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n° 15635Fiche technique112812 caractères112812
Temps de lecture estimé : 64 mn
07/06/13
corrigé 10/06/21
Résumé:  Après une longue journée de boulot, qu'il est bon de relâcher enfin la pression ! Mais qui sait si un simple coup de sonnette ne pourrait changer cette soirée, et peut-être même toute votre vie ?
Critères:  f fh ffh hplusag noculotte fmast pénétratio fsodo fouetfesse policier aventure sf fantastiqu merveilleu
Auteur : Catherine  (100 % inédit, cette fois.)            Envoi mini-message
Jennifer 2.0



Note de l’auteur : un récit 100 % inédit, cette fois-ci. Bonne lecture.




Dix-neuf heures trente. Après une longue journée de travail et une bonne douche, un petit single malt et de la bonne musique, que demander de mieux ? Du calme, sans doute, mais je n’en manque plus depuis le jour où ma chère Éléonore a repris sa liberté, il y a maintenant plus de deux ans.


La vue sur la ville par la grande baie vitrée vaut ce qu’elle vaut ; mais à l’exception de celle de la petite fenêtre de ma chambre, c’est la seule dont je dispose. Il y a belle lurette que j’ai renoncé à perdre ma vie à la gagner, et ce modeste appartement en est la preuve. Et là au moins, je suis chez moi, tranquille, peinard, sans personne pour venir me pomper l’air…


Mais il a été dit quelque part que ce calme olympien ne pouvait pas durer, puisque la sonnette de l’entrée vient de retentir. Qui cela peut-il bien être ? Quel est ce fâcheux qui m’extirpe de mes rêveries floydiennes ? Qui peut avoir l’outrecuidance de m’arracher aux délires de Gilmour, Waters et des autres ?

Et à en juger par la façon dont il s’acharne à massacrer le bouton de cet innocent carillon, il insiste, le bougre !

Alors, résigné et après avoir mis la musique en sourdine, je me lève péniblement et m’en vais ouvrir. Encore une fois, je n’ai aucune idée de qui est cet importun, mais je m’en vais me faire un plaisir de te le renvoyer dans ses dix-huit mètres…


Passablement agacé, j’ouvre la porte et c’est alors que ma mâchoire manque de se décrocher. L’emmerdeur patenté est en fait une ravissante jeune femme aux somptueux yeux verts et à la longue, très longue chevelure blonde qui descend quasiment jusqu’à la limite de sa courte jupe de cuir noir. En guise de bonsoir, elle me décoche un sourire à incendier la banquise.



L’expression « une voix à vous faire péter les boutons de braguette » semble avoir été inventée pour elle. Moi, en attendant, en pantalon de pyjama et tee-shirt, les bras ballants et la langue façon loup de Tex Avery roulant à moitié sur le sol, je dois surtout avoir passablement l’air d’un crétin. Tout en essayant de sauver le peu qu’il reste des apparences, j’articule péniblement :



Elle me tend sa main, soigneusement manucurée, à serrer. Celle-ci est délicieusement fine et sa peau d’une incroyable douceur.



De nouveau, sa voix chaude et incroyablement sensuelle me vrille les sens. Mais le meilleur reste à venir puisque, aussitôt la porte re-claquée derrière elle, elle me colle littéralement contre le mur et m’enfonce aussitôt sa langue jusqu’aux amygdales, écrasant son impressionnante poitrine contre mon torse.

Que me veut-elle, cette furie ? Je n’y comprends rien… Mais elle, elle sait très exactement ce qu’elle veut. Toujours collée à moi, elle ne desserre son étreinte que pour permettre à sa main d’aller à la rencontre de mon entrejambe. Elle est du genre direct, la fille !



En guise de réponse, je tourne simplement la tête vers la droite, là où se trouve mon paddock. Message reçu cinq sur cinq…

Pas le temps de réaliser, elle m’a déjà projeté sur le lit et le tee-shirt a volé. Dans un état second, je la vois extirper mon sexe de sa prison de toile, sexe qui a soudain tout d’un diable qui sort de sa boîte. Pas non plus le temps de discuter, juste pour moi celui de la voir retrousser rapidement sa jupe et voir apparaître une magnifique paire de bas noirs, de me rendre compte que la belle ne porte pas de culotte et que son sexe est aussi blond que ses cheveux. Et qu’elle sait s’en servir, aussi !


Elle vient de s’empaler sur ma queue ; j’en vois trente-six chandelles. Les yeux mi-clos, elle monte et descend sur ma hampe, ses mains posées simplement sur mes épaules. Sa veste de tailleur baille généreusement, m’offrant une vue somptueuse sur le sillon de ses seins… Ce n’est pas une fille : c’est une tornade.


Mais tandis qu’elle s’acharne sur mon sexe comme si sa vie en dépendait, cela ne m’empêche pas complètement de réfléchir, et précisément, quelque chose ne colle pas dans cette affaire.

Jennifer, c’était la ravissante compagne de mon frère Vincent. Je dis bien c’était… Elle n’avait sans doute pas encore vingt ans lorsqu’ils se sont rencontrés, et ne les avait pas dépassés depuis longtemps lorsqu’ils se sont mis en ménage. Leur liaison a duré une bonne dizaine d’années jusqu’à ce qu’elle le quitte, et cette séparation date d’il y a au moins quinze ans.

Donc, en clair, la Jennifer que j’ai connue devrait plutôt être, comme moi, du mauvais côté de la quarantaine et ne pas paraître vingt ans comme c’est le cas ici ! Et comme, à ma connaissance, l’ex-compagne de mon frangin n’a jamais eu d’enfant, il ne peut donc pas davantage s’agir de sa fille… Non, véritablement, y’a un os dans la moulinette !


En attendant, os ou pas os, s’il y en bien un qui se fout royalement de mes problèmes métaphysiques, c’est l’habituel locataire de mon froc. J’ai beau me poser mille questions, il est tout bonnement en train de prendre les commandes et de court-circuiter ce qui me fait office de cerveau. Qui a dit que les hommes, c’était comme les avions, que c’était la queue qui les dirigeait ? Eh bien, il n’avait sans doute pas tort…

Mon changement d’attitude doit se ressentir, puisque l’expression sur le visage de cette Jennifer-là vient de changer. Si elle est toujours aussi occupée à me chevaucher, elle vient de se mettre à sourire, mais cela ne ralentit pas sa cadence. Alors, puisqu’elle semble tellement motivée pour obtenir ma semence, je m’en vais la lui donner, moi !


Bon, en vérité, je ne décide rien du tout et ce sont mes reins qui se rebellent tandis que mon horizon s’obscurcit. J’aurais bien aimé la prévenir de l’arrivée de la cavalerie, mais je n’en ai pas le temps et un torrent de lave gicle tout au fond de son ventre. Il faut croire qu’elle n’attendait véritablement que cela, puisque sa jouissance accompagne la mienne à l’instant précis où je me déverse en elle.

Quelques minutes plus tard, tout juste rhabillés, elle me tend un papier.



Décidément, le mystère s’épaissit. Il s’agit d’une feuille de bloc de laboratoire visiblement déchirée à la va-vite et recouverte de quelques lignes écrites, elles aussi, à la va-vite. Je ne sais ce qui est arrivé au frangin, mais il y avait vraisemblablement le feu au lac lorsqu’il a griffonné ces quelques mots. Je lis.



Salut toi.


Pas le temps de t’expliquer, mais la Jennifer que tu as devant toi n’est pas une femme, c’est en réalité un cyborg. Je l’ai envoyée chez toi pour la planquer, nous sommes recherchés. Pour en savoir plus, dis-lui simplement « config » et elle te dira tout. Pour le moment, elle croit qu’elle est simplement une femme ordinaire et terriblement amoureuse de toi, mais je pense que tu es déjà au courant de ce détail…


Vincent.



Alors là, les bras m’en tombent. Cette fille, là, un robot ? Pourtant, la chaleur de sa peau, la douceur de son sexe, le parfum de ses cheveux, sa plastique sans faille… Je ne comprends pas. Certes, Vincent est une pointure reconnue en robotique, mais de là à pondre cette créature de rêve…

Créature qui est là, toujours face à moi. J’attrape son poignet ; elle sourit et se laisse faire. J’ai beau palper et palper encore, son bras, sa main, sa joue, son cou, je ne ressens rien de particulier… En tout cas, rien qui ressemblerait à une quelconque articulation artificielle ou à un rembourrage de mousse plus ou moins approximatif. Mes mains se posent sur ses hanches, et de nouveau mon examen continue. Jennifer, puisqu’il faut bien l’appeler comme cela, se laisse docilement faire sans dire un mot, ou presque.



Toujours cette voix chaude et sensuelle.



