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n° 15674Fiche technique31673 caractères31673
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Temps de lecture estimé : 23 mn
30/06/13
Résumé:  Julien a-t-il le choix ? Va-t-il séduire Catarina ?
Critères:  #policier fh
Auteur : Libero
Si tu savais...

Athènes au mois de juillet, c’est presque les portes de l’enfer. Je sors de l’immeuble où se trouve mon bureau et pénètre sur la place Singdagma. Une chaleur étouffante et lourde assaille mon corps et mon esprit ! Ce n’est pas possible ! Ce n’est pas humain, une chaleur pareille ! Il doit faire 45° à l’ombre ; malgré mon habitude des pays chauds, c’est vraiment insupportable. Il est six heures de l’après-midi et il est temps de retrouver mon chez moi où m’attend le miracle de la climatisation. Mais avant, il faut que je récupère ma voiture ; le garage se trouve quelques rues plus loin.

Deux types me suivent, j’en suis sûr ! Ils changent de rue à chaque fois comme moi ; que me veulent-ils ? Ils se rapprochent, ils vont m’aborder…



Ce sont des Français : pas d’accent. Sûrement des clients !



Mon frère Marc ! Qu’a-t-il à voir avec ces types ?



Ces deux types, je ne les sens pas trop. Ce ne sont pas des touristes, ni des hommes d’affaires… Ils sont habillés comme des cadres d’entreprise ; l’un, plus jeune, doit avoir trente-cinq ans. L’autre, certainement cinquante.



La panique me prend, comme toujours avec la police. Ce n’est pas pour des clients, comme cela m’arrive quelquefois ; cela a à voir avec mon frère, j’en suis sûr. Toujours à se mettre dans le pétrin…



Nous entrons dans le consulat, où je me rends quelquefois pour des problèmes de papiers volés à des clients. Je salue quelques têtes que je connais ; ça me rassure un peu. Nous nous installons dans une petite pièce. On nous apporte des bouteilles d’eau.



Ils me montrent une photo.



L’imbécile ! Je savais qu’il trempait dans quelque chose de louche, avec ses goûts bling-bling, sa Rolex, sa Maserati et ses copines blondes décolorées. Un comptable, ça ne gagne pas autant d’argent…



Que me veulent-ils ? Je m’imagine déjà être obligé d’assassiner un diplomate étranger après une formation à la Nikita. Le ferais-je ? Même pour mon frère ? Je suis le plus âgé et j’ai toujours été le « grand frère » ; j’ai toujours veillé sur lui jusqu’à ce que je parte à l’étranger pour mon travail. Qu’est-on prêt à faire pour un membre de sa famille ? Je n’ai pas encore d’enfant ; la personne qui m’est la plus proche, c’est lui.

Mes interlocuteurs se regardent ; le plus âgé prend une serviette et en retire une grande photo qu’il me met sous le nez.



Je reste sans voix ! Pourquoi moi ? Que veulent-ils ? À quoi ça rime ? À mon air ébahi, le plus jeune se lève et me tend par-dessus la table des copies d’e-mails écrits en grec.



Incroyable… Que m’arrive-t-il ? Ce n’est pas possible ! Ma curiosité est trop forte.





ooOoo




Finalement, le jour d’après le type plus âgé qui a le grade de commandant m’en explique un peu plus sur ce qu’ils attendent de moi. Je dois séduire ma voisine, entretenir cette relation quelques semaines et essayer de la faire parler sur des sujets que mes « anges gardiens » me communiqueront au fur et à mesure. Je commence à comprendre – ou tout du moins à imaginer – quelque chose quand il m’apprend que Catarina Simitis travaille pour une banque iranienne et fait partie avec son mari d’un institut culturel perse. Mais maintenant, c’est certain : je n’en saurai pas plus.

Impossible de joindre mon frère, son téléphone ne répond pas. Je n’ai pas le choix !



