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Temps de lecture estimé : 16 mn
30/10/13
Résumé:  Un pilote d'intercepteur stellaire se trouve isolé sur une planète hostile en présence d'un ennemi.
Critères:  fh couple inconnu forêt amour cunnilingu 69 pénétratio conte sf -sf -amourpass
Auteur : Radagast      Envoi mini-message
Naufragés

Je vais mourir seul. Seul au fin fond de la galaxie, dans un système solaire oublié des Dieux. Je vais me racornir et me dessécher telle une vieille momie andine, dans mon intercepteur, sous l’œil froid d’une naine brune.

À moins que je ne me crashe sur la planète la plus proche. Je largue tout de même une balise de détresse. Attiré par la force gravitationnelle, je plonge vers la planète. Du coin de l’œil je vois l’Autre suivre une trajectoire parallèle.

Des flammes entourent mon appareil, il y a donc une atmosphère. Je sors les aérofreins et descends en vol plané vers la surface. Je traverse une couche nuageuse et ensuite un grand choc.




******




Dès le vingt-deuxième siècle, l’humanité avait colonisé le système solaire : la Lune, Mars, Cérès, Titan. Jusqu’à ce qu’un astrophysicien de génie ne découvre la navigation vermiculaire. Par ces trous de vers nous pouvions atteindre instantanément d’autres points de la galaxie. Nous avions ainsi colonisé quatre autres systèmes.

Jusqu’à ce que nous les rencontrions. Les Vrrl. Humanoïdes comme nous, technologiquement aussi avancés, nous entretenions des rapports prudents. Jusqu’à ce qu’un incident ne déclenche un conflit.


Deux siècles de guerre avaient épuisé la Fédération Terrienne. Fins tacticiens, ils nous tenaient en échec quand ils ne nous faisaient pas reculer.

Et cette fois, notre état-major avait foncé tête baissé dans un piège. La flotte de débarquement n’était qu’un leurre. À bord de mon intercepteur j’accumulais les prouesses. Jusqu’à ce qu’une « griffe », l’intercepteur Vrrl, ne me prenne en chasse. S’ensuivit un combat homérique qui nous éloigna de la zone d’opérations. Un de ses tirs neutralisa mes moteurs, mais avant de perdre toute manœuvrabilité, je lui rendis la pareille. Nous étions en train de nous écraser lamentablement sur une planète inconnue, loin de tout secours.


L’intercepteur rapide « Consul Buonaparte » n’est plus qu’un tas de ferraille gisant dans une jungle touffue, sous la lumière ambrée du soleil local.

Tout est vert et brun autour de moi. L’analyseur d’air de ma trousse de survie donne une teneur en oxygène de 38%, pas de gaz toxiques. Je fourre mes rations de survie dans un sac, avec armes, trousse à pharmacie et eau.

À tout hasard, je me dirige vers la zone où est tombé le Vrrl. Au bout de trois jours, j’ai failli me faire bouffer par une sorte d’araignée géante et trouvé des scarabées monumentaux. Nul oiseau ou mammifère sur cette planète. Pas d’eau non plus. La jungle regorge d’humidité et pourtant pas une goutte d’eau.


Le cinquième jour un bruit bizarre m’attire. Une scène d’épouvante me pétrifie. Dans une clairière se trouve une créature mi-arbre mi-pieuvre. Un tronc, un bec corné et une multitude de tentacules. Et pris dans ceux-ci, mon Vrrl qui se débat mais est irrésistiblement attiré vers le bec.

Ce que je fais peut me valoir la cour martiale, mais je tire sur le monstre. Une décharge d’électrons le réduit à l’état de cendres. Le Vrrl se redresse, s’extrait des restes de tentacules, me regarde et se sauve en courant. Pas démonstratif le bougre, ou plutôt la bougresse. Il me semble avoir affaire à une femelle.


