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n° 15729Fiche technique33972 caractères33972
Temps de lecture estimé : 20 mn
06/08/13
corrigé 10/06/21
Résumé:  Ai-je vraiment commis une mauvaise action ?
Critères:  h fh fplusag jeunes extracon profélève complexe jalousie fellation cunnilingu préservati pénétratio init -initiatiq -extraconj -prudes
Auteur : OlivierK            Envoi mini-message
Une femme vertueuse

C’était il y a bien longtemps… Je m’ennuyais au lycée. Un vrai rat mort ! Je bâclais mes devoirs et n’apprenais jamais de leçons. Interrogé, je répétais ce que mes condisciples venaient de dire. Quand j’étais le premier à devoir répondre, j’avais une mauvaise note, c’était inévitable. J’ai redoublé ma troisième, puis ma seconde. On me traitait de cancre mais je parvins quand même en classe de première. Là, ça devenait du sérieux, estima mon père. J’avais d’ailleurs été à l’origine d’une dispute entre mes parents :



Je n’avais pas du tout perdu mon temps avec Françoise Rouget ! Avant de la connaître, j’étais un dadais d’une timidité maladive, redoutant d’être rejeté par les jeunes filles ou les jeunes femmes, donc n’osant rien.



C’est elle qui m’avait attaqué, d’ailleurs. Mais elle aimait trop la chair fraîche, si bien que je n’étais pas le seul, ce qui m’attrista car j’étais amoureux, ou du moins je le croyais. Je ne la voyais donc plus lorsque mon père continua sa diatribe :



La femme vertueuse demeurait au second étage d’un immeuble cossu, au 18 de l’avenue Voltaire. Au coin de cette avenue, une plaque bleue précisait : Voltaire, écrivain, 1694-1778. « Voici un endroit où l’on me mâchera la besogne ! » ai-je pensé. Je m’étais renseigné : Mme Champion n’était pas – comme je l’avais craint – une vieille retraitée. Loin de là !



Le lundi suivant, peu après seize heures, j’ai sonné à la porte de Mme Champion. Un gamin boutonneux est venu m’accueillir :



Elle était assise au bout d’une longue table de salle à manger. Il y avait trois gamines à sa gauche et deux gamins à sa droite. Le boutonneux était le troisième. Tudieu, qu’elle était belle ! Un visage sublime au-dessus d’un corsage noir. Un chignon sévère, mais d’un blond tirant sur le roux. Belle, oui, mais glaciale.



Elle disposait de mes bulletins de notes, que ma mère lui avait fait parvenir : Peut mieux faire… Pourrait réussir s’il s’en donnait la peine… Ne s’intéresse pas aux mathématiques… Obtient de bonnes notes en français quand le sujet l’inspire, ce qui est trop rare… Ne fait pas le moindre effort… Sans doute intelligent mais d’une incommensurable paresse ! etc. Elle les a lus en me regardant sévèrement. Il y avait un crucifix au-dessus de sa tête d’ange. À tour de rôle, chacun des gamins et gamines se déplaçait afin de lui présenter son travail.



J’avais à commenter Le Lac de Lamartine. Les « pieds adorés » m’avaient inspiré le paragraphe suivant, que j’ai eu la fatuité de conserver : « Ah ! Être aux pieds de la femme que l’on aime éperdument… Caresser doucement ses chevilles fines, déposer de tendres baisers sur les ongles polis de ses divins orteils… Ne pas oser remonter jusqu’aux mollets fuselés, ne pas oser puis se risquer à oser quand même… Avoir l’audace d’atteindre les genoux, les écarter peut-être, se perdre à tout jamais dans l’enivrant et suave parfum de l’idole, ô instants fabuleux, délicieux entre tous ! »


Elle me rendit mon papier.



Tout en regardant les filles – que je trouvais bien jolies, elles aussi – je me mis à faire un devoir d’algèbre, sans faire appel à Mme Champion, de peur de la voir se moquer de moi. Il y avait, sur un trop lourd buffet Henri II, une photographie. Un jeune homme bien mis, l’air austère. De grosses lunettes d’écaille. Le mari, sans aucun doute. « Odile doit être en manque… » ai-je pensé. Trois mois sans lui ! Un corps à prendre. Nous partîmes tous sans lui serrer la main.


Le lendemain, je lui ai demandé l’autorisation d’utiliser ses WC.



