vocabulaire du cru, qui restait désespérément limité.


Lorsqu’elle était entrée chez moi, elle avait été surprise. J’avais réussi, avec l’aide notamment du menuisier et du forgeron, à confectionner un lit, presque classique pour nous, en tout cas d’une taille beaucoup plus grande qu’eux n’en avaient l’habitude, et surtout avec un sommier et un matelas presque comme celui que j’avais au XXIe siècle. Pour la couverture, là, il n’y avait pas eu de miracle, une peau de vache à poils longs, que j’avais d’ailleurs dû laver au moins une bonne douzaine de fois pour en finir avec les petits locataires qu’elle contenait à l’origine, me permettait de dormir bien au chaud, même quand la cheminée s’éteignait en pleine nuit. Et justement, la cheminée aussi l’intriguait…


Derrière chez moi, il y avait un petit torrent qui dévalait le talus. Quelques troncs coupés en forme de gouttière, un grand bac en tôle fabriqué selon mes instructions par le forgeron, et l’eau du torrent arrivait directement dans ce bac au-dessus de ma cheminée. Quand l’eau en question était assez chaude, il me suffisait de la faire couler à l’aide d’un robinet rudimentaire dans un autre bac de tôle en forme de baignoire qui trônait au milieu de la deuxième pièce, et je prenais tranquillement un bain tel que le pape ou l’ensemble des rois d’Europe n’en avaient jamais rêvé. Et accessoirement, j’y lavais aussi mon linge à l’eau chaude, et cela, c’était précieux…


Le ragoût que m’avait cuisiné Pétra n’aurait sans doute pas fait les beaux jours d’un cinq étoiles, mais je l’avais trouvé délicieux, essentiellement parce que mes capacités culinaires laissaient à désirer, et que cela avait surtout le goût du changement. À la fin du repas, même si, faute de vocabulaire, nous n’avions échangé que quelques mots, j’avais très bien compris ce qu’elle attendait de moi. Oui mais voilà, même si elle avait, d’après ce que j’en savais, une vingtaine d’années, même si elle n’était somme toute pas vilaine, avec des yeux rieurs et son sourire mutin, elle ne m’arrivait pas moins tout juste à l’épaule et avait les mensurations d’une adolescente de notre époque.


Et puis surtout, comment dire, elle était… terriblement sale. Ses longs cheveux collés par la crasse, ses mains et le peu de peau que je voyais étaient dans le même état et ses vêtements étaient à l’avenant. Alors oui, elle me plaisait, oui, le manque de sexe me pesait, mais en même temps, y’avait un os, plus près de l’os de dinosaure que de celui de lapin, justement.


Avec quelques gestes et trois mots bringuebalants, je lui fis comprendre que notre attirance était certes réciproque mais qu’en même temps, il y avait un souci. Et à ma grande surprise, je m’aperçus que non seulement elle était consciente qu’elle était – appelons les choses par leur nom – carrément crade et puait un peu, mais qu’en plus c’était très loin de lui plaire. Quand je lui proposai de se dévêtir, elle n’hésita pas une seconde, et entra d’elle-même dans la baignoire vide. J’appris quelque temps après qu’elle savait exactement comment cela se passait puisqu’elle m’espionnait depuis un bon bout de temps déjà…


Le temps de faire chauffer l’eau et elle barbotait tranquillement, toute à un bonheur qu’elle n’avait probablement jamais connu. Par contre, il me fallut trois ou quatre récurages en bonne et due forme avant d’apercevoir enfin le vrai grain de sa peau. Quant aux cheveux, n’en parlons pas… Je fus obligé d’ailleurs de changer l’eau deux fois, tant le jus était chargé.


Mais à l’arrivée, le jeu en valait la chandelle. Des formes certes quasiment enfantines, avec des hanches étroites et un ventre plat, de petits seins ronds, terriblement fermes et aux pointes délicatement ourlées, un pubis toujours un peu en désordre mais aux poils aussi rares que noir de jais, elle était vraiment jolie. Ajoutons à cela des cheveux désormais propres et presque lisses qui cascadaient jusque bas sur ses hanches, et toujours ce petit minois qui était devenu franchement plus craquant maintenant qu’il était débarbouillé.


Elle s’apprêtait à sortir du bain, avec une lueur dans le regard qui en disait long, quand je lui fis comprendre de ne pas bouger, j’allais rajouter de l’eau chaude et la rejoindre.


Tandis que je me dévêtais, je voyais son regard changer. Quelque chose ne collait pas, mais elle ne disait mot, et surtout, elle ne bougeait pas, restant tranquillement dans l’eau. Par contre, ses yeux restaient braqués sur ma queue qui, devant le spectacle, n’était pas restée de marbre, ou plus exactement, tout au contraire, l’était devenue. J’essayai de lui demander ce qui n’allait pas, mais elle ne répondit pas. Satanée barrière de la langue !


Par contre, aussitôt étais-je entré dans l’eau qu’elle m’attrapa la chose, l’examinant comme un objet inconnu et qu’elle n’avait jamais vu. De toute évidence, elle ne cherchait pas à me caresser ou à pratiquer un quelconque jeu érotique, elle inspectait mon sexe sous toutes ses coutures comme si c’était la première fois qu’elle en voyait un.


Pourtant, elle avait été mariée, alors…


Je la laissai faire un moment avant de me glisser dans l’eau tiède, juste derrière elle. Le contact de ma queue tendue contre son cul me fit frissonner, mais elle ne broncha pas. Quelques bisous dans le cou, qu’elle me rendit d’ailleurs bien vite, mes mains qui s’aventurèrent doucement sur son ventre, et déjà elle ronronnait de plaisir. Je pris délicatement ses petits seins à pleines mains, et commençai alors à les masser tout en douceur, m’attardant légèrement sur ces aréoles aussi fines que délicates et qui déjà pointaient vers le ciel. Le moindre contact de mes doigts sur ces extrémités la faisait couiner doucement… Et si je m’aventurais à cesser de m’occuper d’elles, elle me murmurait quelques mots dans sa langue que je ne comprenais pas, mais le ton désapprobateur en disait plus que tout, tout comme le fait qu’elle reprenait instantanément mes mains pour les remettre sur ses seins.


À ce tarif-là, je n’étais pas près d’accéder à son buisson ardent…


Je finis toutefois par y parvenir en continuant la caresse de ses seins avec une seule main, tandis que l’autre descendait doucement sur son ventre. Elle n’écarta pas spontanément les jambes, mais ne résista pas non plus quand ma dextre atteignit enfin la lisière de sa toison pubienne. Lorsqu’un doigt inquisiteur s’immisça entre ses lèvres intimes, elle ne put retenir un « oh » de surprise, suivi d’un regard aussi étonné que ravi. Je continuai donc mon exploration, descendant lentement entre les lèvres qui doucement s’écartaient sans que j’aie besoin de le faire à leur place, jusqu’à l’orée de la grotte intime. L’humidité que j’y trouvai n’avait rien à voir avec l’eau de la baignoire dans laquelle nous étions, aussi osai-je y glisser l’extrémité d’un doigt fureteur. De nouveau, Pétra ne put retenir un petit cri de surprise, et tout son corps s’arc-bouta alors sous l’effet de la caresse. Mes doigts remontèrent doucement, jouèrent quelques instants dans les rares poils de son pubis, avant de redescendre à la recherche de son clitoris. À peine avais-je posé le doigt dessus que tout son corps se tétanisa et qu’elle partit aussitôt en une longue plainte, les yeux révulsés, tandis qu’elle appuyait sur ma main comme une forcenée, comme si elle avait soudainement peur que je la retire et que j’arrête mon étreinte.


Elle ne comprenait pas ce qui venait de lui arriver, mais moi je le savais : elle venait tout simplement de jouir… Cela dit, c’était bien la première fois qu’une fille grimpait aux rideaux avec aussi peu de stimulation.


Par jeu, je ne lui laissais qu’à peine le temps de reprendre son souffle et de se remettre de ses émotions pour recommencer déjà mon travail de sape. Elle ne sentit pratiquement pas ma main descendre doucement jusqu’à son sexe aux lèvres cette fois complètement ouvertes, et cette fois le bout de mon majeur s’insinua directement et sans tergiverser à l’orée de sa chatte. Pour toute réponse, tout son corps s’arc-bouta sous la caresse. Non, elle n’aimait pas ce que je lui faisais, elle adorait…


J’avais même l’impression que chaque millimètre de doigt que j’enfonçais en elle la faisait se tendre davantage. Je voulais cette fois faire durer le jeu, aussi ne la pistonnais-je pas directement, ce qui aurait, son regard m’en était témoin, déclenché un deuxième orgasme aussi rapidement que le premier. En attendant, le bout de mon index restait fiché en elle, immobile, mais je sentais les muscles de son vagin se crisper convulsivement tout autour avec une force peu commune. Elle était d’ailleurs très étroite, je n’avais jamais connu de fille qui soit aussi serrée, mais il est vrai que c’était une adulte dans un corps d’enfant…


Je décidai alors de retirer mon doigt et de m’attaquer de nouveau à son bouton d’amour. Je le pinçai doucement entre mon pouce et mon index, le faisant rouler délicatement, et les petits cris qu’elle recommença aussitôt à pousser me confirmèrent à quel point elle aimait ce que je lui faisais. Très vite j’arrivai à maîtriser un petit jeu qui consistait à la faire grimper très haut rien qu’en m’occupant de son clitoris puis, dès que je la sentais sur le point d’exploser, à descendre plus bas jusque sa grotte d’amour, de nouveau à la refaire grimper très haut en faisant juste coulisser en elle le bout de mon index, avant de recommencer le manège…


Cela devait faire peut-être un quart d’heure que je la maintenais ainsi indéfiniment au bord de l’orgasme, sans faire le nécessaire pour qu’elle puisse se libérer enfin. J’eus enfin pitié d’elle, et cette fois je laissai mon index planté en elle, ses mouvements de va-et-vient s’amplifièrent imperceptiblement et, le regard embrumé, elle hurla sa jouissance avec une telle force que je crus qu’elle allait faire s’écrouler les murs de torchis. Heureusement que cette grange était relativement retirée du village, sans quoi les voisins auraient à coup sûr débarqué, se demandant bien ce qui venait de se passer. Et si la chose avait été risible ou vaguement gênante de nos jours, cela aurait revêtu une autre importance au Moyen-Âge, surtout dans un couple non marié…


Seulement, deux choses commençaient à poser problème : l’eau de la baignoire avait refroidi, et il nous fallait sortir très vite sous peine d’attraper une pneumonie. Là encore, désagréable de nos jours, mortelle à cette époque… Et je ne disposais pas des médicaments utiles avec moi, il est assez rare que l’on attrape un coup de froid dans l’une des zones les plus chaudes de la planète.


À peine étions-nous secs qu’elle vint se lover, toujours nue, dans mes bras, la tête à hauteur de ma poitrine. Seul petit détail un peu ennuyeux pour moi, j’étais toujours au garde-à-vous, le sexe tendu à l’extrême, mais elle semblait ne pas s’en apercevoir. Je laissais s’écouler ce moment de tendresse, le premier depuis plus d’un mois pour moi, avec dans la tête l’intention d’aller punaiser ma chère Pétra comme un papillon dès qu’elle aurait la bonne idée de relever la tête. Mais elle n’en eut pas le temps, l’on venait de frapper à ma porte.


C’était le prêtre…


Pour donner le change, j’enfilai très vite un pantalon et un pull, tandis que Pétra, elle, enfila très vite le pyjama que je laissais dans ce que j’appelais la salle de bains.



Lorsque l’homme d’Église entra, il ne remarqua rien de particulier. Pétra frottait sa robe avec une brosse de chiendent, penchée dans la baignoire, et moi, eh bien… j’ouvrais la porte.



C’est vrai qu’en y regardant à deux fois, la soutane de l’homme d’Église n’avait jamais été aussi propre depuis le jour où j’étais arrivé. De plus, lui qui avait toujours des ongles dignes d’un mécanicien des années cinquante, était impeccable et ne dégageait plus cette odeur nauséabonde de vieux clodo qui était la sienne à l’accoutumée.



Pétra avait fini de laver sa robe et faisait mine de s’occuper à autre chose, à l’autre bout de la pièce.



Il y avait comme un contraste entre le ton de sa voix, très sérieux comme il l’était de coutume et comme le sont en général tous les prêtres, même de nos jours, et l’étincelle qui brillait dans son regard et qui semblait me dire tout autre chose. J’accusai le coup.



Je sortis mon ordinateur portable qui, grâce au chargeur solaire que j’avais emmené dans ma valise, était toujours en charge. Avant de l’ouvrir, je pris une feuille de papier, et je griffonnai rapidement l’église qui se détachait sur le ciel désormais bleu.



Pendant ce temps, l’ordi avait eu le temps de démarrer, et je le tournai pour que mon interlocuteur puisse voir l’image, celle de son église prise en photo par mes soins quelques jours plus tôt, avec mon téléphone portable, toujours chargé selon la même méthode. Sa mâchoire manqua de se décrocher.



Il était totalement soufflé. Il passait et repassait son doigt sur l’écran, regardait derrière, cherchant à comprendre.



Je fis mine de ne pas m’inquiéter de ce qu’il venait de dire. En fait, intérieurement, je crevais de trouille. Un seul mot de cet homme à ses supérieurs et je me retrouverais brûlé en place publique, dans le meilleur des cas. Je n’avais pas du tout envie de crier « je veux descendre » et de m’entendre répondre « du calme, t’en auras »…



Je fis défiler une autre photo, une que j’avais prise moi-même lors d’une escapade à Jérusalem.



J’avais prévu le coup depuis des lustres, et j’étais allé chercher cette photo dans mon album personnel en prévision d’un cas comme celui-ci. Il en était de même pour le papier peint du bureau, nettement plus approprié que les superbes pin-up que j’avais l’habitude d’y mettre.



En attendant, il ne cessait de multiplier les signes de croix. Je fis défiler quelques photos personnelles. Sur l’une d’elles, le panneau d’entrée de ville était écrit en arabe et en anglais mais était facilement lisible, même pour un prêtre du XIIIe siècle qui parlait latin : Bethléem. Il manqua d’en tomber de sa chaise.



Sur l’écran, je fis passer les différents livres saints que j’étais allé chercher cette fois dans l’encyclopédie de ma bécane et que j’avais, là encore, sélectionnés en prévision de ce genre d’interrogatoire. Le Codex Sinaiticus, la Vetus Latina, la Vulgate, la Peshitta… Toutes ces Bibles anciennes défilaient devant lui sans qu’il n’en croie ses yeux. Et entre nous, qu’il y croie ou pas, je m’en foutais un peu, mais au moins il ne parlait plus de sorcellerie, et c’était bien le but recherché. Je jugeai qu’il était temps d’en revenir à sa question.