L’idée n’est pas de la voir nue simplement pour le plaisir, mais de trouver l’indice qui me prouverait que je n’ai effectivement pas affaire à une humaine. Là, au beau milieu du salon, elle s’effeuille doucement, et chaque parcelle de sa peau que je découvre me révèle une pure merveille. Son visage, doux et sans défaut, je le connaissais déjà, mais le reste… Une poitrine plutôt volumineuse enserrée dans un écrin de dentelle noire qui s’avère totalement inutile lorsqu’elle le dégrafe, un adorable ventre plat… Et quand sa jupe tombe sur le sol, j’en oublie ses longues jambes fuselées pour mieux redécouvrir ce somptueux triangle blond qui semble attirer mon regard comme un aimant. Alors qu’elle est sur le point d’ôter ses bas, je l’en dissuade.



Cette fois, elle me fixe avec des yeux ronds qui reflètent l’étendue de son incompréhension. Les mots de mon frère, lus quelques instants plus tôt, me reviennent alors à l’esprit.



Son sourire enjôleur s’efface brusquement. Non, elle ne fait pas la tronche, mais elle donne l’impression d’être soudain passé du mode « séduction » à celui de « sérieux ». Cela a quelque chose d’infiniment troublant, mais elle ne fronce pas un sourcil.



Le ton de sa voix, lui aussi, vient de changer du tout au tout. Finie la jeune femme aguichante, j’ai plutôt l’impression de faire désormais face à une prof d’université qui récite son cours sans la moindre parcelle d’émotion.



Même si, d’un point de vue théorique, un cyborg est un être humain qui, pour des raisons diverses et variées, a reçu des greffes de parties mécaniques, je me doute bien que j’ai plutôt affaire à une créature façon Terminator. Maintenant, si j’étais sa Sarah Connor, je pense que je serais déjà violemment au courant…



Aussi balèze soit-il en cybernétique, j’étais à mille lieues d’imaginer que le frangin – et n’importe qui d’autre, en fait – soit capable de concevoir et de fabriquer l’incroyable créature que j’ai en face de moi.



En tout cas, un mystère vient de s’éclaircir, dans la mesure où je comprends soudain pourquoi j’ai face à moi une fille de vingt ans alors que son modèle en a probablement bien plus du double.



Tiens donc ! Il est vrai que Jennifer, la vraie, avait à quelque chose près ces traits de caractère. Mais elle était aussi atrocement jalouse et ne savait pas faire cuire un œuf ; mais c’est une autre histoire.



De cela aussi, il avait été fortement question lors du départ de la version originale. Pourtant, le frangin semblait s’en être accommodé pendant plus de dix ans…



À ce moment et comme par hasard, voilà qu’on cogne à ma porte. En dehors des enfants des voisins, il n’y qu’une seule personne qui se sente obligée de frapper à mon huis, simplement parce que sa taille ne lui permet pas d’atteindre le bouton de la sonnette : notre cher concierge, Tronchopadok. Inutile de l’ignorer, je connais l’oiseau, il cognera jusqu’à ce que je lui ouvre…

Comme disait un autre voisin que les imbécillités de Tronchopadok ont fini par faire fuir, il est comme les morpions dont on ne parvient jamais à se débarrasser.

Après avoir demandé à Jennifer de ne pas se montrer – on ne sait jamais – j’ouvre.



Comme prévu, il s’agit bien de notre cher concierge. Petit, maigre, le crâne dégarni, le teint cireux, l’œil éternellement éteint ; le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il serait plutôt du genre à faire peur aux enfants. Ajoutons à cela son éternel marcel plutôt cradingue, son froc trop large, délavé et surtout passablement trop court, ses chaussettes aussi trouées que dépareillées portées sur des nu-pieds dignes d’une caricature de touriste allemand… L’autre ahuri semble soudain plutôt ennuyé. Comme à son habitude, il est venu taper à ma porte mais n’a en réalité rien à dire.



Du coin de l’œil, j’ai précisément cette « femme d’un certain âge » dans le viseur, et je trouve que, si tenté qu’elle ait un certain âge, elle est sacrément bien conservée.



Ben voyons ! Tronchopadok dans toute sa splendeur ! Avec sa tronche de cake et son QI d’huître, même les plus vieilles et les plus moches des professionnelles de l’amour tarifé ne veulent sans doute pas de lui, mais il trouve Jennifer vulgaire ! Une telle couche – que dis-je, une telle épaisseur – de bêtise mériterait sans doute d’être inscrite dans le livre des records…



Là-dessus, je lui claque la porte au nez. Il me tape sur les nerfs, l’abruti de service… Si, à défaut d’aller voir ailleurs si j’y suis, il pouvait simplement s’occuper de ses affaires !



- --oooOooo---



Lorsque je reviens, l’eau qui coule m’informe que Jennifer a filé sous la douche. Elle n’a pas fermé la porte et n’a même pas pris soin de tirer le rideau, sans doute pour mieux me faire profiter de son anatomie. Poupée de plastique ou pas, mon Dieu, qu’elle est belle !

Et si, comme la légende le veut, les originaux sont toujours supérieurs à leur copie, je n’ose imaginer comment était la vraie Jennifer… Quel dommage que je n’aie jamais eu l’occasion de la voir nue !

Quoi qu’il en soit, la reproduction est assez magique. Entre sa poitrine, visiblement aussi ferme que généreuse et atrocement haut perchée, ses longues jambes fuselées, son adorable petit cul et sa non moins adorable petite chatte blonde, elle est véritablement à tomber. Tiens, elle a dû m’entendre entrer, puisqu’elle tourne la tête et me sourit.



Soudain, je me rends compte de mon imbécillité. Vraisemblablement, Jennifer est redevenue ce qu’elle est censée être et n’est donc plus en phase « config » et ne comprendra donc pas ce que je veux dire.



Déjà, elle est sortie de la douche et s’enroule dans une serviette. Devant mon air effaré, elle poursuit.



Alors là, je ne capte plus. La fille – ou ce qui ressemble à une fille, disons-le comme ça – qui est devant moi n’a plus rien à voir avec celle qui est entrée chez moi tout à l’heure et m’a sauté dessus. Elle n’est plus non plus cette espèce de cyborg qui répondait, il y a dix minutes, de façon mécanique à mes questions.



Ce qui va sans dire va toujours mieux en le disant ; mais se l’entendre dire de la bouche même de la créature en question reste une expérience assez étrange. Elle poursuit :



Alors là, en voilà encore une belle… Elle vient de passer du coq à l’âne avec un naturel absolument désarmant, tellement désarmant que je m’entends lui répondre comme si de rien n’était :



Voilà que je lui découvre un sens de l’humour, à miss Terminator ! Alors, puisque nous en sommes là, j’embraye sur le même ton.



Elle éclate de rire. Pour un peu, j’oublierais bien vite ce qu’elle est, c’est pourquoi j’essaie d’en revenir à nos moutons.



Là-dessus, elle baisse les yeux et c’est ainsi que je découvre qu’une énorme bosse déforme ma braguette. Il est vrai que la serviette a quelque peu glissé et me dévoile de nouveau une bonne partie de son anatomie. Du coup, l’habitant de mon entresol en profite pour faire des siennes et je suis effectivement raide comme la justice.



En fait, je n’ai pas le temps d’ouvrir la bouche que déjà sa serviette de bain est tombée sur le sol et Jennifer s’est collée à ma queue comme une sangsue. Mon Dieu ce qu’elle suce bien ! Tandis que sa main droite malaxe mes bourses, sa langue virevolte sur mon gland comme cela ne m’est sans doute jamais arrivé.

Et quand elle essaie de m’emboucher complètement, je sens distinctement le bout de mon sexe buter sur sa luette ; elle force un peu, et au bout de quelques haut-le-cœur tout à fait crédibles, elle finit par m’avaler tout à fait.


Combien de temps reste-t-elle ainsi, mon dard enfoncé tout au fond de sa gorge ? Je ne saurais dire, mais lorsqu’elle se décide enfin à me rendre ma liberté, c’est pour l’entendre s’étrangler de nouveau, à bout de souffle. Pour une nana qui n’en est pas une, j’avoue que c’est tout de même sacrément bien imité… Tout comme le regard gourmand qu’elle me lance alors qu’elle me branle furieusement.

Et tout cela dure, dure et dure encore, mais il est vrai que je n’ai plus vingt ans et que cela doit faire des années qu’une fille ne m’a pas vidé les couilles deux fois de suite en aussi peu de temps. Alors, comme pour faire bonne mesure, elle me reprend dans sa bouche, et cette fois elle m’aspire avec une telle fougue que j’en suis à deux doigts de la supplier d’arrêter.