J’ai eu beaucoup de chance en arrivant à Athènes ; mon employeur m’a trouvé cet appartement, un « retiré » sur le toit d’un immeuble au pied du Parthénon ; c’est magnifique. Ce matin, de l’une de mes fenêtres, j’observe ma voisine sur sa terrasse en train d’arroser ses plantes. Elle est vêtue d’un chemisier sans manches et d’un petit short en jean qui laisse voir ses longues jambes bronzées. Elle est vraiment très belle avec ses cheveux noirs et très courts coiffés à la garçonne. Chaque fois que je l’ai saluée en la croisant, j’ai remarqué son regard vert et pénétrant, presque inquisiteur ! Je comprends maintenant pourquoi : elle a deux ans de plus que moi ; je lui plais, c’est sûr… Mais voudra-t-elle tromper son mari, un personnage si important ? Le plus jeune de la DGSE, le lieutenant, a voulu me prodiguer des conseils et m’a donné une traduction des fameux e-mails. Rien de précis ; je ne comprends pas pourquoi je l’intéresse : les quelques amabilités que nous avons échangées ne peuvent expliquer cette séduction. Je vais faire à ma façon ! Aujourd’hui, j’ai tout mon temps ; j’informe le bureau que je ne passerai pas.


Je vais dans la salle de bain et dévisse un peu l’arrivée d’eau sous le lavabo ; ça commence à fuir. Attendons la suite… J’essaie de lire mon livre, mais rapidement je m’endors.


Je suis réveillé brutalement car on frappe à la porte. Je me lève, complètement abruti par le sommeil ; il est quatre heures de l’après-midi : j’ai dormi pendant cinq heures. Je regarde par le judas de la porte ; c’est elle ! Ça a fonctionné : parfait pour mes débuts d’espion ! Je vérifie ma tenue, me coiffe un peu avec la main et ouvre la porte.



Après avoir fait semblant de vérifier et serrer le robinet, je retourne dans l’entrée en m’excusant. Comme je l’espérais, elle m’invite chez elle pour constater les dégâts. Chemin faisant, je la rassure ; le propriétaire est certainement assuré. En fait, je n’en suis pas sûr, mais au pire ce seront les contribuables français qui paieront la note !

Effectivement, j’ai peut-être exagéré : le plafond est complètement détrempé.



Et patati et patata. On passe environ une heure à se raconter notre vie. La sienne, je la connais déjà ; les briefings du commandant ont été très précis : famille bourgeoise, école et lycée français, l’université où elle a connu son mari plus âgé – un de ses professeurs de Droit – pas d’amant connu… Sur son travail, elle me révèle seulement qu’elle est banquière.

Cette jeune femme dégage quelque chose de très fort ; je sens son parfum épicé et envoûtant, et j’ai du mal à détourner mon regard de ses longues jambes nues et bronzées. Elle est chaussée de légères petites ballerines noires ; avec des talons, elle serait plus grande que moi. Sous son chemisier transparent, j’aperçois un soutien-gorge en dentelle et la naissance de sa poitrine. Quand elle parle, elle utilise beaucoup ses mains avec des gestes doux, presque précieux.


Je prétexte un rendez-vous et la quitte en m’excusant encore pour la fuite d’eau et en lui promettant de faire le nécessaire avec l’assurance. Pendant que je lui serre la main, elle me regarde droit dans les yeux ; son regard est captivant et je sens une grande tension en elle.



Tout s’est passé comme je l’espérais, et je m’empresse de téléphoner au commandant pour lui raconter ce premier contact. Il me complimente et m’invite à attendre un peu avant de reprendre contact avec elle.




ooOoo




Le soir même, j’ai décidé de rester chez moi. J’ai une petite copine, une Italienne : Chiara, qui travaille comme moi à Athènes dans le tourisme. Il va falloir que je la tienne loin de moi ; le commandant m’a même conseillé de la quitter. Il ne faut pas exagérer ! Pour le moment, j’ai choisi de tenir mes distances et de trouver des excuses pour ne pas sortir avec elle. Après avoir dîné d’un plat préparé au micro-ondes, je regarde un DVD quand j’entends frapper à la porte. C’est elle, j’en suis sûr : je reconnais sa façon de cogner. J’ouvre. Elle est là devant moi dans une petite robe blanche courte et cintrée ; elle est à tomber par terre !



Elle regarde derrière mon dos ; ses grands yeux verts scrutent la pièce.



Avec son pied, elle ferme la porte et, tout en me fixant, s’approche de moi. Elle prend ma main qu’elle pose sur sa poitrine. À travers l’étoffe du léger tissu, je sens son sein qui palpite.



Je l’attire vers moi et l’embrasse fougueusement ; sa bouche s’ouvre, nos dents s’entrechoquent et nos langues se mélangent. Aïe… J’ai peur que cela aille trop vite. Je la repousse doucement.



