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Temps de lecture estimé : 45 mn
19/06/13
Résumé:  Une aventure occasionnelle permet à un couple d'envisager d'autres plaisirs.
Critères:  fh couleurs couple extracon fellation pénétratio confession -occasion -voyeuract
Auteur : Alex2      Envoi mini-message
Chauds, chauds, chauds les tropiques

I



Pendant les premières années de notre mariage, Catherine et moi n’avons pas mené une vie de couple très normale. Mon métier d’ingénieur hydraulicien spécialiste des fleuves tropicaux m’obligeait à me trouver plus souvent en Afrique qu’en France. Catherine, de son côté, ne voulait pas se couper du monde universitaire où elle entamait sa vie professionnelle. Avant de la connaître, mes séjours en Afrique duraient plusieurs mois. J’en passais une grande partie en brousse, coupée par quelques jours dans une grande ville pour l’approvisionnement et les relations avec les clients. Je profitais également de l’extrême disponibilité et du talent des beautés locales pour exploiter le trop-plein de libido accumulé pendant plusieurs semaines de diète.


Après mon mariage, loin de Catherine, je ressentais un manque sentimental et physique que je ne parvenais pas à évacuer. Les plaisirs exotiques ne m’intéressaient plus et je m’ennuyais à mourir. Je ne pensais qu’à elle et au moment où je sentirais son corps, comme une liane douce et souple, emprisonner le mien. Nos retrouvailles étaient fantastiques. Bien que je n’aie pas été son premier amant, elle était relativement inexpérimentée quand nous nous sommes connus, mais le désir physique développe des instincts qui, en ce qui concerne Catherine, ont largement remplacé les plus savantes pédagogies. Nous faisions l’amour avec tendresse, avec volupté, quelquefois avec une violence qui nourrissait nos désirs mutuels et nos fantasmes les plus fous. Elle devint la plus incomparable des maîtresses.


Après quelques années, mes missions hors de France n’étaient plus très longues ; quelques semaines en général, mais très fréquentes. Il a fallu cependant patienter quatre ans pour qu’enfin il fût possible à Catherine de m’accompagner, les conditions matérielles d’un de mes séjours en Afrique le permettant.


C’était une mission de trois semaines en Côte d’Ivoire. Nous avions passé quelque temps à Abidjan avant de partir une dizaine de jours en pleine brousse afin de compléter et contrôler les travaux exécutés précédemment par un autre ingénieur. Le tronçon du fleuve sur lequel je devais travailler se situait loin de toute ville de quelque importance. Il avait été prévu pour les cadres européens expatriés un logement près d’un village, à proximité du site d’études avec un accès facile à pied, aucune piste carrossable n’existant. La maison où nous vivions et travaillions était une case de brousse en bois, anciennement occupée par des exploitants forestiers. Elle était assez confortable, avec un grand séjour-salle à manger qui nous servait également de bureau et de salle de dessin, et deux chambres. La seule construction en dur était un vaste espace bétonné, aménagée en salle d’eau avec quatre cabines de douche. Des réservoirs alimentés par les eaux de pluie chauffées au soleil étaient installés sur le toit.


En raison de la simplicité des relevés à exécuter, j’avais pu dispenser le technicien européen avec lequel je travaillais habituellement de m’accompagner. Pour le remplacer, on m’avait adjoint Cyril, le fils d’un haut fonctionnaire de l’administration ivoirienne avec laquelle nous avions négocié ce contrat d’étude. Sa mère étant française, il avait la double nationalité et, envisageant de travailler en France, il avait manifesté le souhait d’avoir une expérience professionnelle avec des cadres européens.


La mission se déroulait sans problèmes, sans heurts d’aucune sorte, ni sur le site ni avec ce stagiaire. Pendant tout le séjour, Catherine et moi avons fait l’amour comme jamais. Après dîner, il n’y avait strictement rien à faire, hormis travailler ou lire. Nous nous couchions très tôt, et tous les soirs c’était la fête. Très tôt le matin elle se pelotonnait contre moi comme une tendre tigresse pour me demander un petit bonheur supplémentaire. Après le déjeuner, lorsque mes occupations me retenaient à la case, elle m’attirait dans la chambre pour voler à mon travail le temps d’une rapide étreinte avant que je ne me replonge dans mes problèmes techniques. Notre seul frein était la présence de Cyril, témoin discret, mais probablement conscient de nos débordements amoureux. Je ne sais si les villageoises appréciaient les métis, mais Cyril, très bel homme, ne devait pas avoir beaucoup de problèmes pour trouver là de quoi satisfaire ses instincts de jeune mâle. Il lui était arrivé de s’absenter après le travail pour aller, disait-il, dîner au village et nous ne le revoyions que le lendemain matin…


La veille de notre retour, pour les dernières vérifications techniques, j’avais donné rendez-vous au bord du fleuve aux ouvriers embauchés au village voisin. Cyril ayant son rapport de stage à rédiger, je lui avais laissé son après-midi et j’avais pris la décision de sortir seul. Ces contrôles devaient m’occuper jusqu’à la nuit tombante, mais les relevés ayant été remarquablement bien exécutés par mon prédécesseur, il s’est trouvé qu’une heure après j’avais fini les mesures. Ayant libéré les ouvriers, je pouvais rentrer à la case.


Sur le chemin du retour, en quittant la berge du fleuve, j’aperçus une femme magnifique qui se baignait. Elle devait être assez jeune, une poitrine ferme, un corps svelte et sensuel. Elle me faisait face à quelques dix ou vingt mètres, me souriait et ne semblait nullement gênée d’exhiber ainsi sa nudité. Vivant à côté de Catherine, j’avais les sens perpétuellement stimulés ; l’apparition brutale de cette beauté m’a fait bander instantanément. Nul doute que quelques années auparavant, j’aurais profité d’une telle rencontre fortuite pour lui proposer d’agrémenter notre journée par une distraction que ces jeunes femmes apprécient très généralement. De plus, ce tronçon du fleuve était désert et absolument majestueux, avec une plage de sable idéale pour accueillir des ébats amoureux. Mais c’était le corps de Catherine qui m’obsédait, et j’avais hâte de la retrouver.


