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Temps de lecture estimé : 28 mn
11/05/13
Résumé:  Je quitte ma Bretagne natale pour servir mes nouveaux patrons...
Critères:  fh hplusag jeunes extracon campagne fête soubrette cérébral fellation confession
Auteur : Elodie S      Envoi mini-message
La vie de château




Bercée par les cahots réguliers du train, je somnole. Le roman à l’eau de rose, acheté à la hâte à la gare, ne m’inspire guère. Huit heures de train pour rallier Quimper à Orléans, avec deux changements au Mans et à Tour, voilà ce qui m’attend…

Une image reste imprimée sur ma rétine : sur le quai de la gare, agitant tous la main, mon père, endimanché dans son beau costume, celui qu’il ne porte que pour les grandes occasions, ma mère, essuyant furtivement une larme, mes deux sœurs, mon frère, et Stéphane, mon copain. Bien que peu apprécié par mon père, il nous a rejoints pour mon départ, pour assister à ce grand bond vers la vie active, comme dit Maman. Ce soir, démarre mon emploi de service au sein d’une maison bourgeoise.


Quitter ma Bretagne profonde pour découvrir de nouveaux horizons me réjouit et m’effraie à la fois. J’en avais assez de rechercher en vain un impossible emploi de secrétaire-comptable que ma réussite au BTS aurait dû me procurer, de supporter l’étroitesse d’esprit des gens du bourg perdu dans lequel nous vivons, de me sentir surveillée dans tous les moindres détails intimes de ma vie personnelle. À 23 ans, il est normal d’être autonome et libre, et j’éprouvais même les pires difficultés à m’isoler avec Stéphane pour de torrides étreintes bien normales à nos âges. Meules de foin et champs de blé, ça va en été ; mais le reste du temps, avec le crachin breton, nous devions nous retrouver dans une sinistre masure humide au toit à moitié effondré. Au fond de moi-même, je me demande si Stéphane n’est pas plus pour moi une étape vers la liberté qu’un fiancé dont je serais vraiment amoureuse et qui me garantirait de vivre dans la triste grisaille où a vécu ma mère.


Arrivée en gare d’Orléans, je distingue parmi la foule un homme d’une cinquantaine d’années, vêtu d’un uniforme bleu nuit, coiffé d’une casquette, qui brandit un panneau où mon nom est écrit.



Il s’empare de mes valises et je le suis, trottinant pour rattraper ses larges enjambées. Il installe mes effets dans le coffre du luxueux 4x4 allemand ; je monte à ses côtés. Il est assez taciturne, et ne me dit que quelques mots :



Je rougis, et ne sais que répondre, à la fois sensible au compliment et vexée de l’image qu’il se fait des filles de ma région. Le contact du cuir des sièges sur mes cuisses est grisant ; je n’ai pas l’habitude de voyager avec un tel confort. Le paysage boisé défile, bien différent des champs de choux ou de sarrasin auxquels je suis habituée. Nous pénétrons dans une large allée, ceinte d’arbres centenaires, au bout de laquelle apparaît un vaste manoir aux contours baroques, encadré par deux bâtiments symétriques plus modestes ; visiblement, ce sont des écuries par les fenêtres desquelles plusieurs chevaux sortent la tête.

Nous nous arrêtons devant l’imposant perron dont le double escalier mène à une grande porte surmontée d’un blason doré. Me voilà arrivée !

Deux femmes en sortent. La première est visiblement une paysanne, à l’embonpoint certain, coiffée d’un fichu à carreaux. La seconde, plus fine, pas très grande, porte des bottes, un pantalon de cheval et une jaquette serrée à la taille ; je lui donne une cinquantaine d’années ; ses cheveux sont d’un blond peu naturel. Elle m’aborde un peu sèchement :



Elle tourne les talons, pendant que la dénommée Louise me prend chaleureusement dans ses bras pour m’embrasser. Je suis presque étouffée quand elle m’étreint contre son énorme poitrine ! Nous prenons les valises et grimpons sur deux étages un vaste escalier de marbre. Elle me prévient :



Parvenues au second, nous reprenons un autre escalier, en bois cette fois, beaucoup plus modeste, et débouchons sur un corridor étroit avec de nombreuses portes. Louise en ouvre une, et me dit :



Je regarde mon nouvel univers : la chambre est petite, le lit très étroit, une armoire avec miroir occupe l’un des coins, une table et une chaise rustiques un autre. Un petit lavabo est encastré dans le mur. Je jette un coup d’œil par la fenêtre : j’observe au premier plan une immense piscine où folâtrent des jeunes gens puis, plus loin, un terrain de tennis et une vaste pelouse bordée par des chênes imposants. Je range mes effets dans l’armoire, où je découvre mes tenues de service. Elles sont identiques et se composent de jupes noires, de corsages blancs à manches courtes, de petits tabliers blancs en dentelle, de collants noirs et d’une paire d’escarpins plats.