Pour mon propre bonheur, je n’en fais rien et lorsqu’elle parvient enfin à ses fins, elle se fait un malin plaisir de se reculer de quelques centimètres pour que je voie mon foutre gicler à longs jets tout au fond de sa gorge. Une fois l’orage terminé, elle reste quelques secondes ainsi, la bouche entrouverte pour que je ne perde rien de la langue couverte de ma semence puis, sans cesser de me regarder dans les yeux, avale tout comme s’il s’agissait d’un divin nectar. Lorsqu’elle se relève devant moi, c’est pour mieux me faire remarquer que sa bouche est vide.



Elle me détaille alors toute l’histoire. Vincent, mon frangin, était à tout jamais inconsolable de la perte de Jennifer, la femme qu’il aimait passionnément mais qui l’avait tout de même quitté. Malgré quelques aventures passagères, il n’a jamais réussi à l’oublier ; mais comme il était – et est toujours, vraisemblablement – un petit génie dans tout ce qui concerne la « programmation comportementale appliquée à la robotique », il a décidé de se fabriquer un clone de celle qui avait fait tellement battre son cœur. Pendant des années, il a peaufiné encore et encore ses prototypes, tant en ce qui concerne l’apparence – de loin, la partie la plus simple de son projet – mais aussi sur ce qui ressemble fort à de l’intelligence artificielle même si, d’après ce qu’en Jennifer en dit elle-même, celle-ci est véritablement rudimentaire.


Une fois son projet quasiment au point, il a alors pensé à ces milliers d’hommes et de femmes qui, pour des raisons quelconques, ont été séparés d’un être cher. Il a donc pris contact avec des industriels susceptibles de fabriquer et commercialiser son cyborg, et c’est là que les ennuis ont véritablement commencé.

Las de voir les décideurs de notre beau pays de France ne pas croire à son projet – question d’habitude, hélas, et depuis fort longtemps – il s’est donc tourné vers des investisseurs étrangers. Dès lors, quoi de plus logique que de voir débarquer les seules personnes capables d’allonger les millions d’euros nécessaires à une telle réalisation, à savoir des investisseurs prétendant venir d’un petit émirat arabe ?


C’est ainsi que, moyennant un chèque avec pas mal de zéros, un contrat a été signé. Seulement, lorsque, à leur demande, il a commencé à modifier les programmes pour que sa créature réponde à leurs besoins, il a très vite compris qu’il y avait un souci.

Un cyborg, cela n’a bien entendu pas d’autre conscience que celle de son programmeur. Cela peut admirablement vous tenir compagnie, cela peut tout aussi admirablement faire l’amour – et il me semble bien que Jennifer vient de me le prouver deux fois de suite – mais il suffit aussi de la garnir d’explosifs ou de n’importe quelle autre saloperie pour pouvoir perpétrer les attentats les plus abjects… Existe-t-il quelqu’un pour simplement envisager qu’une créature aussi charmante puisse aussi être l’une des armes les plus terrifiantes ?


Ce détail, Vincent l’a très vite saisi… D’autant que les robots tels que Jennifer étaient prévus pour être intégralement reparamétrables à distance via n’importe quel accès Internet.



Charmante perspective ! Soudain, je comprends mieux l’urgence de la situation.



Voilà une perspective qui, je ne sais pas trop pourquoi, ne m’enchante guère. J’essaie toutefois de ne pas bêtement céder à la panique.



Jennifer m’explique alors que, pour son rôle d’escort-girl, elle est capable d’enregistrer les visages, noms et goûts personnels de n’importe quelle personne qu’elle rencontre, même fortuitement. C’est ce qui lui permet de toujours avoir le sujet de conversation qui convient… Et, plus tard, lorsque les paroles ne sont plus de mise, elle sait exactement quelles sont les penchants sexuels de la personne qu’elle a en face d’elle !

Par contre, pour ne prendre qu’un exemple, inutile de lui demander de mettre la table : elle ne le peut pas. Et il est tout aussi inutile d’essayer de lui montrer comment faire, elle ne l’enregistrera pas…



Pas tant que moi, il me semble. Subitement, la bombe sexuelle que j’ai en face de moi ne me fait plus tellement envie.



Il n’y a pas à dire, Vincent a tout prévu. Sauf, peut-être, un bouton on/off…



Eh oui, Vincent n’est que mon demi-frère, et je ne porte donc pas le même nom de famille que lui. Cela dit, je serais vachement surpris que les gens du renseignement ne soient pas au courant… Mais après tout, j’ai tout à fait le droit de ne pas connaître ce lien de parenté, tout comme je peux très bien ne pas être au courant de ce que Jennifer est réellement.



Seul point positif, ce couillon a certainement fait le portrait d’une femme « d’un certain âge et plutôt vulgaire », ce qui est loin d’être une représentation fidèle de Jennifer. Avec un peu de chance, personne ne fera le rapprochement : il y a belle lurette que l’on ne porte plus attention à ses élucubrations. Tous ceux qui l’on vu un jour débouler au beau milieu d’une discussion – ou la quitter avant la fin – pour ensuite donner son avis sur cette conversation alors qu’il n’y a naturellement rien compris, savent combien, comme disait Audiard, il serait à Sèvres en tant que mètre-étalon si la connerie se mesurait.

Il en tiendrait une couche ? Moi, je dirais plutôt une épaisseur ! Mais il n’empêche que ce malfaisant est dangereux ; il vaut mieux prendre des précautions.



En vérité, il suffit de voir l’expression de son visage pour saisir que si elle a bien compris ce que je veux, elle n’en a pas pour autant capté la finalité. C’est à ce moment-là que quelques uns de ses mots me reviennent à l’esprit : « Ce que je sais, je le sais. Si je ne le sais pas, inutile de me l’expliquer, je ne comprendrais pas. Tu verras, c’est usant à la longue… Désolée, mais on m’a faite ainsi. »



- --oooOooo---



S’il y a quelque chose que le frangin n’a pas raté chez elle, c’est ce véritable besoin qu’elle a de te donner du plaisir. J’étais prévenu : elle a été programmée pour être sexuellement dépendante de moi ; la nuit ne pouvait donc pas être calme… Et elle ne l’a pas été.

Cette fille est une tornade, disais-je, mais c’est plutôt un ouragan. Sa soif de jouissance – ou en tout cas ce qui y ressemble – est sans bornes, et n’a d’égal que le talent qu’elle a pour régulièrement t’envoyer sur orbite, sans même que tu ne t’en rendes compte.



- --oooOooo---



Résultat, c’est avec les yeux cernés jusqu’aux oreilles que je me pointe au parloir de la prison. Les premiers mots du frangin sont précisément pour ma mine complètement défaite.



Tu parles qu’elle est bonne ! Explosive et totalement affamée serait une définition plus exacte, il me semble. Mais là n’est pas l’important, d’autant que le temps nous est compté. Il poursuit, à voix basse.



Il pose son index sur sa tempe, dans un geste très explicite. Il ne s’agit pas de se flinguer mais bel et bien de faire comprendre qu’il a tout dans la tête.



Il me glisse discrètement un morceau de papier dans la main.




- --oooOooo---



Lorsque je reviens, Tronchopadok est dans l’escalier. N’importe qui dans sa situation commencerait son nettoyage par le haut pour que ses pas ne laissent pas de traces là où c’est propre, mais il a choisi l’inverse. Comme, en plus, il redescend tordre sa serpillière entre chaque marche et qu’il a laissé son seau en bas, autant dire qu’il n’a pas le cul sorti des ronces et que cet escalier de malheur n’est pas près d’être propre..


Par contre, il y a de quoi se marrer de l’entendre pester encore et encore à chaque fois que l’eau sale dégouline par terre… Là, dans la pénombre de l’entrée de la cave, je reconnais une silhouette désormais familière. En fait, au lieu de pantalon et de blouson, Jennifer a acheté un ensemble jupe et veste en jean nettement plus sage que ce qu’elle portait en arrivant, mais pas forcément plus discret, surtout avec ses longues jambes. Par contre, la perruque brune donne une toute autre allure à mon cyborg préféré.



Contrairement à n’importe quelle personne normalement constituée – mais il est vrai que, précisément, elle n’est pas humaine – Jennifer ne se bidonne pas devant le véritable numéro de clown que Tronchopadok est pourtant en train d’accomplir involontairement sous ses yeux. En fait, c’est logique ; il est probable que, faute d’une programmation adéquate, elle ne saurait pas non plus comment s’y prendre si elle était à sa place. Mais contrairement à notre cher concierge, Jennifer a au moins le bon goût de pas venir donner son avis sur ce qu’elle est parfaitement incapable de réaliser elle-même.



Prenant bien soin de marcher là où notre ami vient précisément de passer la serpillière mais en faisant mine de ne pas l’avoir remarqué, je m’adresse à lui comme si de rien n’était. Un plaisir en vaut un autre…



Décidément, il fait toujours preuve de ce discernement qui ne tardera pas à devenir légendaire… S’il ne l’est pas déjà quelque peu.