Je disparais dans la cuisine, les idées confuses ; mon cœur bat à tout rompre. À mon retour, je la découvre assise dans le canapé, les jambes repliées sous elle. Je m’assois et nous sers un verre de vodka qu’elle porte rapidement à sa bouche pour en boire la moitié. Elle me regarde, me sourit, puis me dit :



Je me rends compte que mon verre est vide ; je sens la vodka couler dans mon estomac, et déjà son effet désinhibiteur fonctionne. Au diable les conseils du commandant !



Je regarde son cou gracile et dégagé, libre de tout cheveu, sa coupe étant très courte. Son petit nez mutin se tourne vers moi ; je la prends dans mes bras et l’embrasse à nouveau. Ma main court sur sa cuisse dénudée et arrive à l’échancrure du slip. Elle me repousse, se lève et me demande de l’aider à baisser la fermeture dans son dos. Je me rassois et regarde sa robe glisser doucement vers le sol. En slip et soutien-gorge d’une blancheur immaculée sur son corps légèrement bronzé, elle tourne doucement devant moi en levant les bras vers le haut, exhibant son corps magnifique.



Toujours assis, je me penche vers elle, l’embrasse sur le ventre et glissant mes doigts sous les côtés de son slip ; j’abaisse doucement la pièce de satin sur ses pieds. Je découvre son pubis et de courtes boucles sombres régulièrement délimitées sur les côtés. Ma bouche se pose sur cette douce toison tandis qu’avec mes mains j’emprisonne ses fesses pommelées. Le souffle de Catarina se fait court ; elle s’allonge sur le canapé en relevant les jambes dans une invitation sans équivoque. Je me déshabille rapidement, et après avoir constaté son humidité avec mes doigts, je la pénètre doucement dans un long mouvement qui me procure un plaisir intense. Ses jambes se renferment sur mon dos, ses bras sur mes épaules et nos mouvements se font de plus en plus brusques et rapides. L’odeur de sa peau mélangée à son parfum enflamme mes sens, ses mains se crispent dans mon dos, nos bouches se heurtent, nos salives se mélangent. Quelques minutes plus tard, l’orgasme nous saisit dans un long spasme de plaisir.




ooOoo




Le lendemain matin, elle me réveille vers six heures : elle doit me quitter pour aller travailler, en me faisant promettre de l’appeler sur son portable dont elle me laisse le numéro en l’écrivant sur le dos de ma main avec un stylo. Je me réveille complètement et essaie de comprendre ce qui s’est passé. Il va falloir que j’informe le commandant, que j’appelle Chiara en inventant une excuse pour ne pas la voir, et accessoirement que j’aille travailler.

Je regarde fixement les chiffres sur ma main : le numéro se termine avec un petit cœur. Je suis sûr d’une chose : j’ai une envie folle de revoir Catarina !


Évidemment, je me suis fait remonter les bretelles par le commandant ; pas d’initiatives : je dois demander l’autorisation pour coucher avec elle ! Je lui dis qu’elle ne m’a pas encore parlé de son travail à la banque. Il a eu l’air déçu. Il me rappelle, encore, qu’elle doit tomber très amoureuse « enfin, quoi, vous savez que faire ! ».

Pas facile de faire l’espion !


Le soir, comme promis, j’appelle Catarina.



Demain 6 août – jour férié en Grèce – on ne travaille pas. Elle me propose une journée à la mer dans un « coin inoubliable » sur la côte du Péloponnèse. Je prétexte mon travail pour vérifier si je suis libre, rappelle le commandant qui me donne mes instructions, puis je fixe avec elle le rendez-vous du lendemain.




ooOoo




Elle porte un chapeau de paille, une robe courte en lin écru serrée à la taille ; je devine un maillot de bain une-pièce noir en dessous. Des Ray-Ban cachent son regard et une partie de son visage. Après être sortis des embouteillages à la sortie d’Athènes, longé le spectacle magnifique de l’Île de Salamine et passé le pont sur le canal de Corinthe, nous nous engageons le long de la côte découpée du Péloponnèse. La mer d’un bleu profond baigne de nombreuses petites criques où de petites plages de galets brillent au soleil. Elle m’explique que son ami Manolis lui prête quand elle le veut cette maison à côté d’Ermioni, située le long d’une grève pratiquement toujours déserte. Plusieurs fois je regarde dans les rétroviseurs pour voir si mes anges gardiens me suivent. Il me semble que non, mais je n’en suis pas sûr.


