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n° 15611Fiche technique38853 caractères38853
Temps de lecture estimé : 22 mn
16/05/13
corrigé 25/08/22
Résumé:  Il est dangereux de rouler par temps d'orage, à moins de trouver de l'aide.
Critères:  fh autostop pénétratio
Auteur : Bertrand D            Envoi mini-message
Orage

Les dernières feuilles se détachent des arbres. L’automne est bien là avec son ciel bas et gris, déversant son crachin. Les passants serrent leur veste ou manteau pour se protéger du vent et de l’humidité qui transperce.

Cette année, Toussaint est un mardi. Anne n’a pas de cours ce lundi, ce qui lui laisse un week-end de quatre jours. La météo a annoncé un temps maussade sur toute la France et même très orageux dans le centre du pays. Elle va dans son village natal se recueillir sur la tombe familiale.

Malgré les mauvaises conditions annoncées, elle a pris la route dès le vendredi soir, quitte à rouler de nuit pour atteindre son but. Son moral est comme le temps, maussade.

Jean, son compagnon est libre lui aussi. Il voulait profiter de ces quelques jours pour aller à Paris tous les deux en amoureux. Mais Anne, comme chaque année pour la Toussaint, va dans sa famille. C’est une tradition certes, mais surtout l’occasion de retrouver son frère, sa sœur, ses cousines et cousins, entre les congés d’été et la Noël.

Jean est un gars très gentil. Mais hier, lui qui est d’ordinaire très conciliant, n’était pas d’accord et voulait à tout prix partir pour la capitale. Ils se sont disputés. Anne comme à l’ordinaire n’a pas cédé. Et l’a envoyé dormir sur le canapé.

Ce soir, sans l’avoir prévenu de ses intentions s’en est allée, lui laissant juste un mot afin qu’il ne s’affole pas.

En temps normal, elle a trois heures de route. Partie à six heures et demie, elle devrait théoriquement être proche du but, mais ce n’est pas le cas. La pluie, la nuit, l’ont ralentie, elle a pris pas mal de retard. De plus il lui faut prendre de l’essence à une station dans quelques kilomètres, comme elle le fait à chaque fois.

Enfin les néons du poste apparaissent. Anne entre sur l’aire, s’arrête près de la pompe. Une voiture est garée sur le côté.



Pendant que les femmes discutent, un homme sort de la voiture et s’approche.



Anne examine furtivement l’inconnu : un peu plus âgé qu’elle, taille au-dessus de la moyenne, jean, polo et blouson, sympathique. Et pas mal. Mais comment savoir si ce n’est pas un violeur. Elle interroge du regard la pompiste.



Anne est perplexe. Il a l’air désespéré, paraît sincère, et, comme il l’a dit, il ne peut rien lui faire. De plus, cela lui ferait aussi une sérieuse économie. Elle part sans un mot vers le local pour régler. Il la suit, et quand la pompiste indique le prix du plein, il tend sa carte bleue.



Les femmes échangent un regard et Anne referme son sac. La carte bleue de l’inconnu est débitée. Anne repart vers la voiture, il la suit. Pendant qu’elle se met au volant, il dépose sa valise dans le coffre et s’installe à côté d’elle. L’auto démarre et rejoint la route.



La pluie redouble, les essuie-glace peinent à chasser l’eau du pare-brise. Anne roule de plus en plus lentement. Un éclair zèbre le ciel, elle pousse un cri et perd un instant le contrôle de la voiture. Se mettant sur le bas-côté, elle s’arrête.



Anne hésite un instant, puis cède.



Il sort en courant malgré le déluge et s’engouffre à la place du conducteur. Dès qu’il a claqué la porte, il se débarrasse de son blouson mouillé et le dépose sur la banquette arrière.

La voiture redémarre et malgré la pluie et les coups de tonnerre, roule, à vitesse réduite certes, mais sans écart. À chaque déflagration, Anne ferme les yeux, se bouche les oreilles, se blottit contre l’épaule de son voisin.

Des lumières signalent un village. L’homme ralentit.



Ainsi ils traversent deux hameaux. Soudain apparaît un lieu bien éclairé. Un panneau illuminé signale une auberge, il s’engage sur l’aire où se trouvent déjà quelques voitures. Il prend son blouson à l’arrière.