J’en profitai pour sortir un accessoire de mon couteau suisse.



Je souris. Pour une fois qu’il connaissait quelque chose et que je n’avais pas besoin de prendre des risques à lui expliquer ce que c’était…



Et au fur et à mesure que les détails se précisaient, l’on voyait apparaître les bestioles microscopiques qui peuplaient l’eau de la flaque. Le prêtre ouvrait des yeux ronds.



Je ne pus m’empêcher de rire.



Je retournai la petite webcam en haut de l’écran, et je profitai de ce que Pétra passait devant celle-ci pour l’apostropher.



Aussitôt, son sourire illumina l’écran. Le prêtre se leva alors.



À peine avait-il franchi la porte de la maison que la langue de Pétra était dans ma bouche. Je pris quand même le temps d’enregistrer les quelques dizaines de secondes de vidéo où elle crevait l’écran de son sourire charmeur et d’arrêter l’ordi, essentiellement parce que j’avais quelque chose dans la tête et je ne tenais pas à ce que mon coucou finisse par terre et en pièces détachées.



Je fis valser par-dessus sa tête mon haut de pyjama, et le bas ne fit pas long feu non plus. Nue, lovée contre moi, elle ne comprit pas bien ce que je faisais lorsque je la pris délicatement sous les fesses pour la poser sur le bord de la table. Elle devait peser tout au plus une cinquantaine de kilos, et la table était taillée dans un morceau de bois d’au moins quinze centimètres d’épaisseur. Pas trop de risques qu’elle s’effondre…


Assise les jambes écartées et pendantes dans le vide, elle ne semblait toujours pas saisir où je voulais en venir. Du dos de la main, je caressai quelques secondes à peine les doux poils de son pubis, juste avant de poser délicatement le bout de mon doigt sur sa fente qui déjà ruisselait de désir. Lorsque je sortis ma queue, elle resta là, figée, comme si elle se demandait ce que je comptais faire de cette chose… J’approchai alors d’elle, la prenant par les hanches.


Elle se laissait faire, docile, ne semblant éprouver aucune appréhension, mais ne semblait pas plus intéressée que cela. Elle avait été mariée, peut-être n’avait-elle pas eu beaucoup de plaisir avec son défunt mari, aussi peut-être n’était-elle pas pressée de me voir la prendre. Mais elle ne bougeait pas, silencieuse, son regard toujours fixé sur ma queue qui se rapprochait de plus en plus de sa chatte. Je posai alors le bout de mon gland devant sa grotte d’amour, et commençai tout doucement, millimètre par millimètre, à m’y introduire.


Mon Dieu, qu’elle était serrée !


Exactement comme elle l’avait fait lorsque je lui avais doucement mis mon doigt lorsque nous étions dans la baignoire, Pétra geignait doucement, les yeux mi-clos, semblant apprécier ma pénétration comme jamais aucune autre fille ne l’avait fait jusque-là. Je n’étais enfoncé en elle que de quelques centimètres quand je sentis soudain une vive résistance tout au bout de ma queue. Je me retirai alors bien vite, ce qui eut pour conséquence de la refaire couiner dans la seconde, avant de me réenfoncer et de buter de nouveau sur quelque chose. Non, impossible, elle avait été mariée pendant trois ans, ce ne pouvait être cela, elle ne pouvait pas être vierge !


Je recommençai plusieurs fois, et mon pourtant petit mouvement de va-et-vient semblait combler ma partenaire d’aise, comme en témoignaient les petits cris qu’elle poussait à chaque fois que je m’enfonçais en elle. J’en étais à me demander quoi faire quand Pétra, sans peut-être savoir réellement ce qu’elle faisait, vint à bout de mon dilemme. Elle m’attrapa dans le dos et, avec une force insoupçonnable venant d’un être apparemment si fragile, elle me tira vers elle. Je m’enfonçai alors en elle jusqu’à la garde. J’entendis nettement son hymen craquer, suivi d’un cri de douleur, aussitôt suivi lui-même par un feulement rauque tandis que de nouveau tout son corps semblait soudain s’arc-bouter autour de mon sexe. Sans même que je n’aie eu à bouger, elle jouissait de nouveau, collée tout contre moi et tremblant de tous ses membres.


Toujours fiché au plus profond d’elle, j’attendis quelques instants que la tempête se calme et me retirai doucement. Un peu de sang perlait au bout de ma queue, et il y en avait également quelques gouttes au bord de ses lèvres. Même si je ne saisissais pas tout ce qu’elle me disait, le mot qu’elle prononça était suffisamment éloquent pour que je le comprenne.



Ce que femme veut… Je la tirai alors sur le bord de la table, et tandis que cette fois elle s’y allongeait de tout son long, les cuisses grandes ouvertes, je l’embrochai jusqu’à la garde, non sans avoir préalablement croché mes mains sur ses hanches.


Je n’avais jamais connu de fille aussi serrée, un véritable étau de chair qu’elle semblait serrer encore plus à chacun de mes va-et-vient. Pétra se tenait fermement à la table, la bouche ouverte, et à chaque nouvel assaut de ma queue, ses gémissements s’amplifiaient, de plus en plus rauques. Cela ne dura pas longtemps, de nouveau son corps se tétanisa et elle jouit longuement, les yeux fermés, le corps secoué de spasmes, tandis qu’un flot de semence brûlante giclait sur son ventre. Eh oui, nous n’avions pris aucune précaution, et je ne me voyais pas aller expliquer au prêtre qu’elle était enceinte de son mari, mort deux ans plus tôt…


Elle se releva alors, surprise de cette liqueur blanchâtre qui perlait sur son ventre. Avec un naturel désarmant, elle posa délicatement ses doigts dessus comme pour en examiner la texture, avant de porter ce qu’elle venait de recueillir à son nez. Amusée, elle plongea de nouveau ses doigts dans le liquide blanc pour en récolter le plus possible, avant de les lécher amoureusement.


Cette fille était incroyable…



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Cinq jours. Cinq jours que nous n’étions pas sortis de la maison, occupés à faire l’amour, à manger un peu, à nous baigner et à refaire l’amour. Pétra avait été mariée pendant des années, mais son mari ne l’avait jamais déflorée, sans doute tout simplement parce qu’aucun des deux n’avait la moindre idée de la manière dont il fallait s’y prendre. Du coup, elle n’avait aucune connaissance sur les choses du sexe, mais elle apprenait vite, très vite même, en tout cas plus vite que moi je n’apprenais sa langue, même si je commençais tout doucement à réussir à tenir une vraie conversation avec elle.


Le principal problème en sa compagnie venait de ce que justement les discussions ne duraient jamais bien longtemps, juste le temps qu’elle ne m’attrape par la queue et qu’une petite séance ne redémarre très vite. Par contre, je ne sais si cela venait de son ignorance totale ou de sa curiosité, mais rien ne lui faisait peur. C’est ainsi que je m’étais retrouvé à la sodomiser sans avoir eu besoin d’insister une seule seconde… Et comme si cela ne suffisait pas, elle avait une fois de plus pris son pied avec une facilité déconcertante.


Elle ne semblait jamais rassasiée de ce que l’on faisait… Mais c’est la faim qui nous fit enfin sortir de notre tanière, nous étions à court de vivres, et comme il nous faudrait bien attendre six ou sept siècles pour que le téléphone, les pizzas et les livraisons à domicile soient enfin opérationnels, je décidais d’aller chercher de quoi manger.


Pétra se chargea du pain, et moi, j’allai inspecter mes collets posés quelques jours plus tôt. Hélas, ils étaient tous vides, aussi décidai-je d’aller cueillir des fruits en espérant qu’un lapin ait la bonne idée de passer par là pendant que j’avais le dos tourné. Je regardai ma montre, rien ne pressait. Comme en plus je n’avais pas trouvé grand-chose à manger, juste quelques baies à grignoter, je décidai de faire une petite pause au pied d’un arbre. Il faut dire que les occasions de dormir, avec Pétra, n’étaient pas nombreuses, ou alors, pas longtemps…


Ce furent les petits cris d’un lapin qui venait de se faire prendre dans un de mes collets qui me réveillèrent. Un nouveau coup d’œil sur ma montre, mince, j’avais dormi près de quatre heures…


Tandis que je récupérais mon futur civet, je me demandais pourquoi les habitants n’en élevaient pas, cela serait nettement plus simple. Même si les garennes n’étaient pas censés vivre en cage, il n’en demeurait pas moins que les lapins de clapier n’étaient pas tombés du ciel, et il avait bien fallu qu’à un moment ou à un autre, quelqu’un arrive à les domestiquer…


Me promettant d’essayer d’en attraper vivants et de leur construire un HLM à leur taille, je revins au village, les bras chargés de ma récolte. Las, j’eus l’impression qu’une tornade s’était abattue sur la bourgade. Je croisais le curé, effondré.



En clair, ils venaient de prendre le seul moyen de subsistance de Frantz et de sa famille, et les porcelets allaient mourir à coup sûr.



Mon sang ne fit qu’un tour.






Deuxième époque : Les deux veuves



Tu parles, que je n’allais pas la rechercher ! En ayant juste pris le temps de passer par chez moi pour y prendre ma machette – un vieux souvenir de brousse qui m’avait déjà sauvé la vie à plusieurs reprises – je descendais la rue principale au pas de course, ne prenant même pas le temps d’éviter les flaques de boue qui la parsemaient pourtant. Personne ne pipait mot parmi tous ceux que je croisai, tout à essayer de sauver ce qui pouvait l’être encore, à panser les plaies et déjà à s’efforcer de reconstruire ce qui avait été détruit. Enfin, j’arrivai en bas du village, en vue du camp des soldats, quand je discernai alors une petite silhouette dans le lointain. Le cœur battant, au fur et à mesure que je progressais, cette allure me semblait de plus en plus familière. Je n’osais y croire, et pourtant, plus j’avançais, plus le doute s’estompait.


C’était bien Pétra…


Enfin je pus la serrer dans mes bras. Elle était vivante – manquerait plus que cela puisqu’elle venait de se précipiter dans mes bras –, ne semblait pas avoir été maltraitée et, à l’exception de ses cheveux poisseux, ni elle ni ses vêtements ne portaient la moindre trace de lutte.



Elle avait l’air exténuée, mais en parfaite santé.



Que voulait-elle dire par là ? Je la pressai de questions. Alors, avec un naturel désarmant, elle me raconta ce qui lui était arrivé.


Les soldats l’avaient emmenée de force, elle avait essayé de se débattre mais rien n’y avait fait. Ils l’avaient conduite jusqu’à leur camp, avec la ferme intention de la violer. Ils ne s’en cachaient pas, en riaient entre eux, et de toute manière, il ne fallait pas être bien malin pour ne pas se douter que s’ils capturaient une femme de la sorte, ce n’était pas pour lui lire des poèmes…


Et c’est là que Pétra avait eu une idée stupéfiante : elle avait commencé par réussir à les calmer, en leur faisant comprendre qu’il était aussi inutile que ridicule de violer une femme quand il suffisait de lui demander poliment ce que l’on voulait d’elle pour l’obtenir. Et elle s’était retrouvée, nue et à genoux, devant quelques hommes qui, bien entendu, n’avaient jamais connu la douceur d’une fellation… De victime, elle s’était retrouvée quasiment à mener le bal, choisissant quel type elle allait sucer et qui elle ne sucerait pas, entourée de mecs au garde-à-vous, tant au sens propre qu’au figuré, qui attendaient sagement qu’elle veuille bien s’occuper d’eux…



En attendant, voilà ce qui expliquait ses cheveux collants et cette forte odeur, celle du sirop de corps d’homme, que je venais enfin de réussir à identifier.



Elle haussa les épaules.



Cette fois, elle me raconta l’épisode avec les deux gradés. Surpris de ce qui se passait, tant en ce qui concernait le comportement de leurs hommes que de cette femme qu’ils venaient d’enlever, ils avaient voulu autre chose. Et elle, toujours avec son naturel désarmant, s’était proposée de les prendre tous les deux en même temps… Officiers ou pas, ils ne devaient pas être nombreux au Moyen-Âge à avoir eu la chance de goûter à ce que l’on appellerait, des siècles plus tard, une double pénétration.


Alors, vidés de leur substance, désarmés par tant de naturel, ils l’avaient laissé repartir.


La façon dont elle me racontait cela me laissait à penser que, contrairement à ce que l’on aurait pu penser, elle n’était en aucune manière traumatisée par ce qui s’était passé. Mais peut-être était-ce parce qu’elle avait su habilement manœuvrer les soldats et donc limiter la casse… Cela ne me surprenait qu’à moitié, j’avais hélas moi-même vu, lors des évènements du Tchad dans les années 1980, des filles avoir été violées parfois par tout un régiment de rebelles et ne pas sembler en souffrir plus que cela. Il est vrai que d’une certaine façon, quand on sait qu’à cette époque, certaines femmes avaient vu leurs enfants grillés vifs devant elles, c’est tout juste si elles n’étaient pas contentes – enfin, si l’on peut dire ainsi – de s’en être tirées à si bon compte. Autres temps, autres lieux, autres mœurs, autres circonstances… Une belle leçon de vie en tout cas.


En attendant, puisque Pétra ne semblait pas vraiment choquée de ce qui lui était arrivé, le mieux qu’il y avait à faire était d’essayer de dédramatiser la situation. Je risquais donc, sur le ton de la plaisanterie :



« Chez nous », venait-elle de dire… C’était la première fois qu’elle utilisait cette expression.


Aussitôt rentrée, elle ralluma le feu pour faire chauffer l’eau et prendre un bain. Tandis qu’elle barbotait, elle s’adressa à moi.



Je me voyais mal lui refuser quoi que ce soit, surtout après ce qui lui était arrivé.



Dix minutes plus tard, elle dormait profondément. Bien entendu, le lendemain matin, j’exauçai sa demande, et elle sembla avoir oublié ce jour maudit et ces soldats.



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J’étais allé voir le forgeron et, suivant mes indications, il m’avait fabriqué des grilles que je plantais dans le sol et qui servaient d’enclos pour les quelques lapins que j’avais attrapé. Cela n’avait pas été facile de les y faire rester : dans un premier temps, l’espace entre les barreaux était trop important, dans un deuxième, ils sautaient par-dessus, et dans un troisième, ils creusaient des trous et passaient par-dessous. Mais à la fin, j’avais trouvé la bonne dimension, et j’avais désormais mon garde-manger sous la main. Ce fut mon voisin qui vint me voir.



