Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 15842Fiche technique62507 caractères62507
Temps de lecture estimé : 36 mn
13/10/13
Résumé:  En 2055, John découvre la cachette de son père. Trésor inestimable...
Critères:  fhh ffh couple cadeau boitenuit danser fellation fsodo hdanus hgode sf
Auteur : VincenLise            Envoi mini-message
Science - à peine de - fiction

John – Août 2055



Je me suis toujours demandé quelle porte cette clé pouvait ouvrir ? Au décès de mon père, disparition soudaine qui ne lui a pas laissé le temps de se préparer, ma mère me l’a confiée, aussi ignorante que moi de son usage. C’est aujourd’hui, grâce à des travaux dans la maison familiale que j’ai découvert la porte blindée d’un coffre caché derrière un revêtement mural de bois. Parmi de nombreuses boîtes soigneusement enveloppées, avec le souci du détail caractéristique de mon père, un cahier écrit à la main n’est pas le moins anachronique de ce que contient le coffre.


Voici des extraits de ce que j’ai découvert.




Paul – Mars 2013



Les recherches sur la reconnaissance faciale font des progrès de jour en jour. Il faut dire que les gouvernements financent largement ce sujet de recherche, pressés qu’ils sont de pouvoir surveiller et suivre chacun de leurs concitoyens pour toutes sortes de raisons, avouées ou non. Terroristes, dissidents, truands, etc. Bientôt, ce que les séries américaines nous montrent, le méchant retrouvé, suivi par des caméras et arrêté uniquement à partir d’un cliché, sera la réalité.


La boîte où je travaille est supportée financièrement par les grands groupes de la distribution qui rêvent, d’un clic, de tout connaître sur les goûts et envies de leurs clients.

Le visage est l’image du cerveau. Il ne cache rien, à qui sait regarder : votre humeur, vos envies, vos joies et vos peines. Même lorsque vous cherchez à les dissimuler, les nouveaux logiciels – que je contribue à améliorer – savent trier les informations et nous renseigner sur vous. Une seule restriction : pas de Botox ou de paralysie, même partielle.


Des cobayes, hommes et femmes, sont étudiés pendant qu’on leur présente de la nourriture, des objets, des films, pour suivre, de façon automatique, leurs réactions et cela avant qu’eux-mêmes en aient conscience. Car le paradoxe est là : le cerveau sait et transmet de façon quasi instantanée aux muscles du visage alors que vous croyez être encore en train de décider.


Les résultats sont si extraordinaires que je me demande s’ils peuvent être appliqués dans la vie de tous les jours, en particulier dans les relations entre humains où les conventions, l’éducation, ont une si grande importance et doivent tempérer les informations brutes que le cerveau délivre par pur réflexe.


J’entreprends donc, sans en parler à personne, de tester cette idée ; et, pour ce faire, j’utilise ma compagne comme cobaye. Bien sûr, elle n’est pas au courant afin de garder toute la spontanéité de l’expérience. Mon salon me sert de salle d’expérience car je peux y dissimuler suffisamment de mini-caméras pour que le visage d’Anne soit toujours filmé. Une mini-oreillette me permet de suivre discrètement les émotions mesurées sur son visage. Tout fonctionne parfaitement, mais très vite je me rends compte des limites de ce tête-à-tête.


Alors, j’ai une idée de génie. Quelles sont les circonstances où les contacts humains sont les plus forts, les émotions les plus violentes ? Mais pendant le sexe, bien sûr. Qui n’a pas rêvé d’être guidé alors qu’il caresse sa partenaire afin de lui apporter le plus de plaisir possible ? Qui ne s’est jamais posé la question de savoir si sa maîtresse ne simulait pas pour se débarrasser de vous un soir où elle n’a pas vraiment envie ?


Ma décision est prise. Tout est en place. D’ailleurs, notre anniversaire de première rencontre est dans quelques jours et sera un excellent prétexte…



—ooOoo—



J’invite Anne au restaurant, où nous passons une charmante soirée. Dès la porte de notre appartement refermée, je l’aide à quitter son manteau pour la retrouver si belle et élégante dans cette robe noire qui met si bien ses formes en valeur. Je me presse contre elle ; ma verge raide ne laisse aucun doute sur mes intentions. Elle se dirige vers la chambre, mais je la retiens d’un geste et lui susurre à l’oreille :



Mon corps la pousse doucement contre la banquette pour venir l’y appuyer. Naturellement, elle pose ses deux mains sur le dossier, se penchant en avant, jambes légèrement écartées, divine offrande à mon désir.

Anne aime faire l’amour. C’est une femme sensuelle qui connaît son pouvoir de séduction, et le bâton qu’elle sent contre ses fesses est une promesse de plaisir.


C’est fait : une caméra s’est mise au point sur son visage, un nombre est transmis par mon oreillette : « 3 ». J’espère que j’ai bien calibré la sensibilité et que la plage choisie doit permettre de couvrir toute la gamme du plaisir que j’espère lui faire atteindre. Elle démarre déjà très fort. Son excitation est manifeste et il n’est pas nécessaire d’avoir une caméra pour sentir que ses hanches cherchent la bonne position pour bien me sentir.

Mes lèvres effleurent sa nuque, remontent doucement vers l’oreille, et alors que je fais glisser la fermeture Éclair de sa robe, je dis :



Le « oui » qui sort dans un souffle est confirmé par un « 5 » dans mon oreillette. Déjà à mi-gamme, et nous n’avons encore rien fait !

Je glisse mes mains sous les bretelles de la robe pour les faire glisser des épaules. Toujours penchée en avant, elle libère un bras, puis l’autre, laissant le tissu soyeux tomber au sol et être chassé par une chaussure dont le talon vertigineux donne à ma compagne une démarche et une cambrure de reine.


Un concert de « 3, 4, 5 » accompagne l’exploration de mes lèvres sur la nuque, les lobes des oreilles, le galbé des épaules. C’est étonnant comme chaque partie caressée réagit, et je découvre combien la liaison cou-épaule est sensible chez Anne. Un instant, j’imagine combien la cartographie du corps de chaque femme et de chaque homme serait un remède à bien du mal-être pour les couples dont la sexualité se limite aux classiques approches.