En effet, l’eau martèle la carrosserie de la voiture. Elle le suit en courant. Ils entrent dans une salle accueillante, chaude, dans laquelle de délicieuses odeurs flottent. Une véritable oasis après la tempête extérieure. Une dame s’approche d’eux, les guide vers une table et leur propose la carte.

Anne jette un coup d’œil et reste effarée devant le prix des plats proposés. Et pourtant elle ne peut pas accepter qu’il l’invite.



Ils mangent, se regardant en silence. Quelques mots sur le temps exécrable. Elle n’ose trop le dévisager, mais remarque pourtant une fossette sur la joue droite quand il sourit. Elle observe aussi ses mains. Assez grandes, elle remarque pourtant une particularité : il est gaucher et porte sa montre au poignet droit. Un très beau chrono carré en acier.

À la fin du repas, son compagnon lui dit :



Elle voudrait bien poursuivre, mais l’orage continue. Elle songe avec effroi au prix d’une chambre dans un établissement pareil. À la fin du repas, la dame leur apporte l’addition. À nouveau la carte bleue sort, il règle la note malgré ses protestations. Puis il se lève, va vers le comptoir. Elle le suit.



Il se retourne vers Anne.



Résignée, elle a ouvert la voiture, il a pris les deux bagages. Ne voyant aucune autre solution, elle l’a suivi. Il a demandé la clé, et ils sont montés jusqu’à la chambre.



Toutefois il ne paraît pas en colère, sa jolie fossette ne s’est pas effacée.

Elle a obéi, subjuguée par une telle autorité. En nuisette, elle a d’abord sorti la tête pour voir où il se trouvait. Probablement dans le couloir. Elle a rejoint le lit, l’a appelé. Il est entré et à son tour est allé dans la salle de bain, est bientôt ressorti en pyjama. Elle a ouvert le lit :



Elle lève le drap, elle est nue, particulièrement jolie. Il est surpris, mais surtout émerveillé de l’harmonie, de la beauté de ce corps. Il doit se freiner pour ne pas accepter, mais ne veut pas passer pour un goujat. À regret il lui dit :



Et il éteint. Anne est à la fois heureuse qu’il la laisse tranquille, mais vexée tout de même de se voir dédaignée.

La pluie a momentanément cessé. Mais le vent fait tournoyer les branches de l’arbre le plus proche projetant des ombres inquiétantes à travers les persiennes. Anne, terrée dans le lit ne peut trouver le sommeil. Soudain des éclairs et un bruit sourd au loin. Elle est terrorisée. Brusquement les lumières extérieures s’éteignent, c’est le noir complet.

Une déflagration soudaine, Anne se précipite vers son compagnon, l’agrippant, les bras autour de son cou, la tête blottie contre lui. Il était éveillé et n’est pas surpris par cette agression. Celle-ci est particulièrement agréable.

La fille sent bon, son corps crispé mais doux s’imbrique dans le sien. Il essaie de penser à l’orage, mais son sexe n’obéit pas à sa tête. Il ne peut bouger, les jambes de la fille enserrent les siennes.

Pendant un long moment, c’est un déluge qui s’abat, ponctué d’éclairs et tonnerre. Puis la tempête poursuit son chemin, s’éloigne. Pourtant, Anne reste toujours contre lui. Il essaie de l’éloigner, mais elle refuse.



Elle sent un objet bien dur contre son ventre. Mais elle est si bien, se sent protégée. Pour toute réponse, elle remonte sa tête et vient l’embrasser. Sa bouche se pose sur celle de l’homme sans la pénétrer. Alors, abandonnant toute retenue, il l’embrasse vraiment. Elle semble inexpérimentée. Il caresse ce corps magnifique, il voudrait mais ne peut toucher les seins collés contre son torse. Une main descend sur les fesses. De l’autre, il éloigne un peu son sexe et caresse l’entrejambe d’Anne. Mais de la main, elle l’écarte, saisit le bâton se place et descend lentement dessus. Le gros engin peine à entrer dans le conduit. Elle parvient à tout absorber, reste immobile, s’habituant à la présence masculine. Puis elle se met lentement à bouger.



Il la prend aux hanches et règle la cadence. Son doigt vient caresser l’arrière. Elle est un peu crispée, mais il prend son temps, sent monter chez sa partenaire le plaisir. En homme expérimenté, il suce son doigt et, quand il la sent prête, il glisse son doigt dans le conduit interdit. Et elle explose.



