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n° 15716Fiche technique56906 caractères56906
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Temps de lecture estimé : 40 mn
27/07/13
Résumé:  Un homme, une femme, une voiture. Ceux qui n'y verront qu'un mélo sur fond de bagnoles sportives oublient peut-être que la passion a mille facettes, et que la vie n'est pas toujours aussi simple qu'elle le devrait.
Critères:  #aventure fh hplusag fsoumise attache bondage fouetfesse
Auteur : Someone Else  (Auteur amateur)            Envoi mini-message
Faster




Racing is life. Anything before or after is just waiting

Steve McQueen, Le Mans, 1971



Quinze heures trente. Je me demande encore bien ce que notre sponsor a bien pu trouver de génial à ce circuit, paumé en plein milieu du désert entre les plaines du Texas et celles de l’Arizona, pour que nous y fassions une série de photos destinées à mettre en valeur ses produits. Le matin, la lumière y est belle, c’est incontestable, mais après, à part le soleil de plomb et la chaleur implacable, qu’y a-t-il d’autre ? Pas grand-chose…


Enfin, ce n’est pas tout à fait exact. Si l’endroit est désolé et la population quasiment inexistante, le ruban de bitume vaut tout de même le déplacement, avec une succession de courbes rapides et de virages serrés et qui se referment sournoisement. Personnellement, j’aurais aimé que les deux lignes droites soient un peu plus longues, surtout dans un endroit tel que celui-ci où l’espace ne manque pas, mais elles sont plutôt étriquées…


Et puis, de toute manière, je ne suis plus pilote, tout juste un banal photographe.


Alors, plutôt que de retourner à mon motor-home pour y profiter de la clim et des chaînes du satellite, je préfère rêvasser à l’ombre des tribunes. À part le bruit du vent, des broussailles et, de temps à autres, le vague hurlement d’un coyote ou plus probablement d’un chien errant dans le lointain, le silence est de mise. Enfin, presque…


Là, au niveau de la grille qui mène à la piste, une somptueuse Chevelle bleue vient de s’arrêter, et ce sont les borborygmes de son moteur au ralenti qui m’ont sorti de ma torpeur. Juste le temps d’échanger quelques mots avec le planton de l’entrée, et la voilà partie sur l’étroit ruban de bitume…


Houlà, je n’ai aucune idée de qui est au volant, mais il envoie du lourd. Contrairement à ce que pourrait laisser penser le mastodonte qu’il a dans les mains, son pilotage est tout en finesse, tout juste quelques travers qui trahissent surtout des entrées en courbe vraiment très optimistes.

Un tour, deux tours, cinq tours… Sa cadence ne faiblit pas. Alors, machinalement, le naturel reprend le dessus et je sors un chrono.


Normalement, nous n’étions là que pour des photos, mais l’appel de la piste a été le plus fort et les pilotes de l’équipe n’ont pu s’empêcher d’aller tâter du bitume pour se faire une idée.

Verdict, au bout d’une trentaine de tours où les temps n’ont cessé de dégringoler, une minute seize et des brouettes, une dix-huit en ce qui me concerne malgré des pneus rincés et une piste devenue poussiéreuse. D’après ce qu’en disent les locaux, il s’agit de performances plus que respectables.


La Chevelle, là, tourne en un peu moins d’une vingt-cinq. Une telle différence de chrono pourrait paraître un boulevard mais compte tenu de l’antiquité dont il s’agit, c’est plus qu’honorable…


Après une bonne trentaine de tours parcourus avec une belle régularité, la voilà qui ne revient plus. Pas de quoi s’affoler, la voiture est sans doute rentrée aux stands même si, en vérité, l’appellation de stands est un peu outrancière. En réalité, ce circuit a été, comme souvent, construit sur une ancienne base militaire et les hangars d’aviation sont désormais loués à des particuliers qui s’en servent bien plus souvent de garde-meubles que de garages où mettre au point leurs bolides.


Les minutes s’éternisent, et la Chevelle a disparu. Alors, pour tuer le temps, je décide d’aller me chercher une boisson fraîche dans l’un de ces distributeurs que j’ai remarqués tout à l’heure et qui sont placés à l’angle de certains hangars. Décapotée mais en plein soleil, ma Corvette me fait de l’œil, et il est des invitations auxquelles l’on ne peut décemment refuser…


La liqueur brune coule dans ma gorge, et je me reprends à rêvasser. Apparemment, la porte de l’avant-dernier box est ouverte et, en tendant l’oreille, il me semble entendre quelques notes de musique sorties d’une quelconque radio. Serait-ce la Chevelle ?


Pas manqué, la voiture est là, le capot ouvert. Un mécano, casquette vissée sur la tête et, malgré la chaleur étouffante qui règne dans cet abri de tôles, habillé d’une antique combinaison aux couleurs d’un célèbre pétrolier mais bien trop grande pour lui, est visiblement en train de faire des réglages. Seule note discordante, un ordinateur est posé à ses côtés et l’écran affiche des colonnes entières de chiffres divers, plus quelques courbes de couple et de puissance que je reconnais instantanément.



La question peut paraître étrange mais n’a en réalité rien de ridicule. Cette voiture fait partie de la catégorie des « muscle cars » et les GTI qui firent fureur chez nous quelques années plus tard, furent bâties selon le même principe : une voiture ordinaire, pas trop chère, mais dotée d’un gros moteur et de quelques équipements plus ou moins utiles destinés à la rendre sportive.


Du coup, les années passant et les voitures authentiques ayant une fâcheuse tendance à s’empiler dans les casses, il est assez facile d’en faire des clones en associant une mécanique récupérée d’on ne sait où et en la collant sous le capot d’un modèle classique.



Il me faut une demi-seconde pour réaliser que la voix que je viens d’entendre a toutes les chances d’être féminine.



Les plus belles, peut-être pas, mais les plus bestiales, indiscutablement. De plus, celle-ci semble avoir été restaurée quasiment dans les règles de l’art, ce qui est assez rare. À l’exception de l’intérieur cuir beige, des jantes un poil trop grandes et de la suspension raisonnablement rabaissée, rien ne me choque, même sa couleur bleue métal semble être un coloris d’origine…

Tout comme ses inévitables bandes blanches sur le capot même si leur présence au catalogue de l’époque reste à tout jamais une énigme pour l’amateur, celles-ci étant l’apanage de Carol Shelby alors qu’il n’a jamais œuvré sur une Chevrolet. Par contre, la présence de cet ordinateur continue de m’interpeller.