Après quelques centaines de mètres sur le chemin du retour, mon érection était loin d’être calmée et j’ai fini par admettre que cette magnifique peau noire en était tout aussi responsable que la perspective de faire l’amour avec Catherine. Mon ventre me faisait mal. J’ai fait demi-tour. D’une part, j’étais très en avance ; et d’autre part, je n’étais pas sûr – à cause de la présence encombrante de Cyril – de pouvoir faire une sieste améliorée avec Catherine. Peine perdue : lorsque je suis arrivé en vue de la petite plage, la jeune fille n’était plus là. J’étais doublement mal à l’aise. Ayant été tenté d’oublier un instant Catherine et frustré de ne pas l’avoir pu, c’était la pire des situations, celle d’avoir à la fois des remords et des regrets.


Je devais ranger mes appareils de mesure dans une petite remise attenante à la case. Elle était contiguë à notre chambre, et j’avais remarqué que quelques planches disjointes pouvaient permettre des observations indiscrètes. Un soir, faisant l’amour avec Catherine, j’avais imaginé qu’on pouvait nous voir à la faveur d’ajustements défectueux des planches de bois. Il y avait en particulier une fente verticale beaucoup plus large que les autres. Mes fantasmes s’étaient alors éveillés et l’idée que le corps sensuel de Catherine pouvait être observé, admiré, désiré par un étranger imaginaire, l’idée que nos étreintes pouvaient être ainsi surprises, épiées et enviées avaient stimulé mon ardeur ainsi que celle de Catherine. Lui en ayant fait la remarque, elle m’avait approuvé :



Je me suis trouvé cet après-midi-là dans la situation de l’observateur indiscret. Probablement excité par le souvenir du superbe corps d’ébène surgi de la rivière, j’ai regardé à travers les fentes des planches de bois. Je voulais voir si Catherine faisait la sieste et savoir si je pouvais lui faire la surprise de venir me glisser contre elle. Elle était allongée, nue sur le lit, somnolant les yeux mi-clos. Ses mains vagabondes allaient et venaient, passant et repassant sur son corps, s’attardant çà et là, sur sa poitrine, entre ses cuisses… Probablement cette lourde chaleur tropicale, qui pesait sur nos sens et les stimulait, avait fait naître mon envie de la voir submergée par le plaisir solitaire que, me semblait-il, elle recherchait. J’étais cloué sur place, l’œil rivé à l’interstice qui se trouvait juste au-dessus de Catherine et qui me permettait de voir la zone de la chambre où se trouvait le lit, laissant le reste de la pièce dans la pénombre ou hors de mon champ de vision.


J’étais subjugué par la lascivité qui émanait de son corps magnifique. Quelques secondes avaient suffi pour que je sente renaître une érection irrépressible. J’étais partagé entre le désir d’aller la rejoindre et l’envie de continuer à admirer ce spectacle de braise. À un moment, je crus qu’elle allait jouir car j’ai entendu s’échapper au milieu de ses soupirs des paroles incompréhensibles entrecoupées de petits gémissements.


Ce que je vis alors et ce qu’il advint ensuite fut un choc fantastique. Devant le lit apparut Cyril, intégralement nu, le sexe en érection. J’ai compris en un éclair. L’attitude de Catherine pendant ces derniers instants et ses gémissements avaient été provoqués par l’irruption de Cyril dont la nudité arrogante avait à coup sûr eu pour effet de sublimer ses sens. Le manque de vision de l’ensemble de la chambre ne m’avait pas permis de voir à quel moment il était entré.


Il s’est avancé vers le lit sans hésitation, convaincu de l’adhésion totale de Catherine aux plaisirs que leurs corps exigeaient. Il n’existait plus aucune barrière de quelque nature que ce fût entre leurs mutuelles envies qui conduisaient Catherine, après l’avoir désiré et peut-être provoqué, à profiter avidement de cette situation. Pour moi, c’était douloureux et stupéfiant ; pour elle, c’était une situation incontrôlable et probablement inespérée. Un soir de confidences chaudes, elle m’avait avoué que lors de mes absences prolongées il lui arrivait d’évacuer ses pulsions insatisfaites par des distractions solitaires alimentées par des fantasmes qui l’accompagnaient jusqu’au terme de son plaisir. Elle me disait qu’au moment où elle allait jouir, elle imaginait qu’un inconnu superbement viril surgissait dans la chambre pour venir la pénétrer et accompagner son orgasme.


D’après ce que je voyais, j’ai compris qu’elle était sur le point de vivre ce fantasme. Je ressentais un mélange de jalousie ravageuse et d’excitation, mais l’excitation était indiscutablement la pulsion dominante. Il aurait été en effet facile de couper court, en manifestant ma présence d’une façon ou d’une autre et en laissant la situation se normaliser avant que je ne rentre dans la maison. Je n’en ai rien fait, et la violente érection que j’éprouvais me poussait au contraire vers cette perverse complicité.


En repensant à cet épisode de ma vie, je comprends que l’amour et le désir pour une femme se vivent différemment et grandissent démesurément lorsque surgit la jalousie. Voir ou imaginer la femme qu’on aime et qu’on désire être possédée par un autre est à la fois une douleur indicible et une stimulation du désir d’une exceptionnelle intensité.


En état de sidération absolue, j’ai assisté aux ébats de Cyril et de Catherine. Je suis incapable de me rappeler combien de temps a duré leur étreinte. J’étais si près d’eux que j’ai pu voir leur accouplement dans ses détails les plus intimes, et surtout j’ai vu le visage bouleversé de Catherine consumée de plaisir quand elle a irrémédiablement basculé dans l’orgasme.