Je me déshabille pour les essayer. La jupe, droite, s’arrête aux genoux et me paraît un peu étroite. Mais c’est surtout le corsage qui me paraît juste, pour ma taille : j’ai du mal à fermer les boutons sur mon buste et je me rends compte, dans la glace, qu’il a un peu tendance, de profil, à bâiller sur mon soutien-gorge. Avec ce type de haut, je dois proscrire tous ceux qui ne sont pas blancs, pour cause de transparence. De plus, je suis étonnée d’avoir à mettre des collants et de porter un chemisier à manches courtes simultanément. Je jette un coup d’œil aux toilettes, propres, puis à la salle de bain, modeste, avec une simple douche et un lavabo.

Après avoir rectifié ma tenue, je descends retrouver Madame comme convenu. Sur le palier du second, je croise deux jeunes hommes, rigoureusement identiques, les cheveux mouillés, en tenue de tennis. J’ai un mouvement de recul ; ils éclatent de rire et me lancent avec gouaille :



Accompagnée de leurs regards, je poursuis ma descente jusqu’au rez-de-chaussée. L’enfilade de salons sur ma droite me fait obliquer à gauche. Je traverse une vaste salle à manger, une autre de taille plus modeste, et me retrouve dans une grande cuisine, avec une immense table centrale. Louise s’affaire devant ses casseroles.



J’apprécie la tendresse presque maternelle de la cuisinière à mon égard, et je lui confie ressentir un peu d’appréhension dans ce monde qui n’est pas le mien. Elle me rassure avec gentillesse et m’explique que le maître de maison s’appelle Auguste de Beautemps, son épouse Joëlle, et qu’ils ont trois enfants : Charlotte, l’aînée de 19 ans, dont je dois me méfier, et les deux jumeaux, de bientôt 18 ans. Puis elle m’indique l’escalier de service.

Une voix autoritaire et sèche claque soudain derrière moi :



J’emboîte le pas énergique de ma nouvelle patronne, traverse les salles à manger et deux salons avant d’arriver dans un petit salon style boudoir. Madame s’assied à son bureau et me dévisage un long moment, puis proclame :



Je retourne vers la cuisine, impressionnée par sa sécheresse et perplexe sur l’insistance qu’elle a mise sur le fait que j’étais une jeune femme ; je m’ouvre à Louise sur ce sujet, elle m’éclaire :



Au moins, je me sens à l’aise avec ces gens-là ; ils pourraient être bretons !

Nous dressons la table de la salle à manger avec Louise, puis retrouvons dans la cuisine notre jardinier qui discute avec Gaston, le chauffeur, et un autre homme d’une trentaine d’années, au visage en lame de couteau et aux joues rongées par la barbe. Il m’est présenté : du nom de Milan, il est maître de manège. Louise m’informe qu’il ne manque que Marius, le garde-chasse, et Rose, sa femme, qui occupent un logement à part, derrière les écuries.

Nous dégustons l’excellente potée mijotée par la cuisinière, et je dois répondre à une multitude de questions sur ma famille, mes études, mon petit ami, etc.


Autant le jardinier et la cuisinière me sont sympathiques, autant je trouve Gaston taciturne et mystérieux. Quant à Milan, il me déshabille avec insistance d’un regard malsain. En fin de repas, il se fait vertement rabrouer par Louise quand il suggère que si mon copain me manque, sa chambre est grande ouverte. À peine notre dîner achevé, la cuisinière me bouscule : l’heure de mon service est arrivée.


Lorsque je parviens au grand salon pour annoncer le traditionnel Madame est servie, j’y découvre, outre ma patronne et les jumeaux, un colosse aux cheveux grisonnants et une jeune femme très maquillée aux cheveux roux.



Je me sens l’objet d’examens détaillés de la part de mon patron, de sa fille et aussi des jumeaux.



C’est un homme corpulent, un peu enveloppé, à l’aspect débonnaire et au large sourire. Sa fille, fardée comme un arbre de Noël, a un regard fourbe qui me déplaît d’entrée. Ma patronne ne me laisse guère le temps de poursuivre mes élucubrations et me lance :



Avec application, j’assume mon service, conseillée à distance par Louise. Je prends vite en grippe l’odieuse sonnette suraigüe qu’utilise Madame pour réclamer ma présence. Entrées, plat, dessert, café au salon : je m’acquitte de ma tâche avec application, redoutant de commettre une maladresse. Après avoir rempli la machine à laver la vaisselle, je grimpe, fourbue par cette longue journée, jusqu’au 3ème étage avec Louise. Je réalise en arrivant que Gaston, le chauffeur, a sa chambre juste en face de la mienne. Je renonce donc à une douche réparatrice, m’enferme à double tour dans ma chambre et m’endors, harassée par cette longue journée.




oooooooooooooooo




Voilà maintenant quinze jours que j’officie au Haras. N’ayant pas eu de commentaires de la part de Madame, je suppose que je suis définitivement embauchée. Mes journées sont longues et fatigantes. Louise me réveille à six heures ; je prépare le petit déjeuner pour Monsieur, puis pour les enfants quand ils sont là, puis monte celui de Madame dans sa chambre, et attaque enfin le ménage. J’ai une heure de pause l’après-midi, et termine mon service vers 23 h 30, et même plus tard lorsqu’il y a des invités au dîner.

