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10/05/13
Résumé:  Emilie de Sainte-Aude se prépare à assister à la procession qui a lieu chaque année à Sainte-Florine.
Critères:  fh cousins copains religion campagne ascenseur fête intermast fellation cunnilingu fsodo
Auteur : Tanis            Envoi mini-message
La Procession de Sainte-Florine

Ceci est une suite au Gantier de Sainte-Florine (n° 15025)







La procession de Sainte-Florine





Ce jour-là, comme tous les matins, Émilie de Sainte-Aude scrutait les paroissiens de Sainte-Florine ; les plus dévots qui se présentaient là, accompagnant sa mère ; et les nouveaux, les rescapés ou les égarés qu’elle voyait agenouillés pour la première fois, face au chœur de Notre-Dame.


Le silence n’était troublé que par un murmure presque inaudible sortant du confessionnal, ainsi que des bruits de chaises en osier qui craquaient sous les genoux des fidèles.


Demain serait un jour particulier. Une fois l’an, le char contenant la Sainte chasse de Sainte Florine ferait le grand tour du village accompagnée de nombreux cavaliers. Merveilleux travail d’orfèvrerie datant du moyen-âge, celle-ci contenait les reliques de la Sainte. Et c’est tiré par quatre gros chevaux de trait que le char parcourrait les sentiers des champs et les rues entourant le village afin d’intercéder les bienfaits de Sainte Florine pour une année encore.


Émilie regardait délicatement du côté de la rangée des hommes, cherchant des visages connus. Il y avait là les notables de la ville et beaucoup de fidèles qu’elle ne connaissait pas. Tournant la tête un peu plus vers la gauche, elle aperçut Julien de la Boissière. Leurs regards se croisèrent, et d’un léger mouvement de tête, il la salua.

Etonnée et rougissante de voir cet ami d’enfance à Sainte-Florine, Émilie se tourna vers sa mère pour lui poser la question, lorsque celle-ci lui chuchota :



Celle-ci se leva et rajustant sa robe, se dirigea vers ce grand meuble muni d’une porte centrale et de deux rideaux latéraux.

Soulevant l’un des deux, elle s’agenouilla sur le petit coussin de velours rouge destiné à protéger les genoux.

Face à elle, une grille obturée pour le moment par une porte à glissière luisait faiblement dans l’obscurité.

Émilie songeuse se demanda ce qu’elle allait dire au chanoine Guillaume de Bloissac. Déjà celui-ci lui avait rappelé la nécessité de se confesser régulièrement, d’éviter ainsi de laisser son âme s’enliser dans les tourments, et surtout d’accumuler en soi mauvaises pensées et actions. Il lui avait même fait parvenir une lettre qui était ainsi conçue :


Ma chère enfant, je suis étonné que depuis plus de trois mois, la pensée ne vous soit pas venue encore de vous confesser. J’ai fait part de ma surprise à madame votre mère qui m’a dit combien elle tenait à vous voir remplir vos devoirs religieux. C’est à sa prière que je vous invite à venir au sacré tribunal de la pénitence. S’il vous est désagréable de vous mêler à la foule de mes paroissiens, venez donc dans la soirée, de trois à quatre heures, à mon presbytère : je vous y attendrai.


C’était signé : Guillaume de Bloissac, chanoine.


L’image de Julien lui revint. Il n’habitait plus Sainte-Florine, ses parents ayant déménagé dans sa jeunesse. Que faisait-il ici dans son village ? Peut-être venait-il assister lui aussi à la procession qui aurait lieu le lendemain ? Ses réflexions furent interrompues par le coulissement du portillon la séparant du prêtre.



Émilie se tortilla sur le coussin, essayant de dissimuler la légère douleur qui commençait à lui vriller les genoux.



Le chanoine toussota.



Émilie ne s’attendait pas à un interrogatoire pareil, mais si elle voulait l’absolution maintenant que le chanoine était au courant, elle devait répondre…



Prenant une voix un peu plus grave, le chanoine haussa un peu le ton :



La jeune fille frissonna :



Le chanoine Guillaume de Bloissac soupira, il essayait de voir le visage de la jeune fille au travers des grilles, mais la faible luminosité ne renvoyait que l’éclat bleu de ses pupilles grandes ouvertes. Ainsi la petite de Sainte-Aude se caressait et avait des orgasmes ! Le curé revint à la charge :



Émilie se trémoussait à présent, honteuse de se livrer ainsi :



Guillaume de Bloissac commençait à avoir chaud, ses deux heures de confessionnal ne seraient pas perdues !