Les Vrrl sont humanoïdes. De la taille d’un homme, le visage légèrement triangulaire, un petit menton, des lèvres finement ourlées, un nez droit dans le prolongement du front, un peu le profil grec. Les pommettes hautes, les yeux en amandes, les iris changeants, pouvant dilater ou contracter la pupille, la rétrécissant jusqu’à en faire une fente verticale à peine visible en cas de lumière intense ou de colère. Le système pileux se résumant en une crête plus ou moins du front au sommet du crâne, se terminant en pointe sur la nuque. Les oreilles sont pointues, légèrement mobiles. Les pieds et les mains à cinq doigts, comme nous. Les femelles sont plus petites et graciles que les mâles. Et, selon toutes les observations, très rapides et vives. Ce que je vous narre est de seconde main. Je ne connais les Vrrl que par vidéos et photos.


J’errais au hasard trois jours encore sans trouver d’eau. Le quatrième, je me retrouve devant une surface sableuse qui ne m’inspire pas confiance. Le relief me semble différent de l’autre côté, je tente toutefois la traversée. À peine ai-je fait dix mètres que le sol bouillonne autour de moi. Je rebrousse chemin. Trop tard, une lanière me fouette les jambes, m’attirant vers le centre. Là où une chose épouvantable sort du sable, toute en pattes et mandibules. Une main attrape mon poignet, me tirant de son côté. Un bruit bizarre et une odeur de brûlé, la pression sur ma jambe se relâche. Le Vrrl vient de me sauver.

Je m’évanouis.


Je me réveille dans une grotte. Je suis nu. C’est la première fois que je vois des rochers sur cette planète. Ma jambe est bandée, il y a de l’eau à côté de moi. Je bois à m’en faire péter la panse. En boitillant, je pars en exploration. Un sentier me mène à une rivière, et j’y découvre une scène paradisiaque. Une vasque naturelle sous une cascade, et dans l’eau une créature sublime se baigne. Une Vrrl nue prend son bain. Je la vois de trois-quarts face, sa peau est dorée. Ses seins, de la taille de petits melons, avec de petits tétons et aréoles. Le ventre plat, au-dessus d’un sexe en tout point semblable à celui d’une humaine, glabre, (épilé ou naturel, je ne sais). Et des formes à faire pâlir toutes les miss de la terre.


Caché dans la végétation, je suis en extase, paralysé. Suis-je un pervers ? J’ai une érection. Soudain, la Vrrl se fige et son regard se fixe vers moi. Honteux, je repars piteusement vers la grotte sans faire de bruit.

Lorsqu’elle revient, elle est vêtue de sa sous-combinaison de vol qu’elle a arrangée. Le pantalon est devenu un short qui met en valeur ses jambes fuselées, et le haut, sorte de débardeur ne cache que ses seins.

Je dois couver quelque chose, j’ai de nouveau une érection. Elle dépose ma combinaison à mes côtés, lavée !

Elle est un peu plus grande que moi, je fais pourtant un mètre soixante-dix. Pour piloter les intercepteurs, il ne faut pas être grand, se glisser dans le cockpit nécessite certaines contorsions.



Je bafouille comme un adolescent boutonneux. Je ne sais même pas si elle me comprend.



Je sursaute, elle possède une voix grave, un peu rauque, à l’accent étrange et zozotant. Elle s’assoit face à moi. J’ai du mal à éviter de regarder ses jambes.



Elle utilise des formules surannées mais parle parfaitement notre langue. Je suis sidéré. Après quelques moments de flottements je réponds.



Voilà que je me mets à parler ampoulé.




******




Nous avons notre petite vie bien réglée. Nous réussissons à faire du feu, à la fois pour éloigner les prédateurs, mais aussi pour faire cuire les produits de nos chasses.

Pour économiser nos armes le plus possible, nous avons fabriqué des lances, massues et autres joujoux. Nous logeons chacun dans un angle de la caverne. « Chacun chez soi ». Par contre, nous chassons ensemble. Le scarabée géant frit n’est pas mauvais, surtout accompagné d’une poêlée de je ne sais quoi. Nos équipements de survie respectifs nous ont permis de déterminer quelles plantes étaient comestibles. Et comme nous avons une biologie proche, cela simplifie les choses. Notre repaire est relativement tranquille. Pas de « monstrueuse monstruosité » aux alentours.