Elle s’écroule sur son partenaire, repue de plaisir. Il la caresse doucement. Elle sombre dans le sommeil.


Il faut plusieurs coups frappés à la porte pour qu’Anne réagisse enfin. Où est-elle ? Puis les souvenirs lui reviennent.



Une jeune soubrette en robe noire avec tablier et bonnet blanc entre, un plateau dans les mains chargé d’un copieux petit déjeuner. Elle le pose sur la table basse près du lit.



Et la servante se retire.

Mon dieu, mais où est-il ? Peut-être dans la salle de bain. Anne enfile sa chemise, s’approche, frappe, rien. La pièce est vide. Elle en profite pour se doucher. Soudain elle réalise : il est parti avec ma voiture. Elle sort dans la chambre, affolée. Mais non, les clés sont sur le chevet, posées sur un papier où sont inscrits quelques mots.



Pas de signature.

Elle est époustouflée. Il a tout payé, essence, repas, chambre et ne lui laisse pas même son nom. De plus il a conduit dans le mauvais temps et s’est laissé baiser parce que c’est moi qui lui ai sauté dessus. Il m’a donné un plaisir immense, que je n’avais jamais connu. Et je l’ai appelé Jean ! Je crois avoir rêvé !

Elle s’habille, mange, prépare sa valise.

Prête, elle descend un peu gênée. Mais l’aubergiste avec un grand sourire, lui dit :



Le moteur démarre à la première sollicitation. Elle reprend la route et rejoint ses parents.


Elle est rentrée le lundi soir, s’attendant à quelques reproches de Jean. Mais comme à l’ordinaire, il est resté calme, prévenant même, s’inquiétant de son déplacement.

Après ce voyage où elle a connu l’extase, elle sait maintenant qu’elle n’est pas frigide, ce qu’elle croyait jusqu’à présent. Elle a décidé de faire l’apprentissage de son ami qui n’a jamais su lui donner du plaisir.

Le même soir, c’est elle qui s’est offerte. Il a été ravi. D’ordinaire c’est lui qui doit la solliciter. Elle l’a d’abord embrassé comme avait fait son compagnon. Surpris par cette nouvelle pratique, il l’a acceptée mais n’a pas manifesté grand enthousiasme. Ensuite, comme les autres fois, quelques caresses rapides sur ses seins. Mais elle lui a imposé de mieux les cajoler, d’utiliser la bouche comme elle l’avait lu dans les bouquins. Et pourquoi pas plus bas. Quand elle le lui a suggéré, il a été choqué. Pour lui c’était une pratique de prostituée et il a refusé. Quand il l’a pénétrée, elle a essayé de le freiner, de faire durer leur étreinte, mais il n’a pu se retenir et a conclu en quelques minutes. Elle a oublié de pousser quelques petits cris et il s’en est étonné.



Jean n’a rien dit, il s’est tourné de l’autre côté du lit. Elle a regretté de lui avoir fait de la peine, mais il fallait bien qu’elle le lui dise un jour, elle n’en pouvait plus supporter de s’accoupler simplement pour son plaisir à lui, sans en avoir elle aussi.

Quelque chose est brisé entre eux. Ils ne font plus l’amour. Anne a cherché un appartement sans le lui dire. Un matin elle lui annonce son départ. Il la regarde d’un air un peu triste mais ne dit rien. Elle l’embrasse, il part travailler.


Elle est de repos aujourd’hui, elle en profite pour déménager. Tous ses bagages n’entrent pas dans son coffre. Elle en met une partie sur le siège arrière. Arrivé à son nouvel appartement, elle monte toutes ses affaires. Elle redescend pour nettoyer le siège arrière, elle passe un coup de brosse, chassant les poussières à l’extérieur et entend tomber un objet. C’est une clé USB, pas l’une des siennes. Elle réfléchit un instant et se souvient du geste de son passager posant son blouson mouillé lorsqu’il a pris le volant ce soir-là.

Elle est montée chez elle. Quand son ordinateur est branché, elle veut voir le contenu de la clé, peut-être y a-t-il des renseignements sur son propriétaire. De nombreuses photos de famille ou d’amis, d’autres intimes, avec une partenaire qui semble être sa femme ou sa compagne. Également des dossiers, pages de calcul, dessins techniques. C’est probablement un technicien, un ingénieur ou un dessinateur. Mais rien concernant son identité.