Certes, cela peut paraître une hérésie pour un puriste, mais assumer les quasiment trente litres aux cent de ces monstres n’est peut-être pas à la portée de toutes les bourses, même aux États-Unis.



Normalement, je devrais plutôt m’attarder sur le ton agacé de sa voix plutôt que sur le visage de la mécanicienne qui est en face de moi. Les yeux bleu clair, les traits fins, même cette grosse trace de cambouis qui orne sa joue ne parvient pas à l’enlaidir. Comme je me retrouve un peu idiot, j’essaie de rattraper le coup comme je le peux.



Histoire de me donner une contenance, je profite de la position qui est la mienne pour jeter un œil sur l’écran de son ordinateur. Comme je m’en doutais, elle est en train de trifouiller dans la cartographie et, encore une fois, elle semble savoir ce qu’elle fait.



Comme il est d’usage dans ces cas-là, je lui tends la main mais c’est son poignet que je serre. Mes mains à moi sont propres, on ne peut naturellement pas en dire autant des siennes.



Elle sourit.


­— Faisons comme ça. Je vais me changer, et on règle cette histoire sur la piste.



Je hausse les épaules. Après tout, cela me fera peut-être du bien de me tirer une bourre comme au bon vieux temps, surtout qu’il n’y a rien à perdre ni à gagner.



Elle disparaît alors dans un des recoins du hangar, et quelle n’est pas ma surprise d’entendre de l’eau couler. La demoiselle est en train de prendre une douche, cela me semble évident, même si j’étais loin de m’attendre à un tel équipement dans un endroit pareil. De même, lorsque le bruit caractéristique d’un sèche-cheveux parvient à mes oreilles, j’ai du mal à le croire… Mais le surprenant reste à venir, lorsqu’elle réapparaît de son recoin.


Exit la jeune femme crasseuse dans sa combinaison trop grande, j’ai devant moi l’archétype de la jeune texane sortie des magazines : longs cheveux bruns qui tombent sur ses épaules, longues jambes fuselées et, comme de bien entendu, l’accoutrement qui va avec…


À savoir, le petit short en jean usé jusqu’à la corde, la chemise à carreaux nouée au-dessus du nombril et qui laisse apparaître une bonne partie de sa poitrine enserrée dans un soutif de dentelle noire, sans oublier l’inévitable Stenson sur la tête. Il ne lui manque que les bottes mexicaines pour que le tableau soit parfait, mais eu égard à la chaleur qu’il règne aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, je comprends tout à fait qu’elle ait préféré une bête paire de chaussures ouvertes à petits talons.



Moteur, marche arrière, je m’amuse des glouglous de l’éléphantesque V8 au ralenti. J’ai beau savoir qu’ils sont purement artificiels, l’injection se chargeant normalement de gommer tout cela, ils font partie intégrante de la légende de ces bestiaux.


Jessica, quant à elle, est déjà partie pied au plancher depuis longtemps lorsque je me lance enfin sur le ruban de bitume. Houlà, tout est démesuré dans cette caisse… À commencer par le poids, que l’on ressent à chaque freinage ou changement d’angle, et l’incroyable puissance de ce moteur. Pourtant, que le sache, ma ZR1 n’a rien d’un poumon d’asthmatique !


À l’origine, ce genre de charrettes faisait en toute simplicité 450 chevaux, même si quelques plaisantins prétendaient qu’elles en faisaient beaucoup moins pour essayer d’amadouer les assureurs. Là, je veux bien parier qu’il y en a un bon paquet de plus, comme si cette voiture avait besoin de cela pour être une usine à sensations ! Même ma Corvette semble insipide face à cet anarchique déferlement de bourrins…


Bon, en ligne droite, pas de problème, la bestiole est faite pour cela. Par contre, dès le premier virage abordé à vive allure, les choses se gâtent… Aucun muscle car n’a jamais vraiment tenu la route - enfin, si, toute la route, comme l’on dit - et celui-ci n’échappe pas à la règle. Bon, pour être honnête, celui-ci a été préparé et, en réalité, j’ai déjà connu bien pire.


Alors, au fil des tours, je commence à comprendre le fonctionnement de cet engin. Une main de fer dans un gant de velours, voilà une formule qui résume assez bien la façon dont il faut manier ce genre d’auto… Toujours prêt à vous catapulter sur orbite à chaque accélération, chaque excès d’optimisme dès lors que le volant n’est pas rigoureusement en ligne fait surtout cirer la roue intérieure. Mais le plus impressionnant reste tout de même les grandes courbes négociées à vive allure où l’on sent le châssis tout entier se tortiller à n’en plus finir…


Là, devant, le pilotage de Jessica semble devenir de plus en plus erratique. À en juger par les travers et les nuages de gomme brûlée qu’elle laisse désormais derrière elle, elle a dû s’amuser avec les boutons de la console et déconnecter les aides à la conduite qui transforment ce qui n’était alors qu’un monstre bien élevé en brute épaisse. Même pour l’ancien pilote que je suis, j’avoue que tout ce fatras électronique est quand même sacrément reposant…


Tiens, la voilà qui se range subitement sur le côté. Aurions-nous effectué ces dix tours sans m’en être rendu compte ? Je m’arrête à sa hauteur.



En la voyant comme ça, ruisselante de sueur mais le chapeau toujours sur la tête, une idée me traverse l’esprit.





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Dix minutes plus tard, le problème est réglé. C’était inévitable, j’ai eu beau me battre comme un beau diable, elle m’a collé une longueur dès le départ et je n’ai jamais réussi à repasser devant. Du coup, c’est dans mon motor-home que nous sirotons un coca.



Elle se lève alors, avale les dernières gorgées de liqueur brune et, sans l’ombre d’une hésitation, m’embrasse à pleine bouche.



Là-dessus, elle claque sa porte et, quelques instants plus tard, il ne reste plus d’elle que deux longues traces noires sur le bitume dans des effluves de gomme brûlée.