Mes mains aussi explorent. Elles effleurent la peau de déesse, détectant une rugosité délicate que l’effet « chair de poule » déclenche à leur passage. Rien en dessous de « 5 » maintenant, alors que, partant des épaules, je descends le long des flancs, épousant la rondeur des hanches, annonciatrice du galbé des fesses cambrées. Le « 6 » apparaît lorsque mes mains caressent les lobes charnus des fesses bien fermes et se rejoignent un instant à l’intérieur des cuisses, juste le temps de cibler le centre du monde avant qu’elles prennent le chemin du retour. Pause au milieu du dos pour glisser des doigts habiles entre peau et tissu afin de défaire le crochet du soutien-gorge qui, aussitôt libéré, disparaît sur les côtés, entraîné par la lourde poitrine heureuse de reprendre ses aises. Là encore, l’espace d’un instant le « 6 » se manifeste. Anne se débarrasse des dix grammes de tissu dans un mouvement qui me fait encore l’effet d’une caresse par le bas de son dos.


« 2, 3 » résonnent le temps que je fasse à mon tour sauter mes vêtements, avec un « 5 » qui salue le contact retrouvé, maintenant peau contre peau, sexe dur contre fesses fermes. Ce n’est pas la mini-culotte qui gêne le contact : au contraire, le tissu s’est glissé dans la fente et ouvre un sillon où ma verge se cale.


Je suis très attentif à la progression du signal à mesure que mes mains avancent maintenant pour venir envelopper chaque sein tout en évitant soigneusement le contact avec le téton. Anne, comme beaucoup de femmes, est hypersensible dans cette zone et le « 7 » est atteint uniquement par cette douce enveloppe de mes paumes.

Je l’abandonne pour m’agenouiller derrière elle. Faire tomber le slip est un plaisir charnel et visuel. Voir le tissu s’extraire de la chatte et de la raie des fesses, entraînant avec lui les premières traces humides, est un moment divin.


Je reconnais que l’expérimentateur n’est pas neutre ; au contraire, il est juge et partie, mais quel bonheur… Anne gémit uniquement à cause de ce dernier rempart qui tombe. Je me glisse sous elle, la tête maintenant appuyée contre le tissu du canapé, le visage face à son intimité, à portée de bouche, à portée de langue.


C’est elle qui fléchit les genoux pour m’offrir son abricot. Elle adore cette caresse. Moi aussi d’ailleurs ! Sentir cette chair si délicate, ourlée, humide, odorante est un plaisir incomparable. Ce soir, j’ai tous les atouts en mains. Enfin, c’est une façon de parler car mes mains, pour l’instant, sont inactives. C’est ma bouche, ce sont mes lèvres, c’est ma langue qui caressent, sucent, titillent, aspirent sous les ordres que ma compagne donne sans le savoir grâce aux nombres qui m’arrivent sans discontinuer. C’est moins poétique, mais autrement plus efficace que les « gémissements », les « oui », les « oui, là », les « encore », les « c’est bon » qui guident tout homme suçant sa maîtresse. Elle n’a pas besoin de me guider comme elle le fait quelquefois avec ses mains ; non, je suis en prise directe avec ses sens, avec son cerveau.


Les nombres s’affolent. Son souffle est court, elle n’arrive plus à respirer. Mes doigts entrent en elle, je la branle. « 8, 8, 8… », le compteur est bloqué. Un cri succède au « 9 » annonciateur de sa jouissance. Elle m’inonde. Son jus coule entre mes lèvres. Goût délicieux, récompense ultime. Je continue de la caresser, son orgasme semble ne jamais finir. Enfin, malgré mes efforts, le « 8 », puis le « 7 », puis le « 6 » sonnent la redescente sur terre.



Un coup de reins et je me redresse ; un autre, et mon sexe entre dans la grotte déjà inondée où je m’enfonce avec délice.


« 7 » prend acte de la possession, ma queue, bâton raide et vigoureux bien enchâssé, les couilles frappant à la porte. Je savoure mon bonheur. Ma verge palpite au rythme de mon cœur.

« 7, 8, 7 » sont le reflet de mes va-et-vient dans la chatte gourmande.

« 10 » ponctue une sortie maladroite et une réintroduction réparatrice.


« 10 » : mais pourquoi ce nombre ultime ?

Lentement, je ressors ma queue du conduit et la replace aussitôt. « 7, 8, 7 » ; la même musique reprend, pas de « 10 ». Un bug peut-être ?


Et si… Non, ce n’est pas possible… Pourtant…

On ne se refait pas, je suis un expérimentateur. Je dois essayer, tester, valider mon idée, aussi surprenante soit-elle…

Je retire mon dard de son cocon. Quelques millimètres plus haut, je pointe le gland.



« 9, 8, 8 » contredit mon oreillette. Qui dois-je croire ?


Je m’agenouille. Écarte les fesses à pleines mains. Glisse ma bouche dans la fente de la chatte, retrouvant le goût de la cyprine et, d’une langue fouilleuse, remonte vers l’anus pour le caresser.



« 8, 9 » affirme la machine. J’insiste. Maintenant, ma langue perce la rondelle, étalant une salive abondante pendant que deux doigts jouent avec le vagin. Anne ne proteste plus. Les nombres persistent. Ma langue cède la place à mon pouce qui se vrille sans grande difficulté avec un « Non, Paul… » qui semble bien faible. Mais je n’entends plus rien. Le pouce avance, explorateur sous des cieux inconnus. Dans l’obscurité, il rencontre une forme : les doigts dans la chatte, et ils se saluent à travers la fine paroi séparatrice.

« 9, 9 » persiste l’oreillette pendant que je me redresse, preuve que le subconscient d’Anne sait et espère ce qui va venir.

Elle se cambre dans un geste d’un érotisme torride alors que ma queue se présente à la petite porte. Je n’hésite pas, certain que maintenant elle est en accord avec elle-même, et d’une poussée conquérante je l’investis.



Je me délecte de cet instant. Je veux en profiter au maximum, et c’est lentement que j’avance en elle, écartant pour la première fois son cul tant désiré.

Mais mon enculée semble prise de frénésie. Alors que mon oreillette me sature avec des « 10 » ininterrompus, Anne tortille du cul avec vigueur, me forçant à commencer ma danse d’amour. Ma queue est serrée, étouffée par les muscles encore vierges mais coulisse cependant facilement, comme si ce cul tant désiré se préparait en secret pour cet instant.


La civilisation s’éloigne. Je me sens un instinct de barbare, de conquérant qui soumet à la loi du plus fort la femme du vaincu. Elle m’attendait depuis si longtemps, épouse d’un roi déchu et qui paie le tribut avec cette générosité qui pourrait paraître coupable.


« Je vais et je viens dans le creux de tes reins… » Les paroles sont vraies mais le rythme de la chanson n’a rien à voir avec la frénésie qui nous habite. Ma queue pistonne ce cul étroit et serré apportant des sensations nouvelles. Il y a longtemps que je n’entends plus les « 10, 10… » dans mon oreille. Ce sont plutôt des « Han, han » de bûcheron qui rythment ma cadence, accompagnés par des « Oui, oui » de la belle enculée.

