Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 15719Fiche technique24314 caractères24314
Temps de lecture estimé : 19 mn
29/07/13
Résumé:  « Alex est en couple avec Béryl, mais Alex couche régulièrement avec Camille... »
Critères:  grp extraoffre inconnu exhib fellation jeu aliments humour -humour -théâtre -groupes
Auteur : Samuel      Envoi mini-message

Concours : Concours "Trame imposée"
Changer et échanger



Béryl : Tu m’avais promis que tu t’occuperais de Camille.

Alex : Oui, je sais, mais…

Béryl : Mais quoi ? Ce n’est quand même pas une corvée…

Alex : Tu sais bien que je couche régulièrement avec elle.

Béryl : Elle me dit que ça fait trois jours qu’elle ne t’a pas vu.

Alex : Bon, d’accord, trois jours… C’est vrai… Mais franchement tu as, toi aussi, des exigences sexuelles presque tous les soirs. Moi, je ne peux pas…

Béryl : Je vais devoir demander à un autre de le faire ? À un de mes ex ?

Alex : Non, non. J’irai ce soir.




II



Camille : C’est incroyable ce que tu me baises bien !

Alex : Je fais de mon mieux, mais Dominique ne te satisfait donc pas ?

Camille : Si, bien sûr, je jouis à chaque fois avec lui.

Alex : Alors ?

Camille : Ben, tu sais bien, Dominique et moi, nous aimons prendre de la distance. En ce moment, il a entrepris une petite américaine qui l’épuise un peu. Mais ça n’empêche pas qu’il m’a fait l’amour hier soir comme un dieu. Et pendant deux heures !

Alex : Eh bien, il a la santé, lui.

Camille : Tu connais la position du dragon sur pieds ?

Alex : Je la connais peut-être sous un autre nom.

Camille : Je me place sur le bord du lit, à quatre pattes. Mets-toi debout, derrière moi et faits-moi cambrer le dos, ce qui redressera mes fesses. Tes jambes à l’extérieur des miennes, utilise tes cuisses pour serrer mes genoux ensemble, ce qui resserrera mon vagin autour de ton pénis. Cette position est idéale pour stimuler le point G.

Alex : Bon, on va essayer.




III



Dominique : Je voulais te parler. Il me semble qu’Alex se lasse de Camille.

Béryl : Oui, j’en ai eu l’impression moi aussi.

Dominique : Ça m’embête franchement. Surtout en ce moment. Et puis, tu connais Camille, si elle est en manque, elle est capable de tout, y compris de se faire prendre sur un chantier.

Béryl : Que veux-tu que j’y fasse ? Je ne vais quand même pas foutre en l’air mon couple en refusant de me faire foutre !

Dominique : Hors de question ! Non, je crois qu’il faudrait simplement trouver une idée pour redonner du piment à nos relations, enfin disons à leurs relations, parce que nous deux…

Béryl : Ça ne s’est jamais fait, mais ce n’est pas l’envie qui manque.

Dominique : Mais je croyais que je n’étais pas du tout ton type.

Béryl : En fait, ce n’est pas ça. Je voulais éviter que tout le monde couche avec tout le monde. Alors, j’ai décidé de ne jamais le faire avec toi.

Dominique : Pourquoi moi, spécialement moi ?

Béryl : Parce que j’ai toujours envie de toi et que je mouille ma culotte rien que d’y penser. Mais je souhaitais conserver ce fantasme et pour le conserver il fallait qu’il reste un fantasme.

Dominique : Donne-moi ta culotte ; si elle n’est pas mouillée, je te flanque une fessée.

Béryl (elle s’exécute) : Tu peux constater de visu.

Dominique : On va baiser et tout de suite ! Je te trouverai un autre fantasme à assouvir.

Béryl : D’accord, mais il faut d’abord régler notre petit problème. C’est bien pour cela que tu voulais me parler ?

Dominique : Si on organisait une petite soirée ? Un strip-poker ?

Béryl : Un strip-poker, c’est amusant quand on ne connaît pas le corps des autres, on le découvre peu à peu avec émotion, mais là…

Dominique : Ou alors un truc un peu crade avec des lavements.