Lorsque je me pointe chez moi, la porte est restée entrouverte. Jennifer me saute au cou, visiblement très amoureuse.



En vérité, cela ne fait pas trois heures que je l’ai quittée. En plus, avec les multiples séances de cette nuit, elle devrait être quelque peu rassasiée, mais il faut croire que non. En attendant, je rattrape sa main qui a un peu trop tendance à s’agiter sur ma braguette.



Elle se renfrogne quelque peu, mais lâche tout de même mon entrejambe.



Visiblement, elle n’a effectivement aucune idée de ce dont je parle ; et d’après ce que j’en sais, Vincent avait horreur des mensonges de la vraie Jennifer. Il est donc probable que son clone n’ait pas ce défaut, même si je me doute qu’il lui a sans doute appris à y mettre les formes lorsque les circonstances l’exigent.



Dans l’escalier, nous croisons une fois de plus Tronchopadok. Je ne sais pas comment il s’y est pris, mais il est enfin parvenu en haut de son escalier ; il est vrai qu’il enfin eu la bonne idée de poser son seau sur le palier supérieur. Enfin, ce n’est peut-être pas une si bonne idée que cela, dans la mesure où, au moment où elle passe à côté de lui, Jennifer lui sourit. Lui qui passe son temps à en vouloir à tout le monde – pour des raisons qui échappent à tous – en est si surpris qu’il se retourne vivement et que l’extrémité de son balai heurte le haut de son seau dont le contenu se déverse dans l’escalier… Refrénant tant bien que mal mon envie de rire, j’attrape Jennifer par la main et me précipite dans les marches pour éviter le regard furibard de l’autre cruche.

En franchissant la porte cochère, Jennifer se tourne vers moi.



En vérité, dans l’immeuble, la dernière mode est de dire qu’il est con comme un cierge turc, c’est à dire un cierge sans mèche. La comparaison n’est pas mauvaise, vu qu’on a souvent l’impression qu’il n’a pas la lumière à tous les étages.


Sur ces entrefaites, nous voici là où je voulais me rendre, à savoir dans une église. J’y entraîne Jennifer par la main. L’endroit est désert et la fraîcheur qui y règne est agréable.



Je souris.



S’asseoir, s’asseoir… C’est vite dit, puisque dans ce genre d’endroit, l’on est plutôt censé y être agenouillé. Manquerait plus que l’on ait droit au confort pendant qu’on vient y confesser toutes ces petites turpitudes dont l’âme humaine est coutumière ! Du coup, en guise de siège, il n’y a que la planche sur laquelle les fidèles meurtrissent d’habitude leurs rotules…


Jennifer, qui a décidément de la suite dans les idées, comprend tout de suite le profit qu’elle peut tirer de la situation. Elle s’assoit sur la fameuse planche et, faisant mine de ne pas le faire intentionnellement, ouvre les jambes. Le spectacle est saisissant et me permet de remarquer qu’une fois de plus, son sexe est libre sous sa courte jupe.



Décidément, la coquine sait s’y prendre avec les hommes, et ce n’est pas ma queue qui vient subitement de se redresser dans mon froc qui va me dire le contraire. En attendant, je me penche vers elle et lui murmure quelques mots à l’oreille. Elle s’insurge.



Son incrédulité ne l’empêche pas de remonter sa jupe autant qu’elle le peut. Là, les jambes aussi écartées que l’endroit le permet et son regard planté dans le mien, elle se met aussitôt à fourrager dans sa chatte que je devine déjà détrempée. Ses doigts vont et viennent de son clitoris jusqu’à l’entrée de son sexe… Le florilège de petits bruits mouillés ainsi que les gémissements qu’elle s’efforce pourtant de garder discrets s’accordent finalement plutôt bien avec le fond musical typique d’une église.


À cet instant précis, alors qu’elle cherche de toute évidence à se faire jouir comme je le lui ai demandé, il m’est impossible d’imaginer une seule seconde que Jennifer n’est pas une vraie femme. Déjà, cette nuit, lorsque nous faisions l’amour, je m’étais fait la même réflexion et nous en avions parlé.



Elle en a même profité pour ajouter en plaisantant que, comme toute vraie blonde qui se respecte, sa tête est vide, la partie faisant office de cerveau se trouvant au niveau de son torse. Après tout, rien de véritablement surprenant quand on sait que certains hommes ont le leur dans leur froc ! Il en est même qui prétendent être capables de faire lire leur bite, mais c’est peut-être précisément de là que vient l’expression « con comme une bite » !


En attendant, la copie est tellement parfaite que je jurerais que, malgré la furie qu’elle met à se pistonner la chatte à coups de doigts vengeurs tout en se trifouillant le bouton magique, exactement comme cela peut arriver chez une vraie femme, elle ne parvient pas à s’envoyer sur orbite. Qu’à cela ne tienne ; elle fait glisser derechef la fermeture Éclair de sa veste de jean sous laquelle je découvre qu’elle ne porte également rien, et se met aussitôt à se pincer le bout des seins avec une vigueur assez déconcertante. Cette fois, l’explosion est proche, et c’est en m’inquiétant de voir entrer un paroissien que je l’entends hurler sa jouissance. Celle-ci résonne dans l’immense espace ; quelque chose me dit que les pierres de l’édifice n’ont pas souvent entendu ce genre de cantique…

Elle reprend son souffle, exactement comme une véritable humaine le ferait. Je me penche alors vers elle.



Jennifer me regarde avec des yeux ronds, comme si elle venait d’avoir une révélation.



Vincent me l’avait rapidement expliqué, mais je n’en reviens tout de même pas. Jennifer et moi avons un certain nombre d’épreuves à réaliser qui, exactement comme dans un jeu vidéo, débloquent l’étape suivante. La méthode est ingénieuse ! Mais pour le moment, les kilomètres défilent à vive allure. La première aire de repos n’est certes pas très loin, encore faut-il s’y rendre.



À en juger par la façon dont Jennifer me parle, je comprends soudain qu’elle pourrait effectivement être très dangereuse si elle tombait dans de mauvaises mains.



Naturellement, je suis ses consignes à la lettre.



Autant dire que je la joue fin, mais Jennifer me guide admirablement. D’ailleurs, tandis que je commence à freiner, je vois les deux types de la fameuse voiture grise gesticuler. Visiblement, ça gueule dans l’habitacle !



La manœuvre a admirablement réussi, je n’en reviens pas.



Elle sourit, visiblement amusée. Encore une fois, sa gestion des sentiments humains est exceptionnelle.



Tandis que je m’engage sur la sortie d’autoroute, je ne peux m’empêcher de regarder plusieurs fois dans mes rétros.



Pas suivis, je veux bien, mais certainement pas seuls. Une bonne dizaine de semi-remorques sont stationnés là, et leurs chauffeurs profitent tranquillement du soleil. Jennifer m’entraîne par la main jusqu’aux toilettes mais, alors que nous ne sommes pas encore cachés par le muret de pierres, elle m’embrasse à pleine bouche.



La baiser ? Je ne demande que ça… J’ai un tantinet le sang qui bout, conjonction de la petite séance dans l’église avec la décharge d’adrénaline due aux types de la voiture grise. J’ai passé l’âge de ces conneries, moi ! Mais tant qu’à lui en coller un coup, j’aimerais mieux un coin un poil plus tranquille… Surtout connaissant Jennifer.


Elle, par contre, n’a pas ces états d’âme, comme en témoigne sa jupe qu’elle vient de relever jusqu’à sa taille. Comme si cela ne suffisait pas, elle se retourne et, se penchant en avant, s’appuie directement sur le mur. Son cul est magnifique, mais de là où je suis, j’ai surtout une vue imprenable sur le parking… Ce qui sous-entend que la réciproque est vraie.

Seulement, je sais que les consignes de Vincent doivent être respectées à la lettre… C’est ce qui rend le code quasiment inviolable, et si mon androïde préférée veut que je la prenne ici, c’est qu’elle a sans doute ses raisons. Après tout, qu’est-ce que je risque, à part de me faire surprendre en train de baiser une superbe blonde ? J’ouvre donc ma braguette et, après avoir vérifié que la chatte de Jennifer est trempée, je m’apprête à entrer en elle.



La sodomiser ? Certes, cette nuit, je l’ai fait deux fois, deux fois où je l’ai entendu couiner peut-être encore plus fort que lorsque je la prenais classiquement. Alors, après avoir récupéré un peu de sa mouille sur le bout de mes doigts, je l’étale généreusement sur son petit œillet et l’instant d’après, je suis au fond de ses reins.