Mes mains se plaquent sur les seins, mes doigts tordent et maltraitent les tétons. Anne se caresse la chatte pendant que je l’encule.


Les voisins doivent se poser des questions, mais plus rien ne peut nous retenir. Je jouis avec tant de plaisir que mon visage doit afficher des valeurs insensées pendant qu’Anne, pour la première fois de sa vie, jouit du cul dans un hurlement de bonheur que les « 10, 10… » lancinants accompagnent.


Nous sommes restés enchâssés l’un dans l’autre le plus longtemps possible, reculant le moment où nos deux corps redeviendraient des entités indépendantes.




John – Août 2055



Waouh ! Cela fait un drôle d’effet de lire ces lignes, écrites par son propre père. Bien sûr, en tant qu’enfant, les parents vivent sur une autre planète et la sexualité n’est pas censée avoir existé pour eux. Heureusement, ma mère ne s’appelle pas Anne car j’aurais été gêné de l’imaginer ainsi. Manifestement, c’est une période de la vie de mon père, avant qu’il rencontre ma mère, Sophie.

Mais le journal continue.




Paul – Juillet 2013



Mon expérience avec Anne, si elle a été extraordinairement fructueuse, me fait cependant réfléchir.

A-t-on le droit de passer outre l’éducation et tout ce qui fait la vie en société pour se laisser guider par ce que vous dicte votre cerveau ? Pire, celui d’une autre personne ? C’est une sorte de viol !

Non, bien sûr.


Aussi, bien que profitant maintenant des horizons nouveaux que cette soirée avait découverts, je m’oblige à plus de réserve et de réflexion. Pourtant, je conserve mes caméras et l’étude de mon cobaye préféré, Anne.


À nouveau le destin va faire son travail. Alors que je visionne les enregistrements de la veille, je remarque que ma douce réagit à une émission qu’elle regarde alors que je suis parti travailler dans mon bureau. Si je n’ai pas les images de ce qui est transmis, le programme de TV et le son enregistré montre un reportage sur les couples échangistes et les lieux où ils se rencontrent.

Le signal montre un réel intérêt d’Anne pour cette pratique. Je décide de vérifier en abordant le sujet de façon détournée.



« 2, 3 », me signale son intérêt.



« 2, 3 ». Je sais qu’elle ment car l’enregistrement le prouve.



« 2, 3 » confirment qu’Anne est intéressée par le sujet.



« 3, 3 ». Mon attention est attirée par le score, mais je n’insiste pas.


Les jours suivants, j’essaie d’affiner et de séparer les deux informations. Échangisme et Marc.

Un mot sur Marc. C’est un ami d’enfance et un ancien amoureux d’Anne. Nous avons été un peu en compétition mais c’est moi qu’elle a choisi. Pourtant, c’est un bel homme, sportif et sympa qui sait y faire avec les femmes. Mystère de l’amour… Je me suis souvent demandé s’ils avaient couché ensemble avant ; mais c’est un ami de notre couple maintenant, et je ne voudrais pas perturber notre entente.


Au fil des jours, pas à pas, sans avoir l’air d’aborder le sujet de front, ma machine me confirme qu’Anne réagit sur le sujet de l’échangisme. J’ai procédé à une expérience assez simple.

Il nous arrive quelquefois de regarder ensemble un film érotique et Anne n’a donc pas été surprise que je lui propose une soirée « film coquin » comme nous l’appelons. J’avais passé beaucoup de temps pour le sélectionner car je voulais qu’il réponde à des critères très stricts : un film avec une vraie histoire qui mette en scène un couple « normal » où l’amour tient une place importante. Pas que du cul ! Les femmes exècrent les scènes de baise à répétition où elles ne sont que des objets. Le scénario devait montrer l’évolution de ce couple, d’une sexualité affirmée et inventive à une sexualité plus libertine incluant un autre partenaire, ou un autre couple.


Ainsi, la première partie m’a servi de référence pour mes mesures, enregistrant les réactions d’Anne aux scènes de sexe lorsque le couple était seul.

Puis la seconde, où la femme évoluait avec un autre homme, sous le regard du mari, montrant des approches de séduction du nouvel amant puis des scènes de sexe à trois.

Il m’a suffi de faire la différence du signal entre les deux parties. Aucun doute ne subsistait : Anne était bien attirée – au moins son subconscient – par l’échangisme.


Maintenant, je devais vérifier que Marc était bien un partenaire retenant son attention.

Le décider à jouer le jeu fut un jeu d’enfant. Qui refuserait une aventure avec Anne, ma beauté sensuelle affichée ? Il a tout de suite accepté mes règles. Bien sûr, pas un mot sur mon équipement et mes mesures. Je lui ai présenté comme un fantasme de ma part entraîner doucement Anne vers un nouveau partenaire.

J’ai même utilisé une partie du scénario du film pour procéder à mon test.



—ooOoo—



Samedi matin, comme chaque fois, je pars faire mon footing dans le bois de Meudon. Anne reste à la maison, traîne au lit, se prépare lentement, attendant mon retour pour que nous allions faire les courses. Le téléphone sonne. Elle décroche.



En effet, dix minutes plus tard il est à la porte. Entretemps, Anne s’est rapidement habillée. Elle ouvre. Découvre Marc en tenue de coureur cycliste, maillot et collant moulant, ruisselant de sueur.

Il entre mais refuse la bise d’Anne car il ruisselle. Elle lui offre un verre d’eau et ils bavardent un instant. Mais Marc semble mal à l’aise dans sa tenue et c’est elle qui lui propose de prendre une douche. Il accepte. Pendant qu’il se douche, elle fait un peu de rangement dans le salon. Mais lorsqu’elle lève les yeux, elle se retrouve face à face avec Marc, les reins uniquement couverts par une serviette de bain. Elle sursaute.



Ils restent un moment à se regarder.



C’est à cet instant que je fais mon entrée. C’est Marc qui me voit le premier. Il n’a pas de mal car nous suivons le scénario prévu.



Anne est moins décontractée. Mais je renvoie la plaisanterie.



Anne est trop surprise certainement pour réaliser que cette scène est directement inspirée du film que nous avons regardé ensemble, deux semaines plus tôt. Elle ne pense qu’à lever le quiproquo.



La suite s’enchaîne comme prévu. Marc repart avec ma voiture, et nous convenons de passer la récupérer le soir.