---ooo0ooo----




Dix-huit heure trente, je sors de la douche. Le temps d’enfiler un pantalon de toile et une chemise, et un grondement reconnaissable entre mille se fait entendre. La Chevelle bleue est là, sagement garée devant mon mobile-home.


Malgré le cagnard, Jessica m’attend, tranquillement appuyée sur la portière de son énorme engin. Toujours habillée de son short de jean et de sa chemise nouée, elle joue nonchalamment avec ses clés de contact, ce qui me donne aussitôt une idée : je vais faire mine de l’embrasser, elle va me gifler, et à moi les clés du bonheur !


Seulement, ce que je n’ai pas prévu, c’est qu’elle ne se refuse absolument pas… Au contraire, c’est elle qui me claque contre sa voiture et sa langue s’insinue aussitôt jusqu’à mes amygdales. Bien entendu, pas question pour moi de bêtement me laisser faire, je lui rends son baiser tandis que son corps vient se coller au mien… Et à en juger la façon dont elle vient de coller son genou contre mon entrejambe, quelque chose me dit que je ne perds rien pour attendre !


Enfin, elle se décolle de moi. Personnellement, j’aurais bien aimé que cette petite fantaisie dure encore un bon moment, mais il semble que les meilleures choses ont une fin… Surtout quand elle se rend compte que j’ai réussi à lui subtiliser ses clés, clés que je me fais un malin plaisir de lui passer sous le nez.



Elle sourit. Visiblement, elle se fout royalement de conduire ou pas, et c’est sans un mot qu’elle se glisse, bien évidement par la fenêtre, sur le siège passager.


Comme souvent dans ces régions désertiques, les routes sont désespérément droites. Jessica interrompt le silence.



De nouveau, elle sourit.



C’est vrai qu’en regardant ses longues jambes fuselées, j’ai un peu de mal à me souvenir qu’elle est avant tout médecin.



Tout s’explique… Cela dit, mettre le pied au plancher en ligne droite dans ce genre d’engin, c’est lui demander de faire ce qu’il fait de mieux et accessoirement ce pourquoi il a d’abord été conçu. Alors, autant dire que ça déménage ! Sur circuit, l’on est toujours obligé de retenir la cavalerie puisque le prochain virage a toujours une fâcheuse tendance à vous sauter à la gueule bien plus vite que vous nous le souhaiteriez, mais là…


Un grondement d’apocalypse, un moteur et deux pneus qui soudain hurlent à vous en faire péter les tympans, le dos qui s’enfonce dans le siège, les bras qui s’allongent, et c’est parti… L’aiguille du compte-tours s’envole brusquement, tandis que sa consœur chargée de la vitesse semble vouloir à tout crin s’écraser dans la boîte à gants.


Mais aussi violent soit-il, le cataclysme est de courte durée. En quatrième, un peu au-dessus de 200 km/h, le rupteur intervient et coupe brusquement la bestiole dans son élan. La faute en revient à une boîte ridiculement courte, destinée avant tout à exploser les chronos entre deux feux tricolores.


Dans un vacarme d’enfer, je décide de rendre la main et de revenir à une allure un peu plus raisonnable. Jessica se tourne alors vers moi.



Mais qu’a-t-elle dans la tête, la donzelle ? Il y a quelques instants encore, elle voulait que j’écrase le champignon et là, alors que nous sommes désormais à une allure plus que légale, elle veut que je ralentisse encore ?


Mais après tout, c’est sa voiture… Alors, puisqu’elle me l’a demandé, je ralentis encore, et elle se penche alors vers moi et tire le volant doucement vers elle. L’énorme paquebot vire lentement sur la droite, et nous nous retrouvons bien vite en dehors de la route. Par bonheur, et c’est pour cela que je n’ai pas freiné comme un malade, le désert est au même niveau que l’asphalte et la terre - ou plutôt ce qui y ressemble - est si dure qu’un camion ne s’y enfoncerait pas.



Là, sans me laisser le temps de comprendre, elle déboucle sa ceinture et vient s’asseoir à califourchon sur mes genoux. Sa poitrine s’écrase contre mon torse, il faut dire qu’elle se retrouve coincée entre le volant et moi, le genou droit en appui sur la portière.


T’es sympa, nénette, mais je n’y vois plus rien… Cette fois, j’écrase le frein, et la voiture s’arrête brusquement dans un formidable nuage de poussière.



J’aurais presque envie de sourire – elle peut toujours hurler, il n’y a certainement pas âme qui vive dans un rayon de dix kilomètres – si elle ne venait pas, une fois encore, de m’enfoncer sa langue chaude et sucrée tout au fond de ma gorge.


La baiser ? Oui, bien sûr, d’ailleurs, j’en crève d’envie. Une idée me traverse alors l’esprit.


Vite, déboucler ma ceinture, et ouvrir la portière. Une fois le siège reculé, j’ai tout loisir de réaliser mon plan, à savoir passer mon bras sous le fessier de Jessica pour la sortir de la voiture sans qu’elle ne touche le sol. Vite, très vite, la déposer sur le capot de son immense engin et, tout aussi vite, m’attaquer à l’unique bouton de son short que je fais aussitôt glisser le long de ses jambes. Je ne suis finalement même pas surpris de rien trouver dessous, puisqu’il paraît que c’est ainsi que cela se porte…


Pressé, sans doute, mais tout à fait assez pour ne pas garder un minimum de respect envers cette nana qui semble te sauter au paf aussi vite qu’elle roule sur un circuit. Je suis le point de m’agenouiller devant elle, histoire de lui lécher un peu le minou lorsqu’elle m’arrête illico.



Ce que femme veut…

Alors, sans dire un mot, j’extirpe mon engin bien entendu aussi raide que la justice et, d’un trait, j’embroche la belle qui m’accueille avec un hurlement de bête. Mon dieu, est-ce moi qui lui fais un tel effet ou est-ce autre chose ? Je n’en sais rien, mais la question n’est pas là, puisqu’elle m’attrape dans un premier temps par les hanches pour que je m’enfonce encore plus loin en elle avant que ce ne soit au tour de ses jambes de se nouer dans mon dos comme pour m’empêcher de reculer.