Ne sachant qu’en faire, elle la soigne dans le tiroir de son bureau.


Anne a profité de son célibat pour travailler afin d’obtenir son diplôme d’infirmière. Elle a eu la satisfaction, d’être reçue, classée parmi les premières. Le CHU embauche toutes celles qui ont obtenu l’examen, mais donne un certain choix suivant le classement.

Anne s’est décidée pour la chirurgie orthopédique. C’est un travail délicat certes, mais les malades sont rarement en situation critique, pas de décès.


Depuis quelques mois qu’elle exerce, le métier lui plaît. Elle est appréciée des malades, surtout les hommes jeunes, hospitalisés souvent suite à des accidents de moto ou de voiture. Ils en profitent pour discuter, parler de sujets personnels, ou même la baratiner. Elle écoute, les plaint, car certains sont immobilisés pour longtemps, garderont parfois des séquelles.

En prenant son service à treize heures, après ses deux jours de repos, on lui signale un entrant qui a été opéré la veille. Un cas assez délicat : double fracture ouverte de la jambe gauche, opéré le matin. Un accident de ski. À surveiller car le patient est sous perfusion suite à la fièvre qui le fatigue. On l’a mis en chambre seule.

Dès qu’elle a pris les consignes, elle va jeter un coup d’œil à ce malade. La pièce est dans l’ombre, les stores baissés. En effet, le visage est pâle, le blessé émet des gémissements. Elle vérifie la perfusion, touche le front, brûlant. Elle se retire, se promettant de le surveiller particulièrement.

Chaque fois qu’elle peut se libérer, elle va l’examiner. Il semble que la fièvre soit un peu tombée, il ne gémit plus.


La semaine s’est bien passée pour ce blessé. Il a maintenant repris tous ses esprits, mais sa blessure le fait encore souffrir. Anne effectue parfois les pansements. Elle opère le plus délicatement possible, le patient lui en est reconnaissant.



Ils échangent quelques paroles, la solitude a l’air de lui peser. Pourtant, il reçoit quelques visites, un couple âgé, probablement ses parents, ainsi que des collègues. Également plusieurs fois, une femme, très jolie, un peu sophistiquée. Il lui semble avoir déjà vu cette personne, probablement en boîte.

Un soir, Anne a eu à pratiquer des soins alors que celle-ci était dans la chambre. Cette femme et lui étaient en pleine discussion, sur un ton assez vif. Anne l’a invitée à sortir, a changé la perfusion, puis a voulu lui indiquer de rentrer. Mais elle n’était plus là.

Plus tard, lors des soins, elle s’est informée :



Anne aime bien ce patient. Il est gentil, ne se plaint jamais. Lui aussi doit l’apprécier. Un jour il lui a demandé d’ouvrir le tiroir de son chevet. À l’intérieur une boîte de chocolat. Elle lui a sorti et tendu.



Elle adore le chocolat, et surtout le noir, comme celui de la boîte. Avec délectation elle fait fondre ce bonbon dans sa bouche. Son visage reflète son plaisir, ce que remarque l’homme.



Il lui a demandé de l’appeler par son prénom, Pierre, au lieu de monsieur. Elle a souri et accepté à condition qu’il fasse de même et lui dise Anne.

Désormais quand son service le lui permet, elle lui rend visite. Car si ses parents sont là régulièrement, les visites de copains se sont espacées. Et surtout plus d’apparition de la dame.

Chaque fois qu’elle entre, il lui montre le tiroir du doigt. Elle secoue la tête, mais devant son sourire, elle craque et prend un chocolat. Ses parents le réapprovisionnent régulièrement.

Un jour, elle voit au fond du tiroir quelque chose qui brille : une montre carrée. Elle se demande soudain si elle ne l’a pas déjà vu. Tout à coup un éclair, l’homme qu’elle a pris en stop. D’autant qu’il s’agit d’un modèle de montre peu répandu.

Cette découverte l’a laissée perplexe. Elle y pense une partie de la nuit. Il était gaucher ! Il suffit que je m’en assure. C’est vrai que son visage ne me paraissait pas inconnu : les photos sur la clé ! Je ne les ai vues qu’une fois, mais je suis convaincue maintenant de son identité. Pourtant, il me faut confirmation.