Après avoir ouvert le portail, je gare la voiture dans le jardin sous un arbre, en espérant la retrouver plus fraîche en repartant. Catarina ouvre la porte de la petite maison qui est très modeste ; nous la traversons pour nous retrouver de l’autre côté sur la terrasse, face à une mer bleue et étincelante. La plage étroite de sable et de galets est bordée d’arbres, des eucalyptus qui offrent une ombre et une fraîcheur bienvenues.

Elle ouvre une petite cabane d’où elle sort deux lits de plage et un parasol ; nous nous installons sur la plage. Pas un nuage à l’horizon, comme presque tous les jours d’été en Grèce. L’endroit est complètement désert, et les quelques autres habitations sont éloignées et semblent fermées. Le Paradis ! Je lui dis :



La longueur de ses jambes est accentuée par son maillot de bain qui est très échancré. Je la prends par la main, et en courant sur le sable brûlant nous nous jetons à l’eau. Après quelques brasses, je la rejoins et l’embrasse avec vigueur ; on a pied et la fraîcheur de l’eau fait ressortir la pointe de ses seins sous le tissu mouillé. Elle m’échappe en riant et nage vers le large dans un crawl parfait.

Je retourne sur la plage et m’allonge sur mon matelas en l’attendant. Je la vois sortir de l’eau et marcher vers moi de sa démarche élégante et racée.



Elle enlève son maillot et s’enduit doucement de crème ; elle me demande de l’aider pour ses omoplates qu’elle n’arrive pas à atteindre, puis déplie sa serviette sur son lit et s’allonge sur le dos en fermant les yeux de plaisir. Je reste assis à la regarder comme bon me semble. Sa peau déjà bronzé est légèrement cuivrée ; elle doit faire de la gymnastique car elle n’a pas un gramme de graisse sur le corps. Ses seins ont de petites aréoles et des pointes proéminentes. Sa toison sombre est clairsemée et rasé sur les côtés pour suivre la forme de son maillot.



Elle prend son chapeau de paille dont elle se coiffe et, toujours en me fixant, écarte les jambes de chaque côté de son lit, me dévoilant son intimité dans un geste impudique. Je me penche, embrasse son ventre, ses cuisses, puis son sexe entrouvert. Sous mes coups de langue, elle commence à tressaillir et appuie ma tête contre elle, m’encourageant à continuer. Elle est très mouillée et, n’y tenant plus, je retire mon short et m’allonge sur elle en la pénétrant facilement. Avec la chaleur, la sueur et la crème solaire, nos corps glissent l’un contre l’autre comme si nous étions enduits d’huile ; c’est une sensation très agréable.



Je me retire et m’allonge sur le dos ; elle remet son chapeau qui était tombé par terre et vient se positionner au-dessus de moi en écartant les jambes de chaque côté du lit. Elle empoigne mon sexe et, pliant les jambes, se l’introduit dans son antre brûlant. Mes mains sur ses fesses lui donnent le rythme. Puis elle se retourne et s’assied de nouveau sur moi en me montrant son dos fin luisant de sueur. Avec son derrière juste devant moi, je peux voir, au milieu de quelques poils fins, son anus étoilé où j’introduis un doigt après l’avoir humecté avec son suc intime qui coule abondamment autour de mon sexe. Elle se masturbe tout en accélérant le rythme, s’appuyant sur ses pieds calés dans le sable, arrive la jouissance, et c’est avec des exhortations de satisfaction qu’elle s’écroule sur moi.

D’un commun accord, nous retournons nous baigner pour nous rafraîchir et nous laver de nos liquides corporels et de la sueur qui ont envahi nos corps.


Le déjeuner est composé de melon jaune et de pastèque qu’elle avait mis dans une glacière, le tout arrosé d’un vin blanc résiné qui me fait rapidement tourner la tête. Après m’être allongé sur mon matelas, je m’endors comme un bienheureux.


