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Temps de lecture estimé : 8 mn
23/05/13
Résumé:  Comment imaginez-vous votre arrivée au paradis ?
Critères:  fh inconnu fantastiqu -fantastiq
Auteur : Morodar      Envoi mini-message
Paradise Girl

Tout n’est que ténèbres autour de moi. Je flotte dans ce néant infini, sans odeur ni son. Aucune sensation de chaud ou de froid, non plus. Comme si rien n’était réel ici, sauf moi. Car je suis certainement réel, non ? Je sens toujours mon corps. Ma peau, ma chair et mes os sont toujours là. Je peux sentir le sang circuler dans mes veines et mes poumons se remplir de… quoi ? Il y a de l’air ici ? Difficile à dire. Je suis pourtant certain que j’ai toujours un corps ; seulement, il me semble différent. Je peux ressentir tout ce qui se passe en moi, mais rien à l’extérieur. Comme si toute la Création avait été supprimée et que j’étais tout ce qui restait.


D’ailleurs, qui suis-je ? Je n’ai aucun souvenir. J’ai l’impression que je viens à peine d’apparaître ici, dans ce vide absolu. Pourtant, je crois – non, je sais – que j’étais ailleurs avant, mais où ? Perplexe, je réalise que je ne me souviens de rien. Mon esprit est tel une feuille maintenant vierge, alors qu’un instant plus tôt elle était couverte de texte. Je me creuse la tête pour trouver quelque chose, un souvenir de ce que j’étais avant. Et surtout, qui j’étais. Je ferme les yeux de toutes mes forces, me concentrant intensément pour faire resurgir des bribes de souvenirs. Lentement, comme si elle était réticente à se souvenir, ma mémoire me restitue quelques images troubles : le visage d’une jolie femme, un chien blanc et noir qui court devant moi, la sensation d’une main douce sur ma joue, l’odeur savoureuse du pain qui cuit au four…


Puis un nom explose soudain dans mes pensées : William. C’est ainsi que je me nomme. Où étais-je ? Sur mon vélo. Un bolide rouge vif. Mais je ne trouve pas le moindre indice dans mes lambeaux de mémoire sur ce qui a bien pu m’amener ici. Suis-je dans le coma, ou même mort ? Aucune idée. Merde, je déteste ne pas comprendre. J’ai toujours eu en horreur les énigmes. Le plus étrange, c’est que rien de tout ça ne me fait peur. Je suis parfaitement calme, même un peu indifférent. Comme si toutes mes interrogations étaient sans importance. Vraiment, tout ça est de plus en plus bizarre.


Je réalise soudain que quelque chose vient de se matérialiser dans le vide, droit devant moi : un petit point de lumière blanche. Fasciné, je regarde cette minuscule lueur grandir rapidement, s’approchant de moi à une vitesse ahurissante. Elle irradie une douce chaleur qui réchauffe ma peau. Je peux maintenant voir mon corps : il est tel qu’avant. J’ai la même stature élancée, la peau bronzée, un ventre plat et des jambes puissantes. Je suis totalement nu, mais ce détail me paraît avoir bien peu d’importance. Et je flotte dans le vide, on dirait bien. Amusant, non ?


La lumière m’enveloppe totalement, maintenant. Elle est si proche de moi que je peux vaguement apercevoir une forme humaine au cœur de cette clarté aveuglante. Elle m’enveloppe maintenant ; je me trouve dans un cocon scintillant où règne une douce chaleur bienfaisante. La forme humaine est la source de cette lumière. Elle est si proche que je n’ai qu’à tendre la main pour la toucher. Mes doigts effleurent alors une peau satinée et chaude, ainsi que les contours d’un… sein, rond et ferme. Puis je sens des doigts fins et brûlants venir caresser mon visage, suivre la courbe de mon cou et descendre sur mon torse. Des lèvres, douces et humides, viennent déposer un baiser gourmand sur ma bouche.


Aussitôt, mon esprit s’emballe, ma peau s’électrise et mon sang se met à bouillir. Je prends dans mes mains en coupe ces lourdes mamelles. Je me mets à les caresser, les malaxer, les presser et les soupeser sans retenue, jouant avec les tétons que je sens durcir sous mes doigts. L’être de lumière que je caresse pousse un petit rire, d’une voix musicale absolument parfaite, pure. Mon cœur chavire en l’entendant soupirer sous mes mains. Qui est-elle ? Aucune idée, et je m’en fous. Dans mon esprit, plus rien n’a d’importance hormis mon envie de me retrouver en elle. Je plaque avec impatience mon corps contre sa chair lumineuse, sentant sa peau satinée et ardente réchauffer la mienne. Elle a une odeur subtile, comme celle de l’air après un orage, qui m’envoûte. Je capture ses lèvres avec ma bouche et elle me rend sans attendre un baiser vorace qui me foudroie l’âme. Je glisse mes mains sur sa nuque, puis mes doigts ne tardent pas à remonter jusque dans sa crinière, que je sens légère, abondante et diablement douce. Elle plaque alors son bassin contre le mien, son bas-ventre frottant délicieusement contre ma monumentale érection. Elle enroule ensuite ses jambes autour de ma taille et mes mains descendent instinctivement jusqu’à ses fesses.