Non, ma belle, je n’ai aucune envie de te laisser en plan ! Tout au contraire, puisqu’elle aime l’amour à la hussarde, je m’en vais lui en donner, moi. Non, je ne la pénètre pas, non, je ne lui pas l’amour, non, je la bourre véritablement un forcené. Chacun de mes coups de reins se solde par un claquement de mon ventre contre le sien, tandis que la Chevelle se met soudain à tanguer tellement notre assaut est brutal.


J’ai beau être sportif et la température être redevenue acceptable, la sueur coule sur mon front mais elle ne crie plus. Les yeux fermés, le sourire aux lèvres, elle semble apprécier le traitement mais quelque chose me dit que la route est encore longue pour la mener à l’orgasme. Comment accélérer lorsque l’on est déjà à fond ? Voilà une question que l’on se pose quelquefois lorsque l’on est en course, plus rarement dans la vie courante !


Elle rouvre les yeux, et m’attrape par les hanches. Visiblement, elle veut que j’arrête les frais.



Bien évidemment, je suis un peu décontenancé.



Que faire ? Remballer le matériel ? Lui demander de me sucer, quelque chose me dit qu’elle ne me le refuserait pas ? Au mépris de son plaisir, me vider simplement en elle comme un sagouin ?


Je choisis alors une autre option : tout à l’heure, ou plutôt il y a quelques instants, j’avais bien cru qu’elle n’était tout de même pas insensible à mon ramonage de folie. Cela m’étonnerait qu’elle ne réagisse pas si je remets le couvert…


Peine perdue, le cœur en zone rouge, totalement hors de souffle, je suis à deux doigts de tomber dans les pommes tellement je mets d’ardeur à la défoncer comme un possédé, mais elle ne décolle pas. Non, elle apprécie ce qui se passe entre ses jambes, mais c’est tout…



Dans l’état de délabrement physique dans lequel je suis, je crois bien que j’essaierai de comprendre plus tard. Alors, puisqu’elle le veut comme ça, autant me remettre à la pistonner tout en profitant de son sourire désarmant et de ses grands yeux amusés qu’elle tient, cette fois-ci, ouverts, jusqu’à ce que le point de non-retour soit franchi et que je me déverse en elle, presque penaud. Elle m’embrasse à pleine bouche.





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Sans critique aucune, rien ne ressemble plus à un resto italien qu’un autre resto italien, où qu’il soit situé dans le monde, même si les lasagnes aux fruits de mer de celui-ci sont excellentes. Cela dit, ce n’est pas tant le repas que l’on me sert qui m’intéresse que le discours de Jessica.



Soudain, l’expression sur son visage vient de changer. Elle est visiblement très affectée.



Il va sans dire que je me trouve un peu idiot.



Comme on ne devient pas toubib du jour au lendemain, j’en déduis que tout cela n’est pas récent.



Elle sourit tristement.



Elle avale une gorgée de son chianti.



Je la vois pour essayer de retenir une larme. J’essaie de rattraper le coup comme je peux.



Je ne suis pas bêtement en train de l’enfumer, je suis sincère. Je poursuis.



Elle a beau essayer de le cacher, son œil vient de s’allumer.



Je ne peux pas m’empêcher de me marrer.





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La soirée touche à sa fin. Jessica m’a entraîné dans l’une de ces boîtes de nuits comme il n’en existe sans doute que dans le sud, ambiance « blue grass » garantie… Une fois de plus, elle ne cesse de m’embrasser à pleine bouche à tout bout de champ. Cela déclenche régulièrement des salves de hourras d’une bande d’énergumènes qu’assez bizarrement, je n’ai pas trop envie d’agacer.


Elle penche à mon oreille.



Même si, dans cet endroit, la bière coule à flots, nous sommes restés très soft, largement assez pour garder les idées claires. À peine la portière refermée, Jessica se colle à moi, avec l’évidente intention de passer aux choses sérieuses.



Je suis même prêt à ne pas la baiser du tout… Et en vérité, je suis arrivé à un âge où ajouter une nana de plus ou de moins à mon tableau de chasse n’est plus vraiment une priorité.



Elle me montre alors ses poignets. Depuis le début, je me demandais ce qui avait pu laisser ces traces, et je comprends qu’elles sont dues à des bracelets de cuir comme l’on en utilise dans les relations SM.





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Sa maison, tout en bois comme c’est la coutume dans cette partie des États-Unis, est légèrement à l’écart de la ville. Une petite barrière qu’il est plus facile d’enjamber que d’ouvrir, une longue allée bordée d’arbustes au milieu d’une pelouse pelée par le soleil, et une sorte de terrasse qui fait visiblement le tour du bâtiment.



De la main, elle me désigne un antique fauteuil de rotin qui grince abominablement lorsque je m’y assieds.


Lorsqu’elle réapparaît, quelques instants plus tard, elle a une bière dans chaque main mais, à l’exception de son inévitable Stenson et de ses fines chaussures, elle est totalement nue. Dans ce pays où faire sécher ses culottes en plein air est considéré comme immoral et passible d’amende, la demoiselle est pour le moins gonflée !


Dans la faible lueur d’une fausse lampe à pétrole, elle me laisse tout le temps de détailler ses courbes graciles, ses longues jambes, son ventre délicieusement plat, son mont de vénus couvert d’une fourrure éparse, ses petits seins hauts perchés aux mamelons d’un rose quasiment incandescent. Elle plante son regard dans le mien et me lance, presque autoritaire :



Même si je n’en montre évidemment rien, ma cocotte, je ne voudrais pas être désobligeant, mais… j’ai au moins vingt ans de plus que toi, et excuse-moi de ne pas te le dire, j’ai déroulé du câble et je doute que tu parviennes à me surprendre. Un peu à la façon des de rock-stars, le métier de pilote fascine toujours certaines femmes et donne souvent un accès direct à leur lit. Je hausse les épaules.



En définitive, j’ai peut-être eu tort d’être aussi sûr de moi… Tandis que je l’écoute m’énoncer ses exigences, je me rends compte qu’elle a véritablement de la suite dans les idées. À moins qu’elle ne bluffe, mais je ne vais pas tarder à m’en assurer.



C’est à son tour de hausser les épaules.