Je brûle d’impatience pendant nos courses pour aller visionner les enregistrements. Pourvu que tout se soit bien passé. Pas de bug, que le visage d’Anne soit toujours visible. Deux heures après j’ai la réponse sous les yeux.


Pas de signal particulier à l’arrivée de Marc. Mais une première montée très nette lorsqu’il prend sa douche et que l’on entend l’eau couler dans la pièce à côté, surtout que j’ai bien recommandé à mon complice d’oublier de pousser totalement la porte. Un instant, j’ai espéré qu’Anne joue les voyeuses, mais non. Le signal ne redescend pas ; certainement pense-t-elle à lui, puis s’effondre lorsqu’il la surprend. Par contre les « 4, 4, 4… » apparaissent dès qu’il est face à elle, le torse musclé perlant de gouttes d’eau et cette serviette négligemment nouée autour des reins. Mon arrivée ramène le signal à « bruit de fond ».


La preuve est faite : consciemment ou inconsciemment, Anne est attirée par Marc. Consciemment ou inconsciemment, Anne est tentée par l’échangisme.

Comme prévu, je préviens mon complice que nous continuons l’expérience. D’ailleurs il me confirme qu’Anne a été troublée lorsqu’il s’est présenté torse nu devant elle.

Le téléphone sonne. C’est Marc.



Anne, surprise de cette demande, va répliquer mais il a raccroché.



Anne ne répond pas. Elle ne semble toujours pas faire le rapprochement avec le film. À l’heure dite, je suis un peu déçu de la voir vêtue de sa robe rose à fleurs rouge, juste serrée à la ceinture par une lanière de cuir. J’espérais qu’elle allait mettre celle, un peu courte, moulante et juste maintenue par de fines bretelles. Mais elle est si belle avec celle-ci qui se marie si bien avec sa longue chevelure blonde. Le tissu est très léger et la jupe virevolte, lui donnant un air de jeune fille.

Comme elle remarque que je la regarde, elle tourne sur elle-même et lance :



Cette simple pirouette fait soulever le tissu et laisse voir les cuisses. Après tout, elle a raison de l’avoir choisie.

Marc arrive à l’heure dite et, galant, félicite Anne pour son élégance.



Il ne lui laisse pas le temps de répondre.



Il n’en dira pas plus. Le trajet n’est pas long. Il nous emmène dans le bois de Chaville, se gare le long de la forêt et nous conduit au restaurant. Décor sans âge, clientèle pas très jeune, mais alors que la serveuse nous guide à notre table, on entend de la musique qui semble sortir de terre.


Le restaurant est une réplique de ce que devaient être les caves à Saint-Germain-des-Prés, à l’époque où les couples venaient pour se cacher dans l’ombre et danser, corps contre corps, dans des pas chaloupés et érotiques que nos danses modernes ont relégués aux oubliettes.

Nous dînons, bercés par la musique et bavardons comme de vieux amis que nous sommes. Anne est entre nous deux, et un inconnu aurait bien du mal à dire avec quel homme elle vit. Elle rit de nos plaisanteries parfois salaces, ne se choque pas si Marc pose un instant sa main sur son épaule ou sur sa cuisse, boit le rosé très frais qu’elle nous réclame.


Le dessert arrive. Les autres tables se vident puis se remplissent de leurs clients au rythme des allées et venues dans la cave. Anne veut danser. Je prétexte une douleur à la cheville du jogging pour demander à Marc de me remplacer. Ils me laissent.


C’est parti ! À Marc de faire sa part de travail. C’est lui qui a eu l’idée de cette sortie, lieu parfait selon lui, pour tester la résistance ou l’envie de ma femme. Ils sont en bas, perdus parmi d’autres couples, isolés par l’obscurité, et ils dansent. Les minutes passent, dix, puis vingt s’enchaînent. Les slows se succèdent.

Les voilà. Anne devant, Marc tout sourire derrière. Le jeu progresse. Ma femme est rose de la tête aux pieds. Je regrette de ne pas avoir mon équipement pour savoir si la chaleur de la cave en est l’unique raison. Sans même s’asseoir, elle vide son verre et me tire pour m’entraîner danser.


Toujours des slows, du blues lancinant. Elle se colle contre moi, ses bras autour de mon cou, sa tête contre ma joue et son pubis contre le mien dans un mouvement d’une rare sensualité. Nul doute que c’est le pubis de Marc qui était au contact avant. Je réalise par ce frottement que nous passons un cap, du fantasme au réel. Quelques minutes avant, Anne flirtait avec un autre et cela m’excite.



Elle se rend compte qu’elle a parlé trop vite et essaie de se rattraper.



Bien sûr, je saute sur l’occasion :



Tout en continuant de danser, je l’entraîne dans un angle encore plus sombre et, passant ma main sous la robe, j’écarte la dentelle de la fine culotte pour aller recueillir l’humidité, preuve de sa propre excitation. Brandissant mes doigts humides à ses lèvres…



Elle se frotte à moi.



Marc n’a pas discuté et nous a reconduits, mais au moment de nous laisser je lui propose de monter prendre un dernier verre. À mon offre, Anne m’a regardé ; mais comme il faisait sombre, je n’ai pas vu son visage. Je pensais en moi-même « La machine va me parler sur ses envies bien plus clairement. ».

Il faut à peine une minute pour que les premières acquisitions me parviennent dans l’oreillette que j’ai discrètement remise : « 2, 3 ».

Rien de bien significatif ; en tout cas, pas un signe de colère ou de bouderie qui donne des valeurs négatives.



Ni Marc, ni Anne ne répondent alors que je lance la playlist que j’ai préparée.



Marc ne se fait pas prier et entraîne Anne. Je prépare à boire dans la cuisine ; mais lorsque je reviens, le signal n’a pas changé. Je m’attendais à mieux mais je comprends pourquoi : ils dansent très sagement ; manifestement, Anne garde ses distances. Tout en posant le plateau sur la table basse, je demande :



Ils me regardent.



J’éteins presque toutes les lampes, ne conservant que le strict nécessaire pour que les caméras captent les émotions de ma femme. Et m’installant dans un fauteuil :



C’est Anne qui répond.



Marc vient à mon secours ;



Et il l’attire à lui, pressant son corps contre le sien, ses mains abandonnant les positions sages pour l’envelopper. Une sur sa nuque, l’autre dans le creux des reins. On sent au début que ma femme est tendue ; même les nombres qui tendent vers les « 1, 2 » le montrent, mais petit à petit elle se décontracte et c’est un couple en harmonie que j’ai sous les yeux.