Voilà un détail auquel je n’avais pas pensé. Il fallait absolument trouver une solution pour en finir avec ces pillages incessants qui détruisaient tout avenir.


La force ? Les paysans n’étaient pas des guerriers, et quand bien même j’aurais réussi à leur apprendre l’art du combat – art auquel, accessoirement, je ne connaissais rien – leur victoire n’aurait pu qu’être temporaire. C’est alors que me vint une idée. De nouveau, j’allai trouver le curé, et demandai à parler aux villageois lors de la messe, seul moment de la semaine où j’étais certain de tous les trouver réunis.


J’en profitai pour parler au prêtre de mon projet qui, il faut bien le dire, était assez sommaire. J’irais voir l’officier principal des soldats pour lui proposer le plus simplement du monde qu’ils viennent manger tous les jours à une table que les habitants du village tiendraient spécialement pour eux, et qu’en échange, ils cessent de venir voler et détruire tout ce que les villageois essayaient de mettre en place. Tous les jours, ce serait à une femme ou deux – les hommes étaient plutôt aux champs – de faire la tambouille pour cette petite vingtaine de militaires, ce qui accessoirement les changerait à coup sûr de leur ordinaire. Et puis, s’ils étaient satisfaits, ce serait bien le diable qu’ils n’acceptent pas de donner un coup de main pour se procurer de la nourriture…



La discussion fut âpre, longue et difficile, mais je parvins toutefois à convaincre l’assemblée d’au moins faire un essai. Même le patron de la taverne n’était pas contre cette idée, même si de fait elle allait lui faire perdre une bonne partie de sa clientèle. Seulement, comme il en avait assez de les voir se taper dessus quand ils avaient trop bu – et j’étais assez bien placé pour savoir qu’ils cognaient fort – au final, cela l’arrangeait bien. Il ne restait plus qu’à convaincre l’autre partie des protagonistes, à savoir les soldats eux-mêmes, aussi allais-je à leur rencontre.


Pétra s’était proposé de m’accompagner mais – Dieu sait pourquoi – j’avais refusé. D’ailleurs, si mon stratagème fonctionnait, elle serait sans doute la seule femme qui ne leur ferait jamais la cuisine…


Dire que les militaires furent surpris de ma proposition était en dessous de la vérité, mais ils l’acceptèrent presque sans hésiter. Toutefois, afin d’éviter une catastrophe toujours possible, j’avais insisté pour établir les règles du jeu.




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J’avais eu un accord de principe, et c’est donc plutôt guilleret que je rentrais à la maison. Mais en franchissant le seuil, quelle ne fut pas ma surprise d’entendre des rires de femmes qui venaient de la « salle de bains » !


La surprise fut encore bien plus grande lorsque j’aperçus dans ma baignoire deux femmes que certes je connaissais, mais qui n’avaient en principe rien à faire chez moi, et encore moins dans mon bain. Pétra, elle, restait en dehors du bac et savonnait vigoureusement les cheveux d’une des deux femmes.



Ce fut Pétra qui parla la première.



C’est ce que je voyais. Si la petite brune semblait quasiment aussi propre que Pétra, il n’en était pas de même pour la grande blonde dont les cheveux clairs semblaient réfractaires à toute forme de nettoyage – de récurage, devrais-je dire. Comme je m’apprêtai à ressortir de la maison, celle qui était désormais ma compagne me rappela.



La demande me parut particulièrement surprenante. Même de nos jours, où les mœurs sont quand même nettement plus relâchées qu’à cette époque, il est assez rare que l’on invite un homme dans une salle de bains où deux femmes sont en train de se livrer à leurs ablutions.


Après un moment d’hésitation, j’entrai, et comme je m’y attendais, les deux filles dans le bain couvrirent immédiatement leurs seins, la seule chose de leur corps – hormis la tête – qui dépassait de l’eau.



Elles échangèrent quelques regards, puis se levèrent lentement, essayant tant bien que mal de cacher leurs charmes autant qu’elles le pouvaient. Elles avaient toutes les deux les yeux baissés et, pour la blonde tout du moins, le rouge au front. Le plus gêné des quatre était peut-être moi.



Je ne savais pas ce que mijotait Pétra, mais il était évident qu’elles n’allaient pas se montrer nues comme si de rien n’était. Encore une fois, même de nos jours, les filles qui ne manifestent aucun trouble à se montrer à poil devant un inconnu ne sont pas légion, sauf peut-être quand elles en font leur métier et que cela est tarifé… Je tournai les talons.



Seulement voilà, je n’avais aucune idée de ce que je faisais là et encore moins de ce qu’elles voulaient apprendre, justement ! Je m’apprêtai à poser la question quand Pétra me fit signe de me taire et, d’une main, elle attrapa celle de la brune tandis que de l’autre elle lui relevait le menton.



Comme un automate, Silvia retira alors son autre main de son sexe, et elle m’apparut cette fois sans plus rien cacher de son corps délicat. Elle n’était pas plus grande que Pétra, mais légèrement plus ronde. Ses seins étaient plus volumineux mais apparemment très fermes, son petit ventre était légèrement rebondi. Quant à sa toison, elle était aussi clairsemée que celle de mon amie, et ne cachait pas vraiment deux charmantes lèvres aussi roses qu’hermétiquement closes.



Celle-ci eut aussi un moment de réticence puis, regardant la brune, à son tour retira doucement ses mains de ses charmes. Elle était plus grande de dix bons centimètres et franchement fine, avec des hanches à peine marquées, un ventre cette fois totalement plat, de très petits seins et une allure encore plus gaminesque que celle de Pétra. Pourtant, je le savais, elles avaient toutes deux dépassé les vingt ans.



Je ne me voyais pas dire autre chose. Mais cela ne m’expliquait pas pour autant ce que je faisais ici.



Et je me retrouvais le plus simplement du monde en train d’essayer de retirer l’épaisse couche de crasse, accumulée depuis des années, qui recouvrait les cheveux de la blonde. À chaque nouveau passage, ses cheveux devenaient un peu plus clairs, si bien que quand j’eus fini, nous avions affaire à une vraie blonde presque platine. Je n’aurais jamais imaginé que sa couleur naturelle puisse être si dorée, d’autant que la fourrure de son pubis était nettement plus foncée.


Cela faisait déjà un petit moment que Silvia était sortie de l’eau. Elle s’était assise, toujours nue, au coin du feu et profitait tranquillement de la chaleur de celui-ci, un pied sur le côté posé sur le panier à bûches et l’autre sur le rebord de terre cuite de l’âtre. En clair, elle avait les jambes écartées, et moi j’avais une vue imprenable sur son sexe béant, aux jolies petites lèvres roses tout juste couvertes d’un fin duvet presque noir, et il me semblait bien – mais peut-être était-ce mon imagination – qu’une goutte de rosée intime y perlait doucement. Je fis mine de ne pas m’en apercevoir, et la laissai à sa douce rêverie.


Pendant ce temps, Claudia était venue nous rejoindre. Elle aussi avait gardé la tenue d’Ève, et il me semblait qu’en séchant, les poils de sa douce fourrure s’éclaircissaient ; ils étaient désormais presque aussi clairs que ses cheveux. Leur pudeur à toutes les deux semblait s’être envolée, ce qui n’était pas sans me surprendre, mais ce n’était rien à côté de ce que Pétra avait prévu.


Lorsqu’elle sortit de la salle de bains, elle avait également ôté sa robe, et je me retrouvais le plus simplement du monde entouré de trois jolies filles, toutes aussi nues les unes que les autres. Pétra s’approcha de moi, et sans un mot retira la chemise que je portais et défit le nœud de mon pantalon. Il y avait un bail que j’avais laissé tomber le jean et le tee-shirt pour des vêtements en lin comme les autres villageois en portaient, essentiellement pour ne pas attirer l’attention d’un éventuel étranger. Avant même que mon froc ne soit au sol, elle s’était agenouillée devant moi, et avait déjà pris mon sexe entre ses mains.



Ce faisant, elle me caressait doucement les bourses, flattait avec la même délicatesse ma queue qui, presque involontairement, se redressa. Ensuite, elle commença un lent mouvement de va-et-vient, me décalottant à chaque allée et venue.



Et là, sans que j’aie le temps de comprendre, Claudia et Silvia étaient à mes pieds et commencèrent elles aussi à me branler avec application. La surprise fut à la hauteur de l’intensité de la chose, d’autant que cela ne dura que quelques minutes à peine.



Cette fois, elle passa sa langue sur le bout de mon gland, et le lécha amoureusement comme s’il s’agissait d’un sucre d’orge un peu particulier. Sa langue s’enroulait langoureusement autour de ma bite dressée, léchait la hampe, le bout revenait me titiller le méat, tandis que ses mains ne restaient pas immobiles, malaxant d’une main mes couilles et imprimant de l’autre d’amples va-et-vient à mon sexe dressé. Puis elle fit coulisser sa bouche autour de ma verge tendue à l’extrême, et il me sembla alors qu’elle m’engloutissait à chaque fois plus profondément. Et pendant ce temps, les autres filles, toutes proches, n’en perdaient pas une miette…



Ce fut la blonde qui s’y colla la première. Elle me lécha tout d’abord un peu maladroitement, avant de m’emboucher complètement. Là, ce ne fut pas la même musique, elle s’y entendait pour faire courir sa langue sur mon gland sans pour autant le sortir d’entre ses lèvres. Elle s’arrêta bien vite, juste le temps pour Silvia de prendre sa place. Elle aussi manquait de pratique mais elle était visiblement très douée, et surtout, surtout, extrêmement motivée.


J’avais très envie de m’en aller, mais en même temps la curiosité, le désir et le reste se mêlaient en moi, et je ne disais mot. J’avais l’impression que Pétra donnait un cours de pipe à ses amies, et que j’étais l’instrument dont elles avaient besoin. La situation avait un côté assez surprenant, mais il aurait fallu être bien bête pour protester.


La situation prit soudain une autre tournure quand ma compagne s’assit sur la table, écartant outrageusement les jambes. J’étais juste à côté d’elle, aussi n’eut-elle aucun mal à m’attraper la queue et m’amener devant sa grotte intime. Elle écarta d’elle-même les lèvres de son sexe, avant de me pousser littéralement en elle.



Les deux filles étaient aussi effarées que moi, mais pas pour les mêmes raisons.



Les deux filles n’en revenaient pas. Moi non plus, d’ailleurs, mais une fois de plus, les raisons n’étaient peut-être pas tout à fait les mêmes…



Interloqué, j’étais resté immobile, et c’est Pétra qui m’intima l’ampleur du mouvement de va-et-vient qu’elle désirait, et surtout la cadence qu’elle souhaitait.



Ce disant, elle venait justement de serrer l’étau de chair qui était le sien autour de ma queue gonflée à l’extrême. Je ne pus retenir un petit cri de surprise.



Elle se recula alors, me désemboîtant d’elle. Comme je m’en doutais, l’une des filles vint prendre sa place, et je me retrouvai tranquillement en train de bourrer Silvia, qui semblait particulièrement apprécier le traitement. Moi aussi, j’avoue. Son sexe était loin d’être aussi serré que celui de Pétra mais elle en jouait quand même très bien, et surtout, j’avais l’impression d’entrer et de sortir d’un pot de miel. Claudia n’était pas mal non plus, dans le genre, pas non plus très étroite mais redoutablement musclée de l’intérieur et surtout, elle avait réussi à passer ses longues jambes dans mon dos et se tenait à moi.



L’une des raisons pour lesquelles je souris était qu’elle venait d’utiliser le nom d’un objet qui ne serait inventé que quelques siècles plus tard. La blonde n’était pas très lourde – en fait, la plus pesante des trois devait être Silvia qui ne devait pas arriver à cinquante kilos – aussi commençai-je à la promener tout autour de la pièce, embrochée jusqu’à la garde sur mon pieu. À chaque pas que je faisais, sa chatte semblait se crisper sur ma queue, et il me fallut une bonne dose de self-contrôle pour ne pas envoyer la purée tout de suite. J’en avertis Pétra, qui se mit à rire.



De nouveau, elle s’agenouilla devant moi, reprenant une magistrale fellation comme elle seule savait en faire. Et dire qu’une semaine plus tôt, elle n’avait jamais pratiqué, ignorant même que cela était possible… Son nez butait dans ma toison pubienne, et tandis qu’elle s’activait avec une technique incroyable autour de ma verge, je la pris par les épaules. Impossible de résister, je la serrais de plus en plus fort au fur et à mesure que le plaisir montait dans mes reins. Et là, contre toute attente, elle posa sa main d’une façon légèrement différente, prenant la base de ma queue entre trois de ses doigts et, tandis qu’elle sentait ma bite enfler, elle les serra de toutes ses forces, comme une véritable pince. J’en vis trente-six chandelles.



C’est marrant, mais je n’avais pas souvenance de lui avoir appris quelque chose de semblable à quelque moment que ce soit. À l’occasion, il serait peut-être bon que je mène l’enquête…



Moi, en tout cas, je n’étais pas à ses pieds. Légèrement en rage, oui, les jambes flageolantes, oui, le sang bouillant dans mes tempes, oui, mais certainement pas à ses pieds. Tandis que je reprenais mon souffle, j’eus une idée.



Je pris ma dulcinée fermement par le bras, en prenant garde toutefois de ne pas lui faire de mal, et je la retournai contre la table, pressant fermement sur ses reins pour qu’elle se retrouve les seins contre l’épais plateau de bois. Je passai alors une main entre ses jambes, qu’elle ouvrit instinctivement, tandis que j’enfonçai presque brutalement un doigt dans son vagin détrempé avant de remonter jusqu’à son anus, que je couvris de la mouille que je venais de recueillir un peu plus bas. À son tour, elle ne put retenir un petit cri, petit cri qui se transforma bien vite en ce feulement rauque dont elle était désormais coutumière, tandis que je la pistonnais du bout de mon majeur. Exactement sur le même ton que ma compagne, j’ajoutai :



J’avais fait en sorte qu’elle ait un doute sur mes intentions. J’eus très vite la confirmation que j’y avais réussi, puisqu’elle se cambra alors un peu plus, se préparant mentalement à recevoir ma queue tout au fond de son ventre. J’approchai alors et, tandis qu’elle s’apprêtait à l’accueillir dans sa chatte, je remontai mon sexe de quelques centimètres et le présentai devant son autre trou. Si elle fut quelque peu surprise de ce que je m’enfonce doucement en elle à cet endroit-là, ce ne fut rien à côté des deux autres filles, qui n’en croyaient pas leurs yeux.



