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n° 15756Fiche technique26806 caractères26806
Temps de lecture estimé : 16 mn
22/08/13
corrigé 10/06/21
Résumé:  Ma vie amoureuse, qui n'est pas un long fleuve tranquille.
Critères:  fhh extracon hotel
Auteur : Céline_lafont      
Les souliers rouges

Adolescente, je repoussais régulièrement les avances des garçons parce que je voulais trouver l’Amour avec un grand A. J’étais extrêmement timide et attendais le prince charmant avec son armure et sa grosse lance, mais mon horizon sentimental n’était peuplé que de manants sans intérêt.


Cupidon me refusant sa flèche, à l’aube de mes 22 ans j’offris ma virginité à un jeune homme plus mignon que les autres. Je me doutais que cette relation ne correspondrait pas à la première lettre de l’alphabet tant attendue, mais le jeune homme aimait bien mes yeux verts ; alors j’ai craqué un moment sous les compliments et son assiduité à me draguer longuement. Malheureusement, j’avais raison : ce n’était pas du tout un chevalier servant ; il était loin du A. C’était plutôt un grand C, comme grand con. Il aimait trop l’alcool et se prenait pour le centre de la Terre. Notre relation fut éphémère.

Mais rassurez-vous, cette expérience malheureuse ne m’a pas traumatisée. J’ai juste raté la première marche de ma vie amoureuse.


Quelques mois plus tard, ma deuxième relation fut à la hauteur de la première. Ce nouveau mâle me plaisait bien et me complimentait sans cesse sur mon 95C, mais je n’avais pas compris qu’il ne voyait que ça. Alors, au début c’était drôle, mais cela devint de plus en plus lourd. Lui, c’était un gros bœuf avec un énorme B. S’il avait acheté une poupée gonflable avec de gros nénés, au moins il n’aurait fait chier personne ; mais non, il a fallu que je tombe dessus.

« Branlette espagnole ? » « Espagnole ? » « C’est quoi ? » « Ah ouais… » « Bon, juste un peu, si tu veux. »

Bon, OK, j’ai raté la deuxième marche également. Deux relations, deux lamentables soirées ; beaux débuts !


Au lendemain de cette deuxième tentative, faute de mieux, j’optai pour une petite prière et implorai le ciel. Après tout, s’il y a un dieu, il doit bien y avoir un service des réclamations :


« J’ai une protestation à faire. Lorsque vous programmez les mecs, ne serait-il pas possible de leur expliquer qu’une relation, c’est deux partenaires ? Qu’ils sont face à quelque chose d’humain avec des attentes, des envies, des peurs…

Ou alors, ne pourriez-vous pas leur mettre une étiquette : « Premier choix », « Deuxième choix » ? Je ne sais pas, moi, un truc qui pourrait guider et aider les jeunes femmes presque innocentes. Ou bien graver le mode d’emploi dans le dos ou un résumé de leurs tares…

Et puis pourquoi me faire ça à moi ? Je me suis conduite sagement jusque-là ; alors pourquoi cet acharnement ?

Maintenant, je préviens (et ce n’est pas une menace en l’air) : si cela se reproduit une troisième fois, je change de religion. Je vais voir dans la boutique d’à côté. »


Croyez-moi si vous le voulez, mais mon vœu fut exaucé et la troisième fois fut la bonne. Comme quoi, de temps en temps, il est bon de remettre les choses en place.


Lorsque je rencontrai Cyril, de dix ans mon aîné, lors d’une soirée chez des amis, j’eus l’impression de devenir l’héroïne d’un cartoon, ces vieux dessins animés dans lesquels les yeux des amoureux échangent de larges cœurs. Il était à l’autre bout de la pièce mais nos regards aimantés restèrent collés l’un à l’autre. J’ai tout de suite su que celui-ci serait à la hauteur de mes espérances. J’étais traversée par un long frisson inhabituel et j’avais une boule dans le ventre. Telle une lionne recherchant le mâle, je me suis rapprochée à pas feutrés jusqu’à l’objet de mes désirs. Il sortait d’une longue histoire d’amour et ne voulait pas replonger si tôt ; mais ce soir-là, rien ne m’aurait éloigné de mon objectif. Au diable ma timidité ! Il n’était pas question que je le laisse passer. Je me suis faite si câline et si persuasive que le soir même j’emménageai dans son appartement pour ne plus en ressortir.