Émilie s’empressa d’ajouter :



Un silence profond suivit cette déclaration. La chanoine sourit intérieurement devant tant d’innocence et de franchise. Il imaginait déjà les deux cousines adolescentes, Émilie de Sainte-Aude et Hélène de Laclos se livrant aux pires débauches ensemble. Il voyait les corps nus comme s’il y était, s’enchevêtrant, haletants, humides de sécrétions, de salive, s’abîmant dans des orgasmes torrides… Il soupira.



Émilie réfléchit… Non, elle ne trahirait pas Marin, le gantier de Sainte-Florine, ce serait son secret à elle, et tant pis pour les péchés non confessés et pour l’absolution. Elle en parlerait à sa mère.



Émilie sortit du confessionnal en boitant un peu, ses genoux lui faisaient mal. Elle rejoignit sa mère dans le chœur pour suivre l’office qui allait débuter.


Dans l’église Sainte-Florine, il faisait une fraîcheur délicieuse.

En cette fin de matinée la chaleur était lourde. Il ferait chaud demain pour la procession.


Les yeux d’Émilie se promenèrent doucement, levant les yeux vers les hautes voûtes, sous lesquelles des faisceaux de colonnettes montaient comme des fusées de pierre. Ils s’arrêtèrent devant les sculptures étranges des chapiteaux, où l’on voyait des bourreaux scier des patients en deux, et les faire cuire sur des grils, tandis qu’ils alimentaient le feu avec de gros soufflets.


Guillaume de Bloissac quitta le confessionnal dont il referma soigneusement la porte. Les cloches du carillon de Notre-Dame tintaient doucement, appelant les fidèles à l’office matinal.


Le prêtre marqua une pause et regarda ses fidèles agenouillés. Ainsi donc, ils avaient tous quelque chose à se faire pardonner. Cherchant Émilie des yeux, il la dévisagea un moment et ce qu’il vit parut le rassurer. Émilie était à peine maquillée. Ses longs cheveux étaient noués derrière sa tête, attachés avec une broche des plus ordinaires et coiffés d’un foulard à motifs insignifiants noué sous le menton. Elle portait, malgré la chaleur, un long manteau beige, ample, en tissu léger. Elle avait même pris la peine de choisir des souliers à talons plats.

Le chanoine rejoignit lentement l’autel dans le chœur.


Émilie chercha Julien du regard, mais sa place était vide. Elle l’aperçut dans le chœur.

Il enfilait avec précipitation la chasuble rouge et le surplis blanc qui l’agrémentait, essayant de calmer l’impatience de monsieur le chanoine qui l’attendait depuis plusieurs minutes avec un air inquisiteur.


Émilie pouffa de rire en voyant Julien déguisé en enfant de chœur. Ils s’étaient connus dans leur enfance, avaient joué ensemble, et voir cet adolescent ainsi affublé la laissait sans voix.

Ce n’était plus le petit garçon parfois timide qu’elle avait connu. Le jeune homme, dévoilait un charme qu’on n’aurait pas pu deviner à l’époque. Grand, les cheveux noirs un peu en bataille, la démarche assurée, il affichait de beaux yeux couleur anthracite qui brillaient comme deux marcassites au fond des orbites.


Le chanoine sans doute poussé par la faim et certainement invité dans une famille en cette veille de jour de procession démarra l’office sans tarder.

Julien procéda mécaniquement aux divers rituels de la messe, activant la clochette, soulevant la chasuble de l’officiant, tournant les pages du missel hiéroglyphique, répondant aux interpellations latines, faisant mine de dévotion.


La communion arriva et Julien présenta la paterne sous le menton des fidèles, captant au passage les miettes de l’hostie que leur offrait le chanoine.

Guillaume de Bloissac ne voyait pour le moment que la large échancrure sur le corsage de Madame de *** qui laissait découvrir une noire caverne entre ses seins volumineux. Il peina à sortir la petite hostie du calice argenté. Julien percevant tous ces détails, avait écarté malicieusement la paterne du menton de la dame et les miettes de l’hostie s’étaient éparpillées dans l’antre invitant.