Béryl : Oui, et puis ce sont les filles qui vont se payer tout le nettoyage. Merci bien. Non, j’ai une autre idée. Chacun de nous quatre amène une fille bien conventionnelle ou un garçon bien coincé en leur disant qu’il s’agit d’une simple soirée.

Dominique : Et ?

Béryl : Et on voit ce qu’il se passe ! Alex sera notre maître de cérémonie.

Dominique : Adopté ! Maintenant, cette discussion m’a donné soif. Je vais te boire.




IV



Alex : Mes amis, je vous présente Maxime. Il est garçon-coiffeur, mon garçon-coiffeur. Soyez gentils avec lui, car il est un peu timide.

Maxime : Enchanté. Je peux vous faire la bise ?

Béryl : Moi, je vous présente Agathe. Une ancienne copine d’école que j’ai retrouvée par hasard. Elle est étudiante en philo. Alors respect !

Agathe : Oh, vous savez, la philo, il ne faut pas s’en faire une montagne.

Dominique : Et voici Raymond, un sacré footeux. Il joue en division d’honneur, je ne sais pas si ça vous dit quelque chose, mais c’est costaud. Moi, il y a longtemps que j’ai raccroché les crampons. Mais lui, il tient sa place tous les dimanches.

Raymond : Ouais, mais des fois, on joue le samedi, ça dépend.

Camille : J’attends Larissa. C’est une petite femme d’intérieur, déjà mariée. J’espère qu’elle ne nous fera pas faux bond.

Alex : Une retardataire ! Je n’aime pas cela du tout. Je propose tout de suite un gage pour celle qui se fait attendre. Et si finalement elle ne venait pas, ce sera toi, Camille, qui prendra sa place pour le gage. Normal, puisque c’est ton invitée.

Béryl : Voici ce que nous avons appelé la « bonbonne à gages ». C’est une coupe remplie de petits papiers pliés en quatre. Chaque fois qu’un gage sera tiré, il devra être exécuté sans aucune discussion. Je voudrais que nous nous engagions dans ce sens sur l’honneur en cet instant solennel. Tous vous répéterez après moi : « Je jure de respecter scrupuleusement ce que le sort m’ordonnera de faire. Sinon je serai redevable d’une contribution de mille euros à la communauté. »

Agathe : J’espère quand même qu’on ne nous fera pas faire de bêtises.

Béryl : Mais si on ne fait pas de bêtises à notre âge, quand le fera-t-on ?

Agathe : C’est vrai aussi.

Camille : Ah voici enfin Larissa !

Larissa : Je suis désolée, mais mon mari ne voulait plus me laisser partir. Il ne savait pas comment arrêter la machine à laver en mon absence. Je lui ai expliqué que la machine s’arrêtait toute seule. Il ne voulait pas me croire. Alors, on a attendu qu’elle s’arrête.

Camille : Tu nous as fait très peur, Larissa. Nous pensions que tu ne viendrais plus. Aussi, tu dois t’acquitter d’un gage, mais avant tu dois avec tout le monde faire le serment.

Tous : Je jure de respecter scrupuleusement ce que le sort m’ordonnera de faire. Sinon je serai redevable d’une contribution de mille euros à la communauté.

Larissa : C’est amusant, cette histoire de gage. Quelle bonne idée !

Alex : Tu dois tirer un petit papier dans la bonbonne à gages.

Larissa : Avec plaisir… Oh là ! Je dois raconter la dernière fois que j’ai fait l’amour et en détails !

Tous : Ah !

Larissa : Oh là là, je ne peux pas… Quand même… Si mon mari apprend… C’est très gênant.

Dominique : Tu peux toujours donner mille euros, si tu préfères.

Larissa : Mille euros ! Vous vous rendez compte !

Camille : On va t’aider, ne t’inquiète pas. Dis-nous déjà quand tu as fait l’amour pour la dernière fois.

Larissa : Ben, hier…

Camille : Alors, je suis sûre que tu vas t’en souvenir.

Larissa : Oui, je m’en souviens, mais…

Béryl : Avec ton mari ?

Larissa : Évidemment avec mon mari !

Dominique : Qui décide de faire l’amour chez vous ?

Larissa : En général, c’est lui.