C’était donc là qu’elle descendait sa petite culotte, qu’elle posait ses divines fesses sur le bois de la lunette ! Comme souvent dans les immeubles anciens, le local servait aussi de salle de bain. Nue, elle entrait et sortait de la baignoire, elle coiffait ses cheveux si beaux. Le miroir pouvait voir ses seins, ses cuisses, son ventre, sa divine chatte. Comme je bandais sévèrement, et dans l’espoir de la tenter, j’eus envie d’abandonner quelques giclées de sperme dans le lavabo mais je ne le fis pas, estimant à la réflexion que ce serait sans doute plus maladroit qu’efficace. J’entrouvris en silence la porte voisine. Sa chambre ! Un couvre-lit blanc, encore un crucifix accroché au mur. Je vis en un éclair Odile écartelée nue, bras et jambes liés aux barreaux de son lit, et le sperme que je n’avais pas répandu dans le lavabo jaillit tout seul dans mon slip. Il me fallut retourner d’où je venais pour me nettoyer en vitesse. Ensuite je me remis à ma dissertation.


Quand six heures sonnèrent, je laissai partir les autres et dis à Mme Champion que je désirais la lui montrer, cette dissertation, car je la jugeais terminée.



Je lui tendis les quatre feuillets. J’y évoquais les longs cheveux blonds, enfin délivrés de l’austère chignon, coulant en cascade sur un dos divin après la courbe des épaules (j’omettais de citer Rimbaud). Je parlais au miroir qui avait contemplé les petits seins bien ronds enfin délivrés du noir corsage et de l’austère soutien-gorge, j’enviais la serviette de toilette qui avait caressé le corps pulpeux, je chantais le lit qui avait fait connaître au narrateur et à sa bien-aimée l’indicible plaisir de l’union charnelle. Je m’étais éloigné de Lamartine, certes, mais j’avais pris soin d’évoquer une chambre dans une auberge proche de son fameux lac.


Pendant qu’elle lisait, j’étais debout à côté d’elle. Jamais je n’avais été aussi près de ce corps si désirable !



Tout me devenait possible. Son mari l’avait ratée !



Silencieuse, elle me rendit mes quatre feuillets. Le lendemain, je vis qu’elle me regardait avec tristesse. Elle semblait me plaindre. Mais elle me regardait ! Et elle détournait les yeux quand je relevais la tête.



Les autres partis, elle me demanda qui était mon professeur de lettres.



Je regrettai aussitôt mes dernières paroles. Comment Odile me croirait-elle si un jour je lui déclarais mon amour ? Car enfin, je la désirais, donc j’en étais amoureux. Casanova – que je lisais avec délices – était amoureux de toutes les femmes qu’il convoitait. Et moi, donc ! Odile soupira.



Il y eut un moment de silence. Puis elle reprit la parole :



Nous avions échangé ces paroles assis chacun à sa place, à chaque bout de la longue table. Elle se leva. Je fis de même. J’allai vers elle, je la pris dans mes bras. Elle tremblait. Ses lèvres ne se dérobèrent pas quand les miennes s’en approchèrent. Ma langue explora son palais. La sienne s’aventura dans le mien.



Elle se laissa conduire jusqu’à la porte de sa chambre, que j’ouvris. Nous basculâmes sur le lit. Elle se laissa déshabiller. Je portais mes lèvres sur toute peau que je dévoilais. Ses seins étaient petits, aux aréoles très pâles. Quel bonheur de les sucer, de les mordiller ! Je conquis ensuite la toison d’or de son pubis.



Ma langue s’y frayait un chemin, débusquait le clitoris.



Mais ses mains sur mes tempes appuyaient ma bouche sur son puits d’amour. Elle cria soudain, tout le corps comme tétanisé, et me repoussa. Elle haletait, les yeux hagards.



Mon membre dur comme du bois cherchait à remplacer ma langue.



Elle avait refermé le compas de ses cuisses.



Je repris sa bouche. Elle me laissa faire. Elle me laissa aussi mignoter de nouveau ses seins. Peu à peu, ses cuisses s’ouvrirent. Mon gland se fraya un chemin entre les poils humides, et entra. Odile, qui avait fermé les yeux, les rouvrit.



Comme elle était étroite ! Il me fallait veiller à ne pas me répandre en elle. Heureusement, je m’étais « manipulé » au cours de l’après-midi, comme l’écrit si joliment Casanova. Je pouvais donc me maîtriser et attendre sa jouissance avant de me retirer et de polluer son drap blanc. Je me promis de prendre une capote la prochaine fois.



Quelques tendres baisers sur ses paupières séchèrent ses quelques larmes. Comme je lui souriais, elle prit un air farouche :



Je repris mes vêtements et je partis. Elle resta sur son lit, un drap dissimulant désormais son corps. Tout au long des jours qui suivirent, elle me fit partir avec les autres. Elle me regardait sévèrement. Son confesseur avait dû la tancer d’importance.


J’ai sonné à sa porte le matin du jeudi suivant. En ce temps-là, le jeudi était jour de repos pour les élèves.



Elle parut hésiter.



