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Temps de lecture estimé : 36 mn
02/09/13
corrigé 10/06/21
Résumé:  Où l'on voit une soirée "pince fesses" de province offrir des opportunités inattendues.
Critères:  fh rousseurs
Auteur : Nicolas  (la soixantaine, retraité donc débordé, épicurien)            Envoi mini-message
La soirée qu'il ne fallait pas rater




Vrai ou pas ? Roman ou tranche de vie ? Qu’importe, n’est ce pas. Prenez autant de plaisir à lire ce qui suit que j’en ai eu à vous le raconter. Bonne lecture.








Livre 1 : la rencontre



Ça y est, j’ai fait le tour. Dix minutes. Pas plus. Il ne m’a pas fallu beaucoup de temps pour voir et comprendre que cette soirée risquait d’être la plus belle soirée de merde que je n’ai jamais vécue. Mais quelle idée ai-je bien pu avoir d’accepter de remplacer au pied levé et sans aucune préparation Gwladys Landeyrat de Marcenat, notre responsable du marketing (avant, on disait publicité…), coincée « en province » (comme si le patelin du fin fond des Landes, où nous sommes, c’était la capitale !) par des chutes de neige qui ont eu raison des pistes de l’aérodrome local.


Dix minutes pour faire le tour des salons de l’Hôtel du Château. Dix minutes pour reconnaître tous les individus clichés que l’on rencontre dans ce genre de soirées. Depuis le patron de l’agence de pub bronzé aux U. V., cheveux blonds pisseux et chemise ouverte sur son poitrail étriqué, à la blonde platine à gros seins et gros cul dont le rire de tête suraigu a déjà fait converger vers elle la plupart des regards masculins ou féminins. Pas pour les mêmes raisons, bien sûr, mais quand même…


Il y a là aussi le patron de l’entreprise dynamique dont on parle pour la remise des prochains trophées du Quotidien de l’Économie. Il y a encore la traditionnelle bande de pique-assiette déjà agglutinée autour des buffets et des bars triant le « caviar » (tout juste des œufs de lump, et encore pas les meilleurs) et ne buvant bien sûr que du champagne (tiédasse et acide) ou du whisky (mélange de fonds de fûts de 5 ans d’âge tout au plus). Si vous regardez bien vous verrez également madame la Maire (« la », j’y tiens…), monsieur le Conseiller Général et son ennemi de toujours monsieur le Député, avec lequel il est en train de se payer une tranche de bon temps et de franche rigolade (aux dépens de « madame la Maire », soit dit en passant). Vous croiserez encore ce jeune chirurgien dont certaines femmes mûres (qui a dit « blettes » ?) aux traits étonnamment lisses et fermes disent beaucoup de bien. Il y a aussi monsieur le Commissaire de Police et madame, éternels amoureux, tous deux originaires de la ville haute (et de la haute locale) parmi les plus sympas et les moins tordus de l’assemblée.


Vous croiserez également madame le Capitaine du peloton de gendarmerie en grand uniforme et son poisson pilote, l’adjudant-chef Bourdieu, en fin de carrière, qui lui sert de clef pour ouvrir les serrures des groupes sociaux locaux. Il faut dire qu’elle est arrivée de l’autre bout de la France il y a à peine quinze jours. Elle ne passe pas inaperçue, avec sa crinière de feu. Mais « elle a l’air bien brave », comme on dit ici. À ranger dans le même groupe que monsieur le Commissaire… On voit aussi madame la responsable de l’Agence Locale pour l’Emploi et son mari (une sorte de couple à la Dubout), monsieur le Curé (40 ans, une carrure de troisième ligne, un corps d’athlète dont certaines paroissiennes…) en costume sombre et croix discrète au revers. Une fois que vous aurez croisé madame la Juge d’instruction (« la », elle aussi) en compagnie de son collègue, monsieur le Substitut du Procureur (se substitue également au mari : c’est l’amant de madame la Juge), vous aurez fait le tour du plus gros de la troupe des notables. Quand vous saurez qu’il s’agit d’une « soirée de bienfaisance » au profit d’une association qui œuvre pour l’alphabétisation des filles dans un pays au cœur du continent africain, vous saurez presque tout.


Ah si : il faut que je vous dise pourquoi je suis là. Je remplace donc cette pauvre Gwladys Landeyrat de Marcenat, prisonnière des neiges je ne sais où, et qui était censée représenter notre entreprise. Parce que, entre autres lots qui seront mis aux enchères tout à l’heure, il y a un magnifique salon de jardin en bois exotique sorti de nos ateliers et offert par notre bien-aimé patron. Lequel s’est dépêché d’avoir un rendez-vous très important à Paris pour le même soir, dès qu’il a connu la date de la sauterie. Responsable de la production et célibataire, j’étais donc la victime désignée pour venir présenter notre participation et animer les enchères de sa vente, comme le veulent la tradition (c’est la deuxième année que se déroule cette soirée !) et la présidente de l’association en question (accessoirement femme du Conseiller Général du canton).