II



Les jours qui ont suivi notre retour en France, Catherine a eu une attitude normale comme si rien de particulier n’était advenu pendant notre séjour en Côte d’Ivoire. Je me doutais bien qu’elle-même ne pouvait m’avouer brutalement ce qui s’était passé entre elle et Cyril. Quant à moi, j’ai voulu laisser le temps passer pour qu’il tempère mes ressentiments et atténue ma jalousie. Il fallait qu’une explication puisse être fournie sans qu’un drame difficilement réparable ne survienne entre nous. Avant de lui demander ce qui s’était réellement passé, j’avais à accomplir un travail sur moi-même pour comprendre et commencer à accepter ce que j’espérais n’être qu’un accident dans notre vie conjugale.


Curieusement, et immédiatement après cette aventure, j’ai été rassuré en constatant que son appétit à faire l’amour avec moi n’en avait pas été amoindri et que de mon côté la jalousie avait eu un effet accélérateur sur le désir que Catherine m’inspirait. J’imaginais assez facilement qu’elle eût cédé à une pulsion de plaisir dans des circonstances qu’il restait à élucider ; mais ceci étant admis, je ne voulais pas qu’elle prenne la compréhension que j’en avais pour de la complaisance.


J’avais été prêt au même moment à satisfaire un désir soudain au bord du fleuve avec cette superbe Africaine. Je n’avais donc aucun jugement à porter, ni aucun reproche à formuler. J’éliminais également de mes pensées toute éventualité d’un sentiment existant entre Catherine et Cyril car, réaliste, j’étais bien conscient qu’ils avaient tout simplement baisé, verbe bien adapté à ce que font un homme et une femme pour satisfaire une envie momentanée de sexe.


Cette entorse pouvait être compréhensible car malgré la réussite de notre vie sexuelle, pourquoi Catherine n’aurait-elle pas cédé à cette tentation de sentir une autre peau contre la sienne et un autre sexe que le mien venir en elle ? Après quelques années de mariage, la perspective et la promesse du plaisir partagé avec un corps inconnu devient, dit-on, pour nombre de femmes un fantasme obsédant. Mais ce qui me torturait, ce n’était pas cette relation charnelle de la femme que j’aime avec un autre homme ; étant explicable, cela finissait à mes yeux par avoir une importance relative. Mais comment avais-je pu être étranger à tout ce qui avait précédé cette aventure, et que s’était-il passé avant ? Je n’avais pas eu le moindre soupçon, et j’admettais difficilement ne pas m’être aperçu que s’était insinué en Catherine une tel trouble sexuel.


Les circonstances mêmes de cette aventure me feraient probablement découvrir des mystères et des richesses de son tempérament que j’étais loin de soupçonner et que je brûlais de connaître. Les images de Catherine gémissant, soudée au corps d’un autre homme, faisaient grandir en moi – et malgré moi – un terrible sentiment de frustration ressemblant, je dois l’avouer, au regret de n’avoir pu me joindre à cette fête.


Il faudrait aussi que j’explique pourquoi je les avais, avec complaisance, regardés s’aimer et ce jusqu’au terme de leur étreinte. On prétend que certains hommes aimeraient voir leur femme faire l’amour avec un autre. Sans être obsédé par cette pensée, je pouvais comprendre cet attrait, et il faudrait que je m’en explique à nouveau avec elle. Un jour, nous avions été amenés à parler de ça :



Je pourrais évoquer cette discussion en lui rappelant qu’elle était alors prête à me faire jouer le rôle d’un tiers, le personnage essentiel étant dévolu à un inconnu. Je ne devais donc pas trop m’inquiéter de son jugement. Elle comprenait à coup sûr, faisant preuve d’un indiscutable appétit, qu’une intervention étrangère pouvait pimenter nos ébats amoureux de plaisirs imprévus et que par conséquent mes penchants n’étaient pas sexuellement aussi atypiques que mon attitude avait pu le laisser prévoir.


Les circonstances de cette aventure, je voulais les apprendre de sa bouche même, sans que la gêne ou la pudeur ne s’interposent comme un filtre déformant la réalité qui en atténuerait certains aspects. Je supposais que la vérité délivrée à l’état brut effacerait cette impression d’avoir été si douloureusement exclu d’une partie de sa vie ; à défaut d’avoir été un acteur de cette aventure, j’aimerais en devenir un complice.


Après avoir envisagé d’aborder cette question à froid, je me résolus à attendre que le hasard me vienne en aide. Cette attitude patiente aboutit une dizaine de jours après notre retour.




III



C’était un vendredi soir. Nous étions rentrés tard à la maison. Ayant machinalement allumé la télévision, nous nous sommes trouvés devant un film pornographique. Bien que les scénarios soient d’une indigence totale, certains films de ces productions sont très efficaces pour émoustiller tout individu normalement constitué, homme ou femme, bien que très généralement les femmes s’en défendent, assez hypocritement d’ailleurs. Parmi les « acteurs », la présence d’un métis qui pouvait rappeler à Catherine son amant africain fut l’élément déterminant. Excités par les scènes d’accouplements qui défilaient sur l’écran avec toutes les positions et situations imaginables, très naturellement nous avons imité les figurants, et lentement j’ai amené Catherine dans l’état d’excitation et de totale disponibilité que je souhaitais, espérant que son désir et ses fantasmes subjugueraient sa raison.


Son regard ne quittait pas l’écran ; elle devait avoir l’impression que la verge énorme, tendue et luisante était celle de Cyril et que son ventre était en train de l’enserrer. Alors il s’ensuivit un dialogue comme celui que je souhaitais. Transportée dans un univers fantasmatique exempt du moindre tabou, Catherine ne pouvait empêcher que les désirs normalement enfouis au plus profond de son inconscient n’émergent pour venir nourrir l’attente du plaisir, puis le plaisir lui-même. Pour elle et moi – comme pour la plupart des couples – il nous est difficile ou impossible de réaliser nos fantasmes ; nous les vivons en paroles au cours des rapports amoureux, illustrés par les évocations les plus crues, avec plaisirs variés à partenaires multiples. Quand nous parvenons à maîtriser nos pulsions, ce jeu peut durer assez longtemps pour que toutes les digues cèdent et que le flot de nos envies, qui jamais n’auraient été formulées, emporte toutes les barrières édifiées par la pudeur. Nos désirs s’expriment alors librement, sans retenue.