Nous chassons. Je suis à l’affût, elle rabat la proie. Les grosses expéditions de chasse sont rares. Un scarabée bien préparé peut nous tenir six à sept semaines locales.

Nous sommes allés assez loin aujourd’hui. Je l’entends arriver. Mes javelots sont prêts. Puis, plus un bruit. J’attends quelques instants avant de réunir mes armes et de me diriger vers elle.


Nous devrions baptiser cette planète cauchemar. Une chose gélatineuse et rosée, garnie de longs filaments a capturé le scarabée et le ramène vers elle. Pas pour faire causette. Le gros coléoptère semble paralysé. La Vrrl elle aussi a été touchée par les filaments, son visage est un masque de souffrance, bien qu’aucun son ne sorte de sa bouche grande ouverte. Furieux, je jette mes javelots sur la chose visqueuse. Je fais mouche à chaque fois. Un liquide gluant et nauséabond s’en échappe. Les filaments cessent de s’agiter. Je coupe ceux qui retiennent la Vrrl, la hisse sur mon épaule et revient vers la grotte.


Je me sens impuissant. Je la déshabille, les stries sur ses bras, ses jambes et son torse gonflent et rougissent. Nous mettons notre combinaison de vol pour nous protéger lors des chasses, elles sont plus résistantes que les autres vêtements, mais elles finissent par s’user et ne protègent plus grand chose. Elle va mourir empoisonnée par du venin de méduse extra-terrestre.


Méduse ? Les vieux remèdes sont les plus efficaces. Je baisse mon pantalon et m’apprête à lui uriner dessus. Elle semble encore plus paniquée. Je sais que ce n’est pas glamour, mais quand même, une lecture m’est revenue à l’esprit : contre le venin de méduse, l’urine. J’arrose bien les zones lésées, tandis qu’elle m’engueule en Vrrl. Je ne comprends rien mais le ton me renseigne sur la teneur de ses propos.


Elle s’évanouit. Je lui pose des compresses imbibées d’urine sur ses plaies. Quelques heures plus tard elle se réveille. Ses blessures sont moins rouges, elle gémit, me dit deux ou trois phrases incompréhensibles. Je lui donne un analgésique.

Elle tremble, je lui pose une couverture sur le corps, l’installe près du feu, et enfin m’allonge contre elle et la serrant dans mes bras.

L’aube nous trouve ainsi enlacés. Deux grands yeux jaunes aux iris effilés me scrutent.



Pas de réponse. J’examine ses bras, son torse, les stries sont à peine marquées.



Je lui explique l’histoire des méduses terrestres, l’antidote.



M’énerve avec ses « pourquoi ».



Elle continue de me regarder. Ses grands yeux jaunes fixés sur moi. Elle est toujours dans mes bras. Pris d’une envie soudaine, je dépose un baiser sur ses lèvres. Elle me regarde étonnée mais ne bouge pas.



Surpris je réponds, hésitant :



Et là, c’est elle qui m’embrasse. Il ne faut pas me le dire deux fois. Je pose mes lèvres sur sa bouche et ma langue se faufile jusque la sienne. Elle est plus fine que celle des humains. Elle apprend vite, nos langues se livrent un délicieux combat. Ma main se pose sur un sein et le dorlote. Les siennes ne restent pas inactives, elles descendent de mon torse sur mon ventre et empoignent mon sexe fermement. Le malheureux est sevré depuis de longs mois. Il vibre sous les caresses. Je lui rends la pareille en caressant son petit sillon extra-terrestre. Il s’ouvre telle une fleur, humide de rosée.

Elle me parle en Vrrl, je sais qu’elle me dit « viens ». Par tous les Dieux de l’univers, qu’allons-nous faire ? Je m’allonge sur elle.