De ma fenêtre, l’après-midi, j’espionne la piscine et le terrain de tennis. Le week-end, des jeunes viennent y retrouver les enfants Beautemps. Les jumeaux et les autres garçons jouent au tennis, les filles restent au bord de la piscine. Certaines sont seins nus, avec de tout petits strings. Je suis sidérée de voir comme le monde des domestiques cohabite avec celui des maîtres sans se mêler ; mes seuls contacts avec ce dernier ont lieu lors de mon service à table et, deux fois par semaine en général, lorsque nous faisons, Louise et moi, la liste des courses avec Madame.


Étudiants à Paris, les jumeaux disparaissent du lundi matin au vendredi soir. Monsieur s’absente pour de courts séjours à la capitale, Madame beaucoup moins car elle passe ses journées à monter les chevaux. Charlotte, qui dirige une revue équestre, apparaît et disparaît sans crier gare, ce qui m’a valu des reproches de sa part car sa garde-robe n’était pas, selon elle, repassée au moment souhaité. Je suis fascinée par l’incroyable collection de lingerie féminine qu’elle possède. Il y en a de toutes les formes, matières, et couleurs. Lors d’une de mes pauses, je me suis permis d’essayer un petit ensemble coordonné rouge et noir devant ma glace. Bien que le soutien-gorge soit deux tailles trop petit pour moi, je me suis amusée à prendre des pauses comme les modèles des magazines !


Lors de mon jour de repos, j’appelle mes parents par téléphone, puis Stéphane. Son corps, ses caresses brûlantes me manquent de plus en plus. Surtout depuis que j’ai découvert en changeant les draps de Mademoiselle qu’elle y recevait parfois un mystérieux amant. Mais ce qui m’a le plus troublée est ce que j’ai vu un matin où Louise m’avait envoyée chercher des salades chez Mathieu, au potager. En contournant les écuries, j’ai entendu d’étranges cris. Je me suis approchée silencieusement et je les ai vus, tous les deux. Milan, le maître de manège, chevauchait, pantalon sur les chevilles, madame Joëlle de Beautemps, dont la robe s’ouvrait en corolle sur les fesses ; ses seins se balançaient au rythme des coups de boutoir de l’homme, et ses grognements rauques trahissaient son plaisir d’être ainsi pénétrée. Haletante et troublée, tapie dans l’encoignure de la porte, je n’ai pu m’empêcher de rester jusqu’au moment où les deux corps se sont effondrés l’un sur l’autre dans des cris de jouissance. J’ai mis un bon moment à me remettre de ce troublant spectacle et me suis rappelé les gages de moralité exigés par Madame ! J’étais encore si essoufflée en rejoignant le jardinier que celui-ci s’est inquiété de ma santé.


Quelques jours plus tard, alors que Madame s’était absentée pour un concours hippique, Monsieur m’appelle dans son bureau. C’est une grande pièce sombre aux boiseries obscures, dont les nombreux rayons, encombrés d’une quantité de livres, me donnent à chaque ménage un travail insensé. L’âcre fumée du cigare de mon patron obscurcit encore plus l’atmosphère. Assis derrière son immense bureau Empire, il m’invite à m’asseoir face à lui. Sa carrure et ces meubles me rendent toute petite. Malgré la bonhommie qu’il dégage, je suis intimidée ; c’est la première fois que je suis seule avec à lui.



Je m’éclipse, impatiente de découvrir ces articles de Paris offerts par Monsieur. Je manque de m’étouffer lorsque, parvenue à ma chambre, j’ouvre le mystérieux présent : il s’agit de lingerie, particulièrement coquine, comme si Monsieur avait deviné la secrète jalousie que je ressentais devant celle de sa fille. Il y a un ensemble de fine dentelle blanche assez transparente, une petite nuisette ajustée de soie rouge, et un combiné bas, porte-jarretelles, shorty et soutien-gorge en voile noir. Je suis estomaquée, et touche avec sensualité la finesse des tissus. Divine sensation. Je ne peux résister : je dois procéder à leur essayage. C’est incroyable, ils sont juste à ma taille, me vont merveilleusement bien. Je me sens très femme, ainsi parée. Un flash me revient : j’ai constaté, il y a quelques jours, l’étrange disparition d’une de mes culottes et d’un de mes soutiens-gorge de coton ! Je ne sais trop comment je pourrais remercier Monsieur de ce somptueux cadeau intime.


Depuis lors, je dors dans la soie de ma jolie nuisette rouge, dont le contact soyeux sur ma peau m’électrise, rendant plus douloureuse l’absence de mon Stéphane, et me fais chaque jour un show coquin dans mes jolis dessous dans lesquels je me compare aux filles qui s’exposent dans les magazines pour hommes. Je les juge cependant trop osés pour être portés sous ma tenue de travail. C’est mon jardin secret, enfoui sous mon vêtement ordinaire dans ma petite chambre.


