La collection « Antilogies » regroupe des textes courts (entre 1500 et 7500 signes) proposés par un panel d’auteurs recomposé en fonction du sujet « antilogique » mis en ligne sur le forum Revebebe durant le mois en cours – tout membre peut soumettre son ou ses sujets d’antilogies.
Tous les lecteurs peuvent avoir accès au forum pour participer ! : Concours et jeux d’écritures ; Antilogies et autres jeux (ré)créatifs – les textes ou Antilogies – les discussions.
Mai 2013 – Infidélité loyale
Sommaire :
Seins tétus…
Nina n’avait plus l’habitude de monter autant d’étages à pied. Son dernier client habitait un immeuble historique du Old-Paris, dans un quartier naguère baptisé « 18ème arrondissement ». Les alignements étroits de marches n’en finissaient pas, filant dans une cage d’escalier trop étroite pour y loger ne serait-ce qu’un propulseur individuel. Heureusement, elle atteignit le cinquième palier avant que le confinement ne déclenchât un stress trop vif.
Trois portes en bois véritable s’alignaient le long d’un petit couloir richement décoré de tentures systériennes. Nina se présenta à la plus éloignée, l’informant de l’objet de sa visite, avant de se rendre compte que le battant n’était pas équipé pour lui répondre. Avec agacement, elle toqua à la porte qui ne tarda pas à s’ouvrir. Dans l’entrebâillement, une synthétique brune et élancée, à la poitrine avenante et aux très beaux yeux verts, la fixait d’un air interrogateur.
- — Nina Von Tarpp, socio-enquêtrice. J’ai rendez-vous avec Erik Müller.
- — Il vous attend. Veuillez me suivre, s’il vous plaît.
La brune se détourna pour la mener au salon, dévoilant à Nina son fessier dénudé par une découpe ovale dans la jupe de simili cuir. Les murs de l’entrée étaient couverts de cadres holographiques, représentant des scènes sexuelles où la poupée qui la devançait tenait une place prépondérante, parfois dans des positions scabreuses.
Assis dans un canapé, un quinquagénaire grisonnant l’attendait un verre à la main : le maître des lieux. Il figurait également sur les photos de l’entrée, où toutefois il paraissait nettement moins âgé. Invitée à s’asseoir, Nina refusa poliment un verre de piquant – non qu’elle fût contre l’usage des drogues aphrodisiaques, mais elle n’aimait pas avoir le cerveau obscurci durant le service…
Elle se présenta, rappela le but de sa visite et commença l’entretien. Pendant ce temps, la créature avait nonchalamment posé une fesse sur l’accoudoir de son maître et la fixait de ses iris émeraude à l’intensité troublante.
- — Vous possédez ce synthétus depuis longtemps ?
- — Je ne considère pas Virginie comme un simple objet que l’on « possède »… Le jour même où une loi sur le mariage homosynthétique le permettra, elle deviendra ma femme. Et pour vous répondre, cela fait déjà dix-sept ans que j’ai le bonheur de la connaître, toujours aussi rayonnante qu’au premier jour.
Nina n’exprima aucune émotion. Les déviances de ce genre devenaient peu à peu la norme.
- — Dans quelles conditions avez-vous décidé de l’acquérir ?
- — Flore Aline, mon épouse de l’époque, souhaitait remplacer le robot ménager. Il nous a semblé que Virginie serait un cadeau idéal pour nos dix ans de mariage…
- — Qui a choisi ce modèle, vous ou votre ex-femme ?
- — Dès que nous l’avons vue au cyber-marché, nous avons su que ce serait elle.
- — Mmmh… À présent, nous allons aborder des questions plus intimes si vous le voulez bien. Les attributions initiales de « Virginie » incluaient-elles des services sexuels, et dans ce cas, au bénéfice de votre couple ou bien de vous seul ?
Müller hésita un instant avant de répondre.
- — Notre but était essentiellement de conjuguer l’utile et l’agréable. Et depuis un certain temps, Flora et moi partagions quelques fantaisies autour du triolisme.
- — Mais pourquoi un androïde ? Vous pouviez facilement trouver des célibataires ou des couples intéressés, non ?
- — Ça nous a semblé la meilleure solution. De façon prosaïque, avec un synthétus, vous ne risquez pas d’attraper de MST. D’autant que Flora prenait grand soin à ce que les orifices de Virginie soient toujours propres et prêts à servir. Je pense que ça comblait chez elle certaines tendances lesbiennes jamais véritablement assumées…
- — Et c’est tout ? relança Nina.