Tu parles que c’était possible ! En plus, si la première sodomie de Pétra ne remontait tout au plus qu’à une semaine, j’avais très vite remarqué qu’elle était assez friande de cette pratique, même s’il était bien entendu que je n’allais pas m’amuser à la prendre de la sorte et à cet endroit brutalement et surtout sans préparation. J’allais et venais tout doucement dans son rectum, et exactement comme je l’avais prévu, elle commença à geindre doucement, au rythme de mes coups de queue. J’accélérai alors la cadence, sans forcer, et je m’enfonçai voluptueusement au fond de ses reins. Je savais qu’elle aimait cela, même si nous n’étions pas ensemble depuis très longtemps, elle avait déjà eu l’occasion de me le montrer…


Et comme s’il était possible que j’aie encore un doute, elle se cabra alors un peu plus pour que je la pénètre encore plus loin, les seins posés cette fois complètement sur le bois, tandis qu’elle s’accrochait à la table comme un bigorneau à sa falaise pour ne pas glisser à chacun de mes coups de pilon. Les deux filles n’en croyaient toujours pas leurs yeux, tandis que je continuai de labourer consciencieusement les reins de Pétra.


Même si notre relation n’était que très récente, je savais que ses petits cris aigus étaient annonciateurs d’un orgasme imminent, aussi décidai-je de faire en sorte qu’il soit encore plus dévastateur qu’à l’accoutumée. Pour y parvenir, je me penchai sur elle, passant ma main sous son ventre pour atteindre son sexe, et plus précisément son bouton d’amour. Je n’eus qu’à le presser doucement quelques instants, mon sexe toujours aussi fortement enfoncé dans son fondement, et elle partit alors dans une longue plainte tandis que tout son corps se crispait sous le coup de la jouissance. Je me retirai alors vivement d’elle, éjaculant de longues giclées de foutre sur son adorable petit cul.


La tempête se calma enfin, et je revins sur terre. Pétra aussi revenait dans l’atmosphère, et toujours avec cet incroyable naturel qui la caractérisait, elle prit un peu de ma semence sur le bout de ses doigts pour la montrer aux deux autres.



Heureuse époque, si j’ose dire, compte tenu de conditions matérielles et sanitaires exécrables, mais où le SIDA n’existait pas.



Et devant mes yeux ébahis, je vis ces deux filles récolter avec moult précautions la semence que je venais à peine de déverser sur le cul de ma partenaire et la porter à leurs lèvres.



J’avais à peine repris mon souffle que Claudia, la blonde, m’apostrophait de nouveau.



J’étais sur le cul…



Cinq minutes plus tard, les deux filles s’étaient rhabillées et avaient disparu. J’interpellai Pétra.



Elle ne put s’empêcher d’éclater de rire.



Tiens, il y avait longtemps que l’on ne m’avait pas parlé de ce zigoto-là… Mais je ne voyais pas le rapport.



Décidément, Pétra était vraiment une femme absolument hors du commun. Même si elle avait vécu à notre époque, quelque chose me dit qu’elle s’en serait bien mieux sortie que l’immense majorité des êtres qui peuplent cette planète.



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Exactement comme cela avait été prévu, les soldats arrivèrent vers midi. Une grande table leur avait été dressée devant l’église et deux villageoises avaient préparé le repas. Pas de quoi s’extasier, beaucoup de pain, du gruau d’avoine avec des poireaux, du beurre, un peu de lait et de fromage, le tout arrosé de cervoise, boisson de rigueur dans ce pays et qui avait surtout le bon goût, par rapport à l’eau éternellement douteuse, de ne pas provoquer de diarrhée chronique…


La seule chose que les soldats n’avaient pas prévue, c’est que la cuisine des deux femmes était tout simplement infiniment meilleure que celle de l’ordinaire, confectionnée il est vrai par un homme du rang presque aussi cuisinier que j’étais astronaute.


La surprise des deux femmes – et en fait, du village tout entier – fut totale lorsque les officiers se levèrent et applaudirent les deux cuisinières, aussitôt rejoints par leurs hommes…



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Le prêtre me montrait son poulailler que les hommes du seigneur avaient construit et, entre autres, l’étable du voisin de Frantz réparée, consolidée et agrandie. Même les travaux de la rue étaient presque terminés, réalisés sur le modèle inspiré de la voie romaine qui passait à quelques kilomètres de là, avec juste au milieu un petit ruisseau obtenu en détournant l’un des innombrables filets d’eau qui courraient un peu partout dans le coin. C’était un de ces autres torrents qui alimentait d’ailleurs mon « chauffe-eau »…



Cela faisait deux bonnes semaines que le principe du repas des soldats à midi avait été mis en place, et il était vrai que cela semblait fonctionner comme prévu.



De mes longues années dans l’humanitaire, j’avais toujours gardé à l’esprit qu’il suffit de quelques ordres pour qu’un militaire cesse subitement d’être un humain. En Afrique et ailleurs, j’avais hélas, trois fois hélas, trop souvent vérifié combien ces revirements pouvaient être brutaux, dans tous les sens du terme d’ailleurs.



Hou là ! Voilà que les choses prenaient une tournure que je n’avais pas envisagée, même s’il fallait bien reconnaître qu’elle était prévisible, surtout dans un aussi petit village. Déjà, si cela s’était passé à notre époque, cela aurait été vrai, alors, au Moyen-Âge… Mon principal problème ne venait pas d’un éventuel mariage avec Pétra, même si cela me semblait quelque peu précipité. Là encore, l’on n’est pas vieux sans âge, et l’expérience m’avait depuis longtemps appris à ne pas mélanger le cœur et le cul.


Non, mon souci venait de ce que je n’avais jamais vraiment envisagé de finir ma vie ici, même si je n’avais pas le moindre début de commencement d’idée de la manière dont j’allais m’y prendre pour retourner à notre époque. La logique aurait voulu que peut-être la sellette de Tannhäuser fonctionne dans l’autre sens, simplement en se rasseyant dessus. Seulement, voilà, cette sellette de malheur était absolument introuvable. Inutile de préciser que j’avais retourné dès le lendemain de mon arrivée la taverne de fond en comble, sans réussir à remettre la main dessus. Et tous ceux qui étaient présents ce jour-là n’avaient rien vu de cette sellette, ou n’étaient pas en état de voir quoi que ce soit, parce qu’ils étaient complètement torchés ou assommés par les coups, voire les deux à la fois.


Dans tous les cas, je ne savais déjà pas comment j’allais repartir, et si je devais repartir, histoire d’amour ou histoire de cul, il était hors de question que je n’emmène pas Pétra avec moi, qu’elle soit devenue entre temps officiellement mon épouse ou pas. En attendant, je bottai en touche.



Quelques jours après mon arrivée, je m’étais résolu à mettre ma montre et mon portable à l’heure du cadran solaire de l’église, et à la date que le prêtre m’avait indiquée comme la bonne.




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Le banquet avait réuni tout le village sans exception, ainsi que tous les hommes du camp. Tout cela était bon enfant, les quelques villageoises célibataires étaient sur le point de ne plus l’être, quelques histoires un peu grivoises avaient été échangées, et Hans, comme prévu, faisait danser l’assistance au son de non pas « son », mais « ses » pipeaux. M’appuyant sur le fait que, désormais, tout le monde me connaissait et ne cherchait même plus à savoir d’où je sortais mes tours, j’en avais profité pour lui faire écouter via mon téléphone quelques mp3 enregistrés dessus, qu’il s’efforçait, avec pas mal de talent d’ailleurs, de retranscrire au pipeau. Du coup, cela avait un côté presque comique de voir, à la lueur des torches, une assistance danser, en plein XIIIe siècle, au son de slows tout ce qu’il y a de plus modernes. Et quand le morceau était un peu plus rythmé, personne ne restait les mains dans les poches, et tous reprenaient en chœur les refrains pourtant entendus pour la première fois quelques instants plus tôt…


En plein milieu de la soirée, alcool aidant, j’avais invité Pétra à monter sur une table, prétextant une annonce à faire à tous ceux qui étaient présents. Intriguée, elle s’était pliée de bonne grâce et avait manqué de défaillir de bonheur quand je lui avais annoncé devant tout le monde notre prochain mariage.



Le bon curé en question, comme l’assistance entière d’ailleurs, avait applaudi des deux mains, mais quelque chose me disait qu’il n’avait sans doute pas tout compris de ce qui s’était dit. Le vin, la bière, le schnaps et quelques autres boissons du même tonneau l’avaient quelque peu secoué, et dix minutes plus tard, il avait disparu. En fait, il cuvait tranquillement, affalé sur une balle de paille posée à un angle de rue…


Naturellement, après mon annonce à laquelle elle ne s’attendait absolument pas, Pétra m’avait aussitôt assailli de questions.



En fait, j’étais absolument sincère en déclarant mon désir de mariage. Cependant, je n’étais pas vraiment pressé, mais cela allait nous permettre d’être ensemble sans que personne n’y trouve trop à redire. Logiquement, et surtout à cette époque, il était hors de question que deux tourtereaux, fussent-ils fiancés, vivent ensemble, mais entre le fait qu’elle était veuve, et donc avait déjà été mariée, que cela faisait quelque temps qu’elle habitait avec moi – officiellement en tant que servante, cela allait éviter les jaseries dont je n’avais certes que faire mais qui auraient pu remontrer au château, ce à quoi je ne tenais pas.


Pour vivre heureux, vivons cachés, cette devise ne datait peut-être pas du Moyen-Âge, mais elle était déjà valable et le serait encore pour quelques siècles à coup sûr. Mais en attendant, cela me permettait de prendre la main de ma dulcinée et de danser avec elle sans que personne n’y trouve à redire, même si, honnêtement, il y en avait un bon paquet qui ne savait plus déjà depuis un bon moment où ils habitaient et qui était la femme de qui. Entre le fait que mon stock d’aspirine n’était pas extensible et que je préférais le garder pour des cas vraiment graves, j’aurais méchamment intérêt à trouver une recette de grand-mère au fond de mon disque dur pour soigner les gueules de bois qui ne manqueraient pas de se multiplier le lendemain.


Tandis que nous dansions, Pétra me fit remarquer avec un grand sourire le petit manège de deux filles que nous connaissions bien.



À une quinzaine de mètres de là où nous étions, dans un recoin plutôt sombre, les deux commères étaient toutes deux dans les bras d’un de ces gars de la garnison, et visiblement cela se passait plutôt bien. Pourtant, si nous les voyions, d’autres auraient très bien pu les apercevoir, mais cela ne semblait pas les gêner. Ils s’embrassaient à pleine bouche, et les mains des hommes ne restaient pas inactives sur les formes des filles. L’une d’elles, il me semblait d’ailleurs que c’était Claudia, avait la jupe retroussée assez haut et l’homme devait avoir trouvé son point sensible, à la façon dont elle se cambrait, tandis que l’autre, complètement dépoitraillée, appréciait visiblement ce que son partenaire faisait à ses seins.


Leurs petits jeux s’arrêtèrent soudain, juste le temps pour elles de remettre un peu d’ordre dans leurs tenues, puis de s’éloigner quelque peu, tenant leurs amoureux par la main. Pétra me tira alors par la manche.



Même si je la suivis sans rien dire, je n’avais pas tellement envie d’aller mater les deux filles. Par contre, me retrouver seul avec ma dulcinée par une belle nuit d’été me branchait bien davantage… De toute façon, Claudia et Silvia prirent des chemins différents, et Pétra décida alors de suivre la blonde.


La nuit était claire, la lune brillait dans le ciel dégagé, et l’endroit où nous nous étions arrêtés était idyllique. La mousse était accueillante, il y avait quelques buissons alentour, il y fleurait une bonne odeur de rosée, le tout sous un rayon de lune terriblement romantique. Personnellement, je n’en avais pas grand-chose à faire de ce que Claudia faisait avec son fantassin, mais ce n’était pas le cas de Pétra. Allongée sur le ventre à mes côtés, elle ne perdait pas une miette de ce qui se passait un peu plus bas.


Amusé, mais aussi un peu agacé, je pris alors celle qui était devenue ma fiancée depuis moins d’une heure par la taille, dans l’espoir de lui faire comprendre qu’au petit jeu de l’amour, je préférais nettement être acteur plutôt que spectateur.



Si, comme je le pensais, le fait de voir un couple faire l’amour l’excitait, cela valait certainement la peine d’attendre. Vu le volcan qu’elle était déjà en temps normal, j’étais assez curieux de savoir ce que cela donnerait…


En attendant, le clair de lune était tel qu’on y voyait presque comme en plein jour, surtout là où se trouvaient Claudia et son cavalier, loin de tout buisson susceptible de nous gêner. De plus, notre poste d’observation était confortable, celle que j’aimais était tout contre moi, alors pourquoi s’inquiéter ?


Par contre, en bas, les choses prenaient tournure. Claudia venait de prendre la main de l’homme et de la poser sur l’un de ses seins, dont la pointe réagit immédiatement, semblant vouloir crever l’étoffe. Alors, un peu comme dans un état second, libérant la minuscule poitrine, l’homme en caressa doucement les pointes dardées, tout d’abord du revers de la main, puis de façon plus précise. De toute évidence, la blonde était aux anges, le silence régnait, tout juste perturbé de temps à autre par le hululement d’une chouette ou plus rarement par une clameur qui venait du village. On eût dit que la nature entière retenait son souffle dans l’attente de ce qui allait se passer…


Pendant ce temps, le jeune soldat s’activait calmement, avec des gestes précis, prenant désormais les seins de la jeune femme à pleines mains, les malaxant, les caressant, les soupesant avec une infinie douceur, autant que leur petite taille le permettait. Les manières de l’homme semblaient à des années-lumière de ce à quoi je m’attendais, calme, posé, attentif au bien-être de sa partenaire, en tout vraiment bien loin des agissements de rustres que le prêtre m’avait décrits lorsqu’ils avaient enlevé Pétra. En tout cas, pour ce que j’en voyais, Claudia semblait apprécier la caresse, les yeux dans le vague, tout à son bonheur…


D’un geste précis, l’homme fit sauter les quelques boutons qui restaient à la robe, et d’un geste tout aussi précis, il fit glisser l’unique vêtement de la fille, qui se retrouva nue dans la douce lumière de l’astre céleste. Il la couvrait de baisers, posant ses lèvres délicatement sur ce corps offert, passant de sa bouche à son ventre, puis à ses seins avant de redescendre plus bas à la lisière de son sexe, sexe que je venais d’apercevoir comme si j’y étais. Sans intention d’aucune sorte puisque, jusqu’à preuve du contraire, elle ne nous avait pas vus, elle venait de se tourner quelque peu vers nous alors qu’un rai de lumière farceur mettait en évidence cette petite touffe de poils blonds collés par la sueur et le désir. Et au milieu de ce petit buisson, cette chatte détrempée, ouverte jusqu’à l’excès, dans laquelle elle plongea un doigt, les yeux vrillés dans ceux de son partenaire. La coquine apprenait décidément très vite, puisque cela n’avait jamais fait partie des « cours » que Pétra et moi lui avions donnés. Bien qu’elle ait susurré ces mots à l’oreille de son partenaire, nous entendîmes très bien ce qu’elle venait de dire.