Avant mon tour, il y aura eu le très gros panier de produits de canard offert par la conserverie locale, les quatre caisses de vins offertes par la cave coopérative, le jambon offert par les charcutiers de la ville, etc., etc. J’ai donc le temps d’aller faire un tour au buffet et d’essayer de sauver au moins une poignée d’olives et un verre de jus de fruit. Il n’y a pas longtemps que c’est ouvert, mais il ne reste déjà plus grand-chose. En plus, impossible de franchir le premier rang ; même en écrasant gaillardement quelques pieds, je n’arrive pas à progresser d’un pouce. En désespoir de cause, je lance mon bras entre deux incrustés et tente de mettre la main sur quelque petit four oublié. Ma tentative est presque réussie. Mais « presque » seulement, car en même temps que le petit four visé, je ramène la main qui s’en est emparée une fraction de seconde avant la mienne. Un rapide coup d’œil, et la volonté de conserver la main et le reste qui la prolonge s’imposent comme une évidence.



Nous sommes face à face, et autant jusqu’à ce jour je n’avais pas eu l’occasion de prêter la moindre attention à cette femme, autant là je suis obligé de m’avouer que c’est bien dommage. Cette bulle à l’écart des autres où nous nous sommes isolés quelques secondes vole en éclats lorsque l’adjudant-chef se précipite pour faire les présentations. Lui et moi, nous nous connaissons un peu car je passe une partie de mes loisirs à jouer au rugby et une autre à entraîner les minimes de l’école du club, très active dans notre ville. Et son dernier fils y est inscrit en junior.



Une fois le pauvre Bourdieu éloigné, elle se retourne vers moi. Je n’avais pas encore eu l’occasion de la voir de si près, et je me mets à le regretter sérieusement. Son uniforme lui va bien et met en valeur des formes qui, sans être « généreuses », ne peuvent passer inaperçues. Les jambes sont longues, fines et musclées. J’essaie d’imaginer les bas remontant haut sur les cuisses à la rencontre des jarretelles qui encadrent un minuscule slip en toile d’araignée pur soie. Mais elle ne m’en laisse pas le temps. Me saisissant par le bras, elle m’entraîne vers une des baies vitrées ouvertes sur le jardin.



Les grands yeux vert émeraude me regardent avec une lueur amusée.



Les yeux brillent un peu plus ; elle s’amuse franchement.



J’ai pour la première fois entendu son rire, léger, cristallin, naturel : rien à voir avec les « glouglous » suraigus de la dinde blonde de tout à l’heure.


Bourdieu, qui tournait en rond à quelques mètres sans oser s’approcher, a fini par nous rejoindre en nous annonçant le début de la vente. Nous nous sommes rapprochés de l’estrade où madame la Présidente entamait son discours de bienvenue.



Il nous a fallu prêter quelque attention au discours de la présidente. Autour de nous, deux ou trois regards sévères nous avaient déjà condamnés.



Je ne me souviens de rien de ce qui a été dit. Un peu bousculé par la foule trop importante pour le petit salon, je me suis retrouvé coincé cuisse à cuisse contre « mon capitaine ». Difficile de rester sans bouger, mais là j’ai fait un effort. Puis j’ai analysé les informations qui m’arrivaient au cerveau : température tiède, contact élastique mais ferme, musculature mouvante qui se contracte et se détend. Maintenant, il y a plus que les cuisses qui se touchent ; épaule contre épaule, nous résistons à la poussée d’arrière en avant de ceux qui « ne voient pas, avancez un peu s’il vous plaît ». « Surtout, ne pas laisser le contact se rompre. » Le discours dure, à la fois trop longtemps car sans intérêt, et bientôt déjà fini. Au moment où les remerciements se terminent, je sens une main se glisser à la jonction de nos deux cuisses et déplacer discrètement quelque chose. Une fraction de seconde plus tard, je comprends : une attache de jarretelle, pressée entre nos deux corps, peut-être un peu douloureuse pour la cuisse. Je ne peux m’empêcher de chuchoter :



Pour toute réponse de ma voisine, je n’obtiens qu’un pinçon sur ma jambe. À peine marqué, comme un encouragement. Au même moment, madame la présidente donne la parole à madame la Maire. Re-blabla, re-bousculade pour être vu de l’estrade. La main qui n’a pas eu le temps d’entamer un repli stratégique se trouve plaquée contre mon entrejambe. Léger raidissement du bras, le temps de la surprise. Raidissement moins léger de mon sexe quelques secondes plus tard. Le message passe : la main salue d’un mouvement des doigts cette nouvelle connaissance. Laquelle rend le salut en augmentant de volume. Mon bassin bascule légèrement en avant, comme pour permettre d’autres privautés. Là aussi, le message passe bien. Trois doigts dessinent à travers le pantalon la bosse incongrue qu’ils ont générée. La tête rousse s’incline légèrement en arrière, les cheveux frôlent ma joue, un parfum frais et presque juvénile me vient aux narines. À peine audible, un très léger sifflement ironique (et admiratif ?) modulé entre les dents monte à mes oreilles.