Il imagina voir la main du chanoine plonger dans ce décolleté mystérieux, cherchant les restes du corps du Christ, dispersés sur la chair humectée de sueur, s’accrochant aux papilles proéminentes, et ses doigts s’agitant avec frénésie dans ce repaire secret préférant aux restes du Christ, la quête des plaisirs de l’Enfer.


Julien de la Boissière se tourna alors vers Émilie, agenouillée juste à côté. À peine plus jeune que lui, elle laissait voir sous son corsage transparent de petits mamelons qui pointaient imperceptiblement.


Il approcha la paterne de son menton et l’y appuya. Elle se détourna sous le contact froid de celle-ci. Émilie fixait Julien d’un air effaré de ses deux globes d’une étonnante blancheur. L’hostie avait raté sa petite langue sensuelle et s’était écrasée inerte sur la paterne ; sa langue restait là offerte en pâture.

Déjà elle s’imaginait Julien se pencher sur elle, offerte, la mordant, l’avalant, la croquant. Elle sentait ses seins saisis vigoureusement, les tétons malmenés par des doigts fébriles… puis sa tête s’enfoncer sous ses jupes et elle ferma les yeux croyant que cela était vrai.

Un toussotement du chanoine la rappela à l’ordre, et ouvrant les yeux, elle reçut l’hostie sur la langue.

Émilie se leva et retourna s’agenouiller près de sa mère. Horrifiée de ce qu’il venait de se passer alors qu’elle sortait à peine de confession, elle prit sa tête entre ses mains et se laissa emporter toute entière au plus profond de ses rêves interrompus inopinément par les toussotements nerveux du chanoine de Bloissac.

Les fidèles quittèrent l’église sous le chant du carillon qui marquait la fin de l’office.


Le soleil était déjà haut, et la chaleur commençait à se faire sentir.

Hélène de Laclos attendait sa cousine devant le porche de Notre-Dame, se protégeant comme elle le pouvait des chauds rayons du soleil. En l’apercevant elle courut au-devant d’elle.



Émilie réfléchit quelques secondes puis déclara :



La jeune fille ne put continuer la suite, interrompue par l’arrivée de Julien. Il s’approcha des deux jeunes filles.



Hélène détaillait le jeune homme, c’est vrai qu’il avait changé depuis le temps !



Se détournant, il chercha des yeux et s’exclama :



Les deux cousines regardèrent ensemble dans la même direction.



Le curé leur adressa son plus charmant sourire accompagné d’un petit mouvement de tête, et se hâta d’aller saluer ses paroissiens attendant sur le porche.

Julien se retourna vers les deux cousines :



Émilie lui sourit :



Deux minutes plus tard, les deux adolescentes suivaient Julien et gagnaient le clocher par un étroit escalier en colimaçon serpentant le long des murs de la tour.


En découvrant l’intérieur de celle-ci, Émilie se dit qu’elle portait les stigmates du combat inégal des choses avec le temps.

La tour était percluse de rhumatismes. Tout ce qui devait tourner, s’ouvrir ou se refermer ne le faisait qu’à contrecœur. Des portes aux trappes en passant par les fenêtres, tout n’était que grincements rébarbatifs, couinements douloureux, protestations véhémentes de la matière qu’on brutalise.

Le clocher était en meilleur état, cependant de vieux abat-sons rouillés pendaient sur les trois ouvertures branlantes des fenêtres. Seule la charpente paraissait en bon état.

Les jeunes gens gravirent les marches qui grinçaient fortement à chacun de leurs pas, mais c’est sans encombre qu’ils parvinrent à la trappe s’ouvrant sur la pièce contenant le clavier du carillon juste sous le clocher.


Marin se retourna surpris. Armé d’une pince, il enserrait les butées des touches du clavier de petits morceaux de cuir.



Hélène regardait le mécanisme de l’énorme machine compliquée et les dizaines de câbles et fils de fer reliant les touches de bois appelées « coup de poing » au battant des cloches bien alignées au-dessus d’elle. En bas et devant le clavier, une série de touches larges comme deux doigts, étaient disposées en deux rangs superposés. Plus bas encore, le pédalier qui déclenchait les notes les plus graves.