- — Non. Ça réglait aussi le problème de la fidélité.
Tout en défiant l’enquêtrice du regard, la synthétique passa une main caressante dans les cheveux de son maître.
- — Pouvez-vous développer, s’il vous plaît ?
- — Eh bien, mon épouse ne considérait pas ma relation avec Virginie comme une trahison, même lorsque nous faisions l’amour sans elle. Pour Flora, cet acte relevait d’une sorte… d’hygiène sexuelle nécessaire aux hommes. Bref, un plaisir véniel qui ne mettait pas en danger notre couple. Je pense que quelque part, ça l’arrangeait aussi.
- — Comment ça ?
- — Ma femme n’avait ni les mêmes besoins ni les mêmes rythmes que moi. Par moments, elle était contente de ne pas avoir à me satisfaire elle-même sans courir le risque que j’aille voir ailleurs. Elle trouvait ça… pratique.
- — Vraiment, elle n’a jamais été jalouse de Virginie ?
Erik Müller gloussa d’un rire sans joie.
- — Même après toutes ces années, elle continue de la voir comme un simple sextoy ! Elle lui a toujours dénié toute capacité d’éprouver des émotions ou des sentiments… Tout ça, c’était purement utilitaire : si Flora avait envie de brouter une chatte en toute bonne conscience ou de se faire lécher, Virginie était là. Si je souhaitais baiser et pas elle, il lui suffisait de me renvoyer vers notre « esclave » ; Flora nous regardait parfois faire, mais le plus souvent elle baillait d’ennui avant de s’endormir.
- — Mais vous, Erik, pensez-vous que cette machine soit capable de vous aimer vraiment ? Vous aimer comme le ferait une femme ?
Le quinquagénaire caressa la cuisse souple de la gynoïde, qui frissonna de plaisir. En retour, la créature se pencha vers lui pour un baiser langoureux.
- — Virginie est conçue pour me vouer un attachement sans conditions, quel que soit mon âge, ma santé financière et mon état physique. Pensez-vous qu’une femme de chair et de sang pourrait me témoigner plus belle preuve d’amour ?
- — Oui, je crois… Par exemple, en vous donnant de beaux enfants.
- — Et quelle envie aurais-je de pouponner une couvée de braillards, qui une fois adultes se dépêcheraient de m’oublier avant de m’enfermer dans un hospice ? Virginie et moi, nous nous suffisons l’un à l’autre ; je n’ai nul besoin d’encombrer la Terre avec ma descendance !
- — Malheureusement, nous n’en sommes plus là, objecta la socio-enquêtrice. Si le déclin de la natalité se poursuit sur ce rythme, il n’est pas impossible que l’humanité périclite jusqu’à disparaître un jour…
- — Puis-je vous poser une question, à mon tour ? s’enquit Müller.
- — Mais oui, bien sûr.
- — Vous-même, avez-vous un mari, un amant, ou ne serait-ce que des aventures occasionnelles avec nos semblables ?
Nina se sentit rougir jusqu’aux oreilles. Hector, son partenaire de jeu aux phallus multiples, n’était même pas humanoïde. Depuis des années, elle s’envoyait en l’air avec une chenille montée sur vérins, à la perversité décoiffante…
- — Inutile de répondre, je crois avoir deviné. Ah ! Belle image que vous nous donnez, vous les agents moralisateurs censés nous remettre dans le droit chemin ! s’esclaffa Erik Müller.
Puis, après avoir siroté un instant son verre, il congédia madame Von Tarpp d’une ultime tirade :
- — Pensez-en ce que vous voulez, mais pour moi, les synthétiques nous sont tellement supérieurs que la désaffection mutuelle entre hommes et femmes n’est que justice.
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Promesse tenue !
Dans le secret d’une chambre :
- — Mais que faites-vous là, ma douce ?
- — Je dépose une noix de crème pour adoucir mes mains. Vous savez que je tiens à ce cérémonial tous les soirs avant minuit.
- — Faites donc… j’ai hâte… Ohhh ma Mie, tendez-moi votre main, que je remplisse mes narines du parfum de votre crème.
- — Comme cela ?
Et la main fut tendue.
- — Oh oui…
- — Vous ne vous lassez donc jamais, Charles-Auguste ?