Puis, sans quitter son regard, elle lui mit le doigt plein de cyprine dans la bouche, tandis que sa main s’aventurait sur le renflement de ce que l’on n’appellerait pas pantalon avant encore quelques siècles. Ce qu’elle sentait vibrer de l’autre côté de la toile était dur comme de la pierre, ce qui lui laissait augurer de bonnes surprises. Il grommela quelques mots que nous ne saisîmes pas mais, en guise de réponse, elle se releva doucement avant de plonger vers l’endroit où la bosse devenait de plus en plus évidente. Sans hâte, elle libéra de sa tanière un mandrin de belle taille, qui pointait vers le ciel et qu’elle s’empressa aussitôt de couvrir de baisers.


Puis elle décalotta doucement le gland, l’humectant de sa petite langue pointue, jouant dans les replis de peau, avant de le glisser dans sa bouche chaude. À entendre le souffle de l’homme, c’était délicieux, et moi qui était passé par là, je n’allais pas dire le contraire. Il ferma alors les yeux et se laissa faire, essayant tant bien que mal de comprendre ce qui lui arrivait, essayant aussi de se souvenir si jamais une femme l’avait sucé de la sorte, et il ne trouvait pas. Il n’avait connu en tout et pour tout que quatre ou cinq filles, la plupart pratiquant d’ailleurs le plus vieux métier du monde, qui attendaient tout de leur partenaire, se contentant de s’offrir sans s’investir.


Or, cette jeune femme savait s’occuper de lui comme il ne l’avait jamais espéré, et il n’en revenait pas, appréciant au-delà de tout cette langue qui virevoltait autour de sa queue dressée, queue dont il avait presque oublié qu’elle pouvait être si raide. Maintenant, la bouche de Claudia allait et venait le long de son membre, sa main droite soupesant ses couilles couvertes de poils rêches, tandis que de sa main gauche il lui semblait qu’elle voulait l’empêcher de reculer, comme s’il allait se soustraire à tel plaisir !


La tornade s’arrêta comme elle était venue, et la jeune fille lui déposa un chaste baiser sur les lèvres. De nouveau nous entendîmes parfaitement ce qu’elle disait.



J’eus un mal fou à me retenir d’éclater de rire. Par contre, l’homme, lui, se prit alors à penser que la fête était finie, qu’elle allait lui dire au revoir et s’en aller, sans dire un mot ni se préoccuper de lui. Au Moyen-Âge comme à toutes les époques, les allumeuses, cela devait exister.


Ce fut tout le contraire : elle se redressa complètement puis souleva son bassin afin de passer sa jambe au-dessus de lui pour se mettre dans une position de cavalière, et s’empala d’un trait sur l’épieu de chair. Là encore, j’étais bien placé pour savoir qu’elle n’était pas très étroite mais qu’elle savait utiliser ses muscles intimes de façon redoutable, et il dut se retenir pour ne pas hurler de surprise et de joie.


Tout cela était bien joli, mais moi, je commençais à m’ennuyer un peu. Des couples faisant l’amour, j’en avais déjà vu des tas, de tous les genres et si j’ose dire même de toutes les couleurs. Je passai doucement ma main sur les fesses de Pétra, qui ne bougea pas. J’en profitai donc pour descendre jusqu’au bas de sa robe, que je relevai toujours aussi doucement. La seule réponse de ma voyeuse fut d’écarter largement les jambes, dans une posture muette qui m’invitait à aller plus loin. Le rayon de lune qui illuminait le couple en bas était le même pour nous, et je vis alors dans un premier temps ses superbes petites fesses, et dans un deuxième, l’arrière de son sexe qui semblait bayer aux corneilles. Je savais combien le moindre contact sur sa chatte électrisait immédiatement Pétra, aussi décidai-je de prendre mon temps. Je caressai doucement son cul, avant de m’intéresser à l’intérieur de ses cuisses, effleurant du bout de mes doigts le bord de ses lèvres qui étaient trempées de mouille. Le spectacle lui plaisait, c’est le moins que l’on pouvait dire…


J’enfilai alors le bout de mon doigt dans sa caverne ruisselante, et le petit cri qu’elle poussa sembla résonner comme le brame du cerf dans une forêt. Ce petit cri n’échappa pas aux tourtereaux d’en bas, mais la réponse de Claudia fut éloquente.



Guettant de nouveau un quelconque bruit, ses adorables petits seins luisant sous la lune, elle resta un moment ainsi, immobile. Puis, n’entendant plus rien, elle reprit là où elle s’était arrêtée, bougeant très lentement, faisant à peine coulisser le dard tendu comme un arc tout au fond d’elle, dans ce fourreau de feu qu’elle savait si bien serrer et desserrer à l’envi. Le peu de temps où j’étais resté en elle m’avait suffi pour savoir qu’elle s’y entendait plutôt bien… Les yeux mi-clos, la poitrine collée à son torse, Claudia se délectait de l’instant, se moquant désormais éperdument de risquer d’être surprise ou de ne pas l’être, tout au plaisir qu’elle ressentait avec cet homme qu’elle n’avait pourtant rencontré que quelques heures plus tôt, et dont elle aurait accessoirement eu peur quelques semaines auparavant.


Cette fois, nous entendîmes clairement ce qu’il disait.



Mais elle, à cent lieues de là, commençait tout au contraire à accélérer la cadence, montant et descendant de plus en plus vite, avec une ampleur impressionnante, soufflant de plus en plus fort, d’une manière de plus en plus désordonnée. Tandis qu’il sentait la sève monter en lui, il repensa aux autres filles avec qui, il en était certain désormais, il avait cru faire l’amour et qui ne lui avaient jamais donné autant de plaisir. Cette Claudia, c’était la perle rare, la femme dont il avait toujours rêvé, il était désormais hors de question qu’il la laisse s’échapper, il la conduirait à l’autel dès qu’il le pourrait. Son sexe qui enflait encore l’arracha à ses projets, tandis qu’il entendait clairement la jeune fille retenir son cri de jouissance, et il se vida dans son ventre au moment précis où un orgasme terrifiant la foudroyait, dans un cri que cette fois elle ne put retenir. Un long silence s’ensuivit, personne ne semblait avoir entendu.


Tandis que, s’étant désemboîtée de lui, elle revenait doucement sur terre pendant qu’il s’efforçait de remettre son engin dans sa culotte, il bredouilla :



Déjà, ils disparaissaient dans la pénombre, se tenant par la main comme les deux amoureux qu’ils semblaient être désormais.



Une petite heure plus tard, nous étions de retour au village. Il n’y avait presque plus personne dans la rue, et le prêtre devait avoir réussi à retrouver le chemin de son presbytère. Quelque chose me disait aussi que le lendemain, les cloches ne sonneraient pas uniquement dans le campanile de l’église…


Par contre, tandis que nous remontions chez nous, nous entendîmes un murmure reconnaissable entre tous, celui d’une jeune fille qui pleurait. Il ne nous fallut pas longtemps pour la retrouver, elle pleurait dans les bras d’un garçon, tout aussi jeune qu’elle. Dans la faible lueur de l’astre lunaire, je réussis toutefois à les reconnaître, il s’agissait d’Elsa et d’Axel, deux jeunes gens que je voyais souvent ensemble.



Il se passa quelques instants pour qu’elle parvienne à se calmer. Ce fut le jeune garçon qui prit la parole ; lui aussi semblait très éprouvé.



J’imaginai aussitôt l’hypothèse la plus probable.



Je ne savais pas du tout de quoi il était question, mais il se trouve que les quelques services que j’avais rendus à ce village faisaient que l’on ne refusait jamais d’écouter ce que j’avais à dire.






Troisième époque : Le droit de cuisson



Qu’est-ce que c’était que cette histoire ! Pour tous les historiens de notre époque, il ne s’agissait que d’une légende, probablement inventée de toutes pièces par Voltaire et consorts, des siècles après la période où cela était censé s’être déroulé.


Seulement voilà, pour une légende non fondée, les larmes de cette fille étaient bien réelles. Je me tournai vers Pétra.



Ben voyons… En fait, il suffisait de réfléchir deux minutes pour se douter que le droit de cuissage allait bien au-delà d’une simple partie de jambes en l’air pour le bon plaisir du seigneur. C’était une façon pour lui d’asseoir son pouvoir sur ses sujets, de marquer les esprits. D’ailleurs, à la même époque, l’Inca, dieu vivant du peuple du même nom, utilisait des méthodes encore plus raffinées pour parvenir aux mêmes fins, même si cela se passait à l’autre bout du monde. Là-bas, il arrivait dans un mariage, faisait exécuter l’un des deux jeunes époux – ou la plus jolie des gamines, s’il n’y avait pas de mariage ce jour-là – juste pour bien faire comprendre qu’il était le seul maître en ce lieu et qu’il avait droit de vie et de mort sur ses sujets. Pour faire bonne mesure, il faisait momifier le corps qu’on exposait à l’entrée du village, pour le cas où les villageois auraient été tentés d’oublier de telles atrocités.


Ici, la violence et la portée de cette manifestation du pouvoir n’étaient pas les mêmes : certes, pas de mort violente, mais une jeune fille nécessairement vierge, qui n’avait pas la moindre idée de ce qui l’attendait lorsque la porte de la chambre nuptiale serait refermée. Rappelons qu’à l’époque, c’était la mère ou la tante de la mariée qui venait lui expliquer, plus que brièvement, la façon dont se faisaient les enfants et que – Pétra avait été dans ce cas – il n’y avait souvent pas d’information du tout. La jeune épouse se retrouvait entre les mains d’un seigneur qui allait s’amuser à l’humilier plus que tout, avant de la violer purement et simplement, puis de la renvoyer, sans le moindre égard, chez elle le lendemain matin, à coups de pied au cul.


Comme on pouvait s’y attendre, la plupart des filles qui subissaient ce traitement de faveur avaient beaucoup de mal à s’en remettre…



Ma question était ridicule. Si ce que ces gens disaient était vrai et si elle avait été enlevée par le seigneur, je n’aurais certainement pas été son premier amant…



Pour une fois, le dicton qui disait que les absents ont toujours tort ne se vérifiait pas.



Cette petite remarque me donna instantanément une idée. Étant donné que nous savions que l’affrontement brutal ne fonctionnerait pas, il était toujours possible d’essayer la ruse, de la même manière que nous l’avions fait avec les soldats. Seulement, une fois de plus, il allait falloir jouer très fin, et surtout ménager les susceptibilités.



Les deux tourtereaux s’éclipsèrent alors, et Pétra m’assaillit alors de questions.



C’était l’alcool qui m’avait fait raconter des âneries. Parce que se marier, ce n’était pas bien grave en soi. Pétra, je l’aimais, j’avais bien envie de l’épouser, mais j’étais bien conscient qu’avec tout ce que j’avais déjà fait de choses inexplicables pour cette époque, à un moment où à un autre, je risquais de voir débouler d’on ne sait où une horde de zigotos pas très bien intentionnés qui m’accuseraient de sorcellerie. Et dans ce cas, être ma femme ne serait pas une place de choix.


Elle était au bord des larmes.




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Curieusement, les cloches n’avaient pas sonné de toute la matinée… L’église était vide, j’entrai dans la sacristie.



Nous, nous le savions. Il avait été lâchement attaqué par une ou deux bouteilles de schnaps et quelques chopes de cervoise, s’en était suivi un long et difficile combat et, malgré l’âpre résistance du prêtre, elles avaient fini par gagner. C’est fou ce que ces choses-là peuvent être malfaisantes…



Je ne connaissais pas le mot qu’il utilisa, ni en latin, ni dans la langue du pays. Mais de la façon dont c’était prononcé, cela aurait pu être du chinois mâtiné avec du zoulou ou de l’austro-hongrois, je l’aurais quand même compris : dégueulasse.




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Une bonne heure plus tard, je tapai à la porte des parents d’Elsa, l’une des deux jeunes filles. Bien entendu, Axel, son fiancé était là, ainsi que Wanda et Hugo, les deux autres fiancés. Comme je m’y attendais, la mère d’Elsa surveillait tout ce petit monde du coin de l’œil.



L’idée était assez simple. Si nos jeunes tourtereaux avaient habité loin de tout mais qu’ils avaient eu un prêtre sous la main, il leur aurait été tout à fait possible de se marier juste devant Dieu puis, quelque temps après, lors de leur retour vers la civilisation, de régulariser, cette fois classiquement, cette union. Or, à quelques kilomètres de là, en plein milieu du bois, il y avait une chapelle qui ne servait presque jamais, et juste à côté une petite grange délabrée mais qu’il ne faudrait pas longtemps à retaper.



À une autre époque et dans d’autres circonstances, je lui aurais sans doute répondu que tant qu’ils y étaient, ils n’avaient plus qu’à prévoir une partie à quatre, que ça simplifierait les choses pour la suite…



Ce détail-là, je l’avais aussi prévu et, là encore, j’avais un plan.



La discussion dériva alors sur quelques banalités sans grand intérêt, jusqu’à ce que nous nous séparions. Afin qu’il n’y ait aucun pépin dans ce plan bien huilé, je préférai effectuer un récapitulatif.



Ils répondirent d’une seule voix.



Cette situation semblait les enchanter.



Et surtout, ceux qui auraient fait d’elles des femmes l’auraient fait avec toute la tendresse d’un mari pour son épouse. Au bout d’une semaine, ce ne seraient déjà plus des vierges totalement affolées et ignorantes qui se retrouveraient dans le lit du seigneur, mais bel et bien des femmes, ayant un tout petit peu plus d’expérience, et qui sauraient à quelle sauce elles seraient mangées. Bien piètre consolation, certes, mais faute de mieux…



C’est à ce moment que la mère d’Axel entra dans la pièce. Elle aurait dû ne pas écouter, mais ses grandes oreilles et sa curiosité l’avaient emporté.



