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n° 15564Fiche technique42493 caractères42493
Temps de lecture estimé : 24 mn
11/04/13
corrigé 10/06/21
Résumé:  Le libertinage peut-il être puritain ? Apparemment oui, selon les auteurs de ces six petits textes à lire... Si la curiosité vous habite, n'hésitez pas à découvrir ce qu'en pensent Ben_04, OlivierK, Agerespectab, Hidden Side, Olaf et SophieF.
Critères:  fh fhh religion nympho hotel cérébral voir fmast double exercice confession -humour -initiatiq
Auteur : Collectif Antilogies  (Panel d'auteurs, changeant au gré des antilogies)      Envoi mini-message

Collection : Antilogies
Libertinage puritain

La collection « Antilogies » regroupe des textes courts (si possible entre 1500 et 7500 signes) mis en ligne sur le forum de Revebebe pendant le mois qui suit une proposition de sujet « antilogique » par l’un des membres.

Tous les lecteurs peuvent avoir accès au forum pour participer ! Concours et jeux d’écritures ; Antilogies et autres jeux (ré)créatifs – les textes ou Antilogies – les discussions.







Mars 2013 – Libertinage puritain



Sommaire :


La consultation, par Ben_04

Soirée puritaine, par OlivierK

À con fesse…, par Hidden Side

Un parc en hiver, par Olaf

Libertinage puritain, par SophieF.




La consultation


par Ben_04




La porte s’ouvre sur le cabinet et sur le docteur, qui accueille sa nouvelle patiente avec un sourire.



Vie sexuelle inexistante, imagination absente, catholicisme fervent, soupçon d’infidélité du mari avec la bonne.



La discussion continue sur ce thème jusqu’à la fin de la séance. Rendez-vous est pris pour la semaine suivante.



–ooOoo–





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Soirée puritaine


par OlivierK





***



Cécile ne demande pas mieux. Rencontrer mes amis l’intéresse. Amis et amies. Pourquoi serait-elle jalouse de mon passé ? Ce serait débile, dit-elle. De son passé à elle, elle ne parle jamais mais elle a vécu avant de me rencontrer, c’est bien normal. Je suis de plus en plus amoureux de cette fille. Est-il excessif de la vouloir pour moi seul ?


Elle s’habille sexy. Soutif qui fait pigeonner ses jolis seins tous ronds, tanga qui met en valeur son petit cul qui attire trop souvent les regards des vilains messieurs. Une jupe très étroite et bien courte. Elle veut me faire honneur, que je sois fier de l’avoir conquise.


Nous allons chez Jules, une arrière-salle nous y est réservée. Il suffit de la demander, et de commander quelques bouteilles. Ça fait bien deux ou trois ans que je connais cet endroit. Depuis ma première année en licence, en fait. « Licence aux jeux des corps ! » avait crié Julien en enlevant le chandail de Martine. Le soutien-gorge avait suivi. Elle avait fini la nuit avec moi. Chantal avait préféré… qui donc ? J’ai oublié.



***




Toujours aussi con, Julien ! Mais Cécile le prend bien, elle rit.



Pas de musique, mais des rires un peu bêtes. Julien continue :



Rires. Une autre fille pose une question.



Ce devrait être à mon tour de poser une question mais on passe à Chantal.



Quelques rires.



Elle s’en sort bien, Cécile ! Je suis fier d’elle. Mais cette histoire de chatouilles me chiffonne. C’est de nouveau à Julien de poser une question.



Il n’y a plus de questions. Nous regagnons notre chambre.



Elle plaisante ou quoi ?



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Maryse et Pascal – Puritanisme libertin


par Agerespectab



Voilà un peu plus de vingt ans que nous nous sommes mariés. J’avais dix-huit ans, j’étais vierge et très amoureuse de mon Pascal, qui n’a qu’un an de plus que moi. Nous nous étions connus au Lycée, devenus bons copains dès la seconde puis plus tendrement amis ensuite. Nos parents nous avaient élevés tous deux dans le respect et la pratique de la religion catholique, ce qui était bien banal à l’époque.