Le lendemain, en prenant un chocolat, elle la revoit et lui dit :



Elle la lui donne, attendant pour savoir à quel bras il va la mettre. Au bras droit ! C’est lui ! Après mes repos, je lui rapporte sa clé. Il a probablement oublié notre rencontre, il sera surpris et content.

Quand elle a repris son service, le surlendemain, elle va dans la chambre. Mais il y a un jeune d’une quinzaine d’années, heureux de voir une si charmante soignante.

C’est fini, ton rêve est terminé. Elle regrette de ne pas avoir pu lui rendre son bien. Elle pourrait avoir ses coordonnées, mais, n’étant pas certaine que ce soit lui, elle ne va pas le relancer. D’ailleurs, il a dû oublier la perte de la clé, depuis le temps.


Les infirmières effectuent en principe au moins un mois par an le service de nuit. Cela permet à celles qui les assurent toute l’année de venir travailler de jour pour se tenir au courant des dernières pratiques.

La troisième nuit qu’elle effectue, on a amené un accidenté de la route. Les urgences ont jugé son cas grave et le chirurgien de garde, est venu opérer. À la fin de l’intervention, il est quatre heures.



Elle lui obéit, revient la tasse à la main. Le toubib, la quarantaine, célibataire, beau comme un dieu, est en boxer, prêt à se coucher. Elle va poser la tasse sur la table de chevet, tournant le dos au toubib. À cet instant, elle sent deux mains qui lui empoignent les seins. Cela ne la surprend qu’à demi compte tenu de la réputation du praticien. Elle-même est en manque de mâle depuis plus de six mois. Elle le laisse faire.

Glissant les mains sous la veste, il remonte d’abord les bonnets du soutien-gorge puis empoigne la poitrine, la poussant contre le lit. Elle se trouve à plat ventre sur le drap, les jambes au sol. Libérant ses mains, il lui baisse le pantalon et la culotte par la même occasion. Et elle sent entre ses fesses la dure barre de son désir.

Avec lui, pas de préliminaires se dit-elle, mais tant pis. Il frotte son sexe un moment dans la fente, provoquant la lubrification. C’est ce qu’il attendait. Elle sent s’enfoncer en elle la tige dure. Mais, s’il a négligé les préambules, le praticien se révèle un artiste du coït. Il la lime lentement, ses mains pinçant les boutons des seins. D’abord agréable, la queue lui provoque rapidement une excitation délicieuse. Elle sent monter le plaisir, mais il ralentit. Plusieurs fois il l’amène ainsi au bord de l’extase, puis finalement lui fait connaître un orgasme formidable. Pourtant lui n’a pas joui. Il s’immobilise un instant puis reprend la cavalcade. Autant le laisser faire, se dit-elle. Mais bientôt à nouveau une boule monte dans son ventre, puis explose. Alors seulement il se vide en elle.

Elle se redresse, le regarde sans prononcer un mot.



Et pendant son mois de nuit elle a plusieurs fois sa visite.

La dernière fois qu’ils ont fait l’amour, il lui a dit très sérieusement :



Et c’est ainsi que depuis un an Anne est surveillante. Elle a dû reprendre les études. Elle a réussi et elle est maintenant à ce poste. Il n’y a que sept ans, elle débutait infirmière, elle n’a que trente ans. Sa compétence, sa gentillesse ont été reconnues.


Le service est dirigé par un professeur et ses médecins. Mais en réalité, pour tout ce qui concerne la gestion du personnel, les contraintes pratiques, c’est la surveillante qui est la patronne. Et les toubibs sont heureux d’être débarrassés de ces tâches. Tous apprécient sa gentillesse mais qui cache une grande fermeté.

Elle reçoit souvent les parents des malades venus se renseigner pour des questions pratiques. Assise dans son bureau, elle vu arriver un jour un homme, avec la montre au bras droit. C’est bien lui.



La maman a été heureuse quand elle les a vus arriver, surtout quand elle a appris que c’était l’infirmière qui avait si bien soigné son fils.

Le lendemain, le téléphone sonne à quatorze heures précises. Elle peut rassurer Pierre. Le soir, il arrive afin de réconforter sa maman. En discutant avec Anne, il se plaint du manque de place au parking, il a été obligé de laisser sa voiture assez loin. Toutefois, cela lui donnera l’occasion de pratiquer un peu d’exercice.