Catherine était de plus en plus excitée par les performances du métis dont le sexe, objet de nombreuses prises de vue, faisait preuve d’une infatigable efficacité et auquel étaient prodiguées les caresses les plus suggestives.


J’ai lancé l’offensive :



Je sentais à la pression de plus en plus forte que son pubis exerçait, aux mouvements de son bassin et à sa voix de plus en plus rauque, que Catherine souhaitait revivre les sensations du plaisir extrême qu’elle avait connu avec un autre. Elle reprit, la voix étranglée :



Quand les gémissements et les cris de plaisir de Catherine ont cessé, elle est restée allongée, la tête cachée dans ses bras. Je sentais qu’elle n’avait pas envie de me regarder ni de me parler avant d’avoir digéré ce qu’elle venait de lâcher malgré elle. Peut-être cherchait-elle une explication pour revenir sur ses propos, mais je ne lui en ai pas laissé le temps. Je lui ai dit comment je l’avais surprise en la voyant accidentellement à travers les planches de la remise, en train de baiser avec Cyril.





IV



Le lendemain, Catherine s’est réveillée dans mes bras. Je me suis levé. J’ai préparé les croissants, je lui ai apporté son café. Après avoir avalé son petit déjeuner, elle m’a demandé avec le plus grand naturel si je voulais faire l’amour tout de suite. Puis elle a rectifié :



J’ai raconté très honnêtement l’épisode de ma rencontre au bord de la rivière, en insistant bien sur le fait que si cette rencontre avait avorté, ce fut malgré moi, car mes intentions étaient loin d’être innocentes. Il a été plus délicat d’expliquer mon attitude lors de mon retour à la case. Je ne crois pas l’avoir choquée quand je lui ai rappelé ce qui était parfois un de mes fantasmes :



Je ne connais pas les circonstances de ton aventure, mais maintenant tu dois être prête à me l’expliquer sans rien cacher. Je ne te ferai aucun reproche. Si je le faisais, tu pourrais à juste titre me rétorquer que pendant que tu baisais avec Cyril, j’aurais pu faire de même avec une belle femme africaine. Je dois t’avouer que j’ai bandé en la voyant. J’ai vraiment eu envie d’elle…


Ce samedi, Catherine est resté plusieurs heures devant l’ordinateur pour écrire son récit. En fin d’après-midi, elle m’a donné quatre feuilles dactylographiées en me conseillant de les lire quand nous serons au lit, me précisant que nous serions mieux couchés pour en parler, et pour la suite… Elle avait raison ; et le moment venu, je me suis plongé dans son récit.





Récit de Catherine - Premier épisode




Au cours des dix jours que nous avons passés en brousse, l’organisation de notre temps était parfois assez compliquée entre votre travail à l’extérieur et vos calculs et rapports à la case. Les jours de grande chaleur, nous prenions de nombreuses douches pour nous rafraîchir, surtout dans l’après-midi. Nous avions adopté comme règle d’occuper nous deux la salle d’eau les heures paires et de la laisser à Cyril les heures impaires.


À quelques jours de notre retour à Abidjan – quatre jours avant, me semble t-il – j’ai un peu dérogé à cette règle ; il faisait particulièrement chaud, et l’après midi je suis allée prendre une douche à une heure où Cyril aurait pu occuper la salle d’eau, mais vous étiez tous les deux en train de contrôler des appareils, et je crois, sans en être absolument sûre, vous en avoir prévenus.


Je me suis prélassée très longuement sous l’eau tiède, chauffée par le soleil, dans celle des cabines de douche située au fond de la salle, où la pression de l’eau est la plus forte. J’y suis restée très longtemps, assise sur le carrelage frais, goûtant comme chaque fois avec une réelle volupté, avec un plaisir très sensuel, l’eau tombant drue et dégoulinant avec douceur sur mes épaules, mes seins et mon ventre, induisant des caresses légères mais suffisantes pour ressentir un bien-être amollissant et paresseux. Dans la salle d’eau, il y avait quatre postes de douche. Tu te souviens que chacun était entouré de trois murs à hauteur d’homme pour bénéficier d’un minimum de tranquillité, sans être réellement isolés les uns des autres puisque l’ouverture n’avait ni porte, ni rideau.


Cyril est entré pour occuper l’une des autres douches. Je ne m’en suis pas aperçue et c’est sans que je le sache que nous nous sommes trouvés ensemble dans cette vaste pièce. Ce qui s’est passé après l’arrivée de Cyril a été si soudain et si intense qu’il m’est difficile de me souvenir avec précision et fidélité de la façon dont s’est déroulée la suite des événements. Je ne me suis pas rendue compte de sa présence immédiatement. Par contre, je crois qu’il a su tout de suite que j’étais là.


Les jours précédents, tu m’avais tant fait l’amour que j’étais en permanence soumise à des émotions qui ne me laissaient pas en repos. Je ne pensais qu’à ça. Je guettais les moindres moments où nous pourrions nous isoler. Une volupté inconnue et un désir nouveau étaient nés de la multiplication de nos plaisirs. En plus, il faisait une chaleur torride et j’avais envie de vivre nue en permanence. C’est le fantasme d’imaginer que Cyril pouvait me voir évoluer ainsi qui m’a vraisemblablement fait penser à lui comme un amant possible, me disant que je n’aurais aucune gêne – et plutôt même une réelle vanité – à me montrer nue et désirable devant lui. Ce n’était qu’un fantasme, mais cette évocation de la liberté de mon corps est devenue indissociable de l’insurrection de mes sens, et la présence continuelle de Cyril auprès de nous ne pouvait en aucun cas être neutre. Suppose l’inverse : une belle Africaine nous côtoyant tous les jours…


Lorsque je suis sortie de ma cabine, Cyril était devant moi, nu et dégoulinant d’eau comme je l’étais. Cette situation en soi aurait pu être banale car de nos jours la nudité n’est plus un tabou ; il aurait suffi que je sorte de la salle, en m’excusant, car c’était probablement moi qui n’aurais pas dû me trouver là.