Nous ne pûmes nous empêcher d’éclater de rire.




---oooOooo---



Elsa, tout habillée de blanc, était si menue que l’on aurait pu croire que l’on avait affaire à une communiante. Mais c’était bel et bien un mariage auquel nous venions d’assister. Sur l’insistance des deux tourtereaux, j’étais l’un des deux témoins. L’autre était le frère d’Axel, un jeune homme avec qui j’avais eu l’occasion de discuter et qui m’avait semblé vif d’esprit. En plus d’être de la famille, il paraissait digne de confiance, ce qui était précieux dans le petit manège que nous étions en train de réaliser.


Par contre, il avait fallu déployer une sacrée diplomatie pour convaincre la mère de ces garçons de ne pas être là, et user d’un prétexte fallacieux – le fait que le second mariage serait caduc devant Dieu si un autre humain que le prêtre et les deux témoins étaient présents – mais nous y étions parvenus. Les consentements avaient été échangés, tout comme les alliances, de simples anneaux de métal vaguement argenté, pour des gens qui précisément ne l’étaient pas, argentés.


En sortant de la chapelle, bien évidemment seuls, ils ne s’étaient pas pris par le bras, comme la coutume l’aurait laissé sous-entendre, mais bel et bien par la main, comme deux enfants l’auraient fait. D’une certaine manière, c’était peut-être la chose la plus touchante que j’avais vue depuis longtemps, un amour simple, pur, tellement beau. Et dire qu’au nom d’un vieil usage, un seigneur aurait pu venir détruire tout cela…


En attendant, Axel avait pris Elsa dans ses bras, et ils venaient de franchir le seuil de la grange, désormais remise en état, quand je pris le prêtre à part.



En guise de réponse, je tapotai sur ma sacoche, dans laquelle j’avais emmené mon portable.



Il s’éclipsa sans discuter, tandis que les tout nouveaux époux attendaient avec ferveur les explications que je m’étais engagé à leur donner. Alors, exactement comme je l’avais fait avec le prêtre, je leur expliquai ce qu’était une photo, puis ce qu’était mon coucou, puis ce qu’était le cinéma, avant leur expliquer comment lancer le petit programme que je leur avais concocté.


C’était un mélange d’une vidéo concernant la lutte contre le sida, quelques images pêchées au fond de mon disque dur pour illustrer l’anatomie des hommes et des femmes, un morceau de cours d’éducation sexuelle destiné aux enfants, et puis bien sûr quelques morceaux de film pour adultes soigneusement choisis. J’avais monté tout cela de manière à ce qu’il n’y ait aucune grivoiserie inutile, avec bien entendu quelques commentaires avisés – ou tout du moins, qui essayaient de l’être – dans la langue du pays.



En fait, tout le monde sait que des générations entières d’hommes et de femmes se sont mariés pendant des siècles sans avoir la moindre idée de ce qu’était le sexe, et pourtant le fait que nous soyons là est bien la preuve qu’ils parvenaient tout de même à faire des enfants. Mais là, il y avait l’échéance du seigneur, et j’espérais bien provoquer quelque chose. Je pris Elsa à part.



Puis, après un silence :



Elle ne put s’empêcher d’éclater de rire. Après leur avoir montré où lancer le programme, je m’éclipsai à mon tour, leur promettant de repasser à l’occasion.



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L’enfer est pavé de bonnes intentions, dit-on quelquefois. Et ce vieil adage était tout doucement en train de se vérifier… Comme du jour au lendemain, les parents s’étaient mis à faire bouillir l’eau avant de la donner à leurs enfants, que parallèlement la rue était devenue subitement carrossable et quasiment propre puisque les poules, les cochons et le reste étaient dorénavant enfermés dans des enclos, les conditions sanitaires s’étaient nettement améliorées. Ajoutons-y le fait que les soldats avaient cessé de tout détruire sur leur passage et donnaient désormais tout au contraire un coup de main aux champs et ailleurs, et tout le monde mangeait nettement mieux. Et la conséquence inattendue mais pourtant logique de tout cela fut que les enfants apportèrent chaque jour la preuve matérielle de ce qu’ils étaient en bien meilleure santé, avec une progression exponentielle du nombre de bêtises qu’ils faisaient…


Leur enseigner à lire et à écrire aurait été une excellente idée, en plus d’un moyen de les occuper. Oui mais voilà, personne ne savait rédiger la langue du patelin. Et apprendre le latin, cela n’avait pas grand intérêt…


En attendant, j’avais trouvé de quoi les occuper, ces marmots. Pour les filles, deux ou trois bouts de tissu récupérés, un rembourrage avec un peu d’herbe sèche, trois bouts de laine pour les cheveux, un peu de fil et une aiguille – qu’elles utilisaient mieux que moi alors qu’elles n’avaient que cinq ans – et, avec l’accord du prêtre, sa plume et de l’encre de chine pour les yeux et le visage, et elles eurent toutes très vite une poupée de chiffon à cajoler.


Pour les garçons, quelques morceaux de bois pour faire un moulin dans le ruisseau, quelques minuscules boules d’argile, cuites avec la complicité du potier, et nous venions de réinventer le jeu de billes.


Pour les plus grands, un terrain à peu près plat, deux fois trois bouts de bois reliés ensemble en rectangle et fichés dans le sol, et une balle elle aussi confectionnée de bric et de broc avec un bout de cuir de vache remplit de paille, et l’un des tout premiers matchs de foot venait de commencer.


Par contre, faute d’avoir réussi à confectionner un cerf-volant – tout simplement parce qu’ils n’avaient pas de toile assez légère sous la main – je m’étais rabattu sur la fabrication de planeurs en bois, dont le vol avait quelque peu intrigué notre curé.




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Cela faisait deux jours que nous avions laissé le tout jeune couple dans la forêt, sans que nous n’entendions parler de rien. De toute évidence, ils se débrouillaient très bien tout seuls, et le village et ses gens ne semblaient pas du tout leur manquer. C’est bien connu que quand on est amoureux, on est seuls au monde…


Eh bien, le moins que l’on puisse dire, c’est que seuls au monde, ils l’étaient, et pas qu’un peu ! Immédiatement à côté de la cabane tout juste rebâtie et qui leur servait de chambre nuptiale, il y avait une petite clairière. Lors du mariage, je l’avais repérée, me disant qu’un si joli petit endroit à l’écart de tout et de tous, cela m’aurait donné des idées mais qu’eux, débutants dans les choses de l’amour, ne s’y risqueraient pas. Et bien, je m’étais lourdement trompé…


Du petit sentier où j’étais, je ne voyais que deux fesses grosses comme des gousses d’ail, tout juste recouvertes de quelques poils noirs, se dresser vers le ciel. Mais au milieu de ces gousses d’ail, ce qui aurait pu en être le germe était sacrement dardé et de belle taille… Et si je ne voyais que le cul de ce qui ne pouvait être qu’Axel se détacher moitié sur le bleu du ciel, moitié sur le vert de la clairière, Elsa ne devait pas être bien loin, à entendre ses couinements…


Plus par curiosité de savoir où ils en étaient que par réelle volonté de mater, j’approchai doucement, faisant le moins de bruit possible. Exactement comme je l’avais prévu, le garçon était en train de lécher la chatte de la jeune fille, allongée sur le dos sur le tapis de mousse. Il se tenait devant elle, à genoux, d’où cette paire de fesses masculines que j’avais vue se détacher sur l’azur. Tous deux étaient nus ou presque, dans la mesure où Elsa ne portait comme seul vêtement que sa coiffe de mariée dont un morceau de tulle, farceur, lui tombait sur le visage. Pour le reste, la douce lueur du soleil de saison, bien aidé en cela par l’ombre bienfaisante des arbres alentour, mettait en valeur son corps délicat, ses hanches minuscules et ses seins de poupée. Quant à son sexe, j’étais bien en mal de le voir puisque le visage de son époux le recouvrait presque entièrement. Il enfouissait son nez dans ses replis les plus intimes, et les petits bruits mouillés qui parvenaient jusqu’à mes oreilles ne laissaient aucun doute sur ce qu’ils étaient en train de faire.


Le petit jeu durait apparemment depuis quelques minutes déjà, et d’ailleurs les petits cris d’Elsa commençaient doucement à se calmer. Il devenait évident que le petit jeu du broute-minou, sans doute très agréable au début, avait fait son temps. Pas la peine d’être devin pour se douter qu’elle avait vraisemblablement envie de passer à des choses plus sérieuses. Son regard, tout comme son pubis d’ailleurs, se tendait vers le ciel, comme implorant silencieusement une caresse plus précise mais qui ne venait pas. Volontairement ou pas, conscient ou pas de ce qu’elle désirait maintenant, Axel faisait durer le plaisir, agaçant encore un peu sa partenaire, cette fois en effleurant à peine des lèvres la petite fente gonflée et ruisselante.


Le petit sourire que j’aperçus au coin des lèvres de ce garnement me signifia alors qu’il avait très bien compris ce qu’elle voulait, mais qu’il ne souhaitait pas le lui donner tout de suite. Elsa dut aussi s’en apercevoir, et d’un geste elle reprit la direction des opérations ; rattrapant son mari par les cheveux, elle lui plaqua la bouche sur son sexe qui dégoulinait de mouille. Cette fois, il ne pouvait plus s’y soustraire, il se mit alors à la bouffer pour de vrai, la liqueur intime coulant sur son menton, tandis qu’elle le tenait fermement par les cheveux. Il la léchait désormais avidement, pinçant les lèvres de son minou entre les siennes, les suçant, les mordillant, les cajolant, puis sa tête se releva légèrement et le rictus qu’eut alors la fille à ce moment suffit pour que je devine qu’il venait tout bonnement de s’attaquer à son clitoris. Et à en juger par son regard, cela m’avait tout l’air d’être délicieux…


À bout de souffle, et profitant de ce qu’Elsa venait de relâcher quelque peu son étreinte, il se redressa et décida alors de remplacer sa langue par ses doigts, s’enfonçant avec une infinie délicatesse dans le vagin, sans doute encore extrêmement sensible au niveau de l’hymen. Je vis disparaître à l’orée de la chatte un doigt, puis deux, puis trois, qu’il fit ensuite doucement aller et venir.


La fille se mit à respirer de plus en plus fort, tandis que son bassin semblait possédé d’une vie propre, cherchant les doigts de son homme comme pour pouvoir se les enfoncer encore plus profondément, un peu comme si elle voulait que sa main tout entière pénètre tout au fond de son ventre. Ses petits cris devinrent de plus en plus aigus, de plus en plus insistants, tandis que ses coups de reins redoublaient de plus belle, allant vers ces doigts qui l’enfilaient. À ce moment précis, l’armée du seigneur ou du pape aurait bien pu débouler au complet dans la clairière, plus rien n’aurait pu l’arrêter, partie qu’elle était vers son plaisir, et rien ne pouvait l’en distraire, quand bien même le monde se serait écroulé.


Elsa se souleva alors sur ses coudes, fascinée qu’elle était par ces doigts qui allaient et venaient dans sa chatte, hypnotisée par ce spectacle dont elle était simultanément actrice et spectatrice. Mais ses yeux restèrent mi-clos tandis que son bassin vint peser une fois de plus sur la main de son homme, comme pour chercher à l’enfoncer encore un peu plus loin en elle.


D’où j’étais, je voyais aussi sa mâchoire serrée, son visage tendu, son regard presque sérieux. Il ne fallait pas être très fort pour comprendre ce qui se tramait : cette fois, c’était la bonne, elle allait décoller, et elle se concentrait sur le plaisir qui montait, montait, montait en elle, comme un arc qui se tend. Puis soudain, ses petits cris passèrent un cap, devenant de plus en plus rauques, de plus en plus puissants, jusqu’à ce qu’elle hurle purement et simplement sa jouissance, son visage rejeté en arrière, les yeux dans le vide, faisant fuir les oiseaux de la clairière. Après un ultime coup de bassin, elle se laissa retomber en arrière et éclata en un rire aussi nerveux que parfaitement incontrôlable.


Avec moult précautions, je reculai alors assez loin, juste avant de réavancer en faisant cette fois du bruit. Ils m’entendirent, et partirent en courant se cacher dans la grange.



Ce fut sans doute Axel qui fut le plus prompt à se rhabiller, car c’est lui qui m’ouvrit la porte.



Quelques minutes plus tard, tandis que je reprenais le chemin du retour, mon ordi sous le bras, les cris qui résonnaient de nouveau dans la forêt me laissèrent à penser que le doux affrontement des deux jeunes époux venait de reprendre de plus belle, et que cela n’était pas près de se calmer tout de suite.


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En redescendant au village, je croisai Wanda et Hugo, qui comprirent très vite d’où je revenais, puisque j’avais ma sacoche sous le bras et qu’ils savaient que les réponses à leurs questions concernant leur couple se trouvaient à l’intérieur, sans savoir précisément d’ailleurs comment cela se présentait.



Je souris.



Et puis, accessoirement, après avoir vu cela, le temps leur aurait semblé d’un seul coup sacrément plus long…




---oooOooo---



Le prêtre était dans son presbytère, il m’attendait depuis un bon moment déjà.



Pour Axel tout du moins, c’était la stricte vérité.



De fait, toute personne qui a déjà parcouru un livre saint sait à quel point il est difficile de faire concorder ce qui s’y trouve avec ce que le monde et la science nous apprennent chaque jour. Pour celui qui est athée, c’est facile, toutes ces contradictions entre ce qui est écrit et la réalité sont bel et bien la preuve que Dieu n’existe pas, point.