Sauf que… Tout cela serait parfait si elle n’avait pas ponctué mon entrée en elle d’un hurlement de louve enragée. Du coup, une bonne dizaine de paire d’yeux se dirigent dans notre direction ; je n’ai que le temps que de la rattraper par la taille avant d’être définitivement grillés. Elle s’insurge.



Il y a presque un côté comique à la scène. Je suis là, la queue profondément enfichée dans le cul de ma partenaire, à attendre tranquillement que tout redevienne calme. Jennifer, quant à elle, patiente calmement, seule sa posture toujours penchée en avant sous-entend qu’elle n’attend pas vraiment le bus.



Au moins, avec Jennifer, les choses sont toujours claires ! Elle n’est pas trop du genre à tourner autour du pot…



Ben voyons ! Seulement, elle n’a pas fini sa phrase que déjà son cul commence sérieusement à tanguer, à tel point que j’en suis à deux doigts de passer par-dessus bord. Alors, puisqu’elle en a décidé comme ça, je commence à m’activer quelque peu, et très vite mon ventre commence à claquer contre ses fesses rebondies. Comme, en même temps, je la sens se titiller le petit bouton, quelque chose me dit qu’elle ne va pas tarder à exploser… Et cela tombe bien, parce que de mon côté, je sais que ne tiendrai pas non plus très longtemps.


J’essaie quand même de réduire la voilure, à la fois pour faire durer le plaisir mais aussi en espérant que les routiers se soient désintéressés du cri de tout à l’heure. De toute façon, s’ils s’étaient vraiment doutés de ce qui se passe, ils ne seraient vraisemblablement pas restés là-bas, à joyeusement gober les mouches…

Oui, mais… Voilà, je ne tiens plus. Alors, sans m’occuper le moins du monde de ces satanés routiers, je pousse doucement Jennifer vers l’arbuste. Message reçu fort et clair, comme on disait quand j’étais bidasse ! D’ailleurs, je jurerais que le petit manège que ses doigts entretenaient autour de son petit bouton vient de repartir de plus belle… Comme je ne suis pas en reste et que c’est désormais comme un forcené que je lui pilonne le cul, l’inévitable ne tarde pas à se produire et j’explose bien vite dans son fondement, aussitôt accompagné du feulement de jouissance de Jennifer… Côté discrétion, on repassera !


Le temps pour moi de me rebraguetter en catastrophe et pour elle de descendre sa jupe, je démarre en trombe au nez et à la barbe des routiers. Pourtant, à leurs sourires goguenards, quelque chose me dit qu’ils ont très bien compris ce qui se passait… Et même si cela n’a pas duré longtemps, ils ont sans doute bien profité du spectacle.



Je jette un œil sur ma montre : nous n’en sommes qu’au début de l’après-midi.



Et en même temps, cela m’arrange bien ; cela va me donner l’occasion de me reposer un peu et à mes roubignolles de reprendre des couleurs.




- --oooOooo---



Franchement, une petite sieste à l’ombre de quelques arbres au beau milieu d’une pâture loin de toute l’agitation du monde, c’est le pied… Et ce serait sans doute l’occasion rêvée d’en coller une petite tournée à la ravissante blonde qui m’accompagne. Seulement voilà, le matériel en a décidé autrement !


Cela, Jennifer l’a bien compris, puisqu’elle a décidé de se lover simplement dans mes bras. Et pourtant, je sais qu’au fond d’elle-même, ou plus exactement au fond de ses circuits, l’envie de m’essorer les couilles une fois de plus ne doit pas être bien loin.

Alors, comme je ne parviens pas à m’endormir, nous discutons. Nous discutons de tout et de rien, comme le feraient deux amoureux que nous ne sommes pas… Et c’est peut-être lorsqu’elle lâche ta braguette que Jennifer est la plus étonnante. Avec elle, les sujets de conversations sont sans fin, qu’ils soient franchement sérieux ou nettement plus anodins. L’éventail de ses connaissances semble illimité, et elle sait admirablement mener un débat. Bref, elle est formidable…



Elle sourit.



La cloche d’une église sonne dans le lointain. Un coup d’œil à ma montre ; sept heures.




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Le resto que m’a indiqué Jennifer est en fait une auberge. À en juger par la bonne trentaine de personnes déjà attablées, l’adresse doit être plutôt appréciée… Je suis d’ailleurs en train de jeter un œil sur le menu lorsque le visage de ma belle se rembrunit soudain.



Lors de notre conversation de cet après-midi, elle m’a expliqué qu’elle était capable d’entendre l’ensemble des conversations dans un rayon de deux cent mètres, et de retenir automatiquement celles susceptibles de l’intéresser. Elle a donc sans doute intercepté la discussion des deux hommes, d’où sa réaction.



Je tourne alors la tête pour essayer de visualiser qui ils sont ; mais lorsque je me retourne, Jennifer a disparu ! Par contre, je sens distinctement une main de poser sur mon genou : elle a tout simplement glissé sous la table et se trouve désormais bien planquée par l’immense nappe qui descend jusqu’au sol. Je l’entends murmurer :



Quelques instants plus tard, le maître d’hôtel est à mes côtés.



Je glisse un billet de cent euros à son attention dans le menu.



Il a tout juste tourné les talons que je sens une main s’approcher de ma braguette. Pas la peine de chercher à comprendre : je sais très bien où elle veut en venir ! Tout en essayant de me donner une contenance, je murmure quelques mots à l’attention de Jennifer.



Le coup de la nana planquée sous la table et qui te suce au resto, c’est l’un des fantasmes les plus classiques mais aussi l’un des plus difficiles à réaliser, tant l’exercice est risqué. L’endroit, le moment précis, les circonstances, la fille prête à jouer le jeu, le tout sans se faire prendre : ce n’est pas à la portée de tout le monde ! Et là, sans n’avoir rien goupillé pour que cela arrive, cette fantaisie est sur le point de devenir réelle…

« Surtout, n’avoir l’air de rien… » Pour essayer de me donner une contenance, je joue avec mon téléphone, faisant mine de lire mes messages et d’envoyer des mails comme si j’étais franchement occupé. En fait, c’est Jennifer qui s’occupe de moi, et je crois bien que là, elle se surpasse… Bien que je ne voie rien, je sens sa langue agile glisser sur mon gland, en titiller le frein ou glisser tout du long de la hampe comme jamais. Et quand elle cesse de me lécher, c’est pour m’emboucher jusqu’à la garde avec un tel bruit de succion que cela finit par intriguer le couple de convives qui se trouve à notre droite. Les deux couverts – dont l’un est libre – mon attitude et le reste ont vite fait de confirmer leurs doutes…


Étrangère à tout cela, Jennifer continue son œuvre comme si de rien n’était. Il est vrai que, de toute façon, elle ne peut pas savoir ce qui se passe de là où elle se trouve… Les minutes s’écoulent sans que son manège infernal ne baisse d’intensité, jusqu’à ce qu’elle vienne à bout de ma résistance et que j’éjacule ce qui m’a tout l’air d’être une quantité invraisemblable de foutre dans sa bouche. Là encore, j’ai eu beau m’efforcer de retenir mon grognement, celui-ci n’a pas échappé à la tablée de droite, qui ne peut s’empêcher de sourire. Et comme si cela ne suffisait pas, c’est le moment précis où Jennifer décide d’engloutir ma cargaison ; et il se trouve que sa déglutition est tout sauf discrète…

Mais c’est ce moment précis que le serveur choisit pour aller s’occuper des deux lascars en noir. Bonne idée, il s’est mis de l’autre côté de leur table et, pour quelques instants tout au plus, leurs regards sont donc tournés de l’autre côté.



Alors, tout en restant bien entendu à quatre pattes, elle se précipite vers la porte de la cuisine. Si les deux types en noir n’ont rien vu, on ne peut pas en dire autant des deux convives de la table adjacente qui, eux, suivent toute l’affaire depuis le début… Et ils se marrent !

Alors, après m’être rebraguetté tant bien que mal – et surtout après avoir essayé de rependre mes esprits – je me lève à mon tour et quitte la table. Tandis que je passe près du couple hilare, le type m’attrape par la manche.




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Lorsque je remonte dans la voiture, Jennifer n’est pas là. Il est prévu que je la retrouve un peu plus loin sur la route, et je la vois très vite apparaître dans mes phares.



Elle sourit.



J’adore sa façon de voir. Bon, en même temps, vu sa nature, on peut comprendre que la mort ne l’effraie pas vraiment… Et puis, de toute façon, sans en arriver aux satellites espions, il suffit de pirater les milliers de caméras de surveillance placées un peu partout pour nous retrouver, sans oublier ces saletés de radars automatiques qui, lorsqu’ils ne te flashent pas, scannent tout de même ta plaque et peuvent te localiser en temps réel…

Il va sans dire que j’en suis sur le cul.



Elle éclate de rire.