La foule, d’un seul coup, se fluidifie ; la masse commence à se disperser : les discours sont finis, la vente va commencer. Les conversations reprennent. Ma voisine se tourne vers moi, sourire complice aux lèvres, lesquelles laissent échapper tout bas :



Discrètement, elle s’éloigne et se dirige vers l’escalier qui mène aux sanitaires. Je me donne trois ou quatre minutes, le temps de saluer quelques connaissances. Je repère Bourdieu qui s’est rapproché du bar et semble vouloir participer activement à la résorption des excédents viticoles français. Je me garde bien de me faire repérer, puis j’entame aussi une migration discrète vers les profondeurs de l’hôtel. Le chemin est bien balisé et les locaux visés assez loin de l’escalier. Au moment de passer l’entrée marquée Dames, la porte juste en face s’ouvre et une voix me chuchote :



Je n’ai pas eu le temps de répondre quoi que ce soit ; à peine éclairés par une ampoule à la lumière jaunâtre, nous nous trouvons dans les bras l’un de l’autre, lèvres scellées, langues engagées dans un combat à la fois violent et si doux. Je n’avais jamais imaginé qu’une femme puisse avoir autant de mains actives en même temps. Je croyais que c’était l’apanage des hommes. En fait, j’ai été happé dans une sorte de tornade d’où je suis sorti chemise ouverte, pantalon défait et à mi-jambes, caleçon grand ouvert et sexe à l’air ; enfin, prisonnier de deux mains. Dans le même temps, j’avais réussi à ouvrir le chemisier qui flottait maintenant autour de son torse. Deux seins splendides, arrogants, à peine soutenus par un soutien-gorge en dentelle blanche si légère, occupent mes mains ; mais pas pour longtemps. Je reprends le chemin de mes explorations : je trouve sur la ceinture de la jupe réglementaire les deux boutons et la fermeture Éclair qui me permettent de la faire tomber.


C’est un éblouissement immédiat : comme je l’avais imaginé en début de soirée, le slip est plus un objet de décoration qu’une protection. Il contient à grand-peine une touffe d’un roux de feu pourtant bien taillée et limitée à un triangle dont une pointe marque la direction du sexe. Mais cette fourrure est d’une telle densité, les boucles sont si épaisses, longues, soyeuses…

La jupe à peine à terre, « mon capitaine » se colle contre moi.



Je la pousse dos contre une étagère pleine de torchons et de serviettes de toilette ; elle entoure mon cou de ses bras et remonte ses jambes sur mes hanches. À travers les quelques grammes de dentelle de son slip, je sens la chaleur que dégage son sexe et mesure à son humidité combien elle attend cette dernière phase du combat. Je n’ai pas besoin d’y mettre les mains, elle non plus. D’un seul coup de reins, je la pénètre ; sa lingerie contournée sans coup férir n’a rien pu faire pour l’empêcher.



Son visage marque à la fois l’étonnement et la satisfaction ; ses yeux immenses se sont encore plus ouverts et la lumière leur donne une teinte plus douce. Mes mains soutiennent ses fesses et ressentent les spasmes et contractions qui agitent son ventre. Nous restons sans bouger. Je sens autour de moi ses muqueuses qui massent le pieu de chair qui les a envahies. J’y réponds par quelques mouvements de va-et-vient légers. Nos lèvres se sont à nouveau jointes, et nos langues continuent leur jeu de poursuite. Elle rompt le contact, se rapproche de mon oreille :



Que voulez-vous répondre à ça ? Je me suis exécuté, en y mettant toute la force, la douceur, la violence, le désir dont j’étais capable. Dans la petite pièce, on entendait le choc de mon ventre sur ses fesses, le clapotis de son sexe ruisselant, nos respirations affolées et une sorte de grondement animal dont je compris vite qu’il venait de sa gorge.



Encouragé comme cela, je ne pouvais que mettre encore plus de cœur à l’ouvrage. Elle reprit sa litanie, chaque mot plus fort que le précédent. Ses yeux grands ouverts étaient révulsés. Les narines pincées, la tête rejetée en arrière, elle m’offrait un spectacle d’une sensualité animale rare, violente, à la fois impressionnant et si beau, finalement si tendre et si doux. Je n’ai pas eu le loisir de le contempler bien longtemps. Son grognement s’est amplifié au point de devenir un cri ; elle a ramené sa tête au creux de mon épaule et, au moment où elle ne contrôlait plus rien, m’a sauvagement mordu le cou en grognant sa jouissance. Entre la douleur et l’excitation, je suis moi aussi parti et je me suis longuement vidé en elle.


Il me reste dans les bras une poupée de son, alanguie, abandonnée, et si ce n’était la couleur de sa peau d’un rose très soutenu et sa respiration d’athlète après l’effort, on pourrait la croire morte. Quelques instants plus tard, la nature – par moments cruelle – nous désunit. Flasque et revenu à une taille plus raisonnable, je quitte la place à regret.