À mon réveil, je m’aperçois que je suis seul ; Catarina a disparu. Je regarde autour de moi en essayant de la voir. Je la cherche dans le jardin, puis dans la maison où une fraîcheur bienvenue règne. Je la trouve dans une chambre, allongée sur un grand lit où le drap blanc contraste avec son corps nu. Elle a entrouvert la porte-fenêtre et une légère brise pénètre dans la pièce. Elle est couchée sur le ventre, légèrement penchée sur le côté, les jambes entrouvertes, son sexe largement offert à mon regard. Je sens l’excitation revenir au galop et je me penche vers elle pour embrasser son cou gracile ; elle se tourne vers moi et, avec un sourire, me rend mes baisers.

Après avoir caressé son intimité, Catarina se met tête-bêche sur moi ; après l’avoir léché, elle engloutit mon pénis. De mon côté, avec ma bouche et ma langue, je la besogne avec ferveur ; j’ai rapidement le visage couvert de son suc intime. J’ai du mal à me contrôler ; avant de venir dans sa bouche, je me retire et lui demande de se retourner sur le bord du lit.



Je retourne sur la plage, nu comme un ver, sans me préoccuper d’éventuels promeneurs pour récupérer son sac et je découvre le lieutenant en train de fouiller nos affaires. Très surpris, j’attrape une serviette pour me couvrir et lui demande :



Je reviens presque en courant dans la chambre, de peur qu’elle ne sorte avant. Elle est toujours sur le lit dans une position lascive, se masturbant doucement. Je prends énormément de plaisir à enduire son petit trou avec mon doigt, utilisant la crème solaire et un peu de salive.



Je présente mon pénis à l’entrée de son anus et pousse légèrement. À ma surprise, après une petite résistance, je m’introduis assez facilement en elle ; c’est délicieusement serré, et après quelques va-et-vient je suis complètement enfoui dans l’étroit couloir. Mes mains positionnées de chaque côté de sa taille, je la besogne avec vigueur tandis qu’avec une main elle se caresse. De temps en temps je change d’orifice ; mais décidément, la sodomie, c’est plus excitant ! Je finis par éjaculer sur son dos, m’écroule à ses côtés et lui demande maladroitement :



Nous restons allongés l’un contre l’autre en nous caressant doucement. Cette fille m’a amené sur des territoires inconnus pour moi jusqu’à présent. Je n’ai jamais eu de rapports aussi intenses. Cette prise de conscience me donne le vertige. Jusqu’où pouvons-nous aller ? Jusqu’où suis-je prêt à aller moi-même ? En tout cas, je me rends bien compte qu’elle me plaît tellement que j’aurai beaucoup de mal à résister à son envoûtement. Je pense à mon frère Marc en prison ; cette situation très délicate risque vite de devenir incontrôlable.



Dans la soirée, après un dîner dans une petite taverne d’Ermioni, nous rentrons à Athènes assez tard et je m’écroule sur mon lit pour une nuit de sommeil réparateur.




ooOoo




Le jour d’après, j’appelle le commandant de mon bureau.



Le soir même, je sonne à sa porte ; elle m’ouvre, mais semble gênée. Je parle fort au cas où quelqu’un nous entendrait.



Elle regarde derrière moi et me tire vivement par la main dans l’appartement.



Elle me regarde avec son regard vert et profond puis se précipite sur moi ; nous nous embrassons avec fureur, mes mains se perdent dans son corsage, sous sa jupe, sous son slip. Elle remonte sa jupe à deux mains et s’assoit dans le canapé en m’entraînant avec elle. Tout en l’embrassant à genoux face à elle, je lui retire sa culotte et ma bouche se perd dans son intimité. Avec les doigts, je tire sur ses petites lèvres que je lèche passionnément ; j’introduis ma langue le plus loin possible dans son sexe, encouragé par les mains de Katarina sur ma nuque, puis mon index la remplace.



Je me déshabille et la pénètre rapidement ; ses mains dans mon dos puis sur mes fesses rythment brutalement notre accouplement. Une nouvelle fois, quelques minutes plus tard un puissant orgasme nous secoue. Collée contre moi, elle me déclare à nouveau son amour pour moi. Je me sens de plus en plus mal : je suis en train de jouer avec elle, même si je ne fais pas semblant de l’aimer.

Après m’avoir préparé un rapide dîner, nous faisons à nouveau l’amour, atteignant des sommets de plaisir inconnus.