Dominique : Alors hier ?

Larissa : J’étais déjà couchée. Je lisais Elle. Il a jeté la revue par terre et j’ai compris qu’il avait envie.

Dominique : Après ?

Larissa : Après, il a rejeté les couvertures et j’ai vu qu’il avait très envie.

Camille : Et toi, tu avais envie ?

Larissa : Moi ? Eh bien, si j’avais su que je devais raconter ça ce soir, je n’aurais pas eu envie du tout.

Dominique : Continuons.

Larissa : Ensuite, il a remonté ma chemise de nuit…

Camille : …Et là tu as vu qu’il avait vraiment très très envie.

Dominique : Je vous en prie, on n’interrompt pas.

Larissa : Il est venu sur moi d’un coup avec un gentil sourire et moi aussi j’ai souri. Il m’a besognée un moment et puis il a éjaculé sur mon ventre.

Dominique : Tu gémis, tu cries pendant l’amour ?

Larissa : Non, on a des voisins qui ne supportent même pas le bruit de l’aspirateur, alors…

Alex : C’est un peu court, mais comme c’est le premier gage, nous serons indulgents. Nous considérons que le règlement a été respecté.

Larissa : Merci.

Alex : Nous allons passer à l’apéritif. Attention, cependant. Dans un des glaçons, il y a un petit personnage en plastique. Celui ou celle qui le récupérera dans son verre devra s’acquitter du gage suivant.

Larissa : Dis-moi, entre nous, Camille. J’ai été bien ? Je n’ai pas été ridicule ? Je n’avais pas l’air bête de parler comme ça de ces choses-là ? Je n’ai pas été trop loin ?

Camille : Mais non, au contraire, tu n’as pas été assez loin.

Larissa : J’allais quand même pas raconter devant tout le monde qu’il me mettait un doigt dans le cul !

Béryl : Je crois que c’est moi qui suis tombée sur le petit bonhomme. On dirait un Troll.

Dominique : Vous êtes invitée, ma chère, à puiser dans la bonbonne.

Béryl : Avec plaisir… Il s’agit de se faire enlever sa culotte par son voisin de gauche qui devra la conserver dans sa poche toute la soirée. Raymond, c’est à toi de jouer.

Raymond : Eh ben ! Dis donc ! Ça tombe sur moi ?

Béryl : Tu es bien mon voisin de gauche.

Raymond : Ah oui, c’est vrai. Bon, quand y faut y aller, y faut y aller. J’y arrive pas bien. Mais ça va le faire. Ça y est presque. Ah, mais c’est un string, c’est pour ça que j’y arrivais pas vraiment bien. Alors je le mets dans ma poche ? Bon, voilà.

Agathe (en douce à Béryl) : Tu n’es quand même pas nue sous ta jupe ?

Béryl : Mais si, regarde !

Agathe : Eh dis donc, comment on aurait fait si c’était tombé sur moi ? Je suis en pantalon.

Béryl : On aurait commencé par enlever le pantalon.

Agathe : Et je me serais retrouvée à poil devant tout le monde !

Béryl : Ne te pose de questions que celles qui se posent à toi.

Agathe : Tu me donnes des leçons de philosophie !

Alex : Voici maintenant le premier plat, l’entrée. Comme vous le constatez, il s’agit d’une salade au sommet de laquelle se trouve un petit fruit. Celui ou celle qui fera rouler la tomate-cerise au fond du plat devra tirer un petit papier dans la bonbonne.

Maxime : Dis donc Alex, c’est pas rien que des trucs de cul j’espère, sinon ça va finir en partouze.

Alex : Calme-toi, tu as failli faire tomber la tomate-cerise.

Maxime : Non, mais sérieusement, je te parle. Ça commence à craindre.

Alex : La crainte du danger est mille fois plus terrifiante que le danger.

Maxime : C’est bien joli, mais…

Alex : Mais quoi ! Tu es en charmante compagnie avec une fille sans culotte et une autre qui nous raconte sa nuit d’amour. Et tu vas te plaindre ! Tu préférerais te trouver dans une soirée du Rotary avec des spécialistes de l’économie européenne ?

Maxime : Oui, de ce point de vue, tu as raison.