Nous nous sommes promis l’un à l’autre, dans le secret, puis fiancés officiellement, enfin mariés devant monsieur le Maire et monsieur le Curé. Le soir même, Pascal me faisait femme. Je lui ai fabriqué deux enfants, deux garçons qui sont loin aujourd’hui. Je suis donc restée seule fille au foyer, mes trois hommes m’ont bien choyée, mais combien je regrette de n’avoir pu câliner une petite poupée vivante à moi, bien à moi.


Je suis maintenant seule avec mon Pascal. Je ne me plains pas, même si la maison est un peu vide. Nous ne sommes pas encore retraités, il s’en faut. Les soirées meublées par la télé me laissent un peu frustrée. Lorsque nous nous couchons, il arrive que je manifeste mon envie d’un câlin, une à deux fois par mois. Pas plus souvent sinon j’aurais honte de moi, je me ferais l’impression d’être une catin. Jamais l’initiative ne vient de Pascal ; j’en ai pris mon parti, considérant que ma poitrine un peu affaissée et mon cul enrobé ne présentent plus guère d’attraits.


Un soir, Pascal se lance dans un discours bizarre, un peu moralisateur, un peu machiste, pas très clair en tout cas, dans lequel je peine à le comprendre. Il a toujours été très proche de la vie paroissiale, assidu à la messe du dimanche, toujours déçu que je ne l’y accompagne pas quelquefois, retranchée derrière mes obligations de ménagère.


Ce soir-là il me fait l’amour, comme à l’habitude : sans aucune caresse préliminaire, et quant à moi j’ai appris depuis longtemps à me garnir d’un peu d’huile d’amande douce si je veux éviter d’être défoncée à sec. Mais au lieu de tomber aussitôt dans un sommeil profond, le voilà qui reprend son délire dans lequel la gent féminine apparaît comme très suspecte de trimbaler des valeurs dégradantes de l’humanité. Je me tais, le laisse poursuivre, non sans me promettre de relancer le lendemain.


Vendredi soir, semaine terminée, je le reçois avec l’apéro garni et j’enchaîne aussitôt sur son cours de philo de la veille :



Je vais vous passer le détail de la négociation qui vous semblerait interminable. Il en ressort essentiellement que j’aurai la faveur d’être honorée plus souvent par mon seigneur et maître. Nous regroupons en une seule séance la confession et les galipettes. Nous ne sommes pas entrés dans les détails, j’ai estimé suffisante cette avancée, me réservant d’obtenir pour plus tard des caresses et des coquineries de toutes sortes.


Le lendemain samedi, le repas du soir est particulièrement soigné. Puis, rendus dans notre chambre :



Ainsi fut fait. Je me disposai à plat-ventre sur ses cuisses. Il n’eut qu’à retrousser ma nuisette et commença galamment par des caresses très douces et nombreuses. Puis vint la première claque, que je devrais plutôt qualifier de tape. Je m’obligeai à pousser un jappement mais en fait j’avais surtout envie de rire. Il me tapota les fesses une dizaine de fois, puis demanda :



Il reprit la fessée avec des claques plus fermes, et je goûtais fort la pénitence. J’eus même cette idée que, ce soir, je n’aurais pas besoin d’huile d’amande douce, ma vulve devenue bien accueillante cette fois.


Nous fîmes l’amour comme jamais auparavant.


Je mis en place, dans ma tête, tout un programme de formation sexuelle de mon mari. J’en avais beaucoup appris sur Internet. Mes « pénitences » allaient devenir autant de carottes à lui agiter sous le nez pour l’amener progressivement à me sucer le clito, futur couronnement de mon éducation libertine.



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À con fesse…


par Hidden Side



Soudain tiré de son assoupissement par un bruit d’étoffes froissées, le père François se raidit sur sa chaise. À travers la grille, c’est le parfum de la créature qui lui parvient. Une fragrance lourde et sucrée, avec, en arrière-plan, le musc troublant de rapports récents. Inutile de regarder sa montre, il sait quelle heure il est. Son heure… Suffisamment tard pour qu’aucun fidèle ne risque de les surprendre. Le prêtre soupire en faisant glisser le portillon derrière le grillage.