Je la suivis dans sa salle à manger. Nous y restâmes debout. Odile était très pâle.



Elle sanglotait, la tête sur mon épaule. Mes mains défirent son chignon, jouèrent dans ses cheveux. Mes lèvres prirent sa bouche. Elle se laissa, une nouvelle fois, entraîner dans sa chambre. Je défis ses vêtements pendant qu’elle gémissait qu’il ne fallait pas, qu’elle était une femme perdue, indigne, une débauchée, et qu’elle en serait sévèrement punie un jour. Ma langue retrouva son clitoris qui n’avait jamais été à pareille fête. Elle me confia plus tard, en effet, que jamais Adrien, son mari… Jamais non plus elle ne l’avait sucé. Elle le fit pour moi, craignant de me faire du mal, ouvrant grand sa petite bouche. Ensuite, comme j’avais pris soin de me munir d’une capote, je la fis jouir avec force soupirs, halètements et petits cris.


Le lendemain, elle me pria de rester après le départ des autres, sous un prétexte qui ne les trompa guère : certains et certaines d’entre eux ricanèrent en douce. Elle avait reçu une lettre de son mari.



Panique à bord !



Je fis mine de m’en aller.



Je lui pris la main. Elle me suivit dans sa chambre. Je procédai à son déshabillage. Je levai la tête et revis le crucifix.



Elle se mordit les lèvres et se coucha, bras et jambes écartés.



J’ouvris son armoire, j’y cherchai de quoi lier ses poignets et ses chevilles aux montants de cuivre de son lit. Des bas firent l’affaire. Je me mis nu. Je n’eus pas besoin, ensuite, de lécher longtemps ses petites lèvres et son clitoris : c’était déjà très humide ! Quand je fus en elle, elle me demanda de lui faire mal ; je pinçai la pointe de ses seins. Elle jouit très vite. Moi aussi. Après, j’ai posé mes lèvres un peu partout sur son corps, j’ai sucé doucement ses tétons roses.



Elle ne me répondit pas tout de suite. Puis :



Elle fermait les yeux, imaginant sans doute que j’étais un inconnu qui profitait d’elle. Le lendemain, elle se conduisit comme une étrangère, critiquant devant les autres un commentaire de texte que j’avais bâclé (Brise Marine, de Mallarmé).



Les dadais partis :



Souvent, elle me faisait partir en même temps que les autres. Mais quand je tardais trop à m’en aller, si elle ne me chassait pas (Ne me tente pas, va-t’en, je veux rester fidèle à mon mari. Il va bientôt revenir.), elle me demandait de l’attacher sur son lit. Je l’aveuglais à l’aide d’un foulard de soie et je faisais mine d’aller chercher des inconnus. Elle jouissait alors très vite et murmurait ensuite qu’elle avait honte d’elle-même, qu’elle était une pécheresse et qu’elle méritait d’être punie. Elle avait alors droit à un acompte immédiat : j’appliquais une pince à linge sur ses tétons roses, et d’autres sur ses petites lèvres. Une fois sur le clitoris, mais elle m’a demandé de ne pas recommencer car c’était trop douloureux.


Elle examinait le contenu des capotes, le goûtait parfois. Si bien qu’elle me demanda un jour de ne pas me retirer lorsqu’elle me suçait.



Le lendemain, elle me dit qu’elle avait réfléchi, qu’il était normal après tout d’éprouver du plaisir quand on faisait l’amour avec son mari et que mon idée n’était peut-être pas si mauvaise que cela, tout bien considéré.



Il revint début mars. Je devais naturellement continuer à aller chez Mme Champion. Mes notes étant devenues très correctes, mes parents étaient contents.



Les parents ne savent jamais tout. Adrien Champion rentrait du travail en fin d’après-midi. Impossible de batifoler ! Un jour, en montrant à Odile un devoir de physique que je venais de terminer, j’y ajoutai une question : ALORS ? Elle se contenta de hausser les épaules, tristement.


Sous un prétexte quelconque, je sonnai à leur porte un jeudi après-midi.



Il ne devait pas revenir de bonne heure, il était loin. Elle m’entraîna dans leur chambre. J’avais peur qu’il surgisse, je voulais aller vite, elle fut déçue.



Je n’ai pas insisté. J’avais Chantal. J’ai obtenu le premier bac, comme on disait alors, avec mention bien ! Je suis rentré en classe de philosophie ; il n’était plus question d’aller chez Mme Champion. Je pensais parfois à elle, qui méritait mieux que ce qui lui arrivait. Avais-je vraiment commis une mauvaise action ? Une idée m’est venue. Je lui ai téléphoné :



La lettre en question, la voici. J’en ai conservé le brouillon.