Je n’eus pas à le regretter : il me fit sortir de ma chrysalide, me donna confiance en moi. Je devins femme. J’avais raté les deux premières marches mais je franchissais les suivantes avec enthousiasme. J’acceptais tout de lui, sans aucune réticence, tellement il se montrait doux et prévenant. Il était le maître et moi l’élève docile qui s’empressait de réaliser avec joie chacune de ses demandes pour donner ou recevoir des plaisirs jusqu’alors inconnus. J’abandonnai sans réticences mes bons vieux jeans et tee-shirts pour des tenues beaucoup plus sophistiquées. Je partageai même avec entrain son fétichisme pour les porte-jarretelles, bas et les magnifiques talons aiguilles rouges qu’il m’offrit un soir, et qu’il aimait par-dessus tout. Cyril a dépensé une fortune en vêtements pour me rendre encore plus désirable, et cela me plaisait beaucoup. Surmonter ma timidité a été une véritable victoire.


Un an après notre rencontre, il y a sept ans, amoureuse et reconnaissante de tout ce qu’il avait fait pour moi, et malgré ses bourses vides – je parle d’argent, bien sûr – j’acceptai le mariage dans un petit village de province. Quatre ans plus tard naissait notre petite fille alors que nous venions d’emménager dans une maison de la banlieue parisienne. Une vie banale mais heureuse avec nos travails, nos familles, nos amis et nos voisins. Peut-être trop banale car quand tout va trop bien nous ne sommes pas méfiants ; pourtant, chacun de nous possède ses démons : il faut juste ne pas les réveiller. Moi, les miens dormaient encore, mais d’un sommeil de plus en plus léger.


Dans mon monde parfait, il y eut une première fêlure lorsqu’un soir je dînai avec une relation de travail, il y a moins d’un an. Cet homme avec sa voix grave, sa prestance et sa gentillesse me faisait vibrer. Moi qui avais attendu si longtemps mon homme à moi, je découvrais subitement de l’intérêt pour un autre animal de son espèce. Je n’éprouvais aucun amour pour cet homme, mais une attirance physique évidente.


La seconde fêlure fut récente. Un soir, j’attendais mon mari vêtue de tout mon attirail de séduction, salope de la tête aux pieds. Plusieurs semaines que nous n’avions pas fait l’amour. Je l’attendais avec impatience et des envies à fleur de peau. L’impression de pouvoir jouir à la première caresse, une attente douloureuse qui provenait du plus profond de mon ventre. Mais lorsqu’il arriva, mon plan s’effondra comme un château de cartes. Monsieur n’était pas d’humeur ; sa journée professionnelle avait été difficile et le coït tant espéré fut expédié en un claquement de doigt. Ce soir-là, à côté des ronflements de mon compagnon, j’eus beaucoup de mal à trouver le sommeil.


Le lendemain, je lui fis part de ma déception. Ce fut une journée de disputes suivies d’une réconciliation sous la couette et la décision d’avoir un deuxième enfant. La vie est parfois curieuse…


Peu de temps après cet épisode, mon entreprise me proposa de participer à un stage d’apprentissage de deux jours et demi, sur un nouveau logiciel comptable, en province. Des places s’étaient libérées brusquement et l’on me demandait de participer à la session de la semaine suivante, en urgence.


Abandonner si brutalement mon mari et ma fille en cette fin de mois de juin ne m’enchantait guère ; je pensais sincèrement refuser cette offre, certaine que Cyril ne me laisserait pas partir. Mais ce fut tout le contraire. Cyril était enthousiaste :



À contrecœur, je finis par accepter.


Le dimanche suivant, jour du départ, devant mon manque d’entrain Cyril m’aida à faire mes bagages. Je lui tendis mes vêtements qu’il entassa dans la valise. Puis soudain Cyril souleva mes escarpins rouges en disant :



Ces chaussures étaient pour lui un symbole érotique. Je le regardai d’un air interrogatif.



Le raisonnement n’était pas faux et j’en souris. Il mit mes précieux souliers dans la valise et souleva mon porte-jarretelles en disant :



J’avais plus envie de câlins que de sermon. Je fis la moue, fermai ma valise avec difficulté tant elle était pleine et, à 15 heures pile, je prenais le train en direction d’une grande ville de province que je ne connaissais que de nom, abandonnant mon mari et ma puce de trois ans.


L’organisme de formation avait eu la bonne idée d’organiser le stage dans un hôtel situé à côté de la gare que je n’eus aucune peine à trouver, et je rejoignis ma petite chambre pour un long moment de solitude. J’appelai mon mari pour lui dire qu’il me manquait déjà et que je l’aimais. Cet appel me fit chaud au cœur mais je retombai ensuite dans le silence de cette chambre étrangère dans laquelle j’eus beaucoup de mal à trouver le sommeil.