La routine s’installe peu à peu dans ma vie de soubrette, rythmée par les manifestations hippiques de ma patronne, les allées et venues de mon boss, les remarques à mon égard toujours aussi désagréables de leur fille, l’agitation que provoque le débarquement des jumeaux le week-end. Un événement vient cependant en troubler la quiétude : la fête organisée ce samedi au bourg, la Ferté Saint-Aubin. Madame m’a donné mon après-midi, et je rejoins à vélo la grande place où règne une agitation inhabituelle. Ça sent la frite et la merguez ; les locaux, endimanchés, vaquent d’un stand à l’autre de cette importante fête foraine. Je m’y sens un peu seule lorsque je tombe, au détour d’une allée, sur les jumeaux accompagnés de trois garçons et deux filles que j’ai parfois aperçus à la piscine du haras.



Ravie de retrouver des jeunes de (presque) mon âge, j’accepte d’un grand sourire. Nous allons d’un stand à l’autre ; les garçons ne me laissent pas payer les attractions. Ils se gaussent de ma maladresse au tir aux ballons et m’offrent la peluche qu’ils y ont gagnée. Mes cris effrayés dans le train fantôme les ravissent, et je me retrouve étrangement serrée dans les bras de l’un d’eux à la fin du grand-huit ; ni lui ni moi ne nous hâtons à desserrer cette trop brève étreinte, et le contact de son torse musclé contre ma poitrine me donne des frissons. Je me sens si bien avec eux… Hélas, l’heure de mon service approche et je dois rentrer au haras.



Juste avant le dîner, je demande à Madame si je peux aller au bourg ce soir. Elle me dit qu’elle va y réfléchir. Au cours de mon service, je perçois de l’office une discussion plutôt animée entre Madame et Monsieur, au sujet du comportement de certains garçons lors des fêtes de village. Elle redoute que je m’expose à leur vorace appétit ; Monsieur pense que ça ne peut me faire de mal, à mon âge, de faire la fête. Je n’arrive pas à entendre la conclusion de leur débat, mais les clins d’œil simultanés que m’adressent les jumeaux lorsque je sers le dessert me fait penser que la cause est gagnée ! En effet, Madame m’appelle au salon et me donne l’autorisation de sortir à condition que mon service de demain n’en pâtisse pas !


Cette bouffée d’oxygène dans ma vie minutée me comble de joie et, après avoir obtenu de Mathieu qu’il me conduise au bourg, je me hâte de tout ranger, la joie au cœur. Une fois ma tâche achevée, je me précipite dans ma chambre, me maquille soigneusement, enfile le petit ensemble de dentelle blanche offert par Monsieur, que j’étrenne à l’extérieur de ma chambre pour la première fois, et une jolie petite robe fleurie qui m’arrive à mi-cuisses. Lorsque le jardinier me voit ainsi habillée, il me dit :



Quant à Louise, elle m’avertit :



Lorsque Mathieu me dépose, je suis frappée par le monde et le bruit assourdissant de la sono sous le chapiteau, éclairé de nombreux spots tournoyants. Je cherche un bon moment les jumeaux, objet de plusieurs regards virils appuyés et de quelques propositions osées. Enfin je les retrouve dans un coin de la piste ; ils m’embrassent sur les joues, et nous nous déchaînons au sein des rythmes entraînants. Je suis bien, avec des jeunes comme moi, sans les barrières sociales qui m’entourent depuis mon arrivée.


Le DJ est super, il relance l’ambiance à chaque nouveau morceau. Je me déhanche, j’ondule, le rythme habite mon corps, je me lâche comme jamais. Les jumeaux et leurs amis me regardent, surpris de découvrir combien la musique gomme ma réserve habituelle et la différence de nos origines sociales ! Nous ne nous arrêtons que pour nous désaltérer, et je constate, chaque fois qu’un des garçons m’apportent un gobelet, qu’il y a du whisky dans mon Coca, malgré mes recommandations. Les deux filles rencontrées dans l’après-midi sont là aussi, et nous aguichons nos compagnons en remuant seins et fesses en rythme.

Vers une heure du matin, la cadence ralentit, les spots se font moins flashy, les danses deviennent plus lascives. Je passe des bras d’un des jumeaux à l’autre, toujours incapable de les différencier, puis dans ceux de leurs trois amis. Il était temps, je commençais à transpirer. Arrive un slow encore plus langoureux ; l’obscurité se fait et je me retrouve tout contre mon partenaire.



Une main sur ma hanche et l’autre sur mon cou, il me serre contre lui. Je sens contre ma poitrine son torse puissant ; il me domine d’une tête. Il plaque son ventre contre le mien, puis fait courir ses doigts sur ma taille et le haut de mes fesses. Ma tête me dit DANGER, mais mon corps apprécie. Il y a si longtemps que je n’ai plus senti un homme contre moi, un parfum masculin si près de mes narines, une épaule virile où poser mon visage ! Il se courbe vers moi, ses lèvres se posent délicatement derrière mon oreille et y déposent un langoureux baiser. Tout mon corps frémit, je me retiens à lui. Conscient de son effet, il se penche à nouveau, répète sa manœuvre, mais reste cette fois la bouche collée contre ma peau. Des ondes me parcourent, je m’abandonne à lui. Sa main descend le long de ma fesse, l’enveloppe, la masse. L’obscurité est telle que personne ne peut nous voir. Je le laisse m’explorer ainsi, conquise, enrouler ses doigts dans l’ourlet de ma robe. Ses lèvres migrent vers ma joue ; la caresse migre lentement en rejoignant ma bouche, sa langue me pénètre et s’enroule tout autour de la mienne. Sa salive est délicieusement sucrée. Presque malgré moi, je lance mon ventre au contact du sien et sens sur mon nombril son bâton se durcir. Je voudrais que le temps s’arrête, immortalisant cet instant.