C’est alors que tout a dérapé. Pourquoi je ne me suis pas entourée d’un drap de bain ? Je ne sais pas. Il me semble, sans que je me le sois formulé à cet instant, qu’il y a eu dans mon subconscient une flambée de fierté dont tu es responsable. Tu m’as si souvent dit que j’avais un corps désirable que j’ai dû admettre à cet instant qu’il était normal qu’un homme me désire. Il m’est impossible de me rappeler ce que j’ai alors exactement ressenti ; mais avec le recul, il est sûr que j’ai été soudainement très excitée qu’il me voie intégralement nue. Honnêtement, je ne sais plus exactement quelle a été mon attitude, ni d’ailleurs celle de Cyril.


Est-ce moi qui me suis rapproché de lui, ou lui qui est venu se coller à moi ? Cela n’a aucune importance. Lui comme moi avons eu l’un et l’autre au même moment la même envie. Il a dû être excité par ma nudité, et moi, comment dire… j’ai été comme bouleversée, paralysée devant ce physique d’homme jeune et robuste, avec cette peau brun clair, cette fine musculature. Il était absolument superbe, mais ça n’aurait pas encore été suffisant pour expliquer et comprendre la suite. Surtout, il exhibait une érection somptueuse. Il m’a peut-être vue en entrant, ou à un certain moment il aurait deviné ma présence. Vu la disposition des lieux et les ouvertures des cabines, il n’a eu aucune difficulté à m’observer discrètement et assez longtemps pour qu’un violent désir soit venu envahir son corps et son imagination. Je n’essaie pas de me vanter, mais tu me le serines et je me sais assez désirable pour qu’un mâle normalement constitué bande en voyant tout près de lui, à portée de main, mon corps nu, mes seins, mon ventre et mon sexe.


Il était devant moi, tout près, et ne bougeait pas. Je ne pouvais pas faire semblant d’ignorer l’état dans lequel il était, tant son sexe était arrogant, long et dressé vers moi.


Ce qui s’est passé ensuite a complètement échappé à ma volonté, et je crois que pendant les quelques secondes où il s’est trouvé face à moi, mes défenses ont été annihilées. J’étais en état d’apesanteur, un état second, cotonneux. Venu du plus profond de mon être, il est possible qu’un instinct impérieux m’ait intimé l’ordre de franchir la petite distance qui me séparait de lui. Tu sais comme moi qu’une femme normale, ayant une sexualité normale, des désirs normaux, ne peut être indifférente à la vue d’un sexe mâle massif et gonflé par le désir qu’elle-même inspire. J’ai eu une envie de fin du monde de sentir ce magnifique membre venir en moi. Peut-être n’a-t-il pas bougé et c’est moi seule qui me serais collée contre sa peau humide et brûlante… Je ne saurais le dire… Il était si excité que c’est peut-être lui qui a fait les premiers pas. Peu importe, lui comme moi avons eu la même envie irrépressible. J’ai été envahie par un bien-être irréel en sentant ce monstrueux serpent de chair écrasé entre nos deux ventres.


Cyril m’a prise dans ses bras, m’a soulevée, m’a pénétrée. Chaque poussée était un éclair fulgurant. Quand nous faisons l’amour tous deux, le temps est l’allié de notre plaisir. Plus il passe, plus l’issue me plonge dans une jouissance dévastatrice. Mais là, pourtant si lointain, j’ai senti à chaque poussée qui butait délicieusement au fond de moi, se rapprocher irrémédiablement l’orage qui allait m’emporter. Je dois dire que j’ai tout fait pour en accélérer l’issue, tant le danger d’être surprise avec lui m’en faisait ressentir l’urgence. Je crois que nous avons joui ensemble.


Il s’est éclipsé sans un mot pour rentrer dans sa chambre. Tout ceci s’est passé en une ou deux minutes, une sorte de viol accepté avec ivresse, un accouplement sauvage sans préparation ni fioritures. En quelques secondes, je suis passée d’un état d’absolue surprise qui m’a laissée sans volonté, permettant à un implacable désir d’envahir tout mon corps, à un état d’assouvissement presque irréel. J’ai eu un orgasme intense avec une rapidité que je n’avais jamais connue. Je suis retournée sous la douche pour me rafraîchir, le temps de retrouver mes esprits.


J’ai pensé et repensé à tout cela, sans indulgence ni sévérité excessives, et il est sûr que les jours précédents un désir sournois parce qu’indiscernable s’était insinué dans tout mon corps, préparant mes sens à ce qui est advenu. Dans mon inconscient, Cyril est devenu l’interdit qu’on a envie de transgresser et l’étranger paré de toutes les séductions charnelles, et peut-être aussi l’incarnation d’un plaisir singulier et inconnu que la curiosité de mon corps brûlait de découvrir.


Fin du premier épisode.





J’ai voulu attendre de finir ma lecture pour poser quelques questions à Catherine, car certains aspects de ses souvenirs ne me semblaient pas très réalistes



Catherine avait raison. Cette lecture m’avait mis dans état pas possible, et elle en a bénéficié probablement au-delà de ce qu’elle pouvait attendre ou espérer. Après, elle m’a avoué :



Le lendemain soir, elle m’a donné le texte du deuxième épisode de son aventure, que je me suis empressé de lire sans délai. Allongée au lit, près de moi, elle attendait impatiemment la fin de ma lecture.