Elle laisse glisser ses jambes le long des miennes et reprend peu à peu appui dessus. Une fois rassurée sur leur solidité, elle dénoue ses bras. Son regard encore un peu flou, les deux ou trois frissons qui l’agitent lui donnent un air très fragile. J’ai une énorme bouffée de tendresse pour cette femme qui vient de s’offrir et de me prendre avec une maestria dont j’avais souvent rêvé mais que je n’avais jamais rencontrée.



Dans un coin de la pièce, un lave-mains nous fournit l’eau fraîche indispensable à un brin de toilette. Ce n’est pas le linge qui manque autour de nous.

Quelques minutes plus tard, nous avons effacé la plupart des signes de nos récentes activités. Nous nous quittons sur le pas de la porte ; je reviens directement dans la grande salle, elle passe par les toilettes dames pour un raccord maquillage express.



« Pauvre Bourdieu… Si tu savais, tu ne pourrais plus regarder ton capitaine en face. » J’ai prêté quelque attention au déroulement de la vente. Le panier de conserves de canard venait d’être attribué à madame la chef d’agence ANPE. Roulant d’une hanche sur l’autre, ventre rebondi et seins posés dessus poussés par un solide fessier qui forme contrepoids, elle fend la foule en agitant ses mains grassouillettes et en poussant des petits cris. Derrière elle, résigné, tête basse, calvitie luisante, son micro-mari suit de près avant que le sillage ne se referme. Pauvre vieux, il n’a pas fini d’en entendre parler…

Au moment où, déjà suant et soufflant avant d’avoir fini de grimper les trois marches, monte sur l’estrade le président de l’Amicale des Commerces de Bouche, « mon capitaine » revient à nouveau dans la salle, pour tomber nez à nez avec Bourdieu.



Il est devenu subitement rouge brique, muet, et a gardé la bouche entrouverte.

Simplet, à côté de lui, aurait eu l’air d’un énarque en pleine réflexion.

Nous étions, elle et moi, séparés de quelques mètres, mais nos regards se sont accrochés. J’ai lu dans le sien des promesses qui m’ont fait envisager l’avenir d’une manière bien agréable.

La soirée se poursuit, les mouvements de l’assistance nous rapprochent ou nous séparent selon les moments. Les lots sont attribués parfois avec brio, parfois dans une confusion bruyante. Vient mon tour d’aller faire le clown. Je ne raconterai pas, c’est sans intérêt. Ma prestation fut sans doute moyenne, mais le prix obtenu d’un bon niveau. Que voulez-vous, je ne suis pas un commercial, moi, mais un technicien du bois. Plusieurs fois « mon capitaine » a enchéri, au début. Quand les choses ont commencé à devenir sérieuses, elle n’a plus suivi. Finalement, c’est le jeune chirurgien qui l’a emporté, face au substitut et à madame la Maire.



Descendu de l’estrade, je regarde et écoute madame la présidente remercier tous les présents, et donner rendez-vous à la prochaine assemblée générale de l’association pour un compte rendu détaillé de l’utilisation des fonds récoltés.

La salle se vide lentement ; de petits groupes se forment qu’il faut contourner.



Il faut environ dix minutes pour se rendre chez moi. Le temps de jeter un œil sur la salle de séjour pour vérifier que tout y est en ordre, de sortir des serviettes dans la salle de bain, de vérifier que Le Chat (c’est son nom) n’a pas semé le bazar dans les pièces auxquelles il a accès, que ma chambre est présentable et de préparer un plateau apéritif, j’entends une voiture s’arrêter sur les graviers de l’allée. Un regard par la fenêtre : c’est bien mon invitée. Elle a rangé sa petite Ka sombre juste sous le gros chêne ; personne ne la verra de dehors. Elle s’est changée : terminé, le bel uniforme de gala ; il est remplacé par une jupe en jean et une chemise style bûcheron canadien. C’est drôle, mais cela n’enlève rien à sa féminité. Je vais jusqu’à la porte d’entrée pour l’accueillir.



Décidément, elle a le don de me perturber. Tout à la contemplation de mon invitée, j’en oublie de la faire entrer.



Elle entre.



Une fois arrivés dans le salon, je lui désigne de la main une place sur un des fauteuils. Elle s’y laisse tomber légèrement avec un soupir d’aise. Une fois posée, elle étire ses bras au-dessus de la tête, ce qui a pour effet de faire saillir sa somptueuse poitrine. Quand je dis « somptueuse », c’est en souvenir de ce que j’ai vu et caressé tout à l’heure. N’allez pas fantasmer sur une paire de mamelles à la limite du monstrueux : ses seins sont justes à ma mesure. C’est-à-dire qu’ils tiennent à peine dans mes mains (déjà de bonne taille), mais qu’ils sont fermes, drus et ornés de deux aréoles qui se contractent lorsque le téton durcit et augmente de volume.



Je me suis approché d’elle, et pour être à sa hauteur, je me mets à genoux devant son fauteuil.