Le lendemain matin, je descendis dans la salle de cours et me présentai au formateur avant de profiter du petit-déjeuner-buffet installé dans un coin de la salle. Ayant sauté le dîner de la veille, je bénis les organisateurs et profitai goulûment de cette aubaine. Les autres stagiaires parlaient peu et avaient l’air aussi perdu que le mien, ce qui me rassura. Nous fûmes invités à nous asseoir derrière un écran, et c’est tout intimidée que je me retrouvai assise entre deux hommes de mon âge. Lors de la présentation, j’appris qu’ils travaillaient à quelques kilomètres seulement de mon entreprise. Des compatriotes en terre inconnue. Cela nous permit de faire connaissance plus facilement.


La formation était agréable ; Thomas à ma gauche et Sylvain à ma droite venaient à mon secours à la moindre de mes difficultés. Nous fîmes plus ample connaissance au déjeuner et je me sentis encore plus proche d’eux lorsque j’appris qu’ils avaient 32 ans comme moi, qu’ils étaient mariés comme moi et qu’ils avaient un enfant comme moi. Dans ces moments d’éloignement, les similitudes rapprochent et rassurent. L’après-midi se déroula sans problème et j’étais de plus en plus détendue entre ces deux hommes qui prenaient soin de moi dans une complicité naissante.


À la fin de cette première journée de formation, Thomas et Cyril m’invitèrent à dîner. Bien décidée à échapper à la solitude, je m’empressai d’accepter leur invitation. Je profitai de cette coupure pour appeler mon mari et une amie avant de descendre au restaurant de l’hôtel.


Le repas se déroulait chaleureusement. Nous discutions de la chance d’avoir épousé un conjoint qui nous plaisait et parlions même de notre fidélité envers lui. Le bonheur de chacun semblait parfait.

Le vin rouge égayait nos confidences et nous n’étions pas avares de petits détails conjugaux assez sympathiques et parfois croustillants. Mes compagnons étaient drôles et je ne regrettais plus mon voyage. Petit à petit, la conversation se débrida jusqu’à discuter de nos rapports amoureux dans nos couples. Au début, chacun se dit satisfait mais nos fêlures remontèrent bien vite à la surface ; nous constations l’érosion des désirs et l’installation d’une certaine routine dans nos vies. Une baisse de libido certainement due à la longueur de nos relations, à la naissance d’un premier enfant et au stress généré par notre travail. Le quotidien effaçant souvent la séduction et la spontanéité. Finalement, tout n’était si parfait que cela.


Nous plaisantions mais faisions un constat amer sur nos relations, bien décidés à améliorer tout cela dès notre retour. Et c’est ainsi, tout échauffée par le vin rouge et toutes mes confidences intimes face à ces deux hommes presque inconnus que je rejoignis ma chambre.


Une fois couchée, je ne pus m’empêcher de songer à Thomas et Sylvain dans leurs quotidiens amoureux. La pensée devint vite érotique, pour ne pas dire plus ; ma main glissa entre mes cuisses et mes caresses précises déclenchèrent mon bonheur. Il y avait bien longtemps que je ne m’étais caressée ainsi.


Le lendemain matin, je retrouvai mes deux nouveaux amis. Nous nous embrassâmes cordialement. La petite discussion intime de la veille nous avait incontestablement rapprochés et la journée se déroula délicieusement. J’étais à nouveau le fruit de toutes leurs attentions et cela me plaisait de plus en plus.


À la fin de cette deuxième journée de formation, nous nous donnâmes naturellement rendez-vous pour le dîner. Je montai dans ma chambre et passai un bref coup de téléphone à mon mari pour lui dire que tout allait bien avant de passer sous la douche. Je me sentais merveilleusement bien et détendue, une sensation de liberté sans aucune pression. Je me maquillai longuement avant de choisir ma tenue. Pour ce dernier repas, j’avais envie d’être séduisante. Je fouillai ma valise pour en ressortir une jupe assez courte qui mettait en valeur mes longues jambes, suivie d’un chemisier qui, au-dessus de mon soutien-gorge, laissait apparaître ma généreuse poitrine, un string et des Dim-up. Je regardai longuement les escarpins rouges, pensant aux moments intimes que nous avions partagés, remerciai mon mari de les avoir mis dans la valise puis les chaussai.

Le miroir me renvoyait une image qui me satisfaisait pleinement. J’étais dans un jeu de séduction qui me plaisait.