Voilà que je me retrouve accompagné d’une Mata Hari cybernétique ! Décidément, je ne suis pas au bout de mes surprises…



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Deux heures plus tard, l’affaire est faite. Un peu plus tôt dans la journée, elle m’avait demandé d’acheter des jumelles adaptées à la vision nocturne, disponibles dans tous les bons magasins d’articles de chasse. Bien entendu, il ne s’agit pas de matériel militaire, mais cela m’a tout de même permis de suivre son périple, dans la nuit quasiment noire, au travers des barbelés et au nez et à la barbe des gardiens, et surtout de leurs chiens. Bonne pioche : n’étant pas humaine, elle ne dégage aucune odeur susceptible d’agacer l’odorat des cerbères canins…

C’est ainsi que je l’ai vu taper sans aucune hésitation les codes des portes blindées, couper les alarmes de la même façon et revenir, le plus tranquillement du monde, avec à l’épaule un petit sac de jute contenant tout le matériel nécessaire à son plan.



Indifférente à ma tension, elle sourit.



Content de l’apprendre…

Un peu plus tard, après un repas frugal mais apprécié, je me retrouve au lit auprès de Jennifer. Qu’elle soit nue ou habillée, elle est toujours aussi désirable… Mais ce soir, l’essentiel est ailleurs.



Normalement, je devrais écouter ce message important… mais cela m’est impossible. Lové dans ses bras, je me suis endormi.



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La lumière s’infiltre doucement au travers du store vénitien. Là, sur la table de nuit, un petit déjeuner complet m’attend, et Jennifer m’a visiblement gâté : œufs au bacon, jus d’orange, café, croissants, tout y est pour me remettre de mes émotions de la veille. Par contre, sur le plateau, il y a également quelque chose qui m’intrigue et qui n’a rien à voir.


Tant pis, elle est sous la douche, je lui poserai la question lorsqu’elle reviendra ; ventre affamé n’a point d’oreilles… J’ai fini l’omelette lorsqu’elle réapparaît. Nue, comme il se doit, les cheveux défaits et encore à moitié dégoulinants de la douche, elle est sublime. En vérité, je n’arrive pas à décider dans quelle tenue je la préfère.



Je pose sur le lit la badine et la cravache qu’il y avait sur mon plateau. Elle sourit.



« Pour moi » ? J’ai peur de comprendre… Et je manque de m’en étrangler.



Sauf que, précisément, je ne tape pas dans les roues de ma charrette, cela fait trop mal… Mais pendant que je souris à sa comparaison, un détail troublant me revient subitement à l’esprit. Même si cela n’a duré que quelques instants, je comprends soudain pourquoi elle m’a faussé compagnie lorsque j’achetais les jumelles.



Je fulmine.



Miracle de la technologie, elle rougit comme une pivoine.



Que dire… Que c’est plausible ? Et en plus, je l’ai déjà dit, je suis quasiment certain qu’il lui est impossible de raconter des bobards. J’en ai d’ailleurs très vite confirmation.



Et encore, je ne suis pas certain du tout que me pousser à bout soit la meilleure façon de parvenir à vaincre mes réticences et que la punition soit efficace. Parce que, s’il m’est arrivé quelquefois de gifler certaines filles qui l’avaient bien cherché – ce qui ne m’empêche pas de ne pas en être fier – je ne suis jamais allé plus loin, et ce n’est pas aujourd’hui que j’ai envie de commencer.



J’ai beau essayer de me persuader du contraire, je n’arrive pas à envisager Jennifer autrement que comme une femme, et que non seulement la frapper ne représente rien mais qu’en plus, c’est elle qui m’en implore. Non, elle a un corps de femme, elle parle comme une femme, et le fait qu’elle n’en soit pas une ne change rien à l’affaire.

Et comme si cela ne suffisait pas, voilà qu’elle se met à pleurer ! De grosses larmes coulent de ses joues, exactement comme si elle n’était pas née des idées fumeuses de mon frangin. Je la prends dans mes bras.



Cette simple évocation accroche un sourire sur le visage de Jennifer.



Ben voyons ! En tout cas, elle ne me laisse pas le temps de tergiverser et s’allonge d’elle-même sur mes genoux. Son ravissant petit cul est à ma portée. Je le caresse doucement, le palpe, le pétris… Jusqu’à ce que je le claque gentiment.

Pour toute réponse, Jennifer gratifie cette première gifle d’un soupir d’aise, bien vite rejoint par un autre lorsque je décide de m’attaquer à l’autre fesse. Chaque nouvelle gifle sur son adorable séant se traduit par quelques gémissements qui, très vite, se transforment en véritables cris tandis que la fréquence et la force de mes coups s’intensifie.


Son cul commence à rougir, mais rien ne s’affiche. Et puis, elle en réclame encore ! Lorsque, d’aventure, je ralentis un peu la cadence – ma paluche commence à me faire souffrir, un comble ! – elle proteste énergiquement, tandis que je me rends soudain compte que sa main droite, qui était jusque là sur le sol pour l’empêcher de tomber, vient de partir à la rencontre de son entrejambe. Cette fois, c’en est trop : encore quelques coups bien appuyés sur cet admirable cul, et j’attrape Jennifer de telle façon qu’elle se rapproche quelque peu de moi. Instinctivement, sans doute pour ne pas perdre l’équilibre, elle ouvre largement les jambes et ma main en profite pour aller à la rencontre de sa chatte. Celle-ci est détrempée. J’y entre deux doigts sans aucune difficulté tandis que mon pouce glisse jusqu’à son clitoris.


Les cris, qui avaient disparu lorsque la fessée s’était terminée, reprennent de plus belle lorsque je commence à la pistonner sans douceur ni retenue. Leur tonalité n’a que très peu changé mais Jennifer ne les pousse plus pour les mêmes raisons… Et comme ma main s’est glissé jusqu’à sa poitrine – dans un premier temps, c’était pour l’empêcher de tomber – je me suis mis à la pétrir autant que je peux tout en en titillant les pointes. L’effet ne se fait pas attendre : elle part dans un violent orgasme qui semble ne pas en finir. La scène a un côté irréaliste, surtout que, l’instant d’avant, il m’avait semblé un instant qu’elle pleurait sous mes coups…

Elle reprend son souffle, complètement désarçonnée. Encore une fois, difficile d’imaginer ce qu’elle est réellement, là, tout de suite… Et encore un peu plus lorsqu’elle se blottit dans mes bras.



Je vois qu’elle est sur le point de me dire des choses plus personnelles, mais aussi probablement plus sérieuses lorsqu’elle se ravise.



Ben voyons ! En attendant, je baisse les yeux, quelque chose vient en effet d’apparaître. 6, avenue des Rosiers. Cette adresse, je la connais bien ; c’est l’ancienne maison de week-end de mes grands-parents. Nous y venions souvent, le frangin et moi, lorsque nous étions enfants. Mon Dieu, c’est si loin…



---oooOooo---



Dans la voiture, Jennifer m’a prévenu : c’est la dernière ligne droite. Il est donc fort probable que, malgré toutes ses précautions, nous soyons suivis et pistés.

C’est donc le cœur battant qu’après une bonne demi-heure de route, nous nous retrouvons devant cette antique maison de campagne. Ce qui fut le jardin est envahi par les hautes herbes, et le portail rouillé ne ferme plus depuis des lustres. Assez bizarrement, l’endroit ne semble pas avoir été squatté, et la cabane où mon grand-père avait coutume de bricoler semble être en assez bon état. Jennifer se penche à mon oreille.



Aussitôt descendus de voiture, elle se colle tout contre moi et m’embrasse à pleine bouche ; sa langue chaude et agile vient à la rencontre de la mienne avant de s’enfoncer jusqu’aux amygdales. Heureusement qu’elle est en représentation… Je ne sais pas ce qu’elle aurait fait de plus si elle ne l’était pas !

Le sac de jute de la carrière tranquillement à l’épaule, je lui emboîte le pas dans cette forêt vierge. Visiblement, personne n’est venu ici depuis Mathusalem. Comment est-il possible que ce satané serveur soit ici ? Je ne suis même pas certain que tout cela soit encore relié au réseau électrique !


À notre gauche, il y a un petit palier. Encore une fois, je connais l’endroit pour avoir emprunté maintes et maintes fois cet escalier de briques qui descendait autrefois à la cave, toujours fermée par une antique porte de bois. Jennifer pose son sac à main sur la marche du haut et, tout en me regardant dans les yeux, entreprend d’ouvrir sa veste de jean. Sa voluptueuse poitrine apparaît, et c’est bientôt à la jupe de rejoindre la veste à côté du sac…

Totalement nue, à l’exception de ses habituels hauts talons, totalement indifférente au fait qu’elle pourrait très bien être vue de la rue, elle me fixe une fois de plus dans les yeux.