Il n’est pas dupe de la douceur de cette voix. Ses chuchotements n’expriment aucune timidité, bien au contraire. Cela fait longtemps qu’il aurait dû l’adresser à quelqu’un d’autre. Peut-être à un psy… Aussitôt, il se reproche cette pensée. Qui est-il pour juger ? Surtout au vu de ce que ses confessions lui inspirent.


Parfois, il doute vraiment d’être dans son rôle en permettant à cette pécheresse de se confier à lui. Certes, c’est à travers l’homme qu’elle communique ses tourments à Dieu. Mais au fil du temps, la part de masculinité qui demeure en lui s’est trouvée corrompue par la verdeur de ses propos. Son inaptitude croissante à maîtriser la sale excitation qu’elle lui communique l’écœure, autant qu’elle le fascine. Et c’est ainsi à chaque nouveau déballage, sa foi défaille un peu plus à écarter l’envie. Viendra le moment où se masturber seul, le soir, en repensant aux descriptions franchement explicites qu’elle lui livre ne lui suffira plus…


« Mon Dieu ! Que la chair est faible ! »


À son habitude, elle récite sa prière d’une voix hachée, haletante, comme si elle brûlait à la fois d’un feu insatiable et d’une soif infernale de rédemption. Une corvée à expédier, avant d’accéder à la véritable raison de sa présence en ces lieux : lui livrer les détails les plus crus de ses obsessions, la fournaise de ses désirs débridés.


Aujourd’hui ils l’ont fait chez elle, pendant que son mari était au travail. Pour l’occasion, ils ont invité un autre homme à se joindre à leurs ébats. Elle ne le connaissait pas, c’est son amant qui s’est chargé de le « recruter ». Quand il est arrivé, elle était attachée au lit conjugal, entièrement nue, les yeux bandés. Une pine toute neuve s’est glissée dans sa bouche, coulissant au fond de sa gorge jusqu’à l’étouffer. Leur invité ne s’était pas lavé avant de l’investir ; sa bite puait la sueur et l’urine…


Elle aurait dû être révulsée, or c’est le contraire qui s’est produit. Avilie, rabaissée, elle s’est sentie excitée comme jamais. Ils l’ont utilisée tout l’après-midi, qui dans sa bouche, qui dans son cul, avant de lui imposer une série de doubles pénétrations qui l’ont laissée pantelante mais inassouvie. Les mains liées dans le dos, elle ne pouvait même pas se branler alors que ses orifices malmenés étaient défoncés, encore et encore.


Tandis qu’à mi-voix elle profère ses obscénités, le père François sent une bosse déformer sa soutane. Pour la nième fois, il tente de se figurer cette femme. Plutôt jeune ou déjà mûre ? Blonde ou brune ? Une silhouette filiforme, ou des hanches pleines et des seins comme des melons ? Il imagine un minois innocent, propre à dissimuler les turpitudes qui dirigent sa vie d’hétaïre. Ce n’est pas tant une curiosité malsaine qu’un moyen d’occuper son esprit, l’empêcher de succomber au feu roulant des images licencieuses qui traversent son pauvre cerveau…


Le fait de ne pas pouvoir la voir alors qu’elle est là, à lui parler agenouillée sur le prie-Dieu, la bouche à quelques centimètres de lui, le con et le rectum crépis du sperme de ses amants, tout cela augmente encore la tension érotique de ce monologue lent et grave. Cette femme est dans un tel état d’excitation qu’il n’aurait aucune peine à la saillir à même le confessionnal, sans qu’elle s’en offusque.


« Seigneur, aidez-moi à ne pas céder à la tentation ! »


Le prêtre ferme les yeux. Il ne peut pas, il ne doit pas envisager de commettre cette horreur ! Comment pouvoir confesser cela un jour ? Non. Son devoir lui impose de recevoir le poids des péchés de cette femme, d’entendre à la lumière de la Parole de Dieu sa contrition de pénitente, et de lui donner l’absolution. Apaisée, confortée par le sacrement du pardon, elle s’en ira rejoindre ses foyers, le cœur et l’âme allégés de ses noirs secrets.