Lorsque je fis mon apparition au restaurant, je compris que j’avais fait mouche. Mes compagnons ne cachèrent pas leur surprise et me complimentèrent longuement. Je fondais sous leurs propos élogieux. Ce fut un moment de pur bonheur. La soirée ne pouvait pas mieux commencer.


Puis la conversation reprit là où nous l’avions laissée la veille, sur nos frustrations sexuelles au sein de nos couples jusqu’au moment où Sylvain me demanda :



Même si je ne les prenais pas vraiment au sérieux, ces paroles étaient pour moi de merveilleux compliments. Je leur adressai un large sourire.

Un peu plus tard, Thomas recommença :



Je ne suis pas dans mon état normal, c’est certain ; un petit câlin me ferait du bien, mais j’ai déjà un homme pour ça. Comment répondre à cette question ? Je ne voulais ni les décevoir ni les encourager, et ma réponse fut équivoque.



Leurs regards se firent insistants, espérant une réponse plus précise mais mon sourire les désarma. J’avais vraiment très chaud et ce n’était pas seulement à cause du vin.

Serais-je vraiment capable de finir la nuit avec l’un des deux ? Physiquement, je crois que la réponse est oui ; mais mentalement, je dois combattre cette idée : j’ai ce qu’il faut à la maison pour éteindre ce feu.


Thomas, qui me faisait face, fit tomber maladroitement sa serviette sous la table et se pencha pour la ramasser. J’avais les jambes écartées et la jupe relevée. Normalement, ma pudeur et ma timidité auraient dû me faire serrer les genoux. Mais curieusement, je pris mon verre de vin rouge et restai stoïquement les jambes écartées. Quand Thomas repris sa place, il me regarda fixement et je soutins son regard en dégustant le merveilleux nectar. Visiblement troublé par le spectacle de mes dessous, il cherchait ses mots et enfin se décida d’un coup :



Je n’eus pas le temps de digérer l’information que Sylvain enchaîna lui aussi :



« C’est jour de fête : deux beaux mecs qui ont envie de moi ! Hum, Sylvain ou Thomas ? Calme-toi, Céline. Tu ne dois pas te laisser emporter, il n’en est pas question ; tempère tes ardeurs et les leurs. »



Je pensais m’en sortir pas trop mal, les avoir calmés pour un moment lorsque Thomas ajouta :



Je restai interloquée. Leur entente semblait parfaite et c’était une possibilité à laquelle je n’avais même pas pensé. Je n’en revenais pas ; ils me proposaient une partie à trois. Je restai bouche bée.

« Waouh ! Ils me prennent pour quoi ? Moi, avec deux hommes… ». Des images assez hard traversaient mon esprit. Deux pompiers pour éteindre l’incendie qui se propageait en moi. Les images n’étaient pas si désagréables que ça, bien au contraire. Le ver entrait dans la pomme.

« Reprends-toi, Céline ; tu aurais l’air de quoi ? »



Cela me fit sourire ; c’était agréable à entendre. Je les regardai longuement tour à tour. Je les trouvais beaux et séduisants ; mes défenses diminuaient dangereusement. Le ver creusait sa galerie dans la chair tendre de la pomme.



Mes joues devaient être rouge pivoine ; je les regardais fixement, le souffle court. Éteindre ce gigantesque feu et m’abandonner totalement dans une étreinte sans lendemain avec deux hommes… « Céline, tu es folle ! ».

Le ver dévorait le cœur de la pomme ; le fruit était prêt à tomber.



Lorsque le dessert arriva, Thomas et Sylvain sautèrent dessus et l’engloutirent d’un trait. Moi, je pris mon temps, cuillère après cuillère, les regardant s’impatienter. J’avalai langoureusement la dernière cuillérée quand j’entendis deux :



Le visage de mes deux compagnons s’éclaira d’un seul coup.


Les garçons choisirent la chambre de Thomas pour accueillir nos ébats ; nous prîmes donc la direction des ascenseurs pour le quatrième étage. J’étais assez nerveuse à l’idée de me donner ainsi, mais ne me posais plus de questions : ma décision était prise. Dès que nous fûmes dans l’ascenseur, je m’accrochai à Thomas et l’embrassai à pleine bouche, puis fis de même avec Sylvain. Arrivés au quatrième étage, je recommençai à les embrasser goulûment pendant que ceux-ci me caressaient. Mon soutien-gorge fut vite dégrafé avant que mon string ne glisse le long de mes jambes. Je passais de l’un à l’autre sans difficulté. Nous n’avancions que tout doucement en direction de la chambre, mais les garçons eurent l’intelligence de ne pas me brusquer. Je goûtais leur langue dans ma bouche, leurs mains sur mes seins et leurs doigts inquisiteurs dans mon intimité. J’emmagasinais dans ces moments la force et la folie dont j’avais besoin pour aller plus loin. Lorsque nous nous sommes retrouvés dans la chambre et que la porte fut fermée, en prélude à nos ébats, je m’agenouillai devant mes deux amants d’un soir…