Nous sommes seuls, au milieu de la foule, soudés l’un à l’autre, parfois bousculés par les couples qui nous entourent. Sa main glisse sur mon cou, ouvre les premiers boutons du col de ma robe, m’empaume un sein, glisse sous mon bonnet, joue avec mon téton. J’ai la tête qui tourne, la poitrine qui durcit, le ventre qui sourd. Je suis bien…

Les lumières éblouissantes brutalement se rallument ; le DJ crie, une musique forte et rythmée remplace la douce mélodie. J’ai du mal à me décoller de mon cavalier, à redonner à ma robe une allure plus décente. Il est plus de 3 heures !



Il s’éloigne un instant pour prévenir son frère et ses amis, me prend par la main et me mène jusqu’à sa voiture. Il démarre. Un silence un peu lourd s’installe, que je ne veux pas rompre. Il pose une main sur mon genou tout en conduisant, je le laisse faire. Elle remonte lentement à l’intérieur de ma cuisse, grisant ma peau d’intenses fourmillements. Je m’entrouvre un peu, trahissant tacitement mon consentement. Il atteint le liseré de dentelle de mon shorty ; je soupire. Il s’arrête à l’entrée du domaine et allume le plafonnier. Surprise, je sursaute et grogne mon dépit.



Son baiser est plus profond, plus fougueux que ceux échangés sur la piste de danse, sa langue fouille ma bouche comme un petit sexe. Ses mains, fébrilement, ouvrent ma robe et en repoussent les pans sur les côtés. Il se recule un peu et contemple un bon moment mon corps et mes jolis dessous. Une idée saugrenue me traverse l’esprit. « Et s’il devinait que c’est son propre père qui me les a offerts ? » Son regard glisse sur moi comme une vraie caresse et, étrangement, il ne me touche pas ; il sort de la voiture, ouvre ma portière, me prend par le bras, me porte presque vers le capot de la voiture où il m’adosse. Je sens sur mes reins la chaleur du moteur. Ma passivité trahit mon envie d’aller plus loin avec lui. Il m’ôte ma robe ; mes mains explorent et dénouent sa ceinture, font glisser d’un seul geste slip et pantalon. Son membre jaillit, orgueilleux, prometteur. Voilà plus de trois mois que je suis sevrée du troublant et doux contact d’un sexe masculin ! Le contraste entre la douceur de la peau et la fermeté de l’objet me trouble. Mes mains courent sur son bas-ventre pendant qu’il ôte l’agrafe de mon soutien-gorge. Sur son aine, je sens un fin et long bourrelet qui m’étonne. Je lui soupire :



Ne me laissant pas le temps de lui répondre, il fait glisser mon shorty le long de mes cuisses, m’écarte un peu les jambes et vient poser son dard à l’entrée de ma fente humide. Il s’arrête un instant, muqueuse contre muqueuse, prolongeant à dessein mon délicieux supplice. Mais l’envie d’être prise est trop forte et, lançant mon bassin vers l’avant, je lui donne le signal de départ de son viril assaut. Repliant mes genoux au-dessus de ses épaules, il glisse aisément en moi, me pourfend et s’enfonce ; je l’absorbe, accueillante et offerte. Trop longtemps refrénée, cette simple poussée déclenche en moi un spasme de jouissance et je deviens fontaine. Il s’arrête, solidement fiché dans mon intimité. Je reprends souffle et esprit, sous ses yeux amusés. Et dès que je suis calmée, il reprend son viril pistonnage ; je griffe ses épaules, je lui mords le cou. Il augmente sa puissance, mâle dominateur, toujours plus loin en moi. J’avais oublié combien la sensation d’être remplie par un homme était si excitante, et j’accompagne des reins ses ruades effrénées. Il accélère encore, se tend, se crispe et m’inonde de sa crémeuse liqueur en provoquant en moi un nouvel orgasme.


Après avoir repris nos souffles et m’être plus ou moins rhabillée, nous reprenons la longue allée qui mène au manoir ; pour ne pas nous trahir, il me dépose à une centaine de mètres de l’entrée de service. De peur de le souiller, je n’ai pas remis mon shorty ; et d’une démarche de canard – du fait des nos plaisirs qui s’écoulent de moi – je rejoins ma chambre le plus silencieusement possible. Après m’être soigneusement nettoyée, je rejoins mon petit lit, les sens enfin comblés.


Au moment où Morphée va m’emporter dans ses bras, un léger grattement se fait entendre à ma porte. Inquiète, je me lève pour l’ouvrir, et découvre mon jeune amant qui s’introduit prestement dans ma chambre. Je lui murmure :



Ignorant mon propos, il me pousse vers mon lit, m’y culbute, me dévêt, arrache ses vêtements et je sens contre mon ventre son désir exacerbé comme si nous n’avions rien fait avant. Quelle fougue !