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Une corde d’alpinisme, un véritable mode d’emploi, et me voilà à l’œuvre. Réunir ses poignets dans son dos, et sans les serrer vraiment, les attacher ensemble. Ensuite, via une série de nœuds compliqués, remonter jusqu’à ses coudes et essayer de les rapprocher le plus possible, jusqu’à ce qu’ils se touchent.


Vous avez dit « inconfortable » ? Sans doute, mais il se trouve que c’est ce que Jessica semble rechercher. Par bonheur, il y a quelques années, l’écurie dont je faisais partie à l’époque avait participé à un championnat dont la plupart des épreuves avaient lieu au Japon, et j’y avais fait la connaissance d’une charmante nippone qui s’était fait un plaisir de me faire connaître tous les ravissements et subtilités de son pays, dont le bondage. Autant dire que je ne suis pas tout à fait inculte en la matière !


Toujours selon ses exigences, le bâillon-boule. À partir de cet instant, elle n’est plus maître de rien, tout juste me faire comprendre que je dépasse les bornes. Et encore une fois, cela fait partie de ses exigences !


Lorsque je lui ai parlé de sécurités, de mots-code et de toutes les précautions qu’il est d’usage de prendre dans ce genre de plan, elle n’a rien voulu entendre. Ce n’est que lorsque j’ai menacé de me barrer et de la laisser en plan qu’elle a enfin accepté de convenir d’’un vague signe du doigt signifiant qu’elle voudrait tout arrêter…


Continuons à respecter le plan de vol qu’elle m’a, si j’ose dire, imposé. J’attrape l’extrémité de cette corde pour l’attacher à une poulie fixée à l’une des poutres de la charpente, et je tire. Se bras se relèvent, mais de la façon dont ils sont ficelés, elle ne peut que se pencher vers l’avant pour soulager ses épaules.


Seulement, ce qu’elle ne sait pas, c’est que je compte bien profiter de son silence forcé pour mener le jeu à ma guise, et d’une façon qu’elle n’a sans doute pas envisagée. L’imprévu fait partie de plaisir, je m’en vais lui en donner…


Pour commencer, elle aurait voulu être quasiment suspendue dans cette position. Les bras en arrière et sans la possibilité de les écarter, ce sont les articulations des épaules qui coincent… Et inutile de dire que c’est très douloureux !


Pourtant, elle me l’a dit, c’est ce qu’elle aurait voulu. Ce n’est pourtant pas ce que qu’elle va avoir, puisque je ne tire que très raisonnablement, jusqu’à ce que ses talons soient à deux doigts de se décoller du sol.


Elle me fusille du regard, et je comprends très bien le message qu’elle tente de me faire passer : elle a mal, mais elle en voudrait encore plus. Mais pour moi, il n’en est pas question…


Seconde épreuve, le fameux chat à neuf queues. Là, c’est bien simple, elle ne sait pas que je n’ai accepté que parce qu’elle m’a montré le matériel dont elle dispose. Dans le tiroir, il y en a bien une quinzaine de différents… Des lanières courtes, des longues, de tous les genres et de tous les styles, depuis le caoutchouc léger jusqu’aux tresses de cuir de buffle agrémentées de petits cubes d’acier.


Seulement, dans ce registre aussi, je ne suis pas tout à fait un perdreau de l’année. Cette fois, c’est lors d’une tournée en Allemagne que j’avais fait la connaissance d’une Gretchen qui m’a initié à ce genre de pratiques. Comme toute maîtresse digne de ce nom, elle n’hésitait pas, au fil de ses envies et de ses humeurs, à être à un bout ou à l’autre du fouet. Savoir administrer une correction, c’est bien, savoir également la recevoir, c’est nettement mieux… Et surtout, instructif !


Alors, ma chère Jessica a beau m’avoir demandé d’utiliser le plus lourd de ses bidules, je vais n’en faire qu’à ma tête et me contenter de celui qui est en daim. Je connais, j’ai déjà essayé, la douleur n’est que très modérée et ne dure pas… Si je veux que mon plan de demain soir se réalise, il vaudrait mieux qu’elle puisse s’asseoir sans difficulté dans très peu de temps.


Dans la position qui est la sienne, il lui est impossible d’esquiver les coups, pourtant fort modérés, que je lui administre sur son cul et sur ses reins. Qu’elle le souhaite ou non, le moindre mouvement de son corps amplifie la torsion de ses épaules et accentue la douleur… Ses fesses rougissent bien vite, sans compter que je prends un malin plaisir à la cingler pour que l’extrémité des lanières atteigne le bord de ses lèvres intimes. T’en voulais, ma grande, en voilà !


Passant le martinet dans l’autre main, je vérifie l’étendue des dégâts. Comme prévu, les estafilades sur ses fesses nues sont très légères, un peu de pommade ce soir et demain il n’y paraîtra plus. Par contre, son sexe est détrempé, je le sens vibrer à l’approche de mes doigts…


Mais je la laisse languir de leur caresse. Ce n’est que quand elle ne s’y attend plus que j’insinue mon majeur entre ses lèvres et que, pour faire bonne mesure, j’en profite pour poser mon index sur son clitoris.


L’effet est immédiat, elle se cambre sous mes doigts. Elle aimerait que j’en fasse coulisser un tout fond de son antre pendant que l’autre lui titille le bouton magique, mais je reste soigneusement immobile. Tortiller de bassin pour obtenir le même résultat ? Attachée comme elle l’est, cela lui est impossible… Encore une fois, elle l’a cherché, elle l’a eu !


Je fixe son regard. Elle était restée impassible alors que les coups pleuvaient, mais je la vois au bord des larmes. Les adeptes de ces jeux savent que la frustration est bien plus terrible que la douleur, elle ne va pas tarder à le vérifier une fois encore.


Les martinets dont le manche est utilisable comme godemiché sont une hérésie pour les vrais adeptes du SM mais moi, en vérité, je trouve cela amusant et pratique. Et Jessica aussi, puisque je viens de le lui enfoncer sans ménagement tout au fond de sa chatte dégoulinante ! La surprise a été totale, j’avais pris soin de faire en sorte qu’elle s’attende plutôt à une nouvelle salve de coups. Brusques allers et retours, accélérations et ralentissements, je fais tout pour l’amener tout au bord de l’orgasme en n’oubliant pas de titiller, du bout de mon index, son clitoris avec la même fougue. Taquin, je profite de ce qu’elle est en train de tout oublier pour, de temps à autres, appuyer légèrement sur le creux de ses reins et descendre son bassin d’un centimètre ou deux. À chaque fois, la violente douleur qu’elle ressent dans ses épaules lui fait l’effet d’une douche froide, ce qui ne l’empêche pas de repartir vers l’extase à la vitesse d’une fusée !