Au petit matin, après quelques heures de sommeil, je me suis réveillée au milieu de mes deux étalons nus, gênée de me retrouver ainsi après la bataille juste vêtue de mes bas et de mes chaussures. Je ne pus réprimer un regard insistant sur les deux sexes avec lesquels j’avais joué si longuement et qui étaient maintenant endormis. Tout doucement, faisant attention de ne réveiller personne, je quittai le lit, enfilai ma jupe et mon chemisier, puis rejoignis ma chambre deux étages plus bas, mon soutien-gorge et mon string à la main. Par malchance, je croisai un stagiaire qui me détailla longuement de la tête aux pieds avant de me sourire d’une manière entendue, comme s’il savait exactement ce que j’avais fait.


Nue devant la glace de la salle de bain, je contemplais la loque qui me faisait face. J’avais les cheveux complètement défaits, les yeux cernés ; mon maquillage coulait sur mon visage, et la semence de mes amants – en plus d’être en moi – dessinait de longues traînées blanches sur ma poitrine et sur l’intérieur de mes cuisses.


Mes yeux descendirent le long de mes bas jusqu’aux escarpins rouges, témoins de mon infidélité. J’eus une pensée pour mon mari, mais les images se succédèrent rapidement dans ma tête. Je jouissais et criais sous les assauts répétés de mes amants. Je me donnais entièrement sans aucune retenue et devançais même leurs désirs. J’en demandais plus, encore et encore, comme une affamée de sexe.


Je ne cherchais pas d’explications et me contentais de constater à quel point j’ai souhaité satisfaire mes envies exacerbées, jusqu’au bout de mes capacités physiques comme jamais je ne l’avais fait.

Je me sentais lasse après ce marathon sexuel, mais curieusement je me sentais sereine. Fatiguée mais satisfaite, et pour le moment sans remords. Je restai là un long moment à me remémorer tous ces moments jouissifs puis, dans un élan de courage, j’entrai sous la douche pour effacer les preuves de ma faute.


De retour en formation pour cette dernière matinée, j’embrassai sagement mes amants comme si rien ne s’était passé. À mon grand soulagement, Thomas et Sylvain eurent la pudeur de ne pas faire allusion à nos échanges torrides. J’avais l’esprit embrumé par cette longue nuit et le peu de sommeil. Je ne comprenais rien aux paroles de l’instructeur et me dodelinais d’une fesse sur l’autre à cause de douleurs que j’avais à des endroits intimes. Mon regard croisa le stagiaire que j’avais rencontré dans les étages ; il me fit un grand sourire. Je lui rendis un sourire gêné et décidai de ne plus regarder dans sa direction.


En fin de matinée, mes amants essayèrent de repousser mon départ pour donner une suite à nos ébats, mais je refusai l’invitation gentiment. Je pris le train du retour en début d’après-midi. J’aurais aimé dormir mais me questionnais sur mon comportement extrême. Rien ne m’avait préparé à cela ; je n’étais pas nymphomane, j’avais jusqu’alors une sexualité normale qui, globalement, me satisfaisait. Alors pourquoi cette frénésie sexuelle s’est-elle emparée de moi ? Et pourquoi je n’arrive pas à m’en vouloir plus que cela ? Le mal était fait et je ne pouvais pas revenir en arrière. Ce qui me dérangeait le plus, c’était la peine que j’allais faire à mon mari car ma décision était prise : je lui devais la vérité. Plus le train se rapprochait de la capitale, plus j’étais mal.


Lorsque j’entrai dans notre appartement, mon mari vint à ma rencontre et m’embrassa longuement. Il me demanda si j’étais heureuse de mon séjour et si j’avais appris beaucoup de choses. Je pris mon temps pour répondre, et alors que j’allais prendre la parole pour tout lui expliquer, il me parla avec verve de ses propres problèmes de boulot. Ma fille arriva en courant pour se jeter dans mes bras. Je l’étreignis et pleurai à grosses larmes. Mon mari me dit que j’étais vraiment trop émotive. Je n’ai rien pu dire.


Aujourd’hui encore, la lourdeur de ma trahison me pèse et il ne se passe pas un jour sans que je pense à cette nuit qui génère en moi honte et excitation.