Je tremble. Si ! Je tremble. Imaginez la responsabilité qui repose sur mes épaules. Envers elle, déjà, mais aussi envers la création. Mon sexe pénètre millimètre par millimètre son intimité, c’est humide et très chaud. Elle pousse un léger cri et projette son bassin vers moi. Je me retrouve enfoncé en elle jusqu’à la garde. Elle murmure des choses en Vrrl, enserre mon bassin de ses jambes, ses mains caressent mon dos autant qu’elles griffent. Elle ouvre la bouche, comme si elle manquait d’air. Petit à petit j’accélère mes mouvements. Ses yeux se révulsent, mon sexe est enserré dans un fourreau comme jamais il ne l’a été. Elle hurle, feule, sa chevelure se hérisse. Nous restons enlacés un long moment. Je suis un peu honteux, je me suis épanché en elle, mais il n’y a pas de préservatifs dans nos trousses de survie. Elle m’embrasse et me susurre un timide « merci ». Il n’en faut pas plus pour me remettre en forme. Il faut dire que je suis à la diète depuis si longtemps. Elle le sent, pousse un petit « Oh » de convoitise et me sourit.

Nous faisons l’amour quatre fois, ce jour-là. Tout compte fait, nos anatomies s’accordent.


Bien qu’innocente aux choses du sexe, elle n’en était pas pour autant inculte.

Elle me fait connaître quelques positions Vrrl étonnantes. Imaginez-vous attaché sur une liane, comme sur une balançoire, avec une demoiselle dans vos bras, bien calée sur votre membre. Vous donnez un mouvement de balancier à la liane. Au sommet de l’orbe, la force centrifuge fait s’éloigner votre compagne. Qui s’empale de nouveau sitôt que la liane redescend. Rebelote à l’opposé. C’est un ingénieux mélange de Kamasoutra et de grand-huit.


Et celle que je nomme la chauve-souris. Même installation, mais tête en bas. Et c’est le mâle qui subit la force centrifuge. J’ai appelé ma maman lors du premier essai ! Les Vrrl sont des fous furieux. On ne peut gagner une guerre contre des êtres qui font l’amour de cette façon.


Je lui fais connaître le cunnilingus. Les Vrrl n’ont pas de clitoris, les pauvres. Mais elle apprécie beaucoup cette pratique, ses nymphes étant particulièrement sensibles. Elle a un goût légèrement musqué qui m’enivre. Nous pratiquons aussi très souvent le 69, et là, c’est moi qui apprécie. Elle a une technique pour la fellation qui me rend dingue, elle mordille mon sexe de haut en bas et de bas en haut.


Nous ne connaissions même pas nos noms. Elle m’apprend le sien. Ffellissie, ou quelque chose comme cela. Je lui dévoile le mien, Pierre. Elle ne le prononce pas, elle le ronronnait. Un délice.

Elle m’apprend à parler et écrire sa langue. Je suis un des rares humains à parler et lire Vrrl. Elle m’enseigne la culture de son peuple, son mode de vie. C’est une société matriarcale, non que les mâles ne s’occupent de rien, mais les décisions importantes sont prises par les femmes. D’ailleurs, le chef de la nation est une femme, nommée Protectrice. Fonction héréditaire, un genre de monarchie constitutionnelle.

Les Vrrl sont carnivores. Monogames, bien que certaines femelles pratiquent la polyandrie.

C’est le mâle qui fait sa demande, d’une façon originale et amusante. Dans l’organe génital masculin se trouve une petite glande. Le mâle projette une phéromone sur l’élue de son cœur pour lui signifier qu’il l’a choisie.