Le petit jeu dure de longues minutes où je m’amuse à la laisser tout au bord de l’explosion. Comme elle semble fatiguer quelque peu, autant la laisser se libérer…


L’ennui, c’est que cela fait partie de mon plan à moi et des choses que ma germanique maîtresse m’a enseignées : l’amener tout près, tout près, s’amuser de voir son visage se déformer sous la force de l’orgasme qui, tel les terribles tornades de cette région, ne va pas tarder à la ravager totalement, et… s’arrêter tout au bord du précipice.


Jessica me regarde, visiblement furieuse. Elle vient de comprendre ce que je mijotais mais, totalement impuissante et ne pouvant même pas me supplier, craque. Un flot de larmes envahit son visage, elle crie, elle hurle, elle éructe… Mais son bâillon empêche le moindre son de sortir de sa gorge.


Refrénant mon envie de sourire – je me dois de tenir un rôle, il ne me faut pas l’oublier – j’en rajoute encore un peu.



Cela, elle ne l’avait pas prévu – pas davantage que la petite séance de branlette interrompue – et les larmes redoublent.



« Le jeu de la soumission ne doit jamais être un chantage ni dépasser les limites prévues au départ. La contrainte ne doit être qu’une apparence » disait ma Gretchen, et elle avait grandement raison. Mais elle disait aussi que le dominant doit être capable de deviner ce que le soumis est prêt à accepter sans qu’il n’en ait véritablement conscience… C’est dans ces cas-là qu’il faut savoir jusqu’où aller trop loin !


Jessica grogne, mais ne bouge pas. Pourtant, elle tente de retenir ses sanglots sans y parvenir tout à fait, je sais qu’elle essaie de me faire croire qu’elle continue de maîtriser la situation.

Dans tous les cas, si je l’avais écouté, j’aurais pu martyriser son fondement alors que je me suis contenté de l’échauffer, et c’est très bien ainsi. Alors, il va sans dire que pour sa poitrine, je ne vais naturellement pas avoir la main lourde… Mais cela, Jessica ne peut pas en avoir conscience, et son visage reflète à la fois la peur, la curiosité et l’envie.


Penchée en avant comme elle l’est, même si elle est plutôt menue, sa poitrine est naturellement victime de la gravité et constitue donc une cible de choix. Un coup, deux coups, j’essaie d’alterner pour ne pas frapper le même sein à chaque fois, et Jessica se tortille. Au début, elle s’est contentée de grimacer, mais la musique n’est plus tout à fait la même… C’est alors qu’une idée me traverse l’esprit.


Quand on est pilote, en fonction des circuits et de la nationalité des écuries pour lesquelles l’on court, on se retrouve aux commandes de voitures dont le volant est à droite ou à gauche. Cela aide bien à devenir ambidextre… Alors, je me place derrière elle et, passant le martinet d’une main à l’autre, je m’occupe de ses deux seins avec la même régularité, la différence étant qu’elle ne voit plus les coups venir…


Bien entendu, je continue de ne pas frapper très fort. À titre personnel, aussi surprenant soit-il, je n’aime pas davantage souffrir que faire souffrir. Pour moi, le SM est un jeu et il doit le rester… Même si l’on pleure quelquefois, et pas seulement de bonheur.


De temps à autres, je ne peux m’empêcher de jeter un œil sur ce sexe offert qui s’ouvre et se ferme au rythme de mes coups. La poitrine de Jessica est à peine rosée, encore une fois je la corrige qu’à peine, mais je décide toutefois d’arrêter.


Ma suppliciée tourne alors la tête, surprise. C’est le bon moment pour lui dégainer ma botte secrète, encore une fois made in Germany. Un coup, un seul, relativement appuyé, sur cette chatte offerte qui me nargue depuis tout à l’heure.


Souvent, dans les récits érotiques, l’on parle de l’orgasme comme étant une vague qui emporte tout sur son chemin. Avec Jessica, si vague il y a, l’on a plutôt affaire à un tsunami gigantesque qui, non content de tout dévaster sur son passage, a une bien agréable tendance à s’éterniser. Elle voudrait crier, hurler, brailler à s’en rompre les cordes vocales mais le bâillon ne le lui permet pas… Cela n’empêche pas la jouissance de durer et de durer encore. Tout son corps tremble, désormais couvert de sueur, tandis que, précautionneusement, je détache la corde qui maintenait ses bras.


Ce qui est en train de se produire était assez prévisible, ce panard absolument dantesque qu’elle vient de prendre lui a totalement coupé les jambes. Je la rattrape donc tandis qu’elle redescend doucement de ce nirvana sans doute inattendu pour elle… Les mains toujours entravées dans le dos mais dans une posture nettement moins inconfortable, je profite d’une table placée judicieusement quelques instants plus tôt pour l’y déposer doucement.



Prononcée avec le ton qui va bien, cette phrase a naturellement pour but de la faire flipper et, à en juger son attitude, le but est largement atteint. Seulement, avec le bâillon, elle pourrait bien vouloir crier que cela lui serait impossible…


Alors, sans le moindre sourire et profitant qu’elle ne peut se relever de la fameuse table, j’attrape l’extrémité des cordes pour les réunir devant elle, au niveau de son nombril, avant de les renvoyer dans la poulie fixée à la poutre. Là, je tire modérément dessus, juste assez pour que les fesses de Jessica ne touchent plus la planche. Même si elle est légèrement arc-boutée, elle a toujours les talons et les épaules en contact avec le bois, la position n’est donc pas franchement inconfortable.


Une autre corde, et selon une méthode enseignée au Japon, je lui tricote une sorte de soutien-gorge de chanvre même si ce dernier est plutôt, en réalité, en fibre synthétique. Là encore, je ne serre que faiblement, juste assez pour faire saillir ses seins et ne les comprimer que de façon très légère. Mon but, mais elle ne le sait pas encore, n’est pas de la faire souffrir mais de lui offrir tout au contraire un second orgasme qui, je l’espère tout du moins, sera aussi puissant que différent du premier.