Il me prend, me reprend, malgré le lit étroit. Mon corps, si longtemps privé de ces plaisirs de chair, répond spontanément à tous ses attouchements. Je suis une monture qui se cabre sous les lascives manœuvres d’un cavalier fougueux. Lorsque son plaisir vient et déclenche le mien, je dois le bâillonner, de peur qu’il ne réveille mes collègues de l’étage. Nuit trop courte certes pour moi, mais nuit remplie de torrides étreintes…




Il fait jour, je n’ai pratiquement pas dormi. Louise cogne à ma porte ces trois coups matinaux qui annoncent le début d’une journée laborieuse. Fourbue, je me lève ; je suis endolorie des assauts répétés de mon jeune compagnon. Je le regarde : il dort sur le dos, avec son beau profil. Son sexe rassasié et flétri repose, tel un bijou, sur ses bourses gonflées. Un brusque éclair me traverse la tête : la cicatrice à l’aine a étrangement disparu ! La vérité m’assaille ; j’ai beau la repousser, je réalise, marrie, que je me suis donnée à chacun des jumeaux ! J’en reste atterrée.

Je reprends mes esprits, le secoue, le réveille :



Il se lève à contrecœur, ramasse en maugréant ses habits éparpillés dans la chambre, et telle une ombre disparaît de la chambre où nous avons péché.

Tel un zombie, je retrouve Louise à la cuisine pour préparer le petit déjeuner. Le regard sévère avec lequel elle me dévisage est plus lourd de reproches qu’une réprimande orale qu’elle ne me fait d’ailleurs pas. J’ai l’impression qu’elle lit en moi comme dans un livre ouvert. Durant la matinée, nous n’échangeons qu’un minimum de mots. Mademoiselle Charlotte se moque devant sa mère de ma mine de papier mâché que mon maquillage, pourtant plus appuyé que d’habitude, n’arrive pas à cacher. Les jumeaux, eux, n’apparaissent que vers midi pour leur petit déjeuner.


Lors du service du déjeuner, par deux fois, l’un des jumeaux (mais lequel ?) glisse sa main sous ma jupe alors que je me penche pour desservir, comme pour me rappeler insidieusement que mon corps lui appartient un peu. J’ai du mal à cacher l’émoi que me procurent ces attouchements ancillaires. Heureusement, Charlotte, dont je redoute l’impitoyable humeur, est concentrée sur les explications emphatiques sur l’intérêt pour sa famille de prendre une participation dans une nouvelle revue, Nature, qu’elle s’apprête à lancer.

J’achève la journée sur les rotules et ne retrouve la paix et la sérénité qu’une fois dans mon lit, dont j’ai dû prestement changer les draps souillés de nos ébats coupables.




oooooooooooooo




Ma vie routinière de femme de chambre a repris son cours. Deux mois déjà se sont écoulés depuis ma folle nuit où je me suis abandonnée dans les bras de Jérôme, puis de Christian.

Deux choses ont cependant changé au haras depuis cet évènement. D’abord, il règne une fébrilité croissante au domaine avec l’approche de l’ouverture de la chasse. Mais surtout, les fins de semaines, j’ai droit à la visite nocturne dans ma chambre de l’un ou l’autre des jumeaux, qui ont réalisé avec ravissement combien ma trop grande soif de sensualité me livrait à leurs soifs de jeunes mâles et me pousse à accepter de leur livrer mon corps de femme sans retenue aucune. Ils en usent, en abusent, et les seuls regrets qui m’habitent portent sur l’isolation phonique insuffisante de ma petite chambre de bonne, et surtout sur l’étroitesse du lit qui accueille nos ébats et qui restreint d’office mes envies de figures érotiques constamment renouvelées. J’ai même une fois rêvé qu’ils me prenaient ensemble sur le lit de Madame !

Madame que j’ai surprise à nouveau – par deux fois – gémissante et soumise, dans les bras de son palefrenier, totalement dépouillée de son autoritarisme habituel. Quand je pense qu’elle avait insisté sur la nécessaire moralité de son personnel de maison !


Ce soir, mes patrons reçoivent une dizaine d’invités, et Louise a préparé un dîner d’exception. À cette occasion, Madame m’a fourni une nouvelle tenue, une petite robe noire avec un napperon brodé blanc. Plus courte que mes jupes, elle a un décolleté en carré assez audacieux. J’ai l’impression de ressembler à une poupée ainsi, archétype de la petite bonne provinciale, et j’ai droit à plusieurs regards appuyés de convives masculins pendant mon service. J’ai hâte que celui-ci s’achève, car Madame part demain pour cinq jours et je n’aurai que Monsieur à servir jusqu’à vendredi, ce qui se traduit pour moi par une charge de travail bien plus légère. Je finis tard, vers une heure du matin. Harassée, je me dirige vers la salle de bain pour une douche délassante. Au moment d’en fermer la porte, je sens une poussée, et Milan, le maître de manège et amant de Madame, se glisse dans la pièce. Le regard de pervers qu’il me jette m’indique sans ambages quelles sont ses intentions à mon égard !



J’ai envie de lui répondre que Monsieur ne serait peut-être pas, lui aussi, sans réaction s’il apprenait sa coupable liaison avec son épouse, mais ma réponse se bloque dans ma gorge, redoutant la violence de sa répartie.