Agathe : Et zut, qu’est-ce que je suis maladroite ! Il a fallu que je fasse tomber la petite boule rouge. Évidemment, ça devait tomber sur moi. Qu’est-ce qu’il va encore m’arriver ?

Dominique : Juste un petit papier. Ah non, pour cette fois, c’est vrai, on procède autrement. Il faut que tu mettes la tomate-cerise dans la bouche sans l’avaler. On va te bander les yeux et quelqu’un viendra t’embrasser pour récupérer la tomate. Tu devras deviner de qui il s’agit. À chaque erreur, tu perdras un vêtement.

Agathe : Les yeux bandés, je préfère. Je ne veux pas voir ça.

Dominique : Alors de qui s’agit-il ?

Agathe : Peut-être Alex ?

Dominique : Non, je me permets de vous ôter vos chaussures.

Agathe : Les chaussures, je veux bien. J’ai mal aux pieds. Alors ce ne serait pas Maxime ?

Dominique : Non plus. Votre jolie veste vous donnait trop chaud, n’est-ce pas ?

Agathe : Oui, enfin… Si on veut. Et si c’était Béryl ?

Dominique : Bravo ! On s’arrête là.

Agathe : C’est toi qui m’as embrassée ?

Béryl : Oui, et je suis fâchée que tu ne m’aies pas reconnue.

Agathe : Écoute… Franchement…

Béryl : Tu ne te souviens plus de nos baisers à l’internat ?

Agathe : Tais-toi !

Béryl : De nos caresses sous la douche ?

Agathe : Je t’en prie, tais-toi ! J’ai honte.

Béryl : Moi, je n’ai aucune honte. Je t’ai humée, baisée, aimée.

Agathe : Tu es adorable. Excuse-moi.

Alex : Voici le plat de résistance !

Tous : Oh !

Alex : Oui, c’est un cochon de lait. Une chair exquise. Et à l’intérieur, attendant qu’on la libère, une tourterelle. Quand je vais ouvrir le ventre du cochon, elle va s’envoler et se poser sur l’un de nous. Celui-là ou celle-là devra lire le gage que l’oiseau porte attaché à sa patte gauche. Mais en attendant, bon appétit.

Dominique : C’est justice qu’elle se pose sur mon épaule. J’ai toujours aimé les animaux. Les animaux vivants, bien entendu. Je regrette même que ce petit cochon ne soit plus des nôtres. Alors voyons : « choisissez parmi l’assemblée des acteurs pour jouer cette scène de Sade, tirée de La Philosophie dans le boudoir ». Bien, je vais donc jouer Dolmancé. Eugénie, ce sera Agathe, la philosophe ; on ne peut mieux tomber. Et pour Madame de Saint-Ange, je prendrai Camille.


Dolmancé : Ah ! Voilà des préliminaires qui m’enivrent de volupté ! Mesdames, voulez-vous m’en croire ? Il fait extraordinairement chaud : mettons-nous à notre aise, nous jaserons infiniment mieux.

Mme de Saint-Ange : J’y consens ; revêtons-nous de ces simarres de gaze : elles ne voileront de nos attraits que ce qu’il faut cacher au désir.

Eugénie : En vérité, ma bonne, vous me faites faire des choses !

Mme de Saint-Ange, l’aidant à se déshabiller : Tout à fait ridicules, n’est-ce pas ?

Eugénie : Au moins bien indécentes, en vérité… Eh ! Comme tu me baises !

Mme de Saint-Ange : La jolie gorge ! C’est une rose à peine épanouie.

Dolmancé, considérant les tétons d’Eugénie, sans les toucher : Et qui promet d’autres appas… infiniment plus estimables.

Mme de Saint-Ange : Plus estimables ?

Dolmancé : Oh ! Oui, d’honneur ! (En disant cela, Dolmancé fait mine de retourner Eugénie pour l’examiner par-derrière)

Eugénie : Oh ! Non, non, je vous en conjure.

Mme de Saint-Ange : Non, Dolmancé…

Dolmancé : Soit, mais pour démontrer, pour donner à ce bel enfant les premières leçons du libertinage, il faut bien au moins que vous, madame, vous ayez la complaisance de vous prêter.