En attendant, ligotée et suspendue comme elle l’est puisque je viens de relier l’extrémité de ce soutif de geisha à une autre poulie, l’effet est assez saisissant et, pour tout dire, terriblement érotique. Cela tombe bien, si cela se trouve, c’est le but…


Deux magnifiques tresses autour de ses chevilles pour l’obliger à maintenir des jambes largement écartées, et je retire la table. La voilà maintenue en suspension à un peu moins d’un mètre du sol, le sexe et le reste totalement à ma merci et n’ayant pas la moindre idée de ce que j’ai dans la tête…


En vérité, je le sais pour l’avoir expérimenté, à l’exception de la position de ses bras toujours liés dans son dos, la position n’a absolument rien de désagréable. J’ai pris soin d’effectuer plusieurs tours autour de son bassin pour que les cordes ne la scient pas, j’en ai fait de même avec celles de sa poitrine, et tout cela n’est pas serré et le poids de son corps ne changera rien à l’affaire. Quant à ses chevilles, s’il n’était l’impossibilité de refermer ses jambes, il est probable qu’elle ne sentirait même pas ces liens…


Ce n’est pas ce qu’elle attendait ? Sans doute, mais je lui avais promis des surprises. La faire souffrir, comme elle le désirait, pour mieux la faire jouir ensuite ? Ce genre de trip, je connais, mais cela ne me tente plus. J’ai pratiqué un certain temps, des deux côtés de la barrière et avec diverses partenaires, puis j’ai eu l’impression d’en avoir fait le tour ou plus exactement, d’avoir largement atteint les limites que je m’étais fixées. Bref, cela ne m’inspire plus, même si cela peut sans doute en surprendre quelques-uns…



Joignant le geste à la parole, je lui colle un bandeau sur les yeux. Encore une fois, cela fait régulièrement partie des mises en scène de ces jeux pour adultes consentants. Quand on voit un coup arriver, l’on a le temps de s’y préparer en bandant les muscles de la zone concernée et adoptant une position susceptible de minimiser la douleur… Mais quand on n’a pas la moindre idée de là où il va tomber, la surprise est totale et la douleur maximale !


Pour accentuer son trouble, elle m’a vu reprendre le martinet que je promène négligemment sur son corps et particulièrement sur ses zones sensibles. Que ce soit le bout de ses seins ou les replis de sa vulve, tout cela se colore d’un rouge sombre qui en dit bien plus que tous les longs discours : elle a peur, elle appréhende ce qui va se passer, mais en même temps tout son être le souhaite. Qui a dit que les humains étaient tous de grands malades ?


Eh bien, ma cocotte, tu n’as pas idée de ce qui t’attend ! Après avoir posé le fameux martinet sur son nombril, j’empoigne ses seins sans douceur et commence à les malaxer bien plus que les pétrir. Insistant sur ces mamelons que je m’amuse à faire rouler et étirer entre mes doigts, alternant plaisir et douleur, je parviens bien vite à mon but et la voilà qui commence à se tortiller tout en poussant de petits cris. Faire durer le plaisir, la faire languir de mes caresses, certes, mais point trop s’en faut…


Elle ne le voit pas, elle ne le sait pas, mais je viens de m’agenouiller entre ses cuisses. Entre le pouce et l’index, j’attrape alors les nymphes de son sexe et, sans autre forme de procès, les écarte vivement. L’expérience a beau être là et les années être passées, je ne me lasse jamais de regarder ce trou béant qui palpite toujours dans ces situations-là… Et encore moins de ce petit organe qui, extirpé de sa tanière, frétille à n’en plus finir dans un ruisseau de mouille.

Quelques instants encore pour ajouter encore à son tourment, et j’y colle ma bouche. Sa liqueur intime est délicieusement salée, douce et acre à la fois… Je lèche, suce, mordille tout ce qui passe à ma portée, tandis que ma langue vient s’enfoncer au plus profond d’elle-même.


Je savais qu’elle réagirait, mais sans doute pas aussi rapidement et surtout aussi sauvagement.


Son bassin devient très vite incontrôlable, au point qu’il me devient difficile de continuer mon travail de sape et, sans l’avoir prévu, je l’entends partir de nouveau pour une longue jouissance. Celle-ci n’est sans doute pas aussi violente que la première, mais elle n’empêche pas Jessica de mordre férocement dans la boule qui barre toujours sa bouche et étouffe presque totalement ses cris…


Enfin, la tempête se calme, son souffle redevient enfin régulier. J’en profite pour lui ôter son bandeau, le regard qu’elle me lance alors est un mélange de reconnaissance et d’incrédulité… Je décide de l’ignorer ouvertement.



Comment voulez-vous qu’elle s’oppose à quoi que ce soit ? Je le sais, et c’est elle qui a délibérément décidé de jouer ce jeu-là…


Sans un mot et surtout en dehors de son champ de vision, je sors ma queue dressée. Depuis le temps qu’elle se morfond au fond de mon pantalon, inutile de dire qu’elle est plus proche du piquet de bois que d’autre chose.


Me placer devant elle, de telle manière qu’elle ne voit pas l’objet du délire. Depuis tout à l’heure, je sais qu’un flot de mouille a coulé de sa chatte, au point d’en submerger son petit œillet… Et c’est précisément devant lui que je décide de m’arrêter.


Depuis l’instant où je l’ai mise en suspension, j’avais cette idée dans la tête. Je la pousse alors comme si je voulais l’éloigner de moi, essayant autant que possible d’être au bon endroit lorsque la gravité fera son œuvre…


Gagné ! Je n’ai pas bougé d’un cil, et pourtant Jessica vient de s’empaler sur mon dard jusqu’à la garde. Mieux, le mouvement de balancier continue de la faire aller et venir sur moi, et mon sexe s’enfonce régulièrement dans son fondement sans qu’aucun d’entre nous n’aie le moindre mouvement à faire… Et elle accueille chaque nouvelle pénétration d’un gloussement ravi, les yeux mi-clos.