Julien expliqua :



Émilie avisant une échelle de bois menant au dernier plancher du clocher s’y engagea. Julien voulut la retenir.



Émilie grimpa prudemment et Julien lui emboîta le pas.

Marin regarda Hélène et ses grands yeux clairs. Puis l’attirant contre lui, il posa sa bouche contre la sienne. La jeune fille laissa échapper un petit gémissement, et reculant s’appuya inopinément sur le clavier et sur le pédalier.

Un tintinnabulement de cloches retentit soudain, obligeant la jeune fille à se redresser vivement.

Détachant ses lèvres des siennes elle murmura :



Il avait la bouche sèche. Déjà lorsqu’il l’avait vue pour la première fois au magasin, il avait tant rêvé de cet instant ! Empoignant une masse d’étoffe il la souleva.



Ses mains se perdaient dans les tissus.



Il s’efforça de soulever le vêtement sans abîmer la soie, mais celle-ci lui glissait des mains. Impatiente, elle se baissa, saisit jupe et jupon par les ourlets et remonta le tout au niveau de sa taille.



Il craignait que Julien et Émilie ne redescendent, mais le désir l’emporta sur ses réticences. Il glissa la main droite entre ses cuisses… et en eut le souffle coupé : elle était nue sous son jupon. Comprenant qu’elle avait prévu d’emblée de lui accorder ce plaisir, il s’enflamma encore. Il l’effleura avec douceur, et elle pressa ses hanches contre sa main pour l’encourager à aller plus loin.



Quand il ferma les yeux, elle lui dit :



Elle avait le rouge aux joues et un souffle rauque s’échappait de ses lèvres entrouvertes. Elle lui prit la main et le guida.



Elle se laissa aller contre son épaule. Il sentait la chaleur de son haleine à travers sa veste et sa chemise. Elle se poussait à sa rencontre avec des coups de reins puissants. Puis elle émit un petit bruit de gorge, tel le cri étouffé d’une tourterelle, et chavira enfin contre lui, s’agrippant pantelante à ses épaules.


Il était temps ! Les deux jeunes gens redescendaient du clocher, et Émilie voyant la chiffonnade des jupes de sa cousine comprit de suite ce qu’il s’était passé.



Tirant sur ses jupons d’un air digne, elle suivit sa cousine.

C’est en s’engageant dans l’escalier qu’ils entendirent celui-ci grincer. Un pas pesant et fatigué faisait gémir chaque marche. Julien se pencha par-dessus la balustrade, regardant vers le bas.



Avisant une niche profonde dans le mur de la tour, elle y poussa Hélène et Julien, puis à son tour elle s’y engouffra.

Serrés les uns contre les autres, ils se faisaient le plus petits possible, protégés par les ténèbres relatives.

Les grincements se rapprochaient et Émilie se serra plus fort contre Julien. Elle sentit alors contre son pubis la raideur contenue dans son pantalon. Appuyant son ventre contre le sien, elle sentit grandir le cylindre de chair accolé à son ventre. Lentement elle glissa sa main entre leur corps, et enserra cette rigidité entre ses doigts à travers le vêtement. Elle tenait, fascinée, le sexe chaud dans sa paume et commença lentement le mouvement de masturbation remontant de la hampe vers le haut du sexe, enveloppant le gland humide du prépuce, qu’elle abaissait ensuite forçant les tissus tendrement vers le bas, pour pousser le plaisir jusqu’à sa limite extrême.


Hélène écoutait le bois de l’escalier gémir tout en regardant Julien. Elle vit son regard devenir flou lorsqu’elle aperçut la main de sa cousine coincée entre leurs corps. Julien agité des soubresauts de l’orgasme fixa la jeune fille, lorsqu’il épancha son sperme par jets puissants dans ses vêtements.


L’ombre du chanoine franchit la niche accompagnée d’un halètement de forge et disparut dans le tournant de la tour.

Rapidement Émilie tira Julien de leur précaire cachette et dévala silencieusement le reste de l’escalier suivie par Hélène.


Arrivé en bas de l’escalier, Julien embarrassé tenait contre lui sa veste, dissimulant ses vêtements souillés pas ses épanchements…

Émilie lui lança un regard langoureux :



Hélène regarda sa cousine :




************



Le soleil avait bien entamé sa course dans le ciel lorsque Julien se présenta chez les de Sainte-Aude. La journée était chaude comme la veille, et déjà, une foule de paroissiens s’en allait à la rencontre de la procession, qui s’avançait lentement au rythme de l’imposant char surmonté de la chasse.