Madame,


Je tiens à vous remercier. C’est grâce à vous que j’ai obtenu mon premier bac, et même avec mention ! Vous avez su me mettre au travail, m’intéresser à certaines matières que je trouvais rébarbatives. Surtout, vous m’avez appris à discipliner mon style, à éviter des répétitions, des redondances, certaines fautes d’orthographe, à ne pas me payer de mots mais à exprimer clairement ce que j’avais à dire… Oui, soyez-en remerciée !


Permettez-moi de mettre vos conseils en pratique, Madame, pour vous avouer que je vous ai aimée, passionnément aimée. Vous êtes trop fine pour ne pas l’avoir compris, mais vous avez fait mine de ne pas le voir. Un jour que je tentais de retenir votre main dans la mienne, pour retarder l’instant de mon départ, et aussi pour – espérais-je follement – obtenir peut-être de vous l’aumône d’un simple baiser ; vous avez regardé la photographie de votre mari et j’ai compris que votre fidélité à l’absent était indéfectible.


J’en ai eu le cœur brisé, Madame, sans cesser de vous adorer en silence. Mais j’ai tellement souffert par votre faute que je tiens à vous faire savoir que j’ai rencontré une jeune fille et que nous nous retrouvons dans sa chambrette, rue Sainte-Opportune, n° 24. Elle est étudiante en Droit. Notre relation amoureuse a commencé pendant ces dernières grandes vacances. Nous nous sommes embrassés dans un petit bois de pins. J’ai dégrafé son corsage, son soutien-gorge. Ses seins furent un enchantement ! J’y ai porté mes lèvres, je les ai longuement sucés. Ses mains sur mes tempes, elle m’invitait à continuer.


L’endroit était sauvage, nous ne risquions pas d’être surpris. Nous nous sommes allongés sur la mousse. J’ai glissé les mains sous sa jupe, caressé ses cuisses, atteint la petite culotte de coton. Elle était humide ! La jupe ôtée, la culotte aussi, mes lèvres se sont approchées du délicieux pertuis de Chantal. Mes doigts ont écarté quelques poils follets et ma langue a exploré deux petites lèvres roses et un petit bouton d’amour que j’ai longuement sucé.


Chantal a grandement apprécié, je vous l’assure. Ne voulant pas être redevable, elle a défait ma ceinture, déboutonné ma braguette, fouillé dans mon slip. C’est alors que je me suis débarrassé de ces vêtements devenus gênants. Chantal a considéré ma nudité. Loin de la recouvrir du manteau de Noé, comme on l’apprend au catéchisme, elle l’a considérée avec surprise, s’étonnant de sa fermeté et de sa dimension. Il est vrai qu’elle n’en avait encore jamais vu d’autres. Elle a d’abord estimé que cela ne rentrerait jamais en elle. Je l’ai assurée du contraire. D’ailleurs, cela pouvait attendre : je ne tenais pas à la brusquer, je voulais surtout lui donner du plaisir.


J’ai réussi, Madame, au-delà de toute espérance. Ma langue dans son sexe encore vierge, mon membre dans son adorable bouche (ce n’est pas pour rien qu’on appelle cela le palais !), nous nous adonnâmes à un soixante-neuf fort agréable. J’eus la délicatesse de ne pas me répandre dans sa bouche, tout en savourant les sucs que dispensait un orgasme qui lui fit pousser de petits cris, auxquels répondirent quelques chants d’oiseaux complices de notre bonheur.


Je ne crois pas que Chantal me trompe ; mais quand je l’attache, les yeux sous un foulard opaque, écartelée sur son lit, bras et jambes liés aux pieds du sommier et que je fais mine d’aller à la recherche d’étrangers, elle jouit très vite quand je pénètre en elle. Je la soupçonne fort, alors, d’imaginer que je suis un autre.


« Je est un autre » écrit d’ailleurs Rimbaud, vous ne l’ignorez pas.


Dans le feu de l’action, il arrive à Chantal de me demander de lui faire mal. Je pince ses petits tétons, je les tords quelque peu, je les étire, j’y applique des pinces à linge ; mais elle entend que je souffre également, si bien que nous nous les partageons et qu’elles s’entrechoquent entre nos deux poitrines. Un jour, j’y mis quelques orties, entre nos deux poitrines. Ce fut divin !


Agréez, Madame, mes respectueuses salutations.


Gérard



Le jeudi suivant, j’ai sonné à la porte d’Odile. Son mari était absent. Il avait lu ma lettre. Tout ce que je racontais avoir fait à Chantal, il l’avait fait à Odile et elle avait bien apprécié. C’est-à-dire qu’elle avait enfin joui. En pensant à moi, a-t-elle ajouté. Son mari avait cherché à lui faire avouer qu’elle avait fait l’amour avec moi.



Elle m’y entraîna. Le crucifix avait disparu du mur.