Mais les lois de la physique sont ce qu’elles sont, et ce balancement s’arrête bien vite. Il me suffirait d’un seul et unique coup de reins pour remettre la machine en branle, c’est le cas de le dire, mais je ne bouge pas. La queue profondément ancrée dans son cul, j’attends patiemment que Jessica réagisse.


Rien n’est pire que de rester en plan… Surtout lorsque l’on n’a aucun moyen de faire savoir ce que l’on désire ! Du coup, je m’amuse de la voir se trémousser pour tenter de relancer le mécanisme. Bien que cela n’ait rien d’évident, elle y parvient toutefois bien vite et ses gémissements recommencent à envahir la pièce. Je jurerais d’ailleurs que, pour Jessica, un troisième orgasme se présente à l’horizon, à moins que… Je ne décide de rester totalement maître du jeu.


C’est au moment précis où elle allait exploser que je décide de me retirer et, négligemment, d’attraper ce qui ressemble à un tabouret de bar pour m’y asseoir. Jessica relève brusquement la tête, de nouveau complètement folle de rage… Elle se tortille comme une forcenée, essayant de se balancer en espérant atteindre de nouveau mon sexe que, bien évidemment, je garde hors de sa portée.


Elle se fatigue, souffle, éructe, mais rien n’y fait… Elle est à deux doigts de renoncer lorsque, taquin, j’avance alors l’objet de son désir qui entre de nouveau tout au fond de ses reins comme si de rien n’était.


La fille qui est là, au bout de ma queue, n’a plus rien à voir avec la furie qu’elle était il y a quelques instants encore. Suppliante, implorante même, son seul désir est cette fois que je ne me retire pas pour qu’elle puisse elle-même se conduire à l’extase.


Tortionnaire, certes, mais jusqu’à un certain point… De nouveau son souffle s’accélère, la sueur coule dans ses yeux, mais elle ne cesse de m’observer. Son pire cauchemar serait sans doute qu’une fois de plus, je la laisse sur le bord du chemin…


Mais cette fois, telle n’est plus mon intention, peut-être tout simplement parce que je me sens moi-même au bord de l’explosion. Ne pas bouger, ne pas lui faire ce plaisir, cela fait partie du jeu mais il n’empêche que cela doit se voir sur mon visage…


La preuve en est, elle se tortille peut-être plus fort que jamais, tandis que son regard s’embrume. De nouveau, elle mord la boule comme cela n’est pas possible, et tout son corps de cabre sous l’orgasme. Et une fois de plus, celui-ci dure, dure, et dure encore… Moi, pendant ce temps, j’ai eu beau essayer de me retenir, je n’y suis pas parvenu, et ce sont des litres et des litres de semence qui se répandent dans le fondement de Jessica qui en tremble encore pendant de longues minutes.


Bon, des litres, n’exagérons pas, mais c’est pourtant l’impression qui s’est dégagée de ma propre jouissance. Cette petite est incroyable, j’en suis à me demander si je ne vais pas reprendre contact avec mes deux maîtresses juste pour avoir le plaisir de leur présenter Jessica…




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Une demi-heure plus tard, nous nous retrouvons de nouveau sur la terrasse, une bière mexicaine à la main. Jessica ne s’est pas rhabillée – à moins que l’on estime que son Stetson est un vêtement – et, exactement comme je l’avais voulu, son corps ne porte pas la moindre trace des fantaisies que nous venons pourtant de faire.



J’ai très envie de lui dire que j’en ai autant à son service mais je m’en voudrais de la couper.



Là encore, je ne suis pas certain que les élucubrations que nous avons réalisées soient aussi classiques que cela.



Elle sourit, surprise de ma réponse. Je continue.



Elle hausse les épaules.



Cette déclaration devrait me clouer sur place, mais elle ne me surprend pas. C’est à mon tour de hausser les épaules.



Le regard qu’elle me lance alors me confirme ce que je pensais : essayer de la faire changer d’avis ne servirait à rien. Alors, je décide de la jouer autrement.



Je me penche pour l’embrasser.



Comme prévu, elle me rattrape par le bras.





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Le lendemain soir, les choses se sont passées exactement comme je l’avais prévu. Au bout d’à peine une dizaine de tours sur un circuit pourtant exigeant et dans le baquet d’une auto même pas préparée pour elle, Jessica s’est mise à tutoyer les chronos des meilleurs.


Comme toujours dans ces cas-là, sa prestation n’est naturellement pas passée inaperçue aux yeux des spécialistes et la semaine suivante, une demi-douzaine d’écuries lui demandaient de venir faire des essais avec eux.


Ensuite, tout est allé très vite : médecin la semaine et pilote le week-end, elle a intégré un championnat amateur où elle a très vite fait des étincelles.


C’est quelques mois plus tard, comme par hasard aux abords d’un circuit, que nos chemins se sont de nouveau rencontrés. J’y ai vu une Jessica métamorphosée, qui a tenu à me présenter son nouveau copain avec qui, en toute simplicité, elle attendait la fin du championnat – où en passant, elle était troisième au bout de six courses – pour peut-être fonder une famille !


De toute évidence et comme je m’en doutais, elle avait la compétition automobile dans le sang et cela avait agi sur elle comme un révélateur. Elle qui semblait éternellement blasée et qui disait ne plus rien attendre de l’existence, rayonnait de joie de vivre… Et sur les circuits, on commençait à parler d’elle comme une nouvelle Danica Patrick !


Hélas, sur un speedway d’Arkansas, le rêve de milliers de supportrices – et de pas mal de supporters, aussi – a pris fin lorsque sa voiture a percuté le muret à plus de 300 km/h, alors qu’elle était en tête à deux tours de la fin. Malgré tous les efforts des sauveteurs et de ses collègues médecins pour qui elle était devenue une véritable égérie, elle n’a pas pu être réanimée.




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Certains verront peut-être une histoire triste dans ce récit, mais quitter ce monde le sourire aux lèvres et le cœur battant est un privilège auquel bien peu d’entre nous aurons droit, même si nous avons trop souvent tendance à l’oublier.


Son ami Claudio n’avait pas eu cette chance, et je sais que c’est infiniment heureuse qu’elle est partie le rejoindre. De cette aventure, c’est la seule chose dont je veux me souvenir.



La course, c’est la vie, et tout ce qui se passe avant ou après, ce n’est que de l’attente…