Pour le croyant, quelle que soit sa confession, le problème est un peu plus compliqué. Soit, pour justifier à n’importe quel prix ce qui est écrit, il s’entête, quitte à être ridicule, à trouver des explications fumeuses, comme prétendre que ce sont les pèlerins de Compostelle qui, ayant perdu leurs coquilles Saint-Jacques, sont à l’origine de ces millions de tonnes de fossiles de coquillages que l’on trouve jusque sur les plus hautes montagnes, ou alors…


Ou alors, il lui faut admettre que le texte n’a hélas pas été écrit par Dieu ou par son prophète lui-même, ce qui serait plus simple, mais par une foule de gens qui, même si l’on peut espérer qu’ils aient été les plus sincères possible, ne sont d’une part que des humains, donc imparfaits et de plus quelque peu écrasés par l’ampleur de la tâche, et d’autre part chacun d’eux est un peu l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours et qui, enfin, en a écrit l’histoire. Ajoutons-y les multiples auteurs, la durée d’écriture, les oublis probables, les traductions diverses et leurs erreurs inévitables, sans oublier les personnes influentes des siècles passés qui se sont sans doute permis quelques libertés avec les textes pour qu’ils servent mieux leurs intérêts…


Donc, un texte saint n’est hélas pas un livre de Dieu mais un livre d’humain qui parle de Dieu, d’où le fait qu’il n’y a rien d’irrespectueux à dire qu’il s’y trouve des erreurs, puisqu’elles ne peuvent avoir qu’une origine humaine. C’est ainsi que l’on se retrouve dans la Bible avec un soleil qui tourne autour de la Terre, ou dans le Coran avec des versets qui se contredisent gaiement, notamment sur les « gens du livre » c’est-à-dire les Juifs et les Chrétiens, tous ces gens s’étant étripés joyeusement au fil des siècles, pour des raisons souvent plus politiques qu’idéologiques même s’ils n’en savaient rien – et cela continue, hélas –, le tout en reconnaissant de nombreux prophètes communs, dont un certain Abraham qui figure tout simplement dans toutes les religions. Et entre nous, si l’on croit en un Dieu, créateur de toute chose, créateur « du ciel et de la terre », s’imaginer qu’un tel être puisse tenir en entier dans un seul livre, si ce n’est pas en soi blasphématoire…


Mais en attendant, faire admettre ça à un prêtre du XIIIe siècle risquait d’être une autre paire de manches. Je décidai de la jouer fin.



Le sang se retira soudain de son visage.



Je le voyais à deux doigts d’exploser et de tout envoyer paître. À vouloir rendre service, je voyais le bûcher se rapprocher dangereusement.



Sans lui laisser le temps de se lever, je fis défiler sur l’écran des photos de fossiles de dinosaures, dont certains étaient à côté d’hommes, ce qui donnait l’échelle.



L’apparent coq-à-l’âne le laissa songeur.



De nouveau, je fis défiler quelques photos de fossiles de ptérodactyles et autres ptéranodons.



Cette fois, il fit le signe de croix.



Tout le monde, croyant ou non, connaît la légende, que l’on résume souvent par « une pomme, deux poires, beaucoup de pépins ». Par contre, connaître le texte mot à mot, ce n’est pas évident. Sauf pour un prêtre…



Décidément, connaître la Bible par cœur, voilà toujours un exploit qui m’impressionnait.



Sur la photo, l’on voyait un fossile de serpent trouvé en Patagonie, un serpent qui avait deux pattes…



Je me gardai bien entendu de lui dire qu’en vérité, l’on y trouve surtout ce que l’on y apporte…


Je lui expliquai rapidement le fonctionnement du clavier et de la souris, et à ma grande surprise, il percuta très vite le fonctionnement.



Ou alors, passez un coup de fil à la hotline, ils ne devraient pas mettre beaucoup plus de sept ou huit cents ans avant de vous répondre.



J’étais sur le point de franchir le seuil de sa porte quand une petite chose me revint.




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Presque deux semaines s’étaient écoulées. Nous venions d’assister au mariage des deux couples, et ce dont nous avions peur s’était malheureusement réalisé. Sitôt les unions consacrées, des hommes du seigneur, qui n’avaient rien à voir avec ceux du campement avec lesquels nous étions désormais en d’excellents termes, avaient débarqué avec le châtelain himself et avaient embarqué manu militari les deux jeunes épousées. À ma grande surprise, et à celle de l’ensemble des habitants d’ailleurs, les deux filles n’avaient même pas cherché à se sauver, c’est tout juste si elles n’attendaient pas leur ravisseur de pied ferme. En tout cas, la réaction d’Elsa, ainsi que celle de Wanda dans une moindre mesure, avait surpris tout le monde.



Quant aux deux jeunes époux, même s’ils semblaient crispés, ils ne disaient absolument rien. Le seigneur, qui avait l’habitude de voir des jeunes femmes en larmes se jeter à ses pieds en le suppliant de les épargner, n’en revenait pas. Mais qu’importe, pensa-t-il, elles verraient tout au contraire de quel bois il se chauffait, et elles auraient même droit à un traitement spécial…


Le prêtre vint me voir discrètement.



Qu’il le veuille ou non, mon très cher ami le prêtre n’avait pas l’air de se douter que, même si nous avions fait le nécessaire pour tenter d’amoindrir autant que possible les conséquences physiques – et surtout psychologiques – de cette pratique barbare, cela n’allait pas être pour autant une partie de plaisir pour les deux jeunes mariées. Certes, en Afrique, si j’avais vu certaines femmes sembler surmonter ce traumatisme presque facilement, il n’en demeure pas moins que ce n’était pas des quasi-gamines comme l’étaient ces deux filles.



Eh oui, avec tout cela, je l’avais presque oublié, notre mariage. Mais moi au moins, j’étais quasiment sûr que Pétra, ayant été déjà mariée, serait ignorée de l’autre salaud.



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L’après-midi était beau, beau comme un après-midi d’été dans le nord de l’Allemagne, et je cassais du bois en prévision de l’hiver, puisque je ne voyais toujours pas la moindre solution pour repartir à notre époque. Pourtant, j’avais cherché à peu près partout cette satanée sellette, mais elle demeurait introuvable…


J’entendis des feuillages craquer derrière moi, alors que je n’attendais personne. Et seule Pétra savait où j’allais faire du bois, un peu de tranquillité et de solitude ne sont pas toujours désagréables.


C’était Silvia et Claudia, les deux copines de ma future chère et tendre. Sans un mot, simplement après avoir vérifié que j’étais réellement seul, elles se mirent à me tourner autour avec une insistance assez inhabituelle. Elles voulaient quelque chose, mais quoi ?


J’eus en fait la réponse très vite, quand la blonde vint se lover dans mes bras et qu’elle enfonça sa langue aussi loin qu’elle le pouvait dans ma bouche. Silvia, comme pour faire bonne mesure, venait déjà de s’attaquer à mon pantalon de toile. Je les repoussai fermement.



Les deux zigototes étaient venues chercher ce que je leur avais promis quelque temps plus tôt, lors de la leçon d’amour que Pétra leur avait donnée, avec ma participation quelque peu forcée. Bon, d’accord, cela aurait été mentir de dire que cela ne m’avait pas plu.



Et d’ailleurs, pour au moins l’une des deux, c’était même devenu bien autre chose qu’un simple copain, nous en avions été témoins. Cela dit, nous n’étions pas censés être au courant…



Je me retrouvais out, simplement avec des amies de ma future femme, qui étaient venues me rejoindre dans mon nid d’aigle juste pour que je leur apprenne, avec démonstration pratique à l’appui, je suppose, la sodomie.



Oh, les cochonnes ! Bon, puisque de toute manière j’étais quasiment à poil et que, pendant le temps qu’avait duré cette discussion, Silvia n’avait pas lâché le morceau, je me retrouvai presque malgré moi avec un gourdin presque aussi dur que les morceaux de bois qui s’empilaient près de moi. Par contre, j’aurais bien aimé pouvoir dire qu’elles me tenaient toutes les deux par la queue, ce qui aurait voulu dire qu’elles avaient assez de place pour leurs deux mains tout du long de l’objet, mais allez savoir pourquoi, c’était impossible.



En fait, Pétra surtout y était pour beaucoup, dans ma fatigue, en tout cas bien plus que le bois que je ne débitais que depuis deux heures tout au plus. Quelquefois, je me demandais si elle dormait de temps en temps…


En attendant, les deux filles avaient ôté le nœud de leur robe de jute, qu’elles laissèrent tomber à leurs pieds. Tout aussi nues que moi, je les pris par la taille et les amenai contre le tronc d’un gros arbre couché, tout en laissant mes mains courir sur leurs fondements. Chacune d’un côté, je les poussai doucement contre le tronc, de façon à ce qu’elles s’appuient dessus, les fesses cambrées vers moi. Et là, je glissai doucement mes deux mains entre leurs cuisses, qu’elles ouvrirent spontanément, accédant à l’arrière de leurs chattes respectives que j’eus la relative surprise de découvrir trempées. Sans plus attendre, j’y glissai deux doigts que je fis coulisser en elle, et comme si elles avaient répété depuis longtemps leur duo, elles se mirent aussi vite à haleter doucement. L’instant était magique, que ce soit dans ce monde ou dans le nôtre, jamais je ne m’étais retrouvé seul avec deux femmes…


Cela n’avait duré que quelques minutes à peine, et déjà je ne tenais plus. Tant pis, elles étaient venues pour cela, alors autant leur donner ce qu’elles étaient venues chercher…


Je me présentai derrière Claudia et, d’un trait, je m’enfonçai dans son sexe détrempé jusqu’à la garde. Elle m’accueillit en elle avec une longue plainte, et cette plainte se mua en gémissement quand je commençai à aller et venir au plus profond d’elle. Cette situation était terriblement excitante pour moi, aussi fallait-il que je réussisse à me maîtriser… Et ce n’étaient pas les petits cris d’extase que Silvia poussait tandis que je titillais doucement son clitoris qui allaient m’aider. Je m’efforçai de penser à autre chose, à la manière dont je pourrais m’y prendre pour repartir dans notre époque, pour différer l’explosion imminente. Cela ne marcha pas trop mal, puisque je réussis à inverser les rôles, m’enfonçant délicatement dans la caverne intime de la brune presque sans y penser. Par contre, si j’avais réussi à calmer la tempête dans mon crâne, ce n’était pas le cas des deux filles qui criaient leur bonheur à pleine voix…


De nouveau à deux doigts d’exploser, je me retirai de la chatte de Claudia, et je remplaçai ma queue par mes doigts, tandis que ceux de l’autre main investissaient celle de Silvia, qui n’attendait que ça. Je me remis à fureter alors dans leurs antres toujours aussi détrempés et, en quelques instants à peine, avec un savant travail de mes doigts sur leurs clitoris et à l’orée de leurs sexes, je parvins à ce que je voulais dès le début. Pratiquement cassées en deux sur le tronc sur lequel elles s’agrippaient, leurs seins posés sur l’écorce rugueuse, chacun des assauts de mes mains les poussait en avant, faisant presque bouger le lourd tronc qui pourtant devait peser des tonnes. Je sentais leurs corps se tendre et se tendre encore, le moment de leur libération était proche, et elles partirent presque simultanément en une longue plainte.


À peine étaient-elles revenues sur terre qu’elles me rattrapèrent par la queue, me chuchotant à l’oreille.



Décidément, elles avaient de la suite dans les idées fixes. Je n’allais pas m’en tirer comme ça.



De nouveau, elles se remirent face au tronc, se cabrant cette fois à la limite de ce qui leur était possible. De nouveau, je glissai deux doigts dans leurs trous respectifs, mais cette fois, elles ne se mirent pas aussitôt à gémir comme elles l’avaient fait la première fois. Tout au contraire, elles se laissaient faire, mais elles attendaient bien autre chose…


Alors, sans hâte, je me mis à récolter autant de mouille que je pouvais pour la remonter au niveau de leurs petits trous, que je titillai doucement de la pointe de mon doigt, juste le temps de redescendre et de reprendre une nouvelle cargaison de cyprine. Très vite, je pus enfoncer un doigt, puis deux, tandis que leurs bassins oscillaient doucement, allant tantôt à la rencontre de mes doigts, tantôt se refusant doucement. Je sentais qu’elles mouraient d’envie de connaître cette nouvelle sensation, mais qu’en même temps, et c’était bien normal, elles avaient peur que je leur fasse mal…


Le moment qu’elles attendaient tant vint enfin. Je décidai de commencer par Silvia, dont le sphincter m’avait semblé moins raide que celui de Claudia. Toutefois, je la sentais tendue, je ne savais que penser ; aussi ce fut avec mille précautions que je présentai mon sexe devant sa délicate rosette, m’attendant quand même à un refus. J’y allai donc avec toute la douceur dont j’étais capable ; mon gland commença à peser doucement sur l’œillet. Désirant avant tout ne pas faire de mal à ma partenaire, je m’introduisis le plus doucement possible dans cet étroit conduit, pénétrant millimètre par millimètre. Au fur et à mesure que je m’enfonçais, ses muscles se détendaient, et quelle ne fut pas ma surprise lorsqu’elle prit les devants en s’embrochant sur moi d’un magistral coup de reins qui m’engloutit jusqu’à la garde. Enfoncé en elle tout au fond de ses reins, je n’en croyais pas mes yeux… Quant à elle, son rictus valait son pesant de carottes, mélange de douleur et d’immense fierté. Alors, ne sachant pas comment elle allait réagir, je commençai mes allées et venues dans ce fourreau inhabituel mais qui semblait quand même de moins en moins serré au fil de mes allers et retours. Elle aimait cela, c’était évident, mais d’une part je sentais bien que je n’arriverais pas à la faire jouir de la sorte, d’autre part le regard de Claudia qui s’impatientait en disait long, et puis, presque accessoirement, il allait falloir que de nouveau je repense à quelque chose de triste si je ne voulais pas exploser à contretemps.


Alors, je m’extrais du cul de la brune, qui ne parut même pas franchement déçue de ce que j’arrête de lui pilonner le fion. Après tout, ce n’est pas donné à tout le monde d’avoir du plaisir de ce côté-là…


Si quelques instants plus tôt j’avais eu l’impression que le cul de Claudia était nettement plus crispé que celui de Silvia, ce n’était plus du tout le cas. Elle me le démontra le plus simplement du monde : alors que je commençai à peine à m’introduire dans son étroit conduit, elle m’octroya un impérieux coup de reins qui me planta instantanément au fond d’elle. Le cri de douleur qu’elle poussa alors fut déchirant, mais elle ne me laissa pas le temps de me dégager, puisqu’elle venait de se retourner et de me plaquer à mon tour sur le tronc, ne me laissant aucune possibilité de retrait.


Le souffle court, les traits crispés par la souffrance, elle s’appuyait sur moi autant qu’elle le pouvait, comme pour m’empêcher de bouger. Mais en même temps, il me semblait qu’elle voulait à tout prix que je reste dans son fondement, le temps que la douleur se dissipe. De la façon dont elle venait de crier, elle avait vraiment dû le sentir passer…


J’étais prêt à la repousser doucement pour me dégager de son cul quand elle m’apostropha de la manière la plus inattendue qui soit.