Mme de Saint-Ange : À la bonne heure ! Eh bien, tenez, me voilà toute nue : dissertez sur moi autant que vous voudrez !

Dolmancé : Ah ! Le beau corps ! C’est Vénus elle-même, embellie par les Grâces !

Eugénie : Oh ! Ma chère amie, que d’attraits ! Laissez-moi les parcourir à mon aise, laissez-moi les couvrir de baisers. (Elle exécute)

Dolmancé : Quelles excellentes dispositions ! Un peu moins d’ardeur, belle Eugénie ; ce n’est que de l’attention que je vous demande pour ce moment-ci.

Eugénie : Allons, j’écoute, j’écoute… C’est qu’elle est si belle… si potelée, si fraîche ! Ah ! Comme elle est charmante, ma bonne amie, n’est-ce pas, monsieur ?

Dolmancé : Elle est belle, assurément… parfaitement belle ; mais je suis persuadé que vous ne le lui cédez en rien… Allons, écoutez-moi, jolie petite élève, ou craignez que, si vous n’êtes pas docile, je n’use sur vous des droits que me donne amplement le titre de votre instituteur.

Mme de Saint-Ange : Oh ! Oui, oui, Dolmancé, je vous la livre ; il faut la gronder d’importance, si elle n’est pas sage.

Dolmancé : Je pourrais bien ne pas m’en tenir aux remontrances.

Eugénie : Oh ! Juste ciel ! Vous m’effrayez… et qu’entreprendriez-vous donc, monsieur ?

Dolmancé, balbutiant et baisant Eugénie sur la bouche : Des châtiments… des corrections, et ce joli petit cul pourrait bien me répondre des fautes de la tête. (Il le lui frappe au travers de la simarre de gaze dont est maintenant vêtue Eugénie)


Alex : Je crois que nous pouvons applaudir les acteurs qui n’ont pas hésité à entrer dans la peau de leurs personnages. Et même à donner de leurs personnes !

Tous : Bravo !

Agathe : Oh là là ! Je ne savais pas que ces costumes de gaze étaient si transparents ; je crois qu’on voit tout !

Camille : Ne te plains pas, moi, j’étais complètement nue.

Agathe : Je ne sais pas comment tu as fait.

Camille : J’ai respecté le texte ; c’est tout.

Agathe : C’est vrai que Sade est un grand auteur, malgré tout. Le divin marquis…

Dominique : On lui doit bien cet hommage, vous ne pensez pas ?

Agathe : Certes. Surtout si l’on pense qu’il a été emprisonné si longtemps…

Alex : En tout cas, c’est indiscutablement une soirée instructive ! Mais il est temps de passer au dessert. Un grand gâteau avec une fève, ce ne serait pas original. Et puis, il faut manger des fruits, c’est plus sain. Alors voici pour chacun de vous une banane et un préservatif. À mon signal, vous enfilerez la banane dans la capote. Et le dernier à réussir prendra un gage. Je peux vous assurer que personne ne s’est spécialement entraîné pour le faire. Parole d’honneur.

Maxime : Merde ! Merde ! Merde ! J’ai tout foiré ! Ma banane est à moitié écrasée…

Alex : Il me semble bien, mon cher Maxime, que tu devras te diriger vers la bonbonne à gages. Toi, qui as réussi à te planquer jusqu’ici.

Maxime : Bon, bon. Si vous voulez, mais j’espère que ce sera faisable. Enfin, je veux dire… Je ne comprends pas bien ce qui est écrit.

Alex : Tu comprends très bien : nu, aller porter une corbeille de fruits à l’appartement voisin.

Maxime : Oui, mais ça, c’est pas possible ! Déjà, je ne vais pas me mettre nu ici, et encore moins dans l’escalier.

Alex : Mais si !

Maxime : Mais non !

Tous : Mais si !

Maxime : Vous êtes tous contre moi ! J’en ai marre de cette soirée. Je n’y comprends rien. Moi, je ne suis pas philosophe, ni rien du tout. Un simple coiffeur. Ayez pitié d’un simple coiffeur. Et très timide et pudique en plus. Déjà rien que voir les autres nus, ça m’émotionne, alors vous imaginez !