- — Comment le puis-je, ma chère Adélaïde ? Vous sentez si bon ! Et la douceur de votre peau délicate réjouirait mes doigts si…
- — Touchez donc, mon cher ; et pour vous y aider, je relève un peu ce drap blanc dont je ne peux me défaire, et je retrousse mes manches pour votre caresse.
Elle se prête avec grand plaisir à ce jeu quelque peu coquin.
- — Quelle joie, quel délice ! Dites-moi, pour me réjouir davantage, glissez donc votre main délicate sur vos si charmantes parties cachées.
- — Humm…
- — Quel bonheur ! Adélaïde, et si vous releviez votre drap un peu plus pour me ravir les yeux.
- — Je vous trouve bien hardi ce soir, et votre regard… whooouu…
- — Qu’est-ce donc ce « whou » que vous me sortez de votre si belle voix ?
- — L’exclamation est jolie, n’est-il pas ? Je m’y suis exercée tantôt ; mais prolongez votre « ooouu » ; l’effet conviendra mieux avec l’expression de vos yeux et nous resterons dans l’ambiance.
Et la délicieuse Adélaïde relève doucement le tissu blanc jusqu’à libérer… ses mollets.
- — Comme toujours, vous avez le mot qu’il faut et le geste qui va avec. Mais osez me dévoiler vos genoux : vous serez plus aisée pour pommader vos jambes.
- — Et si je vous montre mes cuisses ?
- — Je prends comme un cadeau digne de votre générosité… mais… encore un peu plus haut… Quel régal, mais quel régal ! La fraîcheur de vos jambes ! Vos si beaux atours cachés sous le drap méritent mille fois mieux ! Que dis-je, dix fois plus que ce petit mille ! Et je l’écrirais de ma plume, si j’avais un encrier sous la main.
Ces quelques mots suffisent à Adélaïde pour lui remettre en tête l’ouvrage qui la préoccupe depuis bien longtemps.
- — À propos d’écriture, soyez bon et relisez-moi les dernières phases de mon époux, je vous prie.
- — Voilà : « Moi, Sieur Hubert de Montévranche, je m’engage à vous honorer en gentilhomme, vous Adélaïde de Saintclair, mon épousée qui fait promesse de me rester fidèle jusqu’à la mort. ».
- — Que c’est beau !
- — Oui, mais pendant que nous discutons, tournez-vous donc un peu plus vers moi, belle Adélaïde, que je puisse profiter de votre décolleté et pommadez, pommadez un peu plus entre vos cuisses.
Elle lui adresse une petite moue faussement offusquée.
- — J’ai retroussé ma vêture, soulevé mon drap, et maintenant vous voulez mettre vos yeux dans mon décolleté et libérer ma poitrine… si…
- — Voluptueuse ! Magnifique ! Douce et blanche à faire la joie d’un honnête homme tel que moi !
- — Mais, Charles-Auguste, vous en parlez comme si vous en étiez privé, alors que nous sommes dans les grivoiseries délicieuses qui dépassent la bienséance depuis bien plus d’années que ce que j’ai pu consacrer à mon époux.
- — Je serais le dernier des mécréants de m’en plaindre, alors que vous m’offrez vos belles ardeurs ; et vos mouvements de mains… sur mon…
- — Mon cher, très cher et talentueux amant ! Vous me régalez vous aussi de votre pieu vaillant, qui de surcroît retrouve une bienheureuse vigueur dès que mon intimité a fini de recevoir votre abondante semence. N’est-il pas que votre membre m’empale jusqu’à la garde dans une lubricité – oh, que m’arrive-t-il ? J’ai lâché ce mot ! Et pour le plaisir, je le redis une fois de plus : « Lubricitééé… Whoouu ! ». Je disais donc que votre virilité me chauffe bien souvent mes intérieurs et n’a rien à envier à la droiture de vos doigts. Mais oui, vos doigts entre mes cuisses ! Je ne peux en dire que du bien…
À cet instant sonne le premier des douze coups de minuit.
- — Déjà ? Mais que le temps passe vite ! Pressons-nous, Charles-Auguste.
- — Je cours, Madame !
- — Mais ne marchez pas sur mon drap, voyons !
- — Vous pourriez me confier votre chaîne, non ?
- — Hâtez le pas et cessez de faire le sot. Je ne vous laisserai point ma chaînette à porter : j’aime trop me divertir avec. Usez donc de quelques jeux avec la vôtre.