Émilie était prête, et Julien l’aida à monter dans la calèche.

Celle-ci décapotée permettait d’admirer le paysage tandis qu’un frais courant d’air éventait les personnes.

Prenant place sur les sièges arrière, Julien fit signe au cocher de se mettre en route.

Au claquement du fouet, la calèche démarra, et les chevaux emboîtèrent un petit trot à la rencontre de la procession.

Régulièrement ils dépassaient hommes, femmes et couples qui comme eux s’en allaient rejoindre le long cortège qui revenait vers Notre-Dame.

Julien se tourna vers Émilie :



Elle saisit la main de Julien et la posa sur son sein. Il eut un hoquet de surprise, mais personne ne le remarqua car le claquement des sabots sur les pavés couvraient toute conversation. Elle tourna sa main de façon qu’il puisse sentir son téton sous sa paume. Elle aimait qu’on lui touche les seins, mais cela arrivait trop rarement. Elle aurait voulu que cela soit plus fréquent tant elle adorait cela. C’était une autre découverte. Il n’était pas le premier à les caresser, et elle avait été tout à la fois troublée et flattée de constater qu’elle pouvait éveiller le désir d’autrui. Avant lui, il y avait eu Marin, et elle y avait pris beaucoup de plaisir.


Elle jeta un coup d’œil furtif à Julien ; il avait le regard fixé devant lui, sur la procession qui approchait, et son front luisait de transpiration. Elle se demanda si elle avait tort de l’exciter ainsi alors qu’elle ne pouvait pas lui donner satisfaction. Il ne fit pourtant pas mine de retirer sa main, et elle en conclut que cela ne lui déplaisait pas. Elle y trouvait de la jouissance, elle aussi. Mais comme toujours elle aurait voulu aller plus loin.

Qu’est ce qui avait bien pu la changer ainsi ? C’était la première fois qu’elle éprouvait de telles envies.

La calèche rejoignit la procession, fit demi-tour en emboîta le pas au milieu des fidèles qui suivaient le lourd char doré.


Un paysan marchait le premier, tenant une bannière de soie violette brochée d’or, à hampe rouge aux couleurs de Sainte Florine. Puis, deux longues files de femmes s’espaçaient largement. Des enfants déguisés en anges promenaient fièrement leurs petites ailes sur le dos. Les prêtres venaient au milieu, le chanoine de Bloissac, un vicaire et le précepteur d’un château voisin, chantant à pleine voix. Enfin, derrière, à la suite d’une bannière blanche portée par une grosse fille aux bras hâlés, piétinait la queue des fidèles qui se traînait avec un fort bruit de sabots, pareille à un troupeau débandé. Les cavaliers suivaient, réglant leur avance sur le pas des pèlerins.


Regardant délicatement autour d’elle, Émilie posa la main sur la cuisse de Julien. Elle sentait la chaleur de sa peau à travers la laine fine de son pantalon dont il avait changé. Il ne la regardait toujours pas, mais elle vit qu’il avait la bouche ouverte et le souffle court. Elle glissa la main plus haut sur sa cuisse et ses doigts effleurèrent le membre raidi avant de se refermer sur lui.


Elle était tout à la fois excitée et curieuse de refaire ce qu’elle avait fait hier, mais cette fois en public ! Jamais elle n’avait fait une chose pareille. Elle le tâta à travers l’étoffe de son pantalon. Plus grand qu’elle ne l’aurait cru, plus dur aussi, il évoquait davantage un morceau de bois qu’une partie du corps.


Elle trouvait admirable que le simple toucher d’une main de femme puisse provoquer une transformation physique aussi remarquable. Chez la femme qui éprouvait du désir, cela ne se manifestait que par d’infimes changements : une sensation presque imperceptible de gonflement, et une humidité, à l’intérieur. Chez les hommes, c’était comme si un mât de chapiteau se dressait.

Elle refit alors le geste qu’elle avait accompli, le mouvement de va-et-vient, pendant que les chants religieux prêchant le repentir s’élevaient dans les airs.