Marc utilise son avantage pour maintenant glisser une main des reins sur les fesses. Son approche est lente, mais Anne ne peut pas ne pas sentir le déplacement insidieux et les pressions qui doivent s’exercer sur ses lobes charnus. En tout cas, elle ne proteste pas et les nombres montent lentement : « 2, 3 » puis « 3, 3 » puis « 3, 4 ». Par moments, elle cherche mon regard et j’essaie de lui transmettre tout mon plaisir de la voir ainsi afin que rien ne la retienne.

« 4, 4 », puis « 4, 5 » puis « 5, 5 ». Elle se laisse aller dans les bras de son cavalier. Le slow n’est plus qu’un prétexte. Ils se frottent l’un à l’autre. Le spectacle est torride. Je bande. J’imagine que Marc aussi et que son sexe n’est plus retenu que par le rempart des vêtements.

Sans bruit, je me lève et viens rejoindre le couple, me glissant derrière Anne pour venir me plaquer contre elle. Elle est maintenant entre Marc et moi, chacun faisant sentir sa vigueur.

Je souffle à l’oreille de ma femme.



Elle ne répond pas mais hoche la tête.



Toujours le même mouvement d’assentiment.



Elle ne répond pas, mais je sais qu’elle aime. Les nombres la dénoncent. J’insiste.



Toujours pas de réponse. Alors je me baisse et, dans un mouvement très lent, glisse mes mains sous sa robe, remonte le long des cuisses, saisis les fines lanières de sa culotte et la fais descendre sur ses talons. Pendant tout le temps de cette opération, les nombres baissent, me faisant craindre un refus ; mais c’est d’elle-même qu’elle lève les pieds pour la dégager.

Je reviens me plaquer contre elle et lui présente sa culotte.



Et approchant mes lèvres de son oreille :



Pas de réponse, mais son subconscient a déjà compris ce que cela signifiait. « 5, 5, 5 » résonnent dans l’oreillette. J’insiste.



Mes mains descendent de chaque côté de son corps. Elles sont sur ses hanches. Je répète à nouveau alors que je commence à tirer sur le tissu pour le faire remonter.



Marc fait un pas en arrière. Anne, enfin, répond :



La suite n’est que du bonheur. Lentement, je remonte le tissu de la robe pour la faire enlever par la tête et les bras que ma femme lève complaisamment. Détacher son soutien-gorge et le faire tomber ne prend que trois secondes. Elle est nue et elle a ce geste si empreint de pudeur de chercher à cacher sa poitrine et son sexe au regard de Marc.

C’est un moment fragile. Les nombres diminuent. Elle va abandonner. Sa pudeur et son éducation vont prendre le dessus.



Elle frissonne. J’appuie mes baisers et passe mes bras autour d’elle pour saisir ses poignets et faire déplacer ses bras. Elle cède. Maintenant, elle est vraiment nue. Maintenant, elle dit vraiment oui.

Je fais un pas en arrière. Marc avance.

C’est à lui. Ses lèvres effleurent la rondeur de l’épaule, à l’endroit que je lui ai indiqué et que je sais maintenant si sensible. « 4, 4 » reviennent. Maintenant ils s’embrassent, d’abord doucement puis de plus en plus fort.


Je vais m’asseoir, spectateur après avoir été scénariste et réalisateur. Le couple s’étreint. Fini le temps de la pudibonderie. Tous deux se caressent. Marc promène ses mains sur le corps de ma femme, explore, caresse. « 6, 6 » sonnent alors qu’Anne entreprend d’enlever la chemise, de se battre avec la boucle de ceinture, de tirer sur le zip et littéralement arracher le caleçon. Elle s’agenouille pour aider les vêtements à tomber au sol et découvrir alors le sexe tendu.


« Hé, pensé-je, belle bête ! » Longue, un gland assez gros et des bourses avec la peau tendue et bien accrochées au manche. Elle hésite, me regarde. Sa position cache le visage d’Anne aux caméras et je ne n’entends qu’un « bip » de signal perdu. Je lui souris pour l’encourager mais Marc, sentant un nouveau passage délicat, la fait se lever et l’entraîne vers le canapé. Il la fait s’asseoir et c’est lui maintenant qui s’agenouille pour plonger son visage entre les cuisses qu’il aide à s’ouvrir.


L’effet est immédiat : les « 5, 5 » sont vite abandonnés pour des « 6, 6 ». Les cuisses s’ouvrent maintenant et elle pose ses pieds sur les épaules de son amant. Un regard vers moi, comme si elle surveillait mes réactions.

« Ma chérie, si tu savais… Plus tard ! Oui, plus tard je te dirai tout. Ce n’est que le début. Je te dirai tout lorsqu’il nous semblera normal et évident de vivre de telles soirées. »

D’ailleurs je me lève, et c’est à mon tour de me déshabiller. Elle ne peut que remarquer la queue raide jaillissant à la lumière, preuve que je suis plus que consentant. Je vais m’asseoir à côté d’elle. Mari et femme côte à côte et un amant qui lutine l’abricot offert.


Marc a pris possession de son corps. Sa bouche suce, ses mains explorent chaque centimètre de peau, s’attardent sur les seins et arrachent des gémissements de plaisir. Les nombres m’indiffèrent maintenant, mes yeux me suffisent, et discrètement je cache mon oreillette sous un coussin.

Un long moment il la lutine. Elle n’en peut plus de plaisir. Je bande comme un taureau et Anne me flatte la queue d’une main rendue maladroite par son plaisir. Marc se relève, vient échanger un baiser avec sa maîtresse, échange de salive et de coulures féminines. Mon cœur se pince. Leur complicité semble si naturelle, ce baiser est plus fort que toutes les joutes sexuelles. Il s’éloigne, pour revenir avec un préservatif et, devant nos yeux, en recouvre son dard qui semble encore plus long de près.

Anne ferme les yeux. Il se place, pousse, et le bâton entre sans difficulté. Un gémissement. Elle ouvre les yeux. Son regard va de son amant à son mari, comme surprise que ce soit si simple. Marc commence à la besogner.



Je susurre à l’oreille de ma femme pendant que son amant s’active lentement. Elle ne comprend pas. Son regard est flou, elle est déjà dans son trip. Une lueur : elle a compris. En un instant, elle fait le parallèle entre nous et ce film avec ce mari complaisant qui assistait sa femme et son amant. Deux scènes. La première la femme était…


Anne bouge. Elle se lève, s’agenouille face à moi et avec une lubricité que je ne connaissais pas vient gober ma verge. Marc, dans un bel élan, se place derrière elle et l’embroche en levrette.