Alors elle pourra, avec une pureté revigorée, se glisser dans la couche de son époux sans crainte que ne la trahisse sa culpabilité…



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Un parc en hiver


par Olaf



À l’heure dite, elle sort du parc où nous nous sommes donné rendez-vous et vient à ma rencontre, un sourire aux lèvres. Je réalise immédiatement tout ce qui sépare la pudique verticalité de ce premier contact de la troublante horizontalité que j’ai parfois eu l’audace d’envisager depuis que j’en sais un peu plus d’elle.


Incorrigible rêveur, sans doute poussé à la faute par l’un ou l’autre de ses billets virtuels, j’avoue ne pas m’être interdit quelques torrides fantasmes dont elle était l’héroïne. Sauf qu’à cet instant de vérité, la moindre idée d’ouverture relève de la plus pure fiction.


Ce que je découvre de cette femme nous place dans un tout autre registre. D’abord, elle est belle. Avec ce que cela suppose de rondeurs, de luminosité dans le regard, d’élégance dans la mise, de démarche troublante, de grâce dans chacun de ses gestes. Toutes qualités que ma nature insipide ne saurait enrichir.


Ensuite, elle est fascinante. Malgré la situation imprévisible, elle sait donner une note naturelle à notre rencontre, et met d’emblée beaucoup de simplicité dans ce moment de partage. Il n’est pas donné à tout le monde d’anticiper les silences, de gommer les hésitations, d’éluder les questions avant qu’elles soient formulées. Chez elle, c’est une qualité naturelle, une forme d’autorité féminine qui force l’admiration.


À ses côtés, je n’éprouve aucune gêne d’être aussi insignifiant et gris qu’une portion congrue. Quelle pâle originalité de ma vie trop bien ordonnée pourrait éveiller le moindre intérêt chez elle ? J’en arrive presque à me réjouir de ce que notre différence d’âge rende pitoyable toute velléité de séduction de ma part. Compte tenu de ce que j’aurais à lui offrir, quelle fatuité ce serait de me montrer trop empressé, trop concupiscent.


Dès le début de notre promenade, elle me laisse pourtant parcourir ses charmes du coin des yeux. Avec bienveillance, me semble-t-il même. Sans doute s’exerce-t-elle à guider mon attention là où elle est en confiance. Rassurée par ce qui, à fleur de sa peau, impose une distance respectueuse et ajoute au mystère qui émane d’elle.


Quelle idée ai-je eu de lui proposer le plein-air pour nous retrouver ? J’imaginais faire vibrer une corde sensible à son arc. Sauf qu’en hiver, sans ses luxuriants atours, un parc, c’est froid, engonçant, à l’inverse de ce qu’il faudrait pour faire naître une relation chaleureuse. Sous des cieux si peu cléments, impossible d’envisager le moindre rapprochement des corps.


En entendant Célia se raconter un peu, je n’ai pourtant aucune difficulté à imaginer un parterre de fleurs coloré, une végétation exubérante qui mettrait nos sens aux abois. En d’autres temps. Car cette jeune femme, qui se dit plutôt terre-à-terre, que peut-elle voir d’autre aujourd’hui sous nos pieds qu’un sol gelé ? Quel trouble pourrais-je susciter en elle dans le froid mordant d’un après-midi de février ?


Comblé par cette parenthèse d’une heure qu’elle m’accorde, je me laisse guider de sourire en sourire, et suis le chemin qu’elle m’indique par ces discrètes balises. Nous déambulons dans les allées terreuses en partageant quelques bribes d’existence, avant d’échouer dans un charmant endroit où nous pouvons boire quelque chose de chaud.


Là, elle accepte de se livrer plus encore, de me laisser effleurer quelques-unes de ses failles. La vie ne l’a pas ménagée. Sa manière d’en accepter les cicatrices la rend émouvante. Nous ne voyons pas le temps s’écouler. C’est elle qui me rappelle que l’heure du rendez-vous professionnel dont je lui avais parlé est déjà passée. Insidieusement, la présence de cette femme s’est mise à compter pour moi. Il est temps de détourner mon regard d’elle, et mes pensées surtout.