Béryl : Mais heureusement que la nudité des autres te cause des émotions. Heureusement ! Ici, on n’accepte pas les blasés, les nudistes moralisateurs, les sans-gêne, les bons à tirer sur tout ce qui bouge. Si nous sommes ensemble ce soir, c’est parce qu’il y a entre nous un courant qui passe. Une émotion permanente. Quand Raymond, en tremblant, m’a enlevé ma culotte, j’avais des frissons. Ses doigts ont touché maladroitement mon clitoris et il en est resté mouillé. Qu’est-ce tu imagines ? Que nous sommes des porcs attablés pour voir ta bite ? Nous sommes là pour élever ce soir un monument à la sensualité, à l’amour immense que nous ressentons, même pour le passant inconnu. La société ne nous permet pas de montrer cet attachement magnifique que nous portons tous en nous. Alors, heureusement, il y a parfois des moments magiques. Viens, approche-toi. Tu vas mettre tes mains sous ma jupe et sentir tout cela pendant que je vais te déshabiller.

Maxime : Bien Madame. Vous avez raison, mes mains passent des moments intenses. Merci.

Béryl : Te voilà nu. Est-ce que quelqu’un se moque de toi, de ton pénis à moitié dressé ? Non, chacun ici est proche des larmes. C’est tout.

Maxime : Si vous le dites, Madame.

Béryl : Va voir la voisine avec cette assiette et ne pense qu’à ce don, ce partage que tu vas faire.


(Maxime sort, nu, une assiette à la main)


Raymond : Ouais, mais tout ça, c’est quand même un peu… exagéré. Je trouve, moi. Dans les vestiaires, on se retrouve à poil, mais c’est sain. Il n’y a pas de malaise.

Dominique : Il n’y a personne qui bande, c’est ça que tu veux dire ?

Raymond : Ouais, enfin… Ce n’est pas ambigu comme ce soir. C’est pareil. J’ai une copine. Bon, on couche ensemble, mais j’aimerais pas qu’elle se montre à poil partout. Si elle était ici ce soir, j’aimerais pas ça, franchement.

Camille : Il ne s’agit pas de se montrer à poil partout. Il s’agit d’un moment de grâce. Maintenant, nous allons être francs. Nous vous avons choisi en réalité pour vous choquer. Et puis, dès le début, cela a pris une autre tournure. Il y a quelque chose de profond qui s’est installé. Et vous que nous avions tendance à sous-estimer dans la vie de tous les jours, vous nous avez émus, je reprends les mots de Béryl, jusqu’aux larmes. Ce qui prouve qu’on ne joue pas impunément avec le corps, ni avec les fantasmes. Quant à toi et à ta copine, si vous vous aimez, ce n’est pas parce que vous vous cachez, que vous vous dissimulez. Mais bien parce que vous vous trouvez heureux ensemble. Et votre bonheur ne se grandit pas en vous dérobant aux autres, bien au contraire.

Alex : Saluons comme il convient le retour de Maxime. Tout s’est bien passé ?

Maxime : Ah oui, elle a pris l’assiette et je ne sais même pas si elle a fait attention au reste. On s’en fait une montagne et puis…

Alex : Il nous reste une petite épreuve digestive. Et une dernière pour la route. Passons au salon.

Maxime : Je peux me rhabiller ?

Camille : Reste comme ça ; tu me plais.

Maxime : Bon, alors…

Alex : Voici un cocktail qui s’intitule Nuage Bleu. Il s’agit de deviner sa composition. À vos papilles gustatives. Si les cinq ingrédients sont découverts, le gage me revient. Sinon, celui qui sera le plus loin de la réalité se rendra à la bonbonne.

Camille : Nectar de poire ?

Alex : Exact.

Larissa : Il y a du gin !

Alex : Indiscutablement.

Maxime : Et du curaçao.

Alex : C’est assez visible, en effet.

Raymond : Je dirais aussi du Cointreau.

Alex : Très juste. Il en manque un.

Agathe : Hum… Ce ne serait pas de la poire William ?

Alex : Vous êtes trop forts ! Pas même une erreur. C’est à moi de piocher, mais avant je lève mon verre à votre perspicacité.