Je me penche légèrement en avant, mon ventre posé contre ses genoux et, pour ne pas perdre l’équilibre (menteur !), je pose mes mains sur ses hanches. À ce contact, elle vibre comme la corde trop tendue d’un violon. À travers la chemise de laine, je caresse ses flancs, remontant lentement en direction de sa poitrine. Simultanément, je sens ses genoux qui s’écartent, pas plus que ne le permet l’étroite jupe de jean. Ses mains se rejoignent derrière ma nuque, m’attirent contre elle, m’invitent à poser ma tête entre ses seins, là où – comme par hasard – la chemise est ouverte. Pour me faciliter l’approche, elle se laisse glisser sur le fauteuil, rapprochant son bassin du bord du coussin, ce qui lui permet d’entrouvrir plus grand le compas de ses jambes. Bien qu’assez agréable, la position n’est pas très confortable. Je ne tarde pas à la tirer vers moi et à l’amener sur l’épais tapis de laine étendu sur le sol.


Là, tout change. Plus besoin d’acrobatie pour être l’un contre l’autre ; nos quatre mains sont libres et peuvent recommencer le savant ballet qui prépare notre fusion. Il dure longtemps, ce ballet. Nous avons tant à découvrir l’un de l’autre… L’un comme l’autre, nous avons tenté l’inventaire exhaustif de l’autre, soumettant chaque parcelle de nos corps à la contemplation, l’appréciation, au toucher, à la dégustation, au simple contact des mains, de la bouche, de la peau, des cheveux, du sexe de l’autre. Lorsque nous n’avons plus été que deux ondes de la même fréquence, vibrant au même rythme, respirant l’un par l’autre, n’osant plus bouger de peur de casser l’instant magique, au même moment, ensemble, nous avons chuchoté « Viens… ».


Autant notre première rencontre aura été placée sous le signe de l’urgence animale, autant la seconde l’aura été sous celui de la douceur, de la recherche systématique du plaisir raffiné, de l’unisson harmonique. Lentement, elle m’a tiré sur elle, s’ouvrant comme une gigantesque corolle, m’enserrant contre elle de ses jambes et de ses mains. De ses deux index pointés de chaque côté de ma colonne vertébrale au niveau de mes reins, elle me pousse en elle, légèrement, lentement ; et une fois qu’elle m’a entièrement absorbé, elle donne le rythme de la montée de son plaisir et du mien. Son code est le mien, pas besoin d’école pour le comprendre. Front contre front, les yeux dans les yeux, nous cherchons chacun chez l’autre le moment où nous ne pourrons plus rien contrôler. Lequel de nous deux est parti le premier, je n’en sais rien. Peu importe : nous sommes arrivés ensembles. Cette fois-ci pas de cri : juste un long soupir, une légère plainte modulée en « Ô », à peine audible, accompagnée de longs frissons qui couraient sur ses flancs et que je retrouvais au contact de son ventre, de ses bras et de ses cuisses qui me retenaient encore contre elle. Elle a coulé comme une fontaine, sans bruit, noyant mon sexe dans le sien, diluant en elle ce que je venais d’y déposer. Petit à petit, l’étreinte s’est relâchée ; j’ai perdu cette rigidité qui nous rivait l’un à l’autre et je me suis laissé glisser à ses côtés pour ne pas l’écraser. Elle est venue tout de suite se lover dans mes bras, la tête sur mon épaule, ses cheveux dans mon cou, ses jambes mêlées aux miennes. Je l’ai serrée contre moi et j’ai déposé au creux de sa nuque un baiser tendre et chaud. Elle a répondu d’un léger coup de langue sur mon téton et, me sentant frémir, elle a recommencé.



Le silence s’est installé. De temps en temps, à travers la somnolence qui nous emporte, une pression d’une main, un baiser léger, un soupir d’aise fait voir à l’autre qu’il n’est pas seul à ne pas dormir.


J’étais au bord de sombrer lorsqu’elle a dit :



Nous avons continué quelque temps comme ça, sans bouger, engourdis de bonheur. Puis nous nous sommes séparés.



Elle est revenue de la salle de bain après avoir pris une douche, la tête enturbannée dans une serviette éponge, le corps emballé dans une grande sortie de bain.



Ma douche m’a redonné quelque peu la forme. J’ai enfilé mon peignoir et je suis retourné dans la cuisine. Je n’en avais jamais douté : elle avait parfaitement rempli son rôle et l’omelette approchait de son point de perfection. J’ai rapidement disposé les couverts sur la table face à la fenêtre et elle nous a servis.

Nous avons commencé notre souper en silence. Sans nous quitter des yeux. Il s’y lisait beaucoup de choses. Ce fut elle qui rompit le silence :



La salade a suivi, une belle laitue rouge, croquante à souhait. Puis quelques fruits de saison. Une fois les deux couverts rangés dans le lave-vaisselle, nous sommes repassés au salon. Confortablement lovés dans le canapé, nous écoutons, en silence, un peu de musique.



Le silence s’est à nouveau installé entre nous deux. « Surtout ne rien brusquer, ne rien dire qui soit inconsidéré, ne pas briser ce moment encore bien fragile. » Ce n’est que quand nous avons eu du mal à garder les yeux ouverts que nous sommes allés nous coucher, collés l’un à l’autre, sages comme des images.




Livre 2



Une semaine. Une semaine complète et entière sans se voir. Enfin sans pouvoir être ensemble, seuls, sans pouvoir se rencontrer autrement que « par hasard » dans la rue. Bien sûr, le téléphone a fonctionné, mais ce n’est pas pareil.

Vendredi vers midi, nous nous sommes croisés à la boulangerie, par un hasard un peu arrangé. Finalement, les portables, c’est bien pratique…



Je dois dire que mon vendredi après-midi ne m’a pas pesé : il est passé comme un souffle de printemps, léger, parfumé, doux et chaud.

Notre conversation du soir a duré longtemps. Sa teneur ne vous regarde pas, même si je sais que vous voudriez bien en savoir plus. Je vous dirai simplement qu’elle fut douce, pleine de tendresse, de promesses, de caresses. Nous nous sommes donné rendez-vous chez moi le lendemain, dès qu’elle serait libre. Les préparatifs du week-end ont occupé ma soirée.


Le samedi matin, je me suis réveillé vers les huit heures ; douche, toilette, rasage etc., etc. Vers dix heures, le téléphone a sonné. Lorsque j’ai entendu sa voix, j’ai cru que tout était remis en cause, imaginant un crime sordide ou une affaire ténébreuse qui la bloquait sur place. En fait, rien de tout ça : elle avait réussi à s’arranger pour être libre dès maintenant, mais elle ne pouvait quitter les environs avant l’heure officielle de fin de son service.




En fait, cela ne changeait rien à mes préparatifs. Simplement, nous allions déjeuner un peu plus tôt, et nous partirions dès midi sonnant. Enfin, c’est ce que je croyais.


Elle est arrivée peu de temps après. Elle n’a même pas attendu que je vienne lui ouvrir la porte, et s’est jetée dans mes bras en riant.



J’ai reçu dans les bras et contre moi 65 kg de chaleur douce et élastique. Nos lèvres se sont trouvées de suite, nos mains ont elles aussi retrouvé les chemins découverts il y a une semaine ; et avant même d’avoir repris notre souffle, l’un poussant, l’autre tirant, nous nous sommes retrouvés sur le lit dans la chambre. Assise à califourchon sur mon ventre, sa jupe en jean remontée jusqu’à la taille, elle me tient les deux poignets et m’empêche de bouger comme je le voudrais.



Elle m’a alors lâché les poignets et s’est redressée. Une fraction de seconde, j’ai cru voir son ventre nu, mais ce n’est pas possible, j’ai dû rêver. Toujours assise, elle se redresse et déboutonne sa chemise, offrant à mes regards ses seins pleins et fermes. Puis elle se penche vers moi, me reprend les poignets et, après avoir fermé mes yeux de deux baisers, elle entame sur mon visage une série de caresses avec ses seins. C’est une sensation merveilleuse que sentir le poids de ces deux globes et leur douceur sur mes joues, sur mon front et mes lèvres. Lorsque les tétons passent à portée de ma bouche, je tente bien de les attraper et de les caresser du bout des lèvres et des dents ; mais, comme le mercure dans une soucoupe, ils sont insaisissables, et à peine localisés sont déjà partis ailleurs. Elles deviennent de plus en plus dures, ces pointes qui délicatement et délicieusement labourent mon visage. Les caresses sont aussi plus appuyées. Son souffle devient plus court, et ce n’est pas que la position qui en est cause. Je sens bientôt ses lèvres sur les miennes, qui chuchotent en forme de baiser :



Elle se redresse puis je sens ses doigts agiles qui défont les boutons de ma chemisette. Ses mains s’engagent sous le léger vêtement et caressent ma poitrine et mon estomac. Elle a une science de l’amour et des caresses qui mériteraient une agrégation, si c’était une matière enseignée dans les écoles. (Pourquoi cela ne l’est-il pas, du reste ?). Les caresses qu’elle me prodigue sont alternativement douces et tendre, irritantes quand ce sont les ongles qui frôlent ma peau, légères quand elle aborde une zone pour la première fois, plus appuyées quand un tressaillement lui signifie que la zone est sensible. Elle bouge légèrement son bassin, amenant son entrejambe au contact de ma peau. Le premier contact est soyeux, le second chaud et humide.



En disant cela, elle se tourne légèrement, et de sa main – décidément très habile – elle entreprend de défaire la ceinture de mon pantalon. Le bouton ne résiste pas très longtemps, juste un peu pour la forme et joue rapidement « ville ouverte ». Le combat d’arrière-garde de la braguette ne dure pas plus longtemps. Sans perdre de temps, elle glisse sa main douce et chaude dans mon caleçon, franchissant ainsi en grande gagnante le dernier obstacle.



Elle se redresse, change complètement d’orientation, sa tête tournée vers le triomphant objet de ses désirs et m’offrant une vue plus que rapprochée sur son sexe. Il manifeste sans erreur possible l’état dans lequel elle se trouve. Les grandes lèvres forment une draperie longue et fine qui déborde largement leurs deux sœurs plus petites. Rose pâle sur une partie de leur surface, elles sont bordées d’un liseré brun soutenu qui part en dégradé vers leurs attaches. En haut, on voit nettement le capuchon qui ne cache plus du tout le clitoris long et assez épais. Dans la faible lumière qui traverse les rideaux de la porte-fenêtre, ce petit joyau brille doucement. Un filet cristallin au bout duquel pend une goutte claire comme un diamant de l’eau la plus pure descend lentement vers moi. Je ne peux résister au plaisir de le saisir du bout de la langue. Puis, dans le même mouvement, je reviens à la source, et là je touche le bord des lèvres et en redessine le contour avec ma langue. La réaction ne se fait pas attendre : elle écrase son sexe sur ma figure, et le simple effleurement de ses lèvres qu’elle appliquait sur mon gland se transforme en une prise en bouche gloutonne. Elle relève juste la tête pour protester :



Elle ne rajoute rien, retourne à sa dégustation et me laisse à la mienne en prenant soin de me donner un peu plus d’air. Du coup, je me sens libre d’agir et pose mes mains sur ses fesses, que je caresse doucement alors que ma langue continue l’exploration de son sexe. Mes doigts se rapprochent de celui-ci et, d’un index timide mais décidé, je touche son clitoris. La réaction est immédiate : un ronronnement rauque.



Le dialogue s’arrête là car elle a commencé à bouger d’avant en arrière. Je retrouve sur son visage les expressions de la semaine dernière, et j’essaie de l’accompagner du mieux que je peux vers son septième ciel. A priori, nous n’y réussissons pas trop mal car il ne lui faut que quelques minutes pour se tétaniser, rejetée en arrière, calée par ses mains sur mes genoux. Lorsque je jouis de mon côté, projetant au fond de son ventre de longs jets puissants, elle se laisse aller à crier son bonheur en même temps qu’elle inonde mon ventre. Quelques instants plus tard, elle s’abat sur moi, colle ses lèvres à mes oreilles.



Cet intermède quelque peu physique nous a laissés en sueur. Après une période de repos silencieux entrecoupé d’échanges de baisers passionnés, nous nous dirigeons vers la salle de bain où la cabine de douche nous permet de jouer comme de jeunes chiots sans nous préoccuper d’éventuels dégâts des eaux.

Après déjeuner, le temps de mettre un peu d’ordre dans la maison et nous rangeons nos bagages dans ma voiture. Légers, pour l’un comme pour l’autre. À plusieurs reprises, elle a bien tenté de savoir où nous allions, mais je n’ai rien dit.



« Vers 1830, au moment où naissait la station balnéaire, une brave fille du pays a épousé un de ses voisins, tout aussi brave qu’elle. Il était, comme elle, issu du monde agricole, et outre ses moutons et ses vaches possédait un peu de terrain. Quelques hectares de landes et de broussailles en bord de mer sur lesquels il lâchait ses moutons. Comme beaucoup dans la région, il gagnait un peu d’argent en récoltant la sève de ses pins. En dot, la mariée reçut quelques hectares qui jouxtaient ceux de son mari. À eux deux, ils en possédaient une dizaine, ce qui leur permettait de vivre sinon largement, du moins correctement. Puis, comme ils n’étaient pas fainéants, ils ont pris d’autres surfaces en fermage. Puis des commis pour aller ramasser la sève avec eux. Ils n’étaient pas trop durs avec leurs ouvriers, ce qui les rendait plus enclins à travailler correctement et à rester avec eux.


Le trait de génie est venu de Mathilde. Elle voyait la ville se développer, et a pris peur qu’un jour elle et son Gaston de mari soient obligés de vendre leurs terres pour y construire des villas. Elle a donc décidé de le faire elle-même et de « louer aux bourgeois ». Elle faisait d’une pierre deux coups, augmentant son revenu et gardant ses ouvriers pendant la saison creuse pour la construction, ce qui ne pouvait que les satisfaire. En 1857, Napoléon III construit beaucoup à La Teste, qui passe du statut de quartier à celui de commune libre. C’est comme ça que fut construite en 1873 la « villa Mathilde ». L’année suivante naquit Marguerite, qui toute sa vie fut appelée « Guite » ; et un an après, les fondations de « villa Marguerite » voyaient le jour. Un héritier mâle, Faustin, vint compléter la famille. Les deux maisons étaient louées quasiment à l’année par des gens de Bordeaux ; Mathilde et Gaston géraient leur gagne-pain au mieux de leurs intérêts.


Habitués à vivre à la dure, ils restaient dans leur ferme et y élevaient les enfants, continuant à travailler comme avant. Avant 1910, leur patrimoine se constituait de quatre villas construites en premier rang, face au bassin. Ils avaient reçu quelques propositions d’achat, mais les avaient toutes refusées. Leur notaire les avait un peu pris sous sa protection et leur prodiguait de judicieux conseils. Les années qui suivirent furent moins fastes, tu t’en doutes, mais ils réussirent à garder leur patrimoine intact. Pendant les combats de la Marne, Faustin a eu la moitié du visage emporté par un éclat d’obus. Lorsqu’il revint bien après la fin des combats, ce fut pour se cloîtrer à la ferme où il s’occupait des bêtes et vivait à peu près comme elles. Rien ne put y faire : son père, sa mère, sa sœur s’essayèrent bien à le raisonner ou à l’aider, il ne sortit jamais plus de la cour et sombra dans la dépression. À l’époque, le seul « médicament » connu était l’alcool. Il a fini par se noyer une nuit en tombant dans un fossé, ivre mort, probablement autant d’alcool que de désespoir.


En 1923, Guite rencontra Émile. Ils se plurent et se marièrent en fin d’année. Un an après naissait Léon, qui ne vécut que quelques jours. Il fut suivi de plusieurs fausses couches, et tout le monde se résigna à ce qu’il n’y ait pas d’héritier. Les années folles les occupèrent et calmèrent les douleurs. Ils créèrent le premier terrain de camping au moment du Front Populaire, ce qui les occupa encore un peu plus. Puis vint la guerre. Par on ne sait quel miracle, il n’y eut aucune perte ni en vie humaine (pourtant Émile s’engagea dans les maquis du Sud-Ouest dès les premiers jours), ni en matériel. Les villas furent louées comme si de rien n’était. Une servit de cache pour des candidats à l’évasion vers Alger ou Londres, alors qu’elle était occupée par un notable bordelais, connu pour ses penchants collabo. En 1945, Émile revint à la maison et en 1946 naquit Gérard. Ses parents travaillaient avec Mathilde et Gaston, s’occupant plus des villas et du camping que de la ferme.


L’essor des loisirs et le niveau de vie des Français récompensèrent les anciens, qui disparurent dans le calme et entourés des leurs dans les années 60. En 1976, Gérard épousa Catherine, rencontrée sur la plage l’été précédent. Fille d’ouvriers du Nord, elle s’intégra à la famille sans aucune difficulté et aida à son tour à gérer le camping et les locations. Elle eut, un jour où le camping était plein, l’idée de louer la maison de Guite. Ainsi naquit le premier des trois gîtes qui sont venus s’ajouter au reste. En 1977 ils ont eu un fils, Sébastien. Comme ses parents étaient trop jeunes pour passer la main, il est allé exercer ses talents ailleurs. Mais régulièrement, il revient au bercail. Voilà !



Un coup d’œil rapide et je vis deux grosses larmes couler sur ses joues. « Merde, qu’est-ce que j’ai fait… » J’ai tout de suite repéré un parking aménagé un peu en retrait et j’y ai garé la voiture. J’ai débouclé ma ceinture et je me suis penché vers Adeline. Mais avant même d’être à sa hauteur, elle s’était détachée, avait ouvert sa portière et était sortie sur le parking. Je l’ai rejointe rapidement et l’ai prise dans mes bras.



Les derniers kilomètres ont été faits en silence. Juste quelques sanglots et soupirs agitaient ses épaules. J’ai même cru qu’elle s’était endormie. Lorsque nous sommes arrivés à la hauteur de La Teste, j’ai bifurqué pour rejoindre l’atelier d’un ostréiculteur que je connais bien. Ce n’est qu’en arrivant qu’Adeline s’est manifestée à nouveau.



Pour toute réponse, elle est venue se loger contre mon épaule, a passé ses bras autour de ma taille et m’a embrassé. Quelques minutes plus tard, nous avions chacun notre douzaine et notre verre de vin blanc. Dégustation en silence, presque religieuse…



La communication avec ma mère fut brève. Elle n’aime pas parler au téléphone, qui est réservé au travail et aux ennuis. Ou encore aux nouvelles importantes, naissances entre autres. Quelqu’un qui arrive au moment du déjeuner et qui ne vient pas seul, c’est normal. Donc, pas besoin de téléphoner. C’est ce qu’elle m’a rappelé avant de raccrocher. J’ai eu juste le temps de lui dire que j’apporterai les entrées.



Une fois notre dégustation terminée, notre achat emballé et rangé dans le coffre, nous avons repris la route qui longe la côte du bassin.

Si vous voulez partager les paysages que nous avons longés, il ne vous reste qu’à faire le voyage. Si vous ne le faites pas, c’est que ça ne vous intéresse pas ; donc, pas la peine que je vous raconte.

Il était presque midi lorsque nous sommes arrivés. Mes parents sont sortis sur le seuil pour nous accueillir.








La suite ? C’est vrai, vous la voulez ?

Un petit mail pour m’en convaincre et je me remets au travail.