Vers deux heures du matin, l’espion amateur que je suis se réveille grâce à la vibration programmée de mon téléphone que j’ai placé sous l’oreiller. C’est le cœur battant la chamade que j’emporte son sac dans la salle de bain. Le silence est profond ; seuls quelques bruits de voitures résonnent dans les environs. Que font les gens dehors à deux heures du matin ? J’ouvre la lumière et fouille son sac, les poches intérieures et extérieures ; j’ouvre son portefeuille, regarde une à une ses cartes de crédit : rien de Saderat Bank. Je retourne dans la chambre et, après m’être assuré qu’elle dormait encore, je prends son petit cartable avec lequel elle va au travail. Même manège ; même résultat. Je tire la chasse d’eau, me lave les mains et retourne me coucher. Catarina émet un grognement et se retourne en se lovant contre moi.

Vers cinq heures du matin, avant que le jour ne se lève complètement, je quitte l’appartement. Et je l’embrasse tendrement pour la dernière fois, ce que je ne sais pas encore…




ooOoo




Le matin, j’appelle mes anges gardiens pour leur faire part de mon échec. Le commandant – qui a l’air très déçu – me demande de plus rien faire et d’attendre son appel.


Trois jours plus tard, je n’ai toujours pas de nouvelles, ni du commandant, ni de Catarina. J’ai repris le cours de ma vie ; je n’ai pas revu Chiara car j’ai dû l’admettre : je suis profondément amoureux de Catarina. C’est avec appréhension que je réponds à chaque coup de fil, mais je suis toujours déçu : ou c’est pour le travail, ou c’est Chiara qui veut des explications.


Le matin du quatrième jour, avant de partir pour le bureau, mon portable vibre ! Je reconnais le numéro du commandant. Il me demande de venir le plus rapidement possible à une adresse qu’il me recommande de ne pas noter. Je me rue dans ma voiture, programme l’adresse sur mon navigateur (encore une faute d’espion amateur) et me faufile dans le trafic dense vers le nord de la ville.

Le quartier est vraiment déprimant. Je trouve rapidement l’adresse et gare ma voiture juste en face. Après plusieurs coups de sonnette, un grand baraqué au crâne rasé me fait pénétrer dans un sous-sol dépouillé. Je passe plusieurs portes et pénètre dans une salle bardée d’écrans d’ordinateur. Derrière une glace, je découvre Catarina en pleurs ; mon cœur se serre, et c’est avec angoisse que je vois débouler le commandant qui me dit sur un ton péremptoire :



Deux baraqués, pistolet à la ceinture, m’entourent ; je vais filer droit. J’entre dans la pièce ; elle se lève d’un coup et se dirige vers moi.



Elle reste sans voix, me regarde avec ses yeux verts larmoyants et me file une baffe magistrale.



Je me liquéfie sur place ; je me sens pris sous les aisselles et exporté manu militari de la pièce par les deux barbouzes de faction. Je me sens vraiment mal et je demande les toilettes pour aller vomir mes tripes.




ooOoo




Une semaine plus tard, je suis dans ma petite Clio devant la prison de Poissy, dans l’ouest de Paris. J’attends mon frère qui doit sortir. Il m’a téléphoné hier en me disant qu’il ne comprenait pas pourquoi, mais son avocat l’avait averti que le procureur abandonnait les charges contre lui et qu’il sortait demain.


Mon retour d’Athènes a été très précipité ; la DGSE avait tout organisé. Avec mon employeur pour un transfert sur un poste à Paris (comment, je ne le saurai jamais) et la réservation sur Air France pour Paris le soir même ; j’ai eu seulement quelques heures pour faire mes bagages.


Avant d’accepter, je ne crois pas avoir eu le choix, de toute façon. J’ai obtenu quelques explications du commandant. La DGSE cherchait à retrouver des fonds du gouvernement iranien destinés à une organisation terroriste et savait que le mari de Catarina trafiquait avec eux. C’était lui qui l’avait fait embaucher dans cette banque. Le commandant la faisait chanter en la menaçant de dévoiler son infidélité à son mari et au grand public. Les services secrets iraniens n’auraient certainement pas laissé les choses en l’état, et elle ne pouvait que céder afin de sauver sa vie et celle de son mari, ainsi que la carrière politique du député Simitis.


Bien sûr, j’ai dû signer un contrat de confidentialité, l’interdiction de me rendre en Grèce pour plusieurs années et de reprendre contact avec elle. Pour moi, Catarina restera pour toujours comme une blessure ouverte.



Je le prends dans mes bras.



Et je pense en le regardant : « Marc, si tu savais… » !