Un regret, un seul : pourquoi n’ai-je pas pensé à immortaliser l’instant en filmant la scène ? Quel crétin je fais ! Les caméras sont programmées pour le visage d’Anne. Je pourrais me repasser plus tard le signal capté, preuve du plaisir reçu, mais rien sur la scène.


La partie est bien lancée. Mon fantasme avoué et celui de ma femme, plus diffus, se réalisent. Marc la baise avec vigueur et ma propre queue ressent son ardeur. La pièce est remplie des bruits de la chatte qui dégouline et laisse échapper ce gémissement si agréable et érotique du piston qui la travaille. Mais aussi nos petits cris d’hommes qui apprécient. Mais encore – et pour moi le meilleur – celui de la gorge de ma femme qui me pompe, qui sous la pression de son amant se retrouve avec ma queue au plus profond de sa gorge et une salive si abondante qu’elle déglutit bruyamment.


Combien de temps avons-nous résisté ? Je ne sais pas. En tout cas, c’est moi qui suis venu le premier, excité par la sucette, mais aussi et surtout par la vision torride de ma femme entreprise par un autre. Mon foutre s’est mêlé à la salive, formant des filets et coulures dignes des chutes du Niagara. Après, Anne libérée de mon bâillon a pu réveiller les voisins jusqu’à ce que son amant lui jute sur les reins.


Le champagne n’est plus vraiment frais dans nos verres mais il est le bienvenu pour sceller cet instant mémorable. Nous prenons un repos bien mérité. Pas un mot. Personne n’ose parler de peur de briser le charme.

Marc et moi sommes assis sur le canapé mais Anne est restée assise sur ses talons à même le sol. La peur de tacher le tissu, sans doute, avec le sperme de son amant. Je vais lui proposer d’aller chercher une serviette, mais ma queue frémit à l’évocation du foutre de Marc sur les reins de ma femme. Doucement, elle bouge et se durcit. Anne, bien sûr, ne peut que la voir. Elle sourit, se penche vers moi et dit :



Bien sûr, je m’en souviens. Elle vient de reproduire une des scènes. La suivante est… Bien sûr, mais va-t-elle oser ?

Sa bouche me lèche, me redonnant bien vite une vigueur de hardeur. De sa main, elle emprisonne le sexe de Marc et le branle pendant qu’elle me suce et…




John – Novembre 2055



Mon cher père a bien profité de son invention. Pendant de longs mois il a expérimenté toutes sortes de situations avec Anne. Cela fait drôle de lire ses écrits. C’est même dérangeant. Heureusement, ce n’est pas de ma mère qu’il s’agit.

Mais la vie a fini par lui jouer des tours.

D’abord, sa femme Anne l’a quitté pour rejoindre Marc. Ironie du destin, alors que c’est lui qui les avait réunis !


Ensuite, il s’est produit quelque chose que personne n’avait prévu, un bouleversement que quarante ans plus tard on a encore du mal à bien comprendre.

C’est parti d’un rien. Un jour, une femme a refusé d’être espionnée pendant qu’elle faisait ses courses. Et pour se défendre des caméras et de leur reconnaissance faciale, elle a imaginé se cacher le visage sous un très léger voile de tissu. Ce tissu, transparent mais mobile a suffi à la rendre opaque aux logiciels.

Un reportage à la télé et l’idée s’est répandue comme un feu de poudre. Certaines se sont mises à transformer ce petit bout de voile en une mode avec de nouveaux codes. Petit à petit, les modes vestimentaires ont évolué. On est passé de la femme libérée, heureuse de s’afficher –quelquefois même de façon indécente – à la femme libérée mais propriétaire de son corps et ne le révélant qu’à celui qui savait le mériter.


Parallèlement, plus personne n’acceptait d’être fliqué par le Net avec des serveurs qui cumulaient sur vous toutes ces informations. Là aussi les règles ont changé. Mais comme toujours, les effets secondaires se sont révélés redoutables.

Un cycle se terminait et un autre commençait.


La pudibonderie a remplacé la sexualité libérée. Les orientations sexuelles qui sortaient du chemin se sont vite retrouvées mises à l’index. Oh, pas de police ou de lois punitives. Non, juste Vox populi, vox Dei. Le mariage pour tous est tombé dans les oubliettes de l’histoire. Les gays et lesbiennes ont retrouvé les chemins de la clandestinité, ou tout le moins se sont montrés discrets.

Famille, mariage, enfants. Certains ont fait le rapprochement avec la France pétainiste, sauf qu’heureusement personne n’occupait la France et que le mouvement était mondial.

Mais rien n’est jamais gravé dans la pierre. Depuis quelque temps, les créateurs prennent des libertés avec les tenues vestimentaires féminines. Ceux qui ont une culture historique établissent un parallèle avec l’apparition de la mini-jupe vers 1965.


Mon couple – je suis marié avec Inès depuis trois ans – n’est pas comparable à celui de mon père, du moins du temps d’Anne. J’aime ma femme plus que tout, mais quelquefois je me demande si elle m’aime autant et si le mariage n’a pas été pour elle qu’un moyen de fuir le carcan familial.

Un exemple, le sexe. Inès ne se refuse pas mais elle n’est pas la partenaire dont je rêvais. Nous faisons l’amour, mais toujours à ma demande ; et si elle m’accorde une gâterie comme une sucette, je sens bien que c’est par devoir. Ses petits cris lorsque je la possède ne font pas illusion, je sais qu’elle simule.

Par contre, elle n’est pas insensible lorsque je la caresse et lui suce son abricot. J’ai trouvé un moyen pour qu’elle aussi ait son plaisir. Après l’avoir caressée longuement, je la possède ; mais avant de jouir, je me retire. Alors, installés face à face, je me masturbe pendant qu’elle se caresse. Ainsi, chacun peut atteindre l’orgasme, les yeux dans les yeux ; et finalement, c’est extrêmement érotique.


En quarante ans, la techno a beaucoup évolué mais l’invention de mon père a été facilement transposable car essentiellement basée sur le software. Mon Quantum 12 n’en a fait qu’une bouchée. Vive les ordinateurs quantiques, qui ont non seulement une puissance de calcul inégalée, mais savent aussi travailler comme un cerveau humain, avec des intuitions.

Mon appartement est très ancien ; aussi y cacher quelques caméras a été très facile. Je suis les pas de mon père et espionne les habitants.


En fait d’habitants, il y a moi, Inès et Swana. Comme la loi sur les économies énergétiques l’impose, nous mettons une chambre à disposition et on nous a attribué Swana. On aurait pu trouver pire. Swana est une étudiante africaine qui est en cinquième année de médecine. Elle est chez nous depuis plus d’un an. Inès et elle sont les meilleures copines, complices au point que quelquefois je me sens mis à l’écart.