Elle avait beau dire, j’hésitai un instant avant de répondre favorablement à sa requête. Mais puisque c’était elle qui demandait, je repris, allant et venant doucement dans ses reins, ayant très peur de lui faire de nouveau extrêmement mal. Puis, comme il devenait évident que non seulement la douleur avait disparu, mais qu’en plus elle aussi aimait cela, j’accélérai le mouvement et, très vite, son souffle devint rauque, de plus en plus rapide, tandis qu’elle commençait à gémir doucement.


De toute évidence, si l’expérience avec Silvia n’avait pas été franchement concluante, il n’en était pas de même avec Claudia qui visiblement prenait un plaisir fou à se faire prendre de cette façon, et les cris qu’elle poussait de plus en plus fort ne laissaient planer aucun doute sur le sujet. Amusé plus encore qu’excité, je décidai alors de savoir jusqu’où tout cela nous conduirait. Aussi accélérai-je encore la cadence, les mains crochées dans ses hanches à lui en faire presque mal, le souffle court, la sueur coulant dans mes yeux, le sang battant à mes tempes. Entre deux gémissements, elle cria :



Non, sincèrement, heureusement qu’elle me le demandait, parce que là, j’avais franchement l’impression que j’étais en train de cueillir des fraises… Quelle que soit l’époque, il faut croire que l’homme – et la femme – ont toujours eu cette fâcheuse tendance à raconter des conneries dès lors qu’ils sont en train de se livrer à quelque chose qui ressemble au simulacre de la reproduction. Mais en attendant, je sentais la sève monter dans mes reins, de toute évidence elle aussi était sur le point de jouir, et je n’avais donc aucune envie de m’arrêter en si bon chemin !


Pratiquement cassée en deux sur le tronc sur lequel elle s’agrippait, ses seins frottant sur l’écorce rêche, chacun de mes fougueux assauts la faisait crier de plus en plus fort. Alors, oubliant tout, à commencer par son plaisir à elle, j’accélérai encore la cadence. La lave monta en moi, il me semblait que mon sexe grossissait encore, la sève monta, monta… et sur un ultime coup de reins, dans un cri de libération, je me répandis en elle, noyant ses intestins dans un flot de semence, tandis que sa jouissance à elle fut si soudaine et si violente que le hurlement qu’elle poussa fit peur aux rares oiseaux encore présents et qui s’envolèrent, effrayés.


La rentrée dans l’atmosphère fut quelque peu pénible, aussi bien pour elle que pour moi. Les jambes flageolantes, le souffle court, les yeux embrumés, il me fallut de longues minutes pour identifier le bruit insistant qui résonnait dans la forêt et qui semblait venir du château.



Cela faisait deux jours qu’elles étaient parties avec le seigneur et elles n’étaient toujours pas revenues.



J’espérai simplement que je ne les avais pas mises dans un merdier monumental et qu’elles s’en sortiraient indemnes. Là encore, mon expérience de l’humanitaire m’avait appris que la cruauté humaine n’a pas de limite.




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Cela faisait deux bonnes heures que j’étais rentré à la maison lorsque j’entendis le bruit caractéristique de la foule qui acclamait le retour de quelqu’un. Pas manqué, le prêtre était de retour, ainsi qu’Elsa et Wanda. Toutes deux avaient les traits marqués par le manque de sommeil, mais semblaient en bonne santé. Et surtout, tandis qu’elles étaient de nouveau dans les bras de leurs époux respectifs, le petit sourire de celui qui a réussi son coup qui illuminait leur visage ne laissait aucune équivoque. Il s’était passé là-haut quelque chose de surprenant, quelque chose qui, de toute évidence, ne traumatisait pas les deux filles, quelque chose qu’il me faudrait absolument éclaircir. Mais pour l’instant, elles étaient occupées.



Et pendant ce temps, les deux filles, qui avaient entendu tout ce que le curé venait de me dire, se bidonnaient comme il n’était pas possible. Comme leurs maris respectifs étaient partis chercher du vin pour fêter leur retour, je les appelai discrètement.



Malgré leur immense fatigue, qui se lisait sur leurs visages, elles continuaient de pouffer.



Je ne savais pas comment elle était arrivée à le lancer, mais c’était un de ces films de cul que j’avais mis à tout hasard sur mon disque dur en prévision des longues nuits que je risquais de passer seul au Sénégal.



Je commençai à comprendre ce qui s’était passé, mais je ne voulais pas aller trop vite en besogne. Je les laissai donc parler.



Décidément, ces filles-là me réservaient bien des surprises. Tandis qu’elles s’éloignaient, retournant voir leurs hommes, le curé me rappela.



Ça, évidemment, elles n’avaient peut-être pas envie de raconter cela à un homme d’Église.



Il s’agissait d’un morceau d’étoffe rouge qui ressemblait un peu à de la soie. Il y avait peu de chance que cela en soit réellement, bien trop cher pour que l’on n’en jette jamais… En attendant, j’avais de quoi apprendre aux enfants à enfin confectionner des cerfs-volants.



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Le ciel était bleu, la température était douce, et de ma clairière où je faisais du bois, je voyais en contrebas quelques losanges de toile pourpre se détacher sur le ciel limpide. En bas, les enfants devaient bien s’amuser, et ceux qui n’étaient pas occupés à faire voler ces fameux cerfs-volants étaient très probablement en train d’essayer d’en construire d’autres. Un très bel après-midi d’été…


Occupé à casser du bois, je n’entendis pas monter vers moi les hommes du seigneur, des types que je n’avais jamais vus et qui n’avaient rien à voir avec ceux d’en bas, avec qui nous entretenions désormais d’excellents rapports. Le temps de me retourner, je n’eus le temps que de voir quelque chose s’approcher de ma tête, et tout devint noir.


Ce furent les soubresauts de la carriole dans laquelle je me trouvais qui me réveillèrent. Le temps de rassembler mes esprits, je compris que j’étais dans une sorte de cage de fer roulante, et je traversais le village. Tous les habitants me regardaient passer, des larmes plein les yeux, bien conscients de ce qui était en train d’arriver mais totalement impuissants. Tandis que je passais devant le prêtre, celui-ci me lança, en latin, langue que nous n’employions plus depuis des mois.



Je ne savais pas du tout à quoi m’en tenir, mais bien entendu je réclamai à mes geôliers à être entendu par l’homme d’Église. Et c’est ainsi que quelques minutes plus tard, d’énormes fers aux pieds et aux chevilles, je me retrouvai dans le confessionnal. Ce fut le prêtre qui rompit le silence.



Et pourtant, les premiers engins volants plus lourds que l’air avaient été construits en Chine près de 1500 ans plus tôt…



Le prêtre eut un temps d’arrêt.



Tout s’écroulait autour de moi. Si la femme que j’aimais et que j’avais épousée était morte, il ne me restait plus qu’à mourir moi-même. Comment ? Ça, c’était une bonne question.



Ben voyons… Je connaissais trop bien les méthodes du seigneur, et pour moi, les dés en étaient jetés… Je ne reverrais plus jamais Pétra.


À ma grande surprise, on ne me jeta pas au cachot. Au contraire, on m’enleva mes fers ; je crus quelques minutes qu’on allait me libérer.



On me poussa dans un endroit sombre et encombré de divers matériels qui ne me disaient rien de bon. Au fur et à mesure que mes yeux s’habituaient à l’obscurité, j’en devinais l’usage : tous n’étaient que des instruments de torture. Ce que j’avais le plus redouté depuis mon arrivée à cette époque était sur le point de se réaliser. J’entendis du bruit, et un homme cagoulé entra. Il portait une énorme torche qui éclairait tout autour de lui, et c’est à ce moment qu’un flash traversa ma tête. Là, de chaque côté de la porte d’entrée, cachées jusque-là dans la pénombre, il y avait deux vierges de Nuremberg. Tout ce matériel, je l’avais déjà vu ! Je connaissais cet endroit !


Un espoir fou traversa soudain mon esprit. Là, tout au fond, dans la faible lueur des lampes à huile, elle devait être là… Je partis en courant vers l’endroit où j’espérais trouver ce que je cherchais.



Mon espoir était complètement fou, comment était-ce possible… Et pourtant, elle était là, cette énorme porte de bois vermoulu, identique à celle du magasin où tout avait commencé, et derrière cette porte, il y avait exactement ce à quoi je m’attendais, à savoir cette petite pièce débordante de hallebardes, haches et autres poinçons ou casse-têtes de toutes sortes, toujours empilés dans un désordre incroyable et toujours dans un équilibre particulièrement instable. Le cœur à cent à l’heure, je tournai dans le fond, et…


Elle était là. Cette fameuse sellette que j’avais tant cherchée se trouvait là, strictement identique à celle dont j’avais le souvenir, toujours à la même place. J’étais sur le point de m’asseoir lorsque j’entendis derrière moi quelques plaintes, une voix de femme.

Là, dans la pénombre, il y avait un corps, un corps que je reconnus instantanément : Pétra. Puisqu’elle geignait, c’est qu’elle était encore vivante… Même si elle semblait plutôt mal en point. Un rapide coup d’œil sur ses blessures me confirma ce que je pensais, ils avaient dû la tabasser pour la faire parler, mais elle n’avait rien à dire… Alors, ils l’avaient abandonnée là, en attendant sans doute de la livrer au bourreau.

Alors, tout en m’efforçant de ne pas la blesser davantage, je la pris dans mes bras et l’emmenai jusqu’à la sellette. De toute façon, il n’y avait plus à tergiverser, le bourreau serait là dans quelques instants, et il serait trop tard. Alors, le cœur au bord de l’explosion, tenant fermement Pétra dans mes bras, je me jetai plus que je m’assis sur cette fameuse sellette, qui céda sous le poids de nos deux corps. Le sort en était jeté.


Je fermai les yeux.


Pas un bruit, rien. Le silence.


Personne.


Quoique… Si, le bruit d’un klaxon de voiture.


Je rouvris les yeux… Le temps de remarquer l’ampoule électrique, ma valise à mes pieds et mes habits modernes. Et aussi, tombée sur le sol aux pieds d’un fatras d’objets tous plus contondants les uns que les autres et surtout prêts à nous tomber sur la couenne, Pétra.

Pétra… Toujours blessée, toujours dans ses vêtements du moyen âge, alors que moi, je portais les mêmes fringues qu’au tout début de cette aventure.

Une fois de plus, quelque chose ne collait pas. Mais pour moi, l’important n’était pas là, je sortis mon portable et appelait le numéro des secours d’urgence.

Ce ne fut pas simple de trouver quelqu’un parlant anglais - le français, il ne fallait pas y compter - mais un quart d’heure plus tard, l’équivalent du SAMU était là et ils emportaient une Pétra complètement affolée que j’essayais de calmer en m’efforçant de lui expliquer qui étaient ces gens et ce qu’ils allaient lui faire.

Sa convalescence dura presque deux semaines, convalescence pendant laquelle il m’était impossible de m’éloigner, elle ne parlait strictement que cette langue totalement inconnue et qui, je l’appris plus tard, semblait n’être sortie de nulle part ! Les interprètes appelés à son chevet y perdirent leur latin et les linguistes qui prirent le relais ne firent pas mieux… Ce truc ne ressemblait à aucun autre idiome, patois ou dialecte connu, qu’il soit ancien ou moderne.

Dès qu’elle fut remise sur pied, je décidais tout de même de l’emmener au Sénégal puisque, malgré tout, mon frère attendait toujours ses palettes de kits médicaux. Là encore, l’affaire ne fut pas simple, Pétra ne disposant naturellement d’aucun papier… Là encore, mon passé d’ancien bourlingueur me servit et je pus très vite faire intervenir les personnes qu’il fallait pour empêcher cet imbroglio absolument inédit de nous pourrir la vie !



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Lorsque nous reprîmes l’avion vers l’Europe, huit jours plus tard, Pétra commençait déjà à parler quelques mots de français. Pas assez pour tenir une conversation, mais l’essentiel était là…

Nous étions d’ailleurs en train de somnoler lorsque le bourdonnement des réacteurs fut subitement couvert par les chamailleries de deux gamines, trois rangées de sièges plus haut. Malgré la distance, j’entendais bien leur discussion.



Le droit de cuissage… Tiens, cela me rappelait quelque chose… Insensible à toute cette animation, Pétra dormait, la tête sur mon épaule.

Je décidais alors de rallumer mon portable que je n’avais pas touché depuis près de trois semaines. En découvrant le fond d’écran, je ne pus m’empêcher de sourire.

Là, à la place de Pamela Anderson en string, il y avait une église. Mais pas n’importe quelle église, celle de Tannhäuser. Et là, dans le coin en bas et à droite, une petite icône de dossier avec un nom qui m’était familier : Pétra.

Éternellement, tout cela ne collerait jamais. D’un côté, tout portait à croire que toute cette aventure n’était qu’un rêve, que quelque chose m’était tombé sur la tête lorsque je m’étais assis sur cette damnée sellette et m’avait assommé. À côté de ça, il y avait cette alliance à mon doigt, cette série de photos et, le plus important de tout, ma Pétra, mon épouse sortie de nulle part.



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Bien entendu, dès que nous posâmes le pied en Europe, ma première préoccupation fut d’emmener Pétra là où tout avait commencé, à savoir à Düsseldorf dans le quartier des antiquaires. Là-bas, malgré toutes mes recherches, je ne retrouvai pas cette fameuse boutique spécialisée dans les articles du XIIIe siècle. Pourtant, j’étais formel, elle aurait dû se trouver à cet endroit-là, dans cette rue-là…. Mais à cette place, il y avait un fast-food, et la rapide enquête que je fis auprès du voisinage me confirma qu’il était établi ici depuis de longues années.

Les recherches concernant Tannhäuser que nous fîmes sur place ou en France donnèrent les mêmes résultats que celles effectuées sur Internet lorsque nous étions au Sénégal, à savoir qu’aucune ville ou village n’avait jamais porté ce nom, que ce soit en Allemagne, en Pologne ou ailleurs en Europe. Et à l’endroit où auraient dû se trouver la ville ou ses vestiges, là encore il n’y avait jamais rien eu.


Quant à la légende de la sellette de Tannhäuser, elle semblait n’avoir jamais existé, ou en tout cas n’être jamais parvenue jusqu’à nous.


Tout cela n’existait pas, tout cela n’était qu’un rêve…


Mais Pétra était à mes côtés. Finalement, je me foutais bien de ce patelin, de cette langue et de tout le reste. La serrer dans mes bras, l’embrasser, finir ma vie auprès d’elle, c’était cela le rêve. Et sans vraiment m’en rendre compte, il était en train de se réaliser…