Ils se retrouvent tous deux à l’étage, cachés au mieux et chuchotent au pied du lit du Sieur de Montévranche. Ainsi, ils ne sont ni vus, ni entendus par l’époux d’Adélaïde qui est devenu un peu sourdingue et qui n’y voit goutte dans la semi obscurité. Ils l’observent s’installer pour la nuit et devinent son envie de belle vaillance à le voir empoigner son instrument à pleine main.
- — Ne trouvez-vous pas, Charles-Auguste, qu’il présente quelque défaillance ce soir ?
- — Attendez au moins qu’il commence, avant de le trouver… faiblard !
- — C’est vrai qu’il lui faut un peu d’échauffement… L’âge, sans doute. Heureuse femme que je suis, vous m’avez épargné cela ; mais j’espère qu’il retrouvera une belle vigueur le moment venu.
Adélaïde s’approche du lit, la chaîne bien coincée dans sa main en attendant le moment où elle décidera de la faire clinquer. Ses mains sont douces à souhait grâce à la crème. Elle se lance :
Le chatouillis sous la plante des pieds d’Hubert le fait à peine sursauter.
Charles-Auguste glousse à moitié.
- — Très chère, il le prononce moins bien que vous, son « houou ».
- — Chuuut… j’y retourne.
- — Je vous observe.
- — Guili, guili, guili !
- — Ahh ! Que se passe-t-il ?
Elle est déçue une fois de plus.
- — Ce n’est pas aisé de le faire mourir de peur ; voyez, Charles-Auguste : il a repris son… activité.
Hubert de Montévranche s’est vite remis à l’œuvre, et y va de plus belle sur son manche. Sa main fait des prodiges, et des pulsions bienheureuses canalisent enfin le sang jusqu’au bout décalotté de son membre. Satisfait :
- — Morbleu, voilà une belle virilité !
Adélaïde réagit :
- — Je trouve que mon époux exagère. Voilà pour lui : « Wouuouuooou… »
- — Haaa !
Charles-Auguste lui souffle :
- — Criez, bon-sang ! Là, vous miaulez juste assez pour le faire débander !
- — WOUHOOUU !
Hubert se met à hurler, il en devient rougeaud ! Son cœur s’accélère, il met sa main sur sa poitrine… Sa trique s’est assouplie en fouet de cocher.
Adélaïde murmure :
- — Ça y est, le voilà qui s’étouffe ! Son cœur lâche, sa respiration devient caverneuse !
- — À peine.
- — Mais il est au moins… « toussoteux » ?
- — Non, vous dis-je !
- — Comme j’en ai marre, Charles-Auguste ! Ça fait trente ans que j’attends qu’il me rejoigne pour reprendre notre vie maritale. Dire que je vous dois cela, mon ami !
- — C’est vrai que je suis responsable de l’accident de calèche qui nous fut fatal à tous deux ; et sans cette fièvre qui l’empêcha de se déplacer à mon cabinet pour que je contresigne son testament, vous ne seriez pas dans l’attente de le retrouver depuis trente ans !
- — C’est vrai ; mais reconnaissez que j’ai tenu la promesse de fidélité faite à mon époux.
- — Pas tout à fait, Adélaïde, puisque vous êtes devenue ma maîtresse après l’accident.
- — Que me chantez-vous là, Charles-Auguste ? Loyale et fidèle selon ses désirs, vous dis-je, puisqu’il avait écrit « fidèle jusqu’à la mort ».
- — Et alors ?
- — Jusqu’à la mort : d’accord ; mais après… Hein ? Il n’y a pas de clause pour les fantômes, sur son testament !
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Lucas
Je suis une fille toute simple, moi, et amoureuse. Alors je me demande où Lucas veut en venir. Il me parle du film « Proposition indécente ». Il me demande ce que je ferais si… Je ris.
- — Même pour un million, mon pauvre chéri, je te resterais fidèle, tu peux être bien tranquille.
Mais il revient à la charge :
- — Quand même, pour un million… On peut en acheter, des trucs, pour un million !
Alors moi :
- — Tu ne veux quand même pas me prostituer ?
- — Bien sûr que non, le million, je m’en fous ! Mais si un type te draguait, et qu’il te plaise ?
- — Tu me suffis, mon chéri.
Et le voilà qui semble presque déçu ; pas de câlins, hôtel du cul tourné ! Tant pis. Demain matin, peut-être, d’autant plus que ce sera samedi. Mais j’ai du mal à m’endormir, et tout à coup j’y suis : il veut me partager, ce con ! Il y a des mecs comme ça, contents d’être cocus. Oh ! Après tout il n’aurait que ce qu’il mérite, si je le trompais… Ce ne serait pas le tromper, d’ailleurs, puisqu’il le saurait. Mais alors je le quitterais, parce que je suis profondément monogame, moi… Et c’est lui que j’aime. Sur ce je m’endors.