Pourtant, Swana, j’en ferais bien mon quatre heures ! C’est une belle fille avec une peau d’ébène et un port de reine. Si le monde a changé, celui où évoluent les apprentis médecins conserve – à ce qu’elle en raconte – une longue tradition de liberté sexuelle, et elle a fait des confidences à ma femme. Si j’ai bien saisi, Swana n’est pas insensible au charme féminin.


La comparaison avec mon père s’arrête là. Si j’espérais un nombre qui aurait pu m’encourager avec Swana, eh bien, non. Je l’inspirais comme une journée pluvieuse. Idem pour ma femme. Décidemment, j’étais loin des fantasmes que mon père avait découverts avec son invention. Le seul moment où les « nombres des femmes » montaient un peu, c’est lorsqu’elles se retrouvaient face à face, preuve de leur complicité féminine.

Heureusement, comme pour lui, le destin s’est chargé de battre les cartes.


Comme Inès ne cessait de me poser des questions sur ce que j’avais ramené de la cachette de mon père, je me suis résolu à lui dire la vérité, enfin une partie seulement.



Comme je ne peux pas avouer qu’en réalité cela fait des semaines que j’ai tout installé dans notre appartement et que je l’épie ainsi que Swana, je m’en sors par un pirouette.



Je sors alors une oreillette de ma poche et la lui montre.



Elle hésite à peine et la glisse dans son oreille.



Elle me regarde, pensant peut-être à une plaisanterie, mais je sais que les valeurs ont changé dans son oreillette, uniquement par le fait que mon cerveau l’imagine déjà le faisant.

Elle s’exécute.



Elle obéit, cherchant peut-être où est le stratagème. Mais les nombres doivent monter. Alors elle repasse son chemisier, remet sa jupe, attend puis les jette à terre. Je vois que petit à petit elle commence à me croire. Maintenant, c’est elle qui conduit l’expérience.


Elle se caresse. Un sein effleuré… Des tétons triturés… Une main qui descend lentement sur ses hanches et vient sur son sexe…


Je n’ai qu’un regret : c’est de ne pas avoir son propre signal. Mais j’ai préféré jouer la prudence au cas elle voudrait vérifier que je n’ai pas d’oreillette.

Elle avance vers moi, si belle, avec un érotisme affiché que je ne lui connaissais pas. La ceinture, puis le zip de mon pantalon lui donnent accès au slip, bien vite écarté pour laisser ma verge jaillir. Elle s’arrête un instant puis plonge. De ses lèvres pulpeuses, la langue vient à la découverte. Le premier contact entre mon gland et sa bouche doit lui siffler dans les oreilles. Surprise, elle me regarde par-dessous. Pourtant, elle sait combien j’aime qu’elle me suce et doit comprendre maintenant pourquoi. Elle expérimente, innove, se fait coquine, réussissant même à me gober entièrement. Ses lèvres montent et descendent au rythme de mes envies. On la croirait en liaison directe avec mon cerveau. Elle accélère, accélère. Je vais jouir. Ahhhh ! Mon sperme jaillit. Elle l’accepte dans sa bouche. Pourtant elle me le refuse d’habitude. Elle a voulu mener l’expérience à son terme. Elle l’avale. Nul doute que le signal doit atteindre des sommets. Je rêvais de ce plaisir depuis si longtemps…


Plus tard, alors que la tension retombe, que les habits reprennent leur place et que ma verge redevenue si petite accepte de rejoindre la chaleur du pubis, elle me dit, en me rendant l’oreillette :



Mais elle n’a pas pu garder le secret avec sa copine et lui a raconté. Oh, pas notre partie de sexe ; non, juste l’existence de mes oreillettes et la possibilité de connaître les pensées les plus intimes. Swana a fait du forcing pour essayer. J’ai refusé un moment, le temps de trouver une idée qui fournirait des conditions un peu exceptionnelles, aptes à déclencher des réactions.

Et j’ai trouvé. Mon père n’avait pas caché que son matériel ; il avait aussi abandonné des jouets, pensant certainement faire le tri plus tard. Des jouets, oui, mais un peu particuliers.



—ooOoo—



Elles sont impatientes de savoir quelle est la surprise. Chacune a son oreillette, qui est pour l’instant réglée sur sa voisine. J’ai promis une surprise qui devrait les « sensibiliser » ; et lorsque je pose le carton sur la table, il n’est pas nécessaire d’être devin pour voir l’excitation dans leurs yeux. La collection est précieuse, car au fil des années ces jouets ont petit à petit disparu du marché. Aucun magasin, aucun site n’en propose plus. Certaines personnes s’en fabriquent à partir de leur imprimante 3D, mais ils n’ont pas le cachet du fruit rare, même s’il n’est pas défendu.


Vraiment, nos parents avaient une imagination fertile : les couleurs, les formes, les matières, même les mouvements sont étonnants. Tous ces objets sont des outils d’un autre temps, d’une autre époque, celle où la sexualité tenait une place primordiale et pour laquelle des jouets avaient été inventés et mis en vente pour le plaisir de tous. Les sextoys !


Dans un premier temps, elles n’osent pas s’en saisir, les déplaçant d’un doigt précautionneux. C’est Swana qui, la première, en prend un dans sa main et le brandit comme un trophée. Le sexe de plastique paraît démesuré, bourses gonflées, hampe avec une veine très réaliste et un gland plus vrai que nature. Inès s’aventure aussi. Elle se saisit de boules de geisha et d’un magnifique objet oblong en métal d’un éclat surnaturel terminé par une pierre, de plastique, d’un rouge écarlate.



Et j’en sors d’autres de la boîte ; il y a plusieurs tailles.

Elle ne répond pas mais les manipule. Petit à petit, tous les objets sont sur la table. Mon oreillette m’indique des nombres qui bougent. Pour Inès comme pour Swana. Ma surprise les intéresse. Souvenirs d’une autre époque, et donc antiquités ? Ou bien objets sexuels qu’elles commencent à imaginer ?


Elles se décontractent. Swana sursaute lorsqu’elle déclenche une vibration. J’ai veillé à trouver des batteries en remplacement des anciennes. Maintenant elles rient, chacune cherchant un bouton et un curseur.

Je vais m’asseoir, expérimentateur, comme mon père. Je change le canal de mon oreillette. « Inès » puis « Swana ». « Inès ». « Swana »…


Des gamines qui jouent. Swana simule une fellation, pousse le gode vers les lèvres d’Inès. Elle suce. De son côté, elle se fixe un gode ceinture à la taille et pousse des reins comme si elle possédait son amie. Elles chahutent.