Nous sortons du restaurant, et reprenons notre marche en direction de la prochaine station de métro, sans savoir ni l’un ni l’autre où elle se trouve. Qu’importe, elle accepte de m’accompagner encore, son trajet sera le mien.


Côte à côte, nous poursuivons notre conversation, jusqu’à ce que le hasard nous fasse passer devant l’entrée d’un hôtel. Trop occupé à profiter de ces derniers instants en si agréable compagnie, je ne l’aurais pas remarqué si elle ne s’était pas arrêtée.


Intrigué, je reviens sur mes pas. Elle me fait réaliser le potentiel de cette coïncidence en précisant qu’elle ne croit pas au hasard. Elle ajoute même qu’elle ne sait pas résister à une folle envie. Joignant le geste à la parole, Célia me tend la main et m’entraîne à l’intérieur. Un réceptionniste bougon nous remet les clés de la chambre 26, avec vue sur le parc.


La douce chaleur de l’alcôve réchauffe mes sens. J’ose demander la nature exacte de la folle envie. Une envie de lecture, évidemment. Envie de profiter de l’occasion unique d’entendre un auteur lire un de ses textes rien que pour elle. Un auteur de ma qualité, ajoute-t-elle mutine.


Elle sort de son sac le livre de nouvelles érotiques que je lui ai dédicacé dans le restaurant, le lance sur le lit et, avec ce naturel désarmant qui la caractérise, commence à se déshabiller. Elle me laisse juste le temps d’apercevoir ses ravissants dessous, avant de se glisser sous la couette. D’un regard elle m’invite à m’allonger à ses côtés, sur le lit, et à commencer la lecture au chapitre qui me plaira.


Je choisis l’histoire d’une jeune femme, et d’un homme qui la rencontre d’une étrange manière. Enfin, surtout l’histoire d’un jardin dédié à la sensualité et au désir. Une évocation de sentiers à parcourir, de plates-bandes à contempler, de monticules à gravir, de corolles butinées.


Lorsqu’arrive l’instant où la jeune femme fait confiance à l’homme, lui laisse découvrir la variété de ses parfums, l’intensité de ses élans, le chant envoûtant de ses soupirs et de ses gémissements, je vois les mains de ma partenaire d’un instant descendre le long de son corps. Je me retiens de l’observer pendant que je poursuis ma narration, et lui raconte comment les amants de ma nouvelle, étroitement enlacés, partagent le plus doux, le plus désirable, le plus excitant, le plus irrépressible. Qu’il me soit pardonné d’avoir abondamment improvisé pour faire durer ce moment de grâce.


Le très discret gémissement qui s’échappe de la bouche de Célia au dernier paragraphe me laisse supposer qu’elle s’est intimement associée au plaisir des protagonistes. Cette volupté « qui les a submergés à la manière d’une soudaine averse dans la chaleur de l’été », comme le précisait mon ultime phrase, si banale en regard de ce qui vient de se jouer sous les couvertures.


La mienne de volupté aura été de sentir Célia troublée par le glissement de mes mots sur sa peau. C’est si rare pour un auteur de partager, fût-ce à distance raisonnable, les plus intimes effets de sa prose.


Lorsque tout est dit, la jeune femme pose sa joue dans la paume de ma main, me laissant le temps de caresser son visage. Puis elle se lève et se rhabille. Avant de disparaître, sans se retourner, elle griffonne quelques mots sur un morceau de papier qu’elle dépose sur la table de nuit.


Clin d’œil de connivence ? Aveu reconnaissant ? Adieu solennel ? Je me précipite sur le message pour le découvrir.


Le secret endroit de mon ventre que vous avez enflammé et moi-même vous remercions de votre délicate manière de nous être agréable. Vous nous avez donné envie de nous dévoiler un peu plus. Si l’aventure vous tente, je vous ouvrirai des portes connues de moi seule.



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Libertinage puritain


par SophieF.





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