V



Récit de Catherine - Deuxième épisode



Le jour suivant, j’ai observé Cyril et rien dans son attitude, rien dans ses rares paroles, ni aucune allusion plus ou moins codée à mon intention ne sont venues me rappeler ce qui était arrivé entre nous. Je pouvais mettre cette neutralité apparente sur le compte d’une bien compréhensible prudence et penser qu’il préférait, en raison de son étrangeté et de son caractère accidentel, que cet épisode fût sans lendemain. Dans un premier temps, j’ai pensé que cette attitude était la plus souhaitable car faire silence sur ce qui s’était passé éliminait tout problème ultérieur dans nos relations à tous les trois. Mais, au fil des jours, croire qu’il appréhendait la situation de cette façon, avec une telle indifférence, est devenu de plus en plus difficile à admettre car, indépendamment de moi, mon imagination faisait un travail souterrain irrésistible qui ne pouvait qu’aboutir comme ce fut le cas à souhaiter ardemment que d’une façon ou d’une autre ce garçon tienne les promesses qu’il n’avait pas exprimées mais que mes sens avaient ressenties.


J’étais hantée par l’image de ce corps brun, fin, musclé, me prenant sans ménagement ni préparation, et la rudesse de cette étreinte a développé en moi plus d’envies que ne l’aurait fait un acte préparé et consommé sans précipitation. Le désir de faire l’amour avec lui, de vraiment faire l’amour avec suffisamment de temps, en étant totalement disponible pour sentir vivre et croître mon désir, pour aimer son corps, sentir l’extraordinaire volupté d’une réelle pénétration attendue, souhaitée et non subie comme celle que j’avais connue presque par surprise, est devenu mon unique pensée. Essaie de me comprendre : après toutes ces années où tu fus mon seul amant, sans me le formuler, sans même en être consciente, j’ai dû cultiver au plus profond de mes entrailles l’envie de connaître le corps d’un autre homme, et la présence de Cyril a fait émerger cette pulsion qui a envahi tout mon être. C’était très excitant. Cyril est devenu l’inconnu, celui qui portait ce mystérieux phallus dispensateur de sensations nouvelles que je voulais connaître.


La veille de notre retour à Abidjan, je crus percevoir par quelques très discrets indices qu’il pourrait saisir une occasion favorable si celle-ci se manifestait. Cette opportunité s’est présentée dès l’après-midi, lorsque pour la dernière fois tu es parti sur la rivière faire les derniers relevés dont tu avais besoin. Il t’a demandé de le libérer pour entamer la rédaction de son rapport de stage, et immédiatement après avoir exprimé ce souhait, il a dirigé vers moi un regard dans lequel j’ai lu l’exquise promesse que j’attendais. J’ai prétexté un vague mal de tête pour ne pas t’accompagner comme je le faisais quelquefois, et me reposer. Je n’avais plus qu’à attendre ; j’étais persuadée qu’il viendrait.


Lorsque je me suis trouvée seule dans ma chambre, avec Cyril dans la maison, et rien que nous deux, j’ai senti grossir une boule dans ma gorge, ma respiration devenir plus rapide, mon ventre s’alourdir, mes mamelons durcir, et naître et nidifier au fond de moi-même un désir impérieux. J’avais une telle envie que Cyril vienne en moi que je me suis préparée à le recevoir, en me déshabillant complètement et en m’allongeant nue sur le lit. J’avais laissé entrouverte les portes de notre chambre et du couloir qui donnent en enfilade sur la salle d’eau pour qu’il puisse me voir ainsi offerte à ses regards et pour vaincre, s’il en avait encore, ses ultimes réserves. Ma propre impudeur m’excitait à la mesure de l’excitation que je pensais qu’elle provoquerait. J’avais envie de me caresser le corps et plus, mais je craignais d’être entraînée malgré ma volonté dans ces rapides dont on ne peut jamais remonter le courant, et je voulais conserver intacte toute l’énergie de mes sens pour la lui consacrer. Au fur et à mesure qu’elle se prolongeait, l’attente devenait intolérable et mon désir si exigeant que je dus faire un effort pour ne pas me lever et aller le rejoindre.


Il est apparu enfin sur le pas de la porte. Il était superbe, encore plus beau que dans mon souvenir pourtant nourri abondamment de mes fantasmes et embelli par mon imagination. Complètement nu, il montrait avec une merveilleuse impudeur un somptueux sexe raide et turgescent. Je remarquai que son érection était si forte que sa queue me paraissait être presque verticale, collée à son ventre. Il m’a regardée quelques instants, immobile, puis il a saisi son sexe, et par un lent mouvement de va-et-vient s’est masturbé, mettant à nu la rougeur violacée de ses muqueuses. Ce que j’ai ressenti alors était indescriptible. Lorsque tu me regardes toute nue, j’aime prendre des poses qui t’excitent ; mais je le fais pour toi, je sais que tu aimes. Avec Cyril cet après-midi-là, c’était différent. Ma nudité et mon abandon devant lui étaient des cadeaux que je me faisais à moi-même. Plus pour l’exultation de mon propre corps que pour porter l’excitation de Cyril à son comble. La seule idée qu’il me voyait ainsi projetait mes sens vers un orgasme sans contacts ni pénétration. J’ai répondu à l’exhibitionnisme de Cyril en ouvrant largement mes cuisses pour qu’il voie perler sur ma toison l’humidité de mon désir ; je crois qu’il souhaitait ce geste. L’envie d’être pénétrée par cette masse de chair rigide était telle que les caresses prodiguées par mes doigts me donnaient l’impression de m’offrir encore plus généreusement à lui.


Il s’est approché du lit et s’est penché vers moi, le regard plein de fièvre, assez près pour que je puisse saisir son sexe et qu’enfin je sente dans mes mains battre sa respiration, sentir sa chaleur et apprécier sa douceur de satin. Mais je voulais que ce soit lui qui prenne l’initiative des premiers contacts, des premières caresses. Il ne bougeait pas. Je crois que lui aussi attendait de moi les gestes de mon désir. J’avais une telle envie de son phallus que la boule qui grossissait dans mon ventre me faisait mal et que ma gorge était nouée au point que mes plaintes ne parvenaient pas à passer mes lèvres. Il s’est approché encore, comme s’il avait pitié de moi, et a doucement dégagé les poils de ma touffe pour que son gland vienne au contact de la zone la plus sensible en haut de l’ouverture de mes lèvres. J’ai saisi son sexe et je l’ai branlé par un mouvement ample et violent faisant apparaître sa tige dans sa plus totale nudité. C’est le rêve de toute femme de connaître de tels moments, d’attendre avec avidité les moments suivants avec la certitude qu’ils seront encore plus intenses que la volupté de l’attente.