Six heures du matin. Il me réveille à force de se retourner dans le lit. J’avance un pied vers son mollet. Rien. Enfin si, le mollet s’en va. Je respire bien calmement, je ne bouge plus. Il faut qu’il croie que je dors. Je murmure quelques sons indistincts, puis un peu plus distincts :
- — Kevin, oh Kevin, non, il ne faut pas !
C’est le premier prénom qui m’est venu à l’esprit. Kevin ça fait jeune, un peu loubard. Je gémis, je demande à Kevin de me laisser tranquille, je lui dis que je veux être fidèle à mon chéri que j’aime tant. Et je soupire, et je geins, et je me caresse les seins, et j’écarte les cuisses, et je finis par dire :
- — Oui Kevin, plus fort Kevin, plus profond Kevin !
Lucas me fait l’amour sauvagement. C’est délicieux. Demain j’essaierai Théo, ou Nicolas.
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Et je vous imagine… « Vous »…
Alors touchez ma peau, inconnu de mes rêves, et faites-moi vos caresses.
Multipliez vos désirs érotiques que vous exaucerez en virtualité charnelle sur mon corps.
Vous aussi, rêvez les plaisirs jouissifs. Réinventez la magie au bout de vos doigts habiles et partez à la découverte de mes courbes délicates, de mes rondeurs sensuelles et harmonieuses. J’ai chaud, de mes seins aux pointes tendues par les gestes fusionnels que je fantasme avec vous, jusqu’à la butte de mon entrecuisse, aux poils pubiens souples et doux qui cachent mon intimité.
Je les écarte en les caressant de mes mains tremblantes, pour inviter votre bouche brûlante de désir à goûter les lèvres de mon sexe. Je vous espère fougueux et gourmand. Abandonnez toute pudeur autant que moi, et osez titiller mon clito entre vos lèvres d’une belle fermeté masculine, jusqu’à le faire gonfler et se raidir, pour m’arracher mes premiers gémissements. Et je vous imagine… « Vous »… lapant ma vulve qui se mouille de mon plaisir nouveau ; et j’espère vos mains accrochées à mes hanches si féminines. Je me sens bien, ainsi tenue.
J’abandonne ma nudité vibrante sous vos yeux… voyez… je frissonne. J’offre mes odeurs secrètes à vos narines qui me respirent, plongées dans ma touffe toute brune ; et le goût de mon puits est pour vous, quand votre langue en lèche les parois gorgées de mon sang qui pulse au même rythme que mon cœur. Je crispe mon intérieur, je rentre mon ventre, je bombe ma poitrine à la peau si douce ; vous me léchez si bien… Faites-moi jouir bientôt, j’ai envie !
Mais avant, laissez-moi encore rêver votre sourire. Mais oui, vous souriez en découvrant que j’entraîne votre tête installée entre mes cuisses ouvertes, tant mes ondulations vous disent à quel point j’aime… le « Vous » qui embellit mon songe, cette nuit d’été. Je l’avoue volontiers, votre sourire, je l’espère heureux et complice, même si vous ne me regardez pas, même si je ferme les yeux sur l’illusion que j’ai de vous.
Et je reste fidèle ; la loyauté du corps est si précieuse. J’y tiens. Mais commence-t-elle à s’estomper ? Ou va-t-elle jusqu’à disparaître ? Lorsque dans les cotonneux méandres de mon esprit je vous imagine, inconnu suspendu à mes rêves, me faisant vos caresses en amant virtuel.
Mais voulez-vous que je vous rêve ? Vraiment ? Dites-le-moi, j’ai tant besoin de votre « oui » ! Espérez que je vous appelle, si vous le souhaitez autant que je le veux. Puis restez là, collé à ma peau, pour me ravir pendant mon sommeil… et pénétrez-moi jusqu’à l’orgasme, puisque je vous y accompagne avec grand plaisir en abusant de mon imagination.
Faites tout cela, même si je vous souffle au creux de l’oreille au moment où vous entrez dans mon lit :
- — Chuuut… il vient de me toiletter intimement après m’avoir fait l’amour… « Lui », mon chéri qui s’est endormi tout contre moi, sans connaître mes pensées.
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