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n° 15722Fiche technique10041 caractères10041
Temps de lecture estimé : 8 mn
01/08/13
Résumé:  Alex est en couple avec Béryl, mais Alex couche régulièrement avec Camille, qui est en ménage avec Dominique...
Critères:  ff vengeance attache pastiche délire humour -humour
Auteur : Samuel            Envoi mini-message

Concours : Concours "Trame imposée"
Un soir au saloon dans le Nebraska




– I –



Il y avait du monde tous les soirs. Les gringos du Nebraska rappliquaient et ils mettaient une sacrée ambiance avec leurs chants et notamment leur fameux song : « Ma souris m’a souri dans le Missouri ». Dominique, dit le French, était au piano. Un peu plus tard, les filles du saloon, Béryl et Camille, dansaient un cancan endiablé que rythmaient les habituels coups de revolver dans le plafond. Alex, le patron, était ravi. La bière coulait au même rythme que le Colorado à la saison des pluies. Il faut dire que le numéro était au point et le rituel connu à trente lieux à la ronde. En fin de soirée, les deux filles enlevaient leurs culottes de dentelles, en couvraient un pistolero à moustaches et terminaient avec le célèbre grand écart. Tout le monde montait sur les tables pour en apprécier virtuosité et pilosité. Et puis, on se calmait un peu en s’apercevant que le prix de la pinte avait doublé pendant le spectacle. Parfois un desperado un peu éméché allait fouiner sous les jupes de Béryl et se voyait jeter aussitôt dans l’abreuvoir des chevaux qui pensaient pouvoir somnoler tranquillement en cuvant leur avoine. Alex n’admettait pas d’autres mains que les siennes sur le corps somptueux de sa copine. Alors, les cow-boys se rabattaient sur Camille, la Française. Il faut dire que c’était la femme de Dominique, et celui-ci, étant au piano, ne pouvait surveiller ce qu’il se passait dans son dos. Bien souvent, ce n’est qu’à la fermeture qu’il la retrouvait, troussée jusqu’au nombril sur une table un peu à l’écart. Camille se fâchait contre lui et lui répliquait qu’avec le bruit il n’avait pas entendu ses cris. La situation semblait sans issue. Alors elle se décida à voir le patron séance tenante.





– II –



Une certaine déception se lisait sur le visage de Camille, mais il fallait se rendre à l’évidence. Une baisse de revenus, pas question. Alors, il restait à trouver un moment pour régaler Alex. On se mit d’accord effectivement pour un arrangement discret. Juste avant l’ouverture du saloon, elle avait besoin de répétition, d’échauffement, comme tout artiste qui se respecte. Tout le monde y trouvait son compte. Depuis le temps que le patron voulait se faire une frenchgirl… Il ne lui prenait d’ailleurs qu’un petit moment. Satisfait plus de l’idée que de la chose, comme souvent les grands idéalistes. La protection était parfaite et seul un gaucho un peu obtus s’était retrouvé un peu plus loin que l’abreuvoir, un peu plus sale que dans l’eau des chevaux et un peu plus sodomisé par un cactus en floraison.


Le seul souci est venu de Béryl. Elle avait bien compris que cette soudaine vigilance concernant sa collègue avait un prix. Elle avait même surpris une répétition d’un grand écart qui tombait pile sur la verge d’Alex. Une répétition qui se répéta. Il se trouve que Dominique avait lui aussi nécessité de faire des gammes avant l’ouverture. Ou plutôt, il aimait le moment où la musique résonnait dans l’établissement comme l’orgue à Notre-Dame-de-Paris. Sans contrainte et sans bruit parasite. Béryl s’approcha discrètement et s’appuya nonchalamment sur l’instrument qui ronronnait. Dominique devint plus mélodique, voire quasiment mélodieux dans les accords. Il semblait qu’enfin quelqu’un l’appréciait pour son talent. Et puis, secrètement, il se disait que si la nana du patron aimait sa musique, il pourrait peut-être revenir à la charge pour une augmentation. Elle l’appuierait… Mais pour l’instant, elle se contentait de s’asseoir sur ses genoux pour voir s’il gardait la cadence. Elle passa une jambe de chaque côté de la pédale, ouvrit délicatement la braguette et on entama la chevauchée des Walkyries… Au même moment, le foutre coula à flot aux deux étages du saloon. Certes, Dominique risquait sa vie. Mais putain de bordel de merde, que c’était bon !




– III –



La vie continuait ainsi avec ces prises de risques plus ou moins contrôlées, mais tellement excitantes. Un soir, Alex demanda à Dominique, Béryl et Camille de l’accompagner chez le shérif. Il y avait une heure de trajet à cheval. La réunion fut d’abord assez protocolaire. On se présenta comme il se doit :



et ainsi de suite. Puis le shérif expliqua son concept comme on dit maintenant. Il voulait une soirée indienne.



Les deux filles se regardaient et n’en croyaient pas leurs oreilles.



Cette façon de refuser un geste aussi naturel mit en colère les hommes qui leur ôtèrent tout vêtement et toute envie de résister. On les ligota face à face de manière à admirer la croupe, à examiner la qualité des fessiers, à étudier le galbe des rondeurs, à évaluer la souplesse des chairs, à comparer le parfum des œillets.



Et ils quittèrent la pièce laissant les deux danseuses seins contre seins, bouche contre bouche, sexe contre sexe, excitées progressivement par la soirée, les discussions, les menaces, et peut-être aussi par ce fouet qui les… Mais pour autant décidées à tout faire pour éviter la fameuse soirée. Camille réussit à se libérer la première. Elle délivra son amie et l’embrassa sur les lèvres pendant que Béryl lui fouillait le clitoris. Une passion était née. Quand ils revinrent, à une heure tardive, les cow-boys découvrirent, fiché sur la table par un couteau rageur, un billet ainsi rédigé :


« Bande de petites véroles, nous vous laissons dans votre far-west de branleurs. Nous, nous partons là où les revolvers ont sept balles dans leur barillet, là où les cactus ne poussent pas sur les anus, là où les pianistes ont des yeux derrière la tête, là où les shérifs n’ont pas la gueule de patron du FMI. Nous allons nous aimer à la folie, peut-être même nous fouetter, mais à notre guise et pour notre seul plaisir. Ne cherchez pas vos chevaux, ils sont partis dans la Sierra boire l’eau bleue du Nevada, dégoûtés qu’ils sont de devoir siroter vos alcooliques aux mains baladeuses. Vous rentrerez à pied sous le vol lourd des vautours, le rire des coyotes et le sifflement des crotales. Et au milieu de la nuit, vous entendrez la sirène d’un bateau. Pensez que nous sommes sur le pont, que nos deux corps ne font plus qu’un et que notre cyprine s’écoule jusqu’à la mer. »