Par peur du scandale, je n’ose trop crier. Il s’avance vers moi, me dévorant des yeux.



Il marque un temps d’arrêt, perplexe de ma réponse, puis me dit d’un ton méchant :



Je n’ai d’autres ressources que d’ouvrir ma robe et d’apparaître en sous-vêtements devant lui. S’approchant de moi, il crochète ma culotte et, d’un doigt agressif, vérifie la présence de la protection féminine dans mon intimité. Il se recule à nouveau et m’intime d’une voix rauque :



Matée, je m’exécute. Il me dévore littéralement des yeux, je suis hypnotisée. Il ouvre sa braguette, en sort son gros sexe en semi-érection et me lance :



Il me prend par la tête et me colle son membre contre les lèvres. Son odeur, aigre et violente, me donne la nausée, mais il m’attire encore plus contre lui en me tirant par les cheveux. S’infiltrant entre mes lèvres, il enfonce brutalement son sexe dans ma bouche, m’imposant la cadence de ses brutaux allers-retours. J’ai des haut-le-cœur, et envie de vomir. Son goût est âcre, déplaisant. Heureusement, assez vite, il crache sa semence, me force à en avaler une bonne partie. Écœurée, j’attends qu’il ait fini, ramasse mes affaires et cours, nue dans le couloir, jusqu’à l’abri de ma chambre. J’ai du mal à trouver le sommeil et fais plusieurs cauchemars dans lesquels je suis la proie des caprices de Milan. Dorénavant, je m’assurerai qu’il n’est pas là pour rallier en courant la salle de bain de l’étage ! Mais je reste perplexe sur le charme que Madame peut trouver à son odieux amant.


Quatre jours plus tard, alors que j’apporte le dessert à Monsieur, seul dans la petite salle à manger, il lève les yeux de son journal et m’enveloppe d’un regard bienveillant comme toujours. Les hommes de la famille Beautemps ont de la gentillesse et de l’attention envers le personnel de maison, et envers moi en particulier, contrairement à ses femmes. Il pousse un profond soupir et m’interpelle d’une voix chaude :



J’ouvre des yeux comme des billes. La demande de Monsieur est pour le moins inattendue : un essayage devant lui ! Je pique un fard, et réfléchis. Il était presque contrit de me faire cette demande, et son ton était empreint d’un affectueux paternalisme. Je me dis que c’est un peu comme me montrer en maillot de bain et que, vu sa gentillesse avec moi, je ne peux guère lui refuser ce petit plaisir. Je lui signifie mon accord. Il me donne rendez-vous à quatre heures dans son bureau. De retour dans la cuisine, Louise, perçant une fois de plus mes états d’âme, m’interroge sur ce qui me rend si songeuse. Je lui cache bien entendu la vérité !


Peu avant l’heure de notre rendez-vous, j’ai enfilé, sous ma tenue de soubrette, le petit ensemble coordonné de dentelle blanche et mis dans un sac ma nuisette rouge et mon combiné noir. Je suis un peu angoissée lorsque j’arrive au bureau de Monsieur, toujours aussi obscur et enfumé. Je remarque qu’il a orienté les deux lampes halogènes qu’il utilise pour travailler vers le devant de son bureau, comme pour y faire une scène ; du coup, je le distingue à peine. En plus, un paravent a été installé contre une des bibliothèques.



Il se lève, déploie sa carrure de géant, s’approche d’un meuble et met une musique langoureuse à l’aide d’une télécommande qu’il conserve.



J’acquiesce ; il regagne l’ombre de son fauteuil. Je danse au son de la mélodie ; je ressens un doux émoi à me trémousser ainsi devant un être qui m’a toujours protégée. En plus, la musique a toujours réveillé ma sensualité. Je ne vois de lui que la cendre incandescente de son cigare quand il tire dessus.

Lentement, tout en tournoyant au rythme des notes pures que diffuse la chaîne hi-fi, je dénoue mon petit tablier. Je le fais tournoyer puis le jette sur un fauteuil, m’arrête face à lui et, le fixant sans le voir, défais un à un les boutons de mon corsage, dont j’ouvre les pans. Je reprends mes ondulations, essayant de me souvenir des gestes que faisaient les filles le jour où j’ai accompagné mes cousins dans une boîte de strip-tease à Rennes. Je me cambre, les seins en avant, remue les fesses, jette mon chemisier. Je sais que Monsieur peut deviner mes aréoles par transparence, et cela me procure un étrange bien-être. Je fais glisser la petite jupe avec langueur en lui tournant le dos, balançant mes fesses au rythme de la mélopée, l’enjambe et me retourne d’un coup face à mon spectateur. Il arrête la musique, me regarde, applaudit !


Je file derrière le paravent, me dénude et enfile, pour la première fois en-dehors de ma chambre, l’ensemble bas shorty porte-jarretelle soutien-gorge noir. La musique rythmée qu’il a choisie me convient parfaitement. Je sors ainsi (dé) vêtue, et entame une danse endiablée, comme si j’étais au milieu des gens de mon âge, dans une boîte de nuit. Cette fois, Monsieur laisse le morceau jusqu’à sa fin, éclate en applaudissements, émerge à la lumière et, s’approchant de moi, me serre dans ses bras et dépose deux gros baisers sur mes joues.