Tous : À notre soirée !

Alex : Alors, de quoi s’agit-il ? « Changer complètement de vêtement avec la personne de votre choix. Ce sont les autres participants qui vous déshabilleront et vous rhabilleront. » Ah, ah, intéressant. Mais je ne pourrai jamais entrer dans les fringues d’Agathe, de Larissa, de Béryl ou même Camille. Alors je choisis Raymond.

Raymond : Quoi, quoi, quoi ! Ah non, quand même pas, non ! En plus, c’est moi qui ai deviné qu’il y avait du Cointreau !

Dominique : Tu ne vas pas nous casser les pieds à chaque fois que…

Raymond : Mais je ne suis pas un pédé, moi !

Alex : Il ne s’agit que d’échanger des vêtements.

Raymond : C’est intime quand même !

Camille : Je pensais t’avoir convaincu.

Raymond : En théorie, oui. Mais… En théorie, tout ce que vous voulez, mais là…

Alex : En tant que maître de cérémonie, je demande que soit appliqué le règlement. C’est oui, ou c’est mille euros et la porte.

Raymond : Tu parles d’une soirée à la con !

Béryl : Tu aurais préféré une soirée télé, avec une émission bien débile. Mais ça, tu peux le faire tous les soirs de ta vie. Ce que nous proposons, tu ne le feras qu’une fois. Alors je t’en prie, ne gâche pas tout. Tu n’es pas tout seul ce soir. Regarde. Je t’ai déjà enlevé le pull et les chaussures. Agathe te retire la chemise en douceur. Pour le slip, je crois que Camille a des doigts de fée. Doucement, voluptueusement, je tiens ton membre dans ma main. Qu’est-ce qui est le plus obscène ? Ton pénis ou ma main ? Camille te caresse les fesses. On profite de ta nudité, petit père. Tu es musclé, joli footeux. On profite, on profite… Mais Larissa vient aussi t’embrasser. Alors là, ce n’est pas bien ; elle est mariée ! Elle prend ton joujou dans sa bouche ! Et voilà, ce qui devait arriver… Ta semence sur le tapis… Tu jouis trop vite, pas assez habitué, tu vois… Mais ce n’est pas grave. Nous ne sommes pas dans un vestiaire de sportifs ; nous ne nous battons pas à coups de performances. Regarde, tout est luxe, harmonie et volupté. Agathe te lave avec une telle délicatesse et elle t’essuie. On te rhabille et tu seras demain le plus heureux du monde, à tel point que tu croiras avoir rêvé. Te voilà désormais en Alex.

Alex : Et moi en Raymond. C’est Dominique et Maxime qui se sont occupés de moi… Ce n’était pas mal non plus… Il nous reste une épreuve. Elle échoit à Camille que le sort n’a pas encore désignée. Si vous voulez bien, chère amie, que nous avons seulement aperçue dans un second rôle lors de la pièce de Sade.

Camille : Eh bien, je dois, d’après le petit papier tiré dans la bonbonne, passer la nuit avec l’un de vous. Alors je vais procéder par élimination. Je crois que Raymond a déjà eu assez d’émotions pour le reste de la journée. Dominique, c’est mon mec. Alors, il comprendra bien que je serai à lui dès demain, mais pour ce soir… Tout le monde sait qu’Alex est mon amant les soirs de pleine lune. On attendra donc la lune prochaine. Maxime me plaît beaucoup, je lui ai dit. Il m’a donné son téléphone ; ce sera donc pour plus tard. Larissa et moi, avons déjà eu quelques nuitées agitées, mais puisqu’elle s’en défend aujourd’hui, je ne serais peut-être plus la bienvenue. Agathe, j’ai déjà un peu profité d’elle lorsqu’elle jouait Eugénie. Il reste Béryl. Viens mon amour. Cette nuit est à toi, et aussi toutes les nuits que tu voudras bien m’accorder. Notre temps ne sera pas le temps de tout le monde. À partir de ce moment, il y a dans ma vie une éclipse dont on ne connaît pas la durée. Je veux tout faire comme toi et comme toi je remets ma culotte à Raymond qui est désormais Alex.