Alors, sans hésiter, elle s’empale sur mon membre durci. Je pousse un hoquet de stupeur, car elle est aussi brûlante qu’un four, et si étroite que j’en ai le souffle coupé. Qu’elle soit humide à la perfection me surprend tout autant. Ma lumineuse compagne lâche un long et profond râle quand je me retrouve tout entier en elle, son souffle chaud caressant mon cou. Sa bouche trouve vite son chemin jusqu’à la mienne et elle m’embrasse goulûment, tout en commençant avec douceur à monter et descendre le long de ma verge. Je glisse ma langue entre ses lèvres pour aller caresser la sienne, pendant que mes mains pétrissent ses fesses rondes et tièdes. À chacun de ses mouvements de bassin, elle semble m’envoyer dans les veines une vague de félicité qui m’arrache un gémissement de jouissance, étouffé par la bouche de mon étrange amante. Nos lèvres semblent soudées et nos langues lancées dans un ballet sans fin, lascif et divin.


Alors que mon plaisir monte de plus en plus vers le paroxysme, je réalise que le néant autour de nous se modifie avec lenteur. Je constate que je suis étendu sur une matière lisse, tiède mais inégale, comme des dalles. Autour de nous s’élèvent des murs de pierre blanche. Il y a même un soleil qui surgit dans un ciel clair, au-dessus de nous. Apparemment, nous faisons l’amour dans une vaste cour ceinturée. Maintenant que notre environnement est parfaitement clair, la lumière qui émanait de la peau de ma compagne diminue, puis s’éteint. Elle se redresse alors et vient s’appuyer des deux mains sur mon torse, me chevauchant toujours avec ardeur. En la voyant, je suis sidéré. Pas seulement par sa beauté angélique, mais aussi par le fait qu’elle a une paire d’ailes, repliée dans le dos. Des ailes couvertes de longues plumes duveteuses, aussi noires que celles d’un corbeau. Je me remets cependant assez vite du choc causé par le fait que je suis en train de baiser un ange (ou une ange ?) et je porte mon attention sur le reste de son corps, heureux de pouvoir enfin la voir.


Elle est… parfaite. Grande et mince, avec une peau hâlée sans défaut. Sa généreuse poitrine se balance devant mes yeux, invitante. Mais c’est son visage qui capte mon attention. Des traits fins et nobles, une bouche pulpeuse aux lèvres rosées, un petit nez mignon et de hautes pommettes. Sa chevelure bouclée a la teinte chaude du caramel et ses yeux… sont deux globes dorés dans lesquels je me reflète. Nos regards se croisent et s’unissent. Elle me fait un sublime sourire qui fait vibrer mon âme. Je me redresse sur un coude pour saisir un de ses mamelons pâles dans ma bouche, le suçant et le titillant de la langue, goûtant par la même occasion sa peau sucrée. Elle en grogne de satisfaction, la respiration maintenant plus rapide et le corps frissonnant. Elle aussi, elle approche de la délivrance. Je glisse mes mains dans son dos, collant son corps en sueur contre le mien, et de nouveau nos lèvres se touchent.


Soudain, mon orgasme m’embrase la chair, mon corps se crispe contre celui de mon amante et je lâche un râle profond de soulagement alors que je me répands en elle. Un battement de cœur plus tard, c’est mon angélique compagne qui jouit en hurlant, plantant cruellement ses ongles dans mon dos. Pourtant, cela infuse plus de plaisir que de douleur dans ma chair.


Épuisés et rassasiés, nous nous retrouvons étendus sur les larges dalles de marbre de la cour, nos corps satisfaits emmêlés. Un long moment s’écoule avant qu’un de nous ne soit assez remis pour bouger. C’est ma belle ange qui se lève la première, avec une grâce qui m’émerveille. Elle s’étire avec langueur, puis me tend la main pour m’aider à me relever. Une fois debout, je constate qu’elle est aussi grande que moi. Un petit sourire coquin se dessine sur ses lèvres quand elle voit combien j’admire son corps.



Avant que je ne puisse ajouter quoi que se soit, elle s’éloigne soudain de moi, se dirigeant vers le mur arrondi, sans sortie, qui clôture la cour. Elle pose sa main à plat sur la pierre et une porte de bronze, imposante et rutilante, se matérialise soudain. Elle rit de mon air choqué et pousse sans plus de cérémonie les deux épais battants. Le décor qui se dévoile alors à mes yeux me réjouit.


Devant moi s’étend une contrée verdoyante, parsemée de bosquets d’arbres aux feuilles arc-en-ciel. Dans le loin, j’entrevois une plage de sable blanc et le reflet caractéristique du soleil sur l’eau. La douce brise tiède m’apporte l’odeur salée de l’océan.



Elle me prend alors par la main et me guide joyeusement dans la vaste plaine d’herbe haute, vers la plage et sans doute une longue baignade dans une eau chaude à souhait.




*****




Quelque temps plus tard…


Étendu sous un parasol, sur la plage, je déguste une bonne bière froide en profitant de la brise marine. Derrière moi, à moins de cent mètres, se dresse ma tour, faite d’argent et d’or. C’est là que je passe mes soirées, mais le jour je profite de la plage, ou alors je vais faire un tour à cheval dans le bois le plus proche.


Amarielle est étendue nue sur le sable, tout près, profitant du chaud soleil. Aujourd’hui, elle a l’apparence d’une jolie petite rousse avec des seins menus et de belles fesses, et ses ailes ont la couleur du miel. Elle change de corps selon ses fantaisies, ou mes demandes. Elle accepte de faire n’importe quoi avec moi, même des trucs un peu bizarres. Ma Guide met toujours beaucoup d’entrain à me satisfaire, et ça ne me rend plus aussi mal à l’aise qu’au début, puisque tout paraît l’amuser. Elle a même invité quelques copines, hier. La meilleure nuit que j’aie passée dans ce monde, jusqu’à maintenant. Pour moi, la mort, c’est vraiment le paradis.





FIN