Je ne ressentais ni amour ni tendresse pour cet homme, mais simplement un désir démesuré et absolu, une envie de sentir son sexe à la fois dans mon ventre, dans ma bouche et partout ailleurs. Mille mains caressaient mon corps, mille bouches frôlaient mon ventre. Un plaisir sauvage avait envahi tout mon être. Je me sentais ouverte, prête à recevoir les plaisirs de tous les phallus de mes rêves. Ces multiples envies qui transitaient dans tout mon corps convergeaient toutes vers l’unique envie, incomparable et sublime : celle d’être remplie par sa chair palpitante.


Il s’est allongé sur moi. Il m’a pénétrée profondément, lentement, avec une douceur infinie. Il n’existe – j’en suis sûre – aucun moment comparable à celui là, à cet instant où pour une première fois le sexe d’un nouvel amant entre en contact et pénètre celui de sa compagne. Lorsque, avant la rencontre dont on sait qu’elle sera celle de la première étreinte, nos pensées vagabondent, c’est cette indicible caresse de la pénétration, ce moment-là très précis qu’on imagine tant et tant de fois, qu’on magnifie, et qui accompagne nos plaisirs solitaires. C’est un instant unique pour les femmes et je suppose pour les hommes aussi. Cet après-midi-là, c’était pour moi comme une première fois, tellement j’en avais rêvé dès l’instant où je m’étais avouée l’insatiable envie d’être à nouveau possédée par ce garçon. J’ai dû laisser échapper des cris, tant la sensation attendue fut forte.


Quand il s’est couché sur moi, en s’enfonçant dans mon ventre, j’ai senti mon clitoris écrasé par son pubis et délicieusement massé à chaque mouvement de son bassin. Lorsqu’il se relevait, appuyé sur ses bras tendus, je pouvais voir son énorme pénis coulisser en moi. Il était si gros que j’avais du mal à imaginer qu’il puisse se loger entièrement dans mon ventre. J’en ai profité pour le toucher, le dégager de mon vagin et le guider dans des caresses tout le long de ma crevasse dégoulinante du miel de mon désir. J’aimais qu’il me voie ; j’étais fière de mes seins aux mamelons durcis, de mon sexe écartelé, et de la protubérance de mon clitoris suffisamment gonflé pour qu’il le devine saillir au milieu de ma toison. Je me suis assise ; j’ai entouré mes jambes autour de sa taille et j’ai plaqué mes seins contre sa poitrine. J’ai caressé son dos, sa nuque. J’étais collée à lui, et dans cette position je le sentais en moi au point d’imaginer sa verge me déformant le ventre.


Je l’ai basculé ; et appuyée sur mes mains, en inclinant la tête, je voyais cette énormité de chair plantée en moi qui allait et venait à chacune de nos poussées. Lorsqu’il me renversait à nouveau, les mouvements qu’il m’imprimait lui faisaient explorer des zones de mon vagin dont l’existence et la sensibilité m’était inconnues. J’ai eu cette impression sublime que mon sexe entrait en pulsation, et seul entraînait mon corps et le sien. Nos sexes encastrés, soudés l’un à l’autre sont devenus autonomes. Nos plaisirs respiraient l’un dans l’autre, haletaient l’un avec l’autre. Nos désirs embrasés par un même feu étaient devenus un. Il labourait mon ventre avec une frénésie digne de sa virilité. Dès que je sentais venir l’orgasme, je le suppliais d’aller moins vite, de se calmer pour que son érection vive en moi encore et encore. Ce n’est que lorsque j’ai deviné qu’il ne pouvait plus se retenir d’éjaculer que je me suis laissée sombrer. J’ai été submergée par un orgasme dont l’intensité fut à la mesure de ce que j’avais rêvé en l’attendant.


Avant de me confesser – et même au début de mon récit – je ne voulais pas te raconter tout ça avec des détails qui, probablement, ne s’imposaient pas de prime abord. Pendant que tu liras, je suis sûre que tu ne cesseras pas de bander, et de bander fort joliment. Je te connais et je te comprends si bien que je ne te cache rien pour maintenir et vivifier ton envie de me faire l’amour. Il fallait que je te fasse vivre ces étreintes comme si tu avais été à la place de Cyril parce que j’ai bien réalisé que tu voulais absolument devenir témoin et complice de cette aventure qui reste une aventure exclusivement érotique. Maintenant, elle nous appartient à tous les deux.




VI



Elle s’est arrêtée. Longtemps, nous nous sommes regardés sans bouger. Elle savait que j’allais faire les premiers gestes, elle les attendait. Je l’ai pénétrée sans douceur, mais avec passion. La rigidité absolue de mon pénis et la rapidité incontrôlable de nos jouissances simultanées ont dû lui rappeler sa première étreinte avec Cyril. Elle savait que je n’étais plus l’homme trompé mais au contraire j’étais partie prenante de sa sexualité débordante. Elle était consciente que la description des sensations extrêmes qu’elle avait connues avec un autre ne me faisaient plus souffrir mais stimulaient mes envies de la posséder. Elle a aimé et a été excitée autant que moi par ses phrases sans détours délivrées avec une impudeur gourmande. J’ai alors réalisé qu’elle avait mis mon désir pour elle sous sa seule dépendance.