Le temps s’est dégradé, l’orage qui menaçait éclate avec violence. Anne et Pierre quittent le service en même temps. Ils empruntent l’ascenseur. Entendant la pluie, Anne lui demande :



Ils rejoignent la voiture d’Anne, dans le parking souterrain. Elle se dirige vers le magasin.

Tout en conduisant, elle met la main à la poche et lui tend la clé USB. Il la prend, ne l’a reconnaît pas. Il lui demande :



Elle le dépose à proximité de son véhicule. Il la quitte en lui lançant un grand sourire.

Elle rentre heureuse chez elle. Elle lui a rendu ce qu’il avait perdu, mais surtout, il va peut-être se rappeler de leur soirée.

Le samedi matin elle est partie rendre visite à ses parents.

Le lundi est un jour un peu plus chargé car il y a les problèmes survenu le week-end à régler.

Le soir, avant de partir, elle est allée rendre visite à la maman de Pierre. Cette dernière est très satisfaite des soins qui lui sont prodigués, remerciant Anne des attentions prodiguées. Pendant que les deux femmes parlaient, Pierre est entré, a salué Anne, puis embrassé sa mère, lui déposant une enveloppe devant elle. Sa mère l’a ouverte, des photos s’en sont échappées.



Se tournant vers Anne, elle lui dit. :.



Pendant qu’ils discutaient, Anne est sortie sans bruit. Elle a quitté le service, pour rentrer chez elle.

Pierre a été surpris, quand il s’est retourné de ne pas la voir. Il s’est précipité dans le couloir, mais elle avait disparu.

Le lendemain, Anne désirant savoir s’il avait dit à sa mère comment il était entré en possession de la clé, est allée la voir dans la journée. Celle-ci était très heureuse d’avoir ces souvenirs de sa maman. Mais son fils ne lui avait rien dit de ces retrouvailles. Probablement la fameuse soirée n’a pas vraiment marqué son esprit.

Toute la semaine, Anne a évité Pierre, surveillant l’instant où il rentrait dans la chambre pour s’éclipser discrètement. Elle voulait éviter les remerciements pour son cadeau.


Le vendredi soir alors qu’elle se préparait à partir, un interne est venu la chercher pour un cas urgent. Immédiatement elle a réagi, suivi le docteur. Ce dernier l’a bloquée devant la porte de la chambre de la mère de Pierre, a ouvert le battant et poussé Anne à l’intérieur.

La première chose qu’elle voit en entrant, c’est un magnifique bouquet de fleurs dans un vase et devant, une boîte carrée, du chocolat. Puis le visage de Pierre et de sa maman, tous deux souriant.



Elle est sortie de la chambre troublée.


Le lendemain, vers onze heures, on sonne à sa porte. Elle ouvre et se trouve face à un gros bouquet de fleurs. Elle le prend, derrière apparaît la tête de Pierre.



Follement heureuse, elle poursuit la préparation du déjeuner, elle est tranquille, elle prépare toujours pour en avoir pour le dîner.

Ils ont déjeuné, discuté, n’ont pas fini les plats tant leur débat était fourni. Puis il lui a demandé de l’accompagner à l’hôpital. Elle ne voulait pas, mais il a su la convaincre lui disant que sa mère l’adorait.

En effet la vieille dame les a accueillis avec joie. Lors de la discussion, elle a dit à Anne :



Anne suit cette conversation avec bonheur. Elle qui rêvait de le retrouver, c’est la mère qui le propose. Et Pierre n’a pas l’air réticent.

Ils sont partis tard, la malade étant tellement contente de voir son fils dans cet état. Car elle avait remarqué à la mine d’Anne, que cette dernière n’était pas opposée à cette proposition.

En effet, elle n’a opposé aucun refus lorsqu’il l’a invité à dîner ensemble. Il lui a demandé de choisir le restaurant qu’elle voulait.



Ils sont rentrés, n’ont pas préparé de repas, ils étaient trop impatients.

Quand ils sont retournés voir la vieille dame lendemain, elle a souri en voyant leurs mines épanouies, bien qu’un peu fatiguées.



Et tous deux ont éclaté de rire.