Julien haletait à présent, mais les fidèles chantaient si fort que personne ne pouvait l’entendre. Elle était ravie de pouvoir lui donner un tel plaisir. Elle observait les nuques des fidèles longeant la calèche, terrifiée à l’idée que l’un d’eux se retourne tout en étant trop absorbée pour s’interrompre.


Julien posa la main sur la sienne pour lui montrer comment faire, serrant plus fort en descendant et relâchant l’étreinte en montant, et elle l’imita. À l’instant où les chants s’achevèrent, Julien se crispa sur son siège. Elle sentit dans son membre une sorte de spasme – une fois, deux fois, une troisième fois – puis, Julien parut s’effondrer, épuisé. Elle retira promptement sa main, rouge de honte. Elle s’aperçut qu’elle haletait et fit un effort pour respirer normalement. Personne n’avait rien remarqué. Son soulagement était si profond qu’elle eut envie de rire. Elle pouffa tout bas.

Le cortège rentra au village et Émilie assista a la rentrée du char dans Notre-Dame pendant que Julien s’éclipsait une nouvelle fois.


Hélène surgit derrière elle, le visage rouge et les cheveux en bataille.




************



Le puits de Sainte Clarisse était connu, perdu en pleine campagne au milieu d’un pré bordé de hauts peupliers. Il avait été rehaussé à l’époque et entouré d’un mur de moellons pour éviter que les troupeaux ne viennent piétiner les herbes aux alentours.

Réputé pour son eau miraculeuse, de nombreux pèlerins venaient y remplir de grands cruchons pour soigner les rhumatismes et les maux de dos.


Le couple laissa la calèche aux abords du chemin à la garde du cocher et rejoignit le puits par un petit sentier qui serpentait au travers des champs dont les blés doraient au soleil.

Julien regardait le portique en fonte qui surmontait le puits. Celui-ci orné de maintes volutes supportait une chaîne où pendait un godet en étain, permettant de remonter l’eau du puits.



Julien la regardait jouer avec le récipient à la surface de l’eau. Il s’approcha d’elle et posa ses mains sur ses hanches. Doucement Émilie se retourna, plongeant ses yeux dans les siens.



La jeune fille prit une petite moue contrariée :



Elle ouvrit doucement les boutons de son chemisier et l’ôta, dévoilant ses seins blonds aux aréoles brunes. La jupe glissa également ainsi que le jupon. Elle ne portait pas de culotte. Appuyant une jambe sur la margelle, elle dévoila son intimité perdue dans un petit buisson de poils noirs.

Julien regardait sans rien dire, son cœur battait à tout rompre.

Émilie écarta les petites lèvres, dévoilant l’entrée rose du vagin. Élargissant la caresse, elle les étira, dévoilant la vulve chaude jusqu’au clitoris qui pointait, effrontément.

Son doigt caressa la fente de haut en bas.



Julien avança les lèvres, humant déjà l’odeur iodée de son sexe. Cherchant l’endroit où attaquer, son souffle la rendait folle.

Le bout se sa langue pointa et remonta le long d’une lèvre ouverte. Elle releva le petit capuchon rose, le contourna et redescendit, frôlant l’entrée palpitante de son intimité. Inclinant la tête, il joignit ses lèvres aux voiles intimes dans un baiser brûlant.

Brusquement il engloutit ce petit coquillage ouvert.

Émilie cria quand l’orgasme la surprit, elle poussa son sexe sur la bouche gourmande qui la happait.

Il attendit que les contractions s’espacent avant de se remettre debout.

Ils se regardèrent, les yeux brillants.


Julien descendit le regard vers ce sexe ouvert barbouillé de salive, un goût salé lui emplissait la bouche, des effluves de marée, de fruits de mer.



Prudent, le jeune homme jeta un regard aux alentours puis les vêtements tombèrent un à un sur les épaisses dalles brûlées par le soleil.

La verge se dressait maintenant raide, émergeant d’une broussaille de poils noirs. Émilie aimait reconnaître l’homme, le fouiller du regard, chercher les points névralgiques, et c’est ce qu’elle faisait maintenant.