Le combat est inégal ; elle ne peut naturellement pas aller aussi vite que moi sur ce sol aussi irrégulier qu’instable avec ses escarpins, mais là n’est pas l’essentiel. Tiens, en passant, ne serait-ce pas son sac à main qui vient de dégringoler à l’instant dans les marches ? De toute façon, là encore, cela n’a pas d’importance…


La cabane est à une cinquantaine de mètres, et c’est Jennifer qui s’y présente la première. À l’intérieur, rien n’a changé : toujours les mêmes vieux outils dans un désordre indescriptible et, sur l’antédiluvien établi couvert de poussière, un bête ordinateur portable. À en juger par sa propreté, il n’est pas là depuis très longtemps et il est en train de fonctionner ; la diode verte en est la preuve. Je l’ouvre.



Cela semble probable, dans la mesure où l’établi est fermé, comme à l’époque, par une lourde porte de bois cadenassée. Du temps de mon grand-père, il y rangeait tous ses outils coupants ou dangereux, pour que les sales gosses que nous étions n’aient pas la bonne idée de se blesser avec.



Son petit sourire en coin m’en dit déjà bien plus que tout… Il se trouve que je commence à la connaître, la miss ! Mais malgré son appel plus qu’explicite, je ne peux m’empêcher d’aller voir ce que cet ordinateur cache. Sans surprise, j’y trouve une interface que je reconnais sans jamais l’avoir vue ; Jennifer me l’a déjà expliquée. Je l’interpelle.



Les bras m’en tombent.



Elle se précipite dans mes bras.



Elle sourit tristement.



Ça, il n’y a pas à tortiller, c’est vrai. Elle marque un point.



J’ai beau tourner la question dans tous les sens, je sais qu’elle a raison. Quand on parle d’histoire d’amour impossible, celle-ci est sans doute inédite mais pas piquée des vers.



Dans une telle situation, n’importe qui n’aurait pas vraiment le cœur à la gaudriole ; mais n’importe qui n’a pas affaire à Jennifer. Elle n’a pas fini sa phrase que déjà elle est à genoux et qu’elle a englouti ma queue. Ce n’est pourtant pas la première fois qu’elle s’occupe de moi, mais elle dispose d’un tel registre technique et d’un tel entrain qu’elle parvient toujours à faire quelque chose d’inédit. Là, c’est un florilège de gorges profondes, et elle me suce avec une telle force que j’en suis à deux doigts de me demander si elle ne va pas m’arracher les roubignolles par l’intérieur. Mon cœur bat à tout rompre ; il faut dire que c’est atrocement délicieux…


Soudain, la tempête s’éloigne mais je me doute bien qu’avec elle, l’accalmie sera de courte durée. Elle m’attire alors vers elle et, tout en s’asseyant sur ce fameux établi tout à côté de l’ordinateur, son adorable petite touffe blonde m’attire comme un aimant et je me retrouve tout au fond de son ventre sans même m’en être rendu compte.

Commence alors un impressionnant numéro de va-et-vient, d’autant plus impressionnant que cet assaut furieux se fait tout de même juste à côté d’un tas d’explosifs prêts à nous péter à la gueule… Ce frêle édifice tremble de toutes ses planches ; un peu de poussière tombe même du plafond, et c’est au moment précis où la sève monte de mes reins que je vois surgir dans cette minuscule cabane une petite dizaine d’hommes tout en noir et armés jusqu’aux dents. On se croirait dans un film américain !


Malgré l’incongruité de la situation, le point de non-retour a été franchi et c’est ainsi que je me répands en Jennifer dans un cri terrifiant, bien aidé en cela par la première intéressée qui, elle, ne cherche même pas à retenir sa jouissance.

Dès lors, tout va très vite : sa main jaillit vers le clavier, tape une série de touches et sans que personne n’ait eu le temps de comprendre quoi que ce soit, une formidable explosion manque de souffler l’endroit où nous nous trouvons.


J’ouvre les yeux. Tout est calme et il semble que personne n’a été blessé… À l’exception de mon amour-propre, dans la mesure où c’est sous la menace d’hommes en armes que je me déboîte de Jennifer… Naturellement, c’est dans ces cas-là que la nature décide de vous jouer des tours et c’est ainsi que je me retrouve toujours liée à elle par un long filet de sperme qui n’en finit pas de s’écouler sur le sol.


Nous sortons alors de la fameuse cabane ; Jennifer sourit. En fait, à l’exception de l’ordinateur désormais hors d’usage, il n’y avait rien dans cette fameuse cabane, je viens d’en avoir confirmation en apercevant le logement vide sous l’établi, la porte s’étant ouverte sous le souffle de l’explosion.


De même, les explosifs placés ici n’ont pas sauté… Mais on ne peut pas en dire autant de ceux qui étaient dans le sac à main de Jennifer et qui ont détruit une bonne partie de la cave, où se trouvait vraisemblablement le vrai serveur. En tout cas, s’il était là, une chose est certaine : il est inutilisable !



Tu parles que je vais mettre les mains en l’air alors que j’ai encore la bite au vent ! Seulement, le simple fait de rentrer la bête à l’écurie ne semble pas plaire à l’un des hommes qui me flanque un magistral coup de crosse dans la tronche… Extinction des feux, plus de son, plus d’image.



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J’ouvre les yeux. Tiens, serais-je au paradis ? En fait, je ne pense pas, mais cette charmante infirmière penchée sur moi me donne une formidable occasion de loucher dans son décolleté. J’adore ce soutif rouge vif enserrant cette imposante poitrine, noire comme du charbon, visiblement plutôt à l’étroit dans cet écrin de dentelle…

L’infirmière se redresse et comprend instantanément que le spectacle involontaire qu’elle vient de m’offrir n’a pas été perdu pour tout le monde.



Il est vrai que j’ai un nom de famille « à coucher dehors avec un ticket de logement »… D’origine polonaise, il est tellement difficile à prononcer que bon nombre de gens préfèrent m’appeler par mon prénom, et c’est le cas pour cette jeune femme.



Je sursaute.



Le temps de réagir, la porte s’est déjà refermée derrière elle, et c’est le moment que choisit mon crâne pour se rappeler les raisons pour lesquelles je suis là. Un troupeau de bisons dans l’oreille droite, un TGV lancé à pleine vitesse dans la gauche ; je n’ai pas eu aussi mal à la tête depuis ma dernière cuite à la vodka artisanale. Bonjour l’ambiance !

Tiens, voilà mon infirmière qui revient. En la voyant franchir la porte de la chambre, je n’en crois pas mes yeux.



À mon avis, elle est sans doute un peu trop optimiste, mais je n’ai aucune envie d’effacer le sourire qu’elle affiche. Après tout, autant ne pas lui gâcher le peu de temps qu’il lui reste à exister… Elle reprend :



J’adore sa façon de passer d’un sujet grave à la gaudriole… Je n’ai pas le temps de répondre que, tout en me lançant son invraisemblable regard, elle a déjà commencé à ôter lentement les boutons de son vêtement. Là, sous mes yeux, l’un des plus vieux fantasmes du monde est en train de se réaliser ! Certes, Jennifer n’est pas une vraie infirmière, mais il n’en demeure pas moins qu’elle est nue sous sa blouse…

Aussi bidon que cela soit, l’effet est immédiat et je me retrouve instantanément avec Popaul au garde-à-vous. En un instant, mon mal de tête s’est envolé et les diverses courbatures ont disparu. Il n’y a pas à dire, avec l’âge, les raideurs se déplacent…

Manque de chance, c’est cet instant que l’autre infirmière, la vraie, choisit pour entrer en scène. Bien évidemment, elle foudroie Jennifer du regard.



Cette dernière fait preuve d’un calme olympien, même si elle bafouille quelque peu.



Je ne peux bien évidement qu’acquiescer.



Tandis qu’elle refait le pansement que j’ai à la tête, je ne peux m’empêcher de détailler ces deux filles. C’est assez amusant, j’ai l’impression de me retrouver du temps de la photo argentique, dans la mesure où l’une semble être le positif ou le négatif de l’autre. Même taille, même corpulence, même forte poitrine, même silhouette élancée, même évidente sensualité, quasiment la même coupe de cheveux et, d’une manière générale, la même allure. Simplement, autant l’une a les yeux verts, est blonde et blanche de peau, autant le regard de l’autre est de jais et ses cheveux sont encore plus sombres que ne l’est le grain de sa peau.


Et quand on parle de regard, il me semble bien que ceux qu’elles se lancent en disent bien plus qu’un long discours. De toute évidence, aucune des deux n’est insensible à l’autre, même si aucun mot n’est échangé. Une fois les soins terminés, Jessica s’adresse à mon amie.