Tout change lorsque, par un mouvement non souhaité, leurs lèvres se touchent. Le signal d’Inès fait un bond. Nul doute que Swana l’a entendu dans son oreille. D’ailleurs, le sien n’est pas mal non plus. En une fraction de seconde, chacune comprend que l’autre apprécie ce contact. Pourtant, surprises, elles se séparent. Mais d’un regard elles comprennent que tout est dit.

Leurs visages se rapprochent, comme irrésistiblement attirés. Les lèvres ne font d’abord que s’effleurer, mais bien vite elles s’entrouvrent et les langues se rencontrent. Les corps aussi se touchent, les mains se posent sur la nuque, sur les épaules et le baiser se transforme en une bataille amoureuse. Swana semble prendre l’ascendant et enveloppe ma femme d’une étreinte fougueuse.


Au baiser succèdent d’autres baisers, et maintenant les femmes se caressent. Inès, appuyée contre la table, semble une proie offerte que Swana dévore doucement. Chaque centimètre de peau, libéré par le dégrafage des boutons de sa robe, est l’objet de son attention. Bientôt, les sous-vêtements tombent aussi, laissant Inès offerte, son corps d’un blanc laiteux, magnifiquement cambré pour sa partenaire.


Quelques secondes et Swana aussi apparaît dans le plus simple appareil. Elle vient se coller à sa maîtresse, peau noire sur peau blanche, pour lui voler un baiser avant que sa bouche descende lentement pour happer un téton alors que ses mains flattent les hanches.


Jaloux, je suis jaloux de ces nombres que jamais Inès ne m’a offerts, malgré mes efforts et mes caresses. Pour Swana, tout paraît facile. Ainsi, Inès est lesbienne. Le doute n’est pas possible. Le savait-elle et préférait-elle le cacher ? Je comprends maintenant son peu de goût pour le sexe avec moi.

Les gémissements ne sont pas feints. La jouissance est là. Il aura suffi de quelques caresses de la bouche de Swana entre les cuisses de ma femme pour que son plaisir arrive.


Elles tombent à terre. C’est une bataille, seins contre seins, pubis contre pubis, peau noire contre peau blanche. C’est maintenant Inès qui suce son amie. Les cuisses outrageusement écartées accueillent le visage de ma femme qui se démène pendant que Swana pétrit sa propre poitrine. Bien vite, elle aussi jouit, écrasant la tête entre ses cuisses pour bloquer la source de son plaisir.

Elles ne semblent jamais satisfaites et se placent maintenant chatte contre chatte, croisant leurs jambes pour se frotter encore plus. Là encore leurs « nombres » restent élevés.


Enfin, la fureur de sexe semble s’atténuer. Elles s’apaisent. Elles semblent me découvrir, spectateur masculin d’une luxure lesbienne. Inès parle à l’oreille de son amie. Swana approuve en souriant. Elle se lève et se dirige vers moi. Inès aurait-elle demandé à sa maîtresse de s’occuper de son mari ? Mari complaisant s’il en est, et qui mérite bien une récompense.


La récompense est devant moi, gazelle noire qui m’invite à me lever.

Qui m’aide à quitter mes vêtements.

Qui me pousse sur le siège.

Qui s’agenouille devant moi.

Qui joue avec ma verge.


C’est le bonheur suprême de voir les lèvres roses et charnues glisser sur ma hampe et gober mon bâton sans difficulté. Ma femme est en retrait, spectatrice attentive et sa présence contribue à mon plaisir. D’un clic, je bascule « mes nombres » dans son oreillette et celle de Swana. Ainsi elles pourront suivre mon plaisir et adapter leurs caresses en conséquence.

Pour l’instant, je dois flirter avec des « 6, 7 ». Mais Swana m’abandonne… Non, elle s’allonge et m’invite à replonger ma queue dans sa bouche offerte. À genoux au-dessus d’elle, les bras appuyés sur le coussin pour m’enfoncer au mieux dans la gorge humide, je vais et viens avec délice.


Des mains caressent mes fesses. Du coin de l’œil, je vois qu’Inès vient nous rejoindre. Elle se fait coquine, palpant de la main mes bourses gonflées.

Oh ! Des lèvres sur mes lobes.

Oh ! Une langue s’insinue dans la raie alors que des mains les écartent.

Caresse nouvelle.

Caresse étonnante.


La langue parcourt le sillon, des couilles au bas de dos, puis redescend. Elle s’attarde sur mon anus. Caresse jamais imaginée, mais c’est bon. Très bon, même. La langue cherche à s’insinuer, pointe vivante qui pousse.

Je joue le jeu qu’Inès propose et que jamais dans mes meilleures scénarios je n’aurais imaginé, elle si réservée d’habitude. Je me décontracte, cherchant à lui faciliter la tâche. Elle réussit maintenant à pousser le bout de sa langue dans mon cul, aussitôt remplacée par un bout dur que j’imagine être un doigt. La première seconde d’adaptation passée, je suis surpris par l’effet de cette caresse. Doucement, elle le bouge en moi, révélant des sensations inconnues. C’est bon, vraiment bon.


Un long moment elle me travaille avec son doigt, m’imposant son propre rythme dans la gorge de sa copine. Quelle perversité ! Quelle connaissance innée de ce jeu !

Le doigt se retire. La langue revient, mais m’abandonne à nouveau. Une nouvelle pression. Le doigt est plus gros ; le pouce, peut-être ? Non, c’est plus gros… Plus froid… Comme si… Oh… Douleur fugace… Elle n’aurait pas ?


Mais si, elle l’a fait. C’est entré, d’abord laborieusement, puis plus facilement ; et lorsque j’ai senti le ventre d’Inès contre mes fesses, j’ai compris ce que j’avais maintenant dans le cul. Un gode. Le gode ceinture. Elle m’a sodomisé avec le gode ceinture des « surprises ».


« Papa qu’as-tu fait ? Pourquoi avoir laissé ce jouet ? Qui le recevait ? Anne ? Une autre ? Maman, peut-être ? »

Maintenant, c’est fait. Inès n’en reste pas là. Elle s’active avec, prenant son rôle de « mâle » au sérieux et me besognant. Très vite, on s’y fait. Mieux : on trouve qu’elle ne va pas assez vite. Je l’encourage :



Que je suis bête… son oreillette la guide. Elle sait mieux que moi ce que je veux, ce qui me mène à la jouissance.

Lorsque j’ai craché mon sperme dans la gorge de Swana, j’ai dû faire exploser l’audimat…


Merci, Papa.