Ses mains glissant du gland à la tige où palpitaient des veines rouges, elle descendit vers les testicules gonflés qui pendaient. Elle fixa Julien dans les yeux pendant qu’une main s’emparait des bourses. Émilie les étira vers le bas, forçant le reste du prépuce à découvrir la tête du gland. La petite ouverture luisait au soleil, une goutte perlait. Elle s’amusait à le faire attendre, promenant maintenant son autre main sur le pieu tendu.

Elle recouvrit le gland avec le prépuce, puis s’arrêta un instant pour le décalotter, le frotter entre son pouce et son index pour répartir le liquide jusqu’à l’échancrure.


L’enveloppant, l’enserrant, le masturbant, lentement elle lui faisait prendre conscience des mouvements qu’elle lui prodiguait.

Elle le sentit se raidir, alors elle stoppa tout mouvement et le regarda dans les yeux. Elle le sentit gêné, nu devant une fille.

Prenant un peu de recul, elle examina ce grand corps musclé qui allait la prendre, la combler. Julien fit un pas vers elle mais elle l’interrompit.



Approchant cette fois juste la tête, elle frôla la verge de ses lèvres, promenant celle-ci sur les veines qui saillaient, s’attardant à la base du gland. Puis remontant le long de celui-ci, elle l’inséra en bouche et par petites saccades progressa le long de la tige.

Julien ne voyait que cette petite tête qui s’agitait sur son sexe, seul trait d’union entre leurs deux corps. Émilie augmenta soudain le mouvement. Julien poussa un rugissement lorsqu’il vit son sperme éclater entre les petites lèvres chaudes et dégouliner sur le menton de la jeune fille.


Julien était comme paralysé par ce qui venait de se passer. Il n’en revenait pas. Son sexe lui faisait encore mal. Il n’en avait pas assez, il bandait encore et raide il se dressait face au pubis bouclé.

Il repoussa lentement Émilie contre le puits, lui appuya les fesses sur la margelle. Il semblait avoir repris la situation en main. Maître à présent, il dirigeait.



Appuyant un pied sur le muret bordant la terrasse elle soupira. Les lèvres charnues d’où dépassaient les petites lèvres ourlées comme de la dentelle s’entrouvrirent sous ses doigts. L’ouverture du vagin, petit palais de cette étrange bouche laissa s’écouler un filet luisant qu’elle étala sur sa vulve. Un de ses doigts glissa entre ses fesses, tâta la rosette, essaya de s’y insérer, mais le petit muscle était bien serré.



Émilie fixait l’épieu qui se balançait devant elle. Son ventre vide réclamait, elle désirait se sentir pleine, mais elle se savait punie par sa négligence. Il ne pourrait pas la prendre là où elle le désirait.



Le pal vint se positionner à l’embouchure des lèvres. Leurs yeux s’unirent, et lorsque Julien appuya, Émilie fit glisser la verge face à son anus. Elle eut juste le temps de voir le pieu de chair s’enfoncer en elle en lui arrachant un petit cri d’une douleur aussitôt évanouie.

Julien regarda d’un air étonné son sexe fiché dans l’étroit pertuis. Elle se mit à bouger contre lui, et là encore, il se laissa guider, devinant qu’elle répondait à un instinct plus fort qu’elle. Un besoin aussi sauvage que celui d’Émilie, Julien n’en avait jamais rencontré. Il voyait les hanches se ruer à sa rencontre, les petites fesses s’empaler sur son membre.



Il se retenait. Comme Émilie criait, il lui couvrit la bouche de sa main. Elle rua comme une pouliche puis enfouit son visage dans le creux de son épaule. Elle atteignit l’orgasme dans un cri étouffé. Julien ne tarda pas à en faire autant et libéra sa semence dans l’intime creuset.


La calèche les attendait, Émilie portait la dame-jeanne entourée d’osier sur la tête, empêchant d’une main celle-ci de tomber.



Le cocher les ramena au village, et Émilie s’empressa vers l’église pour y déposer la cruche dont l’eau une fois bénie, servirait à remplir les bénitiers et les fonts baptismaux.


Elle s’agenouilla quelques instants face à l’autel.

Comme elle se relevait, elle remarqua qu’un rayon bleu, tombant d’un vitrail, parcourait le visage austère de Sainte Florine et produisait sur sa bouche un sourire inattendu. Elle se signa de la main droite et partit comblée, devinant que la Sainte la comprenait sûrement et lui accordait son pardon.