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Je suis de retour chez moi. Dans l’escalier, je n’ai pas croisé Tronchopadok, ce qui est en soi une bonne nouvelle ; je n’aurai donc pas à supporter ses conclusions hâtives, ses interprétations fumeuses et son éternelle mauvaise humeur.

Par contre, surprise : la porte n’est fermée qu’au premier cran. Je m’imagine déjà face à face à ces bonshommes en noir comme hier à la cabane ou pire encore, mais il n’en est rien. Tout au contraire, Jennifer m’attend, tranquillement assise dans le canapé. Sanglée dans une robe rose étonnamment sage, elle est superbe, comme d’habitude.



Elle tapote sur sa montre, étonnamment sérieuse.



Un ange passe. Elle reprend, nettement plus enjouée.



Elle éclate de rire.



Alors que j’ouvre mon huis, je m’attends à tomber sur n’importe qui, mais pas lui : Tronchopadok ! Comme d’habitude, il s’adresse à moi comme si la survie de la planète dépendait du message qu’il doit me délivrer.



Cette fois-ci, c’en est trop, j’explose.



Naturellement, il s’en retourne en maugréant. Quelque chose me dit qu’il va certainement me le faire payer, d’une manière ou d’une autre… Simplement, ce qu’il oublie, c’est que s’il courait aussi vite que je l’emmerde, le mur du son ne serait pas loin. Ou, en vocable plus élaboré, le train de sa bêtise roule sur les rails de mon indifférence.


Pourquoi ne suis-je pas surpris de voir apparaître Jessica dans l’escalier ? En tout cas, si l’infirmière était jolie, la créature qui se présente l’est peut-être encore un peu plus. Pourtant, elle ne porte qu’un jean moulant sur un classique débardeur, et les bretelles de son soutien-gorge rouge vif – le même que celui de mon réveil – tombent allègrement sur ses épaules. D’une certaine façon, elle a tout d’un ange.

Je referme la porte derrière elle, et Jennifer vient nous rejoindre.



Les deux filles éclatent de rire, mais c’est Jessica qui prend la parole.



La soirée se passe plus qu’agréablement, il faut dire qu’à chaque fois que je quitte la table pour aller chercher un plat ou une bouteille, je retrouve les deux filles en train de s’embrasser langoureusement. Charmant spectacle ! Bien entendu, je ne fais aucun commentaire.


C’est lorsque je m’apprête à aller chercher les desserts que Jennifer me retient.



Aussitôt a-t-elle franchi le seuil de la porte qu’à son tour, Jessica me prend par la main.



Je souris.



Je soupire tristement. En fait, j’ai du mal à contenir l’émotion qui m’envahit.



Devant nos mines défaites, elle s’étonne.



Elle sourit.



Nous éclatons de rire.



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Comment dire… Quand on passe une nuit avec Jennifer, il vaut mieux avoir du souffle, de la technique et beaucoup d’imagination l’on veut ne pas être ridicule. Et il faut aussi pas mal d’endurance, car la belle est plutôt du genre insatiable. Jessica, elle, est nettement plus calme… Mais quand elle décide de s’empaler sur ta queue, attention les yeux ! Elle sait si bien serrer sa chatte que chaque nouvel assaut se transforme très vite en une délicieuse torture… C’est bien simple : même Jennifer ne parvient pas à m’en faire voir autant ! Mais cette dernière a tout de même d’autres cordes à son arc, dont un art consommé de la mise en scène. Ne cherche pas ; si d’aventure tu as un petit coup de faiblesse, elle trouve toujours un moyen de faire grimper l’autre fille aux rideaux en prenant soin de te regarder à chaque instant.


Oui, elle lèche, lèche et lèche encore la chatte de Jessica, mais elle le fait avec une telle attitude que tu as l’impression que c’est pour toi qu’elle le fait. Et quand sa partenaire crie son bonheur, elle a tellement bien réussi son coup que si d’aventure tu te croyais dix minutes plus tôt complètement au bout du rouleau, tu retrouves toujours les ressources nécessaires pour aller l’embrocher une fois encore et l’emmener séance tenante au septième ciel.


Jessica, elle, n’œuvre pas selon les mêmes méthodes. Son truc à elle, c’est de fourrer ses doigts dans la chatte de sa partenaire jusqu’à ce qu’elle crie tout en titillant son bouton d’amour avec son autre main. Mais comme à chaque reprise elle exige qu’en même temps tu la fourres encore et encore, inutile de dire que ce n’est pas de tout repos !

Bref, c’est dans un état d’épuisement fort avancé que je me suis écroulé ; il devait bien être trois heures du matin. Je suis presque certain que les filles ont continué leurs parties de touche-pipi bien après que j’aie définitivement rendu les armes, mais je n’en ai aucun souvenir.


En attendant, j’émerge plus que difficilement des bras de Morphée pour me retrouver dans ceux de Jessica. Elle me regarde tendrement.



J’ai beau avoir un immense respect pour Jessica – comme je m’efforce d’en avoir avec tous ceux qui me respectent – je doute qu’elle soit à même de comprendre quelle était la vraie nature de Jennifer et les raisons qui l’ont amenée à se retrouver ici. Moi qui l’ai tenue dans mes bras, j’ai déjà du mal à croire qu’elle n’était pas humaine ! Tout comme j’ai du mal à me dire qu’elle ne reviendra pas. Une chose est certaine : si elle a sauté d’un pont comme elle l’avait prévu, son squelette métallique la fera couler comme une pierre et on ne retrouvera jamais son corps. Et quand bien même, celui-ci sera encore un peu plus inexploitable qu’il ne l’est déjà.



Disons que si j’avais un peu plus les idées claires, cela m’aiderait bien ; mais je suis dans un tel état de délabrement mental et physique que je n’arrive même pas à réaliser que Jennifer ne reviendra pas.



J’essaie tant bien que mal de mettre deux idées bout à bout.



Y compris lorsque les personnes en question ne restent qu’une nuit, ce que va probablement faire Jessica. Elle a été attirée par la plastique de Jennifer – et je la comprends – et je ne vois absolument pas pourquoi elle pourrait s’intéresser au quasi-quinquagénaire que je suis, même si elle a tout de même couché avec moi.



Si son but était de me faire sortir du cirage duquel je n’arrivais pas à émerger, elle a particulièrement bien réussi son coup. Je n’en crois pas mes oreilles.



Joignant le geste à la parole, elle se penche vers mon bas-ventre et m’embouche aussitôt. Ses cheveux, qu’elle prend un malin plaisir à laisser couler le long de mon ventre et de mes cuisses, m’électrisent… Je sens que, cette fois encore, cela va encore barder. Où sont mes vitamines ?



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Cela fait trois mois que Jessica est venue s’installer à la maison. Elle devait rester avec moi le temps de me trouver une autre nana, mais je crois bien que je suis tombé véritablement amoureux… d’elle. Pourtant, à chaque fois qu’elle est à mon bras et que je croise notre reflet dans une vitrine, je continue de me demander ce qu’elle fout avec un zouave tel que moi !


C’est bien connu : tous les hommes cherchent la perle rare tout en oubliant bien souvent que la nature a bizarrement pourvu les femmes d’un cerveau identique au leur, et qu’elles ne sont donc pas plus sottes que nous et cherchent donc, elles aussi, l’oiseau rare… que nous ne sommes naturellement pas ! D’où ma question « Mais qu’est ce que Jessica fait avec moi ?».


En attendant, l’intéressée ne semble pas avoir ce genre de problème existentiel, et c’est tant mieux. J’ignore combien de temps cela durera, mais pour le moment, j’en profite… Tout en essayant de lui rendre tout le bonheur qu’elle m’apporte. Le pari n’est pas gagné, mais j’y travaille chaque minute et chaque seconde…


Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, mon frère a été libéré. Aucune charge n’a été retenue contre lui, les données du serveur sont à tout jamais inexploitables et Jennifer a disparu corps et biens. Ce soir, il vient dîner à la maison ; inutile de dire que je suis heureux…



D’après ce que j’en ai compris, les sommes qu’ils avaient investies dans la fabrication industrielle des Jennifer 2.0 se comptaient en millions d’euros. Et si l’argent n’a pas nécessairement la même valeur pour tout le monde, la perspective de voir capoter leurs projets de déstabilisation du monde ne doit sans doute pas les enchanter.



Il parle soudain à voix basse.



Sacrée précaution, quand on sait ce qui aurait pu arriver si Jennifer était tombée dans de mauvaises mains…



Même si je ne le dis pas, Jennifer m’a fait passer d’excellents moments, et pas uniquement d’ordre sexuel. Elle était formidable, cette fille… Et elle m’a permis de rencontrer Jessica, une autre fille absolument exceptionnelle.



Je souris. Cela fait décidément un drôle d’effet d’avoir un cerveau de cette qualité dans la famille…