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Nous avons une autre très grosse frayeur. Alors que nous revenions d’explorer une région inconnue, nous croisons des animaux qui fuient je ne sais quoi. Des araignées, des scarabées et autres grosses bêtes. Aucune ne nous agresse. Et pour cause. Elles tentent d’échapper à une myriade de petites bestioles qui avancent en rangs serrés, bouffant et détruisant tout sur leur passage. Longues comme le bras, munies de douze pattes et surtout de mandibules redoutables. Si nous ne trouvons pas une solution, nous allons servir de repas. C’est Ffellissie qui trouve. Nous sommes près d’une de nos scènes de chasse. Les restes d’un scarabée se trouvent près d’une rivière. Nous mettons les élytres à l’eau, et nous nous y embarquons, ramant comme nous le pouvions. Les bestioles viennent près de la berge, nous nous serrons dans les bras l’un de l’autre, terrorisés. Au bout de plusieurs heures, la marée de mandibules s’éloigne.


Nous perdons la notion du temps. Nous chassons, dormons et faisons l’amour.

Jusqu’au jour où ils nous retrouvent. Des équipes de recherches humaines et Vrrl nous avaient localisés grâce à nos balises, puis à notre chaleur corporelle. Nous étions en plein sommeil, enlacés, nus comme des vers, notre relation ne laissait aucun doute quant à sa teneur.

La dernière image que je garde d’elle, c’est son regard plein de tristesse alors que les secours Vrrl l’emmènent. Je l’aime et je ne lui ai jamais dit.




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Cela fait un mois que je suis aux arrêts, à l’isolement. Je ne vois qu’un gardien qui me donne la bouffe et m’emmène faire un peu d’exercice.

Aujourd’hui, il me conduit, enchaîné, dans le bureau de l’amiral Bullstye, alias Bubulle. Aussi large que haut, ce type est une légende vivante, au nombre impressionnant de faits d’armes. Je suis debout devant lui.



Seulement… Seulement les Vrrl nous ont demandé un cessez-le-feu. Que nous avons accepté, nos troupes étaient exsangues. Nous avons effectué des recherches communes. De plus, nous avons envoyé une mission d’enquête mixte dans le but de savoir comment vous aviez réussi à survivre un an et demi sur une planète hostile. 240 humains et Vrrl, militaires, scientifiques, exobiologistes, médecins, psy, sont allés sur « Votre » planète. Dans le but de savoir ce qu’il s’était réellement passé là-bas. Rendez-vous compte : 240 humains et Vrrl réunis pour la première fois. 32 sont revenus. Et encore, pour certains il manque des morceaux ! Trois sont fous à lier. Un sergent de la légion, couturé de partout m’a expliqué, des trémolos dans la voix, que l’enfer comparé à cette planète, c’est le Club Med !


Et nous n’avons pu éviter que les rescapés de cette mission ne parlent. Vous avez survécu sur une planète pire qu’hostile, avec une Vrrl. Et que si cessez-le-feu il y a, c’est grâce à vous. Vous êtes devenu une légende, chez les civils, mais surtout chez les militaires. Et on ne tue pas une légende.


Mais ne croyez pas que vos emmerdes soient terminées. Vous n’êtes plus accusé de haute trahison, mais vous êtes au centre d’un incident diplomatique majeur. Car vous ne baisez pas n’importe qui cher ami. Figurez-vous que vous avez fait des galipettes avec la fille de la Protectrice, ni plus, ni moins. Encore que la donzelle affirme à qui veut l’entendre que vous avez fait votre demande en bonne et due forme, quoique je ne saisisse pas bien la chose. Vous n’êtes pas qu’un peu dans la merde ! C’est moi qui vous le dis. D’autant plus que, pour couronner le tout, vous allez être papa ! Je sais, je sais c’est impossible. Mais le fait est. Les exobiologistes, médecins et autres charlatans expliquent que ce peut être dû à la gravité de la planète, à la nourriture, au stress. Bref ils merdoient. Mais nombre d’entre eux n’hésiteraient pas à vous découper les roubignoles en rondelles s’ils en avaient la possibilité.