Puis il retourne vers son bureau, remet les lampes dans leur position habituelle. Un peu étonnée par la fin en queue de poisson de mon show, mais consciente qu’il en a sonné le terme, je remets ma tenue de parfaite femme de ménage et retourne vaquer à mes occupations.


Le soir, dans mon lit, je revis le spectacle que j’ai offert à Monsieur. Le plaisir trouble que j’ai ressenti à m’exhiber ainsi devant lui est une découverte pour moi, mais je suis restée avec un étrange goût d’inachevé par sa fin qui m’empêche de dormir… Heureusement, je pense aux jumeaux ; ils reviennent demain soir, mais cette perspective délicieuse n’arrive pas à me calmer, au contraire…

Alors, prenant mon courage à deux mains, vêtue de ma seule nuisette rouge, pieds nus, je sors de ma chambre, prends le grand escalier, celui qui m’est normalement interdit, et descends… Arrivée au premier étage, j’oblique vers la chambre de Monsieur et en ouvre délicatement la porte. Il porte un pyjama rayé noir et blanc, que je connais pour l’avoir repassé, et qui lui donne un air de sympathique bagnard ! Il détourne les yeux de son livre en sentant ma présence. À son tour, il ouvre des yeux comme des billes lorsque je m’avance vers son immense lit. D’une petite voix enjouée, je lui confie :



Un silence un peu lourd s’installe entre nous, puis un grand sourire éclaire le visage de Monsieur.



En ondulant les hanches, fière de ma nudité, je rejoins le lit et me glisse sous les draps.

Monsieur se penche vers moi, m’embrasse au coin des lèvres et me susurre :



Ses mains partent à la découverte de mon corps ; je m’approprie le sien. Ses caresses sont douces et enveloppantes. Je fais glisser son bas de pyjama, en déboutonne le haut, souriant intérieurement : jusque là, c’était plutôt moi que l’on déshabillait ! Je me frotte félinement contre l’épaisse toison grise qui couvre la plupart de son corps, puis plonge mon visage sous les draps jusque vers son bas-ventre, en agace ses bourses de petits coups de langue ; il me pétrit les fesses. Je le prends tendrement dans ma bouche ; il a de la vigueur pour un homme de son âge, quoique ce dernier soit en vérité pour moi une grande première. Mais il ne me laisse pas le sucer bien longtemps et, m’attirant sur lui, il embrasse mes lèvres. Son pieu bien érigé frappe aux portes de ma grotte ; je le saisis tendrement et l’introduis en moi.


Ses poussées sont lentes, puissantes, profondes et, malgré moi, je les compare aux mouvements plus agités et rapides dont m’ont honorée ses fils. Par moment, il s’arrête, attentif à mes réactions, puis reprend sa cadence, sûr de lui et mature. Il me donne une étrange impression de maîtriser ses pulsions, de ne pas être pressé de jouer son rôle de procréateur que je n’ai jusque-là jamais ressentie chez mes partenaires plus jeunes. J’atteins cependant assez vite le nirvana. Il reste fiché en moi, immobile, me couvrant de mots tendres et charmeurs, comme si le temps n’avait aucune emprise sur notre communion charnelle. Et pourtant, je sens son sexe qui vibre en moi, toujours aussi ferme. Nous restons ainsi, encastrés l’un dans l’autre, un très long moment. Joueuse, j’entreprends de contracter de plus en plus les muscles de mon vagin sans pourtant me mouvoir. Ses grognements me prouvent combien il apprécie mon massage intérieur. Puis, n’en pouvant plus, je me recule un peu et lance mes hanches vers lui. Il s’anime à nouveau, de plus en plus fort, de plus en plus profond ; je suis saisie de spasmes et il se vide en moi peu après. Rassasiée, je me suis pelotonnée contre son puissant torse et me suis endormie, poupée entre ses bras. Je m’y sens merveilleusement bien, protégée et heureuse à la fois.


Au petit matin, il m’a refait l’amour, encore plus galamment : je dors encore quand il entre en moi, et lorsque je prends conscience, il pose mes genoux sur ses épaules, comme son fils, la première fois, sur un capot de voiture. Il m’a rendue une fois de plus heureuse…


En retard pour reprendre mon service, j’ai dû subir, une nouvelle fois, le regard lourd de reproches de Louise, qui s’est bien rendu compte que je n’étais pas dans ma chambre quand elle est venue me réveiller…




ÉPILOGUE (deux mois plus tard)



Je suis étonnamment joyeuse en sortant de chez le médecin. Pourtant, il m’a confirmé ce que redoutent beaucoup de filles de mon âge : je suis enceinte et je vais être bientôt maman, car je veux garder l’enfant. Si c’est un garçon, comme je le souhaite, je l’appellerai Kevin. Je trouve que Kevin de Beautemps, ça sonne bien. Mais c’est étrange ; si je connais le nom de famille de mon fils, je suis incapable de dire quel est le prénom de son père : Auguste, Jérôme ou Christian ? Je ne sais !