Après s’être remise des remous dévastateurs de son orgasme, elle a continué :



La veille de notre retour en France, tu devais assister à une réunion après le repas pris avec les ingénieurs locaux à l’hôtel Intercontinental d’Abidjan, repas auquel j’avais été conviée par politesse, mais auquel Cyril n’assistait pas. Quelques minutes après votre départ, le temps de prendre un autre café, et au moment où j’allais partir moi aussi, Cyril est arrivé et a posé discrètement sur la table la clef d’une chambre de l’hôtel ; il m’a simplement dit qu’au cas où je ne pourrais pas ou ne voudrais pas le rejoindre, de remettre sans commentaire la clef à la réception. Lui-même, a-t-il ajouté, serait dans la chambre d’ici un quart d’heure, le temps que je prenne une décision. J’avais là, et une dernière fois avec cet homme, l’occasion d’aller bien au-delà des seules étreintes rapides que j’avais connues, et de découvrir avec lui d’autres plaisirs. Ce que j’avais pris comme une nécessité d’occuper mon après-midi à faire quelques achats n’a pas résisté à la perspective de consacrer sereinement plusieurs heures à me donner du plaisir sans crainte d’être dérangée, de découvrir à nouveau ce corps superbe sans avoir l’impression de voler ces moments.

Lorsque tu nous as surpris, Cyril et moi en train de baiser, j’avais un besoin physique, animal même, de livrer mon corps à cet homme. J’étais, cet après-midi-là, comme on dit quelquefois, une bombe sexuelle et il m’a été impossible – il nous a été impossible – de ne pas satisfaire l’urgence de ce contact charnel élémentaire qui m’a conduite à un orgasme sublime et tant attendu.

Ensuite, tu t’es conduit comme tu aurais pu le faire plus tôt. Un peu de bruit dans la remise, le temps que tout rentre dans l’ordre. Je dois dire que si nous avions eu la certitude d’être seuls, cette étreinte m’avait plongée dans un tel état d’assouvissement et de torpeur qu’il m’aurait été difficile reprendre ces jeux sexuels avant longtemps.

Je n’avais connu de lui que cet acte sexuel primaire, presque brutal ; mais toutes les prémices, les caresses, le désir masculin qu’on sent naître et renaître dans la main, tous ces à-côtés, je pouvais les vivre et j’allais les vivre. Que dire de plus ? Tu te doutes de la suite. J’ai passé un après-midi un peu fou. Totalement libérée, sachant que je ne reverrais jamais ce garçon, j’ai, sans la moindre pudeur, provoqué ses désirs et satisfait les miens. Je ne peux envisager l’union de deux corps qui ne se terminerait pas par cette sensation sublime d’un phallus venant dégorger au fond de moi la semence de son plaisir. Mais avant, nous avions tout le temps ; et pendant les heures passées dans cette chambre d’hôtel, j’ai initié Cyril à certains plaisirs secondaires qu’il connaissait, mais dont il avait besoin de parfaire la technique, ce qui lui a permis de m’accompagner plusieurs fois jusqu’au moment sublime. J’ai été très surprise qu’un homme qui n’a que trois ou quatre ans de moins que moi se soit montré aussi peu expérimenté. Avec son physique, il n’a pas dû manquer d’occasions pour parfaire son talent ; et pourtant… J’ai compris que, de lui-même, il n’aurait pas osé certains gestes, certaines caresses vers lesquels je l’ai guidé sans la moindre hésitation. Alors finalement, il s’est complètement libéré.



Lorsque j’ai quitté Cyril, il était éreinté. Je ne lui ai laissé aucun répit. Je ne sais pas combien de fois il a pris son plaisir d’une façon ou d’une autre, mais sa capacité à retrouver vite une très belle santé m’a étonnée. Peut-être cinq fois en quelques heures ; j’ai même été stupéfiée par la rapidité avec laquelle il avait une nouvelle érection… et de qualité. Tu connais mieux que moi la mécanique masculine, et tu es mieux placé pour évaluer ses performances.



Pour terminer, je peux te dire que j’ai bénéficié en brousse, à quelques jours d’intervalle, de deux sensations qui subliment l’érotisme : la surprise et l’attente. La surprise quand Cyril s’est trouvé devant moi, volontairement j’en suis sûre maintenant, me montrant son désir en exhibant une queue magnifique, cambrée et plus nue que nue. L’attente, les jours suivants, hantée par le désir de sentir à nouveau sa chair brûlante envahir mon ventre.

Toi, tu m’offres tout ce qu’une femme souhaite : la tendresse, l’amour, le plaisir, la jouissance de mon corps. Mon seul désir est de te garder, de t’aimer, de te rendre tout ce que tu me donnes. L’intensité du plaisir ne se mesure pas. Celui que j’ai ressenti avec Cyril a-t-il été par moment plus fort qu’avec toi ? Je ne sais pas. Ce dont le suis sûre, c’est qu’il a été amputé de tout sentiment. Cela a été tout autre chose, comme une exploration des profondeurs de ma sensualité, une exultation de mes sens par la nouveauté de l’inconnu. Ayant vu accidentellement et par hasard le corps magnifique et la virilité pleine de promesses de Cyril, il est, sinon normal, du moins concevable, que je n’aie pas su ni pu ni même voulu résister au plaisir de me donner à lui. Et surtout, cette rencontre fut purement sexuelle, imprévisible, sans avenir, et par conséquent sans problème ultérieur de quelque nature que ce soit.


Je n’ai pas pu m’empêcher de lui demander si elle serait tentée à nouveau par une chaude rencontre avec Cyril si l’occasion s’en présentait. Sa réponse fut des plus sibyllines :



La question que tu me poses ? En ce qui concerne Cyril, c’est une affaire classée. Si j’étais confrontée à un autre homme qui me ferait envie comme Cyril m’a fait envie, je ne peux honnêtement te dire comment je réagirais. Le plaisir avec un autre partenaire que toi ? Nos fantasmes nous ont amenés à nous avouer qu’il est possible d’envisager des situations où nos pulsions seraient satisfaites sans que l’un ou l’autre n’en soit exclu. Je ne serais pas hostile d’essayer des tas de pratiques interlopes, mais avec ta participation active. Nous pouvons provoquer cette occasion…




VII



Quelques semaines après, j’ai été convoqué dans le bureau du directeur pour un entretien assez surréaliste :