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Celui qui s’attend au pire n’est jamais déçu. (1)

Un philosophe du vingtième siècle a dit cela. Et il avait bougrement raison. Moi qui croyais la revoir bientôt…


Un quarteron de généraux félons, déçus que la guerre se termine, vient de prendre le pouvoir. La simple idée de cessez-le-feu les horripile. C’est vous dire si la paix les intéresse. Comme je suis le symbole vivant de la paix possible, je suis enfermé dans la pire prison de la Fédération, Ophius IV. Je vais être exécuté, en grande pompe mais sans procès. Ma mise à mort va être diffusée à travers la galaxie, pour l’exemple.

Je pense à mes amis et surtout à Elle. Je ne savais pas que l’on pouvait aimer autant. Je suis plus triste de ne plus la revoir que de mourir. Du bruit dans le couloir. Ma dernière heure est arrivée. La porte s’ouvre et… Un Vrrl !



Je ne me fais pas prier. Dans le couloir c’est à en tomber raide. Des Vrrl, mais aussi des humains, commandos d’élite des Forces Spéciales ou de Marine, ensemble ! Ils attaquent la prison, des tirs se font entendre dans les étages.



Nous montons dans une barge de débarquement. Le décollage est immédiat. Mais un comité d’accueil nous attend sitôt sorti de l’atmosphère. Des intercepteurs de la base pénitentiaire.



Non seulement nous ne coupons pas les moteurs, mais nous accélérons.

Et les intercepteurs d’imploser, de se vaporiser. Débris et particules flottent dans le vide. D’autres appareils arrivent, des Mirages, des Starhunter, des Griffes.



Nous arrivons près d’un « croc », un croiseur Vrrl.



Hurlements de joie très peu militaires en réponse. Nous sommes amenés dans la salle de commandement du navire.



Ffellissie, MA Ffellissie, toute souriante.



Du coin de l’œil je vois un sergent de la légion verser une larme. J’aurai tout vu !

Mais c’est vrai qu’elle commence à avoir un petit bedon.



Le Vrrl qui venait d’intervenir lui ressemble comme deux gouttes d’eau. Son frère !

Tout en caressant son ventre rebondi, elle me dit : j’ai été examinée par les plus éminents spécialistes de la planète, j’ai subi des tas d’analyses, échographies, ma grossesse se déroule parfaitement, sans aucun problème. Ce qui les plonge dans un abîme de perplexité.




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Les putschistes voulaient faire un exemple de moi. Ils ont créés un mythe. Celui de la belle princesse qui lève une armée de baroudeurs pour voler au secours de son bien-aimé.

Il n’en fallait pas plus pour provoquer un soulèvement général de la population et de l’armée, emmené par un Amiral Bullstye remonté comme une pendule. La junte ne tint pas longtemps. L’amiral fut élu président de la fédération.




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La suite se déroule comme dans un rêve. D’abord la signature du traité de paix, sur un vaisseau de croisière luxueux, à équidistance des deux planètes.

Je fais partie de la délégation humaine. Première rencontre avec « Belle Maman ». Impressionnante. Surtout pas un sourire. Il faut dire que je suis celui qui a emmené sa fille chérie dans d’odieuses turpitudes.

Puis une grande réception est donnée sur la planète Vrrl, nommée Fartys. Je reste bouche bée devant tant de beauté. Les Vrrl respectent leur environnement bien plus que nous humains. Une grande fête se prépare en l’honneur de la paix retrouvée. Un bal réunissant toutes les huiles des deux peuples. Fête retransmise en direct à travers les deux fédérations.



Nous ouvrons le bal, Ffellissie et moi-même. Alors que nous sommes seuls au centre de la piste de danse, ma belle princesse approche sa bouche de mon oreille, comme pour me murmurer des mots tendres, mais elle me mord le lobe jusqu’au sang. Tonnerre d’applaudissements de la part de nos hôtes. Ffellissie vient d’accepter ma demande en mariage à la mode Vrrl. J’ai sa marque pour la vie sur l’oreille.

Je vois sourire belle-maman pour la première fois.

Au cours de la soirée, je danse avec la Protectrice.





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Je ne suis pas déçu !



(1) Monty Python