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Temps de lecture estimé : 58 mn
07/10/13
corrigé 10/06/21
Résumé:  « Il faut vivre avec son temps » est une maxime souvent entendue. Mais dans certaines circonstances, cela peut se révéler encore bien plus difficile qu'on ne le pense.
Critères:  #délire #fantastique fh fhhh profélève grossexe jardin parking voir exhib noculotte pénétratio sandwich fsodo
Auteur : Catherine  (100% inédit.)            Envoi mini-message
Décalage horaire




Note de l’auteur : En écrivant ce texte, j’ai voulu, une fois de plus, sortir des sentiers battus. Ce seront vos appréciations qui me diront si j’ai eu raison de m’aventurer dans cette voie.

Bonne lecture.







La seconde moitié du vingt-et-unième siècle s’avérait prometteuse. Après un premier tiers assez calamiteux suite à des crises à répétitions et bien souvent provoquées à dessein par une infime minorité, la situation mondiale s’était enfin stabilisée avant de reprendre le chemin du progrès.


Comment cela était-il arrivé ? Et fait, tout était dû à une coïncidence de calendriers électoraux.


Imagez les cinq pays les plus puissants du monde élisant cinq femmes à leur tête. Plus fort encore, imaginez-les travaillant main dans la main pour le bien de l’humanité toute entière.

Incroyable ? D’ailleurs, nous, il nous a fallu très longtemps pour réussir à le concevoir…


Mais les résultats étaient là : le chômage s’était stabilisé avant de quasiment disparaître, et le niveau de vie de l’ensemble des peuples avait progressé. Certes, il restait encore quelques progrès à faire dans certains domaines, mais la situation était probablement la meilleure que l’humanité ait connue depuis des siècles.


Nous étions d’ailleurs sur le point de réélire ces cinq femmes pour la troisième fois lorsqu’un « petit » détail faillit bien être le grain de sable qui allait enrayer cette machine trop bien huilée.

Sans que l’on ait la moindre idée d’où ils venaient, qui ils étaient et ce qu’ils voulaient, une nuée de vaisseaux extraterrestres venait d’envahir la Terre et de se placer au-dessus des plus grandes métropoles de la planète.


Et puis ? Et bien, après leur arrivée, plus rien. Cela faisait bientôt deux ans qu’ils étaient là, en stationnaire au-dessus de nos villes, sans manifester aucun signe de vie. Toutes les tentatives de prise de contact s’était avérées vaines, cela s’apparentait à s’adresser à un mur et espérer qu’il réponde. Alors, après de longs mois d’inquiétude, il avait été décidé d’attendre. D’attendre quoi ? Bien malin qui aurait pu le dire… Mais, et le monde entier en convenait, s’ils avaient dû nous attaquer, cela aurait déjà fait depuis longtemps.


Et puis, pour ma part, de leurs soucoupes et de leurs invasions qui n’en finissaient pas d’être imminentes, je m’en foutais dans les grandes largeurs… En effet, j’avais une préoccupation autrement plus prenante : j’étais amoureux. Terriblement amoureux, immensément amoureux, infiniment amoureux, atrocement amoureux.


J’avais connu Sylvia sur les bancs de l’école. Nous avions grandi, et notre relation amicale s’était doucement transformée jusqu’à devenir ce qui ressemblait fort à une histoire d’amour. Elle avait quelques mois de plus que moi, aussi était-ce elle qui avait pris la décision d’effectuer le grand saut…


Une soupente poussiéreuse dans une vieille bicoque au milieu de nulle part, un vieux lit vermoulu retapé pour l’occasion et dans la douce chaleur d’un après-midi d’été, elle venait de me faire entrer dans un autre monde. Bien entendu, pour un coup d’essai, ce ne fut pas un coup de maître mais peu importe, nous savions au fond de nous que plus rien ne nous séparerait et que nous disposions désormais de longues années devant nous pour des milliers de fois remettre sur le métier notre ouvrage.


Quelques semaines avant mes dix-neuf ans, Sylvia s’adressait à moi sur le ton de la conspiration.



Assez curieusement, lorsque la femme que vous aimez vous propose ce genre de combine, vous vous posez mille questions. J’insistai.



Elle avait légèrement grimacé avant de recommencer à sourire.



J’en étais, bien évidemment, tombé sur le cul.



Les parents de Sylvia disposaient de revenus conséquents, ce qui n’était pas le cas des miens.



Naturellement, j’avais sauté de joie. Depuis le temps que j’en rêvais…



--oooOooo--



Le fameux soir était arrivé. Non, pas celui du mariage : celui de mon anniversaire. La veille, nous avions fait la fête avec les copains et copines. Nous avions beaucoup dansé, pas mal chanté, mais surtout passablement fumé et picolé. Depuis la mise au point des produits de synthèse, c’était devenu une activité sans danger… Cela produisait les mêmes effets désinhibiteurs mais sans la gueule de bois du lendemain et surtout sans aucune accoutumance.


Et donc, ce samedi-là, il n’y avait que Sylvia et moi. Elle était venue me chercher dans une somptueuse voiture avec chauffeur, une très vieille Maserati datant du début du siècle mais admirablement conservée.


À l’intérieur, j’avais presque eu du mal à la reconnaître. Maquillée et coiffée comme une princesse, elle portait une robe fourreau d’un noir de jais qui semblait peinte à même sa peau. Une petite veste de fourrure – probablement synthétique, n’exagérons rien – négligemment posé sur ses épaules nues, elle était ravissante.


Cependant, malgré son regard de braise, je ne parvenais pas à me désintéresser du compas de ses jambes.


Comme échappée par l’ouverture de sa robe fendue, sa cuisse se révélait très haut… Très haut, mais pas tout à fait assez pour savoir si elle était allée jusqu’au bout de mes souhaits. Sylvia avait parfaitement conscience de mon trouble et ne faisait bien évidemment rien pour dissiper mes doutes ; mais, après tout, cela faisait partie du jeu…


Le repas avait été excellent même si, honnêtement, j’attendais la fin de celui-ci avec une certaine impatience. Et pour cause ! Aussitôt l’énorme portière refermée derrière nous, nos langues se mêlaient.


À l’aller, s’il était hors de question de prendre le risque de froisser ce si beau costume confectionné sur mesure ou de déchirer le satin de la robe de Sylvia, la musique n’était plus tout à fait la même lors du retour.


Profitant de l’immense espace intérieur et de la faible luminosité de l’habitacle, je m’étais agenouillé devant elle. Mes mains avaient glissé le long de ses jambes, de plus en plus haut, jusqu’à ce que je découvre ce dont je rêvais depuis l’instant où elle m’avait demandé de lui décrire mes fantasmes. Oui, la belle avait abandonné ses classiques collants pour un porte-jarretelles de dentelle rouge et des bas de soie noire…


Et, continuant ma quête avec obstination, je découvris quelques instants plus tard que, exactement comme j’en avais rêvé, elle ne portait pas non plus de culotte. J’étais aux anges, mais tout cela n’était rien à côté de la dernière surprise qu’elle m’avait réservée : alors que je ne connaissais son adorable sexe que couvert d’une légère fourrure brune, je le devinais soudain totalement lisse. Certes, cela faisait partie de ma liste de souhaits, mais je n’aurais jamais cru que celui-ci puisse être exaucé.


Cette fois, c’en était trop. Sans me préoccuper de ce chauffeur qui, sans doute, irait tout raconter à son père, je glissai ma tête dans la fourche des jambes de mon amie. Le contact de ma langue sur ce sexe lisse m’électrisa… Pouvoir accéder au moindre repli de son intimité sans se soucier d’un poil forcément taquin était une sensation merveilleuse.


Quelques minutes plus tard, Sylvia partait dans une longue jouissance comme je ne lui en avais sans doute jamais provoquée. Cela aurait pu s’arrêter là mais, à peine avions-nous repris nos esprits que, la robe remontée très haut, c’était à son tour de venir s’empaler sur mon sexe dressé, toujours sous le regard absent de notre chauffeur.


Ce dernier, sans doute coutumier de ce genre de balade coquine, se mit alors à adopter une conduite quelque peu différente. Si, jusque là, nous étions admirablement portés, il semblait s’être mis en tête de passer sur chacune des irrégularités de la route qui se présentaient, le tout en accélérant ou freinant plus que de raison.


Maladresse ? Vengeance ? Inexpérience ? Incompétence ? Rien de tout cela, tout au contraire. Chaque mouvement de la caisse accentuait notre plaisir à tous les deux sans que nous n’ayons à faire le moindre mouvement.


Lorsque, au bout d’un trajet visiblement prolongé d’une bonne quinzaine de kilomètres, Sylvia eut son second orgasme tandis que je me répandais tout au fond de son ventre, le chauffeur m’adressa le sourire facétieux de celui qui a bien réussi son coup.


Quant à la nuit, elle fut encore bien plus torride que je ne l’aurais imaginée. Si seulement j’avais pu me douter que ce serait la dernière que je passerais avec Sylvia…



--oooOooo--



Le dimanche soir, après deux ans et trois jours d’immobilisme complet, une lueur bleue quasiment fluorescente apparut sous la coque des vaisseaux jusqu’ici parfaitement inactifs. Cette lumière fut la dernière chose que presque un milliard de personnes virent avant de disparaître : en l’espace de quelques instants, les quatorze villes les plus peuplées du monde venaient d’être rayées de la carte.

Sans le savoir, nous venions d’entrer en guerre avec une entité parfaitement inconnue et, nous en étions tous persuadés, le pire restait à venir.


Le mardi, je recevais mes papiers d’incorporation.


Le jeudi, alors que nous nous apprêtions déjà à partir au combat, j’apprenais que l’ensemble des quartiers nord de mon patelin – où résidaient Sylvia et ses parents – avait été anéantis par un missile alien. Et nous savions tous qu’avec ces ordures, il était inutile d’espérer qu’il y ait des survivants.


En quatre jours, ma vie était passée du paradis le plus bleu à l’enfer le plus sombre. Et ce n’était que le début.



--oooOooo--



Un tel cataclysme aurait dû totalement anéantir le monde mais, tout au contraire, il déclencha l’union sacrée. Plus de religions, plus de pays, plus de frontières, plus de couleurs de peau, plus de courants politiques : nous étions désormais un seul et même peuple combattant une horde sauvage n’ayant d’autre objectif que de nous exterminer. Mais si nous ne manquions de rien – et surtout pas d’armes et de matériel de combat – des questions commençaient à revenir en boucle : pourquoi, en haut lieu, la « bande des cinq » comme on les appelait désormais, n’avaient pas frappé préventivement ces satanés aliens ?


Cela aurait peut-être pu éviter que des villes comme New York, Moscou, Delhi, Shanghai, Mexico ou Le Caire soient réduites en cendres…


La seconde question était plus pernicieuse encore : où étaient les femmes ? Pendant des décennies, elles avaient fait partie de quasiment toutes les armées du monde ; et là, d’un seul coup, elles avaient disparu. Mais où étaient-elles donc passées ?


La version officielle, ou plus exactement celle « radio tranchées » comme nous nous plaisions ironiquement à la nommer, était qu’il avait été dit en haut lieu que « les femmes ne sont pas faites pour se battre ».


La vérité était toute autre… Et elle nous fut dévoilée de manière aussi fortuite que particulièrement cruelle, alors que nous explorions les décombres de ce qui avait été un hôpital de Copenhague. Selon la méthode classique de l’ennemi, il n’y avait aucun survivant, que ce soit parmi le personnel soignant ou les malades. Enfin, c’est ce que nous pensions…


C’est au quatrième sous-sol que nous découvrîmes l’horreur : toutes les femmes, qu’elles soient, là encore, malades ou soignantes, étaient enfermées là. Un peu à la façon dont certains insectes pondent dans le corps d’un autre et dont la larve se nourrit en grignotant lentement l’intérieur de son hôte sans pour autant le tuer, elles avaient été inséminées de la même façon.


Et elles étaient là, paralysées et impuissantes, en train de se faire interminablement dévorer de l’intérieur par une créature qui, bien entendu, prendrait bien soin de ne s’attaquer à leurs organes vitaux qu’à la toute fin de son développement. La mort au bout d’interminables souffrances…


Jamais je n’oublierai le visage de ces malheureuses implorant que l’on mette fin à leur martyre, et plus particulièrement celui de ce qui fut sans doute une ravissante infirmière black qui, au prix d’un effort surhumain, avait réussi à me subtiliser mon poignard de combat avant de se le plonger elle-même dans l’abdomen pour abréger son calvaire.


Par la suite, nous découvrîmes que tout cela n’avait hélas rien d’exceptionnel et que c’était sans doute pour cette raison que les femmes avaient été éloignées des champs de bataille. Mais, comme dans n’importe quelle armée, la connerie est la norme, et nous reçûmes l’ordre de garder le silence !


Pendant ce temps, les combats continuaient. C’était assez simple : nous arrivions, avec plus ou moins de difficultés, à détruire tout ce qui sortait des vaisseaux-mères, ceux qui avaient détruit nos métropoles. Par contre, même les ogives nucléaires étaient sans effet sur ces derniers… Mais d’où sortaient-ils tout ce matériel et tous ces combattants ? Cela restait une énigme que personne ne parvenait à percer.


Il y avait également un autre mystère que, cette fois, nous ne cherchions pas vraiment à résoudre : notre armement, à nous. Les usines avaient été détruites en même temps que nos villes ; tous les hommes étaient au combat et les femmes introuvables, et pourtant nous ne manquions de rien. Un simple appel radio au beau milieu de nulle part et, dix minutes plus tard, un hélico venait nous balancer plus de munitions que nous ne parviendrions jamais à leur en foutre dans la gueule. Et pourtant, Dieu sait que nous avions la main lourde à chaque fois que l’occasion s’en présentait !


Chacun d’entre nous avait perdu au moins un être cher dans ces attaques surprise. À chaque fois que je parvenais à dessouder l’une de ces créatures, j’imaginais venger un peu de la mort de Sylvia. Mais, chaque nuit, elle revenait me hanter…

En attendant, si le matos ne manquait pas, l’hécatombe n’en finissait pas de durer, et nous étions de moins en moins nombreux à nous battre devant une armée dont les rangs ne semblaient jamais s’éclaircir. Sans un miracle, nous allions perdre cette guerre, et c’en serait fini de l’espèce humaine.


Ce miracle, auquel personne ne croyait plus, vint de là où on l’attendait le moins. Une bande de jeunes hackers trifouillant sur de vieux ordinateurs, et un signal inconnu venant d’un des vaisseaux-mères capté un peu par hasard. Dans l’heure qui avait suivi, le signal avait sans doute fait mille fois le tour de la planète et avait été analysé par des millions de bidouilleurs…


Et le soir, sans même en avoir alerté les autorités militaires, ces jeunes cons renvoyaient un signal quelque peu trafiqué aux vaisseaux-mères ! L’impensable se produisit alors : ces bricoleurs du dimanche avait trouvé le moyen de donner l’ordre à une porte invisible de se refermer. Or, cette fameuse porte – en réalité, plus probablement un trou dans l’espace-temps ou un truc dans ce genre – était le seul accès dont les extraterrestres disposaient pour se faire ravitailler par leur propre monde !


Les forces allaient enfin s’équilibrer, mais… Nous manquions toujours de combattants, et toujours pas de femmes en vue. Certes, chaque nouveau vaisseau que nous détruisions n’était plus remplacé, mais ils continuaient régulièrement à nous tailler en pièces…



--oooOooo--



Pour mon bataillon, cette fois, c’était sans issue. Coincés dans cette saloperie de vallée, le dos au mur et sans possibilité d’évacuer, la fin n’était plus qu’une question de temps. Les offensives se succédaient, nos camarades se faisaient flinguer par dizaines, les carottes étaient cuites.


Les potes et moi, nous nous sommes regardés. Nous allions tous y passer ? C’était désormais une chose acquise. Alors, tant qu’à faire, autant que ce soit de la façon que nous avions choisie. Et nous savions que nous partirions le cœur nettement plus léger si nous n’avions pas le sentiment que tout cela n’aurait pas servi à rien.


Alors, nous avons désobéi aux ordres. Nous devions faire partie de la prochaine offensive, mais ce serait sans nous. En pleine nuit, nous nous sommes barrés en plein milieu de la bataille.


Non, nous ne désertions pas, bien au contraire. Notre but était de rejoindre l’une de leurs bases arrière, de monter à bord d’un de leurs vaisseaux et, une fois à l’intérieur… Nous verrions bien.

Nous étions tous conscients de ne pas avoir la moindre chance d’en ressortir vivants. Alors, juste avant de monter dans ce foutu vaisseau, j’ai embrassé une dernière fois la photo de Sylvia, et nous sommes entrés.


À l’intérieur et pendant presque une demi-heure, ce fut un véritable carnage. Ça, pour dézinguer des centaines de nos potes derrière un pupitre, ces enfoirés étaient doués ! Par contre, pour se battre d’homme à homme, ils étaient nettement moins vaillants…


Mais il ne fallait pas rêver, ces extraterrestres n’allaient pas se laisser tailler indéfiniment en pièces sans réagir, Marc et Dylan l’ont payé cash. Momo, Abdel et Eli les ont suivis… La fête était finie. Il ne nous restait plus qu’une seule chose à faire : essayer de poser toutes les mines dont nous disposions autour de leur réacteur principal et, une fois en place, appuyer sur le bouton…

Et un aller simple pour l’enfer, un !


Et ça, pour péter, ça a pété. Je m’en souviens très bien… Je m’en souviens presque autant que du froid qui a subitement envahi mon corps lorsqu’une gerbe d’hydrogène liquide m’a atteint pendant ma chute.

Game over, fin du voyage.



--oooOooo--



Quarante ans. Paraît que je suis resté cryogénisé quasiment quarante ans, jusqu’à ce que l’on retrouve mon corps pendant les travaux de construction du stade Kevin Lematiz, du nom de l’un des bidouilleurs de génie qui avait réussi à refermer cette satanée porte, et que l’on décide dans la foulée de me passer au micro-ondes virtuel. Parce que, bien sûr, une fois tombé au sol, j’aurais dû dégeler et mourir… Enfin, pas forcément dans cet ordre. Mais pour cela, il aurait aussi fallu que ce vaisseau n’explose pas au-dessus du Groenland et que je ne reste pas pris dans les glaces pendant tout ce temps.


J’ai été long à revenir à la vie, m’a-t-on dit. Je passais sans cesse d’un état à un autre, sans que les spécialistes ne parviennent à en élucider les raisons. Pendant mes rares périodes de conscience, je voyais des dizaines d’infirmières s’occuper de moi et des autres malades. Mais au milieu de toutes ces filles en blouse blanche, quelques-unes avaient particulièrement retenu mon attention : elles étaient beaucoup plus jeunes et, surtout, ne semblaient pas véritablement occupées à soigner les patients. Entre leurs blouses trop courtes laissant apparaître leurs bas blancs et leurs petits culs nus, entre leurs boutons éternellement défaits dévoilant leurs poitrines dénudées et leurs abricots pratiquement toujours lisses, j’avais plutôt l’impression qu’elles assuraient un service d’un autre genre que l’on trouve plus souvent dans certains quartiers chauds que dans un hôpital. Mais, à y regarder à deux fois, la hauteur vertigineuse de leurs talons ne parvenait pas toujours à compenser la tristesse de certaines de ces filles.


Pendant longtemps, j’ai cru qu’il s’agissait d’hallucinations… D’autant que je n’étais jamais long à replonger d’où je venais. Et là, pendant ces longs moments d’inconscience, toute mon existence revenait à la surface.


Ces copains qui, au matin, couraient dans tous les sens à la recherche de ce bras ou de cette main arrachés par un laser pendant la nuit. Les yeux clairs de Sylvia, et les regards qu’elle me lançait lorsque sa langue courait sur ma queue. Les décomptes funèbres que nous faisons au matin. Les reins de Sylvia, qu’elle aimait tant m’offrir et m’offrir encore. Le bruit des six sulfateuses au-dessus de notre tracker. Et puis ma mère, mon premier vélo, le petit chien des voisins, et tout le reste…


On m’a déclaré guéri. Alors, eu égard à mes états de service – à moins que ce ne soit simplement que parce que l’on ne savait pas quoi faire de moi – on m’a proposé de reprendre mes études là où je les avais laissées. Après tout, à l’exception de mes cicatrices et de mes souvenirs, j’avais le corps et l’esprit d’un mec de dix-neuf ans, et la vie devant moi. Quarante ans plus tard, le monde était de nouveau en paix, la vie reprenait ses droits.


Dans la rue, les rares garçons se baladaient toujours avec des nuées de jolies filles toujours très légèrement vêtues. C’était le bonheur… Enfin, c’était ce que je croyais.



--oooOooo--




J’ignore qui est cette ravissante blonde aux yeux clairs qui s’adresse à moi, mais elle m’embrasse comme si je la connaissais depuis des lustres.



Elle sourit.



Je la suis dans le couloir. Le bahut a été reconstruit à l’identique, un convoyeur de troupes alien s’y étant écrasé lors d’une de leurs offensives. D’une certaine manière, cela me rassure dans la mesure où j’ai l’impression de l’avoir quitté l’année d’avant… Par contre, il me faut prendre sur moi pour ne pas imaginer sans cesse qu’au détour d’un couloir, je croiserais Sylvia.


Les profs, eux, ne sont naturellement plus ceux que j’ai connus. Leurs noms sont là-bas, sur l’immense plaque de marbre dans le hall d’entrée. Six d’entre eux sont morts à Detroit, trois à Taïwan, deux autres à Calcutta, encore un autre à Buenos Aires… Sans oublier la liste interminable de tous ceux qui ont disparu sur des théâtres d’opération tout aussi tristes mais moins célèbres.


Assez logiquement, parmi les enseignants actuels, il y a une majorité de représentantes du sexe féminin. Même si quarante-cinq ans se sont écoulés depuis que le dernier vaisseau extraterrestre a été détruit, la planète compte toujours plus de quatre femmes pour un homme. Cherchez l’erreur !



Inutile de dire que cette déclaration de Maud, entre la poire et le fromage, me laisse un peu sur le cul. J’aimerais bien lui demander ce que cela signifie, mais elle s’est déjà éclipsée… Dans l’amphi, je m’assieds auprès d’elle, silencieux.


Finalement, les cours n’ont pas tellement changé. Les méthodes sont les mêmes, le contenu aussi, je n’aurai pas trop de mal à recoller au peloton. Tant mieux.

Maud m’attend à la sortie de l’immense salle.



En fait, une semaine avant mon incorporation, j’usais encore mon fond de pantalon sur des sièges presque identiques à ceux-ci. L’enfer, quant à lui, ne durerait au final que seize mois. Largement assez pour vous donner des cauchemars pour une vie, mais pas assez pour vous faire oublier totalement vos cours.

Par contre, naturellement, une question me turlupine.



Elle blêmit.



Non, je ne le prends pas mal, j’essaie simplement de comprendre. Elle, par contre, semble soudain complètement terrorisée.



Le sept avril ? Si, bien sûr, je connais cette date, depuis que j’ai ré-ouvert les yeux. C’est ce jour-là que le dernier vaisseau alien a été abattu, mettant un terme à cette gigantesque boucherie qui avait décimé près des deux tiers de la population mondiale. Depuis, cette journée est fériée, mais je ne vois pas bien le rapport avec sa proposition.



Cette fois, elle tremble de tous ses membres.



Je navigue dans un océan d’incompréhension, et cela ne s’arrange pas.



En substance, elle m’explique qu’à la fin de la guerre, le fait que les femmes n’aient jamais été présentes sur le terrain ainsi que les pseudos-erreurs de la bande des cinq ont été reprochés à l’ensemble de la gent féminine. Du coup, il fallait qu’elles rendent des comptes, d’où la mise en place de ce qui ressemble fort à une punition collective. Bien évidemment, je bondis.



Maud s’affole.



Elle dit cela avec un tel calme et une telle détermination que j’en suis obligé de baisser pavillon.



Rien que d’y penser, j’en ai les poils qui se hérissent.



Pour paraphraser Audiard, un célèbre auteur de la fin du vingtième siècle, en tant qu’ancien combattant, des conneries, j’en ai déjà entendu quelques-unes. Mais des comme ça, jamais je n’aurais pu penser que cela soit possible.



J’espère, avec cette affirmation, ébrécher ce beau discours et connaître le fin fond de sa pensée, mais sa réponse me sidère.



Ben voyons ! Second coup de semonce.



Cette fois, elle éclate en sanglots.



Là, dans cet immense couloir ouvert à tous vents, des dizaines de personnes ne cessent de passer et repasser. Tout ce petit peuple, y compris les filles, regarde Maud avec une moue visiblement dédaigneuse. Apparemment, son comportement n’est pas dans la norme, et il me semble avoir lu quelque part que toute déviance est sévèrement réprimée.


Je décide de désamorcer temporairement la bombe, d’autant qu’un vieux principe appris au lycée me revient à l’esprit : toutes les valeurs qui sont les nôtres ne sont, en réalité, que celles qui nous ont été inculquées par ceux qui étaient là avant nous et ne sont adaptées, la plupart du temps, qu’à un modèle de société. En clair, si j’avais reçu la même éducation qu’elle, je penserais probablement comme elle.



La vie réserve quelquefois de sacrés numéros de grand écart. Oui, rencontrée dans des conditions normales, je n’aurais effectivement eu de cesse que de séduire Maud, qui est véritablement ravissante même si, physiquement, elle est exactement l’antithèse de ce qu’était Sylvia. Oui, dans une existence normale, j’aurais sûrement été ravi qu’elle me propose, entre la poire et le fromage, de coucher avec elle.


Mais là, maintenant que j’ai percé ses motivations, je n’en ai plus du tout envie. Reste à essayer d’en savoir un peu plus pour ne pas perdre définitivement pied.



--oooOooo--



Exactement comme elle l’avait prévu, le soir du sept avril, Maud a effectivement enfilé le collier rouge. Peu importe qui décide et comment sont définies les affectations, le résultat est là. Et pour nous, finies les balades main dans la main et les petits gestes tendres comme le font tous les amoureux du monde depuis des siècles…

Enfin, amoureux, le mot n’est peut-être pas celui qui convient. Échaudé par son offre, j’ai longtemps préféré la garder comme amie, d’autant qu’elle s’est avérée d’une très grande aide dans ma réadaptation à cette époque.


Mais le corps a parfois des raisons que la raison ignore… Et c’est ainsi qu’un samedi soir, l’appel des sens a été le plus fort : nous avons cédé, et nous sommes devenus amants. Après qu’elle m’ait juré de nombreuses fois que sa seule motivation était le plaisir, notre relation s’est donc tranquillement transformée en amourette étudiante.



Le fait qu’elle m’ait révélé ce détail que je ne connaissais naturellement pas m’a donné confiance en elle. Après tout, lorsque l’on n’est pas loyal envers quelqu’un, on évite de lui donner le bâton pour se faire battre.


Naturellement, pendant tout ce temps, j’ai essayé d’en savoir un peu plus sur le mode opératoire de cette étrange coutume. Toutes les personnes auprès de qui j’ai essayé de me renseigner ont été évasives : en substance, absolument tout ce qui met pas en jeu l’intégrité physique de la Poupée est accepté ; toutes les occasions de les tourmenter et de les rabaisser sont bonnes… Il semble d’ailleurs être de bon goût de pousser le bouchon très, très loin, comme en témoignent les vidéos disponibles un peu partout.

Même si, au fond de moi, je suis infiniment révolté, j’essaie de n’en rien laisser paraître auprès des autres. La guerre m’a appris qu’il est toujours infiniment préférable de ne pas trop exposer ses convictions tant que l’on ne sait pas à qui – et à quoi – on a affaire.


Par contre, cette coutume a au moins un point positif : bien que cela ne lui déplaise fortement, Maud n’a pas eu son mot à dire lorsque je lui ai annoncé que, puisque nous y étions contraints, nous jouerions le jeu de la Poupée lorsque nous serions en public. Par contre, en privé, elle redeviendrait ce qu’elle était, à savoir ma petite amie, point. C’était à prendre ou à laisser.




--oooOooo--



Dix-neuf avril. Nous sommes lundi, premier cours de la semaine. Pour moi, rien n’a changé ; mais pour Maud, on ne peut pas franchement en dire autant. Fini de la voir en jean et en baskets : outre son collier, sa tenue se résume à une paire de chaussures à hauts talons et à une robe de skaï rouge largement décolletée, aussi courte que moulante. Aucun sous-vêtement, c’est la norme ; une Poupée doit toujours être accessible à son maître et toujours prête à accepter le moindre de ses désirs : c’est ainsi par exemple qu’il lui est interdit de serrer les genoux. Mais cela n’arrive que rarement, puisque précisément, c’est à quatre pattes que les Poupées sont censées se déplacer le plus souvent.


Tout cela me donne bien évidemment des envies de meurtre ; mais pour le moment, je ronge mon frein en essayant de ne pas me faire remarquer. Avec Maud, je me contente du service minimum, toujours pour ne pas attirer l’attention. C’est ainsi que, dans le bus, elle s’est assise sur le sol, à mes pieds. Pourtant, il n’y avait pas foule et il restait pas mal de places assises.


Et c’est toujours assise sur le sol – et non à quatre pattes, comme cela se fait classiquement – que Maud attend que je l’emmène en cours. Bien qu’elle porte autour du cou l’habituel collier de cuir rouge relié à la non moins classique chaîne, on me lance régulièrement quelques regards noirs.


La raison en est simple : il paraît que je ne suis pas assez tyrannique avec elle ! Déjà, on m’a demandé plusieurs fois pourquoi elle ne ratait aucun cours alors qu’il aurait été de bon ton de la laisser chez moi, enfermée dans une cage… Ou, encore mieux, de l’oublier deux ou trois jours dans une cave, sans eau ni nourriture. Ravalant mes envies d’homicide, j’ai répondu que cela me permettait de surveiller son travail et de mieux la châtier à chaque fois que ses agissements ne me conviendraient pas.


C’est donc assise à mes pieds que Maud assiste au cours pendant que, deux rangées derrière moi, une petite brune est en train de passer un sale quart d’heure. Enfin, le terme n’est peut-être pas vraiment bien choisi puisque je l’ai entendue accepter ouvertement ce qui allait suivre. Sa voix semblait sincère et la menace absente, comme si tout cela allait de soi et faisait partie de l’entière normalité.


Pourtant, en plein cours et armé d’une sorte de battoir, son maître la corrige longuement avant que quelques-uns de ses copains ne se mettent à la baiser à la chaîne. Tout y passe : insultes, gifles ; la malheureuse se laisse docilement faire tandis que la prof continue comme si de rien n’était. La seule intervention de cette dernière a été pour le maître, à qui elle a tout juste demandé de « faire taire cette salope ». Dans le genre solidarité féminine, y’a quelque chose qui cloche.


Charmants usages…


Ah, enfin la sonnerie. La petite brune, intégralement nue, s’en va, aux pieds de ses bourreaux. Un coup d’œil rapide me confirme ce que je pensais : tout son dos et une bonne partie de son cul sont absolument écarlates. Quant aux traces de foutre, elle en a pratiquement partout, mais principalement sur le visage.


Un type s’adresse à moi.



Pas la peine de m’opposer à ce genre de discours qui semble, encore une fois, constituer la norme.



Ce n’est pas une excuse, c’est parfaitement vrai ; je viens de le voir passer dans le couloir. J’ai remarqué, la semaine dernière, qu’il claudiquait d’une façon qui m’est hélas assez familière et, comme il m’a tout l’air d’avoir dépassé la soixantaine, le doute n’est pas possible.

Tirant Maud par sa laisse, je me dirige vers lui.



Qui dit conflit dit armes et autres saloperies diverses. Alors, pour éviter de se faire encore un peu plus massacrer que ce n’était déjà le cas, les autorités nous avaient concocté un petit tableau sur lequel les armes des aliens étaient référencées, la référence C6 correspondant à une sorte de mine.


Lorsque l’on s’en approchait, elle avait l’effet d’un micro-onde vous pétant à la gueule… Et tous ceux qui étaient dans un rayon de dix mètres n’avaient aucune chance d’en réchapper. Par contre, pour ceux qui étaient plus loin, les muscles des membres exposés se nécrosaient instantanément. Au final, des séquelles irréversibles et, à tout jamais, un boitillement plus ou moins important mais facilement identifiable par un ancien combattant comme moi. Il se retourne.



Je souris tristement.



Comme il ouvre des yeux ronds, je décide de couper court.



Un sourire illumine son visage tandis qu’il me tend affectueusement la main.



Pendant ce temps, Maud se racle la gorge pour se faire remarquer. Un couple qui passait par là nous fusille du regard, Wilheim s’en inquiète.



Je lis dans ses yeux que l’affaire est sérieuse. Alors, pour faire bonne mesure, j’expédie deux baffes bien plus sonores que douloureuses dans la tronche de Maud qui bien évidemment en rajoute, sanglote faussement et en tombe sur le cul.



J’ai hurlé la première ânerie qui me passait par la tête… Il est vrai qu’il semble assez courant d’exiger de sa Poupée qu’elle pratique une fellation – ou, comme je l’ai vu plusieurs fois, de s’accoupler en pleine rue – avec un parfait inconnu. Mais le surprenant vient du comportement de Maud qui, sans broncher le moins du monde, s’agenouille devant le vieil homme avant d’extirper son sexe de sa braguette et de se mettre à l’astiquer sous le regard de quelques passants visiblement désabusés. Nouveau regard sévère de Wilheim, nouvelle fausse gifle de ma part.



De nouveau, quelques sanglots plutôt bien imités, et elle l’embouche tout à fait. L’homme en a même du mal à rester concentré… Je sais pourquoi : lorsque Maud entreprend de faire glisser sa langue sur le bout de ton gland, il faut s’attendre à apercevoir la Grande Ourse en technicolor.



J’acquiesce de la tête.



Je baisse les yeux vers Maud, qui continue de le sucer vigoureusement.



Bien évidement, elle est à genoux. Alors, pour faire sérieux, je lui administre un magistral coup de pied dans l’épaule qui la fait valdinguer sur la pelouse. En fait, Maud a anticipé le coup, que je n’ai naturellement pas vraiment porté. Elle s’est contentée d’accentuer son déséquilibre pour tomber de façon spectaculaire… Sans compter que son cri de pseudo-douleur était assez convaincant. Je la rattrape par son collier et l’invite sans ménagement à se relever, d’autant que nous sommes écoutés.



La voiture de Wilheim n’est pas très loin. Comme c’est un break et que, une fois encore, notre petit manège semble intéresser beaucoup de monde, c’est à coups de pompes que je fais entrer Maud dans le coffre. Une fois à l’intérieur, la discussion reprend.



Même si elle est bien planquée derrière la banquette, Maud a tout entendu.




--oooOooo--



Le domicile du docteur Wilheim est un charmant petit pavillon situé à deux pas de l’université. Une fois à l’intérieur et à la grande surprise de Maud, il n’est plus question de Poupée. D’ailleurs, le docteur l’a invitée à nous rejoindre à table et à partager un verre.



Maud, à mes côtés, ouvre des yeux ronds. Je lui raconte en deux mots la découverte des sous-sols de l’hôpital de Copenhague et des abominables souffrances de ces femmes se faisant dévorer interminablement de l’intérieur… Sans doute la mort la plus atroce que j’ai eue l’occasion de voir dans cette guerre, qui pourtant ne manquait pas d’exemples. Wilheim reprend :



Il a une vilaine grimace.



Je n’en reviens évidemment pas.



Bien évidemment, que je m’en souviens. Le DHBP n’est pas à proprement parler une drogue, puisqu’il n’y a aucune accoutumance et aucun effet psychotrope à proprement parler. Par contre, il permet de moduler ses réactions à la demande et, par exemple et c’est pour cela que nous l’utilisions sur les champs de bataille, pour cacher la peur qui nous étreignait. Dans une moindre mesure, elle permettait même de pondérer sa douleur.



L’idée est lumineuse. Avec le DHBP, elle va pouvoir pleurer à la demande et faire mine de subir les pires affronts sans s’en soucier réellement.


En venant ici, j’ai repéré quelques guetteurs… Les guetteurs seraient ces types chargés de surveiller que tout homme « s’occupe » bien de sa Poupée. Et quand on dit « seraient », c’est qu’ils n’ont pas d’existence officielle, et personne ne peut vraiment prétendre en avoir vus. Mais les légendes sont souvent basées sur des faits réels. Et cela m’étonnerait qu’ils soient partis.



« Ça calmera tout le monde ? Mais que veut-il dire par là ? » En attendant et sans me laisser le temps de parler, il se tourne vers Maud.



Quelques instants plus tard, nous sommes sur le palier de Wilheim, à l’abri des regards.



J’attrape alors de bras de Maud pour le lui remonter dans le dos. Pliée en deux, elle ne peut que m’accompagner dehors… Quelques gifles plus tard, elle se retrouve allongée sur le dos, les jambes écartées et complètement à ma merci. Tout en sanglotant, les yeux pleins de larmes, elle se débat, crie, supplie, mais rien n’y fait… En fait, tout cela n’est qu’une mise en scène rapidement convenue lorsque nous étions encore à l’intérieur. Quoique aussi spectaculaires que sonores, Maud ne les a pratiquement pas senties… Quant à ses pleurs, eux aussi sont totalement bidon… Merci au DHBP !


Tout en lui maintenant les mains au-dessus de la tête, je glisse un doigt dans la fourche de ses cuisses. Sans surprise, j’y trouve une caverne totalement détrempée dans laquelle je m’empresse d’y ajouter un second et, sans douceur, je me mets à la pistonner dans un florilège de bruits mouillés.

Pour Maud, la situation est délicate : elle est censée être en train de se faire violer, mais je sais très bien qu’elle apprécie le petit traitement que je lui inflige. Et cette fois, le DHBP n’y est pour rien !


Tout au contraire, c’est le fruit des quelques soirées passées entre nous alors qu’elle n’était pas encore ma Poupée… « Mon Dieu que je n’aime pas ce mot, et encore moins ce que cela sous-entend ! »

Par contre, exactement comme l’avait prédit Wilheim, c’est déjà la foule, autour de nous… Et le plus surprenant vient de ce qu’il y a largement autant d’hommes que de femmes. Et au petit jeu qui consiste à insulter Maud, ces dernières ne sont pas en reste ! « Mais bon sang, qu’a-t-il bien pu se produire pour que tout cela soit possible ? »


Mais pour le moment, l’urgence est ailleurs. Dégainant ma queue à la manière d’un Lucky Luke nouvelle version, j’embroche Maud et, sans lui laisser le temps de souffler, je commence à la ramoner avec la douceur d’un marteau-pilon. Le cri qu’elle a poussé alors que je la pénétrais a soulevé une clameur d’enthousiasme…


Pour moi, l’heure est grave. J’ai beau savoir que ses larmes sont feintes, que ses cris sont de circonstance, tout cela me trouble quelque peu. Par contre, et cela nul ne peut s’en douter, il y a les muscles que ma partenaire serre et desserre autour de mon sexe. C’est le genre de détail qui ne trompe pas…


Il est une très vieille légende jamais vraiment vérifiée qui veut qu’il soit très difficile de discerner, rien qu’en regardant son visage, si une femme souffre ou, tout au contraire, est en train de jouir. Les rictus sont les mêmes, les gémissements très proches, les cris assez semblables. Et avec Maud, cela tombe plutôt bien. Elle en se débat plus, ne crie plus, elle ponctue tout au contraire chacun de mes coups de boutoir d’un grognement assez ambigu.



J’aimerais pourvoir lâcher Maud pour aller coller une beigne monumentale à l’espèce de morue qui vient de prononcer ces mots. Pour celle qui en est la cible, c’est assez différent : le DHBP agit à la demande sur le subconscient, aussi ne se sent-elle pas touchée par l’insulte. En temps de guerre, cela permet de conserver l’intégralité de son discernement dans les conditions les plus critiques, et cette situation en est assez proche.


Cela dit, la mégère n’a pas tout à fait tort, dans la mesure où Maud est effectivement en partance pour l’orgasme. Encore une fois, les contractions de son bassin n’ont rien d’équivoque, l’explosion est proche…


Celle-ci se produit à l’instant précis où, dans mon esprit, tout se brouille. « Quelque chose me brouille l’écoute. » comme on disait à une époque… Ce à quoi l’on répondait qu’il y avait une panne de micro dans les pièces du fond. En attendant, et à ma grande surprise, une formidable douleur jaillit de mes reins et j’éjacule une formidable quantité de foutre tout au fond du ventre de ma partenaire.


La foule applaudit d’autant plus que Maud fond de nouveau en larmes. Encore une fois, le DHBP est passé par là… Lorsque l’esprit ne sait plus où il en est, il déclenche automatiquement la dernière réaction souhaitée. Et dans son cas à elle, elle pleurait…


Tout ce petit monde semble terriblement intéressé par la manœuvre de désarrimage. C’est vrai, voir un ruisseau de foutre couler d’entre les cuisses d’une Poupée pleurant toutes les larmes de son corps, c’est un plaisir divin… « Bande de nazes ! »


Quelques insultes et quelques gifles plus tard, une camionnette de maçon nous ramène.


Naturellement, bien qu’il reste de la place à l’avant et malgré la pluie qui commence à tomber, Maud a dû se contenter de voyager dans la benne. Le conducteur ne tarit pas d’éloges.



« C’est ça, mon petit père, j’en parlerai à mon cheval. » Mais pour le moment, quelque chose d’autre m’intrigue : un petit rectangle de carton dans la poche de ma veste. Je suis formel : il ne peut provenir que de chez Wilheim.



--oooOooo--



Hier soir, après une bonne douche, j’ai couché Maud. Je sais, ce n’est pas précisément le comportement attendu d’un maître envers sa Poupée…


Ensuite, je suis sorti, à la fois pour me calmer et pour réfléchir. En passant devant une animalerie, j’y ai vu des cages, et cela m’a donné une idée. Je vais m’en faire livrer une, avec tout le matériel qui va bien, et j’y enfermerai Maud.


Non, bien sûr, je n’en ferai rien. Maud va tranquillement rester au chaud mais, à moi, ce matos de malade me servira d’excuse. Cela va me permettre de me rendre, à la fin des cours, à l’adresse indiquée sur le carton de Wilheim… Et sans avoir besoin de baffer ma Poupée préférée à tout bout de champ.


L’adresse indiquée sur le carton est située dans les vieux quartiers. Va savoir pourquoi, c’est sans doute la seule partie de toute la ville a ne pas avoir été complètement détruite pendant le conflit, mais leur sauvegarde semble n’intéresser personne. Je me gare devant une ancienne maison dans le plus pur style colonial qui fut sans doute superbe avant d’être totalement laissée à l’abandon.


Un type joue distraitement de la guitare sur les restes du palier.



Le gars me fusille du regard.



Je doute fort que mon nom ne lui dise quelque chose. Je lui tends la carte de visite « oubliée » dans ma veste.



L’homme qui se ramène est un grand baraqué aux bras et à la carrure impressionnants. Je le reconnais instantanément : c’est le responsable du centre d’information de l’université.



Du pognon ? J’avoue que je n’avais absolument pas prévu cette éventualité.



D’urgence, il me faut un bobard.



Il sourit et me répond avec un clin d’œil.



Je tombe des nues.



À en juger par son œil égrillard, j’ai bien l’impression que l’un n’empêche pas l’autre… Mais ce n’est pas mon affaire. Il continue.



Après avoir échangé quelques banalités, je tourne les talons. Poupée ou pas Poupée, je ne me vois pas prêter Maud à un type comme cela. Je ne me vois d’ailleurs pas la prêter tout court.



--oooOooo--



Je rentre chez moi. Logiquement, Maud devrait toujours s’y trouver ; je doute fort qu’elle se risque seule dehors avec son statut de Poupée. Quant à la cage commandée tout à l’heure, elle n’a pas été livrée…


J’ouvre la porte ; la surprise est totale. Si, la cage est bien là ; elle est même en plein milieu du salon. L’ennui, c’est que Maud est enfermée dedans, nue comme il se doit. Je ne sais depuis combien de temps elle s’y trouve, mais dans cet espace qui doit faire au maximum un mètre carré, elle doit forcément s’y sentir à l’étroit.



« Allons bon ! La voilà qui débloque, maintenant. »



Mon ton est sans équivoque. Normalement, vu que je suis censé être son seigneur et maître, elle ne devrait pas broncher… Mais, tout au contraire, aussitôt la porte ouverte, elle entre dans une fureur sourde et se jette violemment sur moi.



Puis, après quelques millisecondes de silence où elle tente de reprendre son souffle :



Décidément, c’est le monde à l’envers… Cependant, comme pour m’empêcher de réfléchir, la voilà qui se met à tenter de me griffer, telle une harpie déchaînée.


C’est bon, j’ai compris… Il arrive que, dans certaines situations et pour raisons inconnues, les nerfs craquent et l’ancien combattant que je suis sait que cela peut avoir des conséquences dramatiques. Et dans ces cas-là, faute de matériel, une seule thérapeutique : la baffothérapie. Celle-ci me semble d’autant plus indiquée que Maud vient d’essayer de me coller un coup de genou dans les valseuses…


Seulement, le premier aller-retour ne la calme pas, bien au contraire… D’ailleurs, elle revient vers moi comme une furie. Le second, bien que plus appuyé, n’y parvient pas davantage… « Mon Dieu, que je n’aime pas cela ! Moi qui ai été élevé dans le respect de la gent féminine, j’ai beaucoup de mal à la frapper, même si c’est pour la bonne cause… »


Je ne sais pas trop pourquoi, mais il me semble bien que j’avais entendu mon arrière-grand-père parler du traitement qui était réservé autrefois aux hystériques, dont le comportement qu’il décrivait semble précisément ressembler à celui que Maud a en ce moment.


Alors, si c’est vraiment ce dont elle a besoin, elle va l’avoir. Une clé de bras plus tard, la voilà sur le canapé, le cul en l’air et la tête dans les coussins. Normalement, le simple fait de lui foutre deux doigts dans la chatte devrait suffire à la calmer ; mais elle m’a tellement gonflé avec son discours à la noix – sans compter qu’elle a bien failli me crever un œil, cette bécasse – que je ne compte pas en rester là.


La Nature est quelquefois capricieuse, je m’en rends compte à mes dépens. Quelle est la probabilité de se retrouver avec un gourdin de compétition dans une situation pareille ? Une idée plus que saugrenue me traverse l’esprit.



Elle gronde quelques mots inintelligibles dans l’épaisseur du coussin. Je la redresse pour lui laisser la possibilité de s’exprimer.



Houlà ! J’essaie généralement d’être du genre calme et modéré, mais il ne faut tout de même pas dépasser la dose prescrite. Alors, sortant ma queue dardée comme jamais et la rage aidant, je lui enfile d’un trait dans sa chatte détrempée et commence à la pilonner. Elle accueille mon introduction avec le cri de celui qui vient de se faire péter un vilain bouton mal placé : ça fait mal sur le coup, mais après, qu’est-ce que cela soulage !


Et moi, pendant ce temps, je bourre et je bourre encore. Non, je ne la baise pas : je la fourre carrément en n’ayant consciemment cure de son propre plaisir. La sensation que j’en retire est assez curieuse : Maud se débat comme une forcenée, mais elle le fait d’une manière tellement désordonnée que je n’ai pas réellement l’impression qu’elle cherche à se libérer. Quant aux grognements qu’elle émet, ils ressemblent fort à ceux qu’elle poussait, il y a quelques jours encore, lorsque nous faisions l’amour classiquement et qu’elle appréciait cette activité…


Je décide d’en avoir le cœur net en me glissant légèrement sur le côté. Là, si elle veut réellement que tout cela cesse, il lui suffira de se laisser tomber contre le dossier de ce foutu canapé et il me deviendra matériellement impossible de continuer le ramonage. Une fois, deux fois, trois fois, je m’écarte quelque peu de son cul, mais c’est elle qui vient me rejoindre… Visiblement, elle ne veut pas que tout cela cesse.


Machinalement, je m’essuie le front, couvert de sueur. Je grimace : je viens de poser mes doigts sur une longue estafilade due aux ongles de Maud. D’ailleurs, le sang se mêle à la sueur qui tombe en grosses gouttes sur son cul… Tandis que ma colère redouble, ses divagations me reviennent à l’esprit. « Qu’est-ce qu’elle a dit, tout à l’heure ? Qu’elle voulait être humiliée, frappée, considérée comme une pute ? Eh bien, elle va être servie ! »


Depuis un petit moment, sa petite porte me fait de l’œil, si j’ose dire. Complètement détrempée de mouille, sa rosette sonne comme une délicieuse invitation…


Alors, sans dire un mot, je sors précipitamment ma queue de son sexe pour l’enfoncer d’un seul trait tout au fond de ses reins. Cette fois, elle accueille cette intromission avec un hurlement de bête sauvage. « Ranafout’, comme on disait à une époque… » Au contraire, chaque goutte de mon sang qui tombe sur ses reins me donne envie d’aller encore un peu plus profond. Après avoir gueulé autant qu’elle le pouvait, Maud s’est tue, subitement. Elle ne se débat plus, se contentant tout au contraire d’accompagner chaque aller-retour de ma queue dans son fondement d’un mouvement de bassin qui ne laisse pas de doute : elle apprécie le traitement. D’ailleurs, de sa main libre – puisque je tiens toujours son autre bras replié dans son dos – ne voilà-t-il pas qu’elle fourrage entre ses lèvres, à la recherche de son clitoris ?


L’éventualité de l’empêcher de se branler, et donc probablement de jouir, me traverse l’esprit. « Les femmes doivent être punies ! » : c’est ce que l’on me rabâche en boucle quasiment depuis que je suis revenu d’entre les morts… Quelquefois, l’impensable peut être la norme.


Seulement, pour moi, le point de non-retour vient d’être franchi. Et puis, au besoin, la laisser se branler, cela me fera une magnifique excuse pour la traiter de salope si besoin est… Le temps de me retirer précipitamment de son fondement, j’expédie une série impressionnante de giclées de foutre au beau milieu de son dos. Maud, sans doute pour faire bonne mesure, en profite quelques instants plus tard pour s’expédier au septième ciel dans un cri assez délirant.



--oooOooo--



Dix minutes plus tard, enfin calmée, Maud est en larmes.



Le coup de la place publique, c’est l’équivalent moderne du pilori du moyen-âge. Les Poupées qui ont un comportement fautif – ou dont le maître a simplement envie de se débarrasser – y sont exposées comme du bétail. Là, tout un chacun est libre de leur faire subir les pires outrages ou, pourquoi pas, de les emmener chez lui pour en disposer comme bon leur semble.

Plutôt que la sommer de s’expliquer sur son comportement, je décide d’entrer dans son jeu.



J’avais beau m’y attendre, sa réaction me fait tout de même un choc. Elle se jette à mes genoux avant de m’embrasser les pieds.



Pour moi, la version de la guerre qui leur est servie depuis qu’elle est finie est pleine d’incohérences. Par exemple, bien malin celui qui aurait pu se douter que les extraterrestres allaient nous attaquer après deux ans d’immobilisme. Ensuite, j’ai du mal à croire que Copenhague et l’absence des femmes sur le terrain ne soit pas liée. Et puis, pour finir, où, comment et par qui nos armes étaient-elles fabriquées ? D’une façon générale, je n’ai jamais aimé le principe du bouc émissaire à qui l’on fait porter le chapeau de tous nos malheurs. Tout cela est trop simple.



Avec le numéro de claquettes auquel je viens d’avoir droit, et même si le produit que Maud a mis sur mes blessures les a quasiment toutes fait disparaître, je préfère rester prudent, quitte à mentir éhontément.



Au fond de moi, j’ai du mal à accepter ce que je viens de dire.



En vérité, si je ne parviens toujours pas à l’admettre, je commence à m’habituer à ce comportement qui me semble, à moi qui viens d’une autre époque, totalement aberrant. Mais pour le moment, c’est l’occasion de faire d’une pierre trois coups : accéder à ces infos sensibles, faire taire le voisinage et, accessoirement, couper court aux récriminations de Maud, le tout avec le consentement de l’intéressée. Bah…

Après tout, j’ai sans doute été obligé d’avaler des couleuvres bien plus grosses lorsque j’étais au front.



--oooOooo--



Retour dans les vieux quartiers, Léo Casper m’attend. Comme Maud, conforment aux usages, a voyagé dans le coffre de la bagnole, il se précipite vers celui-ci. Je l’ouvre ; il ne peut retenir un sifflet admiratif.



Maud voulait être considérée comme une pute, elle est servie. Entièrement nue à l’exception de son porte-jarretelles de cuir noir, ses bas résille et ses hauts talons, elle en a non seulement l’air mais aussi les paroles. Et comme si cela ne suffisait pas, je profite des quatre autres types qui viennent de sortir de la cahute pour enfoncer encore un peu plus le clou.



Tandis que les types l’entraînent à l’intérieur, je croise le regard incrédule de Maud. « Ma cocotte, on ne peut pas tout vouloir et son contraire, il faut aussi parfois assumer ses propos… Tant pis pour elle. » Casper, quant à lui, m’attrape par le bras et m’emmène à la cave.



En bas, il y a une bonne dizaine de vieux, très vieux ordis. À voir comme cela, ils doivent dater d’avant la guerre ou peu s’en faut.



En fait, je tâtonne un peu. Utiliser une souris et être obligé de lire sur un écran, cela fait un bail que j’en ai oublié le mode opératoire. Même au plus fort des batailles, nous disposions d’hologrammes 3D pour commander nos armes.


Cliquer sur un dossier, et choisir manuellement ce que l’on veut. Ces antiquités ne disposent naturellement pas de la reconnaissance psychique ni même différentielle.


Une bête vidéo 2D. Cela fait des lustres que je n’en ai pas visionnées… Par contre, la date m’interpelle, puisqu’elle correspond à quelques mois avant la grande attaque. Ce que j’y découvre me subjugue.


Non, la bande des cinq n’est pas restée inactive. Elle a organisé, dans presque tous les pays du monde, une défense assez particulière : tout ce qui pouvait être vital à une contre-offensive avait été mis à couvert, des centaines de mètres sous terre, la palme revenant à cet immense complexe souterrain situé en Chine où plusieurs millions de personnes – des femmes, exclusivement – travaillaient à extraire d’un côté du charbon, de l’autre du fer et tout un tas d’autres minerais pour, au final, assembler des armes qui nous serviraient à nous, qui étions restés à l’air libre. Voir, comme cela, des milliers de PZ 27 – des sulfateuses, comme nous les appelions familièrement – sortir de l’usine, cela me fait quelque chose.



Casper a un sourire amusé.



« Et donc, que les transformer en Poupées est aussi imbécile qu’injustifié. » D’ailleurs, à ce sujet, je ne sais pas ce qu’il se passe au-dessus mais, comme qui dirait, cela barde. La seule chose dont je sois à peu près certain, c’est qu’à en juger par les cris de Maud, elle n’est pas véritablement en train de souffrir le martyre.



Il éclate de rire.



Les vidéos se suivent et se ressemblent… Non, indiscutablement, les femmes n’ont absolument pas mérité le traitement qui leur est réservé et, tout au contraire, elles ont été au moins aussi méritantes que nous. Comment a-t-on pu enfumer une population de la sorte ?


C’est donc l’esprit complètement ailleurs que je monte les escaliers qui conduisent jusqu’au rez-de-chaussée. Mais le spectacle que je découvre ne me surprend pas vraiment…


Maud est, comme il se doit, à cheval sur un type pendant qu’un autre lui ramone le cul autant qu’il le peut. Les deux autres, impassibles, lui présentent leurs queues qu’elle s’ingénue à s’enfoncer dans la gorge bien au-delà du concevable. Bien entendu, tout cela est ponctué de gifles et d’insultes diverses auxquelles elle n’attache visiblement aucune importance. Pourtant, je suis formel, elle n’est pas sous DHBP… Mais cela ne l’empêche pas de s’amuser.


Elle s’amuse d’ailleurs tellement qu’elle vient subitement de repousser les deux types qu’elle s’efforçait pourtant de sucer de tout son saoul. Par contre, du côté de son cul et de sa chatte, la cadence vient encore d’augmenter… Là, devant mes yeux ébahis et malgré la nouvelle salve de vulgarités dont elle est l’objet, le visage de Maud se crispe et tout son corps se tétanise, tandis qu’un violent orgasme la foudroie. Naturellement, l’éloge des quatre types est dithyrambique.



Casper s’adresse alors à moi.



Ce genre de truc est l’un des plus vieux adages de l’armée ; autant dire que je connais.



Bien évidemment, je sors doublement d’un œuf.



À ma grande honte, j’avoue qu’il marque un point. D’autant plus qu’à deux mètres de nous, Maud vient encore de couiner comme une possédée… Pourtant, j’ai bien l’impression qu’ils sont en train de la démonter comme un jeu de construction.



Il éclate de rire.



S’ensuit une longue litanie d’interrogations que je n’avais, il est vrai, absolument pas envisagées. En effet, comment est-ce possible que des pays qui avaient fermé leurs mines depuis plus de cinquante ans les ont ré-ouvertes quasiment du jour au lendemain ? Avec quel argent tout cela avait-il été financé ? Et d’où venaient ces fonderies et tout le matériel destiné à la fabrication de l’acier alors que ces mêmes pays avaient cessé d’en produire depuis des lustres ? Et ce qui est difficile à concevoir pour du bête acier l’est encore bien plus pour tout ce qui est l’électronique, la chimie ou la médecine… Quoique, pour ce dernier point, les extraterrestres ne faisaient que très rarement de blessés et que nous n’avions, hélas, pas souvent besoin d’hôpitaux.

Et, pendant ce temps, où étaient les gosses ? Qui s’occupait de leur éducation ? Et, en un mot comme en cent mille, comment les femmes avaient-elles bien pu accepter une telle ineptie alors qu’elles avaient largement contribué à la victoire ?



Oui, j’y étais, mais j’étais aussi terriblement amoureux et il est bien connu que dans ces cas-là, tout ce qui ne se passe pas entre les jambes de sa bien-aimée a un peu de mal à retenir votre attention.



Puis, après un silence :



Je bondis.



Il a alors un sourire désarmant.



Une gigantesque baffe dans la gueule, c’est ce que je ressens… D’autant que, après que Maud ait jouit encore une fois, les quatre olibrius ont enfin les couilles vides. Le visage couvert de foutre de ma blonde est assez énigmatique, dans la mesure où deux expressions contradictoires s’y rejoignent : elle semble à la fois honteuse et ravie de ce qu’il vient de se passer.

Casper se tourne alors vers moi.



Lorsque Casper déboutonne son pantalon, je ne sais pas qui, de Maud ou de moi, écarquille le plus les yeux. Ce mec a un mandrin de concours, un truc à vous faire oublier les sites de Bologne ou les mines de Pompéi… À tel point qu’au moment de l’emboucher, elle doit s’y reprendre à deux fois.

Par contre, notre homme ne semble pas plus intéressé que cela par le petit jeu des insultes. Il se contente de se laisser silencieusement faire, appréciant sans retenue cette langue habile qui virevolte autour de son gland. Le petit jeu dure un moment jusqu’à ce que, attrapant ma blonde par les cheveux, il la décolle de son énorme chibre tout en s’adressant à elle.



Subitement, je comprends pourquoi il tenait tellement à passer le dernier. C’est certain qu’avec un calibre de cette veine, les coups de bite vont avoir une toute autre saveur.



Cette fois, Maud me regarde, profondément dubitative. Je ne sais pas pourquoi, mais entre ce qu’elle m’a dit tout à l’heure, les entailles de mon visage que je ressens toujours et son visage plein de semence, je n’ai pas envie de voler à son secours, surtout après ce que Casper vient de me dire.


L’homme sort de sa poche un petit outil que je reconnais instantanément : c’est un cloueur, un truc dont nous nous servions lorsque nous avions besoin de fixer certains affûts de gros calibre. Ce bidule s’adapte à la dureté de son support et, en quinze secondes, quatre anneaux sont fixés au sol.


La suite est à l’avenant, et Maud se retrouve bien vite le cul en l’air, les seins et le visage posés sur l’antique parquet. Elle ne fait plus la fière, accessoirement… Pourtant, la position en tant que telle ne doit pas être véritablement inconfortable. Le traitement qui l’attend, lui, risque de l’être un peu plus, mais elle ne proteste pas.

J’attrape Casper par le bras.



Il s’esclaffe.



N’empêche, lorsque je vois ce pieu monumental s’approcher du cul de Maud, je ne suis pas franchement rassuré. Certes, elle m’énerve ; certes, je lui en veux ; certes j’ai envie de lui faire payer sa propre bêtise, mais je n’ai pas pour autant envie de la voir finir à l’hôpital.

Le fion de la blonde est encore ouvert du ramonage des autres gugusses, mais tout cela n’est rien à côté de la dimension de l’objet qui se présente. Alors, posant doucement son titanesque dard sur la rondelle brune, il se penche vers elle.



Si la posture de Maud est relativement acrobatique, elle ne l’empêche pas pour autant de s’exprimer. Et, précisément, elle ne pipe pas un mot.



Alors, il entre lentement en elle… Les cris de Maud emplissent alors la pièce tandis que, tranquillement, millimètre par millimètre, il s’enfonce jusqu’au tréfonds de ses reins. Et cela dure, dure, dure…


Ah, enfin, il est arrivé au bout… Il ne bouge plus, tandis que les hurlements de Maud baissent enfin d’intensité. Les yeux pleins de larmes, elle me regarde mais une fois de plus, aucune parole ne sort de sa bouche. Casper se tourne alors vers moi.



Deux minutes, n’exagérons pas. Mais exactement comme il l’avait prédit, ses plaintes ont repris à l’instant même où il a commencé à aller et venir en elle. Et, précisément comme il l’avait annoncé, elle s’est mise à brailler lorsqu’il a accéléré le mouvement… Jusqu’à ce qu’elle parte, pour la énième fois de l’après-midi, pour une jouissance sans nom.

Casper, quant à lui, a préféré lui jouir sur la figure, et la giclée de sperme est à la démesure de son outil : titanesque. Il n’hésite pas en à en ajouter une louche :



C’est une Maud complètement ravagée que je raccompagne, en la tenant par le bras, jusqu’à la voiture. Une couverture dans le coffre – il faut ce qu’il faut – et je reviens chez moi.

En arrivant, pas question de l’exposer… Elle dort. « Tant pis, je me ferai de nouveaux amis une autre fois. »



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Les semaines s’écoulent. J’ai fini par me faire une raison : je ne changerai rien à cette pratique, même si elle continue de me débecter. Maud aussi a mis de l’eau dans son vin et accepte désormais ma décision d’assurer le service minimum : certes, c’est bien souvent nue qu’elle se rend en cours où elle reste sagement à mes pieds, mais il n’est plus question d’humiliation plus sévère.


Cela nous est d’autant plus aisé que ce qui s’est passé chez Casper, ainsi que notre retour, a été largement commenté et a écarté les rabat-joie. Plus personne ne me reproche de ne pas être assez directif avec elle… Et cela me convient très bien.


À l’intérieur de ma tête, une sonnerie. J’ouvre ma main, et l’hologramme d’un vieux monsieur s’affiche en 3D.



En fait, sous son image, j’ai toutes les informations que je veux, à commencer qui et où se trouve mon interlocuteur. Seulement, je n’en crois pas mes yeux.



Je sursaute.



Mon visage s’éclaire, même si je réalise que la version moderne de ce que l’on appelait autrefois les écoutes téléphoniques est toujours de mise. Autant être prudent.



Il raccroche. Maud me regarde, inquiète. Puis, après s’être assurée que nous ne sommes pas espionnés, elle s’adresse à moi.



Je n’ai jamais bien compris comment un Japonais pouvait commander un escadron européen, mais je sais que c’était un mec bien. Le genre de type à envoyer, malgré tous les risques, colonels et généraux se faire foutre s’il avait le sentiment qu’ils nous faisaient prendre des risques inutiles. Sans doute un peu trop proche des ses hommes, puisqu’il a ensuite été débarqué à l’autre bout du monde. D’ailleurs, lors de la petite expédition qui m’a valu quarante ans de congélo, nous n’étions plus sous ses ordres.




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Paris-Tokyo, deux heures et demie. Cet engin était un vieux clou qui n’avançait pas… Par contre, le Japon a été le premier à mettre en service un métro antigravité ; autant dire que là, ça pulse.


La maison d’Aoki est une superbe reproduction d’une ancienne bâtisse avec un toit en pagode. Lorsque les aliens les ont frappés, ils venaient tout juste de se remettre du tremblement de terre qui avait bien failli engloutir les trois quarts de l’archipel.



Il sourit.



C’est à moi de sourire.



J’avoue que pendant tout le vol, j’ai mentalement préparé une tapée de questions. Mais là, face à lui, je suis tellement impressionné que je ne sais plus par quoi commencer. Devant mon trouble, et certainement bien consciente de l’urgence, c’est Maud qui intervient.



Elle en rougit jusqu’aux oreilles.



Un sacré accroc à la dignité humaine, mais apparemment accepté par le plus grand nombre, à commencer par les principales intéressées.



Plusieurs coups de feu ont claqué. Le premier a atteint Aoki en pleine tête ; le second a frappé Maud au niveau du cœur. Les autres se sont contentés de trouer les bougainvillées pendant que j’avais le nez dans le gazon.



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« Les mines du Léviathan, sur la face cachée de la Lune… Là où tout le monde sait que les radiations sont si fortes que l’espérance de vie des détenus ne dépasse pas trois ans. »



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Alors que la porte de la navette cellulaire se referme derrière moi, je me dis que j’aurais mieux fait d’écouter Casper et les autres. Maud serait toujours de ce monde ; et moi, je ne serais pas en partance pour un voyage